23/02/2022
je dois regarder cette réticence comme un mauvais procédé à mon égard
... Retrouvez l'auteur de cette tirade : dirigeant européen ? ukrainien ? russe ? américain ?
Qui va être le Lucky Lucke de ce sale moment ? et les Dalton ? Qui avoue avoir la trouille ? https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-e...
Mais au fait quel est l'enjeu ? https://www.youtube.com/watch?v=B_SbSy-bBU0
Souvenez-vous de 2015 ! http://actuendessin.over-blog.com/2015/02/ukraine-que-veu...
« A Etienne-Noël Damilaville
21 novembre 1766 1
J'ai lu, mon cher ami, la lettre au docteur Pansophe qu'on m'attribuait . Je voudrais l’avoir faite, et sans doute si je l'avais faite je ne la désavouerais pas . Elle est charmante quoiqu’il y ait des longueurs et des répétitions . Il n'est pas douteux qu'elle ne soit de l'abbé Coyer, mais il ne l'avoue pas et je 2 dois regarder cette réticence comme un mauvais procédé à mon égard : sa gloire et son honneur doivent l'engager à dire la vérité .
Bonsoir . Je n'ai pas un moment à moi, et vous vous en apercevrez bientôt . Je vous embrasse, vous et les vôtres . »
1 Copie contemporaine Darmstadt B. ; l'édition Correspondance littéraire ne donne toujours pas le destinataire .
2 Texte de la copie de Darmstadt B. ; la Correspondance littéraire porte : mais s'il ne l'avoue pas je .
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22/02/2022
Le couvent de Ferney envoie savoir des nouvelles de la santé de Son Excellence
... Oh ! pardon , je veux dire , de Sa Royale Majesté Elisabeth II . Ce n'est évidemment pas un mini-virus chinois qui va l'abattre , elle en a vu de plus rudes . Fluctuat nec mergitur .
Grande dame
« Au chevalier Pierre de Taulès
20 novembre 1766 1
Le couvent de Ferney envoie savoir des nouvelles de la santé de Son Excellence ; il supplie M. le chevalier de Taulès de vouloir bien en dire . Il fait mille compliments à M. Hennin .
V. »
1 Manuscrit passé en vente chez Laverdet le 23 mars[novembre] 1848 .
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21/02/2022
Je crois qu’il est de votre intérêt de temporiser au moins quinze jours, et peut-être trois semaines
... C'est un conseil d'ami cher tzar Poutine , prenez exemple sur nous, en France, qui n'avons pas envoyé le moindre char d'assaut en Bretagne, ni en Corse ou Guadeloupe qui voulaient faire sécession, ce qui, vous l'avouerez est une grande preuve de courage et abnégation , leur perte entrainant de substantiels déficits de PIB . Vous ne me croyez pas ? tant pis , mais vous êtes prévenu , la honte sera sur vous .
Causons d'abord : https://www.laprovence.com/article/france-monde/6668086/direct-laprovence-crise-en-ukraine-le-kremlin-juge-premature-dorganiser-un-sommet-poutine-biden-air
« A Jacques Lacombe, Libraire
Quai de Conti
à Paris
20 novembre [1766] au soir 1
Je reçois votre paquet, monsieur. Il y a à la page 152, ligne 14, procrivit pour proscrivit. Je me souviens qu’il y avait aussi quelques fautes dans la pièce. Je ne peux vous les indiquer, parce que j’ai envoyé l’ouvrage au roi de Prusse, qui m’avait demandé si je ne pouvais pas lui faire avoir quelques vers nouveaux de Paris.
La Justification de Jean-Jacques est d’un sot 2 . Il méritait au moins d’être défendu par un fou qui eût de l’esprit.
Quand vous aurez achevé votre besogne, je vous supplierai de vouloir bien, monsieur, m’envoyer deux exemplaires que je garderai fidèlement . L’un est pour ma nièce, l’autre est pour moi.
Je vous demande encore en grâce de ne point ouvrir votre glacière au public de plus de quinze jours après l’impression . La raison en est qu’on va donner au théâtre quelque chose de fort chaud, à ce que l’on dit 3, et que la glace du Triumvirat pourrait trop refroidir le public sur les petits pâtés tout chauds qu’on va lui donner. Je vous confie tout cela sous le plus profond secret. Je crois qu’il est de votre intérêt de temporiser au moins quinze jours, et peut-être trois semaines. Vous sentez bien que, si les pâtés tout chauds étaient mangés avec plaisir, votre fromage à la glace serait bien mieux reçu.
La lettre à M. le docteur Pansophe n’est assurément point de moi ; on m’assure qu’elle est de l’abbé Coyer, et je crois y reconnaître son style. Elle est fort jolie, à quelques longueurs et quelques répétitions près , mais il est fort mal à l’abbé Coyer de mettre sous mon nom une chose que je n’ai point faite. C’est un procédé qui me fait beaucoup de peine. Je vous prie très instamment de désabuser ceux qui croient que cette lettre est de moi.
Recevez mes très tendres amitiés, monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur
V.
21è novembre 1766 4. »
1 Première date autographe, Cayrol change ce premier quantième en 21 .
2 Justification de Jean-Jacques Rousseau dans la contestation qui lui est survenue avec M. Hume , de Johann Heinrich Füssli : https://fr.wikipedia.org/wiki/Johann_Heinrich_F%C3%BCssli
3 Les Scythes ne seront pas joués avant le 26 mars 1767 .
4 Cette seconde date s'explique par le fait que la présente lettre dictée le 20 ne fut envoyée que le lendemain .
17:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
Ô anges ! je n’ai jamais tant été au bout de vos ailes
... Si cet énergumène de Zemmour fait appel à St Michel archange* comme chef des troupes angéliques qui doivent nous défendre du démon -donc tous ceux qui ne sont pas de son avis-, sur quel camp diabolique le fait-il aller combattre du côté de l'Ukraine ? Ce truqueur patenté a le trouillomètre à zéro et faute d'avoir 500 signatures de maires il fait appel aux anges guerriers . Je ne doute pas que d'ici peu il se réclame des signatures de zombies, dont il a déjà la trombine .
* Pour info : https://www.universalis.fr/encyclopedie/michel/
Il n'y a pas que les anges qui soient fâchés par l'énergumène
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
20 novembre 1766
Divins anges, vous vous y attendiez bien ; voici des corrections que je vous supplie de faire porter sur le manuscrit.
Maman Denis et un des acteurs 1 de notre petit théâtre de Ferney, fou du tripot, et difficile, disent qu’il n’y a plus rien à faire, que tout dépendra du jeu des comédiens ; qu’ils doivent jouer Les Scythes comme ils ont joué Le Philosophe sans le savoir 2, et que les Scythes doivent faire le plus grand effet, si les acteurs ne jouent ni froidement ni à contre-sens.
Maman Denis et mon vieux comédien de Ferney assurent qu’il n’y a pas un seul rôle dans la pièce qui ne puisse faire valoir son homme. Le contraste qui anime la pièce d’un bout à l’autre doit servir la déclamation, et prête beaucoup au jeu muet, aux attitudes théâtrales, à toutes les expressions d’un tableau vivant. Voyez, mes anges, ce que vous en pensez . C’est vous qui êtes les juges souverains.
Je tiens qu’il faut donner cette pièce sur-le-champ, et en voici la raison. Il n’y a point d’ouvrage nouveau sur des matières très délicates qu’on ne m’impute . Les livres de cette espèce pleuvent de tous cotés. Je serai infailliblement la victime de la calomnie si je ne prouve l’alibi. C’est un bon alibi qu’une tragédie. On dit : « Voyez ce pauvre vieillard ! peut-il faire à la fois cinq actes, et cela, et cela encore ? » Les honnêtes gens alors crient à l’imposture.
Je vous supplie, ô anges bienfaiteurs ! de montrer la lettre ci-jointe 3 à M. le duc de Praslin, ou de lui en dire la substance. Il sera très utile qu’il ordonne à un de ses secrétaires ou premiers commis d’encourager fortement M. du Clairon à découvrir quel est le polisson qui a envoyé de Paris aux empoisonneurs de Hollande son venin contre toute la cour, contre les ministres, et contre le roi même, et qui fait passer sa drogue sous mon nom 4.
Comme j'en étais là, je reçois votre lettre du 13 . je pense absolument comme M. le duc de Praslin, qu'il ne faut pas imprimer les lettres de Jean-Jacques tirées du dépôt 5 , avec l’authenticité d'une permission du ministère . Mais il faudra bien les imprimer et rectifier les dates, si Jean-Jacques ose nier son écriture, ce 6 qu'il fera sans doute en se prévalant de la méprise sur ces dates, on peut avoir eu ces lettres originales des héritiers de M. du Theil . Elles ne sont point censées devoir être dans le dépôt des Affaires étrangères, parce qu'elles ne regardent point les affaires d’État, et que ce n'est qu'une discussion entre un maître et un valet menacé de coups de bâton .
La lettre sous mon nom au docteur Pansophe est probablement de l'abbé Coyer . Si je l'avais écrite, je serais bien loin de la désavouer, elle est digne des Provinciales .
Mais prenez garde que je mentirais si ayant eu le bonheur d’écrire cette lettre charmante à Jean-Jacques je disais à M. Hume que je n'ai pas écrit à Jean-Jacques depuis 7 ans .
Cela est très vrai . Je ne mens point, ma lettre à M. Hume ne contient que des faits incontestables, et des faits qu'il m'était important d'éclaircir . Ce malheureux m'avait calomnié, et il a fallu me justifier 7 .
Voici la destination que je fais, selon vos ordres, des rôles pour l’académie royale du Théâtre-Français.
Ô anges ! je n’ai jamais tant été au bout de vos ailes.
V.
N. B. Il y a pourtant dans la Lettre au docteur Pansophe des longueurs et des répétitions. Elle est certainement de l’abbé Coyer.
N. B. Voulez-vous mettre mon gros neveu, l’abbé Mignot, du secret ? »
1 Voltaire lui-même.
2 Comédie de Sedaine : https://libretheatre.fr/le-philosophe-sans-le-savoir-de-sedaine/
3 C’était une lettre du 6 octobre 1766 pour Maillet du Clairon : http://voltaireathome.hautetfort.coam/archive/2022/01/08/je-sais-que-tous-les-libelles-de-hollande-tombent-avec-le-te-6359255.html
4 Il s’agit toujours des lettres qui donnèrent lieu à l’Appel au public ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome25.djvu/589
5Elles sont publiées dans les Notes sur la lettre de M. de Voltaire à M. Hume (novembre 1766 ) : https://fr.wikisource.org/wiki/Notes_sur_la_lettre_%C3%A0_Hume
6 Ici se termine la quatrième page du manuscrit original ; la suite a été prise de la copie Beaumarchais-Kehl .
7 Les quatre paragraphes qui précèdent ont été biffés sur la copie Beaumarchais-Kehl et de ce fait manquant dans toutes les éditions . Cette suppression est caractéristique : les éditeurs de Kehl suppriment ce qui peut témoigner d'une hostilité trop violent à l'intérieur du groupe des « philosophes ».
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Je suis bien malade, mon cher ami, mais je ne suis pas oisif
... Et j'en connais des qui ne sont pas malades et cependant oisifs plus que de raison : les ceusses de la SNCF (Société Nourrissant Certains Fainéants ), grévistes patentés .
« A Etienne-Noël Damilaville
19 novembre 1766 1
Mon cher ami, j'ai écrit à M. Chardon ; j'ai fait souvenir M. le duc de Choiseul de la bonté qu'il a eue de nous le procurer pour rapporteur . Mme de Beaumont a dû recevoir la lettre que je vous envoyai pour elle . Je suis bien malade, mon cher ami, mais je ne suis pas oisif ; je mourrai en travaillant et en vous aimant . »
1 Copie contemporaine Darmstadt B. ; l'édition Correspondance littéraire ne désigne toujours pas le destinataire .
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20/02/2022
Vous êtes déjà instruit de cette horrible aventure ; je ne vous demande que la plus exacte justice
... Maître Poutine ne faites pas la sourde oreille ! La Russie est-elle si pauvre qu'elle ne puisse se passer de voler les biens de l'Ukraine ?
« A Daniel-Marc-Antoine Chardon 1
19è novembre 1766 au château de Ferney par Genève
Monsieur, ce n’est pas ma faute si je vous importune ; prenez-vous-en à la réputation que vous avez d’être le juge le plus intègre et le rapporteur le plus éloquent. M. et Mme de Beaumont se croient trop heureux si leur fortune dépend de vous. Les Sirven vous demandent la vie ; et moi, monsieur, j’ose vous la demander pour eux, moi qui suis témoin, depuis trois années, de leur innocence, de leurs larmes, et de l’horrible injustice qu’ils essuyèrent lorsque le même fanatisme qui fit périr Calas sur la roue condamna Sirven et sa femme à la corde, sur la même accusation de parricide, que la superstition impute si légèrement, et que la nature désavoue.
M. le duc de Choiseul, qui pense sur vous, monsieur, comme tout le public, et qui est votre ami, a eu la bonté de me mander qu’il prierait monsieur le vice-chancelier de vous nommer rapporteur dans l’affaire des Sirven. Vous êtes déjà instruit de cette horrible aventure ; je ne vous demande que la plus exacte justice. La malheureuse destinée de cette famille, qui l’a conduite dans mes déserts, deviendra un bonheur pour elle si vous daignez rapporter sa cause. C’en est un pour moi que cette occasion de vous assurer de l’estime infinie et du respect avec lesquels j'ai l'honneur d'être
monsieur
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire
gentilhomme ordinaire
de la chambre du roi . »
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19/02/2022
Dans la fatuité de mon orgueil extrême, Je le dis
... Biden / Poutine ? Question orgueil ils en ont à revendre , tout autant que d'armes, et là ça fait peur . Que disent-ils ? poker menteur . All in !
Ah ! si l'Ukraine était comme le Bangladesh, qui s'en soucierait ?
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
19è novembre 1766
Je vous écrivis, je crois, mes anges, le 8 de ce mois, que je pourrais vous envoyer le premier acte de ma bergerie 1; et avant que vous m’ayez fait réponse, l’enceinte a été construite. Une tragédie de bergers ! et une tragédie faite en dix jours, me direz-vous ! Aux petites-maisons, aux petites-maisons, de bons bouillons, des potions rafraîchissantes comme à Jean-Jacques !
Mes divins anges, avant de me rafraîchir, lisez la pièce, et vous serez échauffés. Songez que quand on est porté par un sujet intéressant, par la peinture des mœurs agrestes, opposées au faste des cours orientales, par des passions vraies, par des événements surprenants et naturels, on vogue alors à pleines voiles (non pas à plein voile, comme dit Corneille 2) et on arrive au port en dix jours. Un sujet ingrat demande une année, et un long travail qui échoue , un sujet heureux s’arrange de lui-même. Zaïre ne me coûta que trois semaines. Mais cinq actes en vers à soixante-treize ans, et malade ! J’ai donc le diable au corps ? Oui, et je vous l’ai mandé. Mais les vers sont donc durs, raboteux, chargés d’inutiles épithètes ? Non ; rapportez-vous-en à ce diable qui m’a bercé ; lisez, vous dis-je. Maman Denis est épouvantée de la chose, elle n’en peut revenir.
Ce n’est pas Tancrède, ce n’est pas Alzire, ce n’est pas Mahomet, etc. Cela ne ressemble à rien ; et cependant cela n’effarouche pas. Des larmes ! on en versera, ou on sera de pierre. Des frémissements ! on en aura jusqu’à la moelle des os, ou on n’aura point de moelle. Et ce n’est pas l’ex-jésuite qui a fait cette pièce ; c’est moi.
Dans la fatuité de mon orgueil extrême,
Je le dis à Praslin, à vous, à Fréron même 3.
On demandait à un maréchal d’Estrées, âgé de quatre-vingt-dix-sept ans, et dont la femme, sœur de Manicamp 4, était grosse : « Qui a fait cet enfant à madame la maréchale ? — C’est moi, mort-Dieu, » dit-il.
Ma bergerie part donc. Je l’envoie à M. le duc de Praslin pour vous. Faites lire cette drogue à Lekain ; que M. de Chauvelin manque le coucher du roi pour l’entendre. Mettez-moi chaudement dans le cœur de ce M. de Chauvelin ; que M. le duc de Praslin juge à la lecture ; puis moquez-vous de moi, et j’en rirai moi-même.
Respect et tendresse.
V. »
1 Les Scythes .
2 Pompée, acte III, scène i ; voyez tome XXXI, page 448.
3 Parodie de ce vers d’Alzire (acte III, scène iv) : Je l’ai dit à la terre, au ciel, à Guzman même.
4 Gabrielle de Longueval, fille d’Achille de Manicamp, 3e femme du maréchal d’Estrées âgé de 91 ans. Voir dans Historiettes, de Tallemant des Réaux , I, p. 383 et suiv. : https://books.google.fr/books?id=CwFAAAAAcAAJ&pg=PA390&lpg=PA390&dq=historiettes+tallemant+des+r%C3%A9aux+mar%C3%A9chal+d%27estr%C3%A9es+longueval&source=bl&ots=7owHYwRUMG&sig=ACfU3U2QVS7AH3iLhNpSVONurtOQhfWUCQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjYvNTa5In2AhUOuRoKHTU2DUUQ6AF6BAgVEAM#v=onepage&q=historiettes%20tallemant%20des%20r%C3%A9aux%20mar%C3%A9chal%20d'estr%C3%A9es%20longueval&f=false
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