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20/10/2014

Je ne veux avoir affaire à aucun créancier

... Voila qui est clair !

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« A François Guillet, baron de Monthoux

[septembre-octobre 1759]

Je suis prêt monsieur à faire ce que vous demandez et je serai très satisfait d'obliger un gentilhomme de votre mérite et de votre probité . Il n'y a qu'à m'envoyer le modèle d'une transaction par laquelle il paraitra que vous êtes le maître des seigneuries en question, et que pour partie du paiement de ces acquisitions je vous prête vingt mille livres sous première hypothèque privilégiée . Il faut que le notaire exprime toutes les conditions fidèlement et nettement, que copie de vos contrats d'acquisition soient jointes à la copie du contrat qui sera passé entre nous . Tout étant en règle et en forme je vous donnerai une lettre de change sur Lyon de 20000 livres de France 1. Cette affaire ne doit être sujette à aucune difficulté . Je ne veux avoir affaire à aucun créancier . Il est nécessaire que la terre sur laquelle je vous prête de l'argent soit franche et quitte, que le revenu de mes vingt [mille 2] livres soit assuré sans aucune réserve sur cette terre, sans être assujetti à aucun droit, à aucun impôt, à aucune diminution et surtout aucun procès avec personne et que je sois votre premier créancier par privilège . Votre intérêt et le mien exigent que la chose soit d'une netteté extrême .

A vos ordres et sans cérémonie

votre très humble et très obéissant serviteur

V. »

1 Selon une note de Jean Pommier, V* avait alors 500 000 francs chez le banquier Tronchin Jean-Robert . Monthoux avait acheté le manoir d'Annemasse le 29 mars 1759 et avait besoin d'argent pour terminer l'affaire . Voir lettre précédente de juin 1759: http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/08/04/je-ferai-tout-ce-que-l-etat-present-de-mes-affaires-peut-me-5422639.html

2 V* a oublié mille .

 

Nous répétons mardi en habits pontificaux

... Et nous nous répétons, disent les évêques qui ne changent toujours pas d'avis à propos du cas des divorcés et des homosexuels au sein de l'Eglise : niet, nein, no, non, ... amen .

 

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« A Louise-Suzanne Gallatin Vaudenet

[septembre-octobre 1759]

Vous me donnez plus de figues, madame, qu'il n'y en a dans le pays de papimanie et moi, madame, je suis comme le figuier de l’Évangile, sec et maudit 1; ce n'est pas comme acteur, c'est comme très attaché à toute votre famille que je m'intéresse bien vivement à la santé de Mme Gallatin Rolaz 2.

Nous répétons mardi en habits pontificaux 3. Ceux qui ont des billets viendront s'ils veulent . Je suis à vous madame pour ma vie .

V. »

1 Évangile de Matthieu, XXI , 18-19 et Évangile de Marc XI, 12-14 ; V* reprend souvent cette image du figuier maudit satiriquement . On note d'autre part le jeu de mots implicite sur papefigues (protestants) et papimanie (catholicité) ; voir lettre du 2 septembre 1758 à Algarotti : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/10/14/temp-067c4a2d4104530d19a456670bd9ad3a-5195701.html

2 Le fils de Mme Gallatin, Jean, né en 1733 épousa Sophie-Albertine Rolaz en 1755, et mourut en 1765 .

3 D'où l'on peut déduire que la pièce jouée est Mérope .

 

19/10/2014

J'avais déjà vu vos figues, madame

... Honni soit qui mal y pense !

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« A Louise-Suzanne Gallatin Vaudenet

Genève

[septembre-octobre 1759]

J'avais déjà vu vos figues, madame,1 avant d'avoir vu votre billet qui s'est longtemps égaré parmi des habits de théâtre . Nos plaisirs ont nui à mes devoirs, celui de vous marquer tout mon respectueux empressement me sont toujours bien chers . Allons, encourageons celle de vos filles qui a du talent pour notre petit tripot . C'est à elle d'embellir les fêtes de Tournay .

V. »

 

Il faudra rendre l'infâme ridicule, et ses fauteurs aussi

... Et le rôle des humoristes en ce domaine n'est pas négligeable, n'en déplaise aux "Associations de Défense de Tout et Son Contraire" qui estent à tour de bras avec des résultats riquiquis qui ne font peur à personne , surtout pas aux mal-pensants et médisants .

 Dans le domaine des infâmes, l'affreux Dieudonné MBala MBala est attaqué au niveau du porte-monnaie par la justice, sans d'autre résultat que de mettre sur le marché un soi-disant martyr de la censure . Je le vois mal pourtant rejoindre le bienheureux pape Paul VI pour lequel une messe (terriblement soporifique, au demeurant ) de béatification a été dite aujourd'hui à Rome .

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L'enfer est pavé de bonnes intentions, soit, mais le paradis l'est-il de mauvaises ? Dans les deux cas, elles sont foulées aux pieds, fourchus ou séraphiques .

 

 

« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay

[septembre-octobre 1759]

Ma très chère philosophe, ma bien-aimée, la joie et le regret de mon cœur, mettez vite le véritable Cramer en besogne . L'apparition pourra bien valoir l'agonie 1. Petit caractère et net, afin de tenir peu de place ; le plus d'exemplaires que Cramer pourra . Le débit comme il voudra, comme vous jugerez à propos, pourvu qu'il n'y ait point de nom d'auteur tout va bien, tout est bon . Il faudra rendre l'infâme ridicule, et ses fauteurs aussi . Il faut attaquer le monstre de tous côtés, et le chasser pour jamais de la bonne compagnie . Il n'est fait que pour mon tailleur et pour mes laquais .

Ma belle philosophe, je veux vous voir . J'ai la colique . Je souffre beaucoup, mais quand je me bats contre l'infâme je suis soulagé . J'embrasse le prophète bohémien 2.

A demain l'apparition . »

2Friedrich Melchior Grimm , auteur du Petit prophète de Boemischbroda, 1753, dans le cadre de la querelle des Bouffons .

 

18/10/2014

Je recommande l'infâme à votre sainte haine

... Et votre profane législation , aurait dit Volti aux sénateurs ; voir : http://news.google.fr/news/section?pz=1&cf=all&ned=fr&topic=n&siidp=fa2a25da066eebc5431efe37ebcbf508ebcb&ict=ln

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 Un petit rappel de celui qui suivit l'exemple de Voltaire en devenant écrivain engagé .

 

« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay

[septembre-octobre 1759]

Ma belle et chère philosophe est instamment suppliée d'envoyer chercher sur-le-champ frère Cramer et de lui recommander frère Berthier sans perdre un seul instant . Il est vrai que frère Berthier est mort le 12, mais il a apparu le 14 et son apparition sera peut-être plus agréable que sa mort 1. A mardi ma belle philosophe . Oholah et Oholibah 2 vous font mille compliments . Je recommande l'infâme à votre sainte haine . »

17/10/2014

je me moque de tous ces faquins-là

... A juste raison !

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 Et quand je vois un gosse comme ça, j'imagine facilement l'éducation (si j'ose dire) de ses  parents et je crains le pire . Encore un hooligan à venir .

 

« A Gabriel Cramer

[septembre-octobre 1759]

Je ne sais ce que c'est que cette Bertiade, mais j'en voudrais un exemplaire pour l'envoyer à Luc 1. Au reste je me moque de tous ces faquins-là , j'entends les Berthier, et j'aime les Gabriel . »

1 Frédéric II, ainsi surnommé par V*.

 

16/10/2014

un ridicule in-folio est bien ennuyeux

... Et une pièce de l'inestimable BHL, Hôtel Europe, conduit infailliblement à la faillite et à la mort cérébrale .

Amis de l'hôpital Sainte Anne, vous seriez comblés car, je cite :"le texte se défait, se détricote, se désarticule, part illusoirement en tous sens, et laisse affleurer, surtout vers la fin, des bouffées délirantes" ! "Surtout vers la fin" laisse entendre que c'est dès le début que les choses partent en sucette .

Jacques Veber, seul, sauve le texte et les applaudissements auront beau-faire, l'auteur est et ne reste qu'un m'as-tu-vu .

Fallait-il  attendre mieux du philosophe auto-proclamé ? Non ! Ou alors il faut croire aux miracles .

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 Quand la coupe est pleine, ...

 

« A Gabriel Cramer

[septembre-octobre 1759]

Je vous en prie mon cher monsieur, de vouloir bien rapporter le manuscrit que vous savez quand vous viendrez nous voir . On presse beaucoup en Russie pour votre histoire du czar . Je vous prie de vouloir bien dépêcher les cartons et les reliures .

Je vous renvoie votre Sanchez 1 dont je n'ai plus à faire grâce à Dieu, car un ridicule in-folio est bien ennuyeux . »