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13/05/2019

Candide et Martin avaient bien raison de ne pas se soucier d'aller à Paris

... Et les Gilets jaunes feraient bien de les imiter .

 

 

« A Gabriel Cramer

à Genève

[vers le 15 avril 1764]

Caro cela est désespérant, M. Damilaville jure toujours que vous vous seriez défait de tous vos exemplaires, si vous n'aviez pas pris la malheureuse précaution d'un acquit des bureaux . Il est bien certain qu'on a voulu écraser la littérature quand on l'a mise entre les mains d'un lieutenant criminel de police . Vadé n'entrera point à moins que vous n'ayez pris des mesures avec M. de Sartines ou plutôt avec Marin, ou que vous puissiez vous passer de l'un et de l'autre .

Je tremble pour l'Encyclopédie, soyez sûr qu'on l’arrêtera dès qu'elle sera imprimée . Les belles lettres sont au tombeau, les Français ne seront plus que des Welches . Ils auront la Duchap, l’opéra-comique, et des arrêts du parlement . C'est assez pour eux . Candide et Martin avaient bien raison de ne pas se soucier d'aller à Paris 1.

Ne vous pressez point pour le complément de M. Dupuits . Il faudra une somme de 12000 livres pour Pierre Corneille le père, que M. de Beaumont pourra envoyer à M. de Laleu, notaire à Paris . Le petit reste à votre commodité pour nos enfants .

Je vous embrasse et je gémis avec vous . »

1 Ils ne se souciaient pas d'aller à Paris mais y allèrent quand même ; on a ici l'expression des sentiments de V* à l'égard de cette ville et de ses habitants .

12/05/2019

je mépriserai toujours les fanatiques, en quelque genre que ce puisse être

... Persiste et signe .

Fanatiques (Les) - La folie de croire

 

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

14 avril [1764]

Mon cher philosophe, auriez-vous jamais lu un chant de la Pucelle , dans lequel tout le monde est devenu fou, et où chacun donne et reçoit sur les oreilles à tort et à travers 1? Voilà précisément le cas de vos chers compatriotes les Français. Parlements, évêques, gens de lettres, financiers, anti-financiers, tous donnent et reçoivent des soufflets à tour de bras ; et vous avez bien raison de rire ; mais vous ne rirez pas longtemps, et vous verrez les fanatiques, maîtres du champ de bataille. L’aventure de ce cuistre de Crevier 2 fait déjà voir qu’il n’est pas permis de dire d’un janséniste qu’il est un plat auteur. Vous serez les esclaves de l’université avant qu’il soit deux ans. Les jésuites étaient nécessaires, ils faisaient diversion ; on se moquait d’eux, et on va être écrasé par des pédants qui n’inspireront que l’indignation. Ce que vous écrit un certain goguenard couronné doit bien faire rougir votre nation belliqueuse 3.

Répandez ce bon mot tant que vous pourrez ; car il faut que vos gens sachent le cas qu’on fait d’eux en Europe. Pour moi, je gémis sérieusement sur la persécution que les philosophes et la philosophie vont infailliblement essuyer. N’avez-vous pas un souverain mépris pour votre France, quand vous lisez l’histoire grecque et romaine ? trouvez-vous un seul homme persécuté à Rome, depuis Romulus jusqu’à Constantin, pour sa manière de penser ? le sénat aurait-il jamais arrêté l’Encyclopédie ? y a-t-il jamais eu un fanatisme aussi stupide et aussi désespérant que celui de vos pédants ?

Vraiment oui, j’ai donné une chandelle au diable ; mais vous auriez pu vous apercevoir que cette chandelle devait lui brûler les griffes, et que je lui faisais sentir tout doucement qu’il ne fallait pas manquer à ses anciens amis 4.

A l’égard des hauts lieux dont vous me parlez, sachez que ceux qui habitent ces hauts lieux sont philosophes, sont tolérants, et détestent les intolérants, avec lesquels ils sont obligés de vivre.

Je ne sais si le Corneille entrera en France, et si on permettra au roi d’avoir ses exemplaires 5. Ce dont je suis bien sûr, c’est que tous ceux qui s’ennuient à Sertorius et à Sophonisbe, etc., trouveront fort mauvais que je m’y ennuie aussi ; mais je suis en possession depuis longtemps de dire hardiment ce que je pense, et je mépriserai toujours les fanatiques, en quelque genre que ce puisse être. Ce qui me déplaît dans presque tous les livres de votre nation, c’est que personne n’ose mettre son âme sur le papier ; c’est que les auteurs feignent de respecter ce qu’ils méprisent ; vos historiens surtout sont de plates gens ; il n’y en a pas un qui ait osé dire la vérité6. Adieu, mon cher philosophe ; si vous pouvez écraser l’infâme, écrasez-la, et aimez-moi ; car je vous aime de tout mon cœur. »

1 Actuel chant XVII .

3 D'Alembert écrit le 6 avril 1764 : « J'ai reçu une lettre charmante de votre ancien disciple [Frédéric II] . Il me mande que depuis qu'il a fait la paix, il n'est en guerre ni avec les cagots ni avec les jésuites, et qu'il laisse à une nation belliqueuse comme la française le soin de ferrailler envers et contre tous . » Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/07/26/temp-06a9e11a9784627005bc79ce12392d46.html

4 D'Alembert écrit dans la lettre citée : « Je vous écris qu'une personne [Mme du Deffand] qui se dit de vos amies, dénigre Macare ; le fruit de cet avertissement ... »

5 Lettre citée : « Nous attendons le Corneille . Il est entre les mains d'un cuistre nommé Martin, qui doit décider si le public pourra le lire . »

6 Ce dernier membre de phrase est un ajout de Renouard, LXII, 286 .

11/05/2019

je suis le plus trompé du monde, si nous n’allons pas tomber sous le joug d’un pédantisme despotique

... Qui peut aujourd'hui lire et comprendre la  prose des enseignants et des énarques qui nous gavent de termes ampoulés et d'acronymes qui pleuvent comme les mensonges du Donald de la Maison Blanche ?

Quand cesseront-ils de péter plus haut que leurs culs ?

Jamais, je crains bien . Alors avec Bob :[I] Wait in vain : https://www.youtube.com/watch?v=8WQVb_nuKvs

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J'en perds le Nord !

 

 

« A Jean-François Marmontel, de

l'Académie française

à Paris

12è avril 1764, aux Délices

près de Genève 1

On a fait bien de l’honneur, mon cher confrère, aux ouvrages de Simon Lefranc, en les faisant servir à envelopper du tabac. Je connais des citoyens de Montauban qui ont employé les vers et la prose de ce grand homme à un usage qui n’est pas celui du nez. Ce qu’il y a de bien bon, c’est que lorsque maître Simon nous fit l’honneur de demander une place à l’Académie, c’était dans le dessein d’y introduire après lui M. son frère Aaron. Tous deux prétendaient y faire une réforme, et s’ériger en dictateurs. Le ridicule nous a défaits de ces deux tyrans ; Dieu veuille que nous n’en ayons pas d’autres ! Il me semble que les lettres sont peu protégées et peu honorées dans le moment présent ; et je suis le plus trompé du monde, si nous n’allons pas tomber sous le joug d’un pédantisme despotique. Nous sommes délivrés des jésuites, qui n’avaient plus de crédit, et dont on se moquait. Mais croyez-vous que nous aurons beaucoup à nous louer des jansénistes ? Je plains surtout les pauvres philosophes ; je les vois éparpillés, isolés, et tremblants. Il n’y aura bientôt plus de consolation dans la vie que de dire au coin de feu une partie de ce qu’on pense. Que nous sommes petits et misérables, en comparaison des Grecs, des Romains, et des Anglais !

Je ne sais nulle nouvelle de Pierre Corneille ; les libraires de Genève se mêlent de tous les détails, et moi je n’ai eu d’autre emploi que celui de dire mon avis sur quelques pièces étincelantes des beautés les plus sublimes, défigurées par des défauts pardonnables à un homme qui n’avait point de modèle. J’ai dit très librement ce que je pensais, parce que je ne pouvais dire ce que je ne pensais pas.

Je vous ferai parvenir un exemplaire, dès qu’un petit ballot qui m’appartient sera arrivé à Paris. La nièce de Pierre va nous donner incessamment un ouvrage de sa façon ; c’est un petit enfant ; si c’est une fille, je doute fort qu’elle ressemble à Émilie et à Cornélie ; si c’est un garçon, je serais fort attrapé de le voir ressembler à Cinna , la mère n’a rien du tout des anciens Romains ; elle n’a jamais lu les pièces de son oncle ; mais on peut être aimable sans être une héroïne de tragédie.

Adieu, mon cher confrère ; le sort des lettres en France me fait pitié. Conservez-moi votre amitié, elle me console.

V.

N. B. – M. d'Alembert m'avait parlé d'un envoyé de Dannemark, […] toutes les nouvelles que j'ai eues 2 du Nord, je me suis voué [...] entièrement à l'agriculture et à la retraite 3. »

1 L'édition de Kehl suite à la copie Beaumarchais omet le nota bene .

2 Écrit eu dans l'original, suivant un usage encore fréquent à l'époque, qui consiste à laisser invariable la participe passé conjugué avec avoir, lorsque ce participe n'est pas à la fin du groupe de mots .

3 Quelques mots ont été arrachés chaque fois avec le cachet de cire .

10/05/2019

Nous avons plus besoin de charrues que de montres, et c'est ici le cas où le nécessaire doit l'emporter sur le superflu

... Et il serait vraiment plus juste que l'argent que nous dédions bêtement à l'achat de montres et gadgets "connectés" ( faut-il que les humains soient devenus des assistés infantiles pour y avoir recours dans de telles proportions ! ) soit utilisé pour payer un juste prix à ceux qui nous nourrissent .

 

 

« A Jean-François Dufour de Villeneuve 1

A Ferney 10 avril 1764 2

Monsieur,

Il y a longtemps qu'on m'avait remis ce mémoire pour vous être présenté dans un voyage que je devais faire à Dijon . Les maladies dont je suis accablé ne m'ayant pas permis de vous faire ma cour, je remplis au moins les vœux de notre petite province en vous adressant ses supplications ; il n'est que trop vrai que l'abus dont on se plaint est très préjudiciable, et que tous nos cultivateurs seront bientôt des horlogers employés par Genève . Nous avons plus besoin de charrues que de montres, et c'est ici le cas où le nécessaire doit l'emporter sur le superflu . Pour moi, monsieur je me borne uniquement à espérer votre protection pour notre pauvre petit pays . Je ne doute pas que si vous voulez bien représenter au Conseil l'état où nous sommes vous ne fassiez rendre un arrêt qui défende aux paysans de quitter la culture des terres pour servir les horlogers de Genève . Nous attendons tout de votre sagesse et de votre bienveillance .

J'ai l'honneur d'être avec beaucoup de respect

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

2 L'édition Vayssière donne pour destinataire Antoine-Jean Amelot de Chaillou ; mais celui-ci ne devait remplacer Dufour de Villeneuve comme intendant de Bourgogne que quelques mois plus tard . Le manuscrit porte les mentions : « Gex . Lettre de M. de Voltaire et requête des états des pays de Gex pour faire défense aux habitants du pays de quitter la culture des terres  », et « à envoyer à monsieur le contrôleur général ».

09/05/2019

Maman m’a proposé de mettre le feu au château et de tout abandonner. Ce serait en effet un parti fort agréable à prendre, surtout après m’être ruiné à embellir cette terre ; mais je crois qu’un bel arrêt du Conseil vaudrait bien mieux

... Mme Denis, gilet jaune ou même Black Bloc avant l'heure ? Ouf ! elle a un alibi pour le 15 avril .

Heureusement pour nous la raison voltairienne l'a emporté .

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

10è avril 1764 1

Mes divins anges, voilà le tripot fermé : il ne vous revient plus qu’un quatrième acte des roués, que je vous enverrai quand il vous plaira ; et ce sera à vous à me dire comment j’en dois user avec les ambassadeurs de France à Turin . C’est une affaire d’État dans laquelle je ne puis me conduire que par vos instructions et par vos ordres. Mais une affaire d’État plus considérable, que nous mettons plus que jamais, maman et moi, à l’ombre de vos ailes, c’est cette fatale dîme pour laquelle on recommence vivement les poursuites. Nous allons être à la merci d’un prêtre ivrogne, notre terre va être dégradée, tous les agréments dont nous jouissons vont être perdus, si M. le duc de Praslin n’a pas pitié de nous. Cette affaire est enfin portée sur le rôle, et elle est la première pour la rentrée du  parlement : on dépouillera le vieil homme 2 à la Quasimodo. Maman m’a proposé de mettre le feu au château et de tout abandonner. Ce serait en effet un parti fort agréable à prendre, surtout après m’être ruiné à embellir cette terre ; mais je crois qu’un bel arrêt du Conseil vaudrait bien mieux, et je l’espérerai jusqu’au dernier moment. Nous vous demandons en grâce de vouloir bien nous dire sur quoi nous pouvons compter, et ce que nous devons faire.

Je n’ai point reçu de nouvelles de M. le maréchal de Richelieu touchant son bellâtre de Bellecour 3 ; mais je vous avoue que j’ai toujours du faible pour le Droit du Seigneur, et que je serais curieux d’apprendre qu’il aura été joué, à la rentrée, par Grandval. Est-il possible que vous n’ayez que Lekain pour le tragique, et qu’il soit si difficile de trouver des acteurs ? Cela décourage des jeunes gens comme moi, et je crains bien d’être obligé de renoncer au théâtre à la fleur de mon âge.

 Je suis bien touché et bien reconnaissant des cinq ou six lignes encourageantes que vous aviez fournies à M. de Chimène, pour son beau discours de la clôture ; si vous le jugez à propos , mes anges, vous lui ferez tenir la réponse que je fais à sa lettre 4 ; et à la manière discrète dont il en a usé .

Si vous le jugez à propos aussi, vous brûlerez, ou vous communiquerez à l’abbé Arnaud, le petit mémoire ci-joint. J’ai cru que ces discussions littéraires pourraient quelquefois piquer la curiosité  du public, que le simple énoncé des ouvrages nouveaux n’excite peut-être pas assez. Si l’on ne peut faire nul usage de ces mémoires, il n’y aura de mon côté qu’un peu de temps perdu, et beaucoup de bonne volonté inutile. Il est difficile d’ailleurs de rencontrer de si loin le goût de ceux pour qui l’on travaille.

Respect et tendresse.

V. »

1 La copie Beaumarqhais-Kehl supprime le 3è paragraphe, suivie par les éditions .

3 Bellecour que le public sifflait , voulait jouer le rôle d'Olban dans le Droit du Seigneur .

4 Lettre perdue .

08/05/2019

pour perfectionner votre troupe, vous pourriez prendre, au lieu des chapons d’Italie, que vous n’aimez point, quelques-uns de nos jésuites réformés ; ils passaient pour être les meilleurs comédiens du monde 

... C'est un conseil d'ami au pape François, ex-jésuite (si tant est qu'on puisse sortir de cette caste, jésuite un jour, jésuite toujours) .

 

 

« A Frédéric II, margrave de Hesse-Cassel

A Ferney , le 7 avril 1764

Monseigneur,

Si je suivais les mouvements de mon cœur, j’importunerais plus souvent de mes lettres Votre Altesse Sérénissime ; mais que peut un pauvre solitaire, malade, vieux et mourant, inutile au monde et à lui-même ? Votre Altesse Sérénissime me parle de tragédies ; donnez-moi de la jeunesse et de la santé, et je vous promets alors deux tragédies par an ; je viendrai moi-même les jouer à Cassel, car j’étais autrefois un assez bon acteur. Rajeunissez aussi mademoiselle Gaussin, qui n’a rien à faire, et qui sera fort aise de recevoir de vous cette petite faveur. Nous nous mettrons tous les deux à la tête de votre troupe, et nous tâcherons de vous amuser ; mais j’ai bien peur d’aller bientôt faire des tragédies dans l’autre monde ; pour peu que Belzébuth aime le théâtre, je serai son homme. Les dévots disent en effet que le théâtre est une œuvre du démon : si cela est, le démon est fort aimable, car de tous les plaisirs de l’âme, je tiens que le premier est une tragédie bien jouée.

J’envie le sort d’un Genevois 1 qui va faire sa cour à Votre Altesse Sérénissime. Il est bien heureux, mais il est digne de l’être ; c’est un homme plein d’esprit et de sagesse. La liberté genevoise est une belle chose, mais l’honneur de vous approcher vaut encore mieux.

Je songe, monseigneur, que, pour perfectionner votre troupe, vous pourriez prendre, au lieu des chapons d’Italie, que vous n’aimez point, quelques-uns de nos jésuites réformés ; ils passaient pour être les meilleurs comédiens du monde ; je crois qu’on les aurait actuellement à fort bon marché.

Pardonnez à un vieillard presque aveugle de ne vous pas écrire de sa main.

Je suis, etc.

Voltaire. »

Il est nécessaire, monsieur, que je reçoive incessamment les intentions précises de vos saints et imbéciles martyrs

... Saints et martyrs , imbéciles sans aucun doute

http://www.bouletcorp.com/2014/01/13/la-palme-du-martyr/

Image associée

La vie des saints : catalogue qui fait passer le marquis de Sade et Gilles de Retz pour des enfants de choeur ; c'est instructif la religion catholique pour qui veut se faire bourreau .

 

 

« A Louis Necker, Négociant

à Marseille

6è avril 1764

Il est nécessaire, monsieur, que je reçoive incessamment les intentions précises de vos saints et imbéciles martyrs 1. S'ils peuvent venir à la Cayenne avec chacun environ mille francs en effets convenables à ce pays-là, je vous réponds qu'ils seront très bien reçus . Ceux qui préfèrent une chaine de galériens à un climat qui est sous la ligne, sont bien les maîtres de rester aux galères, où ils resteront certainement jusqu'à la fin de leur vie, mais ceux qui seront assez sages pour s'embarquer trouveront le plus beau climat de la nature, où l'on peut cultiver avec le plus grand succès, le coton, la soie, le sucre, le cacao et l'indigo, et faire en peu de temps une fortune considérable . Si quelques familles protestantes veulent se joindre aux sages galériens, elles feront très bien de quitter un pays où elles seront persécutées, pour un pays où elles jouiront d'une liberté entière, et où elles gagneront beaucoup d'argent, ce qui après la liberté et les psaumes de Marot est une fort bonne chose . Je vous prie de m'instruire le plus tôt que vous pourrez, de tout ce qu'il faudra représenter au ministre . Il n'y a pas un moment à perdre si on veut que la chose réussisse . Je vous prie de faire mes compliments à M. et Mme Mallet si vous les voyez, et d'être bien persuadé de tous les sentiments que j'ai pour vous .

V. »