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22/01/2017

Je me flatte, du moins, que j’aurai l’honneur de vous compter un jour au nombre de mes confrères.

... Dira peut-être Fanfoué Hollande au vainqueur du premier tour de cette primaire de gauche , si toutefois il ose encore s'engager, si toutefois les sélectionnés du jour accordent encore quelque crédit à ses dires .

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 Voyez comme il est bon supporter , avec son côté Ravi de la Crêche, accompagné de hooligans qui  ont osé lâcher  leurs déambulateurs .

 

 

« A Jean Capperonnier

30è janvier 1762 aux Délices

J’ai l’honneur de vous renvoyer, monsieur, les petits livres de la Bibliothèque du roi que vous avez bien voulu me prêter pour l’édition des œuvres de Corneille. Je me flatte qu’à la fin de l’année nous présenterons à cette bibliothèque le père de notre théâtre avec des commentaires.

J’aurais bien souhaité que vous eussiez été, monsieur, un des juges de l’Académie à qui j’ai envoyé mon ouvrage ; vous m’auriez éclairé dans les comparaisons que je fais quelquefois du théâtre grec et du théâtre français. Je me flatte, du moins, que j’aurai l’honneur de vous compter un jour au nombre de mes confrères.

En attendant, j’ai l’honneur d’être, avec toute l’estime et toute la reconnaissance que je vous dois, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire » 

 

 

 

 

 

 

il est vrai qu’il a eu souvent dans la tête et dans le cœur des choses plus dangereuses que la goutte, j’entends plus dangereuses pour le prochain

... Vous me voyez venir avec mes gros sabots, il va encore nous gonfler avec Donald Trump-tou'l'monde ! Je mentirais si je disais le contraire ; ça ne me ferait pas pleurer s'il n'allait pas au bout de son mandat, si même, par chance il n'avait pas l'heur de voir l'application de ses décrets à la noix  . Ou alors, au moins, pour qu'il en bave un peu, solution soft : l'impeachment . 

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« A François de Chennevières

Des Délices du 29 janvier 1762

Mon cher confrère en Apollon, je suis très sensible aux soins que vous avez pris de faire parvenir mes lettres à ma nièce 1. Il n’importe qu’elles soient contre-signées ou qu’elles ne le soient pas. C’est toujours un bon office que vous avez la bonté de nous rendre. On dit beaucoup dans Paris que le roi de Prusse a la goutte dans la poitrine et dans la tête ; il est vrai qu’il a eu souvent dans la tête et dans le cœur des choses plus dangereuses que la goutte, j’entends plus dangereuses pour le prochain.

On dit que l’impératrice de Russie, de son côté, est tombée en apoplexie 2. Voilà les nouvelles du Nord et de l’Orient ; vous ne me mandez jamais celles de l’occident.  

Avez-vous été voir le Droit du Seigneur, ou l’Ecueil du Sage ? Cette pièce est d’un académicien de Dijon à qui je m’intéresse beaucoup. Je vous prie de me mander si elle a eu quelque succès ; car il faut toujours encourager les jeunes gens. »

1 Mme Marie-Elisabeth de Fontaine .

2 L'impératrice Elisabeth est morte le 5 janvier 1762 (25 décembre 1761 calendrier julien ).

 

21/01/2017

il espère que Dieu le conservera pour être le fléau des fanatiques et des barbares

... Qui donc ? Evidemment Donald Trump, lequel compte  plus certainement sur Wall Street que sur Dieu, si j'ai bien compris ses premières déclarations .

Quarante cinquième président US ! Et dire qu'il va falloir lui dérouler le tapis rouge, bloquer la circulation, déployer des forces spéciales pour sa sécurité, le nourrir , l'écouter, signer des accords (j'adore la fiction, et parfois la réalité dépasse la fiction), lui serrer la main, faire la bise à sa dame, faire comme si ... Nos candidats à la présidentielle devraient bien intégrer ça dans leurs programmes, et ce n'est qu'une des innombrables couleuvres qu'il (le président) devra avaler ; bon appétit !

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Le sauveur US king size mod. 45 (oui, comme le Colt )

 

 

«  A Nicolas-Claude Thieriot

26è janvier 1762, aux Délices

Le frère ermite embrasse tendrement les frères de Paris. Il a un peu de fièvre, mais il espère que Dieu le conservera pour être le fléau des fanatiques et des barbares. Ni lui ni M. Picardin ne sont contents de l’altération du texte du Droit du Seigneur ; et il espère que, quand il s’agira d’imprimer, le texte sacré sera rétabli dans toute sa pureté.

Je suis enthousiasmé du petit livre de l’inquisition ; jamais l’abbé Mords-les n’a mieux mordu, et la préface est un des meilleurs coups de dents qu’ait jamais donné Protagoras 1.

Je suis d’ailleurs très mécontent de frère Thieriot, dont les lettres sont toujours instructives, et qui écrit une fois en six mois. Ce frère aura pourtant, dans six mois, un ouvrage d’un de nos frères de la propagande qui pourra lui être utile 2, et faire prospérer la vigne du Seigneur.

Allons donc, paresseux, écrivez-moi donc comment on a reçu la réplique foudroyante de l’abbé de Chauvelin aux jésuites 3. Quelles nouvelles du tripot de la comédie ? quelle tragédie jouera-t-on ? quelles sottises fait-on ? envoyez-moi donc celles de Piron 4, puisque j’ai lu celles de Gresset 5

V.»

 1 Voltaire nous apprend ici que d’Alembert est auteur de la préface du Manuel des inquisiteurs, de Morellet.

2 C’est-à-dire que Voltaire donnera à Thieriot le produit d’un de ses ouvrages.

3 Réplique aux apologies des jésuites.

 

il est bien bavard, bien rhéteur, bien entortillé, et vous présente toujours sa pensée comme une tarte des quatre façons ; cependant il faut le commenter

... Et c'est là qu'on se dit que le métier de journaliste n'est pas rose tous les jours !

Mais qui est ce "il" ? 

Qui vous voudrez, selon vos accointances politiques ; chacun voyant midi à sa fenêtre, je vous laisse encadrer qui vous voulez (par opposition au proverbial : "celui-là, je ne peux pas l'encadrer !" ) .

Notre bienveillante télévision qui cherche à nous instruire a (encore ! ) diffusé un débat de candidats bavards à défaut d'être créatifs ...

 

... -Personne ne sortira de cette pièce avant que nous n'ayons pu répondre à ces deux questions:
 a) Qui a organisé cette réunion? b) Dans quel but ?

 http://emagicworkshop.blogspot.fr/2015/06/voutch-outch-ou...

 

 

« A Henri Lambert d'Herbigny, marquis de Thibouville

26è janvier 1762, aux Délices

Je vous jure, mon cher marquis, que le Droit du Seigneur, qu’on intitule sottement l’Ecueil du Sage, est une pièce meilleure sur le papier qu’au théâtre de Paris ; car à ce théâtre on a retranché et mutilé les meilleures plaisanteries ; votre nation est légère et gaie, je l’avoue ; mais pour plaisante, elle ne l’est point du tout. Vous n’avez pas, depuis le Grondeur 1, un seul auteur qui ait su seulement faire parler un valet de comédie. Je conviens que l’intérêt et le pathétique ne gâtent rien ; mais sans comique point de salut. Une comédie où il n’y a rien de plaisant n’est qu’un sot monstre. J’aime cent fois mieux un opéra-comique que toutes vos fades pièces de La Chaussée. J’étranglerais mademoiselle Dufresne 2 pour avoir introduit ce misérable goût des tragédies bourgeoises, qui est le recours des auteurs sans génie. C’est à ce pitoyable goût qu’on doit le retranchement des plaisanteries du Droit du Seigneur. Je m’intéresse fort à cette pièce ; je sais qu’on me l’attribue, mais je vous jure qu’elle est d’un académicien de Dijon 3. Regardez-moi comme un malhonnête homme si je vous mens. Je vous prie, vous et vos amis, de le dire à tout le monde ; nous jouerons incessamment cette pièce sur un théâtre charmant, que vous devriez bien venir embellir de vos talents admirables.

On dit que mademoiselle Dubois n’a pas joué Atide en fille d’esprit, et que Brizard est à la glace : ce n’est pas ainsi que nous jouons la comédie chez nous. Comptez qu’à tout prendre, notre tripot vaut bien le vôtre. Mademoiselle Corneille joue Colette comme si elle était l’élève de mademoiselle Dangeville , c’est une laideron très jolie et très bonne enfant ; j’ai fait en elle la meilleure acquisition du monde; monsieur son oncle me fatigue un peu , il est bien bavard, bien rhéteur, bien entortillé, et vous présente toujours sa pensée comme une tarte des quatre façons ; cependant il faut le commenter ; vous êtes sans doute sur la liste ; ce sont les Cramer qui sont chargés des détails ; pour moi, je ne me mêle que d’être un très pesant commentateur, beaucoup moins pour le service de l’oncle que pour celui de la nièce. Entre nous vive Racine , malgré sa faiblesse. »

2 Mlle Quinault ou Dufresne la jeune .

3 V* ne ment pas , – ou presque pas, – il est effectivement membre de l'académie de Dijon .

 

20/01/2017

On dit qu’on a donné des Etrennes aux sots... mais s’il fallait envoyer ce petit présent à tous ceux pour qui il est fait, il n’y aurait pas assez de papier en France

... On serait obligé d'importer !

Au passage je songe avec amertume à tous ces arbres abattus pour l'impression de ces fichus bulletins de vote de primaires, droite et gauche confondues, et pour quel résultat ?

 

Après la langue de bois, la gueule de bois, c'est du donnant-donnant !

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

26è janvier 1762, aux Délices 1

Il y a, monseigneur, une prodigieuse différence, comme vous savez, entre vous et votre chétif ancien serviteur. Vous êtes frais, brillant, vous avez une santé de général d’armée, et je suis un pauvre diable d’ermite, accablé de maux, et surchargé d’un travail ingrat et pénible ; c’est ce qui fait que votre serviteur vous écrit si rarement. Je me flatte bien que notre doyen 2 a fait l’honneur à l’Académie de lui présenter notre Dictionnaire 3. Je le crois fort bon : ce n’est pas parce que j’y ai travaillé, mais c’est qu’il est fait par mes confrères.

Je vous exhorte à voir le Droit du Seigneur, qu’on a follement appelé l’Ecueil du Sage. On dit qu’on en a retranché beaucoup de bonnes plaisanteries, mais qu’il en reste assez pour amuser le seigneur de France qui a le plus usé de ce beau droit. Si vous veniez dans nos déserts, vous me verriez jouer le bailli, et je vous assure que vous recevriez madame Denis et moi dans la troupe de Sa Majesté. On dit qu’on a donné des Etrennes aux sots. Assurément ces étrennes-là ne vous sont pas dédiées ; mais s’il fallait envoyer ce petit présent à tous ceux pour qui il est fait, il n’y aurait pas assez de papier en France.

Je vous avertis que mademoiselle Corneille est une laideron extrêmement piquante, et que si vous voulez jouir du droit du seigneur avant qu’on la marie, il faut faire un petit tour aux Délices . Mais malheureusement les Délices ne sont pas sur le chemin du Bec d’Ambraye 4.

Je crois Luc extrêmement embarrassé. Vous savez qui est Luc 5. Cependant il fait toujours de mauvais vers, et moi aussi. Agréez mon éternel et tendre respect.

V. »

1 L'édition de Kehl suivie des autres date à tort du 27 .

2 Richelieu lui-même .

3 Voir dans Registres de l'Académie française , III, 155-156 .

4 Bec d'Ambès, au confluent de la Garonne et de la Dordogne .

5 V* a fait un renvoi et ajouté dans la marge : le roi de Prusse .

 

c’est au bonheur dont je jouis que je dois la conservation de ma frêle machine

... Oh ! oui . Quel bonheur d'avoir une vignette 3 sur ma frêle machine à moteur quatre temps pour pouvoir rouler dans la capitale et autres villes d'importance . Rendez-vous compte, si j'avais encore ma vieille Deudeuche de 59, consommant 5 l au cent, je serais porteur d'une affreuse vignette grise, banni des Champs Elysées , sale pollueur de l'air de Mme Hidalgo qui , elle, ne craint pas de prendre l'avion pour ses vacances (pots catalytiques sur les réacteurs ? ça reste à inventer , je crois, non ? ).

 Deudeuche empaillée !

Deuche défunte, empaillée !

 

 

 

« A Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet, de

l'Académie française

à Paris

26è janvier 1762 aux Délices 1

Mon cher doyen il arrive toujours quelque contre-temps dans le monde. M. d’Argental confesse avoir égaré votre lettre du 29 décembre, pendant près d’un mois. Je la reçois aujourd’hui, et je vous souhaite la bonne année, quoique ce soit un peu tard ; vivamus, Olivete, et amemus 2. J’en dis autant à mes anciens camarades MM. de La Marche et du Pelot 3. Je vous assure que j’aurais voulu être de votre dîner, eussiez-vous dit du bien de moi à mon nez ; mais, après cette orgie, je serais reparti au plus vite pour les bords de mon beau lac. Je vous avoue que la vie que j’y mène est délicieuse ; c’est au bonheur dont je jouis que je dois la conservation de ma frêle machine. Il est vrai que j’ai actuellement un petit accès de fièvre qui m’empêche de vous écrire de ma main ; mais, malgré ma fièvre, je me crois le plus heureux des hommes.

Vous avez donc présenté votre Dictionnaire 4 au roi, qui ne manquera pas de le lire d’un bout à l’autre. Je me flatte que mes confrères auront la bonté de lire mes remarques sur Héraclius, et de m’en dire leur avis ; rien ne m’est plus utile que ces consultations ; elles me mettent en garde contre moi-même, elles m’ouvrent les yeux sur bien des choses, et elles pourront enfin me faire composer un ouvrage utile.

On m’a parlé d’une comédie intitulée le Droit du Seigneur, ou l’Ecueil du Sage ; on prétend qu’elle est d’un académicien de Dijon, et qu’il y a du comique et de l’intérêt ; notre ami La Chaussée tâchait d’être intéressant pour se sauver ; mais le pauvre homme était bien loin d’être né plaisant.

Atque utinam adjuncta foret vis comica ! comme dit César d’un homme 5 qui valait mieux que La Chaussée .

Avez-vous remarqué que, depuis Regnard, il n’y a pas eu un seul auteur comique qui ait su faire parler un valet comme il faut ? Comment notre nation, qui croit être gaie, a-t-elle rendu la comédie si triste ?

Ce qui n’est pas comique, c’est la réplique de l’abbé Chauvelin à vos anciens confrères 6. Per Deos immortale 7, c’est une philippique. Le petit livre sur l’inquisition 8 est un chef-d’œuvre.

Vive carissime, et dulcissime rerum 9

V.»

1 Manuscrit autographe à partir de Ce qui n'est pas comique ; contresigné « Chammeville ».

2 Vivons Olivet et aimons .

3 Sur du Pelot, première mention dans une lettre du 23 mai 1711 à Claude-Philippe Fyot de La Marche ; on n'a pu l'identifier ; il s'agit peut-être du même condisciple que ce Pellot dont parle Beaune comme étant apparenté à la famille Leclerc de Lesseville (c'est sans doute la famille normande des Le Clerc de Lesserville) et qu'il mentionne dans une lettre adressée à Fyot le 25 juillet 1711 .

4 Voir les Registres de l'Académie française, III, 155-156, 1762 .

5 Plût au ciel que la force comique lui fût aussi accordée par surcroît ! mots attribués à César par Suétone à la fin de la Vie de Térence .

7 De par les dieux immortels .

9 Vivez, vous l'homme ô le plus cher et le plus agréable du monde .

 

19/01/2017

ainsi, voilà la tracasserie finie ; nous en dirons davantage dans la semaine sainte

... Comme dit un candidat que d'aucuns prennent pour une tête à claques --suivez mon regard .

Pour la semaine sainte, entendez celle qui sépare les deux tours de la primaire de gauche  . Valls en qualité d'offensé a choisi le bras de la justice pour arme : ça n'a pas trainé, le gifleur est condamné, et faute d'avoir une épée de Damoclès au dessus de la caboche (ce n'est après tout qu'un gugusse du XXIè siècle ),  il risque de connaitre la promiscuité infernale de nos geôles républicaines à la moindre incartade . 

Au fait, combien de temps prend-on pour juger et condamner un mari/homme qui maltraite  sa/une femme ? Longtemps ? très longtemps, me dites-vous ? oui, je le crois aussi .

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2014 - 2017 : la résistible ascension de Manuel , et ses cols à manger de la tarte .

 

 

« A Henri-Louis Lekain

26è janvier 1762, aux Délices

Il est arrivé un singulier inconvénient au paquet de monsieur Lekain ; comme nous avions déclaré que nous ne recevions aucun gros paquet qui ne fût contresigné, il était demeuré à la poste, nous ne l'avons reçu qu'aujourd'hui . J'ai donné à Mme Denis le paquet qui la regardait ; elle ne l'a pas encore lu, parce que nous avons beaucoup de monde . Pour moi, mon cher grand acteur, j'ai lu la lettre qui me regarde . Je suis très sensible aux marques d’amitié que vous me donnez . J'espère avoir le plaisir de vous embrasser au temps saint de Pâques 1. On me mande qu'on ne jouera point Rome sauvée 2, ainsi, voilà la tracasserie finie ; nous en dirons davantage dans la semaine sainte ; je ne me porte pas trop bien ; un travail forcé m'a tué . Adieu, je vous embrasse tendrement . »

1 Pour le voyage de Lekain chez V*, voir lettre du 18 janvier 1762 aux d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/01/13/le-malin-public-n-aime-pas-a-voir-toujours-la-meme-personne-5898267.html