25/02/2014
M. de Voltaire mon voisin , pour qui j'ai les plus grands égards, et dont je n'ai jamais reçu que des politesses
... Vous accueille sans faiblir et en beauté depuis plus de cinq ans
, et je le prouve : http://www.monsieurdevoltaire.com/
Encore bravo Mam'zelle Wagnière et tous mes voeux de bonne santé retrouvée , je le souhaite .
Suivez mon regard !
« A Théodore Tronchin
[vers le 6 février 1759] 1
Cette déclaration que je propose à Vernet de signer me paraît bien honnête, mon cher grand homme . Je lui offre une éponge pour le débarbouiller et un croc pour le tirer de la boue . J'envoie copie à M. Saladin . Si vous m'approuvez agissez .
Quelles nouvelles des jésuites portugais ?
tuus V.
Nous désapprouvons tous ici, et moi particulièrement, la brochure anonyme intitulée Guerre littéraire, dont les exemplaires ont été saisis par messieurs les scolarques,2 dès qu'ils sont arrivés ; je suis surtout très fâché de voir mon nom mêlé dans cette brochure en plusieurs endroits . Je déclare qu'il est faux que j'aie jamais eu le moindre démêlé avec M. de Voltaire mon voisin , pour qui j'ai les plus grands égards, et dont je n'ai jamais reçu que des politesses . »
1 Ecrite en tout état de cause avant le 10, certains voulant la dater entre le 10 et le 12 .
2 Nom, en certains pays , des directeurs des écoles. Littré .
14:47 | Lien permanent | Commentaires (2)
je vous serai très obligé de me mander s'il y a quelque chose de nouveau à faire
... What else ?
Le lait le sucre et le café :
http://canalstreet.canalplus.fr/emissions/clips-musique/clip-en-exclusivite-4759
Tout est bien là !
« A Élie Bertrand premier
pasteur de l’Église française
à Berne
Aux Délices 6 février 1759
Je vous remercie bien tendrement mon cher ami, de tous vos soins obligeants ; premièrement le fripon 1 dont vous me parlez est très connu à Genève dont il a été chassé, il avait volé les Cramer, et son procès criminel existe encore .
A l'égard de messieurs les curateurs de l'Académie de Lausanne 2 je ne sais si je dois leur écrire, m'étant adressé déjà à M. de Freudenrick et craignant de paraître douter de ses bontés et de son crédit ; M. de Freudenrick a eu la bonté d'écrire à M. le bailly de Lausanne ; je vous serai très obligé de me mander s'il y a quelque chose de nouveau à faire .
Je vous embrasse de tout mon cœur, et vous supplie de dire à M. et Mme de Freydenrick qu'il n'y a personne sur la terre qui leur soit plus attaché que moi .
V. »
1 Affaire Grasset, voir dans : http://books.google.fr/books?id=HpkurjRjK_IC&pg=PA75&lpg=PA75&dq=Freydenrick+lausanne+voltaire&source=bl&ots=F6pdunETN9&sig=_L1CF6ml97AtuXhNowNWCYSBw14&hl=fr&sa=X&ei=sW4MU6qEE-TY0QXPl4CgCg&ved=0CDYQ6AEwAQ#v=onepage&q=Freydenrick%20lausanne%20voltaire&f=false
2 Voir page 357 : http://books.google.fr/books?id=WPAV3w9-YvsC&pg=PA357&lpg=PA357&dq=bailly+de+lausanne+en+1759&source=bl&ots=JEDLYNxTMf&sig=YaMRV_IWizQ-BehZPmitai-Hvk4&hl=fr&sa=X&ei=6m0MU-jWFcu60wW4pIC4DQ&ved=0CDAQ6AEwAA#v=onepage&q=bailly%20de%20lausanne%20en%201759&f=false
11:36 | Lien permanent | Commentaires (0)
24/02/2014
Un ministre de France doit être bien instruit
... Cela va de soit, c'est un minimum requis que de savoir ce qui se passe, ce qui peut se passer, ce qui doit se passer . De plus un minimum d'esprit de décision éclairée doit permettre un minimum de progrès dans la vie des citoyens . Comme dit Voltaire "prions Dieu pour la conversion de la société" !
OK ! c'est l'équipe précédente, mais elle n'a pas été performante, si bien que je ne vois pas pourquoi elle se fiche de l'équipe actuelle qui est un peu à la ramasse, avouons le . Prions Dieu etc., etc.
« A Théodore Tronchin
[vers le 5 février 1759]
Le gazetier d'Amsterdam très anti-jésuitique , ne dit pas un mot des révérends-pères, le résident de France jure que la chose n'est pas vraie . Un ministre de France doit être bien instruit . On m’assure la nouvelle de Paris mais ce sont des philosophes, gens suspects, qui la débitent . En attendant prions Dieu pour la conversion de la société .
Mon cher Esculape, Dieu ne m'a donné ni votre corps ni votre sagesse, cependant je vis grâce à vos conseils et à mon régime . Je supporte mes maux . Je jouis des intervalles et je vous aime de tout mon cœur .
V. »
23:55 | Lien permanent | Commentaires (0)
23/02/2014
employer tout pour obtenir une chose si juste devenue nécessaire
... Est ce qu'il faut, pour que justice soit faite, actuellement et toujours, en tout temps et tout lieu, en particulier en Ukraine .
Poutine, dit Stone Face Ier, peut être fier du travail des milliers de Russes qui ont permis de réaliser des JO sans anicroche,-et je salue cette réussite-, mais que son autosatisfaction cesse en même temps que son influence néfaste chez ses voisins . Qu'il fiche la paix aux nations qui n'ont pas l'heur de lui lècher les bottes financièrement parlant, bien évidemment . Que les pro-Russes et les pro-Europe vivent en bonne intelligence, il y va de leur survie au sens premier du terme .
http://lci.tf1.fr/monde/europe/ukraine-ioulia-timochenko-...
« A Gabriel Cramer
[vers le 5 février 1759]
Par des lettres que je reçois de Berne, il est important que j'aie l'attestation que je demande 1. Ce Grasset était donc né pour me tourmenter ! Tel est l'arrangement des choses de ce monde .
Je supplie instamment mon cher Gabriel de vouloir bien communiquer ma pancarte à M. de Châteauvieux, et d'employer tout pour obtenir une chose si juste devenue nécessaire . »
1 Quelques lettres pour rappel du certificat , voir lettre du 9 février 1759 à Cramer ; celle du 10 février 1759 à Gabriel Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/02/13/si-vous-m-avez-donne-de-fausses-esperances.html
et du 10 février 1759 à Gabriel et Philibert Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/02/08/ils-lui-ont-dit-que-non-seulement-il-ne-commettait-pas-un-cr.html
et voir page 87 , note 3 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411340m.r=Oeuvres+compl%C3%A8tes+de+Voltaire+24++nouvelle+%C3%A9dition+pr%C3%A9c%C3%A9d%C3%A9e+de+la+Vie+de+Voltaire.langFR.swf
23:17 | Lien permanent | Commentaires (0)
celui qui gère un bien de campagne et qui vend du foin, et qui est chargé de me payer des redevances, est mon vassal
... Quand Voltaire fâché, lui , parler sèchement , comme ça ! Et il a bien raison , les malfaisants doivent être remis à leur place sans rémission.
« A monsieur le docteur
Théodore Tronchin, professeur à
Genève
[vers le 3 février 1759]
Mon très cher professeur, vous ne laisserez pas votre ouvrage imparfait . J'ai enfin lu le grossier et impertinent libelle de Vernet intitulé Réponse d'une société de gens de lettres 1, libelle dans lequel on me dit que je suis bien heureux de n'être pas né dans le siècle de Servet, etc. Je serai le 22 février 2 en état de faire afficher ma réponse à la porte de sa maison de Chambési 3, et de lui parler moi-même . Nous verrons si celui qui a supposé des lettres et un testament de Giannone 4 pour voler ses manuscrits chez M. Turrettin, si celui dont j'ai les lettres par lesquelles il me presse de lui donner mon histoire à imprimer, et l'ôter aux Cramer, si celui qui ...etc. osera soutenir ma présence ou celle de mes valets .
Je ne demande que la paix . Je ne demande qu'un mot honnête dans lequel, sans parler de religion, il désavoue tout ce qu'on peut lui avoir imputé sur mon compte dans les journaux suisses, et dans le libelle intitulé Guerre littéraire . Je ne veux que ce mot qui finira tout . On lui fait dire qu'il n'est point mon vassal, que c'est son frère qui l'est ; je veux bien qu'il sache que je suis comte de Tournay par un acte authentique qui va être enregistré au parlement de Dijon, et que la terre appartiendra à mes héritiers dès que l'affaire du dénombrement qui est en bon train sera finie , que celui qui gère un bien de campagne et qui vend du foin, et qui est chargé de me payer des redevances, est mon vassal .
Mais je ne suis pas assez fat pour insister sur ces titres, je suis assez bon seulement pour vouloir la paix avec un voisin 5 , et pour prévenir dans ce pays un scandale horrible qui arrivera infailliblement . Voilà une maladie qu'il faut que vous guérissiez, en faisant passer la conviction dans l'âme de M. Saladin 6, et la honte dans celle de Vernet . Je vous embrasse tendrement .
V. »
1 C'est la « Lettre à M. de Voltaire à Lausanne » reproduite par le Journal helvétique, Neuchâtel, juin 1757 ; d'après lequel les auteurs sont des « personne respectables auxquelles nous devons de la considération et des égards » . l'ouvrage conservé à Lausanne de la brochure sous le forme de laquelle ce texte avait été publié à part porte une note manuscrite contemporaine identifiant l'auteur comme Jacob Vernet . Voir page 132 : http://books.google.fr/books?id=X1ZixOxS2M8C&pg=PA132&dq=%C2%A0journal+helv%C3%A9tique+juin+1757&hl=fr&sa=X&ei=2rEIU5WxCoSr0QW4yICACg&ved=0CEkQ6AEwBA#v=onepage&q=%C2%A0journal%20helv%C3%A9tique%20juin%201757&f=false
2 Date à laquelle V* comptait prendre possession de sa terre de Tournay .
3 Terre qui jouxte Tournay au nord-est .
4 Voir lettre du 29 décembre 1757 à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/02/27/il-serait-necessaire-que-je-le-revisse-afin-que-ne-placasse.html
5 Avec un voisin est ajouté au dessus de la ligne .
6 Syndic d'Onex (situé sur la république de Genève)
08:56 | Lien permanent | Commentaires (0)
22/02/2014
j'ai fait des enfants, bâti des maisons, et planté des arbres . Je ne sais pas bien exactement, monsieur, si j'ai rempli le premier devoir mais je me vois au moins deux tiers d'Indou , et de Chinois, je plante et je bâtis
... Voilà un beau programme , oeuvre de création et de transmission de vie , présenté ici par ordre décroissant de soucis potentiels ! Ceux qui ont fait les trois points sont sans doute d'accord avec mon classement proposé .
Il faut avoir gardé une âme d'enfant pour construire dans un arbre .
http://lgirafes.blogspot.fr/2012/08/vivre-dans-un-arbre.html
« A Jacques-Bernard Chauvelin 1
Aux Délices route de Genève
3è février 1759 2
Vous allez être étonné, monsieur, qu'au lieu de vous demander des lumières sur des objets de littérature, selon mon ancien usage, je me borne à vous demander votre protection sur le centième denier . J'ai commencé à être honteux sur la fin de ma vie de l'avoir employée à barbouiller du papier . On prétend que les Chinois et les Indiens disent à Dieu en mourant , Tu n'as rien à me reprocher, j'ai fait des enfants, bâti des maisons, et planté des arbres . Je ne sais pas bien exactement, monsieur, si j'ai rempli le premier devoir mais je me vois au moins deux tiers d'Indou , et de Chinois, je plante et je bâtis . Je fais plus, je laboure, et je crois que l'invention du semoir est très utile à l’État. Mais en mettant beaucoup de deniers dans ces opérations je ne pense pas que je doive le centième denier exigé par M. Girard 3. Je crois que M. Girard n'est ni un homme de génie, ni un homme de bonne compagnie . C'est ce qui fait, monsieur,que je m’adresse à vous de préférence à lui ; je vois crois d'ailleurs beaucoup plus juste qu'un Girard . Je n'ai pas l'honneur de vous écrire de ma main, et vous pardonnerez cette insolence à un vieux malade, mais tant que les facultés de sentir et de penser me resteront, je vous serai toujours attaché avec le plus tendre respect .
Voltaire . »
1 Jacques-Bernard Chauvelin (1701-1767), seigneur de Beauséjour, maître des requêtes, intendant de Picardie (1731-1751) .Voir page 407, http://books.google.fr/books?id=F3dUAAAAYAAJ&pg=PA407&lpg=PA407&dq=Jacques-Bernard+Chauvelin&source=bl&ots=7HFvBUPjrd&sig=a0kQZk4dbeko5J1lwC-rYNnNduE&hl=fr&sa=X&ei=mEcHU8OKIOKH0AWc0oDoDw&ved=0CFEQ6AEwBg#v=onepage&q=Jacques-Bernard%20Chauvelin&f=false
et page 193 : http://books.google.fr/books?id=sFITAAAAQAAJ&pg=PA193...
2 Sur la copie de cette lettre, Chauvelin qui était intendant des finances a noté, à l'intention de son premier commis Vincent , « V. m'en parler. »
3 Fermier général qui est en cause dans une requête de V* concernant Tournay : « ainsi le sieur Girard, receveur ou directeur de la ferme du domaine à Dijon, n’est pas recevable dans l’évaluation qu’il fait ; ledit Girard abusant d’autant plus de son emploi, qu’il demande ce paiement injuste avant même que le complaignant soit en possession de la terre dont il ne doit jouir que le 22 Février. »
00:42 | Lien permanent | Commentaires (0)
21/02/2014
S'il ne sert que suivant l'argent que son maître lui donne, il fera une besogne bien médiocre
... Ce qui est l'avis de tous (ou presque ) les salariés .
Et on entre alors dans cette fameuse spirale de la médiocrité : "je ne suis pas payé autant que j'estime le mériter, donc je travaille moins", du coup le patron n'augmente personne "ils sont bien payés pour le peu qu'ils font", et le serpent se mord la queue ! ça fait mal !! Je suggère que la tête et la queue retrouvent leur place respective et vivent en bonne entente pour leur bien réciproque .
« A Marie-Ursule de Klinglin, comtesse de LUTZELBOURG
à l'île Jard
à Strasbourg.
Aux Délices, 2 février [1759]
Comment va votre santé, madame? comment vous trouvez- vous du plus doux des hivers? N'êtes-vous pas étonnée qu'on ne prenne pas en Allemagne un si beau temps pour s'égorger ? Connaissez-vous milord Maréchal, ancien conjuré anglais, ancien réfugié en Espagne, aujourd'hui gouverneur ad honores 1 de la petite principauté de Neufchâtel ? Il passa hier par Genève pour aller, de la part du roi son maître prussien, allumer, s'il le peut, quelques flambeaux de la discorde dans l'Italie. S'il ne sert que suivant l'argent que son maître lui donne, il fera une besogne bien médiocre. Les nouvellistes du pays que j'habite, qui ont des correspondances dans toute l'Europe, disent toujours que la conspiration du Portugal 2 n'est que la suite des amours du roi et de la jalousie d'un homme du vieux temps, qui a trouvé mauvais d'être cocu. Vous voyez, mesdames, que, depuis Hélène, vous êtes la cause des plus grands événements; mais les jésuites vous disputent votre gloire. Ils se sont mêlés de cette affaire, qui ne les regardait pas. De quoi s'avisent-ils d'entrer dans la vengeance de la mort d'une femme ?3 Ils disent pour raison qu'ils étaient depuis longtemps en possession d'assassiner, et qu'ils n'ont pas voulu laisser perdre leurs privilèges. La mort prochaine du roi d'Espagne, les attentats contre les têtes couronnées, les amis du roi de Suède mourant par la main du bourreau 4, l'Allemagne nageant dans le sang, forment un tableau horrible. Cependant on ne songe à rien de tout cela dans Paris. On y est toujours aussi fou qu'auparavant, toujours se plaignant, toujours riant, toujours criant misère, et plongé dans le luxe ; et moi, madame, toujours vous aimant avec le plus [ten]d[r]e 5 respect . »
1 Honoraire .
2 Voir page 395 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411331n/f398.image
3 Charrot écrit : « Je crois qu'il faut lire : « de l'amour d'une femme ». Il s'agit de la comtesse Ataïde d'Atougina qui passait pour avoir été la maîtresse du roi du Portugal et qui n'était pas morte . Le Précis du Siècle de Louis XV, chap. xxxviii » ( dans lequel V* écrit Atouguia)
4 Voir lettre du 4 août 1756 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/07/26/au-sortir-du-tombeau-de-sa-mere-avec-des-bras-qui-avaient-l.html
5 Le papier de la lettre est déchiré .
00:32 | Lien permanent | Commentaires (0)