Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/03/2014

Ce que je demande, madame, et qui ne tire à aucune conséquence est du ressort du ministre des Affaires étrangères

... Allez Fafa, du boulot (facile) pour toi .

J'en profite avant le remaniement possible/probable/espéré du gouvernement français qui bat de l'aile et de ce fait tourne en rond . Tu ne touches, apparemment, pas à notre portefeuille ce qui te vaux une belle cote de popularité, profites-en bien (mais je sais au fond que tu n'as pas besoin d'encouragement pour jouir de ta situation dans les grandes largeurs, le luxe, tu connais bien !)

 

fafa fabius.png

 

 

 

«Marie-Louise Denis et Voltaire

à Jeanne-Antoinette Poisson le Normant d'Etioles, marquise de Pompadour

Madame, vos anciennes bontés pour moi me sont toujours présentes . Le respect que vos occupations m'inspirent m'a privé souvent de l'honneur de vous renouveler les sentiments que la distance et le temps ne peuvent effacer . Daignez, madame, vous rappeler deux solitaires qui du milieu de leurs montagnes vous admirent et vous offrent des vœux .

Je vous supplie de vouloir bien protéger la requête que j'ai l'honneur de vous présenter . C'est la première grâce que j'aie jamais oser vous demander pour moi . Elle me sera précieuse puisque je la tiendrai de vous .

Mon oncle dont chaque jour je reçois de nouvelles preuves d'amitié m'achète une terre dans le pays de Gex qui relève de Mgr le comte de La Marche . Je supplie le roi de me conserver les privilèges dont cette terre a toujours joui . Ce que je demande, madame, et qui ne tire à aucune conséquence est du ressort du ministre des Affaires étrangères parce que la terre est en pays de frontières . Si vous daignez, madame, donner ma requête à M. le duc de Choiseul appuyée d'un mot de protection, la terre et nos cœurs vous devront leur bonheur .

Je suis avec un profond respect

madame

votre très humble et très obéissante servante

Denis

Permettez , madame, qu'un vieux Suisse, un vieil habitant des Alpes et du mont Jura vous renouvelle son respect et sa reconnaissance . Le plaisir de m’entretenir de vos anciennes bontés est la consolation de ma vieillesse, et je me flatte pour mon bonheur que vous serez toujours aussi heureuse que vous méritez de l'être . Agréez, madame, le respect et l'attachement du Suisse

V.

Aux Délices route de Genève 11 février 1759 »

 

07/03/2014

un scélérat de plus autorisé dans ce monde . C'est un mal qu'il faut empêcher autant qu'on pourra

... Poutine, Sarko, Buisson, Copé, Le Pen, Mbala Mbala, etc. etc. Du nord au sud et de l'est à l'ouest, de la droite à la gauche, rouges, jaunes , noirs, blancs (je ne parle pas ici des couleurs des anneaux olympiques) la liste est longue et il n'y a que l'embarras du choix, mille fois hélas . Et ce n'est pas du cinéma ...

 les_scelerats.jpg

 

« A Gabriel Cramer

[10 février 1759]1

Je vais sur le champ écrire au conseil de Berne ; et peut-être aura-t-il plus d'égards pour mon certificat que n'en eut le conseil de Genève dans l'affaire de Grasset . Je suis persuadé mon cher ami que le conseil de Genève en userait aujourd'hui autrement que du temps de Chouet, envoyez-moi le certificat que je vous ai confié . Je lui donnerai une tournure plus forte, et j'espère que MM. les avoyers de Berne auront plus d'égard à mes remontrances que n'en eut le père du fermier de Tournay . Si la cabale opposée l'emportait, ce serait seulement un scélérat de plus autorisé dans ce monde . C'est un mal qu'il faut empêcher autant qu'on pourra . Je vous embrasse .

Avez-vous des nouvelles des gazettes ecclésiastiques : ne sont-elles pas à la bibliothèque ? aurai-je un Guldoni in-octavo ?2 monsieur votre frère est-il à la glace ? comment s'en trouve-t-il ? Il me semble que la glace est dans l'air . Je gèle dans mon lit . »

1 Cette lettre semble avoir été écrite pratiquement en même temps que celle du 10 février 1759 à Elie Bertrand : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/03/04/un-fripon-n-en-est-pas-moins-punissable-parce-qu-il-est-un-s-5314014.html , à voir au sujet du certificat .

 

 

06/03/2014

mon malade ira chez lui dans un carrosse bien fermé

... Qu'il aura choisi au Salon de l'Auto de Genève où le choix de la carrosserie est plus important que celui du moteur , accessoirement le charme de l'hôtesse n'est cependant pas négligeable pour l'homo automobilis à la carte gold ou platine . Rien à dire, ça fait marcher le commerce !

Je ne mets pas d'illustration automobile pour ne pas faire de pub, n'ayant aucune chance de me voir offrir, en récompense, le moindre de ces engins qui nous reviennent si cher . 

 S0143208 vulnéraire millepertuis.png

 

 

 

« A Théodore Tronchin

Monsieur Tronchin mon malade ira chez lui dans un carrosse bien fermé, il fera bassiner son lit en arrivant, et prendra des vulnéraires 1 infusées dans de l'eau bouillante, une tasse ou deux, excitera une transpiration douce et égale, prendra un bouillon de veau et de poulet quand il sentira un peu de faim et pourra prendre un peu de quinquina avant son premier repas .

Voltaire son ancien . 

10 février [1759]»

1 La vulnéraire est une légumineuse à fleurs jaunes employées pour soigner les plaies récentes ; mais le Dictionnaire économique de Nicolas Chomel (1732) donne aussi une recette d'infusion vulnéraire faite des mêmes plantes que celles qu'il recommande pour les cataplasmes .

 

05/03/2014

Voilà l'Europe plus brouillée que jamais

... A cause de ces fichus cousins de l'Est, Poutine en tête (et quelle tête, une vraie gueule de bois ! ).

Pas moyen de penser sereinement à notre déficit national qui fait hurler à Bruxelles et Strasbourg !

Tout au plus a-t-on le coeur de brocarder l'Union des Mercantiles Profiteurs . Et de trouver que mamy Bernadette éblouie par les pièces jaunes ferait bien de repasser son permis . Des choses de première nécessité, quoi !

 A moins que cette brouille ne soit due qu'à une vue déficiente ? qui sait ?

Sommes nous arrivés à un ...

DSCF0123 carrefour.jpg

 

 

 

« A Jean-Robert Tronchin

à Lyon

Aux Délices 10 février [1759]

Il y a bien longtemps, mon cher correspondant, que vous n'avez entendu parler de moi . Tournay, Ferney, et une certaine histoire du csar Pierre Ier ont un peu pris mon temps . Je vous envoie le denier de la veuve, et je vous demanderai de l'usure car il me faudra un groupe de 500 louis à Pâques .

Quoique je bâtisse à Tournay et à Ferney ne croyez pas que je néglige les Délices . J'entoure les potagers de jolis treillages . Je veux absolument que vous veniez voir votre maison que j’embellis chaque année . Je n'ai encore reçu que des paquets de cartes géographiques de Thieriot , mais ni toile ni vin ni café ni sucre .

J'ai une requête à vous présenter mais je n'ose . Il s'agit de provisions, d'huile de lin, de vert-de-gris, de céruse, de blanc de Troyes, de gérofle, de muscade, de cannelle, d'eau-de-vie, etc. etc. Je n'aurai cette impudence que quand vous m'en aurez donné permission expresse . Voilà l'Europe plus brouillée que jamais . Qu'il est doux d'être sur les bords du lac ! Je vous embrasse tendrement .

V. »

 

04/03/2014

un fripon n'en est pas moins punissable parce qu’il est un sot

... S'il n'était que fripon, ça passerait encore, mais candidat à la présidence de la république, ça me défrise ! Des déclarations à la Cahuzac, on en a soupé .

http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/03/03/les-questions-auxquelles-cope-ne-repond-pas_4376782_823448.html

 

fripon sot.jpg

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-point-de-...

 

 

 

« A Élie Bertrand

[10 février 1759]

Vous connaissez peut-être les nouvelles ci-jointes, mon cher ami . J'envoie aux seigneurs curateurs un mémoire 1 accompagné du certificat du décret de prise de corps contre Grasset convaincu de vol à Genève .

Le libelle est saisi et défendu à Genève . Je sais que ce fatras est très ennuyeux , mais un fripon n'en est pas moins punissable parce qu’il est un sot . Je vous prie de voir le mémoire envoyé aux seigneurs curateurs dont un double a été dépêché à l'académie de Lausanne . Je le supprime ici pour ne pas grossir le paquet .

Je vous conjure de dire à M. de Freydenrik que mon cœur est pénétré de respect, d'estime, et de reconnaissance pour lui au-delà de toute expression . Mes sentiments pour vous sont les mêmes . 

V.»

1 Mémoire sur le libelle clandestinement imprimé à Lausanne sous le titre de Guerre de M. de Voltaire, dont l'original signé, daté et adressé par V* est conservé et dont voici le texte , voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-notes-remarques-pensees-memoire-sur-le-libelle-122742131.html

; Errata : le mémoire est daté du 12 février 1759 et non de 1750, la déclaration des Cramer est du 11 février et non du 30 février !

 

 

Mon impatience se recommande à l'indifférence de mon cher Gabriel

... Et mon portefeuille se recommande au ridicule des protestations de mon très, très, trop cher Jean-François Copé , dixit l'UMP .

 oppression-indifference.png

 

 

« A Gabriel Cramer

[9 février 1759 ?]

Mon impatience se recommande à l'indifférence de mon cher Gabriel . Je l'embrasse avec espérance, et patience . »

 

03/03/2014

Il est vrai qu'on peut ne se pas presser

... Pour remanier le gouvernement de notre France, pour faire savoir à Poutine qu'il faut se modérer, pour se faire des cheveux blancs [sic] , pour apporter son aide aux restos du coeur , mais alors n'arriverons-nous pas trop tard pour bien faire ?

 Attendre ne mène à rien

 DSCF7377 dead end.png

 

« A Louise-Suzanne Gallatin Vaudenet

à Genève

Aux Délices 9 février [1759]

Je viendrai, madame, dès que je pourrai recevoir la bénédiction de votre incomparable tante 1. Il est vrai qu'on peut ne se pas presser . La manière dont elle pense, dont elle sent, et dont elle s'exprime fait juger qu'elle jouira longtemps de sa jeunesse centenaire . Il ne lui manque que d'être enlevée comme Sara qui le fut à peu près à son âge . Nous avons dans mon petit ermitage une fille qui a aussi cent ans mais je ne ferai jamais de vers pour elle . Je veux en faire pour vous, ma chère et respectable voisine, quand vous aurez l'âge de votre tante . Ne m'oubliez pas quand vous écrirez à Gauffecourt . Je désespère du président 2, j'espère que dans un an nous pourrons marcher sans ses lisières . Baisez pour moi la main de l’incomparable . Mille très humbles obéissances à M. Gallatin .

V. »

1 Ou plutôt grand-tante, Alexandrine Lullin, née Fatio, à qui V* pour son centième anniversaire, dédia le quatrain « Nos grands-pères vous virent belle » : voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-poesie-a-madame-lullin-120804824.html , née le 20 janvier 1659 elle mourut le 14 octobre 1761 .