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25/04/2009

Je ne peux faire la moindre attention aux tracasseries .Pour moi je suis rempli d’autres idées

De l'avantage d'être au travail 10 heures d'affilée ... blog à tout va ! Comme disait l'autre, -"à la recherche du temps perdu"-, Proust Marcel, je tente de fournir aux curieux quelques lettres qui ont boudé le clavier ces derniers jours . En parlant de Marcel, je dois vous dire que celui que je préfère c'est celui qui accompagne le Grand Jacques . Allez, chauffe Marcel !!  http://www.dailymotion.com/video/x5jkld_jacques-brel-veso...

Actuellement, même si Volti embrassait l'impératrice Catherine II en 1765, un projet de magnifique exposition pour 2010 au château de Voltaire (basée sur les relations de Volti avec Catherine en particulier et la France et la Russie en général) est en train de passer -(seulement peut-être, je le souhaite )- à la trappe. Un administrateur et un directeur ont uni leurs talents pour ce projet. Et devinez ce qui arrive ? Non, pas Zorro, bande d'enfants attardés !! Madame le Courriel n'a tout simplement pas fait le nécessaire auprès du ministère de tutelle (celui qui tient les cordons de la bourse ); que le diable la patafiole !! Mon côté fataliste avec tendance optimiste me pousse à croire que tout n'est pas perdu . Inch allah, mais attache bien le chameau !!

Volti écrit :"La bonne cause triomphe sourdement", je dirait plutôt, au jour d'aujourd'hui, "on écrase les bonnes causes sourdement".

 Plus que jamais : Ecr. l'Inf.

 

 

 

« A Etienne –Noël Damilaville

 

                            En réponse à votre lettre du 18, mon cher frère, j’embrasse tendrement Platon Diderot. Par ma foi j’embrasse aussi l’impératrice de toute Russie. Aurait-on soupçonné il y a cinquante ans qu’un jour les Scythes récompenseraient si noblement dans Paris la vertu, la science, la philosophie, si indignement traitées parmi nous ! [Catherine II a acheté la bibliothèque de Diderot qui garde l’usage des livres et reçoit cent pistoles par an pour leur entretien]. Illustre Diderot, recevez les transports de ma joie.

 

                            Je ne peux faire la  moindre attention aux tracasseries de la Comédie. Cela peut amuser Paris. Pour moi je suis rempli d’autres idées. La générosité russe, la justice rendue aux Calas, celle qu’on va rendre aux Sirven, saisissent toutes les puissances de mon âme. On travaille à force à la condamnation du cuistre théologien dénonciateur, sot, et fripon [V* fait imprimer les Observations sur une dénonciation de la Gazette littéraire faite à M. l’archevêque de Paris, de l’abbé Morellet]. La bonne cause triomphe sourdement. Nouvelle édition du Portatif en Hollande, à Berlin, à Londres, réfutations de théologiens qu’on bafoue ; tout concourt à établir le règne de la vérité.

 

                            Vous aurez l’abbé Bazin avant qu’il soit peu [La philosophie de l’Histoire], n’en doutez pas. Vous deviez envoyer un ruban à Mme du Deff*** ; vraiment il ne faut lui envoyer rien du tout si elle trahit les frères. De quoi s’avise-t-elle à son âge, et aveugle, de forcer des hommes de mérite à la haïr !

 

Sans concourir au bien, prôner la bienfaisance !

 

                            Hélas ! Elle ne sait pas que sans les philosophes le sang de Calas n’aurait jamais été vengé.

 

                            Mandez-moi si M. Gaudet [directeur général des vingtièmes, supérieur hiérarchique de Damilaville] vous aura remis par cette poste un paquet assez gros touchant nos vingtièmes.

 

                            La voie de Saint Claude est longue, on ne peut y envoyer des paquets que par des exprès.

 

                            Mon cher frère, faut-il que je meure sans vous avoir vu de mes yeux, que le printemps guérit un peu ? Je vous vois de mon cœur. Ecr[asez] l’Inf[âme].

 

Voltaire

                            24 avril 1765. »

 

 

Amis du bel accordéon, bienvenue ! Laissez-le vous souffler dans les esgourdes et réjouir ce qu'il y a entre elles ! http://www.marcelazzola.com/images.php

Talents, coeurs gros comme des cathédrales ! OK ? OUI ... J'ai un faible pour Take Bach .

être reçu comme on l’est chez ses amis

Bien avant la création de jeux mettant en action des Sylphes et autres personnages bizarroïdes, au XVIIIème on les mettait sur scène ; je vous présente le "sylphe" académicien à qui Volti fait sa cour.

 

 

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« A François-Augustin Paradis de Moncrif

 

                            Mon céleste sylphe, [Zelindor, roi des Silphes, de Moncrif] mon ancien ami, je compte sur vos bontés. Je vous ai cherché à Versailles et à Paris. Je me mets entre vos mains [pour l’élection à l’Académie Française ; V* élu le 25 avril par 28 voix sur 29, reçu le 9 mai], et aux pieds de sainte de Villars [la duchesse est devenue dévote]. Je vous recommande M. Hardion [académicien peu favorable à Voltaire]. C’est peu de chose d’entrer dans une compagnie, il faut y être reçu comme on l’est chez ses amis, voilà ce qui rend une telle place infiniment désirable. Un lien de plus qui m’unira à vous me sera bien cher et bien précieux, et pour entrer avec agrément, je veux être conduit par vous. J’attends tout de la bonté de votre cœur et de l’ancienne amitié dont vous m’avez toujours donné les marques. Comptez sur le tendre et éternel attachement de V.

 

                            23 avril 1746. »

 

 

 

 

 

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Spectacles commandités par Mme la marquise de Pompadour : http://www.madamedepompadour.com/_eng_pomp/galleria/teatr...

 

il y griffonne son innocence et la barbarie visigothe

Un p'tit beurre, des tous yous !! Yeah !! Happy birthday to me !!

 

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Merci à Babeth qui m'a gâté gentiment en flattant mon goût de screwy squirrel (écureuil fou) avec une énorme tablette de chocolat aux noisettes . Le pied, mes amis ...

 

 

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Ne vous laissez pas prendre par le langage codé de Volti ! Rubans, petits rubans, Volti se lancerait-il dans la haute couture, lui qui jouait si bien au représentant de commerce de luxe en ventant et vendant des bas de soie (faits de ses blanches mimines, bien sûr !) ?

 

Non point, traduisez, petits rubans=petits formats de livres , in-octavo, et étoffes larges=in quarto.

 

 

 

 

« A Etienne –Noël Damilaville

 

 

                   A Monsieur Joaquim D’Eguia Marquès de Marros, à Ascoitia par Bayonne en Espagne

 

                   C’est mon cher frère, l’adresse d’un adepte de beaucoup d’esprit qui s’est adressé à moi et qui brûlerait le grand inquisiteur s’il en était le maître [comme dans La Princesse de Babylone, 1768]. Je vous prie de lui envoyer par la poste un des rubans d’Angleterre qu’un fermier général vous a apportés [Le Catéchisme de l’Honnête Homme, apporté par Delahaye]. Cette fabrique prend faveur de jour en jour malgré les oppositions des autres fabricants qui craignent pour leur boutique. Ces petits rubans sont bien plus commodes et d’un débit plus aisé que des étoffes plus larges. On en donne à ceux qui savent les placer. Envoyez-en un à Mme la marquise du Deffand à St Joseph, deux à Mme la marquise de Coaslin, [= de Coislin] à l’hôtel Coaslin, rue St Honoré.

 

                   Sirven est chez moi, il y griffonne son innocence et la barbarie visigothe. Nous achevons, le temps presse ; voici un mot pour le véritable Élie [avocat Élie de Beaumont qui a déjà défendu les Calas] avec les pièces. Nous  les adressons à vous mon cher frère, dont la philosophie consiste dans la vertu autant que dans la sagesse. Ecr[asez] l’Inf[âme].

 

                   Voltaire

                   22 avril 1765. »

19/04/2009

Point de bruit si je ne le fais

Juste pour me remettre à jour !!

 

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

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                            Mon cher frère, je suis confondu, pétrifié ; c’est donc un secret que l’expulsion des jésuites, puisqu’il est défendu d’en parler ? [ouvrage de d’Alembert « Sur la destruction des Jésuites en France » ; suspendu de publication]. Point de bruit si je ne le fais est donc la devise des maîtres des actions et des pensées des hommes ? J’espère au moins qu’on ne perdra rien pour attendre, et que dans quelque temps ce charmant ouvrage paraîtra. Les Bazin de Hollande [livres de l’edition de La Philosophie de l’histoire, qu’il attribue à l’abbé Bazin] n’étaient pas encore arrivés quand M. Delahaye [fermier général] partit avec les Caloyer [= « Catéchisme de l’honnête homme ou Dialogue entre un caloyer et un homme de bien »]. Ces Caloyer m’ont paru fort augmentés, et capables de faire beaucoup de bien .Vous avez une petite liste des personnes auxquelles on peut en envoyer, et vous trouverez sans doute quelque adepte qui se chargera aisément du reste.

 

Les Bazin sont d’un genre tout différent . Ils ne me semblent pouvoir faire fortune qu’auprès de ceux qui connaissent un peu l’histoire ancienne. Je crois qu’ils n’essuieront pas le sort de la Destruction. L’étiquette du sac n’inspire pas la même défiance. Le nom seul de jésuite effarouche la magistrature. On examine l’ouvrage dans l’idée d’y trouver des choses  dangereuses. Des fatras d’histoire donnent moins d’alarme. La destruction des Babyloniens par les Persans effarouche moins que la destruction des jésuites par les jansénistes.

 

L’enchanteur Merlin [libraire Merlin] est très instamment prié de n’en pas faire une édition nouvelle avant de faire écouler celle d’un pauvre diable à qui on a donné ce petit morceau pour le tirer de la pauvreté. Je crois que l’enchanteur se tirera bien de  sa seconde édition ; l’ouvrage m’a paru assez curieux et assez neuf. Je n’en ai envoyé que quelques feuilles en divers paquets à M. d’Argental, sous le couvert d’un ministre. Mandez-moi, mon cher frère, si je puis en user de même avec vous, en me servant de l’adresse de M. Gaudet [directeur général des vingtièmes, supérieur de Damilaville], et en lui adressant les paquets par Lyon.

 

Je ne verrai Gabriel [Cramer] que dans quelques jours. C’est un petit voyage d’aller de Genève chez moi, l’allée et le retour prennent une journée.

                            Mon cher frère, je vous embrasse. Ecr[asez] l’Inf[âme].

 

Voltaire

19 avril 1765. »

 

 

 

 

Et puisqu'il était question de jésuites, parlons de JESUS, ou plutot chantons le !!

http://www.youtube.com/watch?v=12cBaujFBCM

 

 Vive Jean Yanne ! Il me manque ...

                               Bonne semaine (et au delà bien sur !) ...

 

Allez, encore une petite chanson pour la route : http://www.youtube.com/watch?v=_B_fpDpenIY&feature=re...

 

Je n’ai point de recueillement dans l’esprit

Oui, mon côté manuel s'est fortement exprimé ces jours-ci, et Volti est resté sur la touche . Il y a une vie qui tient compte de la météo et des possibilités de travail en équipe !...

Quelques courbatures passées, quelques couleurs dues au soleil et à la lasure dégoulinante,  la satisfaction du devoir accompli pour le bien des usagers du terrain de tir (à l'arc ) me laissent retrouver une ambiance XVIIIème (siècle!). Il faut toucher à tout pour être heureux . Et optimiste pour entreprendre des travaux en plein air !!

http://www.arcclubprevessin.com/

 

 

 

 

Ce dimanche, je refréquente mon flatteur préféré, que certains -et je les comprend- iront qualifier de lèche-cul ! Soit ! mais méfiez-vous, il a la langue acide !! Poli, aimable, trop aimable ? C'est sa nature . A prendre tel quel sans se leurrer : "que votre imagination est riante et féconde !". Avouez que si quelqu'un vous fait un tel compliment - ici je parle pour moi- vous le prenez au premier degré si vous êtes imbu de vous même et flatté par "un maître" que vous avez "l'honneur" de fréquenter, ou vous vous souvenez de la fable "Le Corbeau et le Renard", et vous riez de vous même ; c'set mon option !

 

 

 

 

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« A Pierre-Robert Le Cornier de Cideville

 

 

                            Vraiment mon cher ami, je ne vous ai point encore remercié de cet aimable recueil que vous m’avez donné [Epître en vers accompagnant des écrits  de Cideville]. Je viens de le relire avec un nouveau plaisir. Que j’aime la naïveté de vos peintures ! que votre imagination est riante et féconde ! et ce qui répand sur tout cela un  charme inexprimable, c’est que tout  est conduit par le cœur. C’est toujours  l’amour ou l’amitié qui vous inspire. C’est une espèce de profanation à moi de ne vous écrire que de la prose après les beaux exemples que vous me donnez. Mais, mon cher ami, carmina secessum scribentis et otia quaerunt [= les vers requièrent pour le poête la retraite et les loisirs ]. Je n’ai point de recueillement dans l’esprit. Je vis de dissipation depuis que je suis à Paris, tendunt extorque poemata [= on est en train de m’arracher la composition poétique], mes idées poétiques s’enfuient de moi. Les affaires et les devoirs m’ont appesanti l’imagination. Il faudra que je fasse un tour à Rouen pour me ranimer. Les vers ne sont guère à la mode à Paris. Tout le monde commence à faire le géomètre et le physicien. On se mêle de raisonner. Le sentiment, l’imagination et les grâces sont bannis. Un homme qui  aurait vécu sous Louis XIV et qui reviendrait au monde ne reconnaitrait plus les Français. Il croirait que les Allemands ont conquis ce pays –ci. Les belles-lettres périssent à vue d’œil. Ce n’est pas que je sois fâché que la philosophie soit cultivée, mais je ne voudrais pas qu’elle devint un tyran qui exclût tout le reste. Elle n’est en France qu’une mode qui succède à d’autres et qui passera à son tour, mais aucun art, aucune science ne doit être de mode. Il faut qu’ils se tiennent tous par la main, il faut qu’on les cultive en tout temps. Je ne veux point payer de tribut à la mode, je veux passer d’une expérience physique à un opéra ou à une comédie, et que mon goût ne soit jamais émoussé par l’étude. C’est votre goût, mon cher Cideville, qui soutiendra toujours le mien, mais il faudrait nous voir, il faudrait passer avec vous quelques mois, et notre destinée nous sépare quand tout devrait nous réunir.

 

                            J’ai vu Jore à votre semonce [après l’édition des Lettres philosophiques en avril 1734, condamnation de V* et Jore perd sa maîtrise d’imprimeur ; V* dès le 12 avril 1735 désira voir Jore pour se « raccommoder entièrement avec lui »]. C’est un grand écervelé. Il a causé tout le mal pour s’être conduit ridiculement.

 

                            Il n’y a rien à faire pour Linant ni auprès de la présidente [Mme de Bernières], ni au théâtre [les comédiens ne désirent pas jouer la pièce de Linant]. Il faut qu’il songe à être précepteur [« ce qui est difficile attendu son bégaiement, sa vue basse et le peu d’usage qu’il a de la langue latine »]. Je lui fais apprendre à écrire, après quoi il faudra qu’il apprenne le latin, s’il le veut montrer. Ne le gâtez point si vous l’aimez.

 

                            Vale.

 

                            Voltaire

                            Ce 16 avril 1735. »

16/04/2009

Tranquilles spectateurs, intrépides esprits

Resté en rade face à un "serveur introuvable" pendant des heures (merci SFR + 9, ça c'est du service top niveau ! non ? ), je me contente, ce jour, de vous faire partager ce poême voltairien où l'auteur dit son embarras et son espoir malgré tout devant un désastre qui fit tant de victimes.Personnellement,  je ne pleure pas pour les morts, je suis affligé pour les survivants qui doivent subir les horreurs de la dévastation et les con...ies de Berlusconi.

VOLTAIRE - Poème sur le désastre de Lisbonne (1756)


O malheureux mortels ! ô terre déplorable !
O de tous les mortels assemblage effroyable !
D'inutiles douleurs éternel entretien !
Philosophes trompés qui criez : " Tout est bien " ;
Accourez, contemplez ces ruines affreuses,
Ces débris, ces lambeaux, ces cendres malheureuses.
Ces femmes, ces enfants l'un sur l'autre entassés,
Sous ces marbres rompus ces membres dispersés :
Cent mille infortunés que la terre dévore,
Qui, sanglants, déchirés, et palpitants encore,
Enterrés sous leurs toits, terminent sans secours
Dans l'horreur des tourments leurs lamentables jours !
Aux cris demi-formés de leurs voix expirantes,
Au spectacle effrayant de leurs cendres fumantes,
Direz-vous : " C'est l'effet des éternelles lois
Qui d'un Dieu libre et bon nécessitent le choix " ?
Direz-vous, en voyant cet amas de victimes :
" Dieu s'est vengé, leur mort est le prix de leurs crimes " ?
Quel crime, quelle faute ont commis ces enfants
Sur le sein maternel écrasés et sanglants ?
Lisbonne, qui n'est plus, eut-elle plus de vices
Que Londres, que Paris, plongés dans les délices ?
Lisbonne est abîmée, et l'on danse à Paris.
Tranquilles spectateurs, intrépides esprits,
De vos frères mourants contemplant les naufrages,
Vous recherchez en paix les causes des orages :
Mais du sort ennemi quand vous sentez les coups,
Devenus plus humains, vous pleurez comme nous.
Croyez-moi, quand la terre entrouvre ses abîmes,
Ma plainte est innocente et mes cris légitimes. [...]
Un jour tout sera bien, voilà notre espérance ;
Tout est bien aujourd'hui, voilà l'illusion.
Les sages me trompaient, et Dieu seul a raison.
Humble dans mes soupirs, soumis dans ma souffrance,
Je ne m'élève point contre la Providence.
Sur un ton moins lugubre on me vit autrefois
Chanter des doux plaisirs les séduisantes lois :
D'autres temps, d'autres moeurs : instruit par la vieillesse,
Des humains égarés partageant la faiblesse,
Dans une épaisse nuit cherchant à m'éclairer,
Je ne sais que souffrir, et non pas murmurer.
Un calife autrefois, à son heure dernière,
Au Dieu qu'il adorait dit pour toute prière :
" Je t'apporte, ô seul roi, seul être illimité,
Tout ce que tu n'as pas dans ton immensité,
Les défauts, les regrets, les maux et l'ignorance. "
Mais il pouvait encore ajouter l'espérance.

L'espérance ! yes...

Alors écoutez ça, accros de la bécane , c'est du vécu : http://www.youtube.com/watch?v=QYWvyRCNqMI&feature=re...

14/04/2009

je mépriserai toujours les fanatiques, en quelque genre que ce puisse être

"je mépriserai toujours les fanatiques, en quelque genre que ce puisse être" : les mépriser, parfois ! les détester, toujours ! c'est mon option ferme et définitive (je ne demanderai pas de joker , mon cher Jean-Pierre ! ).

Quelques exemples qui me sont tombés sous le museau du mulot !!

 

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Amis du sport, je vous conseille de garder le sourire comme le spectateur à lunettes, vous pleurerez plus tard !! Je me demande comment les sportifs peuvent recevoir les ovations d'une foule de beaufs comme le canari obèse ci-dessus, et continuer à s'y exposer ? Pour le fric, may be ?!

 

 

 

 

Ce qui me frappe dans la lettre suivante, c'est que Volti est devenu un EUROPEEN et parle de la France et des Français comme d'un peuple et une nation dont il n'est que spectateur désabusé . Que dirait-il aujourd'hui ?

 

 

 

« A Jean Le Rond d’Alembert

 

 

                            Mon cher philosophe, auriez-vous jamais lu un chant de la Pucelle, dans lequel tout le monde est devenu fou [chant XVII], et où chacun donne et reçoit sur les oreilles à tort et à travers ? Voilà précisément le cas de vos chers compatriotes les Français. Parlements, évêques, gens de lettres, financiers, antifinanciers [allusion au livre l’Antifinancier], tous donnent et reçoivent des soufflets à tour de bras ; et vous avez bien raison de rire ; mais vous ne rirez pas longtemps, et vous verrez les fanatiques maîtres du champ de bataille. L’aventure de ce cuistre de Crevier [qualifié d’ « âne » par Palissot, Crevier, vieux janséniste avait obtenu l’exil de Palissot et celui de l’archevêque de Paris] fait déjà voir qu’il n’est pas permis de dire d’un janséniste qu’il est un plat auteur . Vous serez les esclaves de l’université avant qu’il soit deux ans. Les Jésuites étaient nécessaires, ils faisaient diversion ; on se moquait d’eux, et on va être écrasé par des pédants qui n’inspireront que l’indignation. Ce que vous écrit un certain goguenard couronné [Frederic II a écrit à d’Alembert qu’il n’est en guerre ni avec « les cagots, ni avec les jésuites » et laisse aux Français le soin de « ferrailler envers et contre tout » ] doit bien faire rougir votre nation belliqueuse.

 

                            Répandez ce bon mot tant que vous pourrez, car il faut que vos gens sachent le cas qu’on fait d’eux en Europe. Pour moi, je gémis sérieusement sur la persécution que les philosophes vont infailliblement essuyer . N’avez-vous pas un souverain mépris pour votre France, quand vous lisez l’histoire grecque et romaine ? trouvez-vous un seul homme persécuté à Rome depuis Romulus jusqu’à Constantin, pour sa manière de penser ? le sénat aurait-il jamais arrêté l’Encyclopédie ? y-a-t-il jamais eu un fanatisme aussi stupide et aussi désespérant que celui de vos pédants ?

 

                            Vraiment oui, j’ai donné une chandelle au diable [expression de d’Alembert quand V* a envoyé son conte Les Trois Manières à Mme du Deffand]; mais vous auriez pu vous apercevoir que cette chandelle devait lui brûler les griffes, et que je lui faisais sentir tout doucement qu’il ne fallait pas manquer à ses anciens amis [lettre du 7 mars à Mme du Deffand].

 

                            A l’égard des hauts lieux dont vous me parlez, sachez que ceux qui habitent ces hauts lieux sont philosophes, sont tolérants, et détestent les intolérants avec les quels ils sont obligés de vivre [allusion aux Choiseul].

 

                            Je ne sais si le Corneille entrera en France, et si on permettra au roi d’avoir ses exemplaires [« … entre les mains d’un cuistre nommé Marin, qui doit décider si le public pourra le lire. » : d’Alembert]. Ce dont je suis bien sûr, c’est que tous ceux qui s’ennuient à Sertorius et à Sophonisbe, etc., trouveront fort mauvais que je m’y ennuie aussi ; mais je suis en possession depuis longtemps de dire hardiment ce que je pense, et je mépriserai toujours les fanatiques, en quelque genre que ce puisse être. Ce qui me déplait dans presque tous les livres de votre nation, c’est que personne n’ose mettre son âme sur le papier, c’est que les auteurs feignent de respecter ce qu’ils méprisent ; vos historiens surtout sont de plates gens, il n’y en a pas un qui ait osé dire la vérité. Adieu, mon cher philosophe ; si vous pouvez écrasez l’Infâme, écrasez-la et aimez-moi, car je vous aime de tout mon cœur.

 

                            Voltaire

                            14 avril 1764. »