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04/08/2018

Avouez, madame, qu'il sera bien plaisant d'être sous le masque, donnez-vous ce plaisir-là, je vous prie

... et baignons-nous, à l'abri des regards indiscrets, dans notre piscine  quasi-olympique/jupitérienne de Brégançon ! "

Dès ce jour, notre président et sa dame vont pouvoir se mettre à poil, ça va les requinquer, j'espère . Une mise à nu ne peut que faire du bien .

Sur ce, je retourne dans ma baignoire .

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Coup de soleil ? ça fait mal .

 

 

« A Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'ArgentaI

13è auguste 1763

L'un des anges, je reçois la lettre dont vous m'honorez du 4è auguste . Je vous envoie, pour vous amuser, un premier acte, un peu plus joli que n'était l'autre, plus dialogué, et plus convenable . Il y a , dans tous les actes, des morceaux que j'ai fortifiés, mais à présent que j'ai un maudit procès pour mes dîmes, et que je fais des écritures, je ne peux guère faire d'écrits ; j'ai eu douze jours de bon, je les ai employé à brocher un drame, cela est bien honnête . Avouez, madame, qu'il sera bien plaisant d'être sous le masque, donnez-vous ce plaisir-là, je vous prie .

J'ai peur que M. le duc de Praslin n'aime pas mon impératrice de Russie, j'ai peur qu'on ne la dégote 1; il ne me restait plus que cette tête couronnée, il m'en faut une absolument .

J'ai lu Les Quatre Saisons du cardinal de Bernis, c'est une terrible profusion de fleurs . J'aurais voulu que les bouquets eussent été arrangés avec plus de soin . Je jouis pleinement de ce qu'il a chanté . Vous ne savez pas, madame, combien l'on est heureux d'être à la campagne, et peut-être qu'il ne le sait pas non plus .

Je ris aux anges, c'est-à-dire que je suis rempli pour vous, madame, du plus tendre respect .

V.

Mme Denis, et ma petite famille qui rit et saute tout le jour, baisent humblement le bout de vos ailes . »

1 Ce mot signalé au XVIIè siècle par Ménage comme mot de l'ouest, est certainement encore vulgaire à l'époque où l'emploie V* . Desfontaines l'utilise au sens de « déplacer » en 1740, et d'Argenson au même sens que V* dans la présente lettre un peu plus tard .

03/08/2018

j’espère qu'il passera par nos hameaux

... Qui donc ? le président ? le premier ministre ? Nagui ?  Donald ?

Nenni !

Alf l'extraterrestre , bien sûr ! https://www.rtl.fr/culture/cine-series/alf-l-extraterrest...

 L'extraterrestre de la série "Alf"

A ce soir pour la nuit des étoiles

Et avec Ben Mazué , "J'arrive !" :https://www.youtube.com/watch?v=Rduis-OfIEg

 

 

« Au prince Dmitri Mikhailovitch Golitsin 1

Au château de Ferney, par Genève

12 auguste 1763 2

monsieur,

Je prends la liberté d'adresser à Votre Excellence ce paquet qu'elle peut envoyer par la poste ou par ses courriers à Sa Majesté Impériale votre auguste souveraine . Je compte , si vous le trouvez bon, avoir l'honneur de vous adresser consécutivement trois autres paquets semblables . Je me flatte que Votre Excellence voudra bien m'en donner la permission. Elle a dû recevoir, il y a près d'un mois, des témoignages de mon respectueux attachement et une lettre pour M. de Schouvalov avec une autre lettre pour M. Pictet, lequel m'avait écrit de Moscou de la part de Sa Majesté Impériale et à qui je faisais passer les témoignages de mon très profond respect et de ma reconnaissance pour Sa Majesté . Je suppose que M. de Schouvalov goûte encore, monsieur, la satisfaction d'être près de vous . J'envie toujours votre commun bonheur . S’il voyage plus loin, j’espère qu'il passera par nos hameaux. J’ose vous supplier, monsieur, de le faire souvenir de moi et de me conserver des bontés que je mérite par le sincère respect avec lequel j'ai l'honneur d'être de Votre Excellence, monsieur, le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

2 Le manuscrit est censé se trouver dans les archives russes, mais Lyublinsky ne l'y a pas trouvé ; l'édition F . Koveko « Trois lettres inédites de Voltaire » donne la version présente en russe, en 1885 .

02/08/2018

Une des causes principales de nos désastres , est encore ... de n'avoir jamais fait les choses qu'à demi ... je ne crois pas que de longtemps nous puissions tenir tête en Asie et en Amérique aux nations nos rivales

... J'ai bien peur aussi que dans un pays où les réformes ne sont que réformettes par la faute de syndicats malfaisants (au sens propre) et partis politiques minoritaires et clientelistes , la conclusion de Voltaire ne soit encore vérifiable aujourd'hui .

 

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Si même la lune fait les choses à moitié, c'est peut-être cela être c.. comme la lune ?

 

 

« A Simon Gilly 1

Au château de Ferney par Genève

12è auguste 1763 2

Monsieur,

Je crois que le mot d'administration signifie manutention, gestion . Les directeurs de la Compagnie des Indes demeurant à Paris, ne peuvent gérer dans l'Inde ; et il est impossible qu'un conseil qui donne des ordres de si loin puisse être responsable à Paris des malversations, des négligences, et des démarches inconsidérées qu'on peut faire dans la province de Canate .

En ouvrant le mémoire de la Compagnie des Indes contre M. Dupleix 3, je trouve ces mots à la page 161 des pièces justificatives, D'Almède, compte de ses friponneries .

Je trouve à la page 153, Compte des révérends pères jésuites pour 67 490 livres plus 6000 livres et si j'étais janséniste, je pourrais demander où saint Ignace a pris cette somme ?

La page 95 du mémoire m'apprend qu'un domestique d'un conseiller de Pondichéry, qui était devenu receveur général de la province, a commis une infinité de brigandages .

Je me flatte que quand je lirai le reste du mémoire je trouverai quelques autres articles aussi délicats . En attendant , si vous savez l'anglais, je vous exhorte à lire dans Pope l'histoire de Sir Balaam 4. Le diable voulait absolument acquérir l’âme de Sir Balaam, il ne trouva point de meilleur secret pour s'en assurer que de le faire supercargo de la Compagnie des Indes de Londres .

Que voulez-vous qu'on pense lorsque l'on voit la faction de M. Dupleix accuser le conquérant de Madras d'infâmes rapines, le faire enfermer à la Bastille avant qu'il ait été entendu, et faire perdre à la France tout le fruit de la conquête ?

Enfin il est évident que M. Dupleix lui-même est accusé de malversations dans le mémoire de la Compagnie des Indes , tandis qu'il redemande une somme de treize millions .

Je ne connais point M. Dupleix, je n'ai point connu M. de La Bourdonnais, je sais seulement que l'un a pris Madras, et que l'autre a sauvé Pondichéry .

Il est bien vrai, monsieur, comme vous le dites, que l'un n'aurait pu défendre Pondichéry, ni l'autre prendre Madras si on ne leur avait fourni des forces suffisantes ; mais en vérité aucun historien depuis Hérodote jusqu'à Humes , ne s'est avisé d'observer que ceux qui ont pris ou défendu des villes, aient reçu des soldats et des munitions des puissances pour lesquelles ils combattaient, la chose parle d’elle-même ; on ne fait ni on ne soutient de siège sans quelques dépenses et quelques secours préalables .

J'ajoute encore qu'on peut prendre et sauver des villes et des provinces et faire de très grandes fautes . Vous en reprochez d'importantes à M. Dupleix, qui en a reproché à M. de La Bourdonnais, lequel en a reproché à d'autres . Le sieur Amat est accusé de de ne s'être pas oublié à Madras, et le sieur Amat a accusé plusieurs personnes de s'être pas oubliées ailleurs . Enfin , votre général est à la Bastille ; c'est donc vous, bien plus que moi, qui vous plaignez de brigandages .

Il y en a donc eu ; les lois divines et humaines permettent donc de le dire . Ces brigandages ne peuvent avoir été commis que dans l'Inde, où vos nababs donnent des exemples peu chrétiens, et où les jésuites font des lettres de change .

Il résulte de tout cela que l'administration dans l'Inde a été extrêmement malheureuse, et je pense que notre malheur vient en partie de ce qu’une compagnie de commerce dans l'Inde, doit être nécessairement une compagnie guerrière . C'est ainsi que les Européans 5 y ont fait le commerce depuis les Albuquerques . Les Hollandais n'y ont été puissants que parce qu'ils ont été conquérants . Les Anglais en dernier lieu ont gagné les armes à la main des sommes immenses que nous avons perdues, et j ai peur qu'on ne soit malheureusement réduit à être oppresseur ou opprimé . Une des causes principales de nos désastres , est encore d'être venus les derniers en tout à l'Occident comme à l'Orient, dans le commerce comme dans les arts, de n'avoir jamais fait les choses qu'à demi . Nous avons perdu nos possessions et notre argent dans les deux Indes précisément de la même manière dont nous perdîmes autrefois Milan et Naples .

Nous avons été toujours infortunés au dehors . On nous a pris Pondichéry deux fois , Québec quatre ; et je ne crois pas que de longtemps nous puissions tenir tête en Asie et en Amérique aux nations nos rivales .

Je ne sais, monsieur, comment l'éditeur du livre dont vous me faites l'honneur de me parler, a mis huit lieues au lieu de vingt huit pour marquer la distance de Pondichéry à Madras ; pour moi je voudrais qu'il y en eût deux cents, nous serions plus loin des Anglais .

Je vous avoue, monsieur, que je n'ai jamais conçu comment la Compagnie d'Occident avait prêté réellement cent millions au roi en 1717 . Il faudrait qu'elle eût trouvé la pierre philosophale . Je sais qu’elle donna du papier ; et je vous avoue que j'ai toujours regardé l'assignation des neuf millions que le roi nous donne par an, comme un bienfait . Je ne suis pas directeur, mais je suis intéressé à la chose , et je dois au roi ma part de la reconnaissance .

Je suis fâché que nous ayons eu quatre cent cinquante canons à Pondichéry puisqu'on nous les a pris . Les Hollandais en ont davantage, on ne les leur prend point, et ils prospèrent, et leurs actionnaires sont payés sur le gain réel de la compagnie . Je souhaite que nous en faisions beaucoup, que nous dépensions moins, et que nous ne nous mêlions de faire des nababs que quand nous aurons assez de troupes pour conquérir l’Inde .

Au reste, monsieur, ne vous comparez point aux Juifs ; on peut faire des compliments à un honnête homme et estimable Juif, sans être extrêmement attaché à la semence d'Abraham ; mais quand je vous dirai que je suis très attaché à votre personne, et que je regarde tous les directeurs de notre compagnie comme des hommes dignes de la plus grande considération, je ne vous ferai pas un vain compliment .

Je sais qu'on travaille actuellement à des recherches historiques assez curieuses ; on doit y insérer un chapitre sur la Compagnie des Indes, on m'assure que vous en serez content ; et si vous voulez avoir la bonté de fournir quelques mémoires curieux à la même personne à qui vous avez bien voulu envoyer votre paquet, on ne manquera pas d'en faire usage . Celui qui y travaille n'a pour objet que a vérité et son plaisir . Il vous aura double obligation .

J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur. »

1 Gilly de Nogaret, Simon (1704-1786), directeur de la Compagnie des Indes .

2 Manuscrit copié de la main de Wagnière, daté de la main de Voltaire lui-même de 1764, ce qui est une erreur ; il existe une autre copie par François Tronchin ; la date est prise ici de la copie de Tronchin .

01/08/2018

la république ne sera point compromise par cette démarche, ses droits et ceux de ses citoyens seront en sûreté

... Mais comment une affaire de droit commun -Benalla, le cogneur-justicier autoproclamé- , peut-elle devenir une quasi affaire d'Etat pour peu que des parlementaires s'érigent en procureurs qui, au fond, se fichent du tiers comme du quart des droits et sécurité de la population , n'ayant qu'un but : démolir le président et son gouvernement . Et ils voudraient qu'on leur confie les rênes du pouvoir ? Pantins !! taisez-vous, ça nous fera des vacances !

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« A Jacob Favre

A Ferney 12è auguste 1763 1

Monsieur,

MM. de Boisy et M. le colonel Pictet, ont dû vous écrire pour des intérêts qui regardent l'ancien dénombrement, et qui ne sont point étrangers à la République .

Il s'agit d'une dîme dont on revendique les fruits sur MM. de Budé et Pictet . On va attaquer celle de Prégny dont la république a les trois quarts . Cette affaire qui était au Conseil du roi, en vertu des traités et des promesses de nos rois, est renvoyée au parlement de Dijon par un arrêt du Conseil obtenu par défaut, contre MM. de Budé d'une manière subreptice .

Je sais, à n'en pouvoir douter, que le dessein est pris d'attaquer toutes les dîmes de l'ancien dénombrement, et le Conseil peut compter sur ce que j’ai l'honneur de vous mander .

Si le Magnifique Conseil, monsieur, veut recommander à son résident, d'écrire seulement en général à M. le duc de Praslin, qu'il le prie d'avoir pour recommandées les possessions des dîmes de l'ancien dénombrement ; M. le duc de Praslin alors sera fondé à faire regarder par le Conseil du roi l'évocation de la dîme de MM. de Budé, comme une affaire d’État, et la connaissance de toutes ces affaires sera interdite, comme par le passé, aux parlements du royaume ; la république ne sera point compromise par cette démarche, ses droits et ceux de ses citoyens seront en sûreté .

J'ai trop de respect pour le Conseil de Genève pour avancer rien dont il puisse douter .

J'ai l'honneur d'être avec respect

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . 

Si vous me donnez vos ordres je vous prie de les adresser chez M. Souchay aux rues basses .»

1 Cette lettre ainsi que celle d'Isaac de Budé de Boisy du 13 août 1763 à V*, traitant du même sujet, fut lue le 15 au conseil, qui décida de requérir Crommelin de recommander l'affaire à Praslin . On admirera l'habileté avec laquelle V* sait faire de ses intérêts une affaire d’État .