23/07/2021
je vous demande votre protection pour de pauvres diables qui ne savent ce qu’ils font
... Prière pour les candidat.e.s à la présidentielle 2022 ?
Dont voici la liste potentielle à ce jour : https://www.lci.fr/politique/election-presidentielle-2022...
Bonne fête Mam'zelle Wagnière
Pour en revenir à la lettre de Voltaire , voici une coincidence pour la Ste Brigitte; la question se pose : pour Mme Brigitte Macron qui fut autrefois Mme Auzière , est-ce --inconsciemment-- la bonne volonté dont fit preuve Voltaire envers un possible ancêtre de son premier mari qui lui fait aimer le patriarche ( preuve de bon goût ! ) ?
https://www.voici.fr/news-people/actu-people/brigitte-mac...
« Au chevalier Pierre de Taulès
30 avril [1766] 1
Mon cher monsieur, le frère d’Auzière et le sieur Bourlier, natifs viennent à moi, ainsi que syndics à qui j’ai prêté de l’argent, conseillers qui ont fait de bons marchés avec moi, citoyens à tête chaude, et autres, y sont venus. J’ai prêché la paix à tous, et je suis toujours resté en paix chez moi ; tout ceci est une comédie dont vous venez faire le dénoûment. D’Auzière 2 est en prison, et vous protégez les malheureux . Je ne connais point les rubriques de la ville de Calvin, et je ne veux point les connaître. Une vingtaine de natifs est venue me trouver, comme les poissardes de Paris, qui me firent autrefois le même honneur . Je leur forgeai un petit compliment pour le roi, qui fut très-bien reçu. J’en ai fait un pour les natifs, qui n’a pas été reçu de même . C’est apparemment que messieurs des vingt-cinq 3 sont plus grands seigneurs que le roi . J’ignore si les poissardes ont plus de privilèges que les natifs, mais je vous demande votre protection pour de pauvres diables qui ne savent ce qu’ils font. Ce n’est pas des perruques carrées que je parle, c’est des natifs. Tout en riant, honorez ces bonnes gens de vos bontés compatissantes, et conservez-moi les vôtres. »
1 Taulès a noté « Lettre de M. de Voltaire du 30 avril 1766 de Ferney » sur le manuscrit .
2 Voir : https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/025634/2002-12-20/
Beauteville écrit au duc de Choiseul le 2 mai 1766 : « […] Instruit qu'un nommé d'Auzière était l'agent principal de ces mouvements, le Conseil fit saisir ses papiers avant-hier, et cet homme fut conduit en prison . [...]»
George D’Auzières, sorti de prison, vint chercher un asile à Ferney, et obtint une des maisons que Voltaire avait fait construire et vendait en rentes viagères à cinq, six, ou sept pour cent. (Beuchot )
Voir : https://ge.ch/archives/19-exils-fin-de-vie-geneve-1763-1778
et : http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1140172a1c/?letters=decade&s=1760&r=12095
et : http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1140184a1c/?letters=decade&s=1760&r=12125
et : http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1140187a1c/?letters=decade&s=1760&r=12131
et : http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1140191a1c/?letters=decade&s=1760&r=12143
et : http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1140192a1c/?letters=decade&s=1760&r=12147
Et voir pages 12 , 152, 211, 381/601 : https://doc.rero.ch/record/10655/files/Bibliographie_Geneve_XVIIIe_Rivoir_volume1.pdf
3 On restitue ici le mot vingt-cinq omis par Besterman .
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22/07/2021
Vous verrez que j’ai affaire à des fous et à des sots qui ne savent ni ce qu’ils font ni ce qu’ils veulent
... Paroles du premier ministre ou alors celles des opposants ?
Le projet de loi sanitaire actuellement en question fait brasser beaucoup d'air (pollué par le virus ?) et ne stoppe pas la contagion . L'histoire montre que les Français sont bordéliques et sont prêts comme en 14 (1914 ! ) : il ne manque pas un bouton de guêtre, et évidemment les discours guerriers vont stopper l'adversaire à coup sûr . On sait ce qu'il en est advenu . Bis repetita placent ?
Un sot ne s’admire jamais tant que lorsqu’il a fait quelque sottise.
傻瓜在做了一些愚蠢的事之前,永远不会欣赏自己。
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
30è avril 1766
Pendant que mon ex-jésuite se tue à forger des vers pour plaire à mes anges, je barbouille de la prose de mon côté.
Je fais une histoire des proscriptions 1, à commencer depuis celle des vingt-trois mille Juifs que les Lévites égorgèrent pieusement du temps de Moïse 2, et à finir par celle des prophètes des Cévennes, qui faisaient une liste des impies que Dieu avait condamnés à mourir par leurs mains.
Ce petit ouvrage peut être curieux, et les notes sur l’histoire romaine seront assez intéressantes . Une tragédie toute seule ne peut guère exciter la curiosité des lecteurs . Le public est las de tragédies, surtout depuis que Mlle Clairon a renoncé au théâtre.
Mes anges ne m’ont rien dit de cette fatale catastrophe. La requête de l’avocat 3 de la Comédie n’a pas plus réussi que sa consultation 4 sur Genève . Il est bien difficile de débarbariser son monde.
Je vous supplie, mes divins anges, de lire la pièce d’éloquence 5 que je vous envoie, avec le petit mémoire qui l’accompagne 6 . Vous verrez que j’ai affaire à des fous et à des sots qui ne savent ni ce qu’ils font ni ce qu’ils veulent. Si vous croyez qu’il soit nécessaire de faire parvenir ce mémoire à M. le duc de Praslin ou à M. le duc de Choiseul, je m’en remets à votre décision et à vos bontés. »
1« Des proscriptions contre les peuples ou des proscriptions », essai qui parut pour la première fois joint à Octave.
2 Exode, XXXII, 28 : https://saintebible.com/exodus/32-28.htm
3 Jabineau de La Voute .
4 Voir lettre du 14 décembre 1765 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/04/08/je-souhaite-passionnement-que-les-parlements-puissent-avoir-6308367.html
5 Sur ce « compliment », voir lettre du 20 avril 1766 à Auzière : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/17/il-n-y-a-rien-de-gate-ce-n-est-qu-un-compliment-de-perdu-6327575.html
de même pour le « petit mémoire » dont il est question ensuite .
Le dépit de V* s'explique par le texte d'une délibération du Conseil de Genève du 29 avril 1766 dont voici un extrait : « Noble Lullin a dit ensuite que s’étant entretenu avec le chevalier de Taulès sur la résolution que le Conseil pensait à prendre de mander à la barre les quatre natifs qui s’étaient adressés aux seigneurs plénipotentiaires, le chevalier de Taulès lui avait appris qu'il avait tiré de quelques natifs le secret de toute cette affaire, qu'ayant eu une conversation avec quatre d'entre eux, il les avait intimidés de manière qu'ils lui avaient avoué que le sieur de Voltaire était l'auteur du compliment et du mémoire remis par eux aux seigneurs plénipotentiaires, que M. de Taulès lui avait en outre dit qu'il avait été chez le sieur Voltaire et lui avait témoigné combien les seigneurs plénipotentiaires étaient blessés de son procédé et que s'il continuait à se mêler des affaires de Genève, on ne manquerait pas d'en informer le ministre . Que le sieur de Voltaire avait paru atterré de ce que lui avait dit M. de Taulès, qu'il était convenu de tous les faits et que ce qu'il en avait dit était parfaitement conforme à ce que les natifs lui en avaient dit eux-mêmes, et qu'il lui avait remis toutes les minutes et mémoires que lui avaient fourni les natifs . Le chevalier de Taulès a jouté que le dépôt de tous les papiers concernant l'affaire des natifs devaient se trouver chez le nommé Auzière . »
6 Voir lettre du 28 avril 1766 à Taulès : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/index.html
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21/07/2021
le derrière de Son Excellence n’est pas si bon que sa tête
... Bon rétablissement au pape François, qui , je le souhaite, peut encore profiter du saint siège ( bien rembourré ) après son opération du colon . Les hosties , non plus que le vin de messe et les prières , ne semblent protéger efficacement le microbiote pontifical . Alors un petit tour à Lourdes, haut lieu de visites de chefs d'Etat ?
https://www.journaldesfemmes.fr/societe/actu/2728719-pape...
https://soirmag.lesoir.be/108515/article/2017-08-09/le-pa...
« Au chevalier Pierre de Taulès
28 avril 1766, à Ferney
Je vois, monsieur, que le derrière de Son Excellence n’est pas si bon que sa tête ; j’apprends qu’on lui a fait une opération 1 qu’il a soutenue avec son courage ordinaire ; je m’adresse toujours à vous pour lui faire parvenir les témoignages de mon respect et de ma sensibilité. Il doit savoir combien tout le monde s’intéresse à sa santé : il goûte le plaisir d’être aimé ; c’est un bonheur que vous partagez avec lui. Continuez-moi, monsieur, des bontés qui me sont bien chères, et daignez vous souvenir quelquefois d’un pauvre vieillard cacochyme qui vous aime comme s’il avait eu l’honneur de vivre longtemps avec vous. »
1 Le chevalier de Beauteville , opéré le 26 avril 1766 .
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est-ce que les livres font du mal ? est-ce que le gouvernement se conduit par des livres ?
... Je pense que la réponse à la première question est "non", et que la seconde est "oui" : les livres de comptes .
https://www.urtikan.net/dessin-du-jour/covid-19-le-gouver...
« A Etienne-Noël Damilaville
28 avril 1766 1
J’étais donc bien mal informé, mon cher ami, et je n’ai eu qu’une joie courte. On m’avait assuré que le grand livre paraissait, et vous m’apprenez qu’on m’a trompé. Par quelle fatalité faut-il que les étrangers fassent bonne chère, et que les Français meurent de faim ? pourquoi ce livre ferait-il plus de mal en France qu’en Allemagne ? est-ce que les livres font du mal ? est-ce que le gouvernement se conduit par des livres ? Ils amusent et ils instruisent un millier de gens de cabinet, répandus sur vingt millions de personnes ; c’est à quoi tout se réduit. Voudrait-on frustrer les souscripteurs de ce qui leur est dû, et ruiner les libraires ?
On me fait espérer l’ouvrage de Fréret 2, qui est, dit-on, achevé d’imprimer. Ceux qui l’ont vu me disent qu’il est très-bien raisonné. C’est un grand service rendu aux gens qui veulent être instruits : les autres ne méritent pas qu’on les éclaire. Il est certain, mon ami, que la raison fait de grands progrès, mais ce n’est jamais que chez un petit nombre de sages. Pensez-vous, de bonne foi, que les maîtres des comptes de Paris, les conseillers au Châtelet, les procureurs, et les notaires, soient bien au fait de la gravitation et de l’aberration de la lumière ? Ce sont des vérités reconnues, mais le secret n’est que dans les mains des adeptes. Il en est de même de toutes les vérités qui demandent un peu d’attention. Il n’y aura jamais que le petit nombre d’éclairé et de sage. Consolons-nous en voyant que le nombre augmente tous les jours, et qu’il est composé partout des plus honnêtes gens d’une nation.
Je m’attendais que vous mettriez dans le paquet le mémoire de M. de Beaumont pour les Sirven ; dites-moi, je vous prie, quand vous pourrez me l'envoyer .
J’ai dans la tête que la prochaine assemblée du clergé fait suspendre le débit de l’Encyclopédie 3. On craint peut-être que quelques têtes chaudes n’attaquent quelques articles auxquels il est si aisé de donner un mauvais sens. On pourrait fatiguer monsieur le vice-chancelier par des clameurs injustes : ainsi il me paraît prudent de ne pas s’exposer à cet orage. Si c’est là en effet la cause du retardement, on n’aura point à se plaindre.
Il y a un autre livre que nous attendions, et pour lequel j'avais souscrit il y a deux ans ; c'est un Racine avec les commentaires . Je crois vous en avoir déjà parlé . On ne sait point quel est le libraire qui a entrepris cette édition ; Merlin ne pourrait-il pas vous en informer ? Actuellement que ma bibliothèque est arrangée, je ne suis plus curieux que de livres ; c'est la consolation de ma vieillesse .
Non vraiment, mon cher ami, mes souscrivants pour l'estampe des Calas ne sont pas si libéraux que vous l'imaginez ; ils ont compté ne donner que leur écu par estampe et n'en donneront pas davantage . Je vous ai supplié de donner à M. de Beaumont de quoi payer la signature des avocats pour Sirven . Ce sont actuellement les Sirven seuls qui m’occupent, parce qu’ils sont les seuls malheureux. Ma santé s’affaiblit de jour en jour, et il faut se presser de faire du bien. Je vous embrasse tendrement. »
1A partir de la copie Beaumarchais, les éditions sont amputées du passage suivant le premier paragraphe, est-ce que le gouvernement... ; et du troisième paragraphe et des deux derniers en entier . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6325
2 Voir lettre du 26 avril 1766 à Villevielle : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/20/le-monde-est-plein-de-pestiferes-qui-ont-besoin-de-contre-po-6328096.html
3 Cette assemblée se réunit en juin 1766 .
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le monde est plein de pestiférés qui ont besoin de contre-poison
... Du monde de l'esprit voltairien, nous sommes passés au concret combat contre un virus désolant . Que ceux qui refusent le "contrepoison" aient la décence d'appliquer les techniques enrayant la contamination : masque et distanciation, ce n'est quand même pas sorcier ; la liberté dont ils se gargarisent est respectée . Sinon qu'ils aillent au diable !
Antivax idéologiques , vous voyez, vous avez de merveilleux pays qui vous comprennent .
« A Philippe-Charles-François-Joseph de Pavée, marquis de Villevielle,
Capitaine au Régiment
du roi
à Nancy
À Ferney, 26è avril 1766
Je n’ai reçu qu’aujourd’hui, monsieur, la lettre dont vous m’avez honoré, du 28è mars. J’étais trop malade pour jouir des talents de la personne que vous avez bien voulu m’annoncer. Je vous supplie de vouloir bien engager le libraire à m’envoyer trois exemplaires du livre de Fréret 1 qu’il imprime. Il n’aurait qu’à les adresser au premier secrétaire de l’intendance de Franche-Comté, avec un petit mot par lequel ce secrétaire serait supplié de me faire tenir le paquet incessamment. C’est un ouvrage que j’attends depuis longtemps avec la plus vive impatience. Il est bon qu’il en paraisse souvent de cette nature : le monde est plein de pestiférés qui ont besoin de contre-poison, et il y a des médecins qui doivent faire une collection de tous les remèdes. Il y a des apothicaires qui les distribuent, et, en qualité d’apothicaire, je saurai où placer mes trois exemplaires. Le libraire n’aura qu’à me mander comment il veut que je lui fasse tenir son argent, et il sera payé avec ponctualité. Je vous demande bien pardon de la liberté que je prends ; mais je vous crois bon médecin, et j’implore vos bontés pour l’apothicaire, qui est votre très humble et très obéissant serviteur. »
1 L’Examen critique des apologistes de la religion chrétienne, de Levesque de Burigny, publié sous le nom de Fréret ; voir lettre du 16 octobre 1765 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/02/13/y-a-t-il-rien-de-plus-tyrannique-par-exemple-que-d-oter-la-l-6297342.html
Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k845348.image
et : https://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_2002_num_34_1_2514_t1_0577_0000_2
et : https://data.bnf.fr/fr/12205928/jean_levesque_de_burigny/
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
20/07/2021
confrère en Apollon
... Pas tout à fait Jeff ! Tu vas faire un trait dans l'espace sur ton char polluant, par pur orgueil, et appât du gain aussi (US Way of life indeed ) ! Richard a déjà fait cette ânerie, un bête saut de puce : bienvenue au club ! Dans le même temps, des millions de citoyens se demandent comment ils pourront se payer une voiture moins polluante imposée par l'Etat et la logique écologique .
On a surnommé les alpinistes "conquérants de l'inutile", mais vous, millionnaires et milliardaires "touristes spaciaux" vous êtes d'inutiles conquérants , vous voulez simplement péter plus haut que votre cul : raté !
Pas de pollution !
« A Michel-Paul-Guy de Chabanon
25è avril 1766
Bon voyage, mon cher confrère en Apollon, et bon succès dans votre entreprise 1 . Plus j’y pense, plus je crois que j’entendrai de Ferney les applaudissements qu’on vous donnera à Paris . Tuez l’impératrice, ou ne la tuez point ; conservez son bambin, ou jetez-le dans le Tibre ; c’est l’affaire d’une vingtaine de vers, et c’est une chose à mon sens fort arbitraire. Vous aurez sûrement intéressé pendant cinq actes, et c’est là le grand point. J’avoue que, si je ne consultais que mon goût, je ferais grâce à l’impératrice, et elle vivrait pour nourrir son petit ; ma raison est que, si elle a la perte de son enfant à pleurer, elle n’a plus de larmes pour Rome.
Allez à Paris ; vous y serez heureux, puisque madame votre sœur 2 y va. Tout Ferney s’intéresse bien vivement à vos progrès et à votre bonheur.
V. »
1 La tragédie Eudoxie ; cette tragédie ne fut pas représentée . Voir lettre du 18 avril 1766 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/17/il-me-semble-qu-un-benefice-simple-de-chef-du-conseil-des-fi-6327492.html
Voir : http://www.theatre-classique.fr/pages/programmes/edition.php?t=../documents/CHABANON_EUDOXIE.xml
et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Paul_Guy_de_Chabanon
et : https://data.bnf.fr/fr/documents-by-rdt/12451123/te/page1
2 Chabanon était venu chez sa sœur, voisine de Voltaire.
13:49 | Lien permanent | Commentaires (0)
songez que la crainte de déplaire ne doit pas vous empêcher d'exposer respectueusement vos griefs
... Il est dit "respectueusement" et non pas en défilant dans les rues au mépris du risque de contagion, entendez-vous anti-vax (comme on vous nomme ) ? Vous défendez stupidement une prétendue liberté , vous passez du stade "sans intention de nuire" qui est le lot commun, à "coups et blessures volontaires" . Le seul côté positif est que vos rangs vont être singulièrement réduits par la maladie : sélection naturelle !
« A Georges Auzière
[22 ou 23 avril 1766]1
Le citoyen de …2 qui a voulu vous servir et qui vous servira, vous prie instamment, monsieur, que son nom ne soit jamais nommé . Ayez la bonté d'observer qu'il est essentiel que votre requête soit très courte, afin que vous ne paraissiez point vouloir fatiguer les plénipotentiaires qui ne sont déjà que trop las de toutes les minuties dont on les accab[l]e tous les jours .
Remarquez que vous finissez votre requête en disant que si nos seigneurs demandent quelques éclaircissements, vous êtes prêts à les donner .
Cela vous prépare les moyens de faire de nouvelles demandes lorsque les médiateurs auront été contents de la modestie de votre première démarche .
Ce n'est pas sans raison qu'on parle dans votre requête de remplir le nombre des quinze cents : quand on pourra vous parler, on vous expliquera ce mystère . Soyez sûr que cette démarche est essentielle .
Vous vous êtes plaint 3 dans vos mémoires qu'on vous empêche de vendre vos ouvrages à d'autres qu'aux citoyens mêmes , lorsque vous êtes passés maîtres . Vous insistez beaucoup sur cette plainte .
Si vous pouvez l'adoucir, ne vous servez point du terme de vexation ; mettez si vous voulez ces mots : Il est encore bien onéreux à ceux qui sont reçus maîtres de ne pouvoir vendre leurs ouvrages à l'étranger 4.
Je ne sais pas s'il vous est permis de vendre dans la ville à d'autres qu'aux bourgeois . C'est à vous à rédiger cet article conformément à vos droits et à vos sujets de plaintes, sans vous servir d'aucun terme qui puisse blesser personne . Mais songez que la crainte de déplaire ne doit pas vous empêcher d'exposer respectueusement vos griefs .
On ne s'est pas astreint dans le projet de requête à donner les titres convenables, c'est à vous à les insérer dans la pièce . Vous devez en faire trois copies, vous donnerez sans difficulté le titre d'Excellence à M. l'ambassadeur de France . Je ne sais si on donne ce titre aux plénipotentiaires de Zurich et de Berne . Je ne vois pas que vous deviez faire précéder votre requête d'aucun discours préliminaire qui ait rapport aux circonstances où se trouve la République 1° parce que votre requête doit contenir tout ce qui vous regarde 2° parce que les médiateurs plénipotentiaires sont très bien instruits de l'état de Genève, que vous [ne] leur apprendrez rien de nouveau, et qu'il ne faut pas fatiguer vos juges par des inutilités .
La requête dont vous avez le projet a été minutée sur des connaissances particulières que l'on a de la disposition de vos juges . Tenez-vous en, croyez-moi à présenter la substance de cette requête, et ayez la bonté de me renvoyer la lettre que je vous écris .
N.B. – Vous dites qu'il vous conviendrait d'être muni dudit mémoire en portant la requête . Je ne sais de quel mémoire vous parlez ; si c'est de ceux que vous m’avez communiqués et que j'ai encore entre les mains, il faut bien se donner garde de les présenter, je vous en dirai la raison . Encore une fois ne donnez que votre requête, et soyez tranquilles . »
1 Copie par Auzière , contresignée par Rilliet et Auzière .
2 On peut sans erreur avancer que le citoyen est V* . Voir lettre du 30 avril 1766 à d'Argental : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/01/correspondance-annee-1766-partie-15.html
3 Dans une lettre datant approximativement du 10 avril 1766 .
4 On voit poindre ici le départ d'une idée qui germe dans l'esprit de V* , qui consistera à faire venir les natifs de Genève pour leur faire exercer l’horlogerie sur ses terres .
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