01/03/2017
Vous m'avez fait présent d'un sac de navets dont je fais plus de cas que de tous les sacs de procès qui pendent au croc des juges
... Reconnait Marine Le Pen-fleur-de-nave lors de sa visite au Salon de l'agriculture .
Son allure , sa démarche me font préférer celles des animaux qu'on dit bêtes , elle est d'une inélégance égale à celle de Trump , des idées ineptes, une lâcheté innée ; ah ! quel beau couple ils feraient nos deux blondies , mais pourvu que Dieu ne leur permette pas de procréer !
« Au Président Germain-Gilles-Richard de Ruffey
à Dijon
Ferney 22è mars 1762
Beaucoup de comédies à jouer et à faire, Corneille à commenter, mes terres à labourer etc., etc., m'ont empêché mon cher Président de vous remercier aussi vite que je l'aurais voulu . M. de Vivey 1 n'est-il pas conseiller de votre parlement non séant ? n'est-ce pas lui qui est venu à Ferney un jour que nous avions trois cents spectateurs et soupeurs ? Il arriva tout harassé au milieu de la cohue .
Moi aller à Paris ! Quelle idée ! J’ai cherché le repos, je l'ai trouvé, je ne le hasarderai pas ; et d’ailleurs puis-je m'absenter de ma charrue, et de Corneille ?
Vous m'avez fait présent d'un sac de navets dont je fais plus de cas que de tous les sacs de procès qui pendent au croc des juges . Il me semble qu'on ménage votre parlement plus qu'on n'a ménagé celui de Besançon 2. Pour les frères jésuites, je crois qu'ils seront conservés et réformés et en voici la raison dans le papier honnête et modéré qui m'est venu de Paris .
Je vous embrasse tendrement ; je vous aime et regrette .
V. »
1 Vivey n'est pas connu comme parlementaire de Dijon .
2 Le parlement de Besançon avait été puni par l'exil et l'emprisonnement de quelques meneurs ; dans des circonstances similaires, à propos de Varenne, le parlement de Dijon eut l'avantage . Voir : http://portail.atilf.fr/cgi-bin/getobject_?a.88:1:11./var/artfla/encyclopedie/textdata/IMAGE/
et : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k426180/texteBrut
et à propos de Varenne , note 3 : http://www.buffon.cnrs.fr/correspondance/corr_buffon_affi_lettre.php?lang=fr&table=buffon_corr_main&bookId=66
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28/02/2017
Ils furent si effarouchés de notre désordre que je n'ai plus entendu parler d'eux . J'en suis très fâché
... Nous avoue Warren Beatty , après la cérémonie des Oscars, où accompagné de Faye Dunaway qui, emportée par son enthousiasme, avait déclaré "La la land" meilleur film au lieu de "Moonlight" . Nouvelle pépite pour bêtisier, dans le genre bénin .
http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2017/02/27/mauv...
Mai 2017 - France : "And the new president is ... ! O sorry , I beg your pardon, it is ... "
« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault, Conseiller
du Parlement
à Dijon
22è mars à Ferney
Je crois monsieur que les voyageurs que vous avez eu la bonté de m'adresser auront été un peu étonnés de la cohue qu'ils trouvèrent dans un ermitage qui devrait être consacré au repos . Nous leur donnâmes la comédie et le bal, mais monsieur votre parent eut bien de la peine à trouver un lit . Ils furent si effarouchés de notre désordre que je n'ai plus entendu parler d'eux . J'en suis très fâché . Votre parent, monsieur, m'a paru infiniment aimable, dans la presse ; et j'entrevis que dans la société il doit être de la meilleure compagnie du monde .
Vous ne voulez donc pas que je boive du vin de Mme Le Bault . Vous m'avez abandonné, vous ne me jugez ni ne m'abreuvez . Je n'ai plus je crois de procès avec M. le président De Brosses mais aussi je n'ai plus de son vin de Tournay . J'ai abandonné le tout à un fermier pour éviter toute noise .
Vous avez entendu parler peut-être d'un bon huguenot que le parlement de Toulouse a fait rouer pour avoir étranglé son fils 1. Cependant ce saint réformé croyait avoir fait une bonne action, attendu que son fils voulait se faire catholique , et que c’était prévenir une apostasie . Il avait immolé son fils à Dieu, et pensait être fort supérieur à Abraham, car Abraham n'avait fait qu'obéir, mais notre calviniste avait pendu son fils de son propre mouvement, et pour l’acquit de sa conscience . Nous ne valons pas grand-chose, mais les huguenots sont pires que nous, et de plus ils déclament contre la comédie .
J'ai l'honneur d'être avec bien du respect monsieur
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
1 Première référence de V* à l'affaire Calas . Ce doit être un jour ou deux après avoir écrit cette lettre qu'il reçut la visite dont il parle dans une lettre à Damilaville le 1er mars 1765 , car, dès le 25 mars 1762, son jugement sur l'affaire avait changé (voir lettre du 25 mars 1762 à C.P. Fyot de La Marche ) . Voir Jacques Van den Heuvel, Voltaire , L'Affaire Calas , 1975, et Besterman qui donne une chronologie de l'affaire Calas 1761-1765 . Voir aussi : http://www.monsieurdevoltaire.com/tag/affaire%20calas/
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27/02/2017
Vous auriez la comédie et l'opéra-comique, car nous jouons tout cela
... Sans sourciller, nous autres candidats à la présidentielle . Malheureusement, le texte de nos déclarations n'est pas de la veine d'un Voltaire, tant s'en faut ; mais cela ne nous empêchera pas de dégoiser à gogo jusqu'à la dernière seconde de notre propagande électorale ."
Il va nous falloir trouver le moins mauvais, faute d'en avoir un vrai bon .
Aurons - nous besoin des talents (sic) divinatoires de M'ame Irma ?
« A Philippe-Antoine de Claris, marquis de Florian 1
19 mars [1762]
Le grand écuyer de Cyrus va donc devenir Picard . J'en fais mon compliment à ma nièce ; je vous en remercie, et je m'en félicite . Tout mon chagrin, monsieur, est que la noce ne se fasse pas chez moi . Vous auriez la comédie et l'opéra-comique, car nous jouons tout cela . Je ferais votre épithalame . Tout ce que je peux faire à présent, c'est de m’enorgueillir de me trouver votre oncle, et de vous dire combien cet oncle vous aime, et vous aimera toujours .
Viviez heureux neveu et nièce . »
1 Voir : http://portalis.name/webtrees/individual.php?pid=I112629&ged=jemportalis
et voir : https://www.cairn.info/revue-d-histoire-litteraire-de-la-france-2009-1-page-197.htm
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Vos arrangements, dont vous voulez bien me faire part, me paraissent très convenables pour toutes les parties intéressées
... Ce qui n'est sans doute pas l'avis de toute la base des partis politiques, qu'elle soit de gauche comme de droite . Hamon, Macron, Fillon , Mélenchon, Marine, etc. signent des PACS à tour de bras, sachant bien que le divorce est inévitable, sinon désirable, à plus ou moins brève échéance . Je tiens le pari .
Les arrangements, qu'ils soient floraux ou politiques, sont périssables, toujours .
« A Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine
Ferney 19 mars [1762] 1
Ma chère nièce, je n’ai qu’un moment pour vous dire combien je vous approuve et je vous félicite. Il n’y a rien de si doux ni de si sage que d’épouser son ami intime 2. Vos arrangements, dont vous voulez bien me faire part, me paraissent très convenables pour toutes les parties intéressées . Hornoy y gagnera, votre château s’embellira, la vie y sera plus animée . Tout le mal est dans cette horrible distance de votre château au mien.
Je vous prierai de m’instruire du jour de votre départ : il faut qu’un oncle s’arrange pour un petit présent de noces. Je voudrais bien être de la cérémonie ; et signer au contrat. Je vais annoncer dans l’instant cette nouvelle à madame Denis, qui répète actuellement son rôle de Statira, et qui le jouera bientôt sur un théâtre mieux entendu, mieux orné, mieux éclairé que celui de Paris.
Je suis très fâché de ne vous pas marier dans mon église, en présence du grand Jésus, doré comme un calice, qui a l’air d’un empereur romain, et à qui j’ai ôté sa physionomie niaise. Nous vous donnerions vraiment une belle fête ; car nous sommes en train, et la tête m’en tourne.
Madame Denis arrive ; elle pense comme moi ; nous vous embrassons tendrement, vous et le grand écuyer de Cyrus, devenu mon neveu. »
1 L'original est passé à la vente Edouard Meaume le 15 février 1887 ; l'édition de Kehl place à tort cette lettre en 1764 .
2 Le marquis de Florian .
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Je conclus que l'argent est rare à Paris puisqu'on en va chercher dans nos montagnes
... L'or blanc, pour Bercy, n'est pas qu'une goutte d'eau dans le PIB . A l'heure du Salon de l'Agriculture, il est temps d'évoquer le génie des paysans français qui ont permis ce développement .
« A Ami Camp et compagnie
à Lyon
A Ferney 19 mars 1762
J'ai reçu mon cher monsieur les deux billets de M. d'Albertas . Je conclus que l'argent est rare à Paris puisqu'on en va chercher dans nos montagnes . La paix entre les Russes et les Borusses paraît rencontrer des difficultés . Mes petites affaires en éprouvent aussi . Je prête beaucoup et on ne me paye rien . Les fêtes vont leur train, la dépense augmente, la ruine avance . Je suis le plus pauvre de vos correspondants . N'est-ce pas le neveu de M. Tronchin qui est votre associé ?
J'embrasse l'un et l'autre tendrement .
V. »
09:00 | Lien permanent | Commentaires (0)
26/02/2017
La nouvelle est qu'on vous prévient
... Fanfoué Hollande reconnait "le travail important des agriculteurs" . Qui donc l'a prévenu qu'il y a urgence à ne pas laisser sombrer cette filière nourricière ? Sait-il que des paysans crèvent , ruinés , paradoxalement sur des terres qui valent une fortune et qui sont finalement la proie des banques et de margoulins immobiliers ?
Cette main là vous nourrit monsieur le président, ne l'oubliez pas, ni vous, ni ceux qui vous succèdent
« A Gabriel Cramer
[vers le 15 mars 1762]
Louis Wagnière, et Guillaume Corbot ont fini leur Cassandre ; quand mon cher Gabriel la voudra déclamer devant gens idoines à l'entendre, on l'enverra sur-le-champ, à condition que mon cher Gabriel la rende immédiatement après la séance .
Interim il sera convenable que j'entretienne mon cher Gabriel à fond sur Pierre, et que les deux frères redoublent de zèle . »
« A Gabriel Cramer
[mars 1762] 1
La nouvelle est qu'on vous prévient . Ainsi mon cher ami hâtons-nous . Quels livres 2 vous faut-il ? Presto presto, e mui atrevido 3. »
1 Daté selon l'hypothèse quasi sûre qu'il s'agit de La Pucelle .
2 V* a d'abord écrit chants, ce qui est significatif concernant La Pucelle .
3Espagnol ; vite, vite, et avec beaucoup d'audace . Suivant les Mémoires secrets, La Pucelle était à Paris le 15 avril 1762 .
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25/02/2017
mais aussi pourquoi êtes-vous condamnés à demeurer dans votre vilaine ville de Paris ?
... Oui, pourquoi ? qu'avez-vous fait au bon Dieu pour mériter une telle peine ?
N'avez-vous pas entendu Donald le-Malfaisant-à-Houpette-pisseuse et sa vision de notre capitale ?
Que ne fuyez-vous une ville si dangereuse pour vous et tous les touristes ! Seuls Georges Clooney et son épouse seraient des Américains assez aveugles pour trouver du charme à notre capitale , ne pas être de l'avis de leur Grand Timonier [titre pompeux de Mao] ? Le jour où l'on fera un bêtisier Trump, on aura une idée de l'infini .
Paris selon Trump
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'ArgentaI
[vers le 15 mars 1762] 1
Ô mes anges daignez recevoir pour vos œufs de Pâques ce Droit du seigneur que je crois dans son cadre . Je vous demande en grâce qu'ils soit joué tel qu'il est . J'ai malgré toute ma modestie la sincérité insolente de vous dire que je le crois très bon . Tâchez de penser comme moi, car depuis l'effet que cette pièce a fait sur mes Suisses et sur mes Savoyards, j'aurai bien mauvaise opinion de vos pauvres Français s'ils ne rient pas, et s'ils ne son pas touchés . Je veux qu'une comédie soit intéressante, mais je la tiens un monstre si elle ne fait pas rire .
Je ne mets pas encore Olympie à vos pieds, j’attends que nous l'ayons jouée, et que je puisse vous rendre compte du jugement de nos Allobroges, et de la manière admirable dont nous disposons notre vestibule, notre temple, nos autels et notre bûcher . Ce bûcher servira à jeter la pièce au feu si elle n'est pas reçue avec transport par nos montagnards . Vous êtes bien à plaindre de ne pas voir nos fêtes, mais aussi pourquoi êtes-vous condamnés à demeurer dans votre vilaine ville de Paris ?
Au lieu d'Olympie je vous supplie d'agréer le présent mémoire . Pouvez-vous mes divins anges, avoir la bonté de le faire recommander par M. le comte de Choiseul ? Le frère du capitaine 2 qui veut tirer du canon contre les Hanovriens et Prussiens, est connu de M. le comte de Choiseul, et reçoit quelquefois des ordres de lui pour nos limites .
On ne demande qu'un mot . Ce mot est juste . L'officier qui a la rage de servir est très bon . Enfin je vous demande instamment cette grâce .
Je ne sais plus que penser de mon Shouvalow . On n'a rien fait pour lui . Il voulait voyager et il reste à sa cour . Je suis encore très incertain sur le traité des Borusses 3 avec les Russes . Qui vous eût dit, quand nous étions petits, qu'un jour ces Scythes tiendraient la balance de l’Europe ? Pauvres petits Français, ce n'est pas vous encore qui la tenez . Il faut espérer que nous ne serons pas toujours dans la boue , mais jusqu’ici nous jouons un triste rôle malgré le prodigieux succès de la farce italienne .
Divins anges continuez vos bontés à la marmotte des Alpes .
V. »
1 Malgré la mention de d'Argental « 10 avril 1762 » la lettre est datée d'après la représentation d’Olympie à Ferney le 24 mars et d'après la lettre du 4 avril 1762 par laquelle V* remercie les « anges » pour l'intervention de Choiseul en faveur de « notre artilleur» : voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-11-122935273.html
2 Il pourrait avoir été l'un des membres de la famille Gallatin ; voir lettre de Choiseul du 11 avril 1762 où celui-ci parle de « votre jeune Gallatin ».
3 Les Prussiens .
09:30 | Lien permanent | Commentaires (0)