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21/03/2019

J'ai répondu pour lui qu'il n'entendrait aucun sermon de sa vie , il en sera moins ennuyé et plus tranquille

...C'est ce que l'on devrait faire à la naissance de chaque enfant plutôt que de suivre la sacro-sainte "Tradition" et engager en religion un malheureux bébé qui n'a besoin que du sein de sa mère et de la protection de son père . On lui mentira bien assez en lui faisant croire au père Noël et aux fake news,  alors inutile de l'étourdir de sermons à propos de dieux hypothétiques servis par des zélateurs abrutissants .

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Pauvre gamins ! on vous donne de bien mauvais exemples .

 

 

« A [Dominique Audibert ?]

[février-mars 1764] 1

Vous pouvez dire à M. Neckre qu'on m'a promis la délivrance de votre martyr . J'ai répondu pour lui qu'il n'entendrait aucun sermon de sa vie , il en sera moins ennuyé et plus tranquille, c'est un exemple que je lui donne . On va reprendre l’affaire des Calas .

Mme Denis et moi nous présentons nos obéissances à madame votre femme ; j'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

V.

 

Il est bien ridicule de risquer les galères pour un mauvais sermon ; mais aussi il est bien affreux d'enchaîner un pauvre sot pour avoir écouté un fou . Je suis bien aise d'être où je suis, loin de tant d'horreurs et de tant de bêtises . »

1 Edition F. Baldensperger : « Lettres inédites ou négligées de Voltaire ayant trait à ses rapports avec l'étranger », qui est une transcription littérale du manuscrit, source non précisée, et donc suivie . La date suggérée se base sur l'hypothèse selon laquelle le « martyr » mentionné serait Chaumont ; voir lettre du 4 mars à Manoël de Végobre : « J'ai été assez heureux, monsieur, pour tirer de pauvre Chaumont des galères, je crains bien de ne pas réussir à rendre le même service à ses camarades. »

20/03/2019

il peut, en toute sûreté, protéger les mécréants contre les prêtres

... Qui donc ? le président de la République ? Peut-être .

La France, dite fille aînée de l'Eglise catholique, devrait normalement être assez grande pour être bien émancipée et avoir jeté sa cornette/soutane aux orties . Le pape, François, sensé être un modèle, vient de prouver qu'il n'est vraiment pas aussi ferme dans ses actes que dans ses paroles en refusant la démission de Barbarin du poste d'archevêque au nom de la présomption d'innocence . Je pense plutôt que c'est par manque d'évêque irréprochable à nommer à la place , mais, mécréant que je suis, je peux me tromper .

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

29è février 1764 1

Voici ce que je dis d’abord à mes anges sur leur lettre du 23 février . Je les remercie du fond de mon cœur de toutes leurs bontés . Je leur envoie une lettre de M. le premier président de Dijon, qui fera connaître à M. le duc de Praslin qu’il peut, en toute sûreté, protéger les mécréants contre les prêtres.

J’ajoute, à propos de la Gazette littéraire, que je pourrai rendre de plus prompts services en italien qu’en anglais, quand les choses seront en train . La raison en est que les Alpes sont plus près de l’Italie que de l’Angleterre. Mais il me semble que je ne dois établir aucune correspondance, ni faire venir les livres nouveaux d’Italie, sans un ordre exprès de M. le duc de Praslin. Je le servirai tant que l’âme me battra dans le corps, et que j’aurai un reste de visière 2. Et quand je serai aveugle tout-à-fait, je dirai : Buona notte 3.

Mes anges, que servirait de vivre ? est fort bien ; mais trouvez-moi une rime à ivre.

Pour Olympie, il y a du malheur, il y a de la fatalité dans mon fait. Je suis avec elle comme M. de Chimène avec mademoiselle Clairon ; vous savez qu’en trois rendez-vous il perdit partie, revanche et le tout 4. Il arrive à mon imagination le même désastre qu’essuya sa tendresse. Mais j’aime bien les Roués 5 ! Je suis fâché à présent de n’avoir pas joué un tour ; c’était de faire attendre des changements pour Pâques, et, en attendant, on aurait pu donner les Roués . Mais, n’en parlons plus, il faut se soumettre à sa destinée.

Il y a du malheur cette année sur les tragédies, et vous m’en avez envoyé une preuve.

Voulez-vous bien permettre que je vous adresse ma réponse à M. Saurin 6. Vous avez dû recevoir force rogatons . J’y joins une lettre 7 ostensible que je vous écris pour être montrée à M. le duc de Duras ; je crois que cela vaut mieux que de lui écrire en droiture.

Respect et tendresse à mes anges. »

1 L'édition de Kehl imprime le second paragraphe biffé sur la copie Beaumarchais, mais omet, ainsi que les éditions suivantes, la phrase sur la réponse à Saurin au début de l'avant-dernier paragraphe .

3 Bonne nuit .

4 Termes des jeux de carte, en particulier le piquet ; voir lettre du 1er décembre 1752 à Ximenès : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1752/Lettre_2475

5 Le Triumvirat .

7 Lettre inconnue .

19/03/2019

Un temps viendra, sans doute, où nous mettrons les papes sur le théâtre

... Et ça ne sera pas pour leur plus grande gloire, occupés qu'ils sont de se rendre compte que leurs prêtres ne sont pas que des bergers bienveillants, mais parfois, trop souvent, des prédateurs sexuels pédophiles . Et ce n'est pas près de s'arrêter . Quelle hésitation peut avoir le tonsuré romain à accepter la démission du tonsuré lyonnais : assez de grimaces, le ménage doit être fait à tous les étages !

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« A Bernard-Joseph Saurin

28è février 1764

Vous avez fait, monsieur, bien de l’honneur à ce Tomson 1 ; je l’ai connu il y a quarante années. S’il avait su être un peu plus intéressant dans ses autres pièces et moins déclamateur, il aurait réformé le théâtre anglais, que Gille Shakespear a fait naître et a gâté ; mais ce Gille Shakespear, avec toute sa barbarie et son ridicule, a, comme Lopez de Vèga des traits si naïfs et si vrais et un fracas d’action si imposant, que tous les raisonnements de Pierre Corneille sont à la glace en comparaison du tragique de ce Gille. On court encore à ses pièces, et on s’y plaît en les trouvant absurdes.

Les Anglais ont un autre avantage sur nous, c’est de se passer de la rime. Le mérite de nos grands poètes est souvent dans la difficulté de la rime surmontée, et le mérite des poètes anglais est souvent dans l’expression de la nature. Le vôtre, monsieur, est principalement dans les pensées fortes, exprimées avec vigueur . Je vois dans tous vos ouvrages la main du philosophe.

Vous savez qu’il n’y a pas un mot de vrai dans l’histoire de Sigismunda et de Guiscardo , mais je vous sais bon gré d’avoir donné des louanges à ce Mainfroid dont les papes 2 ont dit tant de mal, et à qui ils en ont tant fait. Un temps viendra, sans doute, où nous mettrons les papes sur le théâtre, comme les Grecs y mettaient les Atrées et les Thyestes, qu’ils voulaient rendre odieux. Un temps viendra où la Saint-Barthélemy sera un sujet de tragédie 3, et où l’on verra le comte Raimond de Toulouse braver l’insolence hypocrite du comte de Montfort. L’horreur pour le fanatisme s’introduit dans tous les esprits éclairés. Si quelqu’un est capable d’encourager la nation à penser sagement et fortement, c’est vous sans doute. Je ne suis plus bon à rien ; je suis comme ce Danois qui, étant las de tuer à la bataille d’Hocstet, disait à un Anglais : « Brave Anglais, va-t-en tuer le reste, car je n’en peux plus. »

Adieu, mon cher philosophe , vous ne me parlez plus de votre ménage , je me flatte qu’il est toujours heureux . Conservez un peu d’amitié à votre véritable ami

V. »

1 En l’adaptant dans sa tragédie Blanche et Guiscard ; voir lettre du 22 janvier 1764 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/01/28/mais-il-y-a-des-temps-ou-il-ne-faut-pas-irriter-les-esprits-qui-ne-sont-que.html

2 Ce mot a été biffé par V* qui le récrit au-dessus de la ligne, peut-être faute d'un synonyme ; de même deux lignes plus loin .

3 Baculard d'Arnaud a traité le sujet dans Coligny ou la saint-Barthélémy, pièce qui fut attribuée à V* ; voir une lettre de Leblanc à Bouhier du 29 janvier 1740 : le sujet est en effet tiré de La Henriade . Plus tard Marie-Joseph Chénier fit jouer Charles IX ou l’École des rois quelques mois après le début de la Révolution le 4 novembre 1789, et quelques années avant que son frère ne périt victime de celle-ci en 1794 .

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Thomas-Marie_de_Baculard_d%27Arnaud

et : https://libretheatre.fr/charles-ix-ou-lecole-des-rois-de-marie-joseph-chenier/

18/03/2019

il paraît qu'il est plus aisé de rouer les gens que de rendre justice à l'innocence

... Et il est plus aisé à un Gilet jaune d'approuver/excuser les méfaits des casseurs que de reconnaître que ses manifestations de gamin vexé ineptes sont et seront toujours vérolées grâce à lui . Combien de Gilets jaunes ont osé se dresser contre les Blacks Blocs plutôt que contre la police ? Combien ?... Foies jaunes !

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... et bons à rien !

 

 

« A Philippe Debrus

à Genève

L'affaire des Calas monsieur traîne bien en longueur ; il paraît qu'il est plus aisé de rouer les gens que de rendre justice à l'innocence . Je vous prie de m'envoyer l'adresse de Mme Calas, et de vouloir bien dire à l'un des deux frères qui sont à Genève de passer chez moi quand leurs affaires le permettront . J'ai quelque chose à leur remettre .

J'ai l'honneur d'être

monsieur

votre très humble et obéissant serviteur

Voltaire. 

Ferney 28 février [1764]1»

1 Le manuscrit porte la mention  « 63 » changée en « 64 », ce qui est correct .

17/03/2019

Nous le tenons d'un autre côté sur la sellette

... Ce Donald Trump, approuvé par un assassin extrémiste, capitaine du "America great again" qui risque le naufrage à l'heure où , image symbolique, coule le "Grande America" pollueur .

https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/dona...

Donald Trump veut interdire l’entrée des musulmans aux Etats-Unis

Souviens-toi Donald, candidat, c'était il y a seulement quatre ans , et tu as gagné avec ces idées pourries , mais n'en remets pas une couche !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

26è février [17]64

Mon cher frère, ne m'enverrez-vous pas le Sully de Mme Mazarelli ?1

A-t-on répondu à ce faquin de Crevier ? Nous le tenons d'un autre côté sur la sellette . Il sera condamné au moins à l'amende honorable .

Quid novi ? Écr l'inf . »

1 Eloge historique de Maximilien de Béthune, duc de Sully, 1763, de Claire-Marie Mazarelli, plus tard marquise de La Vieuville de Saint-Chamond .Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57881904.texteImage

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Claire-Marie_Mazarelli_de_Saint-Chamond

16/03/2019

C’est une matière un peu délicate que la discussion des privilèges d’une province

... Et les Français, rois de l'esprit de clocher depuis toujours (preuve s'il en faut : Bern et le succès des "plus beaux villages français" ) ne font rien pour faciliter la tâche des administrateurs , chacun se trouvant éternellement défavorisé et justement (?) mécontent . C'est bien connu, l'herbe est plus verte dans le pré du voisin !

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 Ô c'est bien vrai ça !

 

 

« A Simon-Augustin Irail 1

Au château de Ferney 24 février 1764

J’attendais, monsieur, pour vous remercier de votre livre 2, que je l’eusse reçu et lu . On ne me l’a remis que depuis trois jours. Il est heureusement arrivé par la diligence de Lyon à l’adresse de M. Camp, banquier .

J’étais impatient de m’instruire dans cet ouvrage. Je vois que vous y avez habilement développé des faits importants. Il était en effet essentiel d’approfondir les droits de la Bretagne.

C’est une matière un peu délicate que la discussion des privilèges d’une province. Vous avez rempli cet objet à la satisfaction de vos lecteurs. Les liseurs de brochures n’en sentiront peut-être pas tout le mérite , mais votre ouvrage intéressera toujours les vrais amateurs de l’histoire.

J’ai l’honneur d’être, avec toute l’estime qui vous est due, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

V. »

Il est vrai que cette abominable aventure semble être du temps de la Saint-Barthélemy ou de celui des Albigeois

... Les guerres de religions se suivent et se ressemblent quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse ; le fanatique qui a frappé en Nouvelle-Zélande hier est d'une espèce qui, elle,  n'est pas en voie de disparition, hélas . A quand la tolérance et la raison ?

https://www.lci.fr/international/en-direct-attentat-de-ch...

 

 

« A Frédéric II, landgrave de Hesse-Cassel 1

Au château de Ferney

le 24 février 1764 2

Monseigneur,

L’aveugle remercie Votre Altesse Sérénissime pour les roués 3 et autres martyrs ; votre bonne œuvre pourra être récompensée dans le ciel, mais elle n’y sera pas plus louée qu’elle l’est sur la terre On va juger incessamment le procès que la pauvre famille Calas intente à leurs juges. Il est vrai que cette abominable aventure semble être du temps de la Saint-Barthélemy ou de celui des Albigeois. La raison a beau élever son trône parmi nous, le fanatisme dresse encore ses échafauds, et il faut bien du temps pour que la philosophie triomphe de ce monstre entièrement .

J’ai encore à remercier Votre Altesse Sérénissime d’avoir donné la préférence aux acteurs français sur les châtrés italiens. Je n’ai jamais pu m’accoutumer à voir les rôles de César et d’Alexandre fredonnés en fausset par un chapon. Vous avez bien raison de faire plus de cas de votre cœur et de votre esprit que de vos oreilles. Que n’ai-je de la santé et de la jeunesse , j’irais à Cassel, et n’irais pas plus loin.

Agréez le profond respect, etc.

Voltaire. »

2 V* répond à une lettre du 6 février 1764 dans laquelle Frédéric écrit : « J'ai reçu avec tout le plaisir imaginable votre lettre avec le Traité sur la Tolérance […] Le sort de cette pauvre famille des Calas m'a touché jusqu'au fond de l'âme […] J'ai eu soin de vous faire remettre par un marchand de Genève, un petit secours […] Que je serais charmé si je pouvais espérer de vous voir ici à ma cour ! […] J'ai vu représenter Olympie à Manheim qui m'a fait un plaisir infini, et en dernier lieu sur mon théâtre les comédiens français nous ont donné Sémiramis où Mme Baron et M. Plante que vous connaissez se sont surpassés . Je suis fort content de ma troupe, et je puis dire qu'il y a quatre sujets qui sont excellents, d'abord ces deux que je viens de vous nommer , et ensuite Mlle Evrard et Mme Verteuil . »

3Les roués ici ne font pas allusion à la pièce Le Triumvirat, mais aux Calas .