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03/02/2022

Je donnai, monsieur, ces jours passés, à ma nièce, un petit mémorandum , pour la faire souvenir de vous demander une petite grâce dont j'avais besoin

... "Fermez-la et cassez-vous !!!" dixit Marine ut Eric .


 

« Au chevalier Pierre de Taulès

A Ferney, 3 novembre [1766] 1

Je donnai, monsieur, ces jours passés, à ma nièce, un petit mémorandum 2, pour la faire souvenir de vous demander une petite grâce dont j'avais besoin . Il s'agissait de vérifier une date ; au lieu de vous prier de vouloir bien lui dire la date, qu'elle aurait pu oublier, elle vous laissa mon petit billet . Je ne voulais que savoir précisément la date des lettres de Venise que vous avez entre les mains . C'est vous qui aviez eu la bonté de m'en procurer une copie ; je l'ai prêtée et on ne me l’a pas encore rendue . Au moins Mme Denis vous a dit combien je vous suis attaché ; quoique vous ayez eu la cruauté de m'écrire que vous étiez avec respect, j'ai la justice moi d'être , avec respect et malgré cela avec sincérité, monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

V.

Voulez-vous mieux, monsieur, avoir la bonté de me mettre aux pieds de Son Excellence ? M. Thomas ne sera-t-il pas de l'Académie ? »

1 Dans l'édition Taulès, cette lettre est imprimée par erreur après celle du 6 .

il y a en chemin quelque paquet de vous

...Dépêchez-vous !

Entente cordiale .

 

 

« A Jacques Lacombe

Je me flatte, monsieur, qu'il y a en chemin quelque paquet de vous, et que vous n’avez pas abandonné mon ami .

Je vous prie de me dire quel est l'auteur des plagiats de Jean-Jacques Rousseau 1. Ce livre se débite chez Durand, rue Saint-Jacques . Faites-moi le plaisir de vous en informer .

Savez-vous quels est l'imprimeur du procès de l'ingrat Jean-Jacques contre son bienfaiteur M. Hume ? On dit que les pièces de ce procès couvrent Jean-Jacques de ridicule et d'opprobre, et qu'enfin ce Diogène genevois est démasqué .

Adieu, monsieur, n'oubliez pas un homme qui vous aime véritablement .

V.

3è novembre 1766. »

1 D. J. C. B. = dom Joseph Cajot bénédictin : Les Plagiats de M. J.-J. R. de Genève sur l'éducation : https://books.google.fr/books?id=bNYpzgEACAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

et voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Joseph_Cajot

02/02/2022

La rage d’écrire et d’imprimer l’a saisi au point qu’il a cru que le public, enchanté de son style, lui pardonnerait sa noirceur

...Vingt quatre livres ( ce qui nous fait douze kilogrammes ) voilà pour le pensum à nous  infligé par maître Zemmour Ier . Que d'arbres abattus pour tenter de faire connaître les diatribes de cet extrémiste ! De surcroît il se pavane et se réjouit de ralliements peu glorieux de mouches du coche, de ceux qui croient qu'il est venu le temps que  les mouches changent d'âne ? Les mouches aiment bien ce qui pue , c'est tout . Un coup de queue les verra fuir illico .

Humour - Le livre d'Éric Zemmour s'est vendu à 78.851 exemplaires en six  jours - 22 Septembre 2021 - Les dossiers de Placide - dessins de presse -  chaque jour un dessin

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

3 novembre 1766 1

Je reçois votre lettre du 27, mon cher et vertueux ami. Vous ne me mandez point ce que pense le public de la folie et de l’ingratitude de Jean-Jacques. Il semble qu’on ait trouvé de l’éloquence dans son extravagante lettre à M. Hume. Les gens de lettres ont donc aujourd’hui le goût bien faux et bien égaré. Ne savent-ils pas que la première loi est de conformer son style à son sujet ? C’est le comble de l’impertinence d’affecter de grands mots quand il s’agit de petites choses. La lettre de Rousseau à M. Hume est aussi ridicule que le serait M. Chicaneau 2, s’il voulait s’exprimer comme Cinna et comme Auguste. On voit évidemment que ce charlatan, en écrivant sa lettre, songe à la rendre publique ; l’art y paraît à chaque ligne ; il est clair que c’est un ouvrage médité, et destiné au public. La rage d’écrire et d’imprimer l’a saisi au point qu’il a cru que le public, enchanté de son style, lui pardonnerait sa noirceur, et qu’il n’a pas hésité à calomnier son bienfaiteur dans l’espérance que sa fausse éloquence fera excuser son infâme procédé.

L’enragé qu’il est, m’a traité beaucoup plus mal encore que M. Hume ; il m’a accusé auprès de M. le prince de Conti et de Mme la duchesse de Luxembourg, de l’avoir fait condamner à Genève, et de l’avoir fait chasser de Suisse. Il le dit en Angleterre à quiconque veut l’entendre. Et pourquoi le dit-il ? C’est qu’il veut me rendre odieux. Et pourquoi veut-il me rendre odieux ? parce qu’il m’a outragé, parce qu’il m’écrivit, il y a plusieurs années, des lettres insolentes et absurdes, pour toute réponse à la bonté que j’avais eue de lui offrir une maison de campagne auprès de Genève.

C’est le plus méchant fou qui ait jamais existé, un singe qui mord ceux qui lui donnent à manger est plus raisonnable et plus humain que lui.

Comme je me trouve impliqué dans ses accusations contre M. Hume, j’ai été obligé d’écrire à cet estimable philosophe 3 un détail succinct de mes bontés pour Jean-Jacques, et de la singulière ingratitude dont il m’a payé. Je vous en enverrai une copie.

En attendant, je vous demande en grâce de faire voir à M. d’Alembert ce que je vous écris. M. d'Alembert s’est cru obligé de se justifier 4 de l’accusation intentée contre lui par Jean-Jacques d’avoir voulu se moquer de lui. L’accusation que j’essuie depuis près de deux ans est un peu plus ; sérieuse. Je serais un barbare si j’avais en effet persécuté Rousseau ; mais je serais un sot, si je ne prenais pas cette occasion de le confondre, et de faire voir sans réplique qu’il est le plus méchant fou qui ait jamais déshonoré la littérature.

Ce qui m’afflige, c’est que je n’ai aucune nouvelle de Meyrin. Je me porte toujours fort mal. Je vous embrasse tendrement et douloureusement. »

1 Texte de la copie contemporaine, avec l'emprunt du dernier paragraphe de l'edition Correspondance littéraire .

2 Personnage de la comédie des Plaideurs, de Racine .

4 La Déclaration de d’Alembert n’a pas été recueillie dans ses Œuvres : elle a été imprimée à la suite de l’Exposé succinct, etc.; voir une note 1 sur la lettre du 15 octobre 1766 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/01/13/m-6360082.html

01/02/2022

Jouissez de vos passions, partagez-vous entre le travail et les plaisirs

... Voeux optimistes pour l'année du tigre !

Horoscope chinois 2022, année du Tigre d'Eau : les prévisions de Marc Angel  pour tous les signes astrologiques : Femme Actuelle Le MAG

 

 

« A Michel-Paul-Guy de Chabanon, de

l'Académie des sciences

rue du Doyenné

à Paris

3è novembre 1766 , à Ferney

Vous êtes donc, monsieur, tout à travers les ruines de l’empire romain, et vous faites pleurer votre Eudoxie sur les décombres de Rome. Quand aurai-je le plaisir de mêler mes larmes aux siennes ? Quand pourrai-je lire cet ouvrage, auquel je m’intéresse presque autant qu’à son auteur ? Quelque bon qu’il soit, il sera fort difficile qu’il soit aussi aimable que vous.

Vous prétendez donc que j’ai été amoureux dans mon temps tout comme un autre ? Vous pourriez ne vous pas tromper. Quiconque peint les passions les a ressenties, et il n’y a guère de barbouilleur qui n’ait exploité ses modèles. Voyez Jean-Jacques Rousseau : il traîne avec lui la belle Mlle Levasseur, sa blanchisseuse, âgée de cinquante ans, à laquelle il a fait trois enfants, qu’il a pourtant abandonnés pour s’attacher à l’éducation du seigneur Émile, et pour en faire un bon menuisier. C’est un grand charlatan et un grand misérable que ce Jean-Jacques Rousseau. J’aime mieux la charlatane Mlle Durancy, qui enchante le public, et à laquelle vous confierez probablement le rôle d’Eudoxie ou Eudocie.

Jouissez, monsieur, de tous vos talents, qui font votre gloire et votre bonheur. Jouissez de vos passions, partagez-vous entre le travail et les plaisirs, et n’oubliez pas un vieux solitaire si sensiblement pénétré de tout ce que vous valez.

Mme Denis vous fait mille tendres compliments.

V. »

31/01/2022

Il faut de la force pour traiter le beau sujet, l’intéressant sujet, mais le difficile sujet que j’ai trouvé

... Chaque candidat dressé sur ses ergots se dope à l'autosatisfaction .

A vous de juger des programmes présidentiels . Panorama détaillé des excellentes [sic] informations : https://www.ifrap.org/comparateurs/presidentielle-2022

Qu'en dites-vous ?

Séduire par les mots - 6. Séduire le destinataire sans tronquer la vérité -  Presses de l'Université de Montréal

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

3è novembre 1766

Mes divins anges, pour peu que l’état où je suis continue ou empire, vous serez mal servis. Il faut de la force pour traiter le beau sujet, l’intéressant sujet, mais le difficile sujet que j’ai trouvé 1. J’ai besoin d’une santé que je n’ai pas ; j’ai besoin surtout du recueillement et de la tranquillité qu’on m’arrache. Le couvent que j’ai bâti pour vivre en solitaire ne désemplit point d’étrangers ; et vous savez quelles horreurs, soit de Paris, soit d’Abbeville, ont troublé mon repos et affligé mon âme.

Voilà encore ce malheureux charlatan Jean-Jacques Rousseau qui sème toujours la tracasserie et la discorde dans quelque lieu qu’il se réfugie. Ce malheureux a persuadé à quelques personnes du parti opposé à celui de M. Hume que je m’entendais contre lui avec ce même Hume qui l’a comblé de bienfaits. Ce n’est pas assez de le payer de la plus noire ingratitude, il prétend que je lui ai écrit à Londres une lettre insultante 2, moi qui ne lui ai pas écrit depuis environ neuf ans. Il m’accuse encore de l’avoir fait chasser de Genève et de Suisse ; il me calomnie auprès de M. le prince de Conti et de Mme la duchesse de Luxembourg 3; il me force  ainsi de m’abaisser jusqu’à me justifier de ces ridicules et odieuses imputations. La vie d’un homme de lettres est un combat perpétuel, et on meurt les armes à la main.

Cela ne m’empêchera pas de traiter mon beau sujet, pourvu que la nature épuisée accorde encore cette consolation à ma vieillesse. Je serai soutenu par l’envie de faire quelque chose qui puisse vous plaire.

La troupe de Genève, qui n’est pas absolument mauvaise, se surpassa hier en jouant Olympie ; elle n’a jamais eu un si grand succès. La foule qui assistait à ce spectacle le redemanda pour le lendemain à grands cris. Je suis persuadé que Mlle Durancy ferait réussir bien davantage Olympie à Paris ; et, par tout ce que j’apprends d’elle, je juge qu’elle jouerait mieux le rôle d’Olympie que Mlle Clairon. Tâchez de vous donner ce double plaisir ; mais je vous avoue que je voudrais qu’on ne retranchât rien à la pièce. Toute mutilation énerve le corps et le défigure. Je n’ai point vu la représentation donnée à Genève ; je ne sors guère de mon lit depuis longtemps, mais je sais qu’on a joué la pièce d’après l’édition des Cramer, et je suis un peu déshonoré à Paris par l’édition de Duchesne.

Au reste, mes anges ne manqueront pas de pièces de théâtre. M. de Chabanon est bien avancé 4 ; La Harpe vient demain travailler chez moi. Si je vous suis inutile, mes élèves ne vous le seront pas.

J’espère enfin qu’Élie de Beaumont va faire jouer la tragédie des Sirven. Il est comme moi : il a été accablé de tracasseries et de chagrins, mais il travaille à sa pièce.

Vous m’assurez, mes divins anges, que M. le duc de Praslin trouve bon que j’emploie la protection dont il m’honore auprès de M. Du Clairon 5, commissaire de la marine à Amsterdam, au sujet de ces lettres défigurées que l’éditeur 6 de Rousseau a imprimées, et des notes infâmes dans lesquelles le seul Rousseau est loué, et presque toute la cour de France traitée d’une manière indigne et punissable. Ces notes ont été faites à Paris, et il ne serait pas mal de connaître le scélérat. Un mot d’un premier commis, au nom de M. le duc de Praslin, suffirait à M. Du Clairon.

Que mes anges agréent toujours ma tendresse inaltérable et respectueuse.

V. »

1 Les Scythes, dont il a déjà parlé dans la lettre du 26 septembre 1766 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/12/30/il-est-vrai-que-j-ai-ete-indigne-de-certaines-barbaries-velc-6357692.html

2 La Lettre au docteur Pansophe.

4 Dans sa tragédie d’Eudoxie, en cinq actes et en vers, imprimée en 1769, sans avoir été représentée. Voir : https://books.google.fr/books?id=I3fzA7GTmfwC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

6 Marc-Michel Rey, libraire de Rousseau à Amsterdam. Le volume de Lettres dont Voltaire se plaint ne porte pas le nom d’Amsterdam, mais celui de Genève. L’annotateur était J.-B. Robinet ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Appel_au_public/%C3%89dition_Garnier

Ce n’est pas assez de prouver que l’intolérance est horrible, il faut montrer à des Français qu’elle est ridicule

...  Entendez-vous, politiciens extrémistes de tous bords ? Vous seriez risibles si vous n'étiez pas des haineux suivis par tant de citoyens abusés . Vous êtes détestables et vos discours ridicules d'excès . Vous allez heureusement prendre une déculottée .

 

 

« A Paul-Claude Moultou, ministre

à Genève

[octobre-novembre 1766] 1

J’ai avec vous, monsieur, la conformité d’un très grand mal aux yeux ; mais les vôtres sont jeunes, et je perdrai bientôt les miens. Ils lisent en pleurant cet amas d’horreurs rapportées dans le livre que vous m’envoyez 2. En vérité cela rend honteux d’être catholique. Je voudrais que de tels livres fussent en France dans les mains de tout le monde ; mais l’Opéra-Comique l’emporte, et presque tout le monde ignore que les galères sont pleines de malheureux condamnés pour avoir chanté de mauvais psaumes. Ne pourrait-on point faire quelque livre qui pût se faire lire avec quelque plaisir par les gens même qui n’aiment point à lire, et qui portât les cœurs à la compassion ?

Plus j’y pense, plus il me paraît difficile d’avertir que les fruits d’un arbre sont mortels sans faire sentir aux esprits exercés que l’arbre est d’une bien mauvaise nature.

Me permettez-vous, monsieur, de garder quelques jours le compte de vos frères ? Il me parait par leur nombre que vous n’auriez pas dû vous laisser pendre . Mais, entre nous, je crois ce nombre terriblement exagéré. Je vais écrire dans une province dont je pourrai recevoir des instructions, et ce qu’on m’apprendra de ce canton me servira de règle pour les autres. Je voudrais bien que votre confrère de Séligny 3 vous envoyât le petit chapitre en question. Je ne sais s’il n’est point trop plaisant pour être mis dans un ouvrage sérieux, mais il me paraît essentiel de se faire lire de tout le monde si l’on peut. Ce n’est pas assez de prouver que l’intolérance est horrible, il faut montrer à des Français qu’elle est ridicule.

Je vous embrasse de tout mon cœur. Comme un véritable ami des hommes, vous êtes au-dessus des cérémonies. »

1 Sur l'original, Moultou a porté l'année et « persécutions ».

2 Ce doit être , Le Patriote français et impartial, ou Réponse à la Lettre de M. l′évêque d′Agen à M. le contrôleur général contre la tolérance des huguenots, en date du 1er mai 1751, 1751, d'Antoine Court. Le tome second contient des listes de galériens, de prisonniers, d’enfants enlevés, de personnes bannies, condamnées au fouet, etc.; c’est ce que Voltaire appelle le compte de vos frères. (Note du premier éditeur.) . Ou alors un autre plus récent .

Dans Le Patriote […] une section est intitulée « Mémoire historique de ce qui s'est passé de plus remarquable au sujet de la religion réformée, en plusieurs provinces de France depuis 1744 jusqu'à la présente année 1751 »

Voir : https://archives.bge-geneve.ch/archive/fonds/court_antoine

et : http://www.theses.fr/1994PA040132

et : https://books.google.fr/books?id=ctw7AAAAcAAJ&pg=PA1&lpg=PA1&dq=M%C3%A9moire+historique+de+ce+qui+s%27est+pass%C3%A9+de+plus+remarquable+au+sujet+de+la+religion+r%C3%A9form%C3%A9e,+en+plusieurs+provinces+de+France+depuis+1744+jusqu%27%C3%A0+la+pr%C3%A9sente+ann%C3%A9e+1751&source=bl&ots=Bm_pQ-rxY7&sig=ACfU3U2nwVKZa8NlI33HMCKwonwia8LJ-g&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjFyMXBr9z1AhUHxIUKHREUDi4Q6AF6BAgCEAM#v=onepage&q=M%C3%A9moire%20historique%20de%20ce%20qui%20s'est%20pass%C3%A9%20de%20plus%20remarquable%20au%20sujet%20de%20la%20religion%20r%C3%A9form%C3%A9e%2C%20en%20plusieurs%20provinces%20de%20France%20depuis%201744%20jusqu'%C3%A0%20la%20pr%C3%A9sente%20ann%C3%A9e%201751&f=false

et : https://hal-amu.archives-ouvertes.fr/hal-02117232/document

3 Le pasteur Vernes.

C'est à votre aumônier, qui est sans doute un très savant prêtre, à savoir s'il est permis par les saints canons d'honorer ces deux créatures du sacrement de mariage

...Mme Taubira et M. Jadot sont heureux de vous faire part de leur mariage ce jour . Mariage de raison , évidemment . Les enfants des premiers lits ne supportent pas la garde alternée . Préparez vos mouchoirs , et rigolez sous cape, le spectacle de polichinelle a commencé .

PRESSE // Hommage à Albert Uderzo, le dessinateur d'Astérix

 

 

 

« A Pierre-Michel Hennin

Voici, monsieur, une femme noire comme une taupe qui veut à toute force se marier ; je ne crois pas que ce soit avec vous, car elle dit que vous avez la peau aussi blanche que la neige, et que cela ne lui convient point . C'est avec un garçon menuisier qui demeure à Genève, et qui est bon catholique comme elle . Elle prétend que vous les marierez tous deux, attendu que son brave amant lui a déjà fait deux enfants, et que probablement il y en a un troisième sur le métier . Il faut que ce garçon menuisier soit une belle âme . Au reste, je vous rends compte seulement des sentiments chrétiens de la dame . C'est à votre aumônier, qui est sans doute un très savant prêtre, à savoir s'il est permis par les saints canons d'honorer ces deux créatures du sacrement de mariage 1.

Avez-vous lu le tripotage de Jean-Jacques avec M. Hume ? C'est un maître fou que ce Jean-Jacques .

N'oubliez pas le pauvre malade, et daignez faire souvenir de lui monsieur l'ambassadeur et M. le chevalier de Taulès .

Mardi soir à Ferney [octobre-novembre 1766] 2. »

1On ne trouve aucune trace de mariage célébré dans la chapelle du résident entre février 1765 et 1768 .

2 La lettre semble dater d’octobre, et on doit la placer au plus tôt à la fin de ce mois car Hennin a été absent de Genève du 27 septembre au 24 octobre 1766, comme le confirment les archives d’État CCLXVII, 1050 et 1071 .