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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Il est bon d’écraser deux fois le fanatisme, c’est un monstre qui lève toujours la tête.

"La déclaration du roi sera un bouclier contre la prêtraille."

Remplacez "roi" par "président de la république française", et alors là je ne suis pas sûr que l'on se retrouve avec un bouclier contre les extrémismes religieux de toutes confessions ; je suppose même qu'on doit alors se retrouver aussi protégé qu'une strip- teaseuse par son string  !

N'oublions pas que notre Sarko fait montre d'une foi catholique à toute épreuve !

Voir ses déclarations !

http://www.mouton-noir.net/info-quotidienne/Quand-Sarkozy... 

et

http://www.eglise.catholique.fr/actualites-et-evenements/...

Le divorce ne l'a pas rendu rancunier bien qu'il le prive normalement de certains rites dont la privation fait la souffrance de certains catho praticants . J'en déduis qu'il n'est qu'un catho en peau de lapin ! L'hypocrisie a l'air de lui convenir au teint (allez ! halé ! alléluyah ! ).

 

bouclier.jpg

 

 

 

http://www.dailymotion.com/video/x3riyb_johnny-que-jai-to...

 

http://www.youtube.com/watch?v=lQVogwzdY2I

 

 

 

 

« A Charles –Augustin Ferriol, comte d’Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental

 

                   4 février 1766

 

                            Je renvoie à mes divins anges le mémoire de M. de La Voute pour les comédiens. Je les supplie très humblement de trouver que j’ai raison parce que je crois avoir raison,[a[f1] ] mais s’ils me condamnent, je croirai que j’ai tort. La tournure que vous avez prise est très habile. La déclaration du roi sera un bouclier contre la prêtraille. Elle sera enregistrée, et quand les cuistres refuseront la sépulture à un citoyen pensionnaire du roi, on leur lâchera le parlement. Ne vous ai-je pas mandé que ma Catherine vient de chasser les capucins pour n’avoir pas voulu enterrer un violon français ? [b[f2] ]

 

                            Vous êtes donc de très bons politiques, vous auriez donc arrangé les Genevois en vous jouant ? On dit M. le chevalier de Beauteville malade [c[f3] ]. Il peut se donner tout le temps de raffermir sa santé. Rien ne presse. Il n’y a pas eu une patte froissée dans la guerre des rats et des grenouilles [d[f4] ]. M.Crommelin est un peu ardent. On aurait dit que le feu était aux quatre coins de Genève. Comptez que les médiateurs se mettront à pouffer de rire quand ils verront de quoi il s’agit. On a trompé monsieur le duc [e[f5] ], on l’a engagé à précipiter ses démarches. Les Zurikois qui n’aiment pas à dépenser leur argent inutilement commencent à murmurer qu’on les envoie chercher pour une querelle d’auteur [f[f6] ], car c’est là l’unique fond de la noise. Si je ne m’occupais pas tout entier de l’affaire Sirven qui est plus sérieuse, je ferais un petit Lutrin de la querelle de Genève. J’ai vu l’esquisse du mémoire d’Elie de Beaumont. [g[f7] ]. Je me flatte qu’il fera un très grand effet, et que nous obtiendrons un arrêt d’attribution. Vous nous protègerez, mes chers anges. Il est bon d’écraser deux fois le fanatisme, c’est un monstre qui lève toujours la tête. J’ai dans la mienne de soulever l’Europe pour les Sirven [h[f8] ]. Vous m’aiderez.

 

 

                            Respect et tendresse.

 

                            V. »

 

 

 

 

 


 [f1]Il renvoie le mémoire de Pierre Jabineau de La Voute en faveur des comédiens (pour préparer une déclaration au roi) avec des remarques ; V*propose des suppressions, des atténuations, distinctions et additions fondées sur des textes juridiques et sur l’histoire. Il ne faut  pas « faire sans correctif le triste aveu que les comédiens ont été déclarés infâmes à Rome. » Il faut distinguer bateleurs et acteurs de tragédies et comédies. Il ne faut pas choquer la noblesse en paraissant inviter les gentilshommes à être comédiens : « ce qui peut se dire historiquement ne peut se dire quand on fait parler le roi. Il faut tâcher de rendre l’état de comédien honnête et non pas noble. ». Ce mémoire ne fut pas utilisé.

 [f2]Catherine, le 22 août a.s. (2 septembre n.s.), racontait que « les capucins s’étant opiniâtrés cet hiver à ne pas vouloir enterrer un Français qui était mort subitement sous prétexte qu’il n’avait pas reçu les sacrements … à la fin on leur fit dire de choisir ou de passer la frontière ou d’enterrer ce Français. Ils partirent… »

 [f3]Ambassadeur que la France doit envoyer à Genève pour la médiation.

 [f4]Réf à la Batrachomyomachie faussement attribuée à Homère.

 [f5]Duc de Praslin, ministre des Affaires étrangères.

 [f6]« Les jugements portés contre (Charles Pictet) et contre le sieur Jean-Jacques Rousseau ont été les deux premiers objets des plaintes des représentants ; c’est là l’origine de tout le mal » ; voir lettre du 19 juillet 1763

 [f7]Pour les Sirven.

 [f8]A Damilaville il précise : « Je voudrais bien que ce divin Elie m’envoyât un précis de son mémoire dépouillé entièrement des accessoires qui sont nécessaires pour les juges et qui ne font que ralentir l’intérêt et refroidir les lecteurs étrangers . J’enverrais ce précis à tous les princes protestants et à l’impératrice de l’Eglise grecque. Je l’accompagnerais d’un petit discours sur le fanatisme… »

 

 

 

guitare manouche.jpg

 

Jazz ! j'aime ! et je ne suis d'aucune obédience , je touche à tout du bout des oreilles, comme ce qui suit :

http://www.youtube.com/watch?v=SkN3EL68dYo&feature=re...

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04/02/2010 | Lien permanent

il me suffirait pour faire un bon ouvrage de boire quatre ou cinq fois avec vous

C'est un beau matin pour écouter la "Souche" http://www.linternaute.com/video/217/alain-souchon-et-si-...

 

Que connait-il de Volti ?

Il est en tout cas résolument engagé contre le fanatisme .

Tout comme ce merveilleux HOMME qu'est (je parlerai toujours de lui au présent) Théodore Monod : http://www.linternaute.com/video/3472/alain-souchon-la-vi...

 

 

Je vous plombe un peu le moral mes bloggers chéris ?

 

Non,en cette heureuse période de pandémie de grippe, dite "porcine" par des malintentionnés (dans le cochon tout est bon !), je me permets une petite piqure de rappel, -une vaccination, je le souhaite-, qui vous (et qui me -) flanque une pêche révolutionnaire contre la connerie (n'ayons pas peur des mots ).

 

 

 

Petite récréation, en ce temps de vacances, Boris Vian et Philippe Clay (que les jeunots ne connaissent pas, les pauvres !) : http://www.youtube.com/watch?v=SXNYrQOe-q0&hl=fr

 

Qu'en dîtes-vous ? J'assume ce choix . Que les culs serrés se retournent et se fassent griller sur les plages !!

 

 

 

 

Autre temps, tout aussi paillard en réalité que celui de Boris, celui de Volti en exil doré cet été 1716.

 

 

 

«  A Guillaume Amfrye de Chaulieu

 

 

 Guillaume_Amfrye_Chaulieu.jpg

 

 

 

           Monsieur,

 

           Vous avez beau vous défendre d’être mon maître, vous le serez quoi que vous en disiez. Je sens trop le besoin que j’ai de vos conseils ; et d’ailleurs les maîtres ont toujours aimé leurs disciples, et ce n’est pas là une des moindres raisons qui m’engagent à être le vôtre ; je  sens qu’on ne peut guère réussir dans les grands ouvrages  sans un peu de conseils et beaucoup de docilité. Je me souviens  bien des critiques que M.  le grand prieur et vous, vous me fîtes en un certain souper chez M. l’abbé de Bussy.[soupers de la société du Temple, où l’avait introduit son parrain, l’abbé de Châteauneuf ; le grand prieur de Vendôme y participait ; l’abbé de Bussy était fils de Bussy-Rabutin]. Ce souper là fit beaucoup de bien à ma tragédie,[Œdipe] et je crois qu’il me suffirait pour faire un bon ouvrage de boire quatre ou cinq fois avec vous. Socrate donnait ses leçons au lit, et vous les donnez à table, cela fait que vos leçons sont sans doute plus gaies que les siennes. Je vous remercie infiniment de celles que vous m’avez données sur mon épître à son altesse M. le duc d’Orléans [Chaulieu, le 16 juillet, lui conseille de ne pas « laisser voir à Mgr le Régent, ni lui laisser entendre, en termes si forts, qu’il a en France quelques censeurs… », « d’adoucir les expressions, et les pensées mêmes ».] et quoique vous me conseilliez de louer je ne laisserai pas de vous obéir,[l’Epître à M. le duc d’Orléans, régent commence par : «  Prince chéri des dieux, toi qui sers aujourd’hui… »]

 

Malgré le penchant de mon cœur

A vos conseils, je m’abandonne.

Quoi,je vais devenir flatteur ?

               Et c’est Chaulieu qui me l’ordonne !

 

           Je ne puis vous en dire davantage car cela me saisit. Je suis avec une reconnaissance infinie

Monsieur

    Votre très humble et très obéissant serviteur.

 

 

              François-Marie Arouet

           A Sully, ce 20 juillet 1716. »[Arouet, est en exil à Sully sur Loire suite aux vers des J’ai vu (et autres vers) qui lui sont attribués et qui attaquent Philippe d’Orléans]

 

 

 

 

 Volti, "humble et très obéissant serviteur " ? Laissez-moi rire ! Tellement humble qu'il aura l'honneur et l'avantage de vérifier la qualité du gîte à la Bastille suite à sa franchise envers Philippe d'Orléans . Jeune insolent, libertin de génie ... tu nous rends heureux à te lire (j'allais dire à t'écouter et t'entendre !).

 

 

 

 

Chaulieu : http://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_Amfrye_de_Chaulieu

 

 

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on vit et on meurt à merveille de quelle façon qu'on s'y prenne

... et tote quelle coyonerie qui puisse exister , le choix est vaste .

 c la vie.jpg

« A Balthazar Espeir de Chazel 1

Aux Délices près de Genève

16 juin 1759

Je ne sais , monsieur, comment le recueil de rêveries ne vous est point parvenu ; c'est un nommé Garrigan, libraire d'Avignon, demeurant place Saint-Didier 2, qui était chargé de vous présenter, ou de vous envoyer tote quelle coyonerie,3 comme ce Garrigan habite en Papimanie 4 et moi en Papefigue 5, vous verrez qu'il se sera fait un scrupule de s'acquitter de sa commission et qu'il aura craint d'être excommunié ; il a pourtant reçu un ordre positif de la part des imprimeurs de Genève nommé Cramer, et cet ordre a été réitéré deux fois ; c'est tout ce que je peux vous en dire au coin de mon feu au mois de juin ; cela est digne du climat maudit de Papefigue ; ce n'est pas ainsi que le beau soleil de Languedoc vous traite ; mais aussi Dieu nous a donné de beaux ombrages et de bon bois pour nous chauffer, et tout bien payé 6 je ne quitterais pas les bords de mon lac Léman pour un autre pays ; je compte surtout pour beaucoup d'âtre le maître absolu dans mes terres ; le roi m'a accordé un beau brevet par lequel il me confirme toutes les franchises dont elle jouissaient sous mes prédécesseurs les Suisses, de sorte qu'excepté le droit de ressort je suis entièrement libre . Cependant si j'avais encore un peu de vigueur je sens que je ferais un petit voyage pour vous voir vous et votre beau pays . Ce serait grand dommage que les Anglais vinssent vous y faire une visite ; on dit que leur méchant compatriote M. le maréchal de Thomond 7 est assez dénaturé pour les en empêcher, et qu'il a eu la malice de rendre toutes les côtes inabordables ; vous boirez en sureté vos vins muscats ; je vous dois vraiment de très humbles remerciements de celui que vous m'avez envoyé ; le maudit Genevois à qui on l'a adressé n'a point voulu les lâcher qu'il n'eût une lettre d'avis, et si cette lettre ne vient point il dit qu'il le boira . Cependant je vais envoyer à Genève, et je lui ferai montrer l'article de votre lettre où vous dites que ce vin change de couleur dans les chaleurs , je vous jure qu'il n'y a rien à craindre . M. Fize 8 a raison de vous défendre le café, vous avez le sang languedochien 9, le feu prendrait aux poudres . Pour moi je n'ai le sang que parisien ; il faut que chacun se conduise selon son tempérament ; on vit et on meurt à merveille de quelle façon qu'on s'y prenne . Il y a quarante ans qu'on me dit que je n'ai pas quatre jours à vivre . Adieu mon cher et ancien camarade, tant que je vivrai je boirai du café et je vous aimerai .

Votre très humble et obéissant serviteur

Le Suisse V.

Aux Délices 16 juin »

1 On retrouvera ce correspondant à qui V* s'adressera le 27 mars1762 à propos de l'affaire Calas ; voir page 34 : http://c18.net/18img/cv11-specimen.pdf

3 Toutes ces couillonneries .

6 V* a dû dicter sans doute « tout bien pesé » et le secrétaire a pu être influencé par le mot pays qui suit .

Charles O'Brien , sixième comte de Clare promu un an auparavant au grade de maréchal ; « Thomond » est un autre nom donné à celui-ci , Français descendant d'une famille irlandaise . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_O%27Brien_de_Thomond

9 On a déjà rencontré cette graphie qui revient ainsi qu'on peut le voir dans le manuscrit du Pot pourri .

 

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05/08/2014 | Lien permanent

Le spirituel m’abasourdit. Vous devenez durs et impitoyables . Vous abusez de la bonté que j’ai eue

... On dirait du Sarko s'adressant au juge qui ose, ô sacrilège, le traiter en justiciable . Ce Nicolas est bien placé pour savoir qu'il va pouvoir jouir encore près d'une année de ses privilèges mal acquis en toute impunité , hélas .

 

sarko tricheur.png

Dépensé volontairement plus de 22 millions pour me faire élire ?

Pas moi, m'sieur l'juge !

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol , comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

16 février [1762] 1

La créature du pied des Alpes reçoit la lettre de ses anges, du 9 du courant. Je réponds d’abord à l’article de M. de La Marche . Il s’y est pris trop tard . J’ai le vol des présidents 2. Un M. d’Albertas 3, d’Aix en Provence, vient de me prendre tout ce qui me restait . M. de La Marche, huit jours plus tôt, aurait eu certainement la préférence ; et, dès que j’aurai quelques fonds, ils seront à lui. Voilà pour le temporel.

Le spirituel m’abasourdit. Vous devenez durs et impitoyables . Vous abusez de la bonté que j’ai eue d’avertir, à la tête des scènes de Cassandre que le temple est tantôt ouvert, tantôt fermé, et vous avez la cruauté de me dire en face que, quand le temple sera ouvert, les acteurs viendront jusque dans le péristyle. Est-ce ma faute, à moi malheureux, si vos acteurs n’ont point de voix, s’il faut qu’ils viennent sur le bord du théâtre pour se faire entendre ? De plus, quand le temple est ouvert, ne suppose-t-on pas toujours les personnages dans l’endroit où ils doivent être ? Et nommez-moi donc la pièce où quatre scènes de suite peuvent naturellement se passer dans la même chambre ? Les acteurs ne sont-ils pas tacitement supposés, par le spectateur bénévole, passer d’une chambre à l’autre ? Mais vous n’êtes point bénévoles, et vous avez juré de m’exterminer. Eh bien ! je vous sacrifie la place publique : on se battra dans le parvis , et cela même peut produire quelques vers vigoureux sur le sacrilège. Ensuite vous m’accablez toujours de reproches au sujet d’une fille qui veut servir sa mère, et vous savez en votre conscience que j’ai changé ce passage.

Je ne vous entends point, ou plutôt vous ne m’avez pas entendu quand vous m’écriviez que c’est une énigme inconcevable dans Olympie, de dire à Cassandre : de ce temple surtout garde-toi de sortir 4. Quoi ! sa mère vient de lui dire que Cassandre doit être assassiné au sortir du temple, et Olympie, qui aime Cassandre, ne l’avertira-t-il 5 pas malgré elle ? et ce n’est pas là une belle situation ? Je présume que vous avez lu trop rapidement la scène du quatrième acte entre la mère et la fille : je soupçonne qu’il faut appuyer davantage sur cet assassinat qui doit se commettre au sortir du temple, afin que vous n’ayez plus de prétexte de me persécuter. Vous avez encore la barbarie de ne pas vouloir que Cassandre, le fils de la maison, eût eu mille attentions pour l’esclave de son père. où est donc la contradiction ?

D’ailleurs chaque jour on colle un petit papier . Je vous en ai envoyé trois ou quatre, et j’en ai dix ou douze. Je travaille sans relâche, et pour qui ? pour un peuple ignorant, égaré, volage, qui s’ennuiera aux scènes de Catilina et de César, et qui courra en foule à la fatale union d’Arlequin et de la Foire 6.

Voilà ce qui devrait allumer en vous une sainte et courageuse haine.

Hélas ! j’avais renoncé au tripot ; vous m’avez rembâté 7, vous m’avez renquinaudé 8, et je suis dans l’amertume.

De vous accabler encore de petits papiers à coller, cela vous serait très incommode à la longue . Il vaut mieux reprendre la louable coutume de renvoyer l’exemplaire, d’autant plus que, pendant qu’il sera en route, on aura fait encore peut-être force changements nouveaux pour plaire à mes anges.

Mais ils ne m’ont rien dit du livre infernal de ce curé Jean Meslier, ouvrage très nécessaire aux anges de ténèbres, excellent catéchisme de Belzébuth. Sachez que ce livre est très rare, c’est un trésor. Faites tant que vous pourrez les plus sages efforts contre l’infâme, vous rendrez service au genre humain.

Mille tendres respects.

Nous venons de recevoir Le Droit du seigneur tel qu'on l'a joué . Mme Denis est indignée, elle ne peut concevoir qu'on n'ait pas sifflé d'un bout à l'autre cette rapsodie mutilée, tronquée, sans suite, sans liaison, sans dialogue et privée de tout l'intérêt que le dialogue et la liaison des scènes y avaient mis quand elle sortit de mes mains . Nous vous demandons avec la plus vive instance d'empêcher qu'on imprime cette vilenie . Nous vous aurons la plus grande obligation . »

1 L'édition de Kehl , ainsi que les autres éditions suivantes, supprime le dernier paragraphe . Date complétée par d'Argental .

2 L'expression vol des présidents semble se référer au vol du chapon, étendue de terre qui revenait à l'aîné, outre le manoir principal , dans le partage féodal et qui était évaluée à l'espace qu'un chapon peut couvrir en volant (un arpent) .

3 Avocat-général au parlement de Provence .

4 Olympie, IV, 6 .

5 Sic (il aurait dû dire : elle )

6 Après de longs démêlés , l'Opéré-comique, successeur des théâtres de la Foire, avait été fondu avec la Comédie-Italienne par ordre des gentilshommes de la chambre ; l'ouverture du nouveau théâtre se fit le 3 février 1762 ; on joua , avec un grand succès, deux comédies de Sedaine ; voir lettre du 8 février 1762 à Mme de Fontaine : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/01/30/j-ai-toujours-fait-fremir-et-fondre-en-larmes-mais-comme-je-5905118.html

7 Nouveau néologisme voltairien, remettre sous le bât .

8 Enquinauder, déjà utilisé dans la lettre du 19 novembre 1757 : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1757-partie-18-116733948.html ; mais ici le mot semble signifier pousser quelqu'un à composer des pièces de théâtre .

 

 

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08/02/2017 | Lien permanent

Vous connaissez une ode sur la guerre , dans laquelle il y a tant de strophes admirables

... Je vous recommande, tout comme Voltaire, la lecture de cette ode qui est d'une actualité remarquable :

https://books.google.fr/books?id=rExbAAAAQAAJ&pg=PA33&lpg=PA33&dq=ode+sur+la+guerre+bordes&source=bl&ots=MSe-8l_CCj&sig=O-PLHMz2yrPTpW6KyJwdrAitX2I&hl=fr&ei=Nu8ITbCcFYql8QO6huT0Dw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBsQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false

Petite dédicace à Vladimir Poutine :

Que peut donc la victoire et l'effroi qu'elle inspire ?

Le conquérant superbe a des voisins nouveaux,

Plus irrités sans doute, et le plus vaste empire

N'a que plus de rivaux .

...

Peuples, vous pouvez tout , malgré l'orgueil du trône

 

 

 

« A Charles Bordes

Il y a longtemps, monsieur, que vous êtes mon Mercure, et que je suis votre Sosie, à cela près que je vous aime de tout mon cœur, et que vous ne me battez pas 1. Vous connaissez une ode sur la guerre 2, dans laquelle il y a tant de strophes admirables. On l’a imprimée sous mon nom : je serais trop glorieux si je l’avais faite. Il y a une certaine Profession de foi philosophique 3 digne des Lettres provinciales. Je voudrais bien l’avoir faite encore. Je n’aurais pas cependant attribué à Jean-Jacques du génie et de l’éloquence comme vous faites dans la note qu’on trouve à la dernière page de votre profession de foi. Je ne lui trouve aucun génie ; son détestable roman d’Héloïse en est absolument dépourvu ; Émile de même , et tous ses autres ouvrages sont d’un vain déclamateur qui a délayé dans une prose souvent inintelligible deux ou trois strophes de l’autre Rousseau, surtout celle-ci :

 

Couché dans un antre rustique,

Du nord il brave la rigueur,

Et votre luxe asiatique

N’a point énervé sa vigueur.

Il ne regrette point la perte

De ces arts dont la découverte

A l’homme a coûté tant de soins,

Et qui, devenus nécessaires,

N’ont fait qu’augmenter nos misères

En multipliant nos besoins.4 

Jean-Jacques n’est qu’un malheureux charlatan qui, ayant volé une petite bouteille d’élixir, l’a répandu dans un tonneau de vinaigre 5, et l’a distribué au public comme un remède de son invention.

Je voudrais bien avoir fait encore la Lettre au docteur Pansophe. On m’avait mandé qu’elle était de l’abbé Coyer ; mais on dit actuellement qu’elle est de vous, et je le crois, parce qu’elle est charmante ; mais elle ne s’accorde point avec ce que j’ai mandé à M. Hume, qu’il y a sept ans que je n’ai eu l’honneur d’écrire à M. Jean-Jacques.

Je vous prie de vous confier à moi : je vous demande encore en grâce de vous informer qu’un nommé Nonnotte, ex-jésuite, qui m’a fait l’honneur d’imprimer à Lyon deux volumes 6 contre moi pour avoir du pain (je ne crois pas que ce soit du pain blanc). Il y a longtemps que je cherche deux autres, libelles de jésuites contre les parlements ; l’un, intitulé Il est temps de parler 7, et l’autre, Tout se dira 8. Ils sont rares : pourriez-vous me les faire venir, à quelque prix que ce soit ?

Je vous demande pardon de la liberté que je prends. Je vous embrasse tendrement, mon cher confrère à l’Académie de Lyon, qui devriez l’être à l’Académie française.

V.

A Ferney , 29è novembre 1766 »

1 Souvenir des Amphytrion de Plaute et de Molière, rappelons nous : https://fr.wikipedia.org/wiki/Amphitryon_(Plaute)

et https://fr.wikipedia.org/wiki/Amphitryon_(Moli%C3%A8re)

V* explique plus loin ce qu'il veut dire . Il est à noter que cette parenté entre les deux écrivains justifiera plus tard, et au mois pendant quelque temps l'attribution à Bordes du Crocheteur borgne qui est de V* ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Crocheteur_borgne

4 Odes, II, ix, 81-90, de Jean-Baptiste Rousseau : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5702656r/texteBrut

5 L'édition Besterman porte à tort dans du tonneau .

6Les erreurs de M. de Voltaire : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6309263x.texteImage

Sur ces deux volumes de Nonotte, voir lettre du 17 mai 1762 à Fez : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/04/04/1-5929401.html

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02/03/2022 | Lien permanent

non-seulement toute la jeunesse du parlement, mais une grande partie du centre et plusieurs hommes de la tête vous sont

... J"en connais au moins deux qui seraient heureux d'entendre ce bilan statistique : M. Macron et M. Attal . Ils peuvent rêver ; mais pour l'instant ils cauchemardent . Ils s'y prennent comme des manches comme dit mon pépé qui en a déjà vu de bien rudes et n'aimerait pas se retrouver sous la coupe d'un couple Bardella - Le Pen qui est tout en gueule, râleur , vendeur de mirages .

 

 

 

« A Charles-Frédéric-Gabriel Christin

13 novembre 1768

Nous ne savez pas, mon cher petit philosophe, combien je vous regrette. Je ne peux plus parler qu’aux gens qui pensent comme vous ; il n’y a que la communication de la philosophie qui console.

On 1 me mande de Toulouse ce que vous allez lire : « Je connais actuellement assez Toulouse pour vous assurer qu’il n’est peut-être aucune ville du royaume où il y ait autant de gens éclairés. Il est vrai qu’il s’y trouve plus qu’ailleurs des hommes durs et opiniâtres, incapables de se prêter un seul moment à la raison ; mais leur nombre diminue chaque jour ; et non-seulement toute la jeunesse du parlement, mais une grande partie du centre et plusieurs hommes de la tête vous sont entièrement dévoués. Vous ne sauriez croire combien tout a changé depuis la malheureuse aventure de Calas. On va jusqu’à se reprocher le jugement rendu contre M. Rochette 2 et les trois gentilshommes ; on regarde le premier comme injuste, et le second comme trop sévère 3. »

Mon cher ami, attisez bien le feu sacré dans votre Franche-Comté. Voici un petit ABC 4 qui m’est tombé entre les mains : je vous en ferai passer quelques-uns à mesure ; recommandez seulement au postillon de passer chez moi, et je le garnirai a chaque voyage. Je vous supplie de me faire venir le Spectacle de la Nature 5, les Révolutions de Vertot 6, les Lettres américaines sur l’Histoire naturelle de M. de Buffon 7. Le plus tôt c’est toujours le mieux : je vous serai très obligé. Je vous embrasse le plus tendrement qu’il est possible. »

1 C’était l’abbé Audra ; voir lettre  du 3 janvier 1769 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1769/Lettre_7442

2 Ministre protestant qui avait été pendu en 1762 ; voir note 3 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome41.djvu/500

3 Cette fois la lettre d'Audra est citée de façon fidèle ; voir lettre du 12 novembre 1768 à Choiseul : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/05/22/vous-etes-accoutume-a-reparer-quelquefois-les-fautes-d-autrui.html

7 Abbé de Lignac : Lettres à un Américain sur l'Histoire nouvelle, générale et particulière de M. de Buffon , 1753-1756, en neuf volumes . Voir : https://data.bnf.fr/fr/12247933/joseph-adrien_lelarge_de_lignac/fr.pdf

et : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb307828180

et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96340040/f7.item.texteImage

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25/05/2024 | Lien permanent

un curé de Moëns , notre voisin, le plus grand, le plus dur, le plus infatigable chicaneur de la province, homme riche,

... Ouf ! c'est du passé .

 Mais, avec ou sans soutane, le riche peut se permettre d'être aussi malfaisant qu'il peut être bienfaisant - dans le meilleur des cas .

Écart-riches-pauvres-monde-420x470.jpg

Rich man , poor men !

 

 

« A M. le conseiller Antoine-Jean-Gabriel LE BAULT

Aux Délices, 29 décembre [1758].

Je vous remercie très-humblement, monsieur, de vos vins et de vos plants. Voilà un bel exemple que vous donnez à M. le président de Brosses 1. Il me doit quatre mille ceps pour que je lui fasse boire, après ma mort, du vin de Bourgogne du cru de Tournay: il m'a vendu cette terre à vie, et j'y ai mis pour première condition qu'il me ferait Bourguignon, et que je lui planterais quatre mille bois tortus 2, du meilleur. Si vous le voyez, monsieur, ayez la charité, en digne compatriote, de le gronder de n'avoir pas regardé cette promesse de vigne comme son premier devoir. Le temps est beau et la terre est preste. Ne doutez pas, monsieur, que je n'aie d'abord écrit à l'ami Tronchin 3, et, quand je ne l'aurais pas fait, il n'en obéirait pas moins ponctuellement à vos ordres. Vous êtes trop bon, monsieur, d'avoir demandé tant de grâces pour moi je suis pénétré de reconnaissance; je me flatte que monseigneur le comte de La Marche me daignera donner quelque délai, car je n'ai trouvé dans la terre de Ferney que du délabrement et des procès.

Permettez-moi, monsieur, de vous importuner ici d'un procès auquel je dois prendre part. Il a été jugé à la chambre des enquêtes entre un curé de Moëns 4, notre voisin, le plus grand, le plus dur, le plus infatigable chicaneur de la province, homme riche, homme doublement et triplement en état de faire du mal, comme étant prêtre, riche et processif; entre ce curé, dis-je, d'une part, et les pauvres de Ferney, de l'autre, pauvres de nom, pauvres d'effet, et pauvres d'esprit, aussi le traître ne leur laisse que le royaume des cieux 5. Il s'agissait d'une dîme de novailles ou novales 6, d'une bruyère défrichée par leurs mains il y a cent soixante ans, cela produit dix écus de rente. Il leur a fait pour 1 500 francs de frais, et il exige, en curé d'enfer, en prêtre de Belzébuth, ces 1 500 francs, de malheureux qui n'ont rien et qui n'ont pu ensemencer leur terre cette année. Quoi monsieur, des pauvres qui ont dû plaider in forma pauperum 7 seront-ils mis en prison, comme il les en menace, pour ne pouvoir donner à cet homme avide le reste de leur sang? Ne peuvent-ils présenter une requête au parlement pour obtenir des délais? N'en donnez-vous pas tous les jours à des débiteurs? Au nom de l'humanité, monsieur, mandez-moi, je vous en conjure, si la chose est possible, et daignez protéger des pauvres prêts à déserter un pays abandonné.

Recevez la tendre reconnaissance et le respect de votre très humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire. »

2 Ceps de vigne .

3 Jean-Robert Tronchin à Lyon, banquier et homme d'affaires .

5 Voir les Béatitudes dans l'Evangile selon Matthieu , V, 3 . http://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9atitudes

7 Dans les formes permises aux pauvres , c'est à dire simplifiées .

 

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18/01/2014 | Lien permanent

Point de roman de Jean-Jacques s'il-vous-plait ; je l'ai lu pour mon malheur

... Ou plus précisément j'ai failli aller au delà de la (et tralala ! ) trentième page de cette fichue Julie ou La Nouvelle Héloïse, mais n'ayant pas une vocation de psychanalyste ni de midinette j'ai préféré jeter ce bouquin dans un fond de carton d'où il ne ressortira sans doute que dans la main d'un de mes héritiers, dans longtemps j'espère . Je n'ose pas en faire don à quelque maison de retraite qui soit, je risque d'être accusé de maltraitance à personnes dépendantes .   

Ah ! chère Colette Renard, que vous êtes vivante cent fois plus que ce vieil empesé JJ Rousseau :

https://www.youtube.com/watch?v=gvqKCun3yVU

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« A Etienne-Noël Damilaville

et à

Nicolas-Claude Thieriot

Mille tendres remerciements à monsieur Damilaville et à monsieur Thieriot . Point de roman de Jean-Jacques s'il-vous-plait 1 ; je l'ai lu pour mon malheur ; et c'eût été pour le sien si j'avais le temps de dire ce que je pense de cet impertinent ouvrage . Mais un cultivateur, un maçon et le précepteur de Mlle Corneille et le vengeur d'une famille accablée par des prêtres n'a pas le temps de parler de romans .

Voici pourtant , mes amis, une petite réponse que j'ai eu le temps de faire à M. Deodati 2. Vous me rendrez un important service en la faisant imprimer, en la donnant à tous les journaux 3. Ni M. de Richelieu, ni le prince de Soubise, ni le maréchal de Broglie, ni M. Diderot n'en seront fâchés . J'estime qu'il conviendrait assez que M. d'Aquin imprimât dans son hebdomadaire 4 cette petite réponse et qu'il en envoyât des exemplaires à tous les intéressés . En voici deux exemplaires, l'un pour M. Deodati, l'autre pour M. d'Aquin .

Mille remerciements encore une fois . Joue-t-on Tancrède 5? Joue-t-on Le Père de famille 6? O mon cher frère Diderot je vous cède la place de tout mon cœur et je voudrais vous couronner de lauriers . Mon ancien ami Thiriot saura que Daumart mon parent n'a point la vérole . J'ai de l'admiration pour M. Bagieu, il a deviné tout ce que Tronchin a vu et tout ce qu'il a dit . N'aurai-je point la feuille 7 contre M. Le Brun, contre Mlle Corneille, et contre moi ?

J’ai envoyé à M. Jannel le Pallade 8 du roi pour M. Capperonnier, bibliothécaire 9. J'ai écrit à l'un et à l'autre .

Ainsi M. Thieriot peut m'envoyer le roman Popelinière 10 qui me fera sans doute plus de plaisir que celui de Jean-Jacques .

Au château de Tournay 25 janvier [1761] »

1 La Nouvelle Héloïse ; voir lettre du 22 janvier 1761 à d'Olivet : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/01/23/manu-carole-frere-et-soeur-de-coeur.html

3 Elle fut en effet réimprimée dans le Journal encyclopédique, Bouillon, 1er février 1761, I, 3, 89-98 .

5 La pièce fut représentée le 26 janvier 1761, puis il y eut une série de représentations du 7 mars au 25 avril .

6 Pièce jouée le 18 février 1761, elle n'eut que sept représentations .

9 Capperonnier était conservateur de la Bibliothèque du roi .

10 Roman de Alexandre-Joseph Le Riche de La Popelinière : Daïra, 1760 : http://books.google.be/books?id=kloGAAAAQAAJ&printsec...

http://www.memo.fr/Dossier.asp?ID=431

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25/01/2016 | Lien permanent

On vit alors que s'il y a de grands crimes sur la terre, il y a autant de vertus

... Notre actualité le confirme, je crois , je le souhaite . Et même s'il y a davantage de vertus que de crimes, je ne serai pas fâché de cette inégalité rassurante .

Le Hall du Livre - La librairie promenade NANCY

J'aime particulièrement ce bonhomme / bon homme, même si je ne suis plus religieux du tout .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

Premier mars 1765, au château de Ferney 1

J'ai dévoré, mon cher ami, le nouveau mémoire de M. de Beaumont sur l'innocence des Calas; je l'ai admiré, j'ai répandu des larmes, mais il ne m'a rien appris; il y a longtemps que j'étais convaincu; et j'avais eu le bonheur de fournir les premières preuves.

Vous voulez savoir comment cette réclamation de toute l'Europe contre le meurtre juridique du malheureux Calas, roué à Toulouse, a pu venir d'un petit coin de terre ignoré, entre les Alpes et le Mont-Jura, à cent lieues du théâtre où se passa cette scène épouvantable.

Rien ne fera peut-être mieux voir la chaîne insensible qui lie tous les évènements de ce malheureux monde 2.

Sur la fin de mars 1762, un voyageur qui avait passé par le Languedoc, et qui vint dans ma retraite à deux lieues de Genève, m'apprit le supplice de Calas, et m'assura qu'il était innocent. Je lui répondis que son crime n'était pas vraisemblable, mais qu'il était moins vraisemblable encore que des juges eussent, sans aucun intérêt, fait périr un innocent par le supplice de la roue.

J'appris le lendemain qu'un des enfants de ce malheureux père s'était réfugié en Suisse, assez près de ma chaumière. Sa fuite me fit présumer que la famille était coupable. Cependant je fis réflexion que le père avait été condamné au supplice comme ayant seul assassiné son fils pour la religion, et que ce père était mort âgé de soixante-neuf ans. Je ne me souviens pas d'avoir jamais lu qu'aucun vieillard eût été possédé d'un si horrible fanatisme. J'avais toujours remarqué que cette rage n'attaquait d'ordinaire que la jeunesse, dont l'imagination ardente, tumultueuse, et faible s'enflamme par la superstition. Les fanatiques des Cévennes étaient des fous de vingt à trente ans, stylés à prophétiser dès l'enfance. Presque tous les convulsionnaires que j'avais vus à Paris en très grand nombre étaient de petites filles et de jeunes garçons. Les vieillards chez les moines sont moins emportés, et moins susceptibles des fureurs du zèle, que ceux qui sortent du noviciat. Les fameux assassins, armés par le fanatisme, ont tous été de jeunes gens, de même que tous ceux qui ont prétendu être possédés; jamais on n'a vu exorciser un vieillard. Cette idée me fit douter d'un crime qui d'ailleurs n'est guère dans la nature. J'en ignorais les circonstances.

Je fis venir le jeune Calas chez moi. Je m'attendais à voir un énergumène tel que son pays en a produit quelquefois. Je vis un enfant simple, ingénu, de la physionomie la plus douce et la plus intéressante, et qui, en me parlant, faisait des efforts inutiles pour retenir ses larmes. Il me dit qu'il était à Nîmes en apprentissage chez un fabricant, lorsque la voix publique lui avait appris qu'on allait condamner dans Toulouse toute sa famille au supplice, que presque tout le Languedoc la croyait coupable, et que, pour se dérober à des opprobres si affreux, il était venu se cacher en Suisse.

Je lui demandai si son père et sa mère étaient d'un caractère violent: il me dit qu'ils n'avaient jamais battu un seul de leurs enfants, et qu'il n'y avait point de parents plus indulgents et plus tendres.

J'avoue qu'il ne m'en fallut pas davantage pour présumer fortement l'innocence de la famille. Je pris de nouvelles informations de deux négociants de Genève, d'une probité reconnue, qui avaient logé à Toulouse chez Calas. Ils me confirmèrent dans mon opinion. Loin de croire la famille Calas fanatique et parricide, je crus voir que c'étaient des fanatiques qui l'avaient accusée et perdue. Je savais depuis longtemps de quoi l'esprit de parti et la calomnie sont capables.

Mais quel fut mon étonnement lorsque, ayant écrit en Languedoc sur cette étrange aventure, catholiques et protestants me répondirent qu'il ne fallait pas douter du crime des Calas ! Je ne me rebutai point. Je pris la liberté d'écrire à ceux mêmes qui avaient gouverné la province, à des commandants de provinces voisines, à des ministres d’État; tous me conseillèrent unanimement de ne me point mêler d'une si mauvaise affaire ; tout le monde me condamna, et je persistai: voici le parti que je pris.

La veuve de Calas, à qui, pour comble de malheur et d'outrage, on avait enlevé ses filles, était retirée dans une solitude où elle se nourrissait de ses larmes, et où elle attendait la mort. Je ne m'informai point si elle était attachée ou non à la religion protestante, mais seulement si elle croyait [en] un Dieu rémunérateur de la vertu et vengeur des crimes. Je lui fis demander si elle signerait au nom de ce Dieu que son mari était mort innocent; elle n'hésita pas. Je n'hésitai pas non plus. Je priai M. Mariette de prendre au conseil du roi sa défense. Il fallait tirer madame Calas de sa retraite, et lui faire entreprendre le voyage de Paris.

On vit alors que s'il y a de grands crimes sur la terre, il y a autant de vertus; et que si la superstition produit d'horribles malheurs, la philosophie les répare.

Une dame dont la générosité égale la haute naissance, qui était alors à Genève pour faire inoculer ses filles 3, fut la première qui secourut cette famille infortunée ; des Français rentrés en ce pays la secondèrent. Des Anglais qui voyageaient se signalèrent; et, comme dit M. de Beaumont, il y eut un combat de générosité entre ces deux nations, à qui secourrait le mieux la vertu si cruellement opprimée.

Le reste, qui le sait mieux que vous? Qui a servi l'innocence avec un zèle plus constant et plus intrépide? Combien n'avez-vous pas encouragé la voix des orateurs, qui a été entendue de toute la France et de l'Europe attentive? Nous avons vu renouveler les temps où Cicéron justifiait, devant une assemblée de législateurs, Amerinus accusé de parricide. Quelques personnes, qu'on appelle dévotes, se sont élevées contre les Calas; mais, pour la première fois depuis l'établissement du fanatisme, la voix des sages les a fait taire.

La raison remporte donc de grandes victoires parmi nous! Mais croiriez-vous, mon cher ami que la famille des Calas, si bien secourue, si bien vengée, n'était pas la seule alors que la religion accusât d'un parricide, n'était pas la seule immolée aux fureurs du préjugé ? Il y en a une plus malheureuse encore, parce qu'éprouvant les mêmes horreurs, elle n'a pas eu les mêmes consolations; elle n'a point trouvé des Mariette, des Beaumont 4, et des Loyseau.

Il semble qu'il y ait dans le Languedoc une furie infernale amenée autrefois par les inquisiteurs à la suite de Simon de Montfort, et que depuis ce temps elle secoue quelquefois son flambeau.

Un feudiste de Castres, nommé Sirven, avait trois filles. Comme la religion de cette famille est la prétendue réformée, on enlève, entre les bras de sa femme, la plus jeune de leurs filles. On la met dans un couvent, on la fouette pour lui mieux apprendre son catéchisme; elle devient folle, elle va se jeter dans un puits, à une lieue de la maison de son père. Aussitôt les zélés ne doutent pas que le père, la mère et les sœurs n'aient noyé cette enfant. Il passait pour constant, chez les catholiques de la province, qu'un des points capitaux de la religion protestante est que les pères et mères sont tenus de pendre, d'égorger ou de noyer tous leurs enfants qu'ils soupçonneront avoir quelque penchant pour la religion romaine. C'était précisément le temps où les Calas étaient aux fers, et où l'on dressait leur échafaud.

L'aventure de la fille noyée parvient incontinent à Toulouse. Voilà un nouvel exemple, s'écrie-t-on, d'un père et d'une mère parricides. La fureur publique s'en augmente; on roue Calas, et on décrète Sirven, sa femme et ses filles. Sirven épouvanté n'a que le temps de fuir avec toute sa famille malade. Ils marchent à pied, dénués de tout secours, à travers des montagnes escarpées, alors couvertes de neige. Une de ses filles accouche parmi les glaçons ; et, mourante, elle emporte son enfant mourant dans ses bras : ils prennent enfin leur chemin vers la Suisse.

Le même hasard qui m'amena les enfants de Calas veut encore que les Sirven s'adressent à moi. Figurez-vous, mon ami, quatre moutons que des bouchers accusent d'avoir mangé un agneau; voilà ce que je vis ; il m'est impossible de vous peindre tant d'innocence et tant de malheurs. Que devais-je faire, et qu'eussiez-vous fait à ma place? faut-il s'en tenir à gémir sur la nature humaine? Je prends la liberté d'écrire à monsieur le premier président de Languedoc 5, homme vertueux et sage; mais il n'était point à Toulouse. Je fais présenter par un de vos amis un placet à monsieur le vice-chancelier 6. Pendant ce temps-là, on exécute vers Castres, en effigie, le père, la mère, les deux filles; leur bien est confisqué, dévasté, il n'en reste plus rien.

Voilà toute une famille honnête, innocente, vertueuse, livrée à l'opprobre et à la mendicité chez les étrangers : ils trouvent de la pitié, sans doute; mais qu'il est dur d'être jusqu'au tombeau un objet de pitié! On me répond enfin qu'on pourra leur obtenir des lettres de grâce. Je crus d'abord que c'était de leurs juges qu'on me parlait, et que ces lettres étaient pour eux. Vous croyez bien que la famille aimerait mieux mendier son pain de porte en porte, et expirer de misère, que de demander une grâce qui supposerait un crime trop horrible pour être graciable ; mais aussi comment obtenir justice? comment s'aller remettre en prison dans sa patrie où la moitié du peuple dit encore que le meurtre de Calas était juste? ira-t-on une seconde fois demander une évocation au conseil? tentera-t-on d'émouvoir la pitié publique, que l'infortune des Calas a peut-être épuisée, et qui se lassera d'avoir des accusations de parricide à réfuter, des condamnés à réhabiliter, et à des juges à confondre?

Ces deux évènements tragiques, arrivés coup sur coup, ne sont-ils pas, mon ami, des preuves de cette fatalité inévitable à laquelle notre misérable espèce est soumise ?Vérité terrible, tant enseignée dans Homère et dans Sophocle ; mais vérité utile, puisqu'elle nous apprend à nous résigner et à savoir souffrir.

Vous dirai-je que, tandis que le désastre étonnant des Calas et des Sirven affligeait ma sensibilité, un homme, dont vous devinerez l'état 7 à ses discours, me reprocha l'intérêt que je prenais à deux familles qui m'étaient étrangères ! « De quoi vous mêlez-vous? me dit-il; laissez les morts ensevelir leurs morts 8. » Je lui répondis: « J'ai trouvé dans mes déserts l'Israélite baigné dans son sang, souffrez que je répande un peu d'huile et de vin sur ses blessures 9: vous êtes lévite, laissez-moi être Samaritain. »

Il est vrai que pour prix de mes peines on m'a bien traité en Samaritain; on a fait un libelle diffamatoire sous le nom d'Instruction pastorale et de Mandement 10; mais il faut l'oublier, c'est un jésuite qui l'a composé. Le malheureux ne savait pas alors que je donnais un asile à un jésuite. Pouvais-je mieux prouver que nous devons regarder nos ennemis comme nos frères.

Vos passions sont l'amour de la vérité, l'humanité, la haine de la calomnie. La conformité de nos caractères a produit notre amitié. J'ai passé ma vie à chercher, à publier cette vérité que j'aime. Quel autre des historiens modernes a défendu la mémoire d'un grand prince contre les impostures atroces de je ne sais quel écrivain 11 qu'on peut appeler le calomniateur des rois, des ministres, et des grands capitaines, et qui cependant aujourd'hui ne peut trouver un lecteur?

Je n'ai donc fait, dans les horribles désastres des Calas et des Sirven, que ce que font tous les hommes; j'ai suivi mon penchant. Celui d'un philosophe n'est pas de plaindre les malheureux, c'est de les servir.

Je sais avec quelle fureur le fanatisme s'élève contre la philosophie. Elle a deux filles qu'il voudrait faire périr comme Calas, ce sont la vérité et la tolérance; tandis que la philosophie ne veut que désarmer les enfants du fanatisme, le mensonge et la persécution.

Des gens qui ne raisonnent pas ont voulu décréditer ceux qui raisonnent : ils ont confondu le philosophe avec le sophiste; ils se sont bien trompés. Le vrai philosophe peut quelquefois s'irriter contre la calomnie, qui le poursuit lui-même; il peut couvrir d'un éternel mépris le vil mercenaire 12 qui outrage deux fois par mois la raison, le bon goût, et la vertu . Il peut même livrer, en passant, au ridicule ceux qui insultent à la littérature dans le sanctuaire où ils auraient dû l'honorer : mais il ne connaît ni les cabales, ni les sourdes pratiques, ni la vengeance. Il sait, comme le sage de Montbard 13, comme celui de Voré 14 rendre la terre plus fertile, et ses habitants plus heureux. Le vrai philosophe défriche les champs incultes, augmente le nombre des charrues, et par conséquent des habitants; occupe le pauvre et l'enrichit; encourage les mariages, établit l'orphelin; ne murmure point contre des impôts nécessaires, et met le cultivateur en état de les payer avec allégresse. Il n'attend rien des hommes, et il leur fait tout le bien dont il est capable. Il a l'hypocrite en horreur, mais il plaint le superstitieux; enfin il sait être ami.

Je m'aperçois que je fais votre portrait, et qu'il n'y manquerait rien si vous étiez assez heureux pour habiter la campagne. » <

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14/05/2020 | Lien permanent

J'ai deux curés dont je suis assez content . Je ruine l'un, je fais l'aumône à l'autre , il prie Dieu pour moi et tout v

...  Selon le sacro-saint principe des vases/calices communicants .

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« A Jean Le Rond d'Alembert

des Académies de Paris

rue Michel-le-comte

à Paris

Je reçus hier la faveur de vos quatre volumes 1, mon cher philosophe . Je dévorai d'abord votre laubrussellerie 2. Cela est excellent . On n'aurait jamais brûlé un Laubrussel, on vous incendiera quelque jour . Macte animo 3. Vous serez des nôtres . Luc (vous connaissez Luc) me mande du 11 avril, entre autres choses, je me félicite et je tire ma gloire que la guerre que me fait la France soit l'époque de la guerre qu'on fait à Paris au bon sens 4.

Mais s'il vous plait de quoi vous avisez-vous de dire dans vos éléments de philosophie que les sciences sont plus redevables aux Français qu'à aucune nation ?5 Est-ce que vous êtes devenu flatteur ? Est-ce aux Français qu'on doit la machine paralactique 6, la pompe à feu 7, la gravitation 8, la connaissance de la lumière 9, l'inoculation 10, le semoir 11, les condons ou condoms 12?

Parbleu vous vous moquez, nous n'avons pas seulement inventé une brouette 13 .

Vous avez donc fait réimprimer votre article de Genève ?14 Vous avez très bien fait . Mais vous faites trop d'honneur aux prédicants sociniens . Vous ne les connaissez pas vous dis-je . Ils sont aussi malins que les autres . Et les sociniens de Genève et les calvinistes de Lausanne, et les fakirs et les bonzes sont tous de la même espèce . Je laisse faire ceux de Paris, mais pour mes Suisses et mes Allobroges je les range . Et je n'ai fait la plaisanterie d'avoir un château à créneaux et à ponts-levis que pour y pendre un prêtre de Baal à la première occasion . J'ai deux curés dont je suis assez content . Je ruine l'un, je fais l'aumône à l'autre , il prie Dieu pour moi et tout va bien .

Vous avez fort mal fait quand vous êtes venu à Genève de fréquenter la prêtraille . Quand vous y reviendrez ne voyez que vos amis, vous serez fêté et honoré .

L'aventure de l'Encyclopédie 15 est le comble de l'insolence et de la bêtise . Ce n'était pas en France qu'il fallait faire cet ouvrage .

Quoi vous répondez sérieusement à ce fou de Rousseau 16, à ce bâtard du chien de Diogène ? Vous m’enhardissez . Je réponds moi à frère Berthier 17 et à tutti quanti, et vous verrez avec quelle impudence . Mais non vous ne le verrez point car on ne laissera pas passer ma besogne . Pour vos quatre volumes philosophiques , ils passeront, car tout brûlable que vous êtes vous êtes plus sage que moi . Mme Denis vous fait mille compliments, vous lit et vous regrette . Ainsi fais-je .

Aux château de Tournay 4 mai [1759]18 , venez nous y voir . »

2 L'essai sur [Ignace] de Laubrussel, Traité des abus de la critique en matière de religion, 1710-1711 se trouve dans les Mélanges , 1759, t. iv, page 321-380 . Voir aussi : http://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=mdp.39015063562568;view=2up;seq=6

3 Courage ! Réminiscence de Virgile dans l'Enéide.

4 V* reprend en l'améliorant la phrase de Frédéric GIF dans sa lettre du 11 avril 1759 : voir lettre du 2 mai 1759 à Frédéric II : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/06/14/vos-rimes-familieres-immortalisent-les-beaux-cus-de-ceux-que-vous-avez-vain.html

5 Référence possible à un passage des Mélanges, t. iv, p. 281-282 : https://archive.org/stream/mlangesdelitt04alemuoft#page/280/mode/2up

6 Ou l'équatorial, en parlant de télescope, dont l'invention est sujette à controverse ; V* l'attribua à Zacharias Jansen, Jacob Metius et Galilée ; voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Monture_%C3%A9quatoriale

7 Aux yeux de V*, il était difficile de savoir qui était l'inventeur de la pompe à feu . Cet appareil fut mentionné, semble-t-il pour la première fois par Néron d'Alexandrie . Le mot de pompier, fabricant de pompe, est attesté en 1750 .http://fr.wikipedia.org/wiki/Pompe_%C3%A0_feu

9 Encore Newton .

10 Elle fut apportée de Turquie en Angleterre peu après 1700 par lady Mary Wortley Montagu .http://fr.wikipedia.org/wiki/Mary_Wortley_Montagu

11 V* pense-t-il à la première semeuse inventée par Locatelli en 1662, ou au semoir à blé de Jethro Tull de 1730 ? Voir : http://www.jstor.org/discover/10.2307/3739626?uid=3738016&uid=2129&uid=2&uid=70&uid=4&sid=21104327662023

12 Inventé vers 1665 par un colonel de ce nom ; voir A dictionnary of slang and inconventional English, 1937, p 197 .http://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9servatif

13 V* mentionne la brouette peut-être justement parce que cette invention est attribuée à Pascal . :http://fr.wikipedia.org/wiki/Brouette#La_question_des_origines

L'objet est ancien, au moins sous certaines formes mal connues, et le nom apparaît dès le XIIIè siècle au moins , dérivant d'un mot latin signifiant « véhicule à deux roues » . sur tout ce passage des inventions, voir French inventions of the eighteenth century, de Shelby T. McCoy, 1952 .

14 Article « Genève » de l'Encyclopédie, 1759 .

16 Lettre de d'Alembert à M. J.-J. Rousseau sur l'article « Genève », 1759, également publiée dans l'article Genève cité .http://books.google.fr/books?id=Bj4HAAAAQAAJ&printsec=titlepage#v=onepage&q&f=false

17 On a toujours considéré que cette réponse devait être la longue « Note » de l'Ode sur la mort de […] la margrave de Bareith . En réalité il semble que V* pense déjà à la Relation de la maladie, de la confession, de la mort et de l'apparition du jésuite Berthier, 1759, qui fut publiée à la fin de l'année et dont on place généralement la composition en novembre . Mais plusieurs allusions de la correspondance laissent penser qu'elle a été mise en chantier avent le départ de Mme d'Epinay de Genève le 5 octobre 1759 . http://www.baillement.com/lettres/voltaire.html

18 Le même jour Haller écrivait à Bonnet : « Je crois comme vous que M. de V., que Diderot, que La Mettrie et même M. de M[aupertui]s auraient fait de grands persécuteurs, s'ils avaient été à la place des juges romains sous Domitien, ou sous Dioclétien » D'Alembert répondit à Voltaire le 13 mai ; voir page 63 : http://fr.wikisource.org/wiki/Page:D%E2%80%99Alembert_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes,_%C3%A9d._Belin,_V.djvu/71

 

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17/06/2014 | Lien permanent

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