30/12/2017
tout le plus tôt possible
... c'est mon souhait lorsqu'une éventuelle amélioration de nos conditions de vie se présente, si peu que ce soit .
« A Gabriel Cramer
[janvier-février 1763]
Je prie instamment monsieur Cramer de m'envoyer le plus qu'il pourra d'exemplaires d'éclaircissements historiques , et des remarques sur l'Histoire générale . Le tout le plus tôt possible .
Je lui serai très obligé .
V.»
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C'est la feuille des additions où il est question
... de tout ce qui va augmenter en 2018, avec en particulier une cible cochon-de-payant : l'homo automobilus qui non content de faire du sur place, embouchonné indéfiniment, sera tenu de cracher au bassinet s'il reste en stationnement hors délai . A ce compte-là, je demande à être indemnisé pour tout le temps perdu dans les bouchons au même tarif que l'amende !
« A Gabriel Cramer
[janvier-février 1763]
Je suis bien malade . C'est la feuille des additions où il est question de Damiens ; mais je ne crois pas qu'elle soit encore imprimée . Je demande cette feuille le plus tôt qu'on pourra . J'envoie l’errata . Je fais mille compliments à toute la famille .
Les notes sur la Tolérance ne sont pas encore prêtes . Je serai obligé de les donner à mesure . »
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S'il avait en main quelque garçon relieur qui voulût venir à Ferney relier des manuscrits
... Ce n'est guère le style des annonces de Pôle emploi , mais de plus je redoute que cette profession soit quelque peu délaissée par nos admirables bacheliers qui ne sont pas prêts à quitter leurs chers claviers et écrans tactiles pourtant grands pourvoyeurs de chômeurs diplômés .
A tous ceux qui savent ou veulent mettre mains et esprit en accord pour créer : http://www.institut-metiersdart.org/petites-annonces/rech...
« A Gabriel Cramer
[janvier-février 1763]
Monsieur Cramer est supplié de vouloir bien envoyer six remarques sur l'Histoire générale .
S'il avait en main quelque garçon relieur qui voulût venir à Ferney relier des manuscrits en simple carton, on lui serait extrêmement obligé de vouloir bien l'envoyer . »
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29/12/2017
cette tyrannie me déplait terriblement
... Et celles d'aujourd'hui, mon cher Voltaire, te révulseraient également .
Voir : http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/12/28/le-lumpe...
« A Philippe Debrus
[30 janvier 1763 ?]1
C'est apparemment, monsieur, quelqu'un de La Salle village des Cévennes, et non M. de La Salle, conseiller au parlement, qui a écrit la lettre dont vous m'avez envoyé l'extrait 2. La réflexion sur la servante me paraît décisive, et je vais écrire sur-le-champ qu'on insiste beaucoup sur cette preuve qui doit faire impression sur les juges, quoiqu'elle ne soit pas à la rigueur dans l'ordre judiciaire .
Au reste, je voudrais qu'on se tint tranquille, jusqu'au jour de la décision ; il n'y a plus rien à faire qu'à attendre le jugement, et j'ose encore une fois être certain qu'il sera favorable . Je vais écrire aux avocats, pour les engager à présenter requête contre l'insolence des juges languedochiens 3 qui font saisir un mémoire d'avocats comme un libelle ; cette tyrannie me déplait terriblement . Je vous embrasse de tout mon cœur .
P.-S.-- L’embrassade 4 a été faite dans une audience particulière donnée à M. de Beaumont . »
1 Mention sur le manuscrit : « fin de janvier 1763 », ce qui paraît exact .
2 Cet extrait de la main de Debrus est conservé au British Museum . « De La Salle dans les Cévennes /le 17 janvier 1763 . /J'ai lu le solide mémoire à consulter, la docte consultation, fameuse par le nombre des avocats de grand nom , et par la matière , le judicieux mémoire de M. Mariette, et le ravissant écrit de M. Loyseau . La police de Montpellier a fait saisir tous les exemplaires de ces ouvrages et en a défendu le débit sous les plus graves peines . On n'aime pas d'entendre dire que les religionnaires n'ont pas tort . Je crois que M. de Voltaire a raison de penser que cette affaire pourra servir à ouvrir les yeux à bien des gens, du moins aux bons esprits . Les efforts qu'on fait pour éteindre la lumière, à arrêter les progrès de la raison, ne serviront sans doute qu'à faire paraître cette même lumière avec plus d'éclat . La générosité de M. de Voltaire, cet ami des hommes, lui fait un honneur infini ; nous avons bu plus d'une fois à sa santé, et moi , qui ne bois que de l'eau, je l'ai fait avec du vin pur . Il me semble que ces célèbres avocats n'ont pas assez pesé sur le caractère de la servante . Cette fille est dans l'usage de confesser deux fois la semaine ; elle a par conséquent la foi la plus parfaite pour la confession . Sans doute qu'elle a confessé et communié plus d'une fois depuis sa sortie de prison, sans doute aussi que le confesseur lui a parlé de cette affaire . Si elle lui eût dit que Calas père eût pendu son fils, ce confesseur lui eût refusé l'absolution jusqu'à ce qu'elle en eût fait la déclaration aux juges . De là on peut conclure qu'elle a dit vrai dans ses réponses ; et le témoignage de cette fille, toutes les circonstances pesées, a autant de force, à mon avis, que jamais en ait eu celui de Caton . »
3 Sur cette forme , vois lettre du 22 janvier 1763 à Debrus : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/12/12/apres-tout-ne-soyons-en-peine-de-rien-nous-aurons-assez-d-au-6007698.html
4 Voir lettre du 28 janvier 1763 à Debrus : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/12/24/comptez-que-vous-viendrez-glorieusement-a-bout-de-ce-que-vou-6011088.html
16:26 | Lien permanent | Commentaires (0)
Ce qui n'est pas dans la nature ne peut jamais plaire
... Notre ex-ministre de l'Ecologie, ambassadrice aux pôles ( bientôt à Pôle emploi si elle continue ), Ségolène, depuis qu'on la fait courir d'un pôle à l'autre et faire la belle, est-elle assez "nature" pour plaire ? Si j'en crois les réactions des membres du gouvernement, non !
« A Etienne-Noël Damilaville
[30 janvier 1763 ?] 1
Il y a un grand malheur pour La Poule à ma tante 2: c'est qu'il n'y a jamais eu de tante qui voulût que sa poule ne pondit point . Ce qui n'est pas dans la nature ne peut jamais plaire . Le conte est trop long et trop faible ; cette poulaille-là ne doit pas faire fortune .
Je prie mon cher frère de faire parvenir cette lettre à frère Protagoras 3. Frère Helvétius est-il à Paris ? Il faudrait l'engager à faire quelque chose d'honnête, à condition qu'il ne demanderait point de privilège .
Frère Platon est occupé à son Encyclopédie, mais n'y a-t-il point quelque bon frère qui puisse rendre service ? Écrasez l'infâme, vous dis-je . »
1 L'édition de Kehl amalgame cette lettre avec celle du 28 janvier 1763 et la donne certainement incomplète ; il est regrettable que la copie Beaumarchais ne nous en soit pas parvenue .
2 Jean-Baptiste de Junquières : Caquet-Bonbec, la poule à ma tante, poème badin, 1763 . Voir : http://data.bnf.fr/12258200/jean-baptiste_de_junquieres/
3 Cette lettre à d'Alembert ne nous est pas parvenue .
10:36 | Lien permanent | Commentaires (0)
28/12/2017
Je ne fais cette cérémonie pour personne
... ou plutôt pour tout le monde à la fois" peut dire d'Emmanuel Macron qui n'aura pas la bêtise de tous ses prédécesseurs qui enquillaient neuf cérémonies de voeux pour les divers corps constitués, perte de temps et perte d'argent ridicules . Il en est qui le trouveront distant, en manque d'écoute ; à ceux-là je dis allez aux cérémonies des voeux de votre maire : discours - petits-fours - mousseux-décap'four, vous vous gobergerez aux frais de vos impôts -directement-, et resterez Gros-Jean comme devant pour ne pas changer, une année de plus .
Pas loin de la vérité !...
« A François Tronchin, Conseiller
d’État
Rue des Chaudronniers
à Genève
Les aveugles n'écrivent guère de leur main, et comme j'ai l'honneur de l'être, vous trouverez bon , mon cher ami, que je vous donne avis, comme je peux, du mariage de Mlle Corneille . Je ne fais cette cérémonie pour personne ; mais mon cœur est trop plein du bonheur d'autrui , pour ne pas s’en réjouir avec vous, et avec madame votre femme . J'en dis autant à tout Tronchin, que j'honore et vénère . Permettez que je vous embrasse de tout mon cœur .
V.
Ferney 30è janvier 1763. »
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27/12/2017
Je me crois autorisé à prendre la liberté de vous écrire ; l’amour de la vérité me l’ordonne.
... Also sprach Voltaire !
... und Zarathustra : https://www.youtube.com/watch?v=ETveS23djXM
« A Louis Thiroux de Crosne
A Ferney le 30 janvier [1763 ]1
Monsieur,
Je me crois autorisé à prendre la liberté de vous écrire ; l’amour de la vérité me l’ordonne.
Pierre Calas accusé d’un fratricide, et qui en serait indubitablement coupable si son père l’eût été, demeure auprès de mes terres : je l’ai vu souvent. Je fus d’abord en défiance ; j’ai fait épier, pendant quatre mois, sa conduite et ses paroles ; elles sont de l’innocence la plus pure et de la douleur la plus vraie. Il est près d’aller à Paris, ainsi que sa mère, qui n’a pu ignorer le crime, supposé qu’il ait été commis, qui dans ce cas, en serait complice, et dont vous connaissez la candeur et la vertu.
Je dois, monsieur, avoir l’honneur de vous parler d’un fait dont les avocats n’étaient point instruits ; vous jugerez de son importance.
La servante catholique , et qui a élevé tous les enfants de Calas, est encore en Languedoc ; elle se confesse et communie tous les huit jours ; elle a été témoin que le père, la mère, les enfants, et Lavaysse, ne se quittèrent point dans le temps qu’on suppose le parricide commis. Si elle a fait un faux serment en justice pour sauver ses maîtres, elle s’en est accusée dans la confession ; on lui aurait refusé l’absolution ; elle ne communierait pas. Ce n’est pas une preuve juridique ; mais elle peut servir à fortifier toutes les autres ; et j’ai cru qu’il était de mon devoir de vous en parler.
L’affaire commence à intéresser toute l’Europe. Ou le fanatisme a rendu une famille entière coupable d’un parricide, ou il a fasciné les yeux des juges jusqu’à faire rouer un père de famille innocent ; il n’y a pas de milieu. Tout le monde s’en rapportera à vos lumières et à votre équité.
J’ai l’honneur d’être avec respect, etc.»
1 V* a écrit une lettre similaire à d'Aguesseau, qui est perdue ( voir lettre du 4 février 1763 à Damilaville , datée ici du 1er février : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/06/correspondance-annee-1763-partie-5.html
) et celle du 30 janvier 1763 à Debrus .
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