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12/12/2017

Après tout ne soyons en peine de rien ; nous aurons assez d'autres ressources

... et nous chanterons bien encore, même sans Johnny !

Un plus grand que lui me plait davantage, et est moins exotique dans son dernier logis :

https://www.youtube.com/watch?v=iS46IzvCemI

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Georges Brassens, éternel

 

 

« A Philippe Debrus

à Genève

22è [janvier 1763] au soir à Ferney 1

Voici ce que M. d'Argental me mande du 15 janvier .

« Le vent du bureau est très favorable ; M. le duc de Praslin veut aller au Conseil le jour qu'on jugera l'affaire ; il fait cette démarche, et pour cette affaire dont il sent l'importance, et par rapport à vous qui y prenez le plus grand intérêt . »

Tout cela me donne les espérances les mieux fondées . J'ai écrit aux Cramer pour les exemplaires des factums .

Après tout ne soyons en peine de rien ; nous aurons assez d'autres ressources . Je vous avoue que je ne dormirai guère jusqu'à la décision du Conseil .

Bonsoir, monsieur, tâchez de dormir, si vous pouvez car vous êtes aussi vif que moi, attendu que vous êtes languedochien 2. »

1 Debrus a noté sur le manuscrit « Re[çu] le 23 » et une autre main a ajouté « 22 janvier1764 » ce qui est erroné .

2 On peut croire à un calembour, ce qui n’est pas le cas car cette prononciation est bien attestée ( voir lettre du 6 mars 1759 à Jean-Robert Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/04/11/j-aime-fort-les-pays-libres-mais-j-aime-encore-mieux-etre-le-5344503.html . V* utilise la même orthographe aussi dans le Pot pourri .

danse-t-il avec son hydrocèle ?

... Yes ! why not ?

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Il n'y a pas que le sapin de Noël qui porte des boules !

 

« A Gabriel Cramer

[vers le 21 janvier 1763]

Nous sommes bien fâchés, nous autres habitants des neiges, de ne pas assister à la belle fête de nos amis . Si je me portais bien, si j’étais jeune, les choses ne se passeraient pas ainsi .

Je renvoie la feuille P de Pierre, à laquelle il a fallu ajouter des remarques qui m'ont paru intéressantes . Ah ! les mauvais vers que les vers de Pierre ! nous avons encore cinq volumes d'ennui à imprimer, cela est effrayant, et je ne sais pas comment je me tirerai de ce bourbier .

Je garde la feuille X de l'Histoire, elle va bien, c'est la feuille V qu'il me faut ; je crains fort que dans cette feuille V il n'y ait un carton à faire ; il faut me pardonner si je m'avise quelquefois des choses un peu trop tard ; c'est la faute de la multiplicité des occupations, et surtout , d'une très mauvaise santé .

Si monsieur Caro peut commencer le traité de la tolérance, on le lui enverra sur-le-champ, on est tout prêt ; on y a travaillé avec tout le soin possible .

Je lui fais les plus tendres compliments, danse-t-il avec son hydrocèle ? »

 

ce ne sont que des épines, des tracasseries plus ridicules que dangereuses, mais elles sont désagréables et nous avilissent aux yeux des étrangers

...

 

« A Claude-Philippe Fyot de La Marche

A Ferney 21 janvier 1763

Mon cher et respectable magistrat j'ai été instruit en détail du jugement de vos arbitres . Bien des gens trouvent qu'ils ont passé leur pouvoir en stipulant l'emploi que vous devez faire de l'argent qu'ils ont décidé vous appartenir . Aussi je ne regarde point cette sentence arbitrale comme un jugement , je la regarde seulement comme une médiation amicale . On vous adjuge quinze mille livres, et en même temps les arbitres vous prient de rendre ces quinze mille livres réversibles à monsieur votre fils . C'est un mince objet, et c'est à vous à voir si vous voulez vous assujettir vous-même à cette condition . Si vous permettiez à ma tendre et respectueuse amitié de vous dire mon avis, je vous conjurerais de ne faire aucune difficulté de signer, parce que d'un trait de plume vous mettez fin à l'affaire la plus désagréable, parce que vous montrerez par là une magnanimité supérieure au mauvais procédé qu'on a eu avec vous, parce que vous ne laissez voir aucune envie de vous ressentir de ce procédé, parce que vous restez le maître absolu de disposer de votre bien, et qu'enfin onze cents louis sont peu de chose . J'ajouterais que c'est le sentiment de toutes les personnes qui vous sont attachées . Vous aurez en différant un peu fait voir aux arbitres qu'ils ont passé leurs pouvoirs, et en signant vous signerez votre repos . Si vous avez déjà terminé, je vous en félicite, sinon j'ose vous en prier, et je vous prie surtout de me pardonner ma liberté .

Quant à la bagatelle dont il s'agit entre nous, permettez-moi de vous dire que M. Tronchin dicta votre billet comme un mémorandum . C'est l'usage des négociants . Souvent même ils se contentent de porter les sommes sur leurs registres . Cela n'a rien de commun avec les formes judiciaires . C'est ensuite aux parties qui ont déposé l'argent chez eux ou qui l'ont reçu, à faire entre eux les arrangements dont ils conviennent . Votre billet dont un double est entre mes mains, et dont l'autre est probablement resté à Lyon entre celles de M. Camp, associé de M. Tronchin, porte, j'ai reçu par les mains et des deniers de M. Tronchin 1 vingt mille livres de M. de Voltaire dont je lui tiendrai compte . Fait double ne servant que d'un seul et même acquit. 13 sept[em]b[re] 1761 . Ce billet est proprement une quittance, le mot d'acquit le dit expressément, les deniers de M. Tronchin le confirment encore 2, et il est sûr que vos héritiers pourraient contester le paiement aux miens .

Je vous ai déjà mandé que la procuration pour Gex n'obviait point au paiement du contrôle, que d'ailleurs la date de l'emprunt était omise . Ainsi vous avez trouvé bon que je vous proposasse un acte à Paris attendu que le contrôle n'y est pas en usage . J'aurai l'honneur de vous renvoyer la procuration de Gex non remplie et le double de votre billet avec annulation motivée au bas , et je redemanderai l'autre double à M. Camp que je vous adresserai à l'instant que je l'aurai reçu . N. B. -- Vous pouvez en attendant pour la plus grande sûreté rappeler le billet et l'annuler dans le contrat 3.

Je suis toujours émerveillé du long loisir de votre parlement . J'avais en main la cause des six frères auxquels on a ravi leur bien par une antichrèse odieuse . J'avais obtenu pour eux une sentence dans la caverne de Gex nommé bailliage . L'oisiveté du parlement ôte ainsi le pain à six orphelins . Il y a peut-être cent familles dans le même cas . Vous m'avouerez que cela n'est pas juste, et que ce n'est pas la peine d'avoir fait serment de rendre la justice pour ne la pas rendre . Ce délai m'afflige extrêmement . La plupart des choses que je vois n'ont point d'exemple . Il est vrai que ce ne sont que des épines, des tracasseries plus ridicules que dangereuses, mais elles sont désagréables et nous avilissent aux yeux des étrangers .

J'ai lu le réquisitoire du procureur général de Provence contre les jésuites . Je trouve qu'on est beaucoup plus éloquent en province qu'à Paris . La capitale ne se signale que par l'opéra-comique .

Adieu mon illustre magistrat, mon respectable ami, continuez-moi des bontés qui me sont chères .

V.4

Je serais enchanté que M. de Caylus voulût approuver notre dessinateur et qu'il vous donnât une attestation que je pusse montrer à Cramer .

Pour moi j'en suis très content, quoique les figures ne soient pas toujours correctement dessinés, et je trouve que Pertharite, Don Sanche, Théodore, Attila, Pulchérie, Othon, Suréna, Bérénice, Sophonisbe, La Toison d'Or, Andromède ne méritent pas les dessins de votre protégé . Quel fatras ! que de pauvretés ! et que de préjugé ! »

1 Depuis j'ai reçu … mots ajoutés sur le manuscrit au-dessus de la ligne .

2 Depuis les derniers … mots ajoutés sur la manuscrit au-dessus de la ligne .

3 Le nota bene est ajouté au bas de la page sur le manuscrit .

4 C'est ici le bas de la 7è page sur le manuscrit ; V* a ajouté t.s.v.p.

11/12/2017

Je n'ai point fait de citoyens, mais j'ai fait de la terre .

...

 

« A Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont

21è janvier 1763 à Ferney

Notre ami commun M. Damilaville, m'avait envoyé, monsieur, votre très beau et très solide discours, et je ne croyais pas l'avoir ; le titre m'avait trompé ; je viens enfin de m'apercevoir de mon erreur , j'ai vu votre nom à la 35è page, et je vous ai lu avec un plaisir extrême . Tout célibataire que je suis, j'avoue que vous faites très bien de prêcher le mariage . Je suis aussi très fort de votre avis sur les défrichements . Je me suis avisé de défricher, ne m’étant pas avisé de peupler ; mais voici comme je m'y suis pris ; j'ai assemblé les propriétaires des terres abandonnées, et je leur ai dit, mes amis, je vais défricher à mes frais, et quand la terre sera en valeur, nous partagerons . Je n'ai point fait de citoyens, mais j'ai fait de la terre .

Je me flatte , monsieur, que vous serez célèbre pour avoir fait une bien meilleure action, pour avoir fait rendre justice à l'innocence opprimée et rouée . Vous avez vu sans doute la lettre de la religieuse de Toulouse ; elle me paraît importante, et je vois avec plaisir que les sœurs de la Visitation n'ont pas le cœur si dur que messieurs ; j'espère que le Conseil pensera comme la dame de la Visitation .

Si vous voyez M. de Cideville, je vous prie de lui dire combien je l'aime ; c'est un sentiment que vos ouvrages m’inspirent pour vous , qui se joint bien naturellement à l’estime infinie avec laquelle j'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

Il me semble que la simplicité, la vertueuse indulgence de cette nonne de la Visitation, condamne terriblement le fanatisme sanguinaire

...

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

21 janvier 1763 1

J'envoie à mes frères la copie de la lettre d'une bonne religieuse 2. Je crois cette lettre bien essentielle à notre affaire . Il me semble que la simplicité, la vertueuse indulgence de cette nonne de la Visitation, condamne terriblement le fanatisme sanguinaire des assassins de Toulouse en robe .

Je demande pardon à mon frère de m'être trompé sur une brochure 3 qu'il avait eu la bonté de m'envoyer . Il ne m'annonçait par le titre qu'un discours de M. Rouxelin 4. Je n'eus pas le temps de le lire et je ne m'aperçus pas qu'il était suivi du discours de M. de Beaumont 5. Je répare ma faute, je le lis, et je vais remercier l'auteur .

Écrasez l'infâme .

V.

Voici deux lettres, mon cher frère, que je vous supplie de faire envoyer à leurs adresses .

Aurez-vous la bonté de m'envoyer le factum de Loyseau pour demoiselle Alliot 6?

Mes frères, écrasez l'infâme, vous dis-je . »

1 L'édition Cayrol omet la fin à partir du 3è paragraphe, ainsi que les éditions suivantes ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/06/correspondance-annee-1763-partie-2.html

 

10/12/2017

Vous voyez que je me contente difficilement . Je fais vite, et je corrige longtemps

...

 

« A Cosimo Alessandro Collini, Secrétaire intime

de S. A. E. Mgr l’Électeur palatin

à Manheim 1

J'ai reçu votre Palatinat 2, mon cher historiographe . Me voilà au fait grâce à vos recherches de bien des choses que j'ignorais . Les Palatins vous auront de l'obligation .

Je vous prie de me mettre aux pieds de Leurs Altesses Électorales . Nous sommes ici dans les neiges jusqu'au cou . Cela gèle l'imagination d'un pauvre diable d'environ soixante-dix ans, et je n'ose écrire à monseigneur l’Électeur de peur de l'ennuyer .

Vous avez probablement reçu le petit paquet que je vous ai adressé . Je vous embrasse de tout mon cœur .

V.

Voudriez-vous à ces vers de la seconde scène du IVè acte  3:

La loi donne un seul jour ; elle accourcit le temps

Des chagrins attachés à ces grands changement :

Mais surtout attendez les ordres d'une mère ,

Elle a repris ses droits, ce sacré caractère, etc.

substituez ceux-ci :

Statira vit encor et vous devez penser

Que du sort de sa fille elle peut disposer.

Respectez les malheurs et les droits d'une mère,

Les lois des nations, le sacré caractère

Que la nature donne et que rien n'affaiblit .

Vous voyez que je me contente difficilement . Je fais vite, et je corrige longtemps .

Je vous embrase .

21 janvier [1763]. »

1 Date complétée par Collini sur le manuscrit olographe avec mention « f[ran]co Canstatt » . La première phrase du deuxième paragraphe manque dans les éditions . Le 22 janvier 1763 Collinni écrit à son tour pour accuser réception du « paquet ».

3 Collini a changé sur le manuscrit seconde en, ce qui est correct .

09/12/2017

Il y a beaucoup d’additions toutes prêtes, pour le texte et pour les notes sur la tolérance

... Et je crois bien qu'aucune n'est Donald Trump, semeur de zizanie  patenté ( ici je reste poli, vous savez bien ce qu'on sème quand on est un emmerdeur comme lui ), assez abruti pour reconnaître Jérusalem comme capitale israelienne, assez retors pour compter sur la réaction violente palestinienne . Cette réaction ne s'est pas faite attendre, les Palestiniens , par le Hamas tout aussi bornés/bernés que leurs adversaires,  réclament les armes à la main un territoire dont ils vont bientôt manger les racines de pissenlits . Mon pauvre Voltaire, comment parler de tolérance quand on mélange Yahwhe, Allah et le dollar ?   

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« A Gabriel Cramer

[vers le 20 janvier 1763]

En lisant les feuilles du volume des additions, je vois qu'on a fidèlement copié toutes les fautes de la première édition de l’Histoire, c'est ainsi qu'on en a usé quand on a réimprimé quelques tragédies . Je ne conçois pas comment les personnes que monsieur Cramer emploie ont pu avoir tant de négligence ou si peu de discernement .

Voici par exemple , la page 324 1 du volume des additions, feuille X, ligne 5 : aussi ces pays ne sont-ils pas aussi peuplés . Il est évident qu'il faut, aussi ces pays ne sont-ils pas assez peuplés .

Je suis trop malade pour faire une lecture suivie . Mais j'avertis en général, qu'un errata est très nécessaire ; parce qu'on ne manquerait pas , un jour , de copier toutes les fautes dans une nouvelle édition ; l'art de la typographie est un très bel art, par parenthèse, dont personne ne doit rougir, et où tous ceux qui s'y sont une fois livrés, devraient mettre tous leurs soins . Je ne dis pas cela pour Caro, il s'en faut de beaucoup, mais Caro ne peut pas tout faire ; et un pauvre homme comme moi, chargé de quatre ouvrages considérables, et de maladies, et d'années, est bien embarrassé . Je renvoie la feuille R de Nicomède, et je prie qu'on la remanie avec beaucoup d'attention .

J'embrasse Caro .

Il y a beaucoup d’additions toutes prêtes, pour le texte et pour les notes sur la tolérance . Si on veut m'envoyer le manuscrit tout à l'heure, nous arrangerons tout cela, et je renverrai le manuscrit lundi matin . Ainsi on préviendra les remaniements continuels qu’il faudrait faire à chaque feuille pour y insérer les nouveaux morceaux qui sont très essentiels . »