09/11/2014
Tout est inutile jusqu'à présent . Mais peut-être cet arbre portera fruit en son temps
... Je vais partager l'optimisme de Voltaire , en l'adaptant aux prévisions de nos gouvernants , mais est-ce bien raisonnable ?
Faudra-t-il abattre l'arbre et en faire du bois à feu, dernière solution douée d'un peu d'utilité ?
En faire du bois de menuiserie ? de cercueil des illusions ?
Récolter un jour des fruits, plus ou moins amers, acides qui font grincer les dents et hérisser le poil ?
Verger du château de Voltaire en renouveau
« A Jean-Robert Tronchin
à Lyon
Grâce aux bontés de messieurs Tronchin et Camp tout alla hier à merveille dans la masure de Tournay . Beaux habits, joli théâtre . Mais ce qu'il y a d'horrible, c'est qu'il n'y avait pas un Tronchin . Je vais les excommunier .
J'attends M. et Mme Chauvelin le 30 . Il se pourrait bien que M. Chauvelin fût secrétaire d’État , s'il n'est pas parti dimanche . Mais probablement il est actuellement à Lyon . Je vous prie de tout cas mon cher monsieur de garder mon billet doux pour son passage . S'il ne vient point, ayez la bonté de le lui envoyer . J'aurais un plaisir bien vif à le voir, mais je l'aime encore mieux ministre .
À vous seul
J'ai renouvelé une certaine négociation 1 entamée par vous il y a deux ans . On a écrit de part et d'autre . J'ai fait passer les lettres . Tout est inutile jusqu'à présent . Mais peut-être cet arbre portera fruit en son temps . »
1 Sur cette « négociation », voir lettre du 4 septembre 1759 à la duchesse de Saxe-Gotha : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/10/04/que-vous-faites-bien-madame-de-vous-delivrer-de-tous-ces-ban-5461161.html
Voir aussi la lettre du 22 septembre 1759 de Frédéric citée en note dans la lettre du 1er septembre 1759 à la duchesse : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/10/03/je-n-ai-ose-meler-ma-voix-au-bruit-des-canons-qui-ont-gronde.html
.Voir aussi lettre de V* à J.-R. Tronchin du 20 octobre 1757 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/01/10/toute-mon-ambition-se-borne-a-n-avoir-pas-la-colique.html , et lettres suivantes .
17:03 | Lien permanent | Commentaires (0)
ah les infâmes !
...Ce n'est pas une espèce en voie de disparition , les dénoncer est un droit, les rendre inoffensifs un devoir . Je compte à juste titre sur l'appui de Voltaire et je vous engage à faire de même .
Game over !
« A François Tronchin
conseiller d’État à
Genève
Quoi vous qui êtes du métier vous n'étiez pas hier à Tournay ? Nul Tronchin ? Les Tronchin sont des monstres . Qu'ils réparent samedi leur barbarie à quatre heures ; ah les infâmes !
Mercredi [24 octobre 1759] »
16:03 | Lien permanent | Commentaires (0)
08/11/2014
m'instruire de ce qu'il faut faire sur la difficulté
... De comprendre notre monde , vaste programme ...
« A Joseph-Marie Balleidier 1
Je prie monsieur Balleidier de m'instruire de ce qu'il faut faire sur la difficulté dont J.-F. Betens 2 lui rendra compte .
Voltaire
23 octobre [1759 ?]3
1 Voir : http://gw.geneanet.org/sballey?lang=en;pz=antoine+julien;nz=renaudeau;ocz=0;p=joseph+marie;n=balleydier
2 Voir à ce sujet par exemple la lettre du 7 septembre 1759 à J.-B. Chauvelin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/10/05/la-sangsue-commise-par-les-fermes-generales-exige-le-centiem-5461778.html
et lettre d'octobre à Vasserot de Châteauneuf : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/11/03/je-suis-las-d-etre-dupe-au-pays-de-gex-j-ai-tout-achete-au-p-5481931.html
3 Manuscrit sur dos de carte à jouer .
14:33 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les esprits me paraissent bien aigris de tous les côtés. Je vois les malheurs du genre humain augmenter, sans qu'ils produisent le bien de personne
... En temps de paix, comme en temps de guerre, l'humain est un drôle d'animal râleur et encore plus s'il est payé pour ça comme tous les homo politicus de notre globule .
Allons, réjouissons-nous ... tout n'est pas perdu
Ecoutez Manitas de Plata, génial et généreux, pour mettre en joie : https://www.youtube.com/watch?v=oz8CJTgo0W8&list=RDw2NUQm3CzuA&index=5
« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de SAXE-GOTHA
Au château de Tournay, par Genève, 22 octobre [1759].
Madame, j'ai reçu l'honneur de votre lettre 1, et le billet que Votre Altesse sérénissime avait eu la bonté d'insérer en son paquet. La personne à qui vous aviez bien voulu faire parvenir ce que j'avais pris la liberté de vous adresser prétend qu'elle n'a point reçu un assez gros paquet, envoyé directement à elle deux jours auparavant, par une voie qui, jusque-là, avait toujours été sûre. Votre Altesse sérénissime permet que je m'adresse dorénavant à elle. Je ne pourrai peut-être de longtemps répondre au petit billet sans adresse 2; il faudra, je crois, attendre la fin de la campagne. Les esprits me paraissent bien aigris de tous les côtés. Je vois les malheurs du genre humain augmenter, sans qu'ils produisent le bien de personne. L'Angleterre nous bat, mais elle se ruine. Le prince de Brunswick nous bat aussi; mais la Hesse est dans un état déplorable. Les Russes ont battu le roi de Prusse; mais ils n'ont pas de quoi subsister. Le roi de Prusse se soutient; mais tous ses États souffrent. L'Autriche s'épuise. La France est accablée d'impôts malheureusement nécessaires. La Saxe est aussi désolée que du temps de la bataille de Muhlberg 3, et plus que du temps de Charles XII. Puisse toujours la paix, la tranquillité, l'abondance, régner dans le beau château d'Ernest, que je voudrais revoir avant de mourir! Je crains toujours que les éclaboussures ne viennent dans vos États; mais votre sagesse écarte tous les orages. Je me mets aux pieds de Vos Altesses sérénissimes avec le plus profond respect et un attachement éternel.
V.»
1 Lettre du 8 octobre 1759 acheminant une « petite lettre sans adresse », « le plus sûrement et le plus promptement » possible .
2 De Frédéric II, le 22 septembre 1759, voir lettre du 1er septembre 1759 à la duchesse de Saxe-Gotha : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/10/03/je-n-ai-ose-meler-ma-voix-au-bruit-des-canons-qui-ont-gronde.html
La duchesse écrivait : « Comme j'ignore absolument le contenu je marche en tâtonnant : peut-être voudriez-vous y répondre et en ce cas vous n'avez pas à balancer à vous servir du même canal que la première fois mais sous le couvert et l'adresse que je vous joins encore ici . L'exactitude avec laquelle on vous répond me fait présumer monsieur que votre proposition n'a pas déplu et qu'on y ajoute fois [...]. »
3 Gagnée par Charles-Quint en 1547, sévère défaite de Jean-Frédéric, prince électeur de Saxe .
10:46 | Lien permanent | Commentaires (0)
07/11/2014
qu’importe par qui la vérité nous vienne pourvu qu'elle vienne
... Car qu'est-ce qui est le plus important, le messager ou le message ?
V comme ...
« Au baron Frédéric Melchior von Grimm secrétaire de
Mgr le duc d'Orléans 1
rue Neuve du Luxembourg
porte Saint-Honoré
à Paris
22 octobre [1759] à Tournay par Genève
car je n'aime point qu'on m'écrive à Genève
car cela a l'air d'un réfugié, car je ne le suis pas .
Je suis très sensible à votre souvenir, mon cher prophète . Vous savez que je vous préfère à Isaïe et à Ézéchiel . Vous êtes dans l'abomination de la désolation 2, et nous n'y sommes nous autres Allobroges que parce que vous et Mme d'Epinay vous nous avez quittés pour Babylone . Mes compliments je vous en prie à Jérémie Diderot persécuté par les enfants de Bélial .
J'ai envoyé au ressusciteur Tronchin votre paquet . Je vous remercie du mien . L'estampe est bien dessinée, bien gravée ; mais je vous avoue que je suis fâché de voir le petit-fils de Henri le Grand qui se vautre sur un fauteuil, avec l'attitude de Lucas, tenant une boule qui semble sortir de sa culotte, et son fils badinant derrière . J'aimerais mieux voir le père faisant essayer une cuirasse à son fils . Disce puer vitutem ex me 3.
Bénissons Dieu de ce que le géomètre assassin a fait courir ce papier dont vous me parlez . Apparemment qu'il en était l'auteur, qu’importe par qui la vérité nous vienne pourvu qu'elle vienne . Je prie le seigneur que cette semence fructifie et que les ouvriers de la vigne ne se relâchent dans leurs saints travaux . Je suis occupé à présent à des œuvres bien profanes . Nous représentons demain une pièce nouvelle 4 sur mon petit théâtre vert et or . J'en demande pardon à Jean-Jacques . Mais enfin il a fait des comédies . Je l'imite dans ses péchés ne pouvant encore l'imiter dans sa pénitence .
On me mande de Paris qu'un journaliste jésuite est mort . Je tremble que ce ne soit le révérend père Berthier 5 qui rendait tant de services à la religion et à la raison .
S'il y a quelques nouvelles intéressantes je vous supplie de m'en faire part . Je n'ai rien à vous dire du pays où je suis . Il cesse d'être compté dans le monde depuis que certaine philosophe 6 ne l'habite plus . Je me console comme je peux entre mon théâtre et ma charrue . Utile dulci 7 est ma devise .
Luc m'a écrit une lettre admirable 8. Il dit qu'il se soutiendra très bien dans cette fin de campagne . Mais n'entendrai-je jamais parler que de meurtres et de ruines , et de notre honte ? Mon cher prophète, nos Français ne jouent pas un beau rôle sur ce globule 9. Encore s'ils étaient aimables comme ils l'étaient autrefois ! Mais la décadence porte sur tout . Adieu mon cher philosophe, je vous aimerai toujours, car vous le méritez, car vous pensez bien, car vous êtes selon mon cœur . »
1 Grimm venait d'être nommé à ce poste .
2 Évangile selon Matthieu , XXIV, 15 : http://www.info-bible.org/lsg/40.Matthieu.html#24
3 Enfant apprends de moi la valeur ; citation de Virgile, l'Enéide, XII, 435 . Cette formule apparaît rarement chez V*, mais a été employée de façon remarquable par Guillerargues dans une lettre à Mme de La Sablière .
4 Tancrède, voir lettre du même jour à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/11/06/je-n-ai-point-cette-roideur-d-esprit-des-vieillards-mon-cher-ange-je-suis-f.html
5 Berthier réussit à survivre à V* en mourant en 1782 .Voir page 125 : http://books.google.fr/books?id=HRVz01FjN3EC&pg=PA143&lpg=PA143&dq=j%C3%A9suite+1759+journaliste&source=bl&ots=Ia_B89rTFB&sig=YwlVHJOs1Yx-s-zCiAJuD0uCKeM&hl=fr&sa=X&ei=qcBcVOycFs3KPdjlgYAF&ved=0CCMQ6AEwAA#v=onepage&q=j%C3%A9suite%201759%20journaliste&f=false
6 Mme d'Epinay .
7 [joindre] l'utile à l'agréable ; Horace, Art poétique, V ; 343 .
8 Lettre du 22 septembre 1759, voir lettre du 1er septembre 1759 à la duchesse de Saxe-Gotha : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/10/03/je-n-ai-ose-meler-ma-voix-au-bruit-des-canons-qui-ont-gronde.html
9 Voir lettre du 26 juin 1758 à Diderot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/09/05/c-est-bien-dommage-que-dans-tout-ce-qui-regarde-la-metaphysi.html
13:58 | Lien permanent | Commentaires (0)
On prétend que Paris rit toujours autant qu'il murmure
... En est-il toujours de même aujourd'hui après LA prestation télévisée de notre président Fanfoué de Tulle à qui il reste plus de deux neurones d'intelligence (donc plus qu'à un certain Sarko démago ) mais qui ne fait pas rire ( ou alors jaune), ni murmurer (on a plus tendance à brailler quand on est mécontent), ni à Paris ni dans le reste du pays .
Wait and see ! mais pas trop longtemps quand même .
« A François de Chennevières
22 octobre 1760 [1759]1
Mon cher ami, la meilleure nouvelle que vous nous ayez jamais apprise, c'est quand vous nous annonçâtes Mlle de Bazincour 2 . Cela vaut mieux pour nous que les prétendus dix millions de sucre et de café . Je vous souhaite ce qui s'en faut, et je vous souhaite surtout d'être directeur d'hôpitaux militaires qui ne soient pas si loin de chez nous et où il y ait moins de malades et moins de blessés . L'Allemagne a été fort malsaine pour les Français . On prétend que Paris rit toujours autant qu'il murmure, que les soupers sont aussi gais avec de la vaisselle de terre qu'avec celle d'argent, qu'on va vous donner des pièces nouvelles bonnes ou mauvaises, panem et circenses 3 . Il ne faut que cela dans votre bonne ville . J'ai donné circenses dans mes terres, pour panem, j'en mérite puisque je le sème . J’ai aussi du vin, je voudrais que vous vinssiez le boire . »
1 Copie par Boissy d'Anglas ; la lettre est placée en 1760 , mais les allusions, comme la vaisselle d'argent qui se réfère aux mesures de Silhouette renvoient à 1759 .
2 Mme Denis à Cideville le 4 août 1759 :« […] la petite Bazincourt m'écrit que vous avez été la voir à son couvent […] Cette fille a de l'esprit . Je voudrais pouvoir lui faire du bien . Lorsque Ferney sera bâti et que nous y serons rangés je ferai de mon mieux pour la faire venir auprès de moi. » Mlle de Bazincourt vint s'installer à Ferney de fin octobre 1759 – lettre du 29 octobre 1759 de Du Resnel à Cideville) à novembre 1760 . par la suite elle publia un Abrégé historique et chronologique des figures de la Bible mis en vers français, 1768 ; voir page 586 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5403329d/f601.image.r=bazincourt.langFR
Voir aussi lettre du 6 mars 1759 de Mme Denis à l'abbé *** : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f67.image....
et du 3 janvier 1760 de V* à Darget : page 274 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f286.image...
3 Du pain et des jeux ; Juvénal, Satires, X , 81 ; http://remacle.org/bloodwolf/satire/juvenal/satire10b.htm
00:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
06/11/2014
Je n'ai point cette roideur d'esprit des vieillards, mon cher ange ; je suis flexible comme une anguille, et vif comme un lézard, et travaillant toujours comme un écureuil. Dès qu'on me fait apercevoir d'une sottise, j'en mets vite une autre à la place.
... J'ai une affection profonde pour toute personne capable d'en dire autant, alliance de jeunesse d'esprit , d'humour, d'intelligence .
Vive Voltaire !
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ARGENTAL.
A Tournay, 22 octobre [1759] 1
Acteurs moitié français, moitié suisses, décorateurs de mon théâtre de Polichinelle, Durant quelques moments souffrez que je respire 2 et que je réponde à mon ange. Je devrais lui avoir déjà envoyé la pièce, telle que Mme Scaliger la veut. Mon ange est aussi un peu Scaliger, et je le suis plus qu'eux tous. Vous ne la reconnaîtrez pas, cette Chevalerie. J'en use comme dans le temps où j'envoyais à Mlle Desmares 3 des corrections dans un pâté : hesternus error, hodierna virtus 4. Si j'avais quatre-vingts ans, je chercherais à me corriger. Je n'ai point cette roideur d'esprit des vieillards, mon cher ange ; je suis flexible comme une anguille, et vif comme un lézard, et travaillant toujours comme un écureuil. Dès qu'on me fait apercevoir d'une sottise, j'en mets vite une autre à la place.
Notre conseil n'a jamais pu adopter les négociations de monsieur l'ambassadeur 5: il sera refusé tout net; mais nous adoucirons le mauvais succès de son ambassade par une réception dont j'espère que lui et madame l'ambassadrice seront contents. D'ailleurs il entend raison; il ne voudra pas qu'un Maure envoie un espion dans Syracuse quand les portes sont fermées; il ne voudra pas que ce Maure propose de mettre tout à feu et à sang si l'on pend une fille. Figurez-vous le beau rôle que jouerait la fille pendant tout ce temps-là; et ne voilà-t-il pas une intrigue bien attachante que l'embarras de quatre chevaliers qui délibéreraient de sang-froid si l'on exécutera mademoiselle ou non! et puis alors comment justifier cette pauvre créature ? qu'aurait-elle à dire? tout déposerait contre elle. L'abbé d'Espagnac, grand raisonneur, lui dirait : Mon enfant, non-seulement vous avez écrit à Solamir 6, mais vous l'excitez contre nous; il est clair que vous êtes une malheureuse. Elle serait forcée à dire toujours : Non, non, non, pendant deux actes; ce serait un procès criminel sans preuves justificatives, et Joly de Fleury ferait brûler son billet comme un mandement d'évêque, et comme l'Ecclésiaste 7.
O juges malheureux qui, dans vos sottes mains 8,
Tenez si pesamment la plume et la balance,
Combien vos jugements sont aveugles et vains!
Mon cher ange, on dit que la dernière pièce 9 du traducteur de Pope est sifflée; dites-moi si elle réussit à la longue. Dites- moi s'il est vrai que le duc de Broglie est le Germanicus qui ranimera les pauvres légions de Varus. Quoi ! les Anglais auraient pris Surate! ah! ils prendront Pondichéry; et Dupleix en rira, et j'en pleurerai, car j'y perdrai la moitié de mon bien, et mon beau château nel gusto grande ne sera pas achevé ; et, après avoir fait l'insolent pendant deux ans, je demanderai l'aumône à la porte de mon palais. Faites la paix, je vous en prie, mon cher ange.
N'oubliez pas de demander à M. le duc de Choiseul s'il est content de la Marmotte 10.
V.
Mme Denis joue bien. Nous avons un Tancrède admirable. Je crois jouer parfaitement le bon homme; je me trompe peut- être, mais je vous aime passionnément, et en cela je ne me trompe pas; autant en fait la nièce.
Je supplie mes anges de m'écrire par Genève, et non à Genève; cet à Genève a l'air d'un réfugié. 11»
1 Date complétée par d'Argental ; l'édition de Kehl omet : Madame Scaliger ...Mon cher ange, de même que les éditions suivantes .
2 Boileau, Satire III, v. 14. Page 52 ; http://books.google.fr/books?id=9cQTAAAAQAAJ&pg=PA30&lpg=PA30&dq=Boileau,+Satire+III,+v.+14.&source=bl&ots=FPRMNoz37U&sig=K7B4wY8aSjSeka4HEUVRvSZfsrc&hl=fr&sa=X&ei=gj9aVPLkJcmuPL3wgLAJ&ved=0CCUQ6AEwAQ#v=onepage&q=Boileau%2C%20Satire%20III%2C%20v.%2014.&f=false
3 Cette actrice, nièce de la fameuse Champmêlé, créa le rôle de Jocaste dans l'OEdipe de Voltaire (1718) . Retirée du théâtre à Pâques 1721, elle mourut en 1753.On connait l'histoire des corrections à sa pièce que V* lui avait envoyée dans un pâté pour les faire bien recevoir . http://fr.wikipedia.org/wiki/Charlotte_Desmares
Voir aussi : http://www.hachettebnf.fr/sites/default/files/contenus_co...
4 Erreur d'hier, vertu d’aujourd’hui .
5 Le « mémoire » sur Tancrède ; voir lettre du 5 septembre 1759 aux d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/10/05/le-temps-etant-fort-cher-5461761.html
6 V* a ajouté ou Norador entre parenthèses en dessous de la ligne .
7 Le Précis de l'Ecclésiaste et du Cantique des cantiques avait été brûlé le 7 septembre 1759; la condamnation est du 3. Pour l’expression brûler comme un mandement d'évêque, elle revient dans un passage du Pot pourri composé peu de temps après ; voir romans et contes .
8 Parodie de vers de Tancrède, acte IV, scène VI : http://books.google.fr/books?id=k89UPd4xmTkC&pg=PA417&lpg=PA417&dq=Tancr%C3%A8de,+acte+IV,+sc%C3%A8ne+VI&source=bl&ots=_tp8Wpd7At&sig=VWCnWWUW9N8Kp8iPdzVDST4-QIw&hl=fr&sa=X&ei=dEFbVMzxM43daJydgfgI&ved=0CCMQ6AEwAA#v=onepage&q=Tancr%C3%A8de%2C%20acte%20IV%2C%20sc%C3%A8ne%20VI&f=false
9 Trois édits pour lesquels Louis XV avait tenu un lit de justice à Versailles le 20 septembre 1759, et qui cependant n'eurent pas d'exécution, étaient l'ouvrage de Silhouette. Ils furent remplacés par d'autres. Sur « la pièce sifflée », voir la lettre du 13 octobre 1759 à Mme du Deffand et la note sur Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/10/29/que-j-aime-les-gens-qui-disent-ce-qu-ils-pensent-c-est-ne-vivre-qu-a-demi-q.html
10 Au sujet des négociations avec Frédéric II , V* écrit le 15 novembre 1759 à d'Argental : « Il [V*] a été envoyé secrètement en 1743 auprès de Luc, il eut le bonheur de déterrer que Luc alors se joindrait à la France . Il le promit, le traité fut conclu depuis et signé par M. le cardinal de Tencin . Il pourrait rendre aujourd'hui quelque service non moins nécessaire . »
11 L'avant-dernier paragraphe est écrit dans la marge du bas de la quatrième page du manuscrit, le dernier au bas de la première page ; cette dernière phrase éclaire les intentions de V* en acquérant Ferney et Tournay .
11:59 | Lien permanent | Commentaires (0)