13/06/2014
Voyez si la république veut payer
...
« A François Tronchin
[avril/mai 1759] 1
M. Murani 2 dit qu'il faut un mur pour soutenir les terres de votre immense domaine tronchinois nommé les Délices 3. Je l'en crois . Voyez si la république veut payer moitié pour son chemin et son mur , M. Tronchin quart , moi quart . Se no, no 4.
Mille tendres amitiés . »
1 Il est souvent question des travaux à faire ou faits aux Délices à cette époque, route, murs, terrasses . Il semble que les discussions préliminaires relatives à ce mur eurent lieu à la fin d'avril ou au début de mai, et qu'un arrangement fut conclu vers la mi-mai au plus tard . Le travail commença, mais V* s'aperçut en juillet qu'il ne conviendrait pas, d'où une seconde série de lettres , où V* fait appel à Mathey au lieu de Mirani . Cette lettres semble être la première de cette correspondance . Voir aussi du 5 mai au 6 octobre 1759 la fin des lettres : du 5 mai 1759 à Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine, du 7 mai , du 10 mai , du 21 juillet , du 28 juillet et du 6 octobre à Jean-Robert Tronchin .
2 Il s'appelait A. Mirani .
3 Ce mur fut construit . Quand Théodore Besterman fonda l’Institut et le Musée Voltaire aux Délices, en 1952, le mur était en mauvais état . Il s'écroula peu de temps après et fut reconstruit par les autorités genevoises en ciment, ce qui fit disparaître une des quelques traces subsistantes des travaux fait sous Voltaire .
4 Sinon , non .
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12/06/2014
Les maux de la guerre influent sur tout . On parle de paix et on couvre la terre de soldats
... D'abord les soldats sur terre et les patates dessous, puis l'inverse ! mais enterrer des hommes n'est pas encore le bon moyen de les multiplier .
C'est pas d'la soupe, c'est du rata ;
C'est pas la mort mais ça viendra !
« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha
Aux Délices 29 avril 1759
Madame, j'userai donc de la permission de Votre Altesse Sérénissime veut bien me donner d'oser lui adresser une lettre pour Mme la comtesse de Bassevits, mais j'abuserai de cette permission et je vous supplie madame de pardonner le liberté que je prends . Je lui envoie des livres imprimés en échange de manuscrits que je devrai à vos bontés . Quelle autre protection que la vôtre puis-je choisir madame pour lui faire parvenir ce petit ballot . Les armées occupent tous les chemins ; la plupart des paquets qu'on m'envoyait de Pétersbourg se sont perdus ; les housards ont pillé les matériaux de l'histoire de Pierre le Grand . Les maux de la guerre influent sur tout . On parle de paix et on couvre la terre de soldats, et tandis qu'on va marier un archiduc 1, on célèbrera ses noces par l'effusion du sang humain . Je plains dans ces circonstances ceux qui demeurent dans le Mecklembourg, et sans les bontés de Votre altesse Sérénissime, j'aurais peur que ma lettre à Mme de Bassevits ne parvint pas à son adresse .
Je vous supplie madame de vouloir bien qu'elle passe par vos respectables et très aimables mains . J'aurai l'honneur de l'envoyer, quand le paquet qui va lentement sera à moitié chemin . La cousine de M. Pertriset 2 est toujours bien fière, elle a de la beauté, de l'esprit et de l'argent . Je vous tiens madame bien plus heureuse qu'elle . Je me mets aux pieds de Votre Altesse Sérénissime avec le plus profond respect . »
1 Ferdinand, fils de Marie-Thérèse d'Autriche, était à marier et le choix de sa femme fut longtemps discuté dans les négociations en vue de la paix . Il épousa finalement Maria-Béatrix, princesse ( puis plus tard duchesse en titre) de Modène .Voir : http://en.wikipedia.org/wiki/Maria_Beatrice_d%27Este,_Duchess_of_Massa
2 M. Pertriset serait Frédéric II ; le 8 décembre « Mlle de Pestris ou Pertris » serait la duchesse elle-même . Le 18 décembre, la duchesse écrira à V* : « La demoiselle Pertriset n'est gurère aimable, mais son adresse est excellente » Il y a là évidemment une couverture pour les messages adressés à Frédéric .Voir aussi page 422 : http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Revue_des_Deux_Mondes_-_1902_-_tome_7.djvu/428
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11/06/2014
j'espère que tout ira comme je le voulais : ces petits succès m'arrivent rarement
... Rien n'est petit pour un grand esprit !
http://www.gameblog.fr/blogs/Mattsuda/
« A Sébastien Dupont
Aux Délices 29 avril 1759
Il y a longtemps mon cher Dupont que j'ai mandé à M. le prince de Bauffremeont le résultat des Goll 1, il se pourra que sa réponse tardera 2 un peu de temps ; le procès des Français et des Hanovriens attire un peu plus son attention que celui qui est entre vos mains . Les Français ont gagné un incident ; mais il y aura encore bien des chances à essuyer . Puissent les Goll finir les leurs ; j'espère que tout ira comme je le voulais : ces petits succès m'arrivent rarement ; celui-ci me sera cher, s'il vous en revient quelques petits avantages . J'ai cette affaire à cœur uniquement pour vous, c'est dans cette vue que j'avais écrit à Mme Goll avant que vous m’eussiez envoyé l'ultimatum de la négociation . Adieu, je voudrais m’entretenir avec vous plus longtemps, mais ma mauvaise santé et quelques affaires me rendent paresseux avec vous sans me rendre moins sensible .
V. »
1 Voir lettre du 24 mars 1759 à Sébastien Dupont : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/05/08/j...
2 Cet emploi de l'indicatif futur après il se pourra que (ou des locutions analogues) n'est pas fréquent et il est fort rare chez V* ; voir Guillerargues, Lettres portugaises, 1972 et sa notice grammaticale page 205-206, où l'on trouve des exemples de cette construction « gasconne ».
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Vous avez toujours aimé les femmes, comme disait le cardinal
... Avec une pointe d'envie (oh ! péché capital ! ), car sous la calotte écarlate et la soutane est un corps d'homme qui ne vit pas que d'hostie et d'eau bénite .
http://www.youtube.com/watch?v=NdWTcRcm_pY
« A François de Bussy 1
Au château de Ferney
par Genève 18 avril 1759
Vous avez toujours aimé les femmes, comme disait le cardinal de Noailles, or, monsieur, ma nièce Mme Denis compte sur vous 2 ; et moi, tout vieux Suisse que je suis, j'y compte aussi . Elle a eu l'honneur de vous importuner pour un brevet et M. le duc de Choiseul a eu la bonté de le promettre . Je lui ai envoyé un extrait de nos pièces avec toute la soumission, toute la reconnaissance et toute l'exactitude possible, et puis j'ai craint de ne l'avoir pas assez ennuyé, et vous aussi monsieur .
Voici donc pour perfection d'ennui tout le contrat d'acquisition sans qu'il s'en manque un mot . Les notaires sont comme les théologiens, ils disent force choses inutiles . Il n'y a dans ce contrat qu'un mot à la page 3 qui regarde mon affaire, c'est celui où il est dit que le château et les terres sont de l'ancien dénombrement . Connaissez-vous, monsieur, cet ancien dénombrement, parmi tous les traités qui sont dans votre tête ? C'est assurément le plus petit dénombrement qui soit au monde, mais enfin ce pauvre petit drACoit est fondé sur des pancartes sacrées de nos rois . Nous avons ou raison ou prétexte d'en demander très humblement la confirmation . Nos joignons à notre contrat la copie du brevet accordé à M. de Brosses en pareil cas . Nous avons eu l'honneur d'envoyer à Mgr le duc de Choiseul nos motifs, nous attendons vos bontés et les siennes, c'est une bagatelle je le sais bien mais rien est beaucoup pour des marmottes du mont Jura . J'ai bien une autre grâce à vous demander . Je vous supplie de renvoyer cet énorme paquet contenant contrat et brevet, à M. d'Espagnac,3 conseiller clerc de grand chambre, demeurant dans la grande ville de Paris, rue Verneuil, lequel abbé d'Espagnac est chef du petit conseil de finances de Mgr le comte de La Marche, mon seigneur suzerain à qui je dois argent, foi et hommage, et pour qui je dois combattre à la tête de douze hommes armés pour l'honneur des dames et de la chevalerie ainsi que le portent les inféodations . Ce grand chambrier veut avoir mon contrat . Pardon, monsieur de vous entretenir de mes misères, quand vous êtes occupé de celles de l'Europe, mais vous suffisez à tout . Secourez-nous . Je suis pour ma vie, et en franc Suisse
votre très humble et très obligé serviteur
Voltaire
gentilhomme ordinaire du roi
Ah si vous saviez à quel point le roi de Prusse est un drôle de corps ! »
1 Le manuscrit est endossé « à M . de Bussy, premier commis des Affaires étrangères » et « M. de Voltaire . R[épond]u le 9 mai 1759 » . Voir page 273 : http://books.google.fr/books?id=TjNAJ46-MYYC&pg=PA273&lpg=PA273&dq=Fran%C3%A7ois+de+Bussy+premier+commis+des+Affaires+%C3%A9trang%C3%A8res&source=bl&ots=fMwizGRaXW&sig=7oKTh5s0q4QddDMrcPeE59VRsRM&hl=fr&sa=X&ei=LZCXU6e5E86a0QW5joHgDw&ved=0CCIQ6AEwAA#v=onepage&q=Fran%C3%A7ois%20de%20Bussy%20premier%20commis%20des%20Affaires%20%C3%A9trang%C3%A8res&f=false
D'Argenson disait de Bussy : « petit fripon que j'avais chassé des bureaux » Voir ref. page 598 : http://books.google.fr/books?id=5AwhAwAAQBAJ&pg=PA55&lpg=PA55&dq=Fran%C3%A7ois+de+Bussy+premier+commis+des+Affaires+%C3%A9trang%C3%A8res&source=bl&ots=bb2H1z6Y8m&sig=iaABibpvJJTlWQnJG_H4ZUYAwZU&hl=fr&sa=X&ei=LZCXU6e5E86a0QW5joHgDw&ved=0CDoQ6AEwBg#v=onepage&q=Fran%C3%A7ois%20de%20Bussy%20premier%20commis%20des%20Affaires%20%C3%A9trang%C3%A8res&f=false
2 Mme Denis avait écrit le 31 mars à François de Bussy pour lui demander de suivre et d'accélérer l'affaire de la conservation des droits de l'ancin dénombrement pour la terre de Ferney . Lalettre de V* provoquera la réponse à celle de Mme Denis sur lemanuscrit de laquelle est portée la mention : « Mme Denis . R[épon]du le 8 mai 1759 » Cependant l'affaire suit son cours puisque le 19 avril le duc de Choiseul demande à Joly de Fleury son « avis, tant sur le fond que sur la forme de brevet à accorder par le roi », lequel est « disposé à accorder cette grâce à M. de Voltaire » Le 20 avril, Chopiseul écrit assez longuement à V*, précisant qu'il ne « néglige pas ce qui [l']intéresse » ; c'est la répponse à lalettre au sujet des « deux strophes terribles » du roi de Prusse ; voir lettre du 30 mars 1759 à Etienne-François de Choiseul : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/05/20/mes-eloges-et-mes-remerciements-de-la-maniere-honnete-dont-v-5373884.html
et du 6 avril 1759 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/04/05/est-ce-l-infame-amour-propre-dont-on-ne-se-defait-jamais-bie.html
3 Léonard de Sahuguet-Damarzit d'Espagnac , abbé commandataire de l’abbaye de Notre-Dame du Palais (ou du Palais Notre-Dame) qui est une ancienne abbaye cistercienne, fondée au XIIe siècle par les moines de l'abbaye de Dalon, et qui était située sur le territoire de la commune de Thauron, dans la Creuse. Voir page 86 : http://books.google.fr/books?id=bgL0EQRYJMEC&pg=RA1-PA86&lpg=RA1-PA86&dq=abb%C3%A9+L%C3%A9onard++d%27Espagnac+conseiller+clerc+de+grand+chambre&source=bl&ots=SGtZs2hTVY&sig=itOQAE_UD5jkZMzkb2OWZqOzJAM&hl=fr&sa=X&ei=wY2XU53NN6eI0AWeuoGQDQ&ved=0CCIQ6AEwAA#v=onepage&q=abb%C3%A9%20L%C3%A9onard%20%20d%27Espagnac%20conseiller%20clerc%20de%20grand%20chambre&f=false
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10/06/2014
la rage du Dogme : c'est la plus abominable maladie du genre humain, la peste n'en approche pas
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« Au baron Albrecht von Haller
[17 avril 1759]
J'ai l'honneur de vous renvoyer, monsieur, la lettre que vous avez bien voulu me confier . C'est le malheur des gens oisifs de s'occuper profondément de ces misères qu'on oublie au bout de deux jours . Le monde ne se soucie guère, si un curé de village a eu sa part ou non à une sottise . Je suis très aise que vous soyez aussi des nôtres , que vous donniez dans les Bucoliques . Tout ce que nous avons de mieux à faire sur la terre, c'est de la cultiver : les autres expériences de physique ne sont que des jeux d'enfants ne comparaison des expériences de Triptolème,, de Vertumne , et de Pomone ; ce sont là de grands physiciens . Notre semoir qui épargne la moitié de la semence est très supérieur aux coquilles du jardin du roi . Honneur à celui qui fertilise la terre, malheur au misérable ou couronné, ou encasqué 1, ou tonsuré qui la trouble .
Je ne vous passerai jamais qu'on ait été excusable de brûler avec des fagots verts un pauvre diable de médecin 2, pour avoir pensé à peu près comme on pensait dans les trois premiers siècles, cela me paraitra toujours très cannibale . Les monstres papistes , qui firent pis,étaient des démons déchainés . Voilà la suite de la rage du Dogme : c'est la plus abominable maladie du genre humain, la peste n'en approche pas .
Felix qui potuit rerum cognoscere causas,
Fortunatus et ille deos qui novit agrestes .3
Éclairez le monde, et desséchez les marais, il n'y aura que les grenouilles qui auront à se plaindre 4. J'ai voulu faire taire d'autres grenouilles qui croassaient, je ne sais pourquoi . Cette affaire impertinente est heureusement finie ; il ne fallait pas qu'elles importunassent un homme qui a six charrues à conduire , des maisons à bâtir et qui n'a pas de temps de reste . J'en aurai toujours quand il faudra vous prouver que je vous estime et même que je vous aime, car je veux bien que vous sachiez , que vous êtes aimable .
L'ermite V. »
1Ce mot n'est pas enregistré, mais on peut en relever de même formation dans l’Histoire de la langue française de Alexis François .
2 Michel Servet, au sujet duquel Haller écrivait , dans la lettre du 11 avril 1759, à laquelle V* répond ici : « Pour le triste sort de Servet il a souffert par les lois, qui étaient en vigueur alors dans toute la chrétienté […] de nos jours même on l'enfermerait . Mais qu'est-ce qu'un Servet vis-à-vis des milliers de protestants qui ont été brûlés par l’Église romaine ? »
3 Heureux qui a pu connaître les causes des choses . Heureux aussi celui qui connait les dieux agrestes . Virgile, Georgiques, II, 490-493.
4 « Vous ignorez apparemment que je suis cultivateur et que je me plais à lutter contre les mauvaises qualités du terroir […] Un marais desséché, sur lequel je ferais une récolte, une colline couverte d'épines qui rendrait de l'esparsette par mes soins, voilà les conquêtes que j'aime à faire » disait aussi Haller dans sa lettre du 11 avril .
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09/06/2014
je ne me connais guère en fossiles , je me contente de la superficie de la terre, je la cultive avec une charrue à cinq semoirs
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« A Louis Bollioud Mermet 1
Au château de Tournay
par Genève 17è avril 1759
Ma mauvaise santé, monsieur, qui me prive de l'honneur de vous écrire de ma main, ne peut m'empêcher de joindre mes remerciements à ceux de M. Bertrand 2; je m'acquitte de ce devoir envers l'Académie et envers vous avec d'autant plus de satisfaction que je crois M. Bertrand très digne de l'honneur qu'on a bien voulu lui faire , il m'a chargé de vous présenter pour nouveau tribut l’article des bélemnites 3 ; pour moi, monsieur, je ne me connais guère en fossiles , je me contente de la superficie de la terre, je la cultive avec une charrue à cinq semoirs ; cette invention de M. de Châteauvieux 4 fait de la culture de la terre une expérience de physique très agréable, et en même temps fort utile, puisqu'elle épargne beaucoup de semence et beaucoup de temps .mais il n'est pas à présumer que les simples fermiers ou laboureurs se servent de cet instrument dont le premier achat les effrayerait et qui de plus demande des ouvriers habiles pour le réparer quand il est dérangé ; il y a des choses qui conviennent au berger Thircis, et qui ne conviennent point au berger Pierrot .
Je me souviens, monsieur, qu'ayant l'honneur d’assister à vos assemblées, un de nos académiciens nous montra le dessin d'un nouveau pressoir qui me parut plus commode et moins massif que les pressoirs ordinaires, je fus frappé de cette machine ingénieuse, mais je n'avais alors point de vignes, je suis devenu vigneron, laboureur et berger, oserai-je, monsieur, vous supplier de vouloir bien me faire communiquer ce dessin de nouveau pressoir ; j'espère que l'académicien qui l'a inventé excusera ma liberté en faveur de l'utilité publique, et de l'estime qu'il m'a inspirée .
Je vous supplie de vouloir bien présenter mon profond respect à l'Académie . J'ai l'honneur d'être , monsieur, avec tous les sentiments que je dois à elle et à vous, votre très humble et très obéissant serviteur .
Voltaire . »
1 Voir page 5 : http://books.google.fr/books?id=cI1aAAAAcAAJ&pg=PA6&lpg=PA6&dq=Louis+Bollioud+Mermet&source=bl&ots=7Q07fsDAq0&sig=fAGegukHSjM7xwXz1gugNXyzlzE&hl=fr&sa=X&ei=YB2WU4isBKbL0AWI-4D4DA&ved=0CFQQ6AEwCg#v=onepage&q=Louis%20Bollioud%20Mermet&f=false
2 Voir lettre du 10 avril 1759 à Bertrand : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/06/04/je-vous-garantis-qu-ils-ne-trouveront-pas-les-50-millions-si-5384026.html
3 Coquillages fossiles, allongés, sans équivalent dans les espèces vivantes .
4 Jean Vasserot, baron de Châteauvieux
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08/06/2014
Si on voulait éplucher tous les faux rapports , et les petites accusations, et les redites, et les minuties de la sottise humaine , on n'aurait le temps ni de manger ni de dormir
... Or je tiens beaucoup à respecter ces deux fonctions aussi longtemps que possible, aussi n'éplucherè-je pas la presse ce jour . Le saint Esprit saura sur qui tomber, sans mon avis, et heureusement .
« Au baron Albrecht von Haller 1
Je renvoie à Monsieur Haller la lettre signée Resche . Je n'ai en aucune manière l'honneur de connaître qui a écrit cette lettre . Il se peut faire que quelqu'un m’ait mandé il y a plusieurs mois qu'un homme dont le nom a quelque rapport avec celui-là, s'était mêlé de quelques tracasseries dont je n'ai qu'une connaissance très imparfaite, mais je n'ai fait aucune attention à toutes ces pauvretés . On a dans ce monde autre chose à faire qu'à s'occuper de ces niaiseries . Si on voulait éplucher tous les faux rapports , et les petites accusations, et les redites, et les minuties de la sottise humaine , on n'aurait le temps ni de manger ni de dormir . Il faut que chacun songe à soi dans notre petit pèlerinage, et laisser les autres en paix . Je crois que monsieur Haller pense comme moi . Je lui présente mes obéissances .
V.
Aux Délices 17 avril [1759] »
1 La lettre présente a été écrite par V* à la quatrième page d'une lettre de Jean-Pierre Le Resche à Haller , que ce dernier avait envoyée à V* (voir sa lettre du 11 avril 1759 ) . Dans cette lettre datée de Chèbres, 24 mars 1759, Le Resche se plaint que sa réputation ait été attaquée par V* et qu'il lui a écrit sans obtenir de réponse . Il fait aussi état d'une lettre qu'il avait mise à la poste pour les éditeurs du Mercure et qui, finalement, n'a pas été envoyée, à la demande de Haller .
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