13/11/2019
ce qui est nécessaire n’ennuie point
... Et ne réjouis cependant pas toujours .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
25 septembre [1764] 1
Je ne manque jamais de faire lire au petit prêtre les ordres célestes des anges ; il a dévoré le dernier mandat, et voici comme il m’a parlé .
J’avais déjà travaillé conformément à leurs idées, de sorte que les derniers ordres ne sont arrivés qu’après l’exécution des premiers. On trouvera des prêtres plus savants, mais non de plus dociles.
J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir ; et si je n’ai pas réussi, je suis un juste à qui la grâce a manqué.
J’ai ôté toutes les dissertations cornéliennes qui anéantissent l’intérêt. Je respecte fort ce Corneille ; mais on est sûr d’une lourde chute quand on l’imite.
Il me paraît qu’à présent toutes les scènes sont nécessaires, et ce qui est nécessaire n’ennuie point.
Il paraît qu’on s’est trompé quand on a dit que la pièce manquait d’action : il fallait dire que l’action était refroidie par les discours qu’Octave et Antoine tenaient sur l’amour et sur le danger qu’ils ont couru.
L’action, dans une tragédie, ne consiste pas à agir sur le théâtre, mais à dire et apprendre quelque chose de nouveau, à sortir d’un danger pour retomber dans un autre, à préparer un événement, et à y mettre des obstacles. Je crois qu’il y a beaucoup de cette action théâtrale dans mon drame, de l’intérêt, des caractères, de grands tableaux de la situation de la République romaine ; que le style en est assez pur et assez vif ; et qu’enfin tous les ordres de vos divins anges ayant été exécutés, je dois m’attendre à une réparation d’honneur, si la pièce est bien jouée.
Je présume qu’il faut obtenir qu’on la représente à Fontainebleau, et que, si elle y réussit, on sera sûr de Paris . Ce n’est pas la première fois qu’on a gagné un procès perdu en première instance, témoin Brutus, Oreste, Sémiramis.
Il n’est ni de l’intérêt de Lekain, ni de celui de l’auteur, ni de celui des comédiens, qu’on commence par imprimer ce qui, étant tombé à la représentation, n’engagerait pas les lecteurs à jeter les yeux sur l’ouvrage.
Ainsi a parlé le jeune prêtre, et il a fini par chanter une antienne à l’honneur des anges.
J’ai commencé, comme de raison, par le tripot ; je passe aux dîmes.
Je n’ai point de termes, ni en prose ni en vers, pour exprimer ma reconnaissance. J’écrirai donc à ce M. Foutete ou Fontete 2, car je n'ai pu bien lire son nom, et je compte toujours sur les bontés de M. le duc de Praslin .
Passons aux seigneurs Cramer. On a un peu gâté les Genevois ; ils n’ont pas daigné seulement faire prendre les armes à leur garnison pour MM. les ducs de Randan, de La Trémoille et de Lorges, tandis qu’elle les prend pour un conseiller des 25, lequel, en parlant au peuple assemblé, l’appelle mes souverains seigneurs. Ce pays-ci est l’antipode du vôtre.
Tout ce que je peux vous dire des princes en question , c’est que, quand j’arrivai, ils n’avaient pas de chausses, et qu’ils sont à présent fort à leur aise.
Ils m’avaient toujours fait accroire qu’ils avaient écrit à un libraire de Florence pour me faire avoir les livres italiens nouveaux. M. de Lorenzi 3 m’a mandé que ce libraire n’avait pas reçu de leurs nouvelles . C’est ce qui fait que j’ai si mal servi votre Gazette littéraire.
Il n’y a pas, je crois, d’autre voie que celle de M. le duc de Praslin pour vous faire tenir le livre infernal . Je mettrai sur votre enveloppe, mémoire aux anges ; mais donnez-moi vos ordres. »
1 L'édition de Kehl est incomplète ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/08/correspondance-annee-1764-partie-30.html
2 Le 18 septembre, Crommelin mentionne qu'il a vu le conseiller Fontette en présence de d'Argental, lequel a été aussi peu satisfait que Crommelin lui-même de l'atttitude de Fontette . À la suite d'un remaniement de la copie Beaumarchais, cette fin de paragraphe figure ainsi dans les éditions : J'écrirai donc à ce M. Fontette .
3 Frère du comte de Lorenzi .
00:52 | Lien permanent | Commentaires (0)
12/11/2019
Courage, le royaume de Dieu n'est pas loin ; les esprits s'éclairent d'un bout de l'Europe à l'autre
... Si au moins c'était vrai !
Hélas, avec ou sans Dieu, l'extême- droite espagnole progresse, d'une manière inquiétante pour ceux qui ont encore pour deux sous de jugeotte . Esprits éclairés ? vous êtes plutôt aveuglés .
A qui le tour maintenant ?
« A Etienne-Noël Damilaville
24è septembre 1764
Vous savez je crois , mon cher frère, ce que c'est que ce Dictionnaire philosophique que des malavisés m'ont imputé si injustement . C’est un ouvrage qui me parait bien fort . Je l'ai fait acheter à Genève, il n'y en avait alors que deux exemplaires . Le consistoire des prêtres pédants sociniens l'a déféré aux magistrats . Alors les libraires en ont fait venir beaucoup . Les magistrats l'ont lu avec édification, et les prêtres ont été tout étonné de voir que ce qui eût été brûlé il y a trente ans est aujourd'hui très bien reçu de tout le monde . Il me paraît qu'on est beaucoup plus avancé à Genève qu'à Paris . Votre parlement n’est pas encore philosophe . Je voudrais bien avoir des factums des capucins . Mais pourquoi faut-il qu'il y ait des capucins ? Courage, le royaume de Dieu n'est pas loin ; les esprits s'éclairent d'un bout de l'Europe à l'autre . Quel dommage encore une fois, que ceux qui pensent de la même manière ne soient pas tous frères ! Que ne suis-je à Paris ! Que ne puis-je rassembler le saint troupeau ! Que ne puis-je mourir dans les bras des véritables frères ! Interim écr l'inf. »
00:10 | Lien permanent | Commentaires (0)
11/11/2019
Inventez des ressorts qui puissent m'attacher
...
« A Adrien-Michel-Hyacinthe Blin de Sain more
24 septembre 1764 à Ferney 1
Vous faites très bien, monsieur, de ne pas répondre directement à la plate critique de votre ouvrage ; elle n'en vaut pas la peine ; mais elle peut fournir l'occasion de faire d'excellentes dissertations qui seront très utiles au théâtre de France, et dans lesquelles vous suppléerez à tout ce que je n’ai pas dit . Vous réussirez d'autant plus que , n'ayant jamais fait de tragédies, vous serez moins suspect de partialité . Il ne s'agit pas de renouveler ces comparaisons vagues et inutiles de Racine et de Corneille, mais d’établir des règles certaines et inviolables et de faire voir par des exemples à quel point Corneille a transgressé toutes ces règles, et avec quel art enchanteur Racine les a observées .
Pureté de style . Vous ferez voir combien le style de Corneille est barbare .
Pensées . Vraies , sans enflure . Vous en trouverez mille exemples que la nature désavoue .
Convenances . Il n'y en a presque jamais . Phocas se laisse accable d'injures par une fille qui demeure chez lui et par une vieille gouvernante, etc.
Amour . Jamais l'amour passion n'est traité dans Corneille ; c'est presque toujours un amour insipide et bourgeois, excepté dans le Cid, et dans les seuls endroits du Cid qu'il a imités de l'espagnol .
Intérêt . C'est ce que Corneille a le plus négligé dans presque toutes ses pièces . Son principal mérite consiste dans quelques dialogues forts et vigoureux, dans quelques scènes de raisonnement qui ne sont pas la véritable tragédie . Il a bien rarement suivi ce grand précepte de Boileau
Inventez des ressorts qui puissent m'attacher .
En un mot, monsieur, vous pouvez en vous attachant à cette méthode et en citant des exemples dans tous les genres, faire un ouvrage extrêmement utile et agréable qui vous fera beaucoup d'honneur . Je vous y exhorte avec instance .
Ce que vous m'apprenez d'une dame qui se déclare contre Racine, m'étonne beaucoup . Il me semble que c'était surtout aux dames à prendre son parti . Je ne suis point du tout à portée de faire valoir un ouvrage périodique à Genève où je ne vais jamais . Je passe ma vie à la campagne assez loin de cette ville ; mes maladies ne me permettent pas de sortir de chez moi . Je perds les yeux et je désire surtout de conserver la vue pour lire l’ouvrage que j'attends de vous . Permettez que je supprime ici toutes les cérémonies qui ne conviennent ni à l'estime, ni à l'attachement que vous m'avez inspirés .
Voltaire . »
1Manuscrit passé à la vente Dubrunfaut à Paris , le 27 décembre 1890 .
09:22 | Lien permanent | Commentaires (0)
10/11/2019
mais il doit payer les frais de justice qui doivent lui être remboursés par le village
... C'est ce que croit Patrick Balkany, encouragé en cela par ces abrutis ( au sens propre du terme) qui veulent créer une cagnotte pour aider ce "pauvre homme" ,nécessiteux comme chacun le sait , pomme pourrie adorée par les limaces . La seule chose qui me rassure , si j'ose dire, en voyant cette tentative, c'est de penser que ce sont des tordus en quête d'une escroquerie et non pas de vrais partisans de cette famille de délinquants .
« A Joseph-Marie Balleidier
Si on a condamné Deplace, on a donc jugé . Si on [a] pu juger cette affaire on peut donc juger celle du pré de Vuaillet . M. de Voltaire prie donc instamment monsieur Balleidier de suivre cette affaire, comme aussi celle de Des Touches, et de me dire où en est celle de Bétems la Piote 1.
On a fait grâce à Joseph l'archevêque syndic de l'amende ; mais il doit payer les frais de justice qui doivent lui être remboursés par le village . Il n'y a nul ordre dans la paroisse . Les ordonnances portent que la justice s'y transpor[ter]ait une fois par semaine , et jamais elle n'y vient .
Le garde qui est porteur de la présente a trouvé onze vaches qui dévastaient un pré, et il vient faire son rapport . Il connait ceux à qui les vaches appartiennent . Nous n’avons point de curial dans le village . On avait choisi Charles Bétems de Prégny, mais il a négligé de se faire recevoir, et d'ailleurs, c'est un homme sur lequel il ne faut pas compter . Il y en a un, dit-on, qui demeure à Gex, mais c'est comme s'il demeurait aux antipodes et on ne le connait pas . Monsieur Balleidier est prié de venir mettre quelque ordre dans cette confusion .
A Ferney 24è septembre 1764, au soir . »
1 En patois savoyard la piote ou pyote est la jambe, un grand piotu est doté de longues jambes .
00:10 | Lien permanent | Commentaires (0)
09/11/2019
votre substitut ne s’applique au cul que des sangsues et se fait charpenter les testicules
... Sacré constat !
Vision d'enfer !
Est-ce pris en charge par la Sécu ou est-ce mis dans le même tonneau que l'homéopathie ?
https://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-les-sangsues-au-service-de-la-medecine_117.html
A votre santé !
« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu
A Ferney 21è septembre 1764
Mon héros ne m’a point appris dans quel temps madame la comtesse d’Egmont irait dans ses terres papales. Je me mets aux pieds du père et de la fille ; mais je voudrais savoir si c’est cet automne qu’ils iront du côté des Alpes. Les fêtes que mon héros a données dans son royaume d’Aquitaine ont retenti jusque dans nos déserts. Il soutient toujours l’honneur de la France, en paix comme en guerre. Assurément on lui a bien de l’obligation ; mais on ne l’imite guère en aucun genre.
Je ne sais s’il accompagne Mme d’Egmont en Italie, et s’il veut avoir le plaisir de voir la ville souterraine. Nous voudrions bien lui donner quelque pièce nouvelle sur le théâtre des marionnettes de Ferney. C’est tout ce que nous pouvons lui offrir sur son passage, à moins que nous n’ayons quelque parente de Mme Ménage 1 à lui présenter . Nos Genevoises ne sont pas dignes de lui. La jolie vie que vous menez, Monseigneur le gouverneur de Guyenne ! tandis que votre substitut 2 ne s’applique au cul que des sangsues et se fait charpenter les testicules . Ma misérable santé m’empêche de l’aller voir. Je ne sors point de Ferney, et je n’en sortirai que pour vous. J’ai renoncé à la vie ambulante et bruyante . Car si vous êtes jeune, je suis vieux, et je ménage le peu de temps qui me reste.
M. le duc de Rendan est venu à Genève avec M. le duc de La Trémoille 3 et quarante officiers. Il y avait là de quoi prendre la ville. Cependant on ne leur a pas fait les plus légers honneurs. La garnison se met sous les armes, et ne s’y est pas mise pour des commandants de province. Cela est assez ridicule. On ne s’empresse pas aujourd’hui à fêter notre nation . Il n’y a que vous qu’on distingue.
Je vous crois à présent à Paris. On dit que le tripot de la comédie va comme les autres tripots, misérablement, mais vous brillez par l’opéra-comique ; et cela soutient la gloire d’un pays.
Si vous venez dans notre tripot, madame Denis vous donnera une ombre-chevalier 4 et la comédie . Mais donnez vos ordres à l’avance. Je suis bien indigne de paraître devant vous et devant Mme d’Egmont . Je ne fais que radoter . Pardonnez à ma misère. »
1 D'après la Correspondance littéraire, Richelieu avait été surpris aux pieds de Mme Ménage pendant sa visite à Ferney en octobre 1762 . Voir : https://books.google.fr/books?id=nFILGUXWcHkC&pg=PA348&lpg=PA348&dq=richelieu+et+mme+m%C3%A9nage+ferney&source=bl&ots=5UnqwE8wgs&sig=ACfU3U2okgCy7hrMX-O146_F55v8d1qqRA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi4q8DCqtzlAhUMzhoKHSBdAtQQ6AEwAXoECAoQAQ#v=onepage&q=richelieu%20et%20mme%20m%C3%A9nage%20ferney&f=false
2 Le duc de Lorges .
3 Jean Bretagne Charles Godefroy, duc de la Trémoille, dont l'arrivée est signalée sur les registres du conseil en même temps que celle du duc de Rendan ; voir lettre du 3 août 1764 à Mme Pajot de Vaux : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/09/27/il-nous-vient-un-monde-prodigieux-mais-il-n-y-a-point-de-fetes-agreables-sa.html Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Bretagne-Charles_de_La_Tr%C3%A9moille
4 V* , comme beaucoup de gens dit ombre chevalier au lieu de omble chevalier .
06:16 | Lien permanent | Commentaires (0)
08/11/2019
Je suis indigné qu’un homme qui avait le sens commun ait passé les cinq dernières heures de sa vie avec un prêtre . Deux minutes suffisaient
... Exactement .
« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand
21 septembre [1764] 1
Eh bien ! Oui, madame, il serait tout aussi bon, pour le moins, de n’être pas né. L’Évangile 2 ne l’a dit que de Judas, mais l’Ecclésiaste 3 l’a dit de tous les hommes . Et si Salomon a fait l’Ecclésiaste, vous êtes de l’avis du plus sage et du plus voluptueux de tous les rois. Remarquez seulement que Salomon ne parlait ainsi que quand il digérait mal. L’abbé de Chaulieu, qui valait bien Salomon, a dit :
Bonne ou mauvaise santé
Fait notre philosophie.4
Je suis donc volontiers de votre avis quand je souffre, et nous n’aurons plus de querelle sur cet article. Je croirai avec vous qu’il eût beaucoup mieux valu au prince Ivan de n’être pas né, que d’être empereur au berceau pour vivre vingt-quatre ans dans un cachot, et pour y mourir de huit coups de poignard.
Je serais homme à souhaiter de n’être pas né, si on m’accusait d’avoir fait le Dictionnaire philos[ophique] ; car, quoique cet ouvrage me paraisse aussi vrai que hardi, quoiqu’il respire la morale la plus pure, les hommes sont si sots, si méchants, les dévots sont si fanatiques, que je serais sûrement persécuté. Cet ouvrage, que je crois très utile, ne sera jamais de moi . Je n’en ai envoyé à personne ; j’ai même de la peine à en faire venir quelques exemplaires pour moi-même. Dès que j’en aurai, je vous en ferai parvenir . Mais par quelle voie ? je n’en sais rien. Tous les gros paquets sont saisis à la poste. Les ministres n’aiment pas qu’on envoie sous leur nom des choses dont on peut leur faire des reproches . Il faut attendre l’occasion de quelque voyageur 5.
Je suis indigné qu’un homme qui avait le sens commun ait passé les cinq dernières heures de sa vie avec un prêtre . Deux minutes suffisaient. S’il faut payer chez vous ce tribut à l’usage, on doit acquitter cette dette le plus vite qu’il est possible. Je vous prie de dire à M. le président Hénault combien je regrette son ami. Mais si nous avions eu le malheur de perdre M. Hénault, aurait-il fallu écrire à M. d’Argenson ?6 Je n’ai point écrit à son fils, parce que son fils ne m’écrirait pas sur la mort de son père. Savez-vous, madame, qu’il m’en coûte infiniment d’écrire ? Je vois à peine mon papier, et je suis très malade. Je vous écris parce que vous vous croyez très malheureuse, et que vous avez une âme forte à qui je dis quelquefois des vérités fortes, parce que vous m’avez dit quelquefois que mes lettres vous consolaient un moment ; parce que j’aime à vous parler des malheurs de la vie humaine, des préjugés qui l’empoisonnent, et des horreurs ridicules dont on accompagne la mort. Soyons philosophes au moins dans nos derniers jours ; ne les employons pas à nous sacrifier aux vanités du monde, à suivre des fantômes, à nous éviter nous-mêmes, à nous prodiguer au dehors, à nous repaître de vent. Vivez, philosophez avec vos amis ; qu’ils trompent le temps avec vous ; qu’ils égaient avec vous le chagrin secret de la vieillesse ; qu’ils vivent pour eux et pour vous.
Adieu, madame ; je vous aime de loin, et je vous aimerais encore plus de près. »
1 V* répond à une lettre du 10 septembre 1764, déjà citée à propos de la mort d'Argenson : lettre du 31 août 1764 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/10/23/la-premiere-lecon-que-je-crois-qu-il-faut-donner-aux-hommes-c-est-de-leur-i.html
2 Évangile selon Marc , XIV, 21 : https://www.aelf.org/bible/Mc/14
3 Ecclésiaste, IV, 3 :https://saintebible.com/ecclesiastes/3-4.htm
4 On a déjà vu dans la lettre du 12 avril 1756 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/06/21/quoique-j-y-aie-dit-tout-ce-que-je-pense-je-me-flatte-pourta.html
que ces vers sont de Chaulieu, et terminent la pièce intitulée Sur la première attaque de goutte que j'eus en 1695 . En supprimant l'article (La) en tête du vers de Chaulieu, V* passe du vers mêlé à une suite d'heptasyllabes .
5 Mme Du Deffand se serait plainte de n'en pas recevoir : « Je suis très fâchée contre vous, tout le monde me vient dire des traits et des articles d'un ouvrage qui fait grand bruit, et je n'apprends tout cela que par le public […] ; ne prenez pas la peine de vous excuser par de mauvaises raisons, elles augmenteraient mon mécontentement. »
6 « N'écrivez-vous donc point au président ? M. d'Argenson lui a laissé un manuscrit des lettres de Henri IV . Il a reçu des compliments de tout le monde . »
00:51 | Lien permanent | Commentaires (0)
07/11/2019
il veut que son drame soit aussi intéressant que politique. Ces deux avantages se trouvent rarement ensemble
... Serait-ce la raison de la disparition de L'Echo ? https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitain...
Je ne l'ai jamais acheté ni lu, de ce fait, pas d'émotion chez moi . Seul m'attriste un peu le chomage qui attend le personnel . Que faire ?
« A Bernard-louis Chauvelin
Ferney 21 septembre 1764
J’ai été si occupé de mon petit ex-jésuite, et ensuite si malingre, que je n’ai pas remercié Votre Excellence de l’extrême bonté qu’elle a eue de daigner s’intéresser pour un gentilhomme savoyard. Ce Savoyard, nommé M. de La Balme 1, fera tout ce qui lui plaira ; il suivra, s’il veut, les bons conseils de Votre Excellence. Je vous présente mes très humbles remerciements et les siens, et reviens à mon défroqué. Il veut absolument justifier la bonne opinion que vous avez eue de son entreprise ; il veut que son drame soit aussi intéressant que politique. Ces deux avantages se trouvent rarement ensemble, témoin les douze ou treize dernières pièces du grand Corneille, qui raisonne, qui disserte, et qui est bien loin de toucher. Notre petit drôle ajoute encore qu’il faut que le style soit de la plus grande pureté, sans rien perdre de la force qui doit l’animer ce qui est extrêmement difficile ; que toute tragédie doit être remplie d’action, mais que cette action doit toujours produire dans l’âme de grands mouvements, et servir à développer des sentiments qui aient toute leur étendue ; car c’est le sentiment qui doit régner, et sans lui une pièce n’est qu’une aventure froide, récitée en dialogues. Enfin il veut vous plaire, et il vous enverra sa pièce, que vous ne reconnaîtrez pas.
Malheureusement il n’y a point de rôle ni pour mademoiselle Clairon de Paris ni pour celle de Turin . Je me mets aux pieds de madame Chauvelin-Clairon, dont il faut adorer les talents et les grâces. Que l’une et l’autre Excellence conservent leurs bontés au vieux laboureur de Ferney, qui a quitté le cothurne pour le semoir, et qui fait des infidélités à Melpomène en faveur de Cérès, mais qui ne vous en fera jamais. »
00:10 | Lien permanent | Commentaires (0)