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22/05/2009

Il ne dépend pas de moi de rendre les fanatiques sages, et les fripons honnêtes gens

Ce jour commence moins tragiquement qu'hier, ouf ! De plus temps libre pour vaquer à mes coupables occupations, telle celle de blogger !

Quel foutu pays que cette Birmanie menée par des militaires ! Je ne crois pas qu'un esprit libre puisse se loger sous une casquette galonnée ou un casque. Faites le test , mettez un casque ou une casquette militaire : que voyez-vous encore ? Vos pieds et les abrutis qui portent le même uniforme ! ! Aucune élévation n'est possible quand on est borné physiquement par un insigne de sa peur . Et de sa suffisance ... Qui porte une arme, sinon celui qui a peur de l'autre ?

Quel Voltaire existe-t-il pour que les idées libèrent un peuple et cette femme ?

 

 Les armes ne font que retarder l'échéance de la déchéance de ceux qui les utilisent !

 

 

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental et à Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental

 

 

                            Mes divins anges, on vient de me dire tout ce que vous aviez donné charge de dire, et je suis demeuré confondu, de la demi-feuille copiée [il y était question de « l’Infâme », ce que V* regroupe comme la superstition, fanatisme, intolérance, injustice,… et aussi  « le jansénisme, secte dure et barbare »] et de cette question : quel est donc ce Damilaville ? Hélas, mes chers anges, plût à Dieu qu’il y eut beaucoup de citoyens comme ce Damilaville ! Je ne ferai point de remarques sur tout cela, parce qu’il n’y en point à faire. Je vous demanderai seulement si cette demi-feuille est si méchante. Je crois que cette lettre vous parviendra sûrement, puisque je l’adresse à Lyon sous l’enveloppe de M. de Chauvelin. Cette voie déroutera les curieux, et vous pourrez m’écrire en toute sureté sous l’enveloppe de M. Camp, banquier à Lyon, en ne cachetant point avec vos armes, et en mettant sur la lettre : à M. Wagnière, chez M. Souchay à Genève.

 philo de l histoire bazin volti.jpg

                   Je vois bien que la persécution des jansénistes est forte. On a renvoyé le ballot de la Destruction jésuitique de notre philosophe d’Alembert, parce qu’il y a quatre lignes contre les convulsionnaires. On taxe à présent d’irréligion un savant livre d’un théologien [sa « Philosophie de l’Histoire » qu’il prétend de l’abbé Bazin], qui témoigne à chaque page son respect pour la religion, et qui ne dit que des vérités qu’il faut être aveugle pour ne pas reconnaître. On m’impute ce livre sans le moindre prétexte, comme si j’étais un rabbin, et comme si l’auteur de Mérope et d’Alzire était enfariné des sciences orientales. Il ne dépend pas de moi de rendre les fanatiques sages, et les fripons honnêtes gens, mais il dépend de moi de les fuir. Je vous demande en grâce de me dire si vous me le conseillez. Je suis quoi qu’on en dise dans ma soixante et douzième année, je me vois chargé d’une famille assez nombreuse, dont la moitié est la mienne, et dont l’autre moitié est une famille que je me suis faite [Marie-Françoise Corneille et les Dupuits].

 

                   J’ai commencé des entreprises utiles et chères, et le petit canton que j’habite commençait à devenir heureux et florissant par mes soins. S’il faut abandonner tout cela, je m’y résoudrai, j’irai mourir ailleurs ; il est arrivé pis à Socrate. Je sais qu’il y a certaines armes contre lesquelles il n’y a guère de boucliers.

 

                   Ayez la bonté, je vous en prie, de me dire à quel point ces armes sont affilées. Je vous avoue que je serais curieux de voir cette demi-feuille . Il est minuit, il y a trois heures que je dicte, je n’en peux plus, pardonnez moi de finir si tôt, c’est bien à mon grand regret.

 

                   Voltaire

                   A Genève 22 mai 1765. »

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21/05/2009

Vous sentez bien qu’il faudrait payer ce savant, car il serait suisse

Dur, dur , ce matin !

Lever à quatre heures, ce qui n'est pas un exploit ni un motif de plainte ...

4h 50, un animal que je n'ai pas le temps de voir se jette sous mes roues . Choc qui me fait mal au coeur : renard? chat ? petit chien ? ou autre animal sauvage ? Je ne peux m'arrêter sur le champ, je dois amener mon ex-epouse à son travail. Je la dépose, je refais le chemin inverse, peut-être cette bestiole n'a-telle pas été tuée, simplement bousculée (je roulais à 50km/h)? Malheur, dans la lueur des phares je vois au milieu de la route un corps gris . Je m'arrête et à mon grand désespoir je trouve un magnifique et gros chat gris qui curieusement a une ficelle autour du ventre . Je le mets sur le bas coté, je ne veux pas que quiconque l'écrase encore... Bad trip pour ce pauvre minet. Une pensée pour Eilise qui est une fan des chats ... C'est le premier chat que je tue en quarante ans de conduite. Jusqu'à présent j'avais toujours eu la chance de les voir débouler et les éviter . Trop bête ce truc .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 « A César-Gabriel de Choiseul, duc de Praslin

 

 

                            Monseigneur,

 

                   Mes anges m’ayant envoyé de votre part la copie de votre lettre circulaire, et m’ayant appris que vous protégez la Gazette littéraire [La Gazette littéraire de l’Europe, avec l’abbé François Arnaud et Suard], que même vous ne seriez pas fâché que je fournisse quelques matériaux à cet ouvrage, j’ai senti sur le champ mon zèle se ranimer plus que mes forces. J’ai broché un petit essai sur les productions qui  sont parvenues à ma connaissance ce mois-ci. Je l’ai envoyé à M. de Montpéroux [résident de France à Genève], à qui j’ai voulu laisser une occasion de vous servir, loin de la lui disputer . Je connais trop l’envie qu’il a de vous plaire pour vouloir être dans cette occasion autre chose que son secrétaire.

 

                   Je me trouve heureusement plus à portée que personne de contribuer à l’ouvrage que vous favorisez, et qui peut être très utile. J’ai des correspondances en Italie, en Angleterre, en Allemagne et ne Hollande. Si vous l’ordonnez, je ferai venir les livres nouveaux imprimés dans tous ces pays, je vous en enverrai des extraits très fidèles, que vous ferez rectifier à Paris, et auxquels les auteurs que vous employez à Paris donneront le tour et le ton convenables.

 

                   Si ma santé ne me permet pas d’examiner tous les livres, et de dicter tous les extraits, vous pourriez me permettre d’associer à cet ouvrage quelque savant laborieux [le 6 juin , le pasteur Bertrand sera contacté pour l’aider, ou au moins se charger de la correspondance avec la Hollande, l’Allemagne et l’Italie] dont je reverrais la besogne. Vous sentez bien qu’il faudrait payer ce savant, car il serait suisse.

 

                   J’ajoute encore qu’il faudrait, pour être servi promptement, et pour que  l’ouvrage ne fût point interrompu, faire venir les livres par la poste ; en ce cas, je crois qu’on pourrait écrire de votre part aux directeurs des postes de Strasbourg, de Lyon et de Genève, qui me feraient tenir les paquets . En un mot, je suis à vos ordres. Je serai enchanté d’employer les derniers jours de ma vie un peu languissante à vous prouver mon tendre attachement et mon respect.

 

                            Voltaire

                            21 mai 1763. »

20/05/2009

Non, Madame, ce n’est pas le souper qui fait l’amitié

Ah qu'il est bon de commencer la journée avec un soleil radieux (je ne me force pas pour trouver des termes plus élogieux ) et une jolie femme encensée par un Volti-champagne (même s'il apprécie le tokai )...

pompadour.jpg

«  A Jeanne-Antoinette Poisson Le Normant d’Étioles, marquise de Pompadour

 

 

Sincère et tendre Pompadour,

Car je veux vous donner d’avance

Ce nom qui rime avec l’amour,

Et qui sera bientôt le plus beau nom de France,

Ce tokai dont Votre excellence

Dans Étioles me régala

N’a-t-il pas quelque ressemblance

Avec le roi qui le donna ?

Il est comme lui sans mélange,

Il unit comme lui la force et la douceur,

Plait aux yeux, enchante le cœur,

Fait du bien, et jamais ne change.

 

Le vin que m’apporta l’ambassadeur manchot du roi de Prusse (qui n’est pas manchot) derrière son tombereau d’Allemagne qu’il appelait carrosse, n’approche pas du tokai que vous m’avez fait boire. Il n’est pas juste que le vin d’un roi du Nord égale celui d’un roi de France, surtout depuis que le roi de Prusse a mis de l’eau dans son vin par sa paix de Breslau.

 

                   Dufresnay a dit dans une chanson que les rois ne se faisaient la guerre que parce qu’ils ne buvaient jamais ensemble. Il se trompe. François Ier avait soupé avec Charles Quint et vous savez ce qui s’ensuivit. Vous trouverez en remontant plus haut qu’Auguste avait fait cent soupers avec Antoine. Non, Madame, ce n’est pas le souper qui fait l’amitié.

 

                   Etc.

 

                   Voltaire

                   Mai-juin 1745. »

A+, le travail m'appelle. Je n'ose pas plaider la surdité, j'y vais et cède la place à ma vaillante Babeth sur cette bécane.

18/05/2009

qu’il est aisé de se cacher dans la foule.

Grande satisfaction pour le château de Voltaire . Le parc va retrouver allure "peignée". Volti disait qu'il avait du "peigné et du sauvage", et depuis quelques semaines le bon sauvage qui aurait fait plaisir à Rousseau (le Jean-Jacques genevois) était maître des lieux : "ex-gazon", style prairie à foin sauvée par les fleurettes qui mettaient des taches de couleurs. Défense aux enfants d'y aller s'amuser, il aurait fallu l'hélicoptère pour aller les rechercher!!! J'exagère à peine ...

 

Voyez par vous même, quelques photos prises par un visiteur anonyme la semaine passée :  http://www.monsieurdevoltaire.com/article-31358201.html

 

 

Pour la première fois, j'ai eu le plaisir de voir des jardiniers et non pas de vulgaires conducteurs d'engins (bien sur, les plus gros possibles : petite cervelle, gros moteurs, comme ceux qui ont petites bi.... et grosses bagnoles !!!). Travail impeccable, odeur d'herbe coupée en non pas de fumée d'un quatre temps mal réglé... Ce qui ne gâte rien, sourires et politesse. Merci les gars...

 

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

Envoyé de Parme, en son hôtel, quai d’Orsay à Paris.

 

 

                            Quelque chose qui soit arrivée, et qui arrive, je ne veux pas mourir sans avoir la consolation d’avoir revu mes anges. Il n’y a que ma malheureuse santé qui puisse m’empêcher de faire un petit tour à Paris. Je n’ai affaire à aucun secrétaire d’État. Je ne suis point de l’ancien parlement. Il n’y avait qu’une petite tracasserie entre le défunt [Louis XV mort le 10 mai] et moi, tracasserie ignorée de la plus grande partie du public, tracasserie verbale qui ne laisse nulle trace après elle .Il me parait que je suis un malade qui peut prendre l’air partout sans ordonnance des médecins.

                           

                            Cependant je voudrais que la chose fût très secrète. Je pense qu’il est aisé de se cacher dans la foule. Il y aura tant de grandes cérémonies, tant de grandes tracasseries que personne ne s’avisera de penser à la mienne.

                            En un mot, il serait trop ridicule que Jean-Jacques le Genevois eût la permission de se promener dans la cour de l’archevêché, que Fréron pût aller voir jouer L’Écossaise, et moi que je ne pusse aller ni à la messe ni aux spectacles dans la ville où je suis né.

 

choiseul chateau_de_Chanteloup_-_1.jpg

                            Tout ce qui me fâche, c’est l’injustice de celui qui règne à Chanteloup [Choiseul, qui accuse V* d’ingratitude, parce qu’après sa disgrâce V* a fait l’éloge de Maupéou et sa réforme ; Mme du Deffand rassurera V*] , et qui doit régner bientôt dans Versailles. Non seulement je ne lui ai jamais manqué, mais j’ai toujours été pénétré pour lui de la reconnaissance la plus inaltérable. Devait-il me savoir mauvais gré d’avoir haï cordialement les assassins du chevalier de La Barre et les ennemis de la couronne ? Cette injustice encore une fois me désespère. J’ai quatre-vingts ans mais je suis avec M. de Chanteloup comme un amant de dix-huit ans quitté par sa maîtresse.

 

                            Quand vous jugerez à propos, mon cher ange, d’engager, de forcer votre ami et votre voisin M. de Praslin à présenter mon innocence, vous me rendrez la vie.

 

                            Je ne vous parle point de bruits qu’on fait déjà courir de l’ancien parlement qu’on rappelle, de monsieur le Chancelier qu’on renvoie. Je n’en crois pas un mot ; tout ce que je sais, c’est que je suis dévot à mes anges.

 

 

                            Voltaire

                            18 mai 1774. »

 

15/05/2009

un ou deux Anglais pensants qui sont ici, et qui dit-on, s’humanisent jusqu’à parler

Don't worry, be happy!!

http://www.dailymotion.com/video/x2b3xk_bobby-mcferrin-do...

 

 

Charmant accueil pour un réveil, de la part d'un réveille-matin mutin ...

Journée pluvieuse (recherchée pour les mariages : mariage pluvieux, mariage heureux... qui peut encore croire à de telles niaiseries si ce ne sont les parents qui ont payé fort cher l'évènement . Méthode Coué...)

Du coup les visiteurs se font rares, vivement le soleil .

 

 

 

 

« A Nicolas-Claude Thiriot

 

 

                            Mon cher correspondant, me voici dans une cour sans être courtisan. J’espère vivre ici comme les souris d’une maison qui ne laissent pas de vivre gaiement sans jamais connaitre le maitre ni la famille. Je ne suis pas fait pour les princes, encore moins pour les princesses. Horace a beau dire

 

Principibus placuisse viris non ultima laus est.[plaire aux premiers d’entre les hommes n’est pas la dernière des gloires]

 

Je ne mériterai point cette louange. Il y a ici un excellent physicien nommé M. de Varinge [Philippe Vairinge], qui  de garçon serrurier est devenu un philosophe estimable grâce à la nature, et aux encouragements qu’il a reçus de feu M. le duc de Lorraine qui déterrait et qui protégeait tous les talents. Il y a aussi un Duval bibliothécaire qui de paysan est devenu un savant homme, et que même le duc de Lorraine Léopold rencontra un jour gardant ses moutons et étudiant la géographie. Vous croyez bien que ce sont là les grands de ce monde à qui je ferai ma cour. Joignez-y un ou deux Anglais pensants qui sont ici, et qui dit-on, s’humanisent jusqu’à parler. Je ne crois pas qu’avec cela j’aie besoin des princes. Mais j’aurais besoin de vos lettres. Je vous prie de ne pas oublier votre philosophe lorrain qui aime encore les rabâchages de Paris surtout quand ils passeront par vos mains. Je prie instamment M. Thiriot le marchand [Thiriot frère, marchand de draps]de me mander s’il a reçu les réponses de la fermière de Belle-Poule, si mes lettres de change ont été acceptées, et s’il a bien voulu finir mon petit compte [ la rente due par d’Estaing est payée par les fermiers du domaine de Belle-poule].

 

                   Joue-t-on toujours l’opéra des Grâces ? que fait la Comédie Française ? comment gouvernez-vous votre maîtresse, ou si vous l’aimez mieux, votre putain [Mlle Salé]? Faites bien mes compliments à notre ami Sovot qui a en prose plus d’imagination qu’un poète. Dites lui qu’il n’oublie pas qu’il m’       a promis de m’écrire. Je suis bien fâché de n’avoir pu profiter des bontés que MM. des Alleurs et chevalier d’Aydie [Blaise-Marie d’Aydie] m’ont conservées, dites leur, je vous en prie, que si jamais je retourne à Paris, je compte bien leur faire ma cour. Vale.

 

                   V.

                   A Lunéville, ce 15 mai 1735

                   M. le bailli de Froulay vient de partir de Lorraine. Je l’ai manqué. J’en suis fâché.

 

                   Mon adresse à Lunéville chez Mme la duchesse de Richelieu. »

 

 

12/05/2009

WELCOME, BIENVENUE

 

WELCOME

BIENVENUE

au

CHATEAU

DE

V O L T A I R E

à

Ferney-Voltaire

01210

Ouvert du 8 mai au 20 septembre

de 10h à 13h

et 14h à 18h

Visites commentées

 

à 10h30, 11h30

 

14h30, 15h30, 16h30

 

Réservation recommandée

 

Réservation obligatoire par écrit pour

les groupes de plus de

10 personnes

 

Tel : 04 50 40 53 21

 http://voltaire.monuments-nationaux.fr/

 

06/05/2009

Vous meublez très bien nos Délices, Monsieur

Allez, à la va-vite, avant de partir en visite, juste pour la route, un SMS type de Volti...

 

 

 

 

 

 

« A Jean-Robert Tronchin, banquier, Port Saint-Clair à Lyon

 

                            Vous meublez très bien nos Délices, Monsieur, je n’avais point l’idée du mérite de la moquette avant d’avoir reçu celle que vous nous envoyez : cela est beau comme du velours à ramage ; nous en sommes si enchantés que nous lui donnons la préférence sur le velours d’Utrecht. Ainsi, Monsieur, si les vingt-deux aunes de ce velours de Lille surnommé d’Utrecht ne sont pas parties nous vous prions de nous vouloir bien envoyer la même quantité de moquette à grandes fleurs cramoisies qui puisse convenir à une tapisserie de damas cramoisi : cela fera un meuble bien agréable, très bon pour la campagne, et du double moins cher que l’Utrecht. Mais si ledit velours est parti, il sera très bien reçu et nous renoncerons à notre belle moquette.

 

                            Nous ne cessons ici de vous bénir : vous nous meublez, vous nous peignez, vous nous abreuvez, vous nous sucrez, et nous espérons encore que vous nous huilerez, et que dans l’occasion quand vous trouverez un bon petit baril d’huile bien verte et bien sentant l’olive, vous nous en ferez part pour manger les truites et les perches de ce beau lac.

 

                            Je suis si honteux, Monsieur, des peines que je vous donne que je n’oserai plus vous présenter de requêtes. Mme Denis est plus hardie que moi : elle prétend que M. Mallet était l’homme de Genève qui avait le plus de chaises et le moins de fauteuils ; et malgré la quantité de fauteuils qu’elle fait venir de Paris, elle vous supplie de vouloir bien lui dépêcher douze petits fauteuils de canne dont quatre bergères, et douze fauteuils de paille dont quatre autres bergères ; somme totale huit bergères et seize fauteuils . On dit qu’on les fait à Lyon très élégamment. Nous nous apercevons tous les jours qu’il faut les faire venir de chez vous.

 

                            Il ne faut pas manquer de vous remercier de la semence de soie : je l’ai fait placer dans des vases. Vous nous filez des jours d’or et de soie ; le docteur Tronchin me les file de casse et de manne : j’ai de tout hors la santé. Mme Denis me console et vous aussi, Monsieur, dont les bontés me sont bien chères.

 

                            Votre très humble et très obéissant serviteur.

 

 

                            Voltaire

                            Aux Délices près de Genève 6 mai 1755. »

A tout', bloggers ....