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02/07/2014

votre métier de héros et votre place de roi ne rendent pas le cœur bien sensible

... Et le poste de président de la république ne rend pas moins lâche ni moins malhonnête , nicht wahr Nicolas ?

Je crois que nous allons avoir de magnifiques déclarations digne d'un Cahuzac et des affaires gigognes au déroulement interminable, pour le plus grand profit d'avocats et une pure perte de temps de réflexion pour la paix .

Malheur à celui par qui le scandale arrive !

 woodoo.jpg

 A chacun son tour d'être jugé, juste retour de bâton , souviens-toi, Nicolas l'agité

 

« A FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE.
19 mai [1759] 1.
Sire, vous êtes aussi bon frère que bon général ; mais il n'est pas possible que Tronchin aille à Schwedt, auprès du prince votre frère 2. Il y a sept ou huit personnes de Paris, abandonnées des médecins, qui se sont fait transporter à Genève, ou dans le voisinage, et qui croient ne respirer qu'autant que Tronchin ne les quitte pas. Votre Majesté pense bien que, parmi le nombre de ces personnes, je ne compte point ma pauvre nièce, qui languit 3 depuis six ans. D'ailleurs Tronchin gouverne la santé des Enfants de France, et envoie de Genève ses avis deux fois par semaine ; il ne peut s'écarter; il prétend que la maladie de monseigneur le prince Ferdinand sera longue. Il conviendrait peut-être que le malade entreprît le voyage, qui contribuerait encore à sa santé, en le faisant passer d'un climat assez froid dans un air plus tempéré. S'il ne peut prendre ce parti, celui de faire instruire Tronchin toutes les semaines de son état est le plus avantageux.
Comment avez-vous pu imaginer que je pusse jamais laisser prendre une copie de votre écrit adressé à M. le prince de Brunswick?4 Il y a certainement de très-belles choses ; mais elles ne sont pas faites pour être montrées à ma nation. Elle n'en serait pas flattée; le roi de France le serait encore moins, et je vous respecte trop l'un et l'autre pour jamais laisser transpirer ce qui ne servirait qu'à vous rendre irréconciliables. Je n'ai jamais fait de vœux que pour la paix. J'ai encore une grande partie de la correspondance 5 de Mme la margrave de Baireuth avec le cardinal de Tencin, pour tâcher de procurer un bien si nécessaire à une grande partie de l'Europe. J'ai été le dépositaire de toutes les tentatives faites pour parvenir à un but si désirable ; je n'en ai pas abusé, et je n'abuserai pas de votre confiance au sujet d'un écrit qui tendrait à un but absolument contraire.
Soyez dans un parfait repos sur cet article. Ma malheureuse nièce, que cet écrit a fait trembler, l'a brûlé, et il n'en reste de vestige que dans ma mémoire, qui en a retenu trois strophes trop belles.
Je tombe des nues quand vous m'écrivez que je vous ai dit des duretés 6. Vous avez été mon idole pendant vingt années de suite;
Je l'ai dit à la terre, au ciel, à Guzman même.7
Mais votre métier de héros et votre place de roi ne rendent pas le cœur bien sensible: c'est dommage, car ce cœur était fait pour être humain, et, sans l'héroïsme et le trône, vous auriez été le plus aimable des hommes dans la société.
En voilà trop si vous êtes en présence de l'ennemi, et trop peu si vous étiez avec vous-même dans le sein de la philosophie, qui vaut encore mieux que la gloire.
Comptez que je suis toujours assez sot pour vous aimer, autant que je suis assez juste pour vous admirer; reconnaissez la franchise, et recevez avec bonté le profond respect du Suisse
VOLTAIRE.

1 Minute olographe avec la mention de V* « copie de ma lettre du 19 mai au r[oi] de Prusse » et ajout de Wagnière « elle doit être de 1758 »

2 Ferdinand de Prusse. On sait par Catt, secrétaire de Frédéric que ce dernier fut « extrêmement piqué » de la lettre de V* et y répondit d'un façon aussi agressivement insolente qu'on peut l'imaginer : « Apprenez qu'à moins que celui que vous savez ne revienne sur terre faire des miracles, mon frère n'ira chercher personne . Il est encore , Dieu merci, assez grand pour faire venir et payer des médecins suisses ; et vous savez que les frédérics, en plus grande quantité que les louis, l'emportent sur eux chez les médecins, les poètes, et quelquefois même chez les philosophes qui, occupés de vaines spéculations, ne font guère réflexion sur la partie morale de leur science . » ; il conclut : « Mais êtes-vous sage à soixante-et-dix ans ? Apprenez à votre âge de quel style il convient de m'écrire . Comprenez qu'il y a des libertés permises et des impertinences intolérables aux gens de lettre raisonnables . » ; lettre du 10 juin 1759 . or ceci n'est qu’une version édulcorée, sur la remarque de Catt , au vu de la première esquisse, que « Voltaire pourrait en faire un mauvais usage et se fâcher . »

3 Mme Denis avait quelquefois mal à une cuisse, par suite des mauvais traitements qu'elle éprouva, avec son oncle, en juin 1753, à Francfort; mais Frédéric s'ennuyait beaucoup d'entendre parler de cette nièce de Voltaire, et celui-ci ne manque pas d'asticoter Frédéric à ce sujet . Voyez sa lettre du 12 mai 1760 : « Tenez-le-vous donc pour dit, et que je n'entende plus parler de cette nièce qui m'ennuie, et qui n'a pas autant de mérite que son oncle pour couvrir ses défauts. »  page 385 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f399.image.r=12%20mai%201760

5 De septembre à novembre 1757.

6 La lettre de Voltaire où il y avait des duretés est perdue, à moins que Frédéric ne regarde comme telles les expressions du dernier alinéa de la lettre du 27 mars 1759 .

7 Alzire, acte III, scène 4. Vers 799 page 28 : http://www.theatre-classique.fr/pages/pdf/VOLTAIRE_ALZIRE.pdf

 

01/07/2014

Envoyez-moi je vous prie la lettre du descendant du chien de Diogène

... ,  ce bien nommé Jean-Jacques Rousseau , dit Voltaire .

Et bazardez ces écoutes téléphoniques  dit ce roquet de Paul Bismuth, alias Nicolas Sarkozy alias la Purge . http://lci.tf1.fr/france/faits-divers/info-lci-affaire-de...

 

diogene07.jpg

 

 

« Au professeur Théodore Tronchin

Je vous prie de demander ce que Tronchin voudrait d'argent pour faire le voyage .

Ces paroles sont tirées de la lettre de Luc du 28 avril 1 de Landshutt en Silésie . Elles ressemblent moins à saint Luc qu'à saint Matthieu, commis des fermes avant d'être apôtre . Je crois mon cher grand homme que vous m'approuverez quand je laverai la tête à Luc pour sa belle question . Elle est aussi digne de lui qu'indigne de vous .

Envoyez-moi je vous prie la lettre du descendant du chien de Diogène 2. Vous voilà entre un tigre et un dogue . Nous sommes ici vos brebis .

V.

18 mai [1759] »

1 Frédéric envisageait de faire venir le docteur Tronchin pour soigner son frère Ferdinand ; voir notes de la lettre à Frédéric du 1er avril 1759 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/05/26/ce-voltaire-est-admirable-de-penser-a-moi-et-d-alimenter-par-5377599.html

2  Cet épithète désigne Jean-Jacques Rousseau ; la lettre en question avait été envoyée par Rousseau à Tronchin le 28 avril 1759 . Il y écrivait notamment : « Je suis l'ami du genre humain et l'on trouve partout des hommes . » Tronchin envoya effectivement la lettre à V* qui y griffonna : « L’extrême insolence est une extrême sottise, et rien n'est plus sot à un Jean-Jacques que de dire le genre humain et moi . » Voir page 144 : http://books.google.fr/books?id=X1ZixOxS2M8C&pg=PA144&lpg=PA144&dq=j+j+rousseau+lettre+du+28+avril+1759+%C3%A0+tronchin&source=bl&ots=VAKqTbMr9C&sig=3kXcrHjw_wTGUcciYh08r0WcMMQ&hl=fr&sa=X&ei=dB-zU5TvJYXJ0AX914HgDA&ved=0CCIQ6AEwAA#v=onepage&q=j%20j%20rousseau%20lettre%20du%2028%20avril%201759%20%C3%A0%20tronchin&f=false

et faire recherche « tronchin » dans : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k16123j/texteBrut

 

 

30/06/2014

Je veux peupler mes terres d'hommes et de perdrix

... Des perdrix, peu . Des hommes, prou . Je dirai même de perdrix, nenni, d'hommes , à renoncion , de nos jours en ce pays de Gex qui doit une part de son développement à ce Patriarche génial, Voltaire .

Mais la gallinette cendrée et sa cousine perdrix n'ont aucune chance de réapparaitre ici .

 Danger !!

 galinette cendrée.jpg

 

 

« A Jean-Robert Tronchin

16 mai [1759]

On a établi en Italie une académie de lésine 1 dont les statuts sont très plaisants . Je me fais mon cher ami membre de cette académie . Votre lettre silhouettique opère . Vos conseils seront suivis . Plus de marché de seize ou 17 mille livres courant ; je rogne tout, et même les galons . En voici les dimensions . Ce qui est cramoisi sera vert, et ces losanges 2 plus petites, et tout est dit, et surtout bon marché . Quarante sous l'aune s'il se peut, et au dessous, 150 aunes de Lyon suffiront . Boutons d'étain, galons unis pour chapeaux et sans deux envers, et le tout suivant les règles de l'académie de lésine; ainsi pour juments 3 de charrette, carrosse et charrue . À votre loisir, mon cher monsieur .

Votre honteux serviteur se réforme sur tout excepté sur la casse, car il veut obéir à tous les Tronchin, et ne prétend point négliger l'un pour plaire à l'autre .

La cavalcade des croupiers et croupières est fort plaisante . Dieu veuille que les peuples ne fournissent pas leur foin et leur paille à tous ces chevaux !

Voici une affaire qui après la casse est tout ce que nous avons de plus important . M. le duc de La Vallière m'envoya des œufs de perdrix, à votre adresse par la diligence de Lyon, mon cher correspondant . Entendez-vous ? des œufs de perdrix ; nous n'avons aux Délices que des colimaçons, aux domaines de Tournay, Ferney, Choudens 4, Deodati 5, Poncet 6, Burdet 7, etc., que des renards, des loups et des curés . Je veux peupler mes terres d'hommes et de perdrix . Envoyez-moi mon cher ami la petite caisse des œufs . Mes poules couveuses les attendent.

Votre très humble obéissant serviteur .

V.

Autre incident . La dame Eustache, marchande de toile à Rouen, qui prétend n'avoir été payée pour ses ballots de toile à vous adressés, et à moi parvenus, doit tirer sur vous 1000 livres et envoyer son compte . Bonsoir. L'homme aux minuties embrasse l'homme aux grandes affaires . »

1 Le mot de lésine désignait primitivement une alêne de cordonnier . Le sens dérivé de parcimonier vient des statuts d'une « Compagnie de lésine » fondée à Florence vers la fin du XVIè siècle . Elle était formée de pauvres qui raccommodaient eux-mêmes leurs souliers, ce qui nécessitait l'emploi d'une lésine .

2 Ce mot était déjà en train de passer au masculin à l'époque .

3 V* a d'abord écrit chevaux, rayé .

4 Jacques-Louis de Choudens avait aussi vendu à V* une propriété à Colovrex . L'incertitude des titres de propriété devait avoir de fâcheuses conséquences ; voir lettre du 24 décembre 1759 à Joseph-Marie Balleidier, du 3 avril 1760 à Bordier, du 25 avril 1760 à François de Bussy, du 7 mai 1760 à François Tronchin .

6 Il peut s'agir de Claude Poncet qu'on retrouvera par la suite ; voir lettre du 14 mars 1760 à Ami Camp

7 Pour cette acquisition, on trouvera plus loin des lettres la concernant .

29/06/2014

Si on ne m'aide pas on aura grand tort . Et pour m'aider il faut me laisser faire . Si tous les possesseurs de terres en usaient comme moi, l’État s'en trouverait mieux

... Liberté d'entreprise, l'idée n'est pas nouvelle, on est loin des contraintes administratives et des subventions de toutes sortes . Le bâton répressif réglementaire et/ou financier est de plus en plus employé , hélas . Ce qui ouvre la porte à de nouvelles formes de fraudes, du détournement de subventions au cheval qui meugle sans oublier le Bordeaux au Canard WC . Quel merveilleux bénéfice pour l'Etat !

 En attendant qu'on me laisse faire, reprenons des forces

 DSCF6951si on me laisse faire.png

 

« A François de Bussy 1

L'oncle et la nièce, monsieur, sont enchantés de vos bontés . Nous aimons les négociations autant que nous craignons les intendants . Si vous avez le temps de lire notre mémoire nous le recommandons à votre esprit trancheur de petites difficultés et à votre cœur bienfaisant . Nous présentons nos humbles et très inutiles actions de grâce , mais tendres et sincères à M. le duc de Choiseul . Ni lui ni vous qui songez à l'Europe, ne savez ce que c'est que de faire valoir au milieu des renards, des loups et des neiges des Alpes, des terres qui manquent d'habitants, où l'on ne connait point l'argent de France, où l'on parle le patois de Charlemagne et où les fermiers généraux entretiennent encore quatre-vingt-quatre commis, ce qui est à peu près le nombre de mes sujets . Ils font bonne chère ; et mes paysans ont les écrouelles, les hommes ont la moitié d'une culotte, et les femmes la moitié d'une chemise . Je peuple le pays de Suisses, j'y établis un haras du roi . Je mets hommes, chevaux, boeufs et moutons dans un pays où il n'y avait que des glaces, des ronces et deux curés . Si on ne m'aide pas on aura grand tort . Et pour m'aider il faut me laisser faire . Si tous les possesseurs de terres en usaient comme moi, l’État s'en trouverait mieux . Absit vanitas 2, ma terre de Ferney était autrefois souveraine, je ne demande qu'à être laboureur et meunier . Je compte sur la protection de M. le duc de Choiseul, sans quoi je me serai ruiné à faire du bien . Prenez mon cher négociateur cette affaire à cœur je vous en conjure . J'espère qu'enfin toutes les vôtres réussiront .

Remerciement, attachement, reconnaissance de la part de votre très humble et très obéissant serviteur.

V. Suisse.

Aux Délices 16 mai [1759] »

1 Le manuscrit porte les mentions « à M. de Bussy » et « M. de Voltaire R[épon]du le 28 mai 1759 » ; Mme Denis envoie le même jour elle aussi un mot .Voir lettre du 18 avril 1759 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/06/11/vous-avez-toujours-aime-les-femmes-comme-disait-le-cardinal.html

et aussi : http://edl.revues.org/268#ftn27

2 Sans vanité .

28/06/2014

la queue de Socrate . Puisse cet ouvrage faire trembler les fanatiques !

...

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Socrate est-il nul en calcul mental pour devoir compter sur ses doigts ?

 

 

 

 

« A Gabriel Cramer

[mai 1759]

Cher Gabriel n'auriez-vous rien sur les cosaques ? Pourriez-vous me trouver les voyages de Corneille Lebruin 1? Ces deux petits secours me sont absolument nécessaires .

Je vous envoie la queue de Socrate 2. Puisse cet ouvrage faire trembler les fanatiques ! Envoyez-moi je vous prie au plus tôt un exemplaire . »

1 Cornélis de Bruyn, Reizen, 1714 ; V* avait dans sa bibliothèqyue de Ferney l'édition de Rouen de la traduction, sous le titre Voyage au Levant . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cornelis_de_Bruijn

et : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b23007623

et : http://books.google.fr/books?id=FXThLMSphYAC&printsec...

2 Socrate était imprimé le 20 juin 1759 et le composition de l'Histoire de l'empire de Russie commença vers la même époque, d'où la date proposée pour cette lettre .

 

27/06/2014

On applaudit aujourd'hui aux opérations de finances, mais quand les bourgeois de Paris et de Lyon se verront obligés de payer la taille vous verrez qu'ils jetteront les hauts cris

... C'est un cri universel et qui a franchi les siècles jusqu'à nos jours , à l'égal du Big bang . En attendant le Big crunch .

 

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 Pousser de très hauts cris

 

« A Jean-Robert Tronchin

à Lyon

12 mai 1759 aux Délices

Vraiment, monsieur, il ne s'agit point ici de bagatelles . Il n'y [est] point question d'environ deux ou trois cent mille malheureux francs de France, ni de nouveaux domaines à payer . Il s'agit de casse ; vingt livres de casse sont un objet plus important pour moi que vingt mille livres d'annuités ou de billets de loterie ; je me plaindrai à M. Tronchin le docteur, il lavera furieusement la tête de l'infâme droguiste qui a envoyé des bâtons de casse vides et pourris . De bonne casse est bonne, dit Molière 1, mais de mauvaise casse est une chose affreuse . N'allez pas croire au moins mon cher ami que je m'en prenne à vous, je vous rends trop justice ; je sais bien que vous ne vous connaissez point en casse aussi bien que moi, je sens avec joie ce petit avantage que j'ai sur vous .

À l'égard des juments dont j'ai eu l'honneur de vous parler, je vous réitère ma très humble prière, attendu que je ne ferai jamais de reproche à votre marchand de chevaux, comme j'en fais à votre apothicaire ; je ne suis point pressé de mes deux juments, elles seront bien reçues en mai, en juin, en juillet, en quelque temps qu'elles viennent, et quand elles arriveront bridées, embouchées, avec harnais de carrosse et harnais de trait, elles seront mieux reçues encore, le tout à votre commodité, mon cher monsieur, et à condition que vous m'avouerez que je suis le plus fatigant de tous les correspondants ; on dit que la grande affaire du petit Boudon ne va pas trop bien . On applaudit aujourd'hui aux opérations de finances, mais quand les bourgeois de Paris et de Lyon se verront obligés de payer la taille vous verrez qu'ils jetteront les hauts cris .

Le roi de Prusse me mande du 22 avril qu'il croit avoir ruiné les projets des Autrichiens pour toute la campagne 2. Il y a grande apparence qu’en effet on leur a détruit d'immenses magasins .

Les colimaçons détruisent tout aux Délices . Les rois et limaçons font grand mal cette année .

Je vous embrasse .

V. »

1 Dans Le Malade imaginaire , ac. III, sc, 1 ; http://www.toutmoliere.net/acte-3,405452.html

 

26/06/2014

c'est assurément le plus grand général d'armée de l'Europe , j’aimerais mieux qu'il en fût le pacificateur

... Pacificateur version US ? Comptez vos abattis et planquez-vous, ça va péter tous azimuts !

 

Le-Pacificateur.jpg

 

 Nespresso ! on ne dira jamais assez le mal qu'il peut faire

 

 

« A Élie Bertrand

premier pasteur de l’Église française

à Berne

12 mai [1759] aux Délices

Je suis devenu un peu paresseux depuis quelque temps mon cher ami, je ne vous ai point informé que j'avais envoyé votre lettre à l'abbé Pernetti 1; je ne vous ai point dit non plus combien l'Académie de Lyon est flattée de vous avoir parmi ses membres, et à quel point on a été content de tout ce que vous avez envoyé ; vous devez avoir reçu des nouvelles des libraires de l'Encyclopédie, l'édition de l'ouvrage qui pourtant se fera un jour, rencontre aujourd'hui bien des difficultés ; l'affaire des protestants entreprise par Boudon 2 n'en rencontre pas moins ; je crois que les Autrichiens essuient encore plus de difficultés avec le roi de Prusse, il m'écrit du 22 avril 3 qu'il a dérangé tous leurs projets de campagne sans sortir de sa place . Si cela est c'est assurément le plus grand général d'armée de l'Europe , j’aimerais mieux qu'il en fût le pacificateur ; adieu mon cher philosophe, mille tendres respects à M. et Mme de Freudenreickh .

Je vous embrasse .

V. »