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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

un temps viendra où la Russie fera le sort du monde ... Une nation qui peut aller partout, et chez laquelle on ne peut g

... Se réjouir particulièrement que cela n'arrive jamais . Sinon ... combien d'arbitres potentiels avons-nous en ce XXIè siècle ? Beaucoup trop pour le nombre de terrains de jeu . Le pire étant que ces arbitres n'ont aucune moralité, sont véreux et travaillent pour leur propre profit . Carton rouge pour eux !

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La vidéo le confirme : tacles dangereux .

 

 

« A François-Pierre Pictet

A Ferney 14è novembre 1763 1

Mon cher géant, si vous ne craignez pas le froid, vous êtes le plus heureux des hommes . Les beaux climats sont ceux qui sont bien gouvernés . Je n'ose pas prendre la liberté d'écrire à Sa Majesté Impériale, la nouvelle Thalestris qui rendrait tous les Cyrus bien petits s'il y avait des Cyrus dans notre siècle . Je me mets à ses pieds . Je la remercie au nom de Pierre Corneille . Bientôt on la remerciera au nom du genre humain . Elle tient bien sa parole de donner un démenti à Jean-Jacques Rousseau ; un temps viendra où la Russie fera le sort du monde ; il ne s'agit que de la bénédiction de Jacob, c'est-à-dire d'avoir beaucoup d'enfants . Une nation qui peut aller partout, et chez laquelle on ne peut guère entrer doit devenir l'arbitre du monde ; mais en attendant, il faut se réjouir . À quoi servirait d'être la plus grande souveraine de la terre si on n’avait pas un peu de plaisir . Je sais bien que Thalestris me dira, mon plaisir est de travailler du soir au matin au bonheur de mes sujets . Je lui répondrai, madame, c’est pour cela même qu'il faut que vous vous réjouissiez, car c'est un terrible fardeau que de faire continuellement le bonheur des autres, et je maintiens à Votre Sacrée Majesté Impériale qu’une souveraine qui gouverne par elle-même, a besoin de délassement, comme on a besoin de dormir et de manger .

Si j'avais jeunesse et génie je vous ferais des tragédies et des comédies tous les trois mois ; mais je suis vieux, je suis aveugle, je ne peux que prier Dieu que d'autres amusent Votre Majesté tant qu'ils pourront . Faites fleurir vos États, voyez les choses en grand et en détail ; unissez la douceur avec la fermeté tant qu'il vous plaira, tout cela est fort bon . Tout le monde avoue que c'est là votre partage, mais les soirs d'hiver sont longs , et les spectacles sont très bien inventés pour faire passer le temps aux plus grandes impératrices .

Il me paraît, mon cher géant, que votre auguste souveraine ne désapprouve pas ces maximes . Vous qui êtes assurément le plus grand acteur, ou du moins l'acteur le plus grand que nous eussions sur le théâtre de Ferney, déployez tous vos talents pour amuser quelquefois celle qui répand la félicité sur environ deux mille lieues de pays . Vous savez que je n'en ai tout au plus qu'une lieue et demie, mais en vérité c'est assez pour un honnête homme .

Mme Denis, la nièce de Pierre Corneille, son mari, sa sœur, tout ce qui est chez moi vous fait les plus tendres compliments . »

1V* répond ici sans doute à une lettre du 26 août 1763/7 septembre qui était probablement accompagnée du billet de Catherine II de Russie , reproduit en note de la lettre du 4 novembre 1763 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/10/26/mon-cher-frere-et-mes-chers-freres-vous-avez-bien-raison-de-6100046.html

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07/11/2018 | Lien permanent

ces légers nuages doivent être dissipés, et tout doit céder au véritable intérêt de la République, et à celui de ma prov

... Charité bien ordonnée commence par soi-même ... Est-ce ainsi que raisonnent les candidats aux élections régionales ? Sans doute . L'intérêt de la République me semble le dernier de leurs soucis , bien qu'ils s'en réclament hautement ; alliances et mésalliances font jaser , tout est tenté pour gagner un siège de nanti .

blague élections régionales – Blagues et Dessins

 

 

 

« A Pierre-Michel Hennin

A Ferney 27 [février 1766] 1

Il faut d’abord, monsieur, vous avouer que j’ai communiqué à M. le duc de Praslin l’idée de faciliter aux Genevois les moyens d’acquérir des terres au pays de Gex. Je lui ai mandé 2 que j’avais le bonheur de penser comme vous, et vous pensez bien que je me suis un peu rengorgé en faisant valoir votre approbation. Je ne me mêle point des affaires d’autrui ; mais c’est ici la mienne. La terre de Ferney deviendrait très considérable si la proposition réussissait. M. le duc de Praslin l’approuve ; il est fait pour penser comme vous. Il serait très important, et je vous aurais beaucoup d’obligation, aussi bien que Mme Denis, si vous aviez la bonté de venir diner à Ferney quelqu’un de ces jours avec M. Jaco Tronchin, et M. Lullin le secrétaire d’État. M. Lullin est celui qui doit être chargé de dresser les instructions que M. Crommelin suivra dans cette affaire, car il faudra que ce soit la République qui demande la faveur que le ministère lui destine ; et il y a encore une petite difficulté très légère à aplanir. Cette négociation est votre ouvrage ; vous rendrez service au pays de Gex et à Genève. Je ne doute pas que le Conseil ne sente toute l’obligation qu’il vous aura. Il y a peut-être un peu de froideur entre M. Lullin et moi pour un petit malentendu 3; mais ces légers nuages doivent être dissipés, et tout doit céder au véritable intérêt de la République, et à celui de ma province. Il vous sera bien aisé de faire sentir d’un mot à M. Lullin que je suis véritablement attaché à sa personne et au Conseil. Un simple exposé même de la chose dont il s’agit écartera tout ombrage. Qui peut mieux que vous, monsieur, concilier et ramener les esprits ? En un mot, le bonheur de notre petit pays et de Genève est entre vos mains. Cela vaut bien le droit négatif4. Mais je vous avertis que si vous réussissez, comme je n’en doute pas, je ne vous en aimerai pas davantage : cela m’est impossible.

V.

Pouvez-vous venir dimanche ? »

1 Le mois a été ajouté par Hennin, et l'année par une autre main .

2 Cette lettre manque.

3 Voir la lettre du 30 janvier 1766 à Pierre Lullin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/01/29/vous-savez-que-je-dis-toujours-ce-que-je-pense.html ; où il est aussi question de la lettre envoyée au duc de Praslin .

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10/06/2021 | Lien permanent

a péché par étourderie, par ignorance de toutes les bienséances, par un orgueil insupportable ; mais j'en reviens toujou

... Telle est la défense de Marine Le Pen pour David Rachline, truand en col blanc, élément remarquable et remarqué du RN :

https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/a-frejus-enquete-ouverte-sur-rachline-et-sa-gestion-marine-le-pen-prend-ses-distances-avec-le-maire-rn_226831.html

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https://www.pressreader.com/france/var-matin-frejus-saint...

 Asinus asinum fricat, tel est le mode de (sur)vie au RN

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

11 avril 1768

Mon cher ami, je rien de caché pour vous, vous verrez par ma lettre à M. d'Alembert tout le fond de l'affaire . La Harpe a péché par étourderie, par ignorance de toutes les bienséances, par un orgueil insupportable ; mais j'en reviens toujours à dire qu'il ne faut pas le perdre, qu'il a des talents, qu'il peut se corriger, qu'il est jeune, pauvre et marié, et m'a fait bien du mal sans le savoir .

Il avait persuadé Mme Denis de son innocence . Elle me sut un très mauvais gré de lui faire perdre dans Mme de La Harpe une complaisante qui pouvait l'amuser pendant l'hiver . C'est à ce sujet que Mme Denis m'a traité bien cruellement ; mais puisque je pardonne à La Harpe vous croyez bien que je pardonne à Mme Denis . Je n'ai d'autre intention, d’autre soin que de la rendre heureuse pendant le peu de temps qui me reste à vivre et après ma mort . Je ne suis point du tout à mon aise dans le moment présent, il s'en faut de beaucoup ; mais tout s'arrangera et certainement Mme Denis ne souffrira pas un seul moment du petit embarras que j’éprouve . Ma vie est si différente de la sienne qu’il faut absolument qu'elle aille à Paris, où elle a beaucoup d'amis et de parents et moi il faut que je meure dans la solitude .

Je vous prie mon cher ami de détromper M. Chardon de l’erreur où il est en supposant que le Catéchumène est de moi . Vous savez bien certainement qu'il n'en est pas, non plus que tant d'autres ouvrages que la calomnie m’impute . Il est bien cruel que n’étant occupé que du Siècle de Louis XIV qui est immense, on m'attribue des pauvretés que je n'ai pas même lues . Vous verrez par une déclaration de La Harpe insérée dans L'Avant-Coureur du lundi 4 avril combien je suis intéressé à tenir la conduite que je tiens .

Adieu, mon très cher ami ; soyez bien sûr que ma philosophie est digne de la vôtre ; mais mandez-moi donc ce que vous devenez et ce que l'on fait pour vous . »

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11/12/2023 | Lien permanent

j’aime à m’acquitter de bonne heure de mes petits devoirs de bon citoyen et de bon sujet ; c’est ainsi que sont faits le

... Paroles de philosophe !

Qui dit mieux ?

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

12è auguste [1763]

Je commence par dire à M. le ministre du vingtième que M. Marinval ou Morinval, directeur de Lyon, a payé pour moi mes trois vingtièmes pour toute l’année 1763, quoique je ne dusse en payer la moitié qu’au mois de septembre prochain ; mais j’aime à m’acquitter de bonne heure de mes petits devoirs de bon citoyen et de bon sujet ; c’est ainsi que sont faits les véritables philosophes.

Je me flatte qu’on ne trouvera pas mauvais que je vous envoie le gros paquet ci-joint pour le Conseil ; le tout s’adresse à M. Mariette, c’est une affaire très importante, pour laquelle même je vous supplie, mon cher frère, d’encourager le zèle que M. Mariette veut bien me témoigner.

Je bénis Dieu de ce que vous avez reçu tous nos paquets. Vous avez eu la bonté en dernier lieu de m’envoyer les lettres patentes du roi pour des échanges de terre. Je mande à M. Mariette qu’il me manque deux pièces essentielles, qui sont la grosse de mon contrat d’échange et la permission de l’évêque. J’avais envoyé ces deux pièces : elles doivent être ou dans les bureaux de M. de Saint-Florentin, ou chez M. Mariette.

Quant aux autres pièces plus importantes, j’espère en faire tenir à mon frère dès qu’on sera revenu de Compiègne.

Je l’ai déjà supplié de me faire tenir le radoteur ou le radotage 1 ; on dit que c’est un bon ouvrage, qui a été fait sous les yeux de M. le contrôleur-général. Je vous avoue que je crois que les ministres en savent toujours plus que moi . Je pourrais leur dire seulement ce que Despréaux disait au roi : Sire, je me connais mieux en vers que Votre Majesté.

J’ai demandé aussi à frère Thieriot la lettre de Jean-Jacques, qui a fait, dit-on, quelque bruit à Paris.

Est-ce que mon frère connaît le conseiller Nigon ?2 C’est une chose bien extraordinaire qu’un Savoyard sans éducation ait si bien ramoné la cheminée des cagots.

Il me paraît que M. de Fourbonnais avait fait autrefois un fort bon livre de finances 3 , mais comme dit François , magis magnos clericos non sunt magis magnos sapientes 4.

Le présomptueux 5, l’ambitieux 6, mauvais sujets de comédie.

Ecr. l’inf. »

1 Jacob-Nicolas Moreau : Entendons-nous, ou le radotage du vieux notaire (Où il vous plaira, 1763), et Entendons-nous, ou le Radotage du vieux notaire sur la Richesse de l’État .Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96165501

et : http://data.bnf.fr/12000753/jacob-nicolas_moreau/

4 Les plus grands clercs ne sont pas les plus sages. Montaigne, Les Essais

5 La présomption à la mode, de Jean-François Cailhava de l'Esrendoux, donnée le 1er août 1763, n'a eu qu'une seule représentation .

6 V* pense-t-il ici à L’Ambitieux et l'indiscrète, comédie de Destouches reprise en janvier 1761 ? Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58078300.texteImage

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31/07/2018 | Lien permanent

Quelque opération qu'on imagine il faut que le peuple la paye

... Nous voici prévenus, Voltaire est tout à fait lucide, tous les hommes politiques qui essayent de nous enfumer devraient bien économiser leur salive, et nos impôts par la même occasion .

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« A François de Chennevières

Mon cher correspondant, je me suis toujours bien douté que les six cents millions étaient des Mille et Une nuits . Quelque opération qu'on imagine il faut que le peuple la paye . Vous faites toujours de jolis vers . Apparemment que vous ne payez rien . Je prends la liberté de vous recommander les deux lettres ci-jointes . Vous me voyez en commerce avec un avocat au conseil . Qui terre a , guerre a, et qui plume a, aussi . Mes respects à la sœur du pot 1.

17 mars [1759] »

1 La duchesse d'Aiguillon , elle était au chevet de Montesquieu , mort le 10 février 1755, et demanda à V* une épitaphe , qui ne la fit pas ; les « sœurs du pot » sont des religieuses qui vivent en communauté et soignent les malades . Voir aussi lettre à Thieriot du 27 février 1755 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/06/28/on-a-oublie-tout-net-les-petits-appartements-commodes-pour-l.html

 

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02/05/2014 | Lien permanent

je suis prêt à payer, si je dois

... Je dis bien "si je dois", si vraiment il n'y a pas d'autre solution pour sauver le pays, le président, les ministres et les parlementaires sans oublier les sénateurs, la foule des grands et petits fonctionnaires, et j'ai ici la sensation de réciter la litanie des saints . Franchement, si je m'en réfère au mérite, je ferais plus d'effort pour sauver un chat qui est bien plus méritant et qui en voit des vertes et des pas mûres .

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« A Jacques-Bernard Chauvelin

Aux Délices, 26 mars 1759

J'ose présenter encore que je suis prêt à payer, si je dois .

Mais je supplie monsieur de Chauvelin de lire mon dernier mémoire 1. Je me soumets toujours à sa décision et à ses ordres .

Je lui présente mon respect .

Voltaire. »

1 Voir lettre à Girard de Propiac du 28 mars 1759 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/05/10/m...

 

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10/05/2014 | Lien permanent

Quoique je sois toujours malade, je tâcherai de n'être pas un malade incommode

 ... Et confidence pour confidence, quoique toujours  mourant, je vous invite à partager ma joie de vivre !

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« A Horace Vasserot de Vincy , etc.

à son château de Vincy

par Rolle

A Lausanne 28 avril [1758]

Monsieur, nous comptons mardi prochain 2 de mai user de la permission que vous avez bien voulu donner à Mme Denis et à moi de venir coucher chez vous . Quoique je sois toujours malade, je tâcherai de n'être pas un malade incommode . J'ai une très grande envie de voir votre belle maison 1 et une bien plus grande de faire ma cour à son aimable maître , et à Mme de Vincy 2.

J'ai l'honneur d'être respectueusement

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur .

Voltaire »

1 Horace Vasserot est propriétaire de cette maison depuis 1750 et y a réalisé des aménagements . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Vincy

 

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12/08/2013 | Lien permanent

ce qui est complet c'est le malheur des peuples ; et ce qui est décidé c'est que nous sommes des fous

... Et j'en fais partie, dans une aussi modeste part que possible .

 

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« A Jean-Robert Tronchin

à Lyon

4 octobre [1758]

Voici mon cher correspondant, une goutte d'eau dont je vous prie de m'accuser la réception . Je me flatte que M. de Laleu aura fourni une autre goutte . Cadix est sec, et je vois qu'il me faudra donner en 1759 plus de 200 000 livres . Ce ne sont que bagatelles pour vous qui faites avec la cour des affaires de six millions .

Je compte tirer sur vous pour commencer, environ 70 000 livres au mois de décembre . Je crois qu'on voudra bien permettre que cela soit pour le paiement des Rois, et le reste pour le paiement de Pâques, et de Saint Jean .

Les batailles décisives et complètes n'ont été ni complètes ni décisives . Mais ce qui est complet c'est le malheur des peuples ; et ce qui est décidé c'est que nous sommes des fous . Je tâche d'être philosophe dans ma retraite, mais je suis bien plus sûr de mon amitié pour vous que de ma philosophie . Adieu, mon cher correspondant .

V.

Cours à l'incluse je vous en supplie port payé . »

 

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13/11/2013 | Lien permanent

je ne sais pas trop comment je peux suffire à toutes les sottises que j'ai entreprises

 

 

 

 

« A madame de FONTAINE,

à Paris.

Aux Délices, 2 juillet [1755]

Je vous écris, ma très-chère nièce, en faisant clouer au chevet de mon lit votre portrait et celui de votre fils. En vérité, voilà trois chefs-d'œuvre de votre façon qui me sont bien chers, vous, le petit d'Hornoy 1, et son pastel. Vous ne pouviez faire ni un plus joli enfant ni un plus joli portrait. Le vôtre est parfaitement ressemblant. Vous êtes un excellent peintre 2, et vous me consolez bien du portrait détestable que nous avions de vous. Je vous remercie bien tendrement de tous vos beaux ouvrages. Quand viendrez-vous donc voir les lieux que vous avez déjà embellis? Dieu merci, les vaches vous sont plus favorables que les ânesses 3. Pour moi, j'ai un âne qui me fait bien de la peine 4; car mon âne tient un grand rang dans l'ouvrage que vous savez, et on lui a fait de terribles oreilles dans les maudites copies qui courent. Je vous enverrai certainement la véritable leçon, et vous en ferez tout ce qu'il vous plaira. Je vous enverrai aussi notre Orphelin de la Chine5. Mais, en vérité, nous n'avons guère le temps de nous reconnaître, et je ne sais pas trop comment je peux suffire à toutes les sottises que j'ai entreprises. Il s'en faut bien que j'aie la santé que M. Tronchin6 me donne si libéralement. Il s'imagine que quiconque a eu le bonheur de le voir et de lui parler doit se bien porter, il est comme les magiciens, qui croyaient guérir avec des paroles. Il a raison, car personne ne parle mieux que lui, et n'a plus d'esprit; mais je ne m'en porte pas mieux.
A propos, Thieriot a douze chants de ce que vous savez, demandez-les-lui sur-le-champ. Faites-les copier; cela vous amusera, vous et votre frère7, quand il sera las de lire son bréviaire et de rapporter des procès. Je voudrais bien que mon abbaye fût aussi sur les bords de la Seine8; mais j'ai bien l'air d'avoir planté le piquet pour jamais sur les bords du lac de Genève. Les malades ne se transportent guère, à moins que ce ne soit aux eaux de Plombières, lorsque vous irez 9. »

1 Alexandre-Marie-François-de-Paule de Dompierre d'Hornoy, né à Abbeville le 23 juillet 1742, conseiller au parlement en 1763, président en 1780; mort en janvier 1828. La terre d'Hornoy est à huit lieues d'Amiens. Son frère ainé est mort en bas age .

3 Elle est en mauvaise santé, et a pris du lait d'ânesse sans succès ; voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/02/11/je-ne-serai-que-damne-cela-est-injuste-car-je-le-suis-un-peu.html

4 Le fameux chant de l'âne de La Pucelle dont des versions scabreuses circulent : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-la-pucelle-d-orleans-chant-vingtieme-86569397.html

7 L'abbé Mignot qui est aussi conseiller au Parlement .

8 L'abbaye de Scellières, dont l'abbé Mignot a obtenu le bénéfice, et où Voltaire fut inhumé en 1778, était située dans la commune de Romilly-sur-Seine.

9 Les deux alinéas qui, dans Beuchot, sont à la fin de cette lettre forment une lettre à part. Voyez au 23 août 1755

 

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15/02/2012 | Lien permanent

Je vous recommande, à vous et à mes respectables confrères, les vingt quatre lettres de l'alphabet

Dites-le en chantant ...

http://www.deezer.com/listen-6863684

http://www.deezer.com/listen-6863681

http://www.deezer.com/listen-6863679

http://www.deezer.com/listen-6863683

http://www.deezer.com/listen-6863677

 

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« A Jean Le Rond d'Alembert

 

[18 mai 1778]

 

Mon très cher secrétaire et maître perpétuel, je voulais courir à l'Académie . Deux maladies cruelles me retiennent . Je vous recommande, à vous et à mes respectables confrères, les vingt quatre lettres de l'alphabet 1.

 

V. »

1 Pour les propositions faites par V* , concernant la conception du Dictionnaire et l'organisation du travail, voir lettre du 30 mars à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/03/30/je-tacherai-de-bien-voir-de-faire-bien-voir-et-de-commencer.html

 

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18/05/2011 | Lien permanent

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