Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/10/2021

il est engagé pour des crevailles ... Qu’il se crève, qu’il se damne, qu’il fasse tout ce qu’il voudra 

... se disent tous les candidats aux élections envers tout candidat adverse, d'autant plus détesté qu'il est originaire du même parti . Le marché de la peau de banane est à la hausse .

Voir , par exemple chez les LR :  https://www.lepoint.fr/politique/congres-ou-pas-dans-les-...

 

 

 

« A Pierre-Michel Hennin

Mercredi matin à 8 heures, [16 juillet 1766] à Ferney 1

Figurez-vous donc, monsieur, qu’hier mardi M. le prince de Brunswick m’écrit qu’il viendra se reposer de ses fatigues dans mon ermitage. Je lui propose d’y venir manger du lait et des œufs frais, et de renoncer ce jour-là au monde et à ses pompes. Et sur ce que vous m’aviez mandé des pompes, je vous prie de vouloir bien venir avec M. de Taulès pour me bouillir du lait. Point du tout, ne voilà-t-il pas que ce jeune héros me mande qu’il est engagé pour des crevailles 2 avec monsieur l’ambassadeur, et qu’il ne viendra que demain ! Je n’ose plus supplier Son Excellence de venir faire pénitence de ses excès à la campagne. Qu’il se crève, qu’il se damne, qu’il fasse tout ce qu’il voudra . Il est le maître, je suis à ses ordres et aux vôtres. Faites-moi la grâce d’instruire un pauvre vieux ermite de vos marches et de vos plaisirs.

Votre grand diable de Cosaque, qui dit avoir la poitrine perdue, est un fort bon homme. Il avait avec lui un médecin qui a du mérite. »

10/10/2021

Je ne sais qui est l'auteur du Philosophe ignorant

... Ami Voltaire, tu serais étonné de voir la dédicace de B[ernard]-H[enri] L[évy] et amusé de l'enthousiasme de ce philosophe [sic] , ignorant et le restant indéfiniment , bavard impénitent, vain brasseur de vent : "S’il me fallait, aujourd’hui, désigner un texte de Voltaire, un seul, et le recommander à qui en serait encore au point où j’en étais il y a trente ou quarante ans, s’il me fallait convaincre un lecteur qui n’aurait pas compris l’urgence de se plonger dans ce flot de mots dont, comme l’enfer selon saint Bonaventure, on ne sait jamais s’il est trop brûlant ou trop glacé, c’est ce petit texte que je choisirais."

Le ridicule ne tue plus .

https://www.acrimed.org/Un-documentaire-sur-la-tournee-de...

« BHL, c’est un intellectuel luciole. Il cherche la lumière en permanence, et quand il fait noir, il s’éclaire lui-même » Christophe Carron . Tout est dit .

 

 

« A Gabriel Cramer

[juillet 1766]

Je vous prie monsieur Caro et vous prie instamment de m'envoyer le tome de La Henriade corrigé de ma main, sur lequel vous avez imprimé l'in-4° . J'en ai un besoin pressant . Si vous n'avez plus cet exemplaire, je vous prie de m'envoyer les feuilles de l'in-4°.

Je ne sais qui est l'auteur du Philosophe ignorant, mais on doute fort que cette ignorance entre dans la savante ville de Paris . »

Gardez-vous du tonnerre, il rôde entre nous deux

... Jupiter-Macron vs Philippe ? Petit rappel de ce dernier : "L'emploi figuré de horizons (au pluriel) au sens de « champs d'action ou de réflexion, perspectives », longtemps critiqué, est aujourd'hui admis. "

Réplique de Jupiter : " Horizon : Lieu où l'on vit et qui borne l'existence , et il ne sert à rien de le multiplier, borné c'est borné ."

Edouard Philippe et Emmanuel Macron : les coulisses de leur duel - Gala

Crispés !

 

 

« A Gabriel Cramer

[15 juillet 1766]

On ne sait point quand viendra le prince de Brunswick . Ce n'est pas lui, c'est le hetman des Cosaques 1 qui était chez moi . Gardez-vous du tonnerre, il rôde entre nous deux .

N.B. – J'ai peur qu’Élie ne puisse pas faire paraître son factum ; ainsi tout est perdu . »

1 Comme l'indiquent les Archives d’État de Genève en date du 9 juillet, il s'agit du comte Kyril Grigorievitch Rasoumovski, feld-maréchal des armées russes

Je suis toujours aux eaux

... Ou plus exactement au zoo, comme dit le crocodile .

Alligator Investigator Crocodile Reptile Gift' Tapis de souris | Spreadshirt

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

15 juillet 1766

Je suis toujours aux eaux et assez malade, mon cher ami . J'ai mal daté ma dernière 1 qui pourtant ne partira qu’avec ce billet-ci . Je vous supplie de faire rendre cet autre billet à Lacombe 2. Mes amis savent sans doute que je suis aux eaux, mais je recevrai exactement toujours les lettres qu'on m'écrira à Genève . »

09/10/2021

Quand il y aura quelque chose de bon, je vous supplierai de me l'envoyer à l'adresse ci-dessus

... Merci d'avance pour les nourritures intellectuelles qui sont recevables à l'adresse sus-mentionnée, je reste cependant maître de ce qui arrivera sur ma table .

 

 

« A Jacques Lacombe

Aux eaux de Rolle en Suisse par Genève, 14 juillet 1766 1

Je reçois dans ce moment, monsieur, une lettre de mon ami qui me prie de lui renvoyer la préface de sa tragédie 2, ainsi, je vous prie de me l'adresser aussitôt que vous l'aurez reçue, afin qu'il en renvoie une autre qu'il prépare .

Je ne crois point du tout, monsieur, que cette pièce puisse être jouée ; je pense seulement quelle est faite pour être lue par les gens de lettres . Ainsi il me paraît que vous ne devez pas en tirer un grand nombre d’exemplaires. Je vous répète qu'on ne veut faire imprimer cet ouvrage qu'en faveur des notes . Et, pour peu que les censeurs trouvent à redire à quelques-unes des notes, on les corrigera sans difficulté.

Il paraît depuis peu une Histoire du Commerce et de la Navigation des Égyptiens 3. Je vous prie de me l’adresser au bureau de Meyrin près de Genève par la diligence de Lyon .

Quand il y aura quelque chose de bon, je vous supplierai de me l'envoyer à l'adresse ci-dessus . J'aurai l'honneur de vous faire tenir exactement vos déboursés .

Je vous prie de compter sans compliment sur mon amitié . »

1 L'édition de Kehl suivant la copie Beaumarchais mêle des fragments des lettres du 19 septembre 1766 et du 20 août 1766 , dans une version abrégée de la présente lettre .

2 Le Triumvirat .

3 Histoire du commerce et de la navigation des Égyptiens sous le règne des Ptolémées ,1766, in-12. L’auteur est Hubert-Pascal Ameilhon, né à Paris en 1730, mort en 1811 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k91064417/f5.image

et voir : https://data.bnf.fr/fr/12497886/hubert-pascal_ameilhon/

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Hubert-Pascal_Ameilhon

08/10/2021

Soyez toujours le défenseur de l’innocence et de la raison . Rendez les hommes meilleurs et plus éclairés

... Ce devrait être le rôle de tous les humains, et non pas seulement celui de quelques "intellectuels.les" qu'on désigne pour modèles . Là je crois que je rêve un peu beaucoup .

 

 

« A Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont

etc.

Aux eaux de Rolle, le 14 Juillet 1766.

Êtes-vous, mon cher Cicéron, du nombre de ceux qui ont fait une consultation en faveur de l’humanité, contre une cruauté indigne de ce siècle ? Vous en êtes bien capable, je vous en révérerai et aimerai bien davantage. Vous auriez fait encore plus, si vous aviez lu la relation véritable que M. Damilaville doit vous communiquer. Que vous avez bien raison de faire voir que notre jurisprudence criminelle est encore bien barbare !

Ne vous découragez point, mon cher Cicéron, de tout ce que vous voyez . Donnez, au nom de Dieu, votre mémoire pour les Sirven, dussiez-vous ne point obtenir d’attribution de juges. Je vous répète que ce mémoire sera votre chef-d’œuvre, qu’il mettra le comble à votre réputation ; et quant aux Sirven, ils seront toujours assez justifiés dans l’Europe. 

Soyez toujours le défenseur de l’innocence et de la raison . Rendez les hommes meilleurs et plus éclairés ; c’est votre vocation. Soyez surtout heureux vous-même avec votre digne épouse. Mon cœur est à vous, et mon esprit est le client du vôtre. »

 

 

 

07/10/2021

Si la loi était claire, tous les juges seraient du même avis ; mais quand elle ne l’est pas, quand il n’y a pas même de loi

... Je vous laisse juges !

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

Aux eaux de Rolle

en Suisse, par Genève, 14 juillet 1766

Mes chers anges, mettez-moi aux pieds de M. de Chauvelin ; dites-lui que je pense comme lui ; dites-lui que la pièce inspire je ne sais quoi d’atroce, mais qu’elle n’ennuie point ; qu’elle est un peu dans le goût anglais ; qu’on n’a eu d’autre intention que de dire ce qu’on pense d’Auguste et d’Antoine, et que d’ailleurs elle est assez fortement écrite.

Non vraiment je n’ai point ma minute . Je l’avais envoyée au libraire . Je ferai mon possible pour la retirer, et je vous conjure encore, par vos ailes, de me renvoyer ma copie, par la diligence de Lyon, à Meyrin, en belle toile cirée . C’est la façon dont il faut s’y prendre pour faire tenir tous les gros paquets. Vous verrez, par l’étrange lettre 1 que j’ai reçue d’un château près d’Abbeville, que vos dignes avocats ont encore bien plus fortement raison qu’ils ne pensaient. Il y a dans tout cela de quoi frémir d’horreur. Je suis persuadé que le roi aurait fait grâce, s’il avait su tout ce détail ; mais la tête avait tourné à ce pauvre chevalier de La Barre et à tout le monde ; on n’a pas su le défendre, on n’a pas su même récuser des témoins qu’on pouvait regarder comme subornés par Belleval 2. D’ailleurs, ce qui est bien singulier, c’est qu’il n’y a point de loi expresse pour un pareil délit. Il est abandonné, comme presque tout le reste, à la prudence ou au caprice du juge. Le lieutenant d’Abbeville a craint de n’en pas faire assez, et le parlement en a trop fait. Vous savez que des vingt-cinq juges il n’y en a eu que quinze qui ont opiné à la mort. Mais quand plus d’un tiers des opinants penche vers la clémence, les deux autres tiers sont bien cruels. De quoi dépend la vie des hommes ! Si la loi était claire, tous les juges seraient du même avis ; mais quand elle ne l’est pas, quand il n’y a pas même de loi, faut-il que cinq voix de plus suffisent pour faire périr, dans les plus horribles tourments, un jeune gentilhomme qui n’est coupable que de folie ? Que lui aurait-on fait de plus s’il avait tué son père ?

En vérité, si le Parlement est le père du peuple, il ne l’est pas de la famille d’Ormesson 3. Je suis saisi d’horreur. Je prends actuellement des eaux minérales, mais sûrement elles me feront mal ; on ne digère rien après de pareilles aventures.

Je ne suis point surpris de la conduite de ce malheureux Jean-Jacques 4, mais j’en suis très-affligé. Il est affreux qu’il ait été donné à un pareil coquin de faire Le Vicaire savoyard. Ce malheureux fait trop de tort à la philosophie ; mais il ne ressemble aux philosophes que comme les singes ressemblent aux hommes.

Toute ma petite famille, mes anges, se met au bout de vos ailes, et moi surtout, qui vous adore autant que je hais, etc., etc., etc. , etc. , etc.

Je vous demande en grâce de m’envoyer la consultation des avocats ; il n’y a qu’à la mettre dans le paquet couvert de toile cirée, afin que les brûlés soient avec les roués. »

3 La Barre appartient à la famille d'Ormesson , par Le Febvre de La Barre en 1682 ; voir : https://www.geneastar.org/celebrite/lefebvrefra0/francois-jean-lefebvre-de-la-barre

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Lef%C3%A8vre_d%27Ormesson

4 Voir lettre du même jour à Damilaville , et celle du celle du 16 juillet 1766 de d'Alembert : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/02/correspondance-avec-d-alembert-partie-41.html