09/07/2014
J'attends chaque jour, monsieur, l'argent qui me vient par des voitures publiques, attendu que le change de Genève est trop fort
... S'il est toujours vrai que le change n'est pas donné à Genève en particulier et en Suisse en général, il n'est pas recommandé d'envoyer de l'argent par des voitures publiques telles que celles du métro qui convoient une faune videuse de goussets assez performante, j'en ai quelques témoignages proches .
Les bandits de grands chemins sont remplacés par des voleurs à la tire, et des propriétaires véreux , on n'y a incontestablement pas gagné au change là non plus .
Et s'il en est une qui change pas , c'est cette chère, très chère Rachida Dati qui, vexée de se voir dans la mare au Canard, au rang des profiteurs qui ont pioché dans la caisse de l'UMP, attaque bec et ongles François Fillon et Copé et tient bien à leur faire avouer leurs propres détournements . Ah ! quel magnifique parti que celui qui nourrit en son sein de telles vipères !
http://www.europe1.fr/Politique/Dati-denonce-les-voyous-et-delateurs-de-l-UMP-2176857/#
« A Louis-Gaspard Fabry
J'attends chaque jour, monsieur, l'argent qui me vient par des voitures publiques, attendu que le change de Genève est trop fort . Dès que j'aurai quelque chose, je suis à vos ordres , je vous supplie d'entrer un peu dans mes petites peines . J'ai été obligé de renvoyer les ouvriers de Tournay . Dès que je serai à Ferney j'aurai l'honneur de vous demander une heure de votre temps . J'ai celui d'être
monsieur
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire.
Aux Délices , 26 mai [1759] »
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08/07/2014
Quand on a affaire à des Parisiennes devenues Suissesses, cela ne finit point
... Et en ce temps où l'impôt sur la fortune n'est (heureusement) pas prêt de disparaitre ce ne sont pas seulement les Parisiennes qui changent de nationalité , je pense qu'elles sont particulièrement coriaces en affaire ; la qualité, si on peut dire qualité, de Suissesse étant ipso facto synonyme de banquière en puissance avec tout ce que cela implique . Standard and Poor's leur accorde la cotation 5S, 3A étant trop faible .
http://blorg.canalblog.com/archives/2011/12/06/22900945.h...
« Voltaire et Marie-Louise Denis
à
François de Bussy
Aux Délices, près de Genève
25 mai [1759]1
Quand on a affaire à des Parisiennes devenues Suissesses, cela ne finit point ; pardon, mon cher monsieur, pour les deux marmottes du mont Jura . Nous n'avons pas voulu écrire à M. l'intendant de Bourgogne sans vous soumettre la lettre . Vous êtes notre premier mobile . Plaisante négociation ! Si vous trouvez la lettre digne d'un intendant Mme Denis vous supplie très instamment de vouloir bien l'envoyée contresignée . Votre beau contre-seing opère des miracles . Si la lettre n'a pas votre approbation, jetez-la au feu . Nous nous recommandons à vos bontés du fond de nos antres .
Le Suisse V, et la Suissesse D. »
1 Manuscrit olographe avec mentions : « de M. de Voltaire à M. de Bussy » et « R[épon]du le 1er juin » .
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07/07/2014
Il faut se remuer, se trémousser, agir, parler, et l'emporter... j'ai amélioré la terre ; mais je brûlerai tout si on me vole le moindre de mes droits.
...
« A Charles de BROSSES, baron de Montfalcon
23 mai [1759], aux Délices.
Nouvelles importunités, monsieur. On me persuade que vous pouvez finir cette désagréable affaire du centième denier, qui en entraînerait d'autres. La terre de Tournay est dans un cas si singulier, et a de si étranges privilèges, qu'il ne faut sans doute en perdre aucun. MM. de Faventine et Douet 1 sont les deux fermiers généraux chargés du domaine. Les connaissez-vous, ces Douet et Faventine? Non, vous connaissez Salluste et Horace. Mais il vous est aisé d'avoir accès auprès de ces puissances ; il ne s'agit que d'un délai, d'une surséance de leurs édits. Vous êtes dans Paris, président chez les Bourguignons, beau-frère d'un ex-contrôleur général, si je ne me trompe 2. Il faut se remuer, se trémousser, agir, parler, et l'emporter. J'ai embelli Tournay, j'ai amélioré la terre ; mais je brûlerai tout si on me vole le moindre de mes droits. Je suis Suisse, je n'entends point raison quand on me vexe. J'ai de quoi vivre sans Tournay. Et j'aime mieux y laisser croître des ronces que d'y être persécuté. Heureusement, monsieur, ma cause est la vôtre. Qui empêcherait un jour un intendant qui ne serait pas votre ami de dire, ou à vous ou aux vôtres : La terre a perdu ses droits ; la propriété a passé en des mains étrangères, et si bien passé que le centième denier a été payé ! Vous pouvez très-aisément, monsieur, prévenir ces difficultés en exigeant par vos amis qu'on attende seulement quelques mois la décision de cette affaire. Je vous répète que, par trois lettres de M. le garde des sceaux Chauvelin, au nom du roi, l'exemption du centième denier est comprise dans l'exemption de toutes les charges et impositions quelconques. Je n'ai transigé avec vous qu'à cette condition préalable que je jouirais de toutes les franchises. Vous le savez, vous me les avez garanties par écrit. Je lui garantis les lods et les franchises de l'ancien dénombrement 3. Voilà vos expressions. J'ai votre parole d'honneur que vous soutiendrez vos droits et les miens ; votre intérêt vous y engage. Vous n'avez certainement pas voulu me tromper, et vous ne vous êtes pas trompé vous-même, en stipulant vos privilèges.
Tous les motifs vous déterminent à les maintenir. En un mot, je compte que vous en viendrez à bout. M. de Chauvelin peut aisément engager MM. de Faventine et Douet à se taire.
J'ajouterai, moi qui ne me tais point, que si vous pouviez voir aujourd'hui le château de Tournay, vous verriez que j'en ai fait une terre qu'un jour vous vendrez le double de ce que vous l'auriez vendue. J'ose dire que vous ne devez pas être mécontent de mon aversion mortelle pour tout ce qui est délabrement. Je vous ai mieux servi que vous ne l'espériez, rendez-moi le bon office que j'espère.
Mille respects très-tendres.
V.
Je compte sur vos bontés auprès de monsieur l'intendant. »
1 On trouve aussi ce nom sous la forme Drouet .
2 L'éditeur de la Correspondance inédite note : « Voltaire se trompait . M. de Moras, contrôleur général de 1756à 1757, puis ministre de la marine n'était point le beau-frère de M. de Brosses, mais cousin germain de sa femme . » Exact , François-Marie Peirenc de Moras , mari de Jeanne-Catherine Moreau de Séchelles, n'était pas contrôleur général, il était intendant des finances . Son père Abraham Peirenc, seigneur de Moras, avait épousé Anne-Marie-Joséphine de Fargès, tante de Mme de Brosses .
3 Ce passage ne figure pas dans les documents qui nous sont parvenus ; selon la lettre à Bussy du 3 juin 1759, il s'agissait d'une clause secrète . Ces mots ne se trouvent ni dans l'acte du 11 décembre 1758, ni dans la
lettre du 17, qui lui sert de complément. Au reste, la question n'était pas là. Le point était de savoir si, pour un bail à vie, Voltaire devait ou non un demi-droit de mutation, comme pour un achat d'usufruit, ce qui n'avait rien de commun avec l'exemption d'impôt foncier et les autres franchises de la terre de Tournay.
(Note du premier éditeur.)
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06/07/2014
je manque peut-être à l'étiquette; mais ce que je sais, et ce que je trouve fort mauvais, c'est qu'on s'égorge après avoir plaisanté
...http://jmdinh.net/sujet/international/mediterranee-international
« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de SAXE-GOTHA
22 mai 1759, aux Délices.
Madame, voici les extraits des principaux passages de l'oraison funèbre d'un cordonnier, par Sa Majesté le roi de Prusse 1. Le livret est assez considérable, et de la taille des oraisons funèbres du grand Condé et du maréchal de Turenne. Il est étonnant que le roi de Prusse ait pu s'amuser à un tel ouvrage, l'hiver dernier, tandis qu'il préparait à Breslau les opérations de la campagne qu'il exécute aujourd'hui. Il en a fait bien d'autres; mais comme il a livré son Cordonnier à l'impression, on peut en donner des extraits à une princesse discrète sans trahir des secrets d'État, et sans manquer à ce qu'on doit à la majesté du trône. On dit que le prince Henri pourrait ajouter quelques talons aux souliers que le roi de Prusse a célébrés, attendu qu'il a vu ceux de l'armée de l'empire, laquelle est nommée, je pense, l'armée d'exécution 2. Je ne sais pas trop bien les termes, madame, et je manque peut-être à l'étiquette; mais ce que je sais, et ce que je trouve fort mauvais, c'est qu'on s'égorge après avoir plaisanté. Le canon gronde, le sang coule autour des États de Votre Altesse sérénissime. Elle daigne souhaiter que je vienne lui faire ma cour; quel chemin prendre? On ne peut passer que par- dessus des morts.
Enfin, madame, Votre Altesse sérénissime a donc pris le parti de l'inoculation !3 Vous êtes sage en tout. Les autres cours ne le sont guère, de se ruiner et de faire tant de malheureux. Je ne pardonne qu'à César et à Alexandre d'avoir fait la guerre : il s'agissait de la moitié de la terre ; mais ici (pour se servir d'un proverbe noble) le jeu ne vaut pas la chandelle. La grande maîtresse des cœurs n'est-elle pas de mon avis?
Le vieux Suisse se met aux pieds de Votre Altesse sérénissime et de votre auguste famille. »
1 On verra aisément dans quelle intention ces extraits ont été faits, et de quelle manière piquante ils montrent la contradiction des écrits de Frédéric avec sa conduite en ce moment même. — Le titre n'est pas moins étrange que l'ouvrage : Panégyrique du sieur Jacques-Matthieu Reinhardt, maître cordonnier, prononcé le 13e mois de l'an 2899, dans la ville de l'Imagination, par Pierre Mortier, diacre de la cathédrale. (A. F.)
« Extraits de plusieurs morceaux de l'éloge funèbre du cordonnier Reinhardt par sa majesté le roi de Prusse2.
Une chaussure mal faite révolte par sa forme désagréable ; elle presse le pied et lui donne, en le gênant, des duretés qui causent des douleurs à chaque pas que l'on fait; elle n'empêche pas l'eau d'y pénétrer et d'y occasionner à force de refroidissement des humeurs goutteuses, maladie cruelle qui par de longs tourments conduit au tombeau. Matthieu Reinhardt excellait à éviter tous ces défauts. Ses ouvrages avaient atteint le degré de perfection dont ils sont capables. Il avait surpassé tous ses compagnons et tous ses émules par son talent; et quiconque s'élève d'une manière aussi triomphante sur ses compétiteurs est sûrement un grand homme ; celui qui gouverne sagement, avec ordre et avec application, son atelier et sa maison, gouvernerait de même une ville, une province, et, pour ne rien dissimuler, un royaume. Oui, messieurs, ce bon citoyen que nous pleurons avait des qualités qui n'auraient point déparé le trône ; tandis qu'un nombre de ceux qui l'occupent sans talent et sans application ne seraient que de mauvais cordonniers, si l'aveugle fortune qui dispose des naissances ne les avait faits ce qu'ils sont par charité et pour que ces hommes ineptes ne mourussent pas de faim et de misère.
Demi-dieux sur la terre, puissances que la Providence a établies pour gouverner de vastes provinces avec humanité et sagesse, rougissez de honte qu'un pauvre cordonnier vous confonde et vous apprenne vos devoirs; que l'exemple de sa vie laborieuse vous enseigne ce qu'exigent de vous ces peuples que vous devez rendre heureux. Vous n'êtes point élevés par le ciel pour vous assoupir sur le trône aux concerts de vos flatteurs; vous y êtes placés pour travailler pour le bien de ces milliers de mortels qui vous sont soumis, et qui sont vos égaux. Vous ne fûtes point élevés si haut pour passer des semaines, des mois, des années, dans les forêts, à poursuivre sans cesse ces animaux sauvages qui vous fuient, à vous glorifier de la méprisable adresse de les attraper, divertissement innocent par soi-même si sa fureur ne vous le rendait pas un métier; tandis que les chemins dans vos provinces tombent en ruine, que les villes sont infectées de ces objets dégoûtants de la pitié et de la commisération publique, que le commerce languit dans vos États, que l'industrie est sans encouragement, et la police générale même mal observée.
Quel exemple de modération pour vous, grands de la terre, et quelle leçon vous fait un pauvre, mais pieux artisan! Un homme, peut-être l'objet de votre orgueilleux mépris, et dont vous croyez que le nom salirait votre mémoire, s'il y était gravé, vous enseigne que l'on peut vivre en bonne harmonie avec ses plus proches voisins. Sa jurisprudence, si différente de la vôtre, vous montre qu'il y a des voies pour éviter les querelles, pour éluder les disputes et pour conserver la paix et le repos ; qu'il y a une certaine magnanimité d'âme, bien supérieure aux emportements de la vengeance, qui porte la miséricorde jusqu'à pardonner les injures et les outrages, au lieu que chez vous, les moindres démêlés s'enveniment, de petites querelles produisent des guerres sanglantes. Votre vanité, plus cruelle que la barbarie des tyrans, sacrifie des milliers de citoyens à la fausse gloire, et pour un mot que l'ambition et la haine interprètent, des provinces entières sont saccagées et ruinées; vos fureurs livrent la terre à la rapacité des bêtes féroces déchaînées pour l'envahir. Tous les fléaux, toutes les calamités, désolent le monde à leur suite, et tant de malheurs déplorables ne proviennent que de vos inimitiés funestes. Que Matthieu Reinhardt était sage, et que l'on devrait graver en lettres d'or sur les palais des rois ces belles et mémorables paroles : « C'est beaucoup gagner que de savoir céder à propos. »
Jamais foi ne fut plus fervente que la sienne. De tous nos saints livres, ceux qu'il lisait avec le plus d'application et de plaisir, c'étaient les prophètes de l'Ancien Testament et l'Apocalypse de saint Jean; parce, disait-il, qu'il n'y comprenait rien du tout. Il souhaitait que toute la religion ne fût que mystère, pour mieux raisonner sur ce qu'il avait lu. Rien n'était incroyable pour lui. Avec quel zèle nous l'avons vu assister dans ces saints lieux à toutes les cérémonies religieuses, avec l'humilité d'un chrétien, avec l'attention d'un disciple, avec la componction d'un régénéré!
Sachez et retenez bien que l'on peut se distinguer dans toutes les conditions; que ce ne fut pas parmi les riches que l'Homme-Dieu choisit ceux qu'il daigna associer à ses saints travaux, mais parmi la lie du peuple hébreu. Et vous, sa famille éplorée, séchez vos larmes, et ne souillez point, par vos regrets outrés, la gloire de celui qui est assis à présent à la droite du Père, entre le Fils et le Saint-Esprit. »
2 « C'est avec beaucoup de précision et selon l'étiquette de la chancellerie impériale que vous nommez monsieur, l'armée de l'empire armée d’exécution . » : réponse de la duchesse .
3 Dans sa lettre du 28 avril 1759 la duchesse disait : « Me voilà quitte grâce à Dieu de la crainte de la petite vérole, mes deux ainés ont passé heureusement par cette cruelle maladie et le cadet en est quitte au moyen de l'inoculation . Vous voyez que nous sommes gens à la mode et au dessus du préjugé . »
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05/07/2014
Mon oncle prétend que vous avez le cœur sensible malgré votre place
... Laquelle place est celle de grand commis aux affaires étrangères . Notre Laurent Fabius a-t-il le coeur sensible ? je ne l'ai pas testé personnellement, et n'en ai d'ailleurs nulle envie . J'attends vos témoignages !
http://allainjules.com/2014/06/20/la-blague-du-jour...
Quand pourra-t-il appeler un chat un chat et salopard tout assassin en uniforme ou non, musulman ou non, terroriste élu ou populaire ? Quand il le pourra, l'osera-t-il , le saura-t-il ?
Arc de Triomphe, tu n'as jamais vu se relever un seul des morts dont tu es sensé célébrer la gloire , je ne pense qu'à leur triste disparition aux champs de batailles superflues . Ridicule monument à la gloire d'un orgueilleux petit Corse
« Marie-Louise Denis et Voltaire
à
François de Bussy 1
Ce 22 mai [1759] des Délices 2
Plus je suis touchée de vos bontés, monsieur, et plus mes importunités augmentent . Mon oncle prétend que vous avez le cœur sensible malgré votre place, j'espère tout de cette belle qualité .
Mettez-vous un petit moment à la place d'une Parisienne qui se trouve dans les glaces du mont Jura, et dont la terre lui devient onéreuse et inhabitable si elle n'obtient pas la confirmation d'un malheureux privilège attaché depuis trois cents ans à cette terre .
Je compte si fort sur votre envie d'obliger et sur l'habitude où vous êtes de faire réussir toutes vos négociations, que j'espère avoir mon brevet et vous en être obligée toute ma vie .
Ce brevet si vous le voulez bien consisterait en la conservation des privilèges pour la terre de Ferney, domaines adjacents et terres par moi acquises qui seront légalement reconnues être de l'ancien dénombrement ; conservation du droit des dîmes et autres privilèges dont mes prédécesseurs seront reconnus avoir joui .
Cette tournure ne compromet personne, elle est toute entière dans l’esprit de la loi, elle n'est qu'une grâce du roi dont je ne peux abuser , elle prévient toute chicane .
Je vous réitère mes remerciements, et les sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être monsieur votre très humble et très obéissante servante .
Denis.
P.-S. - Ma nièce n'a-t-elle pas raison, monsieur, dans ses demandes et dans sa confiance en vous ? que M. le duc de Choiseul et vous aient pitié des marmottes du mont Jura .
On prétend que l'armée d’exécution a été exécutée . J'en suis fâché . De profundis pour tous ces gens-là et pour moi .
V. »
1 Voir page 13 : http://www.alexdecotte.com/resources/VaF_1759_2009.pdf
2 Sur le manuscrit olographe, on a les mentions : « de Mme Denis à M. de Bussy » et « R[épon]du le 28 mai 1759 ».
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04/07/2014
les constipés doivent faire des vœux pour la paix
... Et les diarrhéiques pour la guerre ? D'où l'expression des belliqueux aux fondements douteux : la paix nous fait ch... ? Je ne m'étendrai pas davantage sur ce sujet peu ragoutant .
Voir : http://eric.boutain.free.fr/eden/spip.php?article19&id_document=474
« A Jean-Robert Tronchin
Aux Délices 20 mai [1759]
Selon les statuts de l'académie de Lésine je renvoie, mon cher correspondant, les bâtons de casse vides et moisis à monsieur l'apothicaire ; il faut que ce soit un digne homme et qu'il ait véritablement des enrailles, puisqu'il en agit si bien avec les miennes . Avouons que la guerre est un horrible fléau . Elle occasionne des banqueroutes de 1800 mille livres ; elle fait renchérir la casse au delà du double ; les constipés doivent faire des vœux pour la paix ; j'ai vu la casse autrefois à 16 sous la livre . C'était alors qu'il y avait plaisir à être malade . Je viens d'acheter une bonne jument de rencontre . Si jamais il vous en tombe une sous la main, mon cher monsieur, de 4 pieds 10 pouces jusqu'à 5 de hauteur, elle sera très bien reçue avec son équipage de chariot, elle pourrait même apporter avec elle une paire de harnais de volée avec sa bride . Elle pourrait même encore apporter une jolie selle, bride, bridon et pompons . Vous ne devineriez pas pour qui, c'est pour moi . Je veux monter à cheval . J'ai un petit cheval qui n'est guère plus gros qu'un âne, et qui servira à favoriser la circulation du sang du preneur de casse .
Tout cela n'est pas fort cher et notre académie n'aura point de reproche à me faire ; je pense qu'il est toujours bon d'avoir cent aunes de galon au moins , pour des habits de livrée ; je suis fort pour les provisions .
On murmure beaucoup d'une grande bataille, gagnée par le prince Henri 1 le 8 mai auprès de Culmback ; mais il faut toujours attendre de sacrement de confirmation .
Bonjour mon cher ami . Je vous embrasse du meilleur de mon cœur . J'apprends que notre pauvre Gauffecourt perd son affaire des sels .
Si sal evanuerit, in quo salietur ?2
V. »
1Le prince Henri était entré en Franconie le 5, et y avait remporté un succès mineur à Himmelskron le 11 ; la rencontre de Cummbach avait été une affaire de peu d’importance ; voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_de_Prusse_%281726-1802%29
2 Évangile de Matthieu : « si le sel s'affadit, avec quoi lui rendra-t-on sa saveur ? » Gauffecourt avait une charge dans les gabelles, ou ferme du sel .
15:03 | Lien permanent | Commentaires (0)
03/07/2014
Conservez-moi cette liberté qui me coûte assez cher
... Disent en choeur , à leur avocats, les trois complices Sarkozy, Herzog et Azibert, les trois Z, bons derniers au dictionnaire de la vérité et de la probité . Zorro qui a garé son cheval en double file se gardera bien de les délivrer, il a une réputation d'incorruptible à conserver .
Ce cher, bien trop cher Nicolas se permettant d'accuser quelques ministres de mensonge, c'est l'hôpital qui se fout de la charité ! Que passe la justice !
« A Charles de Brosses, baron de Montfalcon
Aux Délices , 20 mai [1759]
Les fermiers généraux, monsieur, m'ont envoyé la copie d'une lettre de M. le garde des sceaux de Chauvelin 1 à M. de La Closure 2, résident du roi à Genève, du 20 décembre 1758, par laquelle les droits de contrôle, insinuation, centième denier, sont compris dans tous les autres droits dont les terres de l'ancien dénombrement sont exemptes par ordre du roi ; donc il n'est point dû de centième denier pour le bail à vie de Tournay . Si ce bail à vie est regardé comme mutation, vous perdez tous vos droits ; vous avez vendu votre terre à un Français, elle est déchue de ses privilèges .
Vous m'avez vendu votre terre à vie, monsieur, et vous savez que je ne l'ai achetée que parce qu’elle était libre . Vous m'avez garanti les franchises et les lods et ventes . Vous m'avez donné votre parole d’honneur qui vaut encore mieux que votre garantie par écrit .
Je réclame l'une et l'autre pour vous et pour moi . Courez, je vous en conjure, chez M. de Chauvelin, l'intendant des finances 3 ; faites-lui sentir la conséquence de cette affaire . Conservez-moi cette liberté qui me coûte assez cher .
Vous pourriez d'ailleurs parler à M. l'intendant de Bourgogne . Je vous supplie de l’engager à ne point troubler le repos de ma vie ; elle a été assez malheureuse . Que je vous doive d'être oublié . Je suis un Suisse ; je veux mourir suisse et votre obligé .
V.
N.-B. - J'écris la lettre la plus pressante à M. de Faventine, fermier général 4, et à M. de Chalut 5, chargés des droits du domaine . Pourriez-vous les voir ? Mais surtout que monsieur l'intendant ne m'inquiète jamais , et que vous en aie l'obligation .
V. »
1 Germain-Louis Chauvelin : http://fr.wikipedia.org/wiki/Germain-Louis_Chauvelin
et lettre à Thieriot du 4 août 1728, page 181 : http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome33.djvu/199
2 Pierre Cadiot de La Closure:voir : http://edl.revues.org/268
3 C'est ici Jacques-Bernard de Chauvelin : (1701-1767), seigneur de Beauséjour, intendant de Picardie (1731-1751)
5 Chalut de Vérin : voir : http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/joconde_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_98=REF&VALUE_98=00000107186
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