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15/08/2017

Sincerum nisi est vas, quodcumque infundis, acescit / Si le vase n'est pas net, tout ce qu'on y verse s'aigrit

... D'où la nécessité, que certains rejettent, de faire le ménage dans les institutions parlementaires et gouvernementales . Je me vois mal accepter une loi édictée par des ministres , députés et sénateurs, appliquée par des fonctionnaires corrompus et bénéficiant de la trop fameuse/fumeuse immunité parlementaire .

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Heureusement il est des recettes contre l'aigreur

 

 

« A Claude-Philippe Fyot de La Marche,

ancien premier président du

impossible Parlement de Bourgogne

Au château de La Marche

par Dijon 1

A Ferney 20 septembre [1762] 2

J'ai besoin plus que jamais de la tranquillité de la retraite de mon grand magistrat, mon indulgent et aimable philosophe ; me voilà aux prises avec des ducs, des acteurs, des décorateurs . Tout cela ne convient pas trop à mon âge . J'imagine qu'on est plus à soi dans le beau château de La Marche . Rien n'est plus triste que les plaisirs quand on n'a point de santé, et qu'on perd ses oreilles .

Sincerum nisi est vas, quodcumque infundis, acescit 3.

J'ai reçu une nouvelle estampe dessinée par M. de Vosges . Nouveaux remerciements à vous faire, mais il faut qu'il en ait sa part . Je vous prie de permettre qu'il trouve dans cette lettre les expressions de ma reconnaissance . Je suis trop languissant, trop misérable pour écrire à d'autres qu'à vous . Nous verrons si avant votre départ pour Paris je serai assez heureux pour venir vous dire que vous n'aurez jamais de serviteur plus tendrement attaché que

V. »

1Une autre main a rayé Dijon remplacé par Chalons, et enfin a quitté , à Dijon . Du reste on ne comprend guère la formule du impossible ; il semble bien y avoir là une erreur de lecture .

2 La date complète est endossée sur le manuscrit .

3 Si le vase n'est pas net, tout ce qu'on y verse s'aigrit ; Horace, Épîtres, I, II, 54 .

14/08/2017

dire je vous hais avec la plus douloureuse tendresse

... Il n'y a guère qu'au théâtre qu'on puisse faire cela. Les évènement quotidiens en sont bien loin et le geste meurtrier tient lieu de paroles . Assassins, je vous hais, sans la moindre lueur de tendresse .

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Compris ?

 

«A Cosimo Alessandro Collini, secrétaire

intime de Son Altesse Sérénissime Électorale Mgr l’Électeur

Palatin

à Schwetzingen

A Ferney 20 septembre [1762] 1

 Si le désir extrême de revoir Schwessingen pouvait recevoir d’autre motif que celui de faire ma cour à Leurs Altesses électorales, je sens que l’envie de voir votre beau théâtre pourrait entrer pour quelque chose dans mes idées. Votre bûcher, mon cher intendant du temple, est bien au-dessus de mon bûcher ; mais aussi je n’ai pas un théâtre aussi étendu que le vôtre. Il n’appartient pas au philosophe de Ferney d’avoir le théâtre d’un électeur. J’ai été obligé de me servir de coulisses, parce que la place me manquait. J’ai fait percer ces coulisses à jour . Les flammes qui s’élevaient derrière ces coulisses jetaient des étincelles à travers ces ouvertures . Tout était enflammé , mais ma petite invention n’approche pas de celle dont vous m’envoyez le plan. Présentez, je vous prie, à Son Altesse Électorale mes remerciements et mon profond respect.

Je ne doute pas que vous n’ayez donné à l’actrice qui représente Olympie l’intelligence de son rôle. Elle doit en général dire je vous hais avec la plus douloureuse tendresse ; elle doit observer de longs silences, varier ses tons, être pénétrée. Tout doit être animé dans cette pièce, sans quoi la magnificence du spectacle ne servirait qu’à faire remarquer davantage la froideur des acteurs.

J’attends votre Précis de l’Histoire du palatinat 2 ; et si je n’ai pas le bonheur de revoir ce beau pays, j’aurai la consolation de le voir dans votre ouvrage.

Je vous embrasse du meilleur de mon cœur.

V. »

1 Date complétée par Collini ; V* répond à la lettre de Collini du 7 septembre 1762 en note dans la lettre du 14 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/08/08/ne-faudrait-il-pas-quand-les-juges-seront-nommes-les-faire-s-5969645.html

2 Cosimo Alessandro Collini : Précis de l'histoire du palatinat du Rhin, depuis que la maison régnante le possède jusqu'à nos jours, 1763 ; voir : https://books.google.fr/books?id=FGQAAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

13/08/2017

Si vous aviez fait des démarches je vous supplie de vouloir bien m'en donner avis

... Dira le juge à M(g)r Barbarin au mois de septembre [j'ai toujours envie de supprimer ce titre de "Mgr" le concernant ; "mon seigneur", et puis quoi encore !? espèce de Tartuffe !]

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/08/12/01016-...

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 Faux cul : https://fr.wiktionary.org/wiki/faux_cul

 

 

« A François de Chennevières Premier commis des bureaux de la guerre, etc.

à Versailles

20 septembre [1762] 1

Vous envoyez de jolis vers, mon cher confrère, vous êtes aussi solide dans l'amitié qu'agréable dans vos lettres . M. d'Argental me mande que vous avez dû écrire à la cour palatine pour empêcher qu'on n'y imprimât une pièce nouvelle intitulée Cassandre ou Olympie que Son Altesse Électorale fait représenter dans son palais de Schwessingen . Je vous dois mille remerciements . Je suis d'ailleurs très sûr que Mgr l'Électeur ne permettra pas qu'on abuse de la confiance que j'ai eue en ses bontés , je craindrais même beaucoup de lui déplaire en marquant la moindre défiance . Ainsi je vous supplie d'ajouter aux marques d'amitié que vous me donnez celle de ne pas laisser entrevoir à la cour palatine qu'on ait le moindre doute sur l'exécution de ses promesses . Si vous aviez fait des démarches je vous supplie de vouloir bien m'en donner avis .

Avez-vous le duc de Bethfort ? a-t-il donné et reçu de belles fêtes ? Mille respects à la sœur du pot .

v. »

1 Manuscrit passé en dernier lieu à la vente Rauch à Genève le 29 avril 1957, qui place la lettre en 1764 . la référence à Olympie et au duc de Bedford montre qu'elle a été écrite en 1762 .

On a quelque chose à lui dire qui le regarde

... Bravo, bravissimo Kevin Mayer !

http://www.lexpress.fr/actualite/sport/athletisme/athleti...

 Malgré une grosse frayeur à la perche, Kevin Mayer n'a pas tremblé pour s'arroger la médaille d'or des championnats du monde d'Athlétisme.

Un athlète selon mon coeur .

 

 

« A Joseph-Marie Balleidier

17è septembre 1762, à Ferney

Je prie monsieur Balleidier de vouloir bien accommoder les affaires que Mme Burdet 1 a encore avec son père . Quand monsieur Balleidier aura le temps, il est prié de venir à Ferney . On a quelque chose à lui dire qui le regarde , c'est de la part de son très humble serviteur .

Voltaire . »

12/08/2017

Heureux qui vit loin des villes

... Et qui, le temps des vacances venu, se presse dans la foule de ses semblables en ville , cette ville qui prend alors toutes les qualités puisqu'il l'a choisie pour le plaisir et non pour le travail . 

Heureux qui vit loin des villes , en bonne santé, sinon ...

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Pour les doux rêveurs

 

 

« A monsieur le docteur Théodore Tronchin à Genève

professeur

[septembre 1762] 1

Mon cher Esculape , Mme Denis me dit que vous cherchiez une maison de campagne pour y passer l'automne . Voulez-vous bien accepter les Délices ? elles sont à vos ordres, ainsi que le possesseur d'icelles . Heureux qui vit loin des villes 2. Voulez-vous bien me mettre aux pieds de Mme la duchesse d'Anville . Mon cher Esculape vivez pour vous et pour vos amis .

V. »

1 Pour la date, on notera que c'est probablement à la suite du refus de Tronchin à l'offre de V* que ce dernier loua sa maison au duc de Villars .

2 Ce qui contredit un peu l'affirmation de la lettre du 10 septembre 1762 à la comtesse Bentinck : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/08/06/il-est-d-ailleurs-fort-agreable-de-demeurer-pres-d-une-grand-5969166.html

Quid illi facere ? / Que faire à cela ?

... Purger ! Donner le clystère ! Saigner !

Métaphoriquement parlant, il me semble que c'est le traitement nécessaire, in-dis-pen-sa-ble à notre administration qui , --pour n'en citer qu'une--, telle celle chargée des dossiers de retraite accumule des retards invraisemblables et met les retraités dans des situations misérables . Messieurs/mesdames les ronds-de-cuir sortez-vous les doigts ...etc.

http://www.dessinateurdepresse.com/wp-content/uploads/2014/04/014-01-20-a1-anticipation.jpg

http://www.dessinateurdepresse.com/illustrations-illustra...

 

 

« A Théodore Tronchin

professeur

[septembre 1762]

Secreto .

Fils d'Apollon, la petite-nièce d'Apollon Mlle Corneille fut autrefois nouée 1. Son esprit se dénoue aujourd'hui et son corps se dénoua le premier . Il y a du temps . Elles sent quelquefois des restes de cette ancienne conformation . Faiblesse et douleur dans la hanche, douleurs rhumatisantes et vagues du côté de la hanche affligée . En un mot elle boite et souffre . Quid illi facere  2?

Mes compliments à M. Tronchin le procureur général, je vous en prie .

Nous vous embrassons tous .

V. »

1Le mot désigne familièrement un état rachitique .

2 Que faire à cela ? C'est un souvenir de la cérémonie du Malade imaginaire, où la réponse à cette question est toujours : purger, donner un clystère, saigner .

Il échappe toujours quelque chose à la révision

... Et ce ne sont pas les candidats à quelque examen que ce soit qui diront le contraire, ni mon garagiste quand je dois refaire un passage chez lui après le contrôle technique , pas plus que moi qui, en relisant parfois quelques notes mises en ligne , trouve quelque co(q)uille et la corrige à retardement .

Scusi !

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« A Gabriel Cramer

[septembre 1762]

Il échappe toujours quelque chose à la révision, et je suis trop occupé pour mettre à ce travail le temps convenable . Comment se peut-il faire que quelque gredin de proposant ou de prédicant ne se fasse pas correcteur d'imprimerie pour avoir de quoi payer ses repasseuses ?

Comment ferez-vous pour le caractère des préfaces ? et De gladio 1? et Héraclius ? »