20/06/2021
mettre moitié sur la tête du mari et moitié sur la tête de la femme
... Pour Voltaire l'égalité homme-femme n'est pas une idée abstraite , qu'on en prenne de la graine et la rémunération des femmes pourra enfin ne plus être injustement affaiblie .
« A Guillaume-Claude de Laleu, Secrétaire
du roi, Notaire
rue Sainte-Croix-Bretonnerie
à Paris
Si monsieur de Laleu n'a pas encore passé le contrat au nom de Jean-Louis Wagnière, je le supplie de vouloir bien avoir la bonté de partager le principal en deux et d'en mettre moitié sur la tête du mari et moitié sur la tête de la femme .
Son très humble obéissant serviteur
Voltaire.
10 mars 1766.1 »
1 Ce texte figure sous la déclaration suivante : « Je suis née l'année 1741 le 26è avril dans Oron au canton de Berne de Guillaume Corboz et de Jeanne-Marie Lavernay . Je suis mariée à Jean-Louis Wagnière et je demeure avec lui chez M. de Voltaire au château de Ferney en Suisse. Fait à Ferney le 10 mars 1766. / Marie-Françoise Wagnière née Corboz. » (L'orthographe a été rectifiée).
Voir : https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/049563/2012-08-20/
et pages 30 et 132 : http://societe-voltaire.org/vn1.pdf
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19/06/2021
Nos noms unis perceront l'onde noire ...
... de l'infâme !
« A Adrien-Michel-Hyacinthe Blin de Sainmore
etc
rue des Capucines
à Paris
7è mars 1766 au château de Ferney 1
Le chantre de Henri IV remercie bien tendrement le chantre de Gabrielle .2
Nos noms unis perceront l'onde noire .
Je vous répète, monsieur , qu'assurément la belle Gabrielle , n'était pas en apoplexie quand elle écrivit sa lettre . Vous me flattez d'un recueil complet de vos agréables ouvrages , ils seront le remède de toutes les maladies en ie dont je suis persécuté . Tâchez que je ne meure point avant d'avoir l'édition de Racine qui me semble tarder beaucoup . Vos vers me font souvenir des siens . J'attends vos héroïdes et ses tragédies avec bien de l'impatience . Comptez, monsieur, sur le véritable attachement avec lequel je serai toute ma vie votre très humble et très obéissant serviteur
V. »
1 La signature qui figure sur le manuscrit est de Wagnière pour l'initiale, le reste étant d'une autre main .
Le même jour, le Conseil de Genève enregistre une proposition de V*, transmise par Pictet et Saladin, par laquelle les citoyens de Genève demandent « qu'on abolisse l'usage où l'on est dans le pays de Gex de leur faire payer la taille, et qu'ils puissent acquérir dans ledit pays des terres nobles, sans être assujettis à payer les francs fiefs . Offrant de payer les contributions qui seront jugées convenables par les Etats en vertu d'une ordonnance qu'ils espèrent de la bonté de Sa Majesté […]. » La proposition est accompagnées des « noms d'un assez grand nombre de particuliers le tout écrit de la main du secrétaire du sieur de Voltaire . »Elle est jugée « telle qu'il ne convient pas au Conseil de s'en occuper . »
2 Blin de Sainmore a envoyé à V* la nouvelle édition de la Lettre de Gabrielle d'Estrées à Henri IV, précédée d'une épître à M .de Volta ire et de sa réponse . Voir : https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2016/11/2879b220932eff741dc05174d5803a45.pdf
et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54386270.texteImage
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18/06/2021
Mille sincères respects à madame Hortensia
... Mam'zelle Wagnière, je suis [suivre, et non pas être] votre exemple ...
« A Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont
Mon cher Cicéron, j’ai été bien malade ; je le suis encore ; mais je renaîtrai quand je verrai votre beau mémoire sur les Sirven imprimé. Je vous prie de m’en envoyer un exemplaire par la voie de M. Damilaville, qui le fera contre-signer. Ne ménagez point les signatures de vos confrères, et n’oubliez pas, je vous en prie, M. Jabineau, qui est prêt à donner la sienne. Que vous réussissiez ou non à obtenir du Conseil un arrêt d’attribution, vous réussirez auprès du public ; vous confirmerez votre réputation de vengeur généreux de l’innocence ; les malheureux juges wisigoths seront confondus ; on n’osera plus flétrir la nation par ces téméraires accusations de parricides. Ce sera à vous qu’on en aura l’obligation ; votre nom sera cher à tous les honnêtes gens. Comptez-moi, je vous en conjure, parmi les plus zélés de vos admirateurs, et permettez-moi de me dire de vos amis.
Mille sincères respects à madame Hortensia 1.
V.
5è mars 1766.»
1 Personnage du roman de Mme Élie de Beaumont, Lettres du marquis de Roselle. ; voir : https://data.bnf.fr/fr/12007101/anne-louise_elie_de_beaumont/
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17/06/2021
Il fallait commencer par dire qu’Adam avait prêché Ève, et qu’au sortir du sermon Ève le fit cocu avec le diable
...
Dernier émoi, premier EHPAD
https://journalepicurien.com/2010/02/01/la-pomme-dadam-su...
« A Etienne-Noël Damilaville
5 mars 1766 1
La diligence de Lyon, mon cher ami, ne m’apportera donc rien de votre part ? Je n'entends point parler de Bigex,2 je n’aurai point de consolation. Le petit livre que vous m’avez envoyé 3 ne me suffit pas ; il méritait d’être mieux fait, et pouvait être très-plaisant. Il fallait commencer par dire qu’Adam avait prêché Ève, et qu’au sortir du sermon Ève le fit cocu avec le diable ; il fallait continuer sur ce ton, et on serait mort de rire.
Je crois que vous avez été à la première représentation du Gustave de La Harpe. Vous savez que je m’intéresse à ce jeune homme : il n’a que son talent pour ressource . S’il ne réussit pas, il est perdu.
Est-il vrai que Protagoras se marie à Mlle de Lespinasse ? Voilà tous les philosophes en ménage, il ne manque plus que vous. Faites-nous des sages, ou faites-nous deux 4 livres. Quel dommage que Platon n’ait qu’une fille ! S’il avait eu des garçons, ils auraient coupé toutes les têtes de l’hydre, dont on a rogné 5 les ongles.
Pouvez-vous me faire un plaisir, mon cher ami ? C'est d'envoyer chez M. de Chabanon, de l'académie des belles-lettres, un paquet de mes maudites œuvres, de ma part ; je me flatte qu'il sera complet, et que vous avez reçu les six exemplaires de Panckoucke . M. de Chabanon demeure rue du Doyenné-Saint-Louis-du Louvre 6.
Comme vos bontés ne se lassent point, je suppose que vous m'avez rendu le service d'envoyer 7 un autre paquet pour M. le chevalier de Neuville , à Angers 8, recommandé à Mme Foureau, libraire de son métier .
Quand je vous devrais de l'argent vous savez que M. de Laleu est à vos ordres .
Quand vous aurez un moment à vous, mon cher ami, voyez notre Cicéron Beaumont, dites-lui combien je l'aime et le révère . Je doute fort qu'il réussisse à une attribution de juges pour Sirven, mais je suis très sûr qu'il réussira à se faire une grande réputation, et si la justice abandonne les Sirven, le public les vengera 9 .
On me dit qu’on a imprimé à Paris la petite comédie de Henri IV, faite par Collé. Quoique je n’aime point à voir Henri IV en comédie 10, cependant, mon cher ami, envoyez-moi cette bagatelle ; mais surtout écr. l’inf. 11»
1Copie contemporaine Darmstadt ; copie Beaumarchais-Kehl . Les deux manuscrits sont sensiblement différents, voir note suivantes .
2 Ce début de phrase ne figure que sur le manuscrit 1.
3 De l'abbé Gabriel-François Coyer : De la prédication, 1766 : https://books.google.fr/books?id=M0irvwEACAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
Voir note 4 sur https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome42.djvu/103
4Ici des sur le manuscrit 2 et toutes éditions .
5 A la place de ces deux mots, n'a rogné que sur ms.1 .
6 Cette phrase ne figure que sur ms. 1.
7 Ms. 2 remplace suppose […] d'envoyer par vous recommande .
8 Depuis Pouvez-vous me faire […] , passage biffé sur ms. 2 et manquant dans les éditions .
9Depuis recommandé par Mme Foureau […] , ce passage ne figure que sur ms. 1.
10 V* lui-même , l'année suivante compose Charlot : http://www.theatre-classique.fr/pages/programmes/edition.php?t=../documents/VOLTAIRE_CHARLOT.xml
11 Ces cinq mots ne figurent pas sur ms. 1.
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16/06/2021
les Genevois sont malades d’une indigestion de bonheur. Leurs petites querelles n’aboutissent qu’à de mauvaises brochures qu’eux seuls peuvent lire
... Italie 3 - Suisse 0 !!
Y'a pas l'feu au lac ! De toute manière, ils n'ont pas perdu, ils sont Genevois avant que d'être Suisses .
« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha
À Ferney, 4 mars 1766
Madame,
Je ne sais comment les mauvaises plaisanteries 1 dont Votre Altesse sérénissime daigne me parler sont parvenues jusqu’à elle. J’ai eu l’honneur de lui envoyer par la dernière poste deux de ces rogatons que j’ai fait chercher dans Genève. On imprime tout le recueil en Suisse, et j’espère qu’à la fin de mars j’enverrai à Votre Altesse sérénissime cette collection de fadaises théologiques, puisqu’elle veut bien s’en amuser.
Je ne m’attendais pas, madame, à jouir du bonheur de vous renouveler de ma main mes sincères et respectueux hommages. Les fluxions qui me privaient de la vue ne me laissaient pas d’espérances ; mais enfin elles ont fait avec moi une trêve dont je profite. Mes yeux s’intéressent toujours bien vivement aux yeux de la grande maîtresse des cœurs. Je les ai quittés malades, et malheureusement il y a plus de douze ans que je les ai quittés, en m’arrachant à ce château dans lequel il serait si doux de passer sa vie.
Je ne sais si V. A. S. prend quelque part à ce qu’on appelle les troubles de Genève. Ces troubles sont fort pacifiques : les Genevois sont malades d’une indigestion de bonheur. Leurs petites querelles n’aboutissent qu’à de mauvaises brochures qu’eux seuls peuvent lire. Quand il s’élève quelque dispute en Allemagne, elle est plus sérieuse, et il en coûte ordinairement deux ou trois cent mille hommes.
L’ambassadeur de France en Suisse arrive dans quelques jours à Genève avec dix cuisiniers, qui seront plénipotentiaires.
Je suis un peu plus intéressé au procès que M. le duc de Virtemberg a aujourd’hui avec ses États. J’ignore quel en sera le résultat. Heureux les princes qui n’ont point à combattre leurs parlements, et qui sont adorés de leurs sujets. Cela fait songer à la Turinge. Daignez, madame, agréer mes vœux et mon profond respect pour Votre Altesse sérénissime et pour toute l’auguste branche ernestine. »
1 La duchesse vient de lire « quelques lettres sur les miracles, par un proposant de Genève » et demande à V* de lui envoyer « une petite collection » de l'ensemble de « ces lettres délicieuses. »
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15/06/2021
trois aveugles qui cherchent à tâtons un âne qui s’enfuit : c’est l’emblème de tous les philosophes qui courent après la vérité
...
« A Claude-Philippe Fyot de La Marche
[À Ferney, ce 3è mars 1766 ] 1
Mon cher et respectable magistrat, je ne vous écris jamais, parce qu’ayant enterré ma vieillesse et mes maladies dans une retraite profonde, je n’aurais eu à vous parler que de mon tendre attachement dont vous ne doutez pas . Mais j’ai appris dans mes déserts que vous aviez été malade, il y a deux mois, dans votre beau château de la Marche. M. d’Argental ne m’en avait rien dit. Le danger que vous avez couru rompt mon silence et me ranime. Je suis tout étonné d’être en vie, mais je veux que vous viviez. Je suis un peu votre aîné, et je n’ai pas votre vigoureuse constitution. C’est à vous qu’il appartient d’étendre votre belle carrière. Je sais que votre philosophie vous fait regarder la fin de la vie avec la résignation qui doit nous soumettre tous aux lois de la nature ; mais enfin, vous ne pouvez vous empêcher d’aimer une vie dans laquelle vous n’avez donné que des exemples de vertu.
Pour moi, je crois, avec votre ami Pont-de-Veyle, qu’il faut s’amuser jusqu’au dernier moment. Avez-vous encore vos artistes auprès de vous, et ce graveur dont j’ai oublié le nom 2 et dont j’aimais les dessins, malgré les dégoûtés de Paris qui n’en ont pas voulu ? Je voudrais qu’à votre recommandation il me dessinât et me gravât une planche assez bizarre, destinée à un petit in-octavo 3. Il s’agit de représenter trois aveugles qui cherchent à tâtons un âne qui s’enfuit : c’est l’emblème de tous les philosophes qui courent après la vérité. Je me tiens un des plus aveugles, et j’ai toujours couru après mon âne. C’est donc mon portrait que je vous demande ; ne me refusez pas, et aimez toujours le plus vieux, le plus tendre et le plus respectueux de vos anciens camarades.
V. »
1 Adresse ajoutée d'une autre main sur le manuscrit , passé à la vente Sotheby le 11 juin 1968 .
2 De Vosges .
3 V* semble penser au Philosophe ignorant, mais aucune gravure ne figure dans cet ouvrage .
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14/06/2021
Je lui ai dit que ce n’était pas à nous de montrer le faible de notre cause
...
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
2è février [mars] 1766
Je fais aussi des quiproquos, mes anges. J’ai écrit une seconde lettre à M. Jabineau 1, pour le conjurer de ne point tant révéler la turpitude des empereurs chrétiens, qui attachèrent de l’infamie à des choses estimables. J’ai tâché de faire voir qu’il y a une grande différence entre les mimes et les acteurs honnêtes ; et si cette différence n’est pas assez marquée, j’ai prié M. Jabineau de ne pas inviter lui-même le conseil à s’en apercevoir. Je lui ai dit que ce n’était pas à nous de montrer le faible de notre cause. Je comptais vous envoyer cette lettre pour vous prier de l’appuyer ; mais il est arrivé qu’on a adressé cette lettre à M. Gaillard, auteur de l’Histoire de François Ier 2. Il sera bien étonné qu’au lieu de le remercier de son histoire je lui cite le Code et le Digeste.
Me permettrez-vous, mes généreux anges, de vous adresser ma lettre pour M. Gaillard3, qui demeure rue du Cimetière-Saint-André-des-Arts ? Je tâche, dans cette lettre, de réparer la méprise, et je le prie de renvoyer à M. Jabineau de La Voute celle qui appartient à ce patron de l’académie dramatique.
Vous m’avez fait bien du plaisir en m’apprenant que M. le duc de Praslin ne désapprouvait pas mes petits projets. J’ai le bonheur de me trouver en tout du même sentiment que M. Hennin, et vous jugez bien que son mérite en augmente beaucoup à mes yeux .Je me flatte que M. l'ambassadeur sera un homme d'un vrai mérite et qu'il pensera comme eux 4.
La différence des religions ne mettra jamais d’obstacles aux acquisitions des Genevois en France, et n’y en a jamais mis ; c’est ce que je vous prie instamment de dire à M. le duc de Praslin. Les Genevois ne sont point aubains 5 en France ; ils jouissent de tous les privilèges des Suisses. Il n’y a pas longtemps même qu’un parent des Cramer voulait acheter la terre de Tournay, et était près de s’accommoder avec moi. D’autres ont marchandé des domaines roturiers ; et s’ils n’ont pas conclu le marché, c’est uniquement parce qu’ils craignent l’humiliation de la taille, et surtout la rigueur de la taille arbitraire.
En général les Genevois n’aiment point la France ; et le moyen de les ramener, ce serait de leur procurer des établissements en France, supposé que le ministère juge que la chose en vaille la peine.
J’espère que bientôt M. Crommelin sera chargé de solliciter la protection de M. le duc de Praslin pour le succès de ce projet, qui sera aussi utile à Genève qu’à mon petit pays. Quant à ce droit négatif, qui est assez obscur, et que vous entendez si bien, je pense toujours qu’il faut que ce droit appartienne à M. le duc de Praslin, qui par là deviendra le protecteur et le véritable maître de Genève : car les Genevois, dans leurs petites disputes éternelles, seront obligés de s’en rapporter aux médiateurs, qui seront leurs juges à perpétuité, et qui ne décideront que suivant les vues du ministère de France.
Après avoir fait le petit jurisconsulte et le petit politique, il faut parler du tripot. Le jeune ex-jésuite a toujours de grands remords d’avoir choisi un sujet qui ne déchire pas le cœur, et qui ne prête pas assez à la pantomime. Plus ce jeune homme se forme, plus il voit combien les choses sont changées. Il s’aperçoit que la politique n’est pas faite pour le théâtre, que le raisonnement ennuie, que le public veut de grands mouvements, de belles postures, des coups de théâtre incroyables, de grands mots, et du fracas. M. de Chabanon m’a fait lire Virginie et Éponine ; il est au-dessus de ses ouvrages. Il en veut faire un troisième, mais il faut un sujet heureux, comme il fallait au cardinal Mazarin un général houroux 6 ; sans cela on ne tient rien.
Respect et tendresse. »
1 Voir :
2 Gabriel-Henri Gaillard : https://data.bnf.fr/fr/13010406/gabriel-henri_gaillard/
3 Lettre inconnue .
4 La seconde moitié du paragraphe à partir de et vous jugez bien […], biffée sur la copie, manque dans toutes les éditions .
5 Les aubains sont les étrangers non naturalisés dont l'héritage revient à la couronne par le droit d'aubaine . Voir paragraphes 7 et suivants, 24 et suivants : https://books.openedition.org/putc/1101?lang=fr
6 Les Italiens prononcent ou la diphtongue eu .
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