11/09/2018
Il n'y a que les sots qui prétendent que les lettres et les affaires sont incompatibles
...
« A Etienne-Noël Damilaville
13è septembre [1763]
J'abuse des bontés de mon cher frère, mais je sais qu'elles sont inépuisables . Il trouvera dans ce paquet un arrêt du Conseil qui a déjà jugé notre procès en notre faveur . Je l'accompagne d'une lettre que j'écris à M. Mariette ; je supplie mon cher frère de la lire , ce n'est pas un ouvrage bien philosophique, mais il est accoutumé à mêler les affaires aux belles-lettres . Il n'y a que les sots qui prétendent que les lettres et les affaires sont incompatibles . J’embrasse cordialement et philosophiquement mon frère .
Ecr l'inf . »
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10/09/2018
Que faut-il de mieux ?
... Vous ne direz pas le contraire, ô femmes de France ! votre ministre de la Santé a une géniale idée pour vous sauver et protéger le fruit de vos entrailles , à condition que vous soyez attentives avant d'acheter tout flacon tant soit peu alcoolisé .
https://www.francetvinfo.fr/sante/grossesse/video-zero-al...
Ce profil n'est pas sans me rappeler quelques piliers de comptoir masculins hors d'état de lire une quelconque étiquette
« A Charles Manoël de Végobre, avocat
à Genève
12è septembre 1763
Eh bien, monsieur, douterons-nous à présent que messieurs de Toulouse admettent des quarts de vérité ? Plût à Dieu qu'ils n'eussent fait qu'un quart d'injustice !
J'ai écrit à M. le maréchal de Richelieu, le plus fortement que j'ai pu, en faveur de M. Carbon 1. Je puis vous répondre de la protection de monsieur le maréchal . Que faut-il de mieux ? Je lui fais bien des compliments .
Comptez que je vous suis attaché pour ma vie avec les plus respectueux sentiments .
Voltaire. »
1 Deux Carbon, père et fils étaient tous deux membres du parlement de Toulouse .
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09/09/2018
Les bouviers d'Ornex viennent d'assassiner le berger de la commune de Ferney
...
« A Joseph-Marie Balleidier
A Ferney 12è septembre 1763 1
Monsieur Balleidier est prié de descendre sur-le-champ avec M. Bosson et la maréchaussée . Les bouviers d'Ornex viennent d'assassiner le berger de la commune de Ferney, qui est très blessé dans la cour du château .
Voltaire.»
1 Sur le manuscrit, Balleidier a noté « … R[épondu] le 13 dud[it] concernant Louis /Chatenoux » ; dans l'édition Vézinet, cette lettre est limitée à quelques mots .
08:16 | Lien permanent | Commentaires (0)
08/09/2018
S'il me tombe sous la main quelque chose qui ne soit pas tout à fait indigne de votre greffe, je ne manquerai pas de vous l'envoyer
... Je n'ai que l'embarras du choix du justiciable , aujourd'hui, pour honorer cette promesse :
https://news.google.com/articles/CAIiEFauDpfh787i8ZSbO1qf...
https://news.google.com/articles/CBMinAFodHRwOi8vd3d3Lmxl...
https://news.google.com/articles/CAIiEEkhApk_PS9NLrKDrKHn...
https://news.google.com/articles/CAIiEDrxZDjqwZBR2NWPEZk9...
https://news.google.com/articles/CBMioQFodHRwczovL3d3dy5s...
https://news.google.com/articles/CBMijAFodHRwOi8vd3d3Lmxl...
Etc., etc., etc., ...
« A Pierre Rousseau etc.
à Bouillon
11è septembre 1763
Vous me feriez grand plaisir, monsieur, de m'instruire de l'évènement de votre procès . Il est bien extraordinaire que vous en ayez un , et il serait plus étrange encore que vous ne le gagnassiez pas . S'il me tombe sous la main quelque chose qui ne soit pas tout à fait indigne de votre greffe, je ne manquerai pas de vous l'envoyer , mais il faudrait avoir des contresigneurs 1. Je peux vous assurer qu'on a saisi à la poste les livres adressés à un intendant même des postes .
La lettre de Jean-Jacques à Christophe a été la première cause de cette sévérité qui est retombée sur les bons catholiques . Comptez sur mon véritable attachement pour vous, et le tout sans cérémonie .
V. »
1 Mot déjà rencontré dans la lettre du 30 mars 1758 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/07/26/temp-9fc40c98b67ed5cd4ca208a0a4d2043a-5129937.html
08:45 | Lien permanent | Commentaires (0)
07/09/2018
Vous allez quelquefois à Paris puisque vous me parlez de spectacles
...Ach ! Parisss !! Pétites femmes , Folies Bergères !!
OK ! OK !! mais en Province aussi l'on a de beaux spectacles ...
... la preuve !
https://www.20minutes.fr/insolite/2328799-20180901-bretag...
« A François de Chennevières
A Ferney 11 septembre 1763 1
Je suis toujours en train de perdre la vue mon cher ami . Je sais que les aveugles peuvent dicter, mais c'est la moitié du plaisir de perdu . Vos lettres m'en font toujours un bien sensible . Vous allez quelquefois à Paris puisque vous me parlez de spectacles . C'est à vous à m'instruire des nouvelles de littérature . Pour moi je ne pourrais vous parler que de prés, de bois et de montagnes, et cela n'est agréable que dans Virgile . Ma nièce vous fait mille compliments, elle mène une vie assez douce avec la petite famille que nous nous sommes faite . La nièce de Corneille et son mari dansent autour de nous toute la journée pendant que j'achève l'édition de leur oncle . »
1 La lettre de Chennevières n'est pas connue .
08:59 | Lien permanent | Commentaires (0)
06/09/2018
qui prend le plus long n’arrive jamais le premier
...
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
11è septembre 1763 1
Mes divins anges, puisque vous êtes assez lambins pour ne pas renvoyer le premier acte à M. Marcel, il vous en envoie cinq . Il se flatte d'avoir fait tout ce que votre comité exigeait de lui . Il faut que M. le duc de Praslin se donne avec vous le plaisir d'attraper le public . C'est une vraie opération de ministre . M. Marcel vous enverra une lettre soumise pour la reine Clairon, qui sera de la même écriture que la pièce . Je ne connais point de conspiration mieux arrangée . Nous verrons si celle de Rousseau contre Genève, réussira le mieux ; il est vrai qu'il a sept ou huit cents personnes dans son parti ; mais je tiens que les trois conspirateurs valent mieux que les associés de Jean-Jacques .
J’ignore absolument si on fait une Gazette littéraire. Tous les ouvrages nouveaux faits depuis trois mois en Allemagne, en Angleterre et en Italie sont déjà annoncés pour la plupart dans les journaux. Mon travail et ma bonne volonté pourraient bien devenir inutiles. Des paquets de livres doivent être arrivés chez M. le duc de Praslin par Strasbourg et par Londres ; mais qui prend le plus long n’arrive jamais le premier. J’attends les ordres de M. le duc de Praslin sur tout cela.
Souffrez, mes très chers anges, que je lui présente ici mes très humbles respects, et recevez les miens.
Comment vont les yeux de M. d’Argental ? pour moi, je n’en ai plus. Celles qui se mettaient à la fenêtre ne s’y mettent plus, les mouleuses cessent de moudre ; l’amandier fleurit, la corde d’argent est cassée sur la fontaine 2. Adieu les tragédies. »
1 L'édition Cayrol est limitée à la partie manquante dans Kehl ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/07/correspondance-annee-1763-partie-29.html
2 Toute cette phrase est adaptée de l'Ecclésiaste, XII, 5-8 : http://www.bibleenligne.com/commentaire-simple/commentair...; dans l'édition de Kehl, on trouve cet alinéa à la fin d'une lettre à d'Argental du 11 février 1764 .
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05/09/2018
permettez-moi de vous dire que par toutes les informations qu'on m'a données de lui, il paraît très digne de l'emploi
... Also sprach Edouard Philippe en présentant François de Rugy à Emmanuel Macron . Puisse-t-il ne pas se tromper !
Aura-t-on le même compliment pour Richard Ferrand, homme aux dents longues, candidat au perchoir ? Les membres de LREM ne seront pas unanimes, je le parie .
https://undessinparjour.wordpress.com/tag/francois-de-rugy/
« A Jean-Philippe Fyot de La Marche
10 septembre 1763, à Ferney
Monsieur,
Un jeune homme , nommé Clément, né à Dijon, qui paraît avoir beaucoup de belles-lettres, s'est imaginé que j’étais assez heureux pour avoir quelque crédit auprès de vous . Il s'est adressé à moi lorsque vous partiez de Genève, et m'a chargé de vous présenter sa très humble requête . Il vous demande votre protection dans le dessein où il est de se consacrer à instruire les enfants.
Je n'ai pas, monsieur, la vanité de penser qu'il m'appartienne de vous demander des grâces : je devrais me borner à m'acquitter simplement de la commission que ce jeune homme m'a donnée, mais permettez-moi de vous dire que par toutes les informations qu'on m'a données de lui, il paraît très digne de l'emploi qu'il vous demande .
Je suis inconsolable vous avoir fait si peu ma cour : pardonnez à un vieillard malade, qui n'a plus que des sentiments, et qui à peine a la force d'aller d'une maison à une autre . Si j'avais jamais un peu de santé , j'en profiterais bien vite pour venir vous assurer de l'attachement et du respect avec lequel j'ai l'honneur d'être,
monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire.
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