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09/07/2018

les justes mesures qu'il a prises, ne vous laisseront pas d'ailleurs manquer de bons matériaux

... J'ose l'espérer, chers députés réunis en congrès à Versailles, ce qui vous a permis, entre autres,  de rabrouer le président . [A noter l'insignifiant boycott des Insoumis de Mélenchon, aussi important qu'une chiure de mouche sur un tas de fumier .]

 https://www.lci.fr/politique/en-direct-suivez-le-discours...

 

 

« A monsieur l'abbé François Arnaud

de l'Académie des inscriptions

et

belles-lettres etc. 1

rue Neuve-Saint-Roch

à Paris

Au château de Ferney

par Genève 26è juillet 1763

Monsieur,

Personne ne s’intéresse plus que moi à votre journal 2, et j’ose dire à votre personne. Je sais que vous aimez les lettres autant que vous leur faites honneur. Une aussi grande entreprise que la vôtre demandait la protection d’un homme comme M. le duc de Praslin , vous rendrez un véritable service à la littérature, tandis que d’autres ne cherchent qu’à l’avilir, et à la rendre aussi ridicule qu’ils le sont eux-mêmes. Permettez que je ne vous sépare point de M. Suart, et que je vous présente tous deux les sentiments d'estime et de reconnaissance que je vous dois .

J'ai épuisé toute la Suisse pour vous faire parvenir par M. le duc de Praslin tout ce que je connaissais de ce pays-là . Je continuerai tant que ma pauvre santé me le permettra ; les justes mesures qu'il a prises, ne vous laisseront pas d'ailleurs manquer de bons matériaux . Je vous prie de me mettre au nombre de vos souscripteurs .

J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire gentilhomme ordinaire du roi. »

cela ne vaudra-t-il pas à mes anges quelques fromages de parmesan ?

... Ces "anges" qui rêvent d'une culture légale de cannabis thérapeutique en France seront-ils récompensés par leur poids en fromage ?

 https://www.20minutes.fr/sante/2304095-20180708-elus-mede...

 

Idéal pour le pesto qui fait rire

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

26è juillet [1763] 1

Mes anges sauront qu’indépendamment des vers raboteux dont la tragédie des coupe-jarrets 2 fourmille, il y en a aussi d’assez incorrects qui ont échappé à la rapidité du mauvais style, comme par exemple au troisième acte, à la première scène, il y a : « Ces fers qui ont approché du grand Pompée 3, » et autres sottises pareilles qu’on corrigera à la main avec les autres, quand mes divins anges me renverront mon horreur.

J'ai reçu enfin le prospectus de messiers de La Gazette littéraire . Je souhaite qu'on y répande un peu de sel, afin de faire tomber le gros poivre de l'ami Fréron ; mais il sera bien difficile qu'un ouvrage sérieux dont le ministère répond soit si salé .

Je supplie mes anges de vouloir bien permettre que j’adresse ce paquet sous leurs ailes à frère Damilaville. Je leur demande bien pardon d’une lettre si courte ; mais je n’ai pas autant de loisir qu’on croirait.

N'ai-je pas un compliment à faire à monsieur d'Argental sur le traité 4 qui assure Plaisance au duc de Parme ? et cela ne vaudra-t-il pas à mes anges quelques fromages de parmesan ? »

1 L'édition de Kehl suite à la copie Beaumarchais joint les 2è et 4è paragraphes de cette lettre à la fin de la lettre du 27 juillet 1763 ; l'édition Cayrol donne seulement le 1er et le 3è § .

2 Octave ; voir aussi la lettre du 27 juillet 1763 .

3 Ce fragment de vers a disparu d'Octave, III, 1 .

4 Par le traité d'Aix-la-Chapelle, 1748, don Philippe a obtenu Parme et Plaisance ; les conventions signées à Paris le 10 juin 1763 lui restituent les revenus de Plaisance . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_d%27Aix-la-Chap...)

08/07/2018

Il y a longtemps que je n'ai eu de nouvelles de mon frère

... et encore davantage des nouvelles de Mam'zelle Wagnière . Où êtes-vous, que faites-vous fidèle amie de Voltaire ? Je suis triste et MonsieurdeVoltaire ne peut finir ainsi .

 Résultat de recherche d'images pour "souci fleur"

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

26è juillet 1763

Il y a longtemps que je n'ai eu de nouvelles de mon frère . Pour Thieriot, je ne sais ce qu'il est devenu . Tâchez mon cher frère, de faire parvenir ce paquet au fidèle Helvétius 1. Ne pourrait-on pas trouver quelque Merlin, ou quelque bon diable dans ce goût, qui gagnerait quelque argent à distribuer le pain aux fidèles ? Et comme il faut que les bonnes œuvres soient ignorées, on pourrait lui envoyer les paquets, sans qu'il sût quelle main charitable les lui donne . J'avais fait prier Merlin de m'envoyer des livres dont j'avais besoin, et il m'en a tenu compte .

Comment se porte mon frère ? »

07/07/2018

je souffrirai avec vous et je ne souffrirai plus si vous guérissez

... Pour vous distraire, dans les bouchons que vous formez sans rechigner puisque c'est pour la sainte cause des vacances, lisez la vie d'un grand guérisseur s'il en fut : https://fr.wikisource.org/wiki/La_Vie_de_J%C3%A9sus_(Taxi...

 

..Jésus guérit à distance le fils d’un officier de Capharnaüm (chap. XXV.)

 Jésus guérit à distance le fils d’un officier de Capharnaüm (chap. xxv.)

 

 

« Au comte Francesco Algarotti

Toute l'ambassade vénitienne qui venait de complimenter le roi d’Angleterre, est venue fondre dans mon petit château . M. Querini qui me paraît avoir plus d'esprit que le cardinal Querini, m'a fort affligé en me disant que mon cygne de Padoue ne battait que d'une aile, et était assez malade . Croyez-moi, profitez des beaux jours, venez vous mettre entre les bras de Tronchin ; la vie est préférable à tout . Mme Denis aura soin de vous à Ferney et aux Délices , je souffrirai avec vous et je ne souffrirai plus si vous guérissez . Si j'avais santé et jeunesse je viendrais vous chercher moi-même . Je vous embrasse tendrement .

V. 

À Ferney 26è juillet 1763.1»

1 Initiale autographe , et mention « f[ran]co Milano » .

Pour moi je suis toujours réduit à faire des souhaits impuissants

... Quand le foot semble être prioritaire, ceux qui ont le souci de lutter contre la pauvreté doivent se contenter d'espérer , encore et encore : "Selon Eric Pliez, président du Samu social de Paris,[...] "On nous a dit mai, puis juin, puis juillet, maintenant septembre. On est en droit d'être déçus" .

 http://www.europe1.fr/societe/la-misere-nattend-pas-les-a...

 

 

« Au marquis Francisco Albergati Capacelli

senatore di Bologna

à Bologna

26 juillet [1763] à Ferney 1

Vraiment, monsieur, vous en parlez bien à votre aise, vous êtes à la fleur de l'âge dans le sein des belles-lettres et des plaisirs, vos yeux sont excellents, vous écrivez quand vous voulez , et moi, je suis un pauvre vieillard infirme, qui ai les neiges des Alpes sur la tête . J'ai voulu jouer un rôle de vieux bonhomme sur mon petit théâtre, mais on ne m'entendait plus . Je suis obligé de renoncer à cet agréable amusement qui me consolait .

J’ai reçu aujourd'hui une lettre de notre cher Goldoni 2, je me flatte toujours qu'il passera chez nous à son retour . Pour moi je suis toujours réduit à faire des souhaits impuissants . Il me vient souvent des Italiens et des Anglais, la première question que je leur fais est pour savoir s'ils ont vu monsieur le marquis Albergati . S'ils ne l'ont pas vu ils ne sont pas trop bien reçus . On dit que M. Algarotti est malade à Boulogne, ce sont les deux ambassadeurs vénitiens 3 revenant d'Angleterre par Paris et par Genève, qui me l'ont dit ; ils prétendent que sa maladie est très sérieuse ; je suis très affligé de son état, et quoique je sois plus malade que lui, je vais lui écrire un petit mot .

Adieu, monsieur, on ne peut être plus sensible que je le suis à vos bontés .

V. »

1 Date complétée par Albergati .

2 Datée de Paris du 9 juillet 1763 .

3 Tommaso Querini et Francesco Lorenzo Morosini di Santo Stefano, mentionnés dans la lettre de Goldoni du 9 juillet 1763 ; ils sont mentionnés aussi dans la lettre suivante de V* à Algarotti . Voir : https://books.google.fr/books?id=v_N3BgAAQBAJ&pg=PT387&lpg=PT387&dq=Tommaso+Querini+1763&source=bl&ots=HMb3OnRTtd&sig=3TBENunba0Hm5vDWgTAVO_YCfYs&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiNmKeDpozcAhWIPhQKHSP3B34Q6AEISjAJ#v=onepage&q=Tommaso%20Querini%201763&f=false

et note du 4 février 2011 de http://mescarnetsvenitiens.blogspot.com/2011/02/

06/07/2018

À quoi sert mon cher Président de chasser des jésuites quand on conserve un tas de moines qui dévorent la terre dont ils sont le fardeau ?

... Sévère constat voltairien qui , heureusement, n'est plus d'actualité .

 

« A Germain-Gilles-Richard de Ruffey

à Dijon.

A Ferney 23 juillet [1763]

Quid te exempta juvat spinis e pluribus una ?1 À quoi sert mon cher Président de chasser des jésuites 2 quand on conserve un tas de moines qui dévorent la terre dont ils sont le fardeau ?

C'est apparemment pour envoyer son portrait aux singes des terres australes que le petit singe 3 dont vous me parlez s'est fait graver . Il devait m'avertir ; j'aurais fait l'inscription .

J'ai vu beaucoup de Bourguignons dans ma retraite de Ferney qui est assez jolie, mais c'est vous que j'aurais voulu y voir . Je suis toujours faible, quelquefois aveugle . Je traine ma vie comme je peux .

J’aurai l’honneur de vous envoyer le second volume de Pierre 4 dès que j'en aurai à ma disposition . Je vous ferai une petite pacotille que je voudrais pouvoir vous apporter moi-même .

Vale et me ama 5. »

1 A quoi te sert qu'on t'enlève une épine ; alors qu'il t'en reste plusieurs ? D'après Horace, Épîtres, II, ii, 212 .

2 Ils ont été chassés de Bourgogne par un arrêt du parlement de Dijon le 11 juillet 1763 .

3 Le président de Brosses est de très petite taille .

4 Histoire de l'empire de Russie sous Pierre le Grand .

5 Porte toi bien et aime moi .

05/07/2018

j’ai cru que je pouvais faire quelque chose d’aussi mauvais, sans prétendre aux honneurs du Louvre

... Selon Jeff Koons, qui , ici à dû être diablement inspiré par son tas de linge sale au sortir de la machine à laver (perdant ainsi le titre de sale, me direz-vous ! OK ! )

 

Résultat de recherche d'images pour "kitch sculpture contemporaine"

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'ArgentaI

A Ferney 23è juillet 1763

O anges ! sans vous faire languir davantage, voici la tragédie des coupes-jarrets . Elle n’est pas fade. Je ne crois pas que les belles dames goûtent beaucoup ce sujet . Mais, comme on a imprimé au Louvre l’incomparable Triumvirat de l’inimitable Crébillon , j’ai cru que je pouvais faire quelque chose d’aussi mauvais, sans prétendre aux honneurs du Louvre. Si vous croyez que votre peuple ait les mœurs assez fortes, assez anglaises pour soutenir ce spectacle digne en partie des Romains et de la Grève, vous vous donnerez le plaisir de le faire essayer sur le théâtre . Se no, no.

Vous me direz , mais quelle rage de faire des tragédies en quinze jours ! Mes anges, je ne peux faire autrement. Il y avait un peintre, élève de Raphaël, qu’on appelait fa-presto 1, et ce n’était pas un mauvais peintre.

Je vais vite parce que la vie est courte, et que j’ai bien des choses à faire. Chacun travaille à sa façon, et on fait comme on peut. En tout cas, vous aurez le plaisir de lire du neuf ; cela vous amusera, et j’aime passionnément à vous amuser.

Remarquez bien que tout est historique : Fulvie avait aimé Octave, témoin l’épigramme 2 ordurière d’Auguste. Fulvie fut répudiée par Antoine. Sextus Pompée était un téméraire, il faisait des sacrifices à l’âme de son père. Lucius César, proscrit, à qui on pardonna, était père de Julie.

Antoine et Auguste étaient deux garnements fort débauchés.

Mes anges, j’ai vu votre chirurgien parmesan . Il dit que vous irez à Parme, que vous passerez par Ferney . Je le voudrais. Quel jour pour moi ! que je mourrais content ! »

1 Faire-vite . Le nom suggère celui des pères des Lettres d'Amabed, Fra molto et Fra tutto ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Lettres_d%E2%80%99Amabed

2 V* cite cette épigramme dans le Dictionnaire philosophique à l'article « Auguste Octave » : https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_philosophique/Garnier_(1878)/Auguste_Octave