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06/09/2025

je crois que la charité chrétienne ne me défend pas de souhaiter qu’il soit pendu, et que l’archevêque le confesse à la potence

... Qu'il en soit ainsi de chacun de ces agresseurs sexuels ayant quelque fonction religieuse, y compris évêques et archevêques, une haute fonction n'étant pas gage de sainteté .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

26 mars 1770

Mon cher ange, je vous remercie de tout mon cœur de la consultation de M. Bouvart ; j’avais oublié de vous remercier de Semiramis 1 c’est un vice de mémoire et non de cœur. Je vous ai envoyé 2 un mémoire sur Fréron, qui m’a été adressé par son beau-frère, et qui me paraît bien étrange. Si vous découvrez quelque chose touchant cette affaire, ayez la bonté, je vous prie, de m’en instruire.

Je ne sais aucune nouvelle des grandes opérations de M. l’abbé Terray, je trouve seulement qu’il ressemble à M. Bouvart ; il met au régime.

Je m’amuse actuellement à travailler à une espèce de petite encyclopédie, que quelques savants 3 brochent avec moi. J’aimerais mieux faire une tragédie, mais les sujets sont épuisés, et moi aussi.

Les comédiens ne le sont pas moins ; on ne peut plus compter que sur un opéra-comique.

J’avais fait, il y a quelque temps, une petite réponse 4 à des vers que m’avait envoyés M. Saurin : cela n’est pas trop bon ; mais les voici, de peur qu’il n’en coure des copies scandaleuses et fautives. Je ne voudrais déplaire pour rien du monde ni à mon bon patron saint François, ni à frère Ganganelly.

Comme l’ami Grizel n’est pas de notre ordre, je crois que la charité chrétienne ne me défend pas de souhaiter qu’il soit pendu, et que l’archevêque le confesse à la potence, ce qui ne sera qu’un rendu.

Je me flatte que la santé de Mme d’Argental se fortifie et se fortifiera dans le printemps. Je me mets au bout des ailes de mes deux anges. »

1 Tragédie représentée à Versailles le 14 juillet 1770

3 Bertrand , Christin et Moultou .

Si je n’étais pas depuis longtemps au lit je viendrais moi-même m'informer

... Grasse mat' du WE . Les infos attendront . Il sera toujours temps de connaitre les misères du monde .

 

« A Marie-Anne Deprez de Crassier

23è mars 1760 [1770] à Ferney 1

Madame,

Nous sommes pénétrés, ma nièce et moi, des procédés nobles de monsieur de Crasser et des vôtres. Si je n’étais pas depuis longtemps au lit je viendrais moi-même m'informer de la santé de monsieur de Crassier, et vous assurer du respectueux dévouement avec lequel j'ai l'honneur d'être,

madame,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1Original signé ; éd. Cayrol .

L'identification de la destinataire comme le femme de Jean-Baptiste Deprez de Crassier est probable, mais non certaine . L’erreur sur l'année est curieuse ; et pourtant, en mars 1760, V* était aux Délices, non à Ferney . On notera d'autre part qu'après avoir omis de parler des Deprez de Crassier pendant longtemps, V* les mentionne dans une lettre à Mme Du Deffand du 5 mai 1770 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1770/Lettre_7875

05/09/2025

Les équivoques ont de tout temps fait bien du mal

... Nous sommes continuellement affrontés à ce mal, depuis les simples quidams jusqu'aux chefs de nations . Les uns tuent à coups de couteau les autres avec des missiles, juste question de moyens . S'entendre  et se comprendre semble être un effort disproportionné à beaucoup trop d'humains, nos amies les bêtes, elles, heureusement ne vivent pas dans l'équivoque . Le don de la parole est un cadeau empoisonné .

Que n'est-on comme Voltaire  :"Je souhaite que l'univers soit libre et que personne n'abuse de sa liberté.", qui dit mieux ?

 

 

« A Jacob Tronchin

[vers le 25 mars 1770] 1

Monsieur,

Les équivoques ont de tout temps fait bien du mal et Boileau aurait dû faire une meilleure satire contre l'équivoque 2.

L’article il qui est dans la lettre de ce Gaubiac 3 me regarde, et non pas vous . Il me promet d'écrire en ma faveur . M. Tronchin entra, et il m'assura qu'en ne venant à Genève avec permission, que pour retirer mes effets et solder mes comptes je serais aussi libre que M. le premier syndic .

Cet il c'est moi . J'ai présumé qu'un homme qui veut passer deux heures à Genève comme étranger doit y être libre comme un syndic, je le crois encore . C'est moi qui ai prononcé ces paroles pacifiques 4 . Je souhaite que l'univers soit libre et que personne n'abuse de sa liberté . J'ai donné asile à Gaubiac parce qu'il me l'a demandé . Je donnerais asile au grand Turc s'il se réfugiait chez moi . Je suis dans mon lit, j’ignore qui est premier syndic . Je suis son très humble serviteur, celui du Conseil, celui de tous les citoyens, celui de tous les Bourgeois . Je leur souhaite à tous, tranquillité, prospérité, honneurs et biens dans cette vie, et la gloire éternelle dans l'autre . Mais je suis particulièrement monsieur avec l'attachement le plus respectueux

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire,

gentilhomme ordinaire de

la chambre du roi.

 

À l'égard de la petite affaire dont vous m'avez chargé, je ne pourrai avoir si tôt réponse. »

3  Pierre-Paul Gaubiac ; voir lettre du 16 mars 1770 à Choiseul : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/08/28/procurer-a-eux-et-a-leurs-camarades-toutes-les-facilites-con-6560521.html

Voir aussi : Genève, ARC, CCLXXI, 240-241, 332-333 .

4  Tout ceci est éclairé par une dépêche de Hennin à Choiseul du 30 mars : « D'abord on s'acharne parmi les Représentants à soutenir que les Natifs étaient mis en jeu par les magistrats qui ont demandé leur retraite . M. Jacob Tronchin, l'un de ces magistrats, homme d''esprit, frère de l'ancien procureur général, ayant eu le chagrin de voir que quelques uns de ses anciens confrères paraissaient lui imputer des manœuvres auxquelles il n'a jamais pensé, a été convaincu qu'on se permettait tout pour le noircir en particulier dans l'esprit du peuple . On l'accusait d'avoir dit chez M. de Voltaire à un Natif que dans deux ans il serait aussi libre dans Genève que le premier syndic, et on citait pour preuve une lettre de ce Natif à sa femme . De Luc même avait débité cette anecdote avec un air de mystère . M. Tronchin a été à la source, il a trouvé la lettre, elle dit positivement le contraire . C'est M. de Voltaire qui , au moment où M. Tronchin entrait, dit à ce Natif qui lui demandait si étant devenu sujet du Roi il pourrait aller à Genève : Vous y serez aussi en sûreté que le premier syndic. »

04/09/2025

Cette procédure est illégale

... Celle qui nait de la rapacité des propriétaires immobiliers est pointée du doigt, mais il faut avouer qu'ils sortent indemnes de leur illégalité faute de contrôles suffisants : https://www.franceinfo.fr/economie/pouvoir-achat/logement... 

On est loin du Patriarche qui offrait gite et couvert à des réfugiés .

 

 

« A Joseph-Marie Balleidier

On a saisi très mal à propos les bois achetés par Landry. Cette procédure est illégale . Il n'a pas la moitié de ce qu'il lui en faut pour mes bâtiments . Il n'en fait point passer à Genève . Il se soumet à produire l'emploi de ces bois .

Voltaire.

23 mars 1770. 1»

1 Manuscrit olographe, acquis par Th. Besterman à la famille Balleidier.

Je ne veux pas, dans mon déclin. Finir comme les gens du monde.

... Fi de ces dénégations ! Le compte à rebours est enclenché François, ces voeux pieux sentent l'impuissance, reste à avoir une fin honorable et non pitoyable comme elle semble arriver à ce jour .

Emmanuel Macron est sur la sellette , que beaucoup voient siège éjectable, et va encore une fois nommer un ( dernier ? ) premier ministre . "Il y a du rousski dans Landerneau", comme dit grand-père . 

 

 

« A Bernard-Joseph Saurin, de

l’Académie française, et Censeur

royal rue Neuve-des-Petits-Champs

vis-à-vis la rue de Louis-le-Grand

à Paris

Il est vrai, je suis capucin ;

C'est sur quoi mon salut se fonde :

Je ne veux pas, dans mon déclin.

Finir comme les gens du monde.



Mon malheur est de n'avoir plus

Dans mes nuits ces bonnes fortunes.

Ces nobles grâces des élus,

Chez mes confrères si communes.



Je ne suis point frère frappart 1,

Confessant sœur Luce et sœur Nice:

Je ne porte point le cilice

De saint Grizel, de saint Billard 2.



J'achève doucement ma vie ;

Je suis prêt à partir demain

En communiant de la main

Du bon curé de Mélanie.



Dès que monsieur l'abbé Terré

A su ma capucinerie,

De mes biens il m'a délivré :

Que servent-ils dans l'autre vie?



J'aime fort cet arrangement;

Il est leste et plein de prudence.

Plût à Dieu qu'il en fît autant

A tous les moines de la France !

Mon cher confrère, vous voyez par ma réponse combien je mérite peu que Mme Saurin veuille bien baiser ma barbe . Si on pend Grizel, je vous prie d’obtenir qu’on me nomme pour son confesseur. Vous verrez avec quelle sainteté je m’acquitterai de cette douce commission. Votre invariable partisa[n] et ami.

Frère François V.

21è mars 1770.3 »

1 Dans La Pucelle, V* écrit : Satan se lève et lui dit : Fils du diable, / Ô des frapparts ornement véritable […] : https://www.monsieurdevoltaire.com/article-la-pucelle-d-orleans-chant-cinquieme-83760116.html

Et dans une note il explique : « Frappart, nom d'amitié que les cordeliers se donnèrent entre eux dès le XVè siècle . Les doctes sont partagés sur l'étymologie de ce mot ; il signifie certainement frappeur robuste, roide jouteur'.

2 Nouvelle allusion aux détournements de Billard .

3 Original contresigné « Marin », cachet E surmontant PD, et deux autres cachets illisibles ; éd. Nouveaux mélanges, 1770, limitée aux vers ; Cayrol : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1770/Lettre_7834

03/09/2025

on dit qu'on ne nous rendra qu'en billets l'argent qu'on nous a enlevé . Cette situation est douloureuse, mais il faut la supporter

... Jusqu'à quand ?

C'est Nicolas qui paye !

 

 

« A Guillaume-Claude de Laleu, Secrétaire

du roi, Notaire

rue du Temple

à Paris

21è mars 1770 à Ferney

Voici bien une autre histoire, monsieur ; j'avais deux cents mille francs en argent comptant entre les mains de M. de Laborde . Il les avait placées en rescriptions ; c’était presque le seul bien libre qui me restait, le seul dont je puisse disposer , c’était mon ancien patrimoine, mon unique ressource en cas de malheur . M. l'abbé Terray s'en empare, et l'on dit qu'on ne nous rendra qu'en billets l'argent qu'on nous a enlevé . Cette situation est douloureuse, mais il faut la supporter .

Mme Denis m'a dit que vous l'aviez flattée à Paris que vous pourriez lui faire toucher quelque argent au mois de mars . Je ne sais pas trop sur quels fonds ; car il me semble que vous n'en avez guère à moi . Je pense que ce fond est seulement votre bonne volonté . C'est de cette bonne volonté que nous n'osons abuser .

Cependant si dans la détresse où nous sommes vous me permettiez de tirer sur vous trois mille livres les premiers jours d'avril, je vous serais très obligé, ainsi que Mme Denis qui vous fait ses très sincères compliments, et vous remercie de toutes vos bontés .

Vous savez avec quels sentiments j'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

J’ai quelque curiosité de savoir comment on débrouillera le chaos où nous sommes...Voici le temps des grandes nouvelles. Les Russes pourront bien être à Constantinople dans six mois, et les Français, à l’hôpital

... Quand le passé repasse les plats ...

 

 

« A Philippe-Antoine de Claris, marquis de Florian

Le 21 mars [1770] 1

Vraiment le grand écuyer de Cyrus est devenu un excellent ambassadeur. Je le remercie très tendrement des livres qu’il veut bien me faire avoir, et que probablement je recevrai bientôt.

J’accable aujourd’hui toute ma famille de requêtes. Je recommande à M. d’Hornoy l’infortune d’un pauvre diable qui se trouve vexé par des fripons. J’ennuie le Turc du compte que je lui rends d’un mauvais chrétien. J’envoie un petit sommaire du désastre d’un beau-frère de Fréron, qui pourra vous paraître extraordinaire . Mais je m’adresse à vous, monsieur, pour l’objet le plus intéressant.

M. l’abbé Terray me saisit tout le bien libre que j’avais en rescriptions, les seuls effets dont je pusse disposer, mon unique bien, tout le reste périssant avec moi. Il est un peu dur de se voir ainsi dépouillé à l’âge de soixante-seize ans, et de ne pouvoir aller mourir dans un pays chaud s’il m’en prend fantaisie.

J’ai quelque curiosité de savoir comment on débrouillera le chaos où nous sommes. Vous me paraissez d’ordinaire assez bien instruit. Voici le temps des grandes nouvelles. Les Russes pourront bien être à Constantinople dans six mois, et les Français, à l’hôpital.

La petite ville de Genève est toujours sous les armes, et les émigrants sont à Versoix sous des planches. J’en ai logé quelques-uns à Ferney. On aligne les rues de Versoix ; mais il est plus aisé d’aligner que de bâtir ; et, s’il arrivait malheur à M. le duc de Choiseul, adieu la nouvelle ville.

Voici bientôt le temps où vous irez je pense embellir Hornoy, mais il faut auparavant que Mme de Florian affermisse sa santé .

Je vous embrasse tous deux du meilleur de mon cœur avec la plus vive tendresse. »

1Copie Beaumarchais-Kehl ; éd. Kehl qui omet l'avant dernier paragraphe .