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05/06/2019

ils décideront si ce mémoire doit être communiqué aux libraires de Paris ou non

... Ce mémoire étant le discours d'Emmanuel Macron remettant la légion d'honneur aux footeux bleus , il ne sera pas publié dans la Pleiade , j'en suis certain . Quoique ...

https://www.20minutes.fr/sport/2533079-20190604-video-ca-veut-dire-quoi-sais-pogba-rami-marrent-lors-remise-legion-honneur

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

Aux Délices 6è mai 1764

J’envoie à mes divins anges, comme je l’ai promis, les corrections qui me paraissent indispensables pour les Roués. Il y avait au deuxième acte une contradiction manifeste. Octave disait dans le premier vers de la première scène qu’il voulait marcher soudain contre Pompée, et à la fin de la même scène Antoine disait : Partons demain pour Rome.

D’ailleurs, la nouvelle leçon me paraît avoir plus de précision et de force.

Je soumets aussi à mes anges la copie d’un petit mémoire que j’envoie à M. Damilaville ; ils décideront si ce mémoire doit être communiqué aux libraires de Paris ou non.

Je prends aussi la liberté de mettre dans ce paquet une lettre pour M. Afforti. Ce n’est pas que je connaisse M. Afforti ; je ne sais qui il est ; mais on m’a dit qu’il est chargé par M. le duc de Praslin de rédiger le rapport de l’affaire des dîmes. Mes anges voudront-ils bien avoir la bonté de lui faire passer cette lettre de Mme Denis ?1 C’est à elle d’écrire, puisque les dîmes lui appartiennent et que je lui ai donné la terre de Ferney, et que c’est à elle à captiver la bienveillance dudit M. Afforti . Je vais écrire à M. le maréchal de Richelieu, à Bordeaux, au sujet de l’inimitable acteur Bellecour 2. Je me flatte qu’étant loin du tripot, il sera moins acharné contre le public et contre moi. J’enverrai ensuite au tripot une belle déclaration de ma façon, dans laquelle j’insisterai sur le droit de Grandval, et j’implorerai le bras séculier de M. le duc de Duras . Si mes anges ont quelque autre chose à me commander, je suis à leurs ordres, et je me mets à l’ombre de leurs ailes avec respect et tendresse. »

1 Lettre inconnue .

04/06/2019

Je sais à quel excès pourrait se porter une cabale dangereuse de fanatiques qui n’ont que trop de crédit

... Oui , méfions-nous, car même un crédit légitime issu des urnes n'est pas une garantie de qualité, comme nous l'a montré récemment le parti national-socialiste (nazi) et son chef Adolf de triste mémoire . Extrêmes, qu'ils soient de droite ou de gauche, religieux ou agnostiques sont des plaies pour la santé du monde , espérons que leurs divisions perdurent et les rendent inefficaces .

Pour info :

http://www.histoiredelafolie.fr/psychiatrie-neurologie/fanatisme-article-du-dictionnaire-philosophique-par-voltaire-1838

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Comprenez-vous ?

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

Aux Délices 5è mai 1764 1

Je reçois, mon cher frère, votre lettre du 28 d’avril . J'espère que frère Cramer vous fera tenir bientôt les 24 autres exemplaires qu'il m'a promis de vous envoyer . Il m’assure qu’il a ôté mon nom qu’il avait mis malheureusement à la tête des Contes de Guillaume Vadé, et qu’il n’en paraîtra pas un seul exemplaire avec ce malheureux titre . Je vous demande en grâce de me renvoyer la lettre que je vous écrivis à ce sujet (c'est celle du 18è avril)2 . Ceux à qui vous l'avez montrée l'ont empoisonnée . On lui a écrit que je m'étais plaint à vous de la manière la plus dure et la plus humiliante pour lui . Vous savez qu'il n'en est rien ; rendez-moi , je vous prie, le service de lui mander combien vous êtes indigné contre ceux qui troublent la société par ces infâmes calomnies . Je ne vous ai certainement jamais parlé de lui qu'avec estime et amitié, c'est un de nos frères ; rendez-moi justice auprès de lui, je vous le demande instamment . Cette aventure me fait une peine extrême . Renvoyez-moi ma lettre, et écrivez-lui-en une qui mette du baume sur sa plaie . Au reste, je ne prends nul intérêt à Guillaume Vadé, ni à son recueil, ni aux autres pièces qu’on a pu y insérer ; et pour peu que l’on trouve dans ce recueil des choses trop hardies, qui me seraient sans doute imputées, je vous demande en grâce de dire à M. de Sartine que non seulement je n’ai nulle part à ces pièces, mais que j’en demande moi-même la suppression, supposé qu’on me les attribue. Je sais à quel excès pourrait se porter une cabale dangereuse de fanatiques qui n’ont que trop de crédit. J’avais, dans Mme de Pompadour, une protectrice assurée ; je ne l’ai plus. Je suis dans ma 71è année, et je veux finir mes jours en paix . Je suis une victime échappée au couteau des prêtres 3; il faut que je paisse en repos dans les pâturages où je me suis retiré. Que nos lettres, mon cher frère, ne soient que pour nous et pour les adeptes . Je vous embrasse tendrement, écr l'inf tant que vous pourrez . »



3 Amusante exagération, bien dans le ton des lettres à Damilaville .

03/06/2019

rien n’est plus triste que de donner des sujets de plainte à ceux à qui on a rendu service

... Subtile et adorable affirmation de Voltaire .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

5è mai 1764 aux Délices

Mes divins anges verront par la lettre ci-jointe dans quel embarras je me trouve . Je me flatte que la bonté de monsieur d'ArgentaI m'en tirera , et qu'il m'épargnera une violente tracasserie que j'essuie pour des contes dont je ne me soucie guère . J'avais très grand sujet de me plaindre que mon nom se trouvât à la tête des fadaises de Guillaume Vadé, d’autant plus que parmi ces fadaises il y a des choses qu'on trouvera trop hardies, et je consens de tout mon cœur qu'on les supprime entièrement ; mais je ne me suis point servi des paroles choquantes rapportées par M. Crommelin .

D'ailleurs , Cramer m'a juré qu'il avait supprimé toutes les feuilles du titre dont j'avais lieu de me plaindre . Je vous demande en grâce de m'écrire [un mot]1 par lequel vous me renvoyez la lettre que je vous écrivis au mois d'avril pour cette petite affaire 2; j'en ai gardé copie, je la montrerai au plaignant, et tout sera apaisé . Je vous aurai la plus grande obligation du monde, car rien n’est plus triste que de donner des sujets de plainte à ceux à qui on a rendu service .

Je vous supplie de ne point donner encore à Lekain la nouvelle copie des Roués ; vous recevrez par la première poste des changements nouveaux, qui m'ont paru d'une nécessité absolue . Je vous demanderais pardon de toutes les peines que je vous donne, s'il ne s'agissait pas d'une conspiration dont vous êtes le premier mobile . Plus je m'efforce de rendre la pièce tolérable, et plus j'ai droit à votre indulgence . »

1 Le manuscrit porte une tache d'encre .

02/06/2019

nos coutumes ne prévoient guère, et je ne sais s'il y a quelque chose dans le monde de plus imparfait que nos lois

... Que tous ceux qui tiennent la coutume pour règle juste et absolue marchent de concert avec ceux qui trouvent que nos lois sont toutes magnifiques et applicables absolument . Législateurs et traditionalistes ont parfois/souvent/toujours un esprit bancal , les uns tenant mordicus au passé , les autres  tenant le mors aux dents à ce qu'ils croient bien pour l'avenir , jusqu'à ce que la réalité les mette en face de leurs "coïonneries" . Et savez-vous bien ce qu'il advient ? ils persistent toujours/souvent/parfois .

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Big brother is watching you !

 

 

« A Claude-Philippe Fyot de La Marche

Aux Délices, 4 mai 1764

Mon illustre magistrat, digne d'un meilleur siècle, vous êtes digne aussi d'avoir des amis moins paresseux que moi, ou plutôt des amis moins privés de la douceur de la société . Il y a deux mois que je me trouve absolument incapable d'écrire et de me remuer . J’ai été obligé de me transporter aux Délices auprès de M. Tronchin, quoique je sache très bien que les voyages au temple d'Épidaure ne rendent pas la santé . Je ne parle à mon médecin que par condescendance pour ma famille . Il faudrait que je fusse fou pour imaginer qu'un homme peut guérir la vieillesse et la faiblesse d'un autre homme, et encore plus fou de ne pas me soumettre de bonne grâce à la destinée . Ma carrière finit, la vôtre sera plus longue, parce que vous êtes né avec de meilleures organes comme avec un meilleur esprit . Vous êtes un vigoureux Bourguignon, et moi un faible Parisien .

Je vous loue aussi de faire des chansons ; il est vrai qu'elles ne sont ni bachiques, ni grivoises ; mais elles sont pleines d'agrément, et je crois que Cicéron en aurait fait de pareilles en mariant son neveu, car quoi qu’en dise Juvénal 1, Cicéron votre devancier faisait fort bien les vers, et il était réellement le meilleur poète de son temps après Lucrèce ; c'est de tous les poètes romains celui que j'aime le mieux avec ses défauts .

S'il y avait quelqu'un parmi nous que j'osasse comparer, quoique de très loin, à ce grand homme, ce serait le chancelier de L'Hospital . On vient d'imprimer sa vie 2; je ne sais si en on fera autant pour notre chancelier d'aujourd'hui !3 Nous sommes bien médiocres en tout genre . Ne rougissez-vous pas quelquefois de la décadence où vous voyez notre nation ? Nous avons eu un bon moment sous Louis XIV ; mais nous n'avons aujourd'hui que l’opéra-comique et Mlle Duchapt .

On dit que M. d'Etiole le Normand fait un beau procès à la mémoire de madame sa femme 4, et prétend hériter d'elle en vertu d'une donation réciproque de tous leurs biens stipulée dans leur contrat de mariage . La plate éloquence de nos avocats aura là un beau champ de bataille ; on verra si une séparation l'emporte sur une donation ; c’est un cas que la coutume de Paris n'a point prévu, car nos coutumes ne prévoient guère, et je ne sais s'il y a quelque chose dans le monde de plus imparfait que nos lois .

Au reste savez-vous que Mme de Pompadour est morte en philosophe 5, sans aucun préjugé, sans aucun trouble, pendant que tant de vieux barbons meurent comme des sots .

Adieu, mon respectable magistrat, conservez-moi un peu d'amitié pour le peu de temps que j'ai à végéter dans ma petite retraite . Que ne puis-je être dans la vôtre ! Que ne puis-je vous entendre, raisonner avec vous, et vous renouveler mon tendre dévouement .

V. »

1 Juvénal, Satires, X, 114-124 . ce jugement de V* est assez étonnant même si l'on présume qu'il ait fait de Carulle un poète de la génération postérieure à celle de Cicéron ; voir pourtant la préface de Rome sauvée où V* vante l' « éloquence » de Cicéron .

3 V* pense-t-il à Lamoignon ou à Maupéou ? Voir lettre du 20 octobre 1763 à Manoël de Végobre : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/10/18/je-ne-ralentirai-pas-mes-soins-et-mes-demarches-je-continuer-6097949.html

4 Mme de Pompadour .

5 Elle mourut en effet avec courage et humour, mais non en « philosophe » si l'on entendait par là qu'elle ne mourut pas en chrétienne .

01/06/2019

avouons franchement que nous sommes des demi-barbares

... Est-ce un demi-mal ? Limitons-nous ainsi les dégâts ? Nous sommes sur le fil du rasoir avant de nous retrouver barbares tout de bon (ou plutôt tout de mal ) .

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On en connait pourtant le vaccin .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

4è mai 1764 1

Mon cher frère, abuserai-je encore de vos bontés jusqu’à vous prier de vouloir bien faire donner à Briasson le papier ci-joint ?2 S’il n’est pas du nombre des libraires qui ont le privilège de Corneille, il les connaît du moins, et il peut leur faire parvenir cette déclaration de ma part, en cas qu’elle soit approuvée par vous et par mes anges. Elle peut toujours servir à différer l’exécution de l’entreprise très hasardée des libraires 3; c’est servir, autant que je le peux, la famille Corneille. L’auteur de Cinna m’est cher, malgré Théodore, Pertharite, Agésilas et Suréna, comme j’aime les belles-lettres, malgré l’horrible abus qu’on en fait.

La permission qu’on a donnée à Fréron de les déshonorer deux fois par mois, la secrète envie de gens en place qui prétendaient à l’éloquence, ont été des coups mortels ; et la littérature est devenue un champ de bataille, dans lequel le pédant en robe noire a écrasé le philosophe, et où l’araignée de l’Année littéraire a sucé son sang. Le pis de tout cela, c’est la dispersion des fidèles : c’est là le grand objet de vos gémissements et des miens. S’ils avaient pu se rassembler, c’eût été la plus belle époque de l’histoire du genre humain. Les stoïciens, les académiciens, les épicuriens, formaient des sociétés considérables. Le sénat de Rome, partagé entre ces trois sectes, n’en était pas moins le maître de la terre connue, et on ne peut rassembler six philosophes dans le misérable pays des Welches . En ce cas, renonçons de bonne grâce à la petite supériorité que nous prétendons dans la littérature, et avouons franchement que nous sommes des demi-barbares.

Orate fratres, et écr. l’inf . »

1 L'édition de Kehl suite à la copie contemporaine Darmstadt B mêle des versions abrégées de cette lettre et de celle du 5 mai 1764 en une seule lettre datée du 5 mai 1764 ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/07/correspondance-annee-1764-partie-15.html

2 Il n'est pas connu .

3 Impression séparée des Commentaires .

31/05/2019

vous savez que les voix de ces braillards des déserts ne sont guère entendues dans les villes

...

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

3è mai 1764 aux Délices 1

Mes anges, les anges doivent avoir reçu les Roués, cartonnés en cent endroits. Je ne sais pas quel acteur jouera le rôle d’Octave, mais il est impossible à l’auteur de ne pas faire d’Octave un jeune homme ; il n’avait que vingt et un ans au temps des proscriptions ; on le donne dans toute la pièce comme un homme qui lutte contre les passions de la jeunesse, comme un jeune débauché qui s’est formé sous Antoine, à la licence, au crime, et à la politique.

Je me donne mille mouvements pour empêcher qu’on ne vende l’édition de Corneille à d’autres qu’aux souscripteurs, et pour empêcher les libraires d’imprimer les commentaires à part ; mais que puis-je du fond de mes vallées au pied du mont Jura ? Je ressemble à Saint Jean comme deux gouttes d’eau ; il s’appelait la voix qui crie dans le désert 2, et vous savez que les voix de ces braillards des déserts ne sont guère entendues dans les villes.

Madame ange prend-elle toujours des eaux ? M. ange va-t-il toujours à la comédie ? s’amuse-t-il ? lui donne-t-on de belles pièces nouvelles ? J’ignore tout. Je n’ai pas pu avoir les quatre vers qui sont au bas du portrait du duc de Sully, donné par madame de Pompadour à M. le contrôleur général 3 . Il était fort aisé de faire quatre jolis vers sur cette galanterie.

Nous avons un billet de douze mille francs, payable au mois de septembre, pour en faire un emploi en faveur de M. et de Mme Corneille, réversible à leur fille. Je prie M. de Laleu de chercher un emploi sûr . J’ai, Dieu merci, rempli tous les devoirs que je me suis imposés. Je n’ai plus qu’à traîner doucement les restes d’une vieillesse languissante, et je voue ce petit reste à mes anges, à qui je souhaite santé, prospérité, amusement, et gaieté.

No[ta] – A la scène 3 du 4è acte entre Pompée et Fulvie mettre :

AUFIDE

La parole a couru, c'est Pompée et Pharsale.

POMPÉE

Elle coûtera cher, elle sera fatale.

Mais que devient Julie et quel est votre sort ?

FULVIE

Laissez-moi mes destins, allez porter la mort .

Il me suffit .

POMPÉE

Je crains pour vous et pour Julie,

Antoine vengera le frère d'Octavie .

FULVIE

Qui ? Lui – qui ? Ce mortel sans pudeur et sans foi ? Etc.4

Je demande pardon à mes anges mais ils sentent bien que ces quatre vers sont nécessaires , et qu'il fallait absolument que Pompée dit un mot de Julie, en allant s’exposer à une mort qui lui paraît certaine . Ce mot de plus augmente l'intérêt ; le dialogue en est plus vif et plus fort entre Pompée et Fulvie . »

1 Le nota supprimé sur la copie Beaumarchais manque dans les éditions .

3 Beuchot les donne :

De l’habile et sage Sully

Il ne nous reste que l’image :

Aujourd’hui ce grand personnage

Va revivre dans Laverdy.

4 Il ne reste que peu de chose de ce dialogue, d'ailleurs médiocre , dans la scène 3 de l'acte IV d'Octave .

30/05/2019

ce remède n’est pas fait pour la populace, qui a un trop mauvais régime , mais il réussit beaucoup chez les gens qui savent un peu se gouverner eux-mêmes

... Le "remède" ? le contrôle fiscal qui, heureusement , ne s'exerce pas seulement envers le vulgum pecus mais s'intéresse aussi à ceux qui sont sensés * nous gouverner et qui ne sont pas irréprochables . Gros avantage des susdits : ils ont largement les moyens de payer les redressements .

https://www.20minutes.fr/politique/2529143-20190529-21-mi...

* Mais pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes."

Il est temps de déclarer vos impôts.

Des chiffres et des lettres

 

 

« A François Achard Joumard Tison, marquis d'Argence

au château de Dirac

près d’Angoulême

Mon cher frère, j’ai été très édifié des Réflexions philosophiques 1; on ne peut mieux s’y prendre pour préparer les esprits. Le livre contre lequel ces réflexions sont écrites est bafoué à Paris du petit nombre de lecteurs qui ont pu en parcourir quelques pages, et est ignoré de tout le reste.

Je me flatte que la santé de vos amis est devenue meilleure, et que les trois cents pilules 2 de Tronchin font un merveilleux effet ; c’est un remède souverain contre ces sortes de maladies. Vous devenez un très grand médecin ; il est vrai que ce remède n’est pas fait pour la populace, qui a un trop mauvais régime , mais il réussit beaucoup chez les gens qui savent un peu se gouverner eux-mêmes.

Je vous demande pardon de ne vous avoir pas accusé la réception de la dinde ; elle est venue un peu tard, et on n’a point entendu parler des perdrix . Il y a trop loin d’ici à Angoulême ; j’en suis bien fâché, car je voudrais bien vous embrasser avant de mourir. 

3è mai 1764 . »



1 Ouvrage non identifié, pas plus que le « livre » dont il est question ensuite .

2 Apparemment 300 exemplaires du Testament du curé Meslier .