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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

il faut hardiment chasser aux bêtes puantes

... Et ne pas seulement se boucher le nez,  les yeux, les oreilles en attendant que d'autres s'en chargent .

 

 

« A Claude-Adrien Helvetius

A Ferney pays de Gex 2 janvier 1761

Je salue les frères en 1761 au nom de Dieu et de la raison, et je leur dis , Mes frères, odi profanum vulgus et arceo 1. Je ne songe qu'aux frères, aux initiés . Vous êtes de bonne compagnie, donc c'est à vous à gouverner le public, le vrai public devant qui toutes les petites brochures, tous les petits journaux des faux chrétiens disparaissent et devant qui la raison reste . Vous m'écrivîtes mon cher et aimable philosophe, il y a quelque temps que j'avais passé le Rubicon . Depuis ce temps là je suis devant Rome . Vous aurez peut-être ouï dire à quelques frères, que j'ai des jésuites tout auprès de ma terre de Ferney, qu'ils avaient usurpé le bien de six pauvres gentilshommes, de six frères, tous officiers dans le régiment des Deux-ponts, que les jésuites pendant la minorité de ces enfants ( il y en a [un] 2 qui n'a que douze ans, et qui sert depuis trois 3) avaient obtenu des lettres patentes pour acquérir à vil prix le domaine de ces orphelins, que je les ai forcés à renoncer à leur usurpation, et qu'ils m'ont apporté leur désistement . Voilà une bonne victoire de philosophes . Je sais bien que frère Croust cabalera, que frère Berthier m'appellera athée, mais je vous répète qu'il ne faut pas plus craindre ces renards que les loups de jansénistes , et qu'il faut hardiment chasser aux bêtes puantes . Ils ont beau hurler que nous ne sommes pas chrétiens ; je leur prouverai bientôt que nous sommes meilleurs chrétiens qu'eux . Je veux les battre avec leurs propres armes, mutemus clipeos 4. Laissez moi faire . Je leur montrerai ma foi par mes œuvres 5 avant qu'il soit peu . Vivez heureux mon cher philosophe dans le sein de la philosophie, de l'abondance, et de l'amitié . Soyons hardiment bons serviteurs de Dieu et du roi et foulons aux pieds les fanatiques et les hypocrites .

Dites moi je vous prie s'il est vrai que ce cher Fréron soit sorti de son fort . On l'avait mis là pour qu'il n'eût pas la douleur de voir encore cette malheureuse Écossaise, mais on se méprit dans l'ordre : on mit Fort-l'Evêque au lieu de Bicêtre . On fera probablement un errata à la première occasion . Mes respects à madame Helvétius .

Je le répète il y a des choses admirables dans l'héroïde du disciple de Socrate 6. Rendez-vous pas cet ouvrage ? Il est de l'un de nos frères . Je lui dis Kairo 7.

V. »

1 Je hais la foule profane et je la tiens à l'écart ; Horace, Odes , III, 1, 1 .

2 Un oublié par V*.

3 Phrase ajoutée en marge, et omise par l'éditon de Kehl et suivantes .

4 Echangeons nos boucliers , Virgile, Enéide, II, 389 .

5 Allusion à l'Épître de Jacques , II, 18 .

6 Héroïde douteusement attribuée à Marmontel . Voir lettre du 12 décembre 1760 à Helvétius : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2008/12/12/je-suis-un-peu-maitre-chez-moi.html

7 Le grec de V* est chancelant ; il faut lire caire = réjouis toi .

 

 

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02/01/2016 | Lien permanent

Je vous prophétise donc de plus grandes choses qui mettront le comble à la gloire de votre nation, et qui seront une bel

... Que ces paroles prennent corps sans tarder pour la France !

Quant à celui qui etc. , je ne veux pas en entendre parler , que sa bêtise l'étouffe .

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S'améliorer peut commencer ainsi ...

 

 

« A Ivan Ivanovitch Schouvalov

Aux Délices près de Genève 14 janvier 1762 1

J'ai reçu aujourd'hui à la fois la lettre dont vous m'honorez en date du 27 novembre, et celle du 7 décembre d'un seigneur de votre nom qui paraît animé de votre esprit, et bien digne d'être votre parent . J'ai rendu à M. de Soltikof les lettres dont vous m'avez bien voulu charger pour lui et pour le gentilhomme qui est à Genève . Comme j'ignore les titres de la personne de votre nom qui m'a fait l'honneur de m'écrire souffrez monsieur que je mette ma réponse dans le paquet de Votre Excellence .

Je présume que vous avez reçu le paquet dont j'eus l'honneur de vous donner avis par ma dernière . Je l'adressai à M. le comte de Caunits à Vienne pour plus de sûreté ne sachant pas si M. le comte de Czernishef 2 était encore à Vienne . C'est à M. de Czernishef que j'envoie cette lettre en l'avertissant en même temps de l'envoi que j'ai pris la liberté de faire à M. le comte de Caunits . M. de Czernishef étant votre ami, cette voie sera désormais celle dont je me servirai .

Il me semble monsieur que je vous avais fait mon compliment sur la conquête de Colberg un peu avant que cette place fût prise par vos armes victorieuses 3. Si on me reproche quelques méprises sur les événements passés, vous voyez que je ne prédis pas mal l’avenir, et que mon vrai métier est d’être prophète. Je vous prophétise donc de plus grandes choses qui mettront le comble à la gloire de votre nation, et qui seront une belle réponse à celui qui prétendait que le mot honneur ne se trouvait pas dans votre langue. Il me semble que vous avez l’honneur de la victoire, de la conduite, de la magnanimité, de la probité ; et je doute que celui qui vous a outragés ait un dictionnaire pareil pour son usage. J’ignore quel est cet écrivain ; mais c’est à lui à corriger son livre.

Pour le premier tome de Pierre-le-Grand, soyez sûr, monsieur, qu’il sera conforme à toutes vos vues, après mes petites représentations.

Je n’ai de place que pour vous assurer du tendre respect que je conserverai toute ma vie pour Votre Excellence

V. »

1 L'édition Lettres inédites, 1818, omet la première moitié de la lettre, ainsi que les éditions suivantes (voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-2-122782110.html ) . Les deux lettres auxquelles se réfère V* sont, l'une , de Schouvalov, du 27 novembre 1762 [8 décembre n.s.], l'autre du comte Andreï Petrovitch Schouvalov, du 7 décembre 1762 [18 n.s.] ; toutes deux concernent en particulier la souscription à l'édition du théâtre de Pierre Corneille .

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Andre%C3%AF_Petrovitch_Chouvalov

 

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10/01/2017 | Lien permanent

Ah mon ami défiez-vous des charlatans qui ont usurpé en leur temps une réputation de façade

... Et pourchassez sans cesse et sans pitié ceux qui les soutiennent . Je pense particulièrement ici aux Balkany et consorts soutenus par  Les Républicains et donc le détestable et inutile Sarkozy . Il semblerait bien qu'il n'en soit plus à une compromission près, quel beau panier de crabes ! écoeurant !

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A croire que Balkany le tient par les c... (s'il en avait! )

 

 

« A Claude-Adrien Helvétius

22 juillet [1761]

Mon cher philosophe, l'ombre et le sang de Corneille vous remercient de votre noble zèle . Le roi a daigné permettre que son nom fût à la tête des souscripteurs pour deux cents exemplaires . Ni maître Le Dains, ni maître Omer ne suivront ni l'exemple du roi ni le vôtre . Il y a l'infini entre les pédants orgueilleux et les cœurs nobles, entre des convulsionnaires et des esprits bien faits . Il y a des gens qui sont faits pour honorer la nation, et d'autres pour l'avilir . Que pensera la postérité quand elle verra d'un côté les belles scènes de Cinna, et de l'autre le discours de maître Le Dains prononcé du côté du greffe ?1 Je crois que les Français descendent des centaures qui étaient moitié hommes et moitié chevaux de bât . Ces deux moitiés se sont séparées . Il est resté des hommes , comme vous par exemple, et quelques autres ; et il est resté des chevaux qui ont acheté des charges de conseiller, ou qui se sont faits docteurs de Sorbonne .

Rien ne presse pour les souscripteurs de Corneille . On donne son nom et rien de plus , et ceux qui auront dit je veux le livre , l'auront . On ne recevra pas une seule souscription d’un bigot 2. Qu'ils aillent souscrire pour les Méditations du révérend père Croizet 3.

Peut-être que les remarques qu'on mettra au bas de chaque page seront une petite poétique mais non pas comme La Motte en faisait à l'occasion de mon Romulus, à l'occasion de mes Maccabées 4. Ah mon ami défiez-vous des charlatans qui ont usurpé en leur temps une réputation de façade .

Je vous embrasse en Épicure, en Lucrèce, Cicéron, Platon, e tutti quanti .

V. »

1 La Conversation de M. l'intendant des menus en exercice avec M. l'abbé Grizel commence comme suit : « Il y a quelque temps qu'un jurisconsulte de l'ordre des avocats ayant été consulté par une personne de l’ordre des comédiens pour savoir à quel point on doit flétrir ceux qui ont une belle voix [...] , l'avocat examina l'affaire dans l'ordre des lois . Le Dains est celui dont il a été parlé dans la lettre du 21 mai 1761 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/04/21/ce-qu-il-y-a-de-pis-c-est-que-cet-abominable-proces-me-fait-5791479.html

2 Effectivement la liste des souscripteurs contient très peu de noms d'ecclésiastiques .

4 Allusion au « Discours sur la tragédie» qui précède la collection des pièces de La Motte .Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Houdar_de_La_Motte

 

 

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26/06/2016 | Lien permanent

il ne faut pas voir deux fois de suite un père qui dit noblement à sa fille qu'elle est une catin .

...

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

22 décembre [1760] 1

Comment vont les yeux de mon cher et respectable ami ? de mon divin ange ? N'importunai-je point un peu trop mes deux chevaliers ? Plût à Dieu que les chevaliers de Tancrède fussent aussi preux que vous ! Mais il faut que je vous dise qu'on a joué à Dijon , à La Rochelle, à Bordeaux, à Marseille La Femme qui a raison . Si l'ami Fréron m'a ôté les suffrages de Paris, je suis devenu un bon poète de province . Pourquoi après tout ne souffrirait-on pas La Femme qui a raison dans la capitale ? n'y aime-t-on pas un peu se réjouir ? n'y veut-on que des tombeaux, des chambres tendues de noir, et des échafauds ?

En tout cas, voici Oreste ; pourquoi tous ceux qui aiment l'antiquité sont-ils partisans de cet ouvrage ? Pensez-vous que Mlle Clairon ne fit pas un grand effet dans le rôle d'Electre, et Mlle Dumesnil dans celui de Clytemnestre ? Croyez-vous que les cris de Clytemnestre ne fissent pas un effet terrible ?

Vous aurez mes anges un autre petit paquet par la poste prochaine ; ou je suis bien trompé, mais ce paquet ne sera point Fanime . Pourquoi ? Parce qu'on ne peut faire qu’une chose à la fois , parce que je ne suis pas encore content, parce qu'il ne faut pas voir deux fois de suite un père qui dit noblement à sa fille qu'elle est une catin .

Je vous avoue que j'ai grande envie de savoir si la pièce de Heurtaud vous déplait autant qu'elle nous a plu , si d'autres rogatons vous ont amusés, si vous n'attendez pas incessamment M. le maréchal de Richelieu, si vous n'aurez pas la bonté de m'envoyer la seconde épreuve de Tancrède, si M. Lemierre Térée a reçu ma réponse que j'ai pris la liberté il y a longtemps de mettre sous votre enveloppe . Vous me direz que je suis un grand questionneur . Il est vrai mes anges .

Nous sommes très contents de Mlle Rodogune . Nous la trouvons naturelle, gaie et vraie . Son nez ressemble à celui de Mme de Ruffec 2, elle en a le minois de doguin, de plus beaux yeux, une plus belle peau, une grande bouche, assez appétissante, avec deux rangs de perles . Si quelqu'un a le plaisir d'approcher ses dents de celle-là, je souhaite que ce soit plutôt un catholique qu'un huguenot . Mais ce ne sera pas moi sur ma parole . Mes divins anges j'ai soixante et sept ans . Comptez que le plus beau portrait qu'on puisse faire de moi est celui que je vous envoyai il y a je crois trois ans 3. J’étais bien jeune alors . Mille tendres respects .

V. »

1 Date complétée par d'Argental ; le passage « si vous n'aurez pas la bonté ….enveloppe , supprimé dans l'édition de Kehl l'est dans toutes les éditions suivantes .

2 Sur Mme de Ruffec, voir dans le troisième discours « De l'Envie » des Discours en vers sur l'Homme ; dans celui-ci ,on prétendit dans le temps que le petit monstre était Mme de Ruffec,veuve en premières noces de M. de Maisons; voyez la lettre à Pont-de-Veyle,du 10 mai 1738 : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1738-partie-3-111853962.html

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22/12/2015 | Lien permanent

Nous n’avons eu depuis les premiers jours de février que des nouvelles vagues et incertaines.

... Mondialement parlant, bien sûr , car en France ... ;-))

 

 

« A François Rougeot

Le 15 [13] février 1765 1

Monsieur, la personne à qui vous avez prêté trois volumes ne peut les rendre que dans quelques semaines aux personnes que vous avez indiquées. Elle vous envoie le mémoire ci-joint, qui est assez important. Vous être prié très instamment d’en accuser la réception. Vous sentez bien pourquoi ce mémoire ne doit être confié qu’à peu de personnes. On s’en remet à votre prudence. Tous ceux qui demeurent dans le château, vous assurent de leurs très humbles obéissances.

P.S. – Nous faisons encore la garde toutes les nuits.



Le 27 Janvier 1765, les sieurs Galline et Bacle, citoyens de Genève, donnèrent avis au bailli de Nyon, en Suisse, près de Gex, qu’une troupe de voleurs devaient le lendemain piller un château en France. Ils donnèrent le signalement de deux chefs de brigands, et promirent de les livrer à la justice, soit en Suisse, soit en France.

Le bailli de Nyon communiqua cet avis à tous les juges des environs. Les possesseurs de châteaux mirent leurs vassaux sous les armes pendant huit jours. La maréchaussée et les employés patrouillèrent exactement.

Les deux Genevois Galline et Bacle firent le même rapport au maire de la petite ville de Gex, ce qui augmenta les alarmes.

Pendant ce temps-là, quarante contrebandiers à cheval passèrent par le territoire de Genève, traversèrent tranquillement le Rhône au bac de Peney, et les deux Genevois ne revinrent plus dans le pays.

Le garde-magasin de la douane de Genève avoue que, depuis trois mois, les contrebandiers qu’on appelle camelotiers ont chargé dans Genève plus de quatre cents ballots de marchandises . Ils en prennent par année environ douze cents.

Nous n’avons eu depuis les premiers jours de février que des nouvelles vagues et incertaines.

Le 10 Février, deux inconnus sont  venus rôder autour du château ; on les a chassés ; on aurait dû les arrêter.

La nuit du 12 au 13 février, un nommé Matringe, natif de Savoie, est venu à onze heures à une noce du village. Il a dit ensuite à un maréchal-ferrant qu’il connaît : « Quand vous entendrez des coups de fusil, ne sortez point. Je serai avec quatre-vingts hommes. J’ai sous moi cinq fusiliers ; nous ferons de bons coups. »

Le maréchal est venu déposer chez moi, quoiqu’un peu tard. J’ai envoyé chercher la maréchaussée de Gex. Elle a arrêté le nommé Matringe, lorsqu’il voulait partir de Ferney pour Genève ; j’ai fait tenir à Gex sa déposition.

J’ai appris depuis que ce Matringe est un des plus forts contrebandiers . On peut par son moyen découvrir sa troupe ; mais il est fort à craindre qu’elle ne vienne ravager le pays.

C’est à la prudence de messieurs les fermiers-généraux, chargés du détail de cette province, à voir ce que l’on peut faire.

Il est très certain que toute la contrebande se fait par Genève, et que les employés ne peuvent l’empêcher. Il n’y a qu’un régiment qui puisse en imposer à ces vagabonds, devenus de jour en jour plus dangereux. Il est à croire que MM. les ministres de la guerre et des finances se concerteront pour prévenir les suites de ce brigandage.

13 f[évri]er au soir, partira le 15. »

 

 

 

1La copie semble être une pièce officielle sur laquelle on a inscrit : « Rien à faire / 19 mars 1765 » . En tête on lit : « Copie du mémoire envoyé par id. à id. Pour être examiné dans un comité des seuls fermiers généraux chargés du département de Bresse, Gex et Valromey. » Rougeot est un des fermiers généraux itinérants ; voir l’Almanach royal de 1765 , voir page 9 : http://archives.paris.fr/_depot_ad75/_depot_arko/ead/INV0504.pdf

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04/05/2020 | Lien permanent

une autre manufacture plus importante, ce serait celle de la vérité... Les grandes choses sont souvent plus faciles qu’o

... Voir d'abord France Info : https://www.francetvinfo.fr/vrai-ou-fake/

Puis se mettre à l'ouvrage sans crainte , se tromper parfois, recommencer , corriger, mais ne jamais tromper.

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

25 juillet 1766 1

Le roi de Prusse vient d’envoyer cinq cents livres à Sirven 2. Cette petite générosité, à laquelle rien ne l’engageait, m’a été d’autant plus sensible qu’il ne l'a faite qu’à ma prière, et que ce bienfait a passé par mes mains. Le mémoire du divin Élie produirait bien un autre effet. Je ne doute pas un moment que, si vous vouliez venir vous établir à Clèves, avec Platon 3 et quelques amis, on ne vous fit des conditions très avantageuses. On y établirait une imprimerie qui produirait beaucoup ; on y établirait une autre manufacture plus importante, ce serait celle de la vérité. Vos amis viendraient y vivre avec vous. Il faudrait qu’il n’y eût dans ce secret que ceux qui fonderaient la colonie. Soyez sûr qu’on quitterait tout pour vous joindre. Platon pourrait partir avec sa femme et sa fille, ou les laisser à Paris, à son choix. Soyez très sûr qu’il se ferait alors une grande révolution dans les esprits, et qu’il suffirait de deux ou trois ans pour faire une époque éternelle . Les grandes choses sont souvent plus faciles qu’on ne pense. Puisse cette idée n’être pas un beau rêve ! Il ne faut que du zèle et du courage pour la réaliser ; vous avez l’un et l’autre. J’attends votre réponse avec impatience, et je vous supplie surtout, mon cher ami, de presser Élie. Quand même on n’imprimerait qu’une centaine d’exemplaires de son factum pour Sirven, quand même les horreurs où l’on est plongé empêcheraient de poursuivre cette affaire, il en reviendrait toujours beaucoup de gloire à Élie, et une grande consolation à Sirven. Je sèche en attendant la consultation des avocats en faveur de cet infortuné, qui est mort avec plus de courage que Socrate . Nous attendons aussi les noms des juges dont la postérité doit faire justice.

Voici l’extrait d’une lettre que je viens de recevoir 4.

« Le chevalier de La Barre a soutenu les tourments et la mort sans aucune faiblesse et sans aucune ostentation. Le seul moment où il a paru ému est celui où il a vu le sieur Belleval dans la foule des spectateurs. Le peuple aurait mis Belleval en pièces, s’il n’y avait pas eu main-forte. Il y avait cinq bourreaux à l’exécution du chevalier. Il était petit-fils d’un lieutenant-général des armées, et serait devenu un excellent officier. Le cardinal Le Camus, dont il était parent, avait commis des profanations bien plus grandes, car il avait communié un cochon avec une hostie ; et il ne fut qu’exilé. Il devint ensuite cardinal, et mourut en odeur de sainteté. Son parent est mort dans les plus horribles supplices, pour avoir chanté des chansons et pour n’avoir pas ôté son chapeau. » etc.

Boursier,

chez M. Souchay, au Lion d’or

On vous recommande les deux incluses .»

1 Dans la copie contemporaine Darmstadt B. il manque la fin à partir de etc.

2 Il s'agit en fait de cent écus d’Allemagne, soit environ trois cents francs ; voir lettre du 31 juillet à Thieriot : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/02/correspondance-annee-1766-partie-28.html

3 Diderot .

4 Les Mémoires secrets du 6 août 1766 parlent de cette lettre, ainsi que de deux autres. Ils donnent à toutes les trois la date du 6 juillet, et les attribuent à Voltaire.(Note de Louis Moland, édition Garnier 1877)

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22/10/2021 | Lien permanent

Je ne crois pas m’être servi d’expressions si plates et si ridicules

... Et pourtant si : votre mémoire est défaillante sur commande mon cher Zemmour, ou alors vous n'êtes pas le vrai auteur de votre livre "La France n'a pas dit son dernier mot" : https://www.lci.fr/politique/presidentielle-2022-comment-eric-zemmour-parle-t-il-des-femmes-dans-son-dernier-livre-2198430.html

et rappelez vous de vos déclarations https://www.franceinter.fr/politique/articles-livres-disc...

Je ne vous salue pas .

 

 

« A Jacques Lacombe

À Ferney, 26è septembre 1766

Je suis obligé, monsieur, de recourir à votre témoignage pour confondre une singulière imposture. Un éditeur s’est avisé de recueillir quelques-unes de mes lettres qui ont couru dans Paris 1. Elles sont toutes falsifiées, et presque toutes les falsifications sont des outrages odieux faits aux personnes les plus considérables du royaume. Ce recueil est imprimé à Amsterdam, sous le nom de Genève. Il est connu dans toute l’Europe, hors à Paris, où il est justement prohibé.

Il y a dans ce recueil une lettre que je vous écrivis en 1763 2, au sujet de la reine Christine. Je vous prie de me dire si les paroles suivantes sont effectivement dans l’original que vous pouvez avoir :

La réputation de son père était si grande qu’on aurait tenu compte à cette princesse de toutes les sottises attachées à son sexe, et même du mal qu’elle n’aurait pas osé faire à ses sujets. Il faut être né bien dépravé et bien stupide pour ne pas briller sur le trône, et pour ne point s’immortaliser par de bonnes actions, plus faciles à faire que les grandes et belles actions. Quoi qu’il en soit, ce livre est toujours un monument précieux qui pourrait servir d’exemple à d’autres princes qui auraient la folle gloriole d’abdiquer. 

Je ne crois pas m’être servi d’expressions si plates et si ridicules. Presque tout le reste de la lettre imprimée est très indignement défiguré. Je vous prie de m’envoyer un certificat dans lequel vous fassiez éclater votre juste indignation contre le faussaire. On ne peut réprimer le brigandage de la librairie qu’en le dévoilant.

Je vous serai obligé de m’envoyer les feuilles de la pièce 3 que vous imprimez. Je souhaite que cet ouvrage soit accueilli avec quelque indulgence, afin que l’auteur puisse joindre à la seconde édition quelques morceaux de littérature qu’il m’a confiés 4, et qui me paraissent très curieux. Je vous prie de compter pour jamais sur l’estime et l’amitié qui m’attachent à vous.

V.»

2 Voir lettre du 10 juin 1763 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/06/09/quand-on-a-abdique-un-trone-il-faut-etre-sage.html

On la trouve dans les Lettres de Voltaire à ses amis du Parnasse,pages 111-114 , mais le passage cité ici par V* est interpolé .

3 Le Triumvirat.

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03/01/2022 | Lien permanent

quand vous serez à Paris; parlez-nous des sottises que vous y aurez vues

...Je prépare des réserves de nourriture et boissons car vous n'êtes pas prêt de vous taire .

 La sottise étant une maladie contagieuse, NKM en étant porteuse malsaine réussit à contaminer la mise en page de ses sottises de droite :

NKM sottises parisiennes.png

 Sottises de gauche maintenant :

hue sottises parisiennes.pngHou ! la ! la ! que j'ai peur !

 

« A Pierre-Robert Le Cornier de CIDEVILLE.

A Ferney, 25 novembre [1758] 1

mais écrivez toujours aux Délices.

Votre amitié pour moi a donc la malice, mon cher ami, de tarabuster le marquis Ango, et de lui faire sentir que quelquefois les plus grands seigneurs ne laissent pas d'être obligés à payer leurs dettes, malgré les grands services qu'ils rendent à l'État. Il ne veut pas m'écrire; vous verrez qu'il s'est rouillé en province. Cependant un Bas-Normand peut hardiment écrire à un Suisse. Le petit bonhomme de marquis veut donc me donner une assignation sur son trésor royal, et, de quatre années, m'en payer une à cause des dépenses qu'il fait à la guerre! Je ferai signifier à monseigneur que je ne l'entends pas ainsi, et que, lui ayant joué le tour de vivre jusqu'à la fin de cette présente année, je veux être payé de mon dû ou deu. On écrivait autrefois deu ou dub, parce que dû est toujours dubium 2; mais dû, ou deu, ou dub , il faut qu'il paye et, point d'argent, point de Suisse. Et M. le surintendant Ledoux aura beau faire, je ferai brèche à son trésor, car je bâtis une terre; non pas un marquisat comme La Motte 3, non un palais comme le palais d'Ango 4, mais une maison commode et rustique, où j'entre, il est vrai, par deux tours entre lesquelles il ne tient qu'à moi d'avoir un pont-levis, car j'ai des mâchicoulis et des meurtrières et mes vassaux feront la guerre à La Motte-Ango. Le fait est que j'ai acheté, à une lieue des Délices, une terre qui donne beaucoup de foin, de blé, de paille, et d'avoine et je suis à présent

Rusticus, abnormis sapiens, crassaque Minerva.5

J'ai des chênes droits comme des pins, qui touchent le ciel, et qui rendraient grand service à notre marine si nous en avions une. Ma seigneurie a d'aussi beaux droits que La Motte et nous verrons, quand nous nous battrons, qui l'emportera.

Nunc itaque et versus, et caetera ludicra pono.6

Je sème avec le semoir; je fais des expériences de physique sur notre mère commune; mais j'ai bien de la peine à réduire Mme Denis au rôle de Cérès, de Pomone, et de Flore. Elle aimerait mieux, je crois, être Thalie à Paris; et moi, non je suis idolâtre de la campagne, même en hiver. Allez à Paris; allez, vous qui ne pouvez encore vous défaire de vos passions. Urbis amatorem Fuscum salvere jubemus

Ruris amatores. 7

L'ami des homme 8, ce M. de Mirabeau, qui parle, qui parle, qui parle, qui décide, qui tranche, qui aime tant le gouvernement féodal, qui fait tant d'écarts, qui se blouse 9 si souvent, ce prétendu ami du genre humain n'est mon fait 10 que quand il dit Aimez l'agriculture. Je rends grâces à Dieu, et non à ce Mirabeau, qui m'a donné cette dernière passion. Eh bien ! quittez donc votre aimable Launai pour Paris; mais retournez à Launai, et regrettez, comme moi, que Launai soit si loin de Ferney. Écrivez-nous quand vous serez à Paris; parlez-nous des sottises que vous y aurez vues, et aimez toujours vos deux amis du lac de Genève, qui vous aiment de tout leur cœur. V. »

 1 Réponse à la lettre de Cideville du 17 novembre 1758 envoyée de Rouen .

2 Jeu de mots ; dubium signifie douteux .Quant à l'ancien participe passé deu, de devoir, issu du bas latin debutum il a reçu au Xvè siècle un b étymologique qui était encore conservé par les praticiens au XVIIIè siècle .

3 Allusion à une phrase de Cideville dans sa lettre du 30 octobre 1758 , voir note de la lettre du 28 octobre 1758 de V* à Cideville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/11/27/comment-il-faut-faire-pour-se-faire-payer-d-une-dette-de-qua-5232578.html

4 Ce château, dont une partie a été démolie, est situé dans la commune de Joué-du-Plain, à trois lieues d'Argentan.

5 Sage, ne relevant d'aucune secte et dont la Minerve [l'esprit] était sans finesse ; Horace, Satires, II, ii, 3 .

6 Voilà pourquoi j'abandonne maintenant les vers et autres bagatelles ; Horace, Epitres, I, i, 10 .

7 A Fuscus, amant de la ville, nous, amoureux de la campagne, envoyons notre salut ; Horace, Épîtres, I, x, 1-2 .

8 [Victor Riqueti, marquis de Mirabeau : http://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_Riqueti_de_Mirabeau

] L'Ami des hommes, ou traité de la population, 1756-1758 : https://openlibrary.org/books/OL5010189M/L%27_ami_des_hommes

9 Se blouser, plus anciennement belouser, se trouve souvent au XVIIIè siècle dans le style familier ou comique, au sens de se tromper .

10 Souvenir du Misanthrope de Molière , I, 1 .

 

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14/12/2013 | Lien permanent

si je ne peux vous entendre à l'église, je vous entendrai à table

 En ce jour lumineux entre tous dans la bonne ville de Lyon, la lumière du ciel a suppléé à la lumière des humains au pays de Gex, et m'a permis de planter le douzième représentant de la tribu des pommiers et poiriers que l'association du Verger Tiocan donne au château de Voltaire à Ferney , cette année .

L'ancien verger, qui est cependant assez récent (10-15 ans), a été ravagé par de stupides moutons, un peu excusables et  moins stupides que leurs maîtres qui les ont laissé sans pature il y a 3 ans, avec la conséquence prévisible : les affamés rongent l'écorce des arbres, et les arbres meurent . Plus de la moitié du verger a péri sur ces trois années, et ce n'est pas fini . Quelques survivants souffreteux sont juste conservés pour prélèvement éventuel de greffons .

http://www.verger-tiocan.asso.cc-pays-de-gex.fr/

 

POMMIER-api-étoilé.jpg


Mardi 6 décembre, par un temps d'hiver détestable, avec pluie et froid (neige sur les proches sommets du Jura), 11 arbres ont été plantés . Douze étaient prévus, douze avaient été préparés, mais si les bras et les jambes fonctionnent bien, mon cerveau a des lacunes, et j'ai oublié d'apporter le petit pommier Api étoilé . Le temps encore plus détestable de mercredi m'a contraint à continuer de promener ce jeune passger dans ma voiture jusqu'à ce midi où, enfin , il a trouvé sa place . 

Longue vie à ces jeunes de vieilles espèces sauvegardées, la plupart étant connues du temps de Voltaire . Il était plus gourmand de poires et de pêches que de pommes .

 

api étoilé 8_12_2011 verger voltaire.JPG


Voici une photo d'un jeune qui promet ; je vous tiendrai au courant de son avenir et celui de ses frères et cousins de verger .

 


 

 

 

 

« A M. POLIER DE BOTTENSi

A Prangins, 28 février [1755]

Je me félicite, monsieur, d'être enfin votre voisin ii, et je vous demande mille pardons, aussi bien qu'à M. de Brenles, de n'être pas venu chez vous deux vous remercier de m'avoir fait Lausannois mais j'étais si malade, j'avais si peu de temps, et j'étais si occupé des préparatifs de mon bonheur, que je n'ai pas eu un instant dont je pusse disposer. J'attends avec impatience le moment où je pourrai être votre diocésain, si je ne peux vous entendre à l'église, je vous entendrai à table. Nous parlerons, à mon retour, de la proposition que vous avez eu la bonté de me faire sur Bottens iii. Oserais-je vous prier, monsieur, de m'honorer de vos bontés auprès de Mlle de Bressonaz, de lui présenter mes respects, et de lui dire combien je m'intéresse à tout ce qui la touche?
Je fis un effort, en partant, pour grimper au château de votre bailli, de là il fallut aller à Prélaz, essayer de conclure un marché pour Mme de Bentinck iv. Elle est digne d'être votre diocésaine, et
je vous réponds qu'elle vous donnera la préférence sur le célèbre Saurin v, de la Haye.

Adieu, monsieur; si je ne crois pas absolument en Calvin, je crois en vous, et je vous suis attaché pour toute ma vie.
C'est de tout mon cœur.

 

V. »

 

iAntoine-Noé de Polier de Bottens : http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine-No%C3%A9_de_Polier_d... . Par la suite, pour l'Encyclopédie , il écrira un article Liturgie, qui sera amendé par V*, et Messie, de même .Voir lettre du 18 février 1755 à de Brenles : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/12/04/l...

 

ii Il vient de louer Monrion, près de Lausanne .

 

iii Bottens, commune du pays de Vaud : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bottens

 

 

vJacques Saurin, ancien pasteur en Hollande : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Saurin

Voir article à ce nom : http://flandres-hollande.hautetfort.com/histoire-hollande/http://flandres-hollande.hautetfort.com/histoire-hollande/

 

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08/12/2011 | Lien permanent

Le roi de Prusse vient de me reprocher le crucifix que j'avais dans ma chambre

 

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« A Sébastien Dupont

 

Avocat

 

 

 

A Lyon, le 6 décembre [1754]

 

 

 

En vérité, monsieur, je ne conçois pas comment un homme aussi éloquent que vous ne veut pas qu'on appelle l'autel d'Auguste l'autel de l'éloquence ; vous y auriez remporté plus d'un prix, et vous auriez justifié le titre que je lui donne . Je vous passe de contester aux anciens préjugés de Lyon l'honneur d'avoir vu naître Marc-Aurèle dans cette ville 1. Je suis plus indulgent avec les Lyonnais que vous l'êtes avec moi . Il est vrai que je dois aimer ce séjour, que je quitterai pourtant bientôt . Je n'y ai point encore trouvé de prédicateur qui ait prêché contre moi , et j'ai été reçu avec des acclamations à l'Académie et aux spectacles . Cependant, soyez très convaincu que je regrette toujours votre conversation instructive, les charmes de votre amitié, et les bontés dont M. et Mme de Klinglin m'ont honoré . Je vous supplie de leur présenter mes sincères et tendres respects, aussi bien qu'à monsieur leur fils, et de ne me pas oublier auprès de M. de Bruges . Permettez-moi de vous dire que vous êtes aussi injuste pour ma santé que pour l'autel de Lyon . Il y aurait je ne sais quoi de méprisable à feindre des maladies quand on se porte bien, et un homme qui a épuisé les apothicaires de Colmar de rhubarbe et de pilules ne doit pas être suspect d'avoir de la santé . Elle n'est que trop déplorable, et vous ne devez avoir que de la compassion pour l'état douloureux où je suis réduit . Au reste, soyez très certain, mon cher monsieur, que je serai, l'année qui vient, dans votre voisinage si je suis en vie, et que j'en profiterai . Je ne suis pas le seul contre qui des jésuites indiscrets 2 aient osé abuser de la permission de parler en public . Un père Tolomas s'avisa, il y a quelques jours de prononcer un discours aussi sot qu'insolent contre les auteurs de l'Encyclopédie ; il désigna d'Alembert par ces mots : Homuncio, cui nec est pater nec res 3. Le même jour, M. d'Alembert était élu à l'Académie française 4. Le père Tolomas 5 a excité ici l'indignation publique . Les jésuites sont ci moins craints qu'à Colmar . Le roi de Prusse vient de me reprocher le crucifix que j'avais dans ma chambre 6; comment l'a-t-il su ? J'ai prié Mme Goll 7 de le faire encaisser, et de l'envoyer au roi de Prusse pour ses étrennes .

 

 

 

Adieu, monsieur ; mille respects à madame votre femme . Comptez que je vous suis tendrement attaché jusqu'au dernier moment de ma vie . Mme Denis vous fait à tous deux les plus tendres compliments . »


 

1 Allusion au fait que les premiers martyrs chrétiens lyonnais furent suppliciés sous le règne de Marc-Aurèle : http://fr.wikipedia.org/wiki/Martyrs_de_Lyon

 

2Rappel des cabales de jésuites pour l'empêcher de s'installer dans la région de Colmar .

 

 

4 M. d’Alembert, ayant été élu le 28 novembre 1754 par l’Académie française à la place laissée vacante par la mort de M. de Surian, évêque de Vence, y est venu prendre séance le jeudi 19 décembre 1754 : http://www.academie-francaise.fr/immortels/discours_reception/alembert.html

Voir : http://www.academie-francaise.fr/immortels/index.html

 

5Voir dans : http://bibliotheq.net/dalembert/chapitre-iii-dalembert-et-lencyclopedie

« Deux Académies, réunies depuis, existaient alors à Lyon: l'Académie des sciences et belles-lettres et l'Académie des beaux-arts ou Société royale. Toutes deux étaient fort considérées, mais animées d'un esprit différent. La première, dont le membre le le plus connu, Fleurieu, était ami de Voltaire, favorisait les Encyclopédistes. La seconde, ayant pour directeur le célèbre architecte Soufflot et patronnée par l'archevêque de Lyon, le cardinal de Tencin, oncle de d'Alembert, avait des sympathies tout opposées. Très fière du titre de Société royale, elle s'arrogeait le premier rang. C'est à celle-là qu'appartenait Tolomas. »

 

6 A Colmar .

 

7 La femme de son logeur à Colmar .

 

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21/10/2011 | Lien permanent

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