14/12/2016
l'intérêt qu'elle prend à tout ce qui la regarde
... Rime avec Lagarde qui joue sur le velours . Son ex-conseiller, Stéphane Richard, mouillé aussi dans l'affaire Tapie arbitrée comme on sait, reconnait qu'il y a eu des "manoeuvres inacceptables" avec cette excuse ridicule que c'était pour "servir l'intérêt public" (sic) .
J'adore l'idée que l'Etat vole ton portefeuille pour t'éviter d'oublier de payer tes impôts . Merci M. Richard, votre nom vous va comme un gant .
Je te tiens, tu me tiens par la barbichette ...
«A Gabriel Cramer
[décembre 1761] 1
Toute la maison des Délices prie monsieur Cramer de vouloir bien assurer la famille de MM. de Tournes de l'intérêt qu'elle prend à tout ce qui la regarde . »
1 Cette lettre non datée appartient sans aucun doute à la période de la lettre du 15 décembre 1761 au même .
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les damnés sont ceux qui n'aiment rien
... Ni personne .
« A Adrien-Michel-Hyacinthe Blin de Sainmore
Au château de Ferney, pays de Gex, par Genève
15 décembre 1761 1
Mon amour-propre est vivement flatté
De votre écrit . Mon goût l'est davantage .
On n'a jamais par un plus doux langage,
Avec plus d'esprit blessé la vérité .
Pour Gabrielle en son apoplexie
D'aucuns diront qu'elle parle longtemps 2 .
Mais ses discours sont si vrais, si touchants,
Elle aime tant qu'on la croirait guérie .
Tout lecteur sage avec plaisir verra
Qu'en expirant la belle Gabrielle
Ne pense point que Dieu la damnera
Pour trop aimer un amant digne d'elle .
Avoir du goût pour le roi très chrétien
C'est œuvre pie ; on n'y peut rien reprendre .
Le paradis est fait pour un cœur tendrement
Et les damnés sont ceux qui n'aiment rien . »
1 Copie par Blin de Sainmore . L'original fait partie de la collection G. Bodin . Ed. Trésor du Parnasse ou le Plus Joli des recueils, 1762 (voir : https://books.google.com.pk/books/about/Le_Tr%C3%A9sor_du... ) . En tête du manuscrit, Blin de Sainmore a écrit : « Quelque temps après avoir reçu la réponse ci-dessus [lettre du 23 septembre 1761 à Blin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/09/06/c... ] je fus très étonné de voir courir dans les sociétés l'autre réponse en vers qu'on va lire et dont l'original ne m'est parvenu que longtemps après sa date . »
2 Sainmore fait ici un commentaire piqué : « La remarque de Voltaire n'est pas juste . Gabrielle n'est supposée écrire qu'après et non pas pendant une attaque d'apoplexie . Les premiers vers de l'héroïde le désignent assez clairement . »
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après avoir fait de si jolies choses quand vous n’aviez rien à faire
... Vous avez fait de si moches autres choses quand vous aviez tout à faire . Beau bilan .
Bravo .
Bis ! Ter !
On en redemande . Encore , encore !
Père Noël exauce nous !
Père Noël normal reviens !
Père Noël, tu es inégalable .Toi seul le croit . Heureusement .
Bon ! j'arrête les mensonges, plus vite que toi .
Alors laisse tes rennes tranquilles et maintenant tire-toi !
«Au cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis
Aux Délices par Genève 15 décembre [1761]
Vous avez raison, monseigneur, vous avez raison ; il faut absolument que Cassandre soit innocent de l’empoisonnement d’Alexandre, et qu’il soit bien évident qu’il n’a frappé Statira que pour défendre son père : il doit intéresser, et il n’intéresserait pas s’il était coupable de ces crimes qui inspirent l’horreur et le mépris. Je suis de votre avis dans tout ce que vous dites, excepté dans la critique du poignard qu’on jette au nez d’Antigone : ce drôle-là ne le ramassera pas, quelque sot qu’il soit 1. Ce n’est pas un homme à se tuer pour des filles et d’ailleurs tant de prêtres, tant de religieuses et d’initiés se mettront entre eux, que je le défierais de se tuer. Je remercie vivement, tendrement, votre éminence Savez-vous bien que j’ai passé la nuit à faire usage de toutes vos remarques ?2 Il me paraît que vous ne vous souciez guère des grands mystères et des initiations. Cela n’est pas bien. Statira religieuse, Cassandre qui se confesse, tout cela me paraît fait pour la multitude. Le spectacle est auguste, et fournit des idées neuves : tout cela nous amusera sur notre petit théâtre. Je voudrais jouer devant votre éminence, recreatus prœsentia 3. Que vous êtes aimable de vous amuser des arts ! vous devez au moins les juger, après avoir fait de si jolies choses quand vous n’aviez rien à faire. Je vois par vos remarques que vous ne nous avez pas tout à fait abandonnés. Mon avis est que vous vous mettiez tout de bon à cultiver vos grands talents. Le cardinal Passionei disait qu’il n’y avait que lui qui eût de l’esprit dans le sacré-collège. Vous n’aviez pas encore le chapeau dans ce temps-là. Je tiens que votre éminence a plus d’esprit et de talent que lui, sans aucune comparaison. Je voudrais savoir si vous faites quelque chose, ou si vous continuez de lire. Je ne demande pas indiscrètement ce que vous faites, mais si vous faites. Le cardinal de Richelieu faisait de la théologie à Luçon. Dieu vous préservera de cette belle occupation. Je voudrais encore savoir si vous êtes heureux, car je veux qu’on le soit malgré les gens. Votre Éminence dira : Voilà un bavard bien curieux ; mais ce n’est pas curiosité, cela m’importe ; je veux absolument qu’on soit heureux dans la retraite.
Vous m’avez permis de vous envoyer dans quelque temps des remarques sur Corneille ; vous en aurez, et je suis persuadé que ce sera un amusement pour vous de corriger, retrancher, ajouter. Vous rendriez un très grand servie aux lettres. Eh ! mon Dieu ! qu’a-t-on de mieux à faire, et quelles sottises de toutes les espèces on fait à Paris ! Je ne reverrai jamais ce Paris ; on y perd son temps, l’esprit s’y dissipe, les idées s’y dispersent : on n’y est point à soi. Je ne suis heureux que depuis que je suis à moi-même : mais je le serais encore davantage, si je pouvais vous faire ma cour. Cependant, je suis bien vieux. Vale, Monseigneur, au pied de la lettre . Gratia, fama, valetudo.4
Mille tendres respects.
V.
On m’a envoyé les Chevaux et les Ânes : voulez-vous que je les envoie à Votre Éminence ? 5»
1 Cette locution proverbiale signifie à peu près « à d'autres ! ». L'édition Bourgoing ajoute qu'il soit .
2 Dans une lettre du 10 décembre 1761 où Bernis écrit notamment : « Je vous envoie, mon cher confrère, votre ouvrage de six jours . Je crois que quand vous en aurez employé six autres à soigner un peu le style de cette pièce, à mettre en place les premières expressions qui se sont présentées dans le feu de la composition, des expressions plus propres ou moins générales, cet ouvrage sera digne de vous […] je crains un peu pour l'impression que fera au théâtre le rôle de Cassandre . Empoisonneur et assassin, il est encore superstitieux, et ses remords n'intéressent guère, parce qu'ils ne partent que de ses craintes […] Antigone, aussi criminel que Cassandre, a un caractère plus décidé, et qui fait grand tort à l'autre . L'amour d'Olympie peut manquer son effet par le peu d'intérêt qu'on prendra peut-être à son amant . […] Je ne voudrais pas […] que Cassandre se poignardant, jetât le poignard à son rival ; cette action est bien délicate devant un parterre français . Si Antigone ne ramasse pas le poignard, cela rend l'action de Cassandre ridicule ; s'il le ramasse, et veut s'en frapper, on demande pourquoi un homme ambitieux se tue, parce que son rival expire, et lorsqu'en perdant une femme qu'il ne voulait épouser que par ambition il acquiert tous les droits qu'elle réunissait à la succession d'Alexandre ; […] Cette pièce m'est arrivée quand je commençait à être attaqué d'un gros rhume de poitrine, auquel la goutte s'est jointe . Je souffre moins aujourd'hui, et je profite de ce relâche pour vous écrire . On est bien sévère quand on est malade . Je vous dois cependant trois heures délicieuses […]. »
3 ranimé par [votre] présence .
4 Crédit, réputation, santé ; Horace, Épîtres, I, 4, 10 .
5 Ce post scriptum a été écrit dans la marge du bas . Voir lettre du 6 décembre 1761 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/12/07/est-ce-du-vieux-est-ce-du-nouveau-est-ce-du-bon-5883799.html
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13/12/2016
Presto, presto, l'esprit a soufflé hier au soir
... Echappé d'une vessie caoutchoutée, et Ronaldo est encore sacré "Ballon d'or" !
Enfin de bonnes nouvelles distrayantes en cette période, dite de fêtes, mais dont on ne sent guère que le piquant, du houx traditionnel . Ballon d'or, couilles en or, le précieux métal ne manque pas au footeu (un footeu, des fouteux) portugais . Il ne lui reste plus qu'à soutenir le gouvernement de son choix s'il perd la balle boule ou faire une carrière politique s'il est tondu (je voulais dire : Pelé ) .
J'ai parlé de couilles en or, en bronze c'est déjà dur à porter, alors ... Le sculpteur n'a pas travaillé d'après nature , pas plus que Pigalle pour Voltaire . Tout comme sur certain gisant du Père Lachaise, - Victor Noir-, je parie que cette zone ne sera jamais vert de gris !
« A Gabriel Cramer
Monsieur Gabriel est averti de faire cesser sur-le-champ tout ce qui regarde Jeanne, et de vouloir bien me faire envoyer ce qu'on a du manuscrit, et les dernières pages imprimées ; l'esprit souffle où il veut ; l'esprit a voulu hier soir qu'on fit deux chants nouveaux . Ils seront courts , ils sont nécessaires, ils seront peut-être plaisants ; on enverra les sujets à graver pour le premier ordinaire ; cependant en voici toujours un, en cas que monsieur Cramer veuille écrire ce matin .
Saint Pierre environné de gloire, assis sur son trône, deux clefs dans une main, un petit filet avec deux goujons dans les filets ; son pain de sucre sur la tête, orné des trois couronnes ; à ses côtés saint Denis sur son âne, et saint Georges sur son cheval, lui présentant tous deux une requête 1.
Presto, presto, l'esprit a soufflé hier au soir, et l'on a déjà commencé aujourd'hui.
13è décembre [1761] »
1 C'est la gravure illustrant le livre XVI dans l'édition Cramer de La Pucelle, 1762 .
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La raison gagne-t-elle un peu ?
... La raison du plus fort ? Oui !
La raison de la justice ? On va voir ce que Mme Lagarde est capable de dire pour se défiler , après tout, elle n'en avait rien à cirer que l'on arrose d'or des contribuables un Nanard revanchard . Ni responsable, ni coupable, on connait le refrain quand il s'agit de ministres de haut-vol (au sens propre ).
Le mentor menteur en action ou asinus asinum fricat ("quand l'âne frotte l'âne") .
« A Etienne-Noël Damilaville
13 décembre 1761 1
Que font les frères ?
La raison gagne-t-elle un peu ? Si les jésuites sont fessés, les jansénistes ne sont-ils pas trop fiers ? Gens de bien, opposez vous aux uns et aux autres .
À quand l'Encyclopédie ?
Soyez hardis et fermes .
De quoi diable , s'avise Du Molard d'aller loger un gros caillou 2?
Thieriot est-il toujours chez son médecin ? »
1 Voir lettre du 6 décembre 1761 au même : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/12/07/est-ce-du-vieux-est-ce-du-nouveau-est-ce-du-bon-5883799.html
2 Le Gros Caillou est un quartier de Paris qui fait actuellement partie du Xè arrondissement . Voir Dictionnaire topographique et historique de l'ancien ¨Paris, 1889, Frédéric Lock : https://ia902701.us.archive.org/12/items/dictionnairetopo00lock/dictionnairetopo00lock.pdf : page 230 du pdf, 174 du livre .
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l'escalade m'inspira
... Dit Macron, avec un grand sourire, et juste un reste de filet de voix, au sortir de son grand meeting . N'est pas la Callas qui veut, et le contre-ut est ravageur pour qui ne crie guère que quand on l'épile !
J'espère seulement qu'il ne conçoit pas l'escalade selon le principe des USA lors de la guerre du Viet Nam (pour résumer, 1 Américain est menacé, donc j'en envoie 2 pour le protéger, on a alors 3 US guys en danger, 6 vont en renfort, etc., etc... ) , on sait comment ça a fini .
En rangs par deux ! Marche !...
« A Gabriel Cramer
[13 décembre 1761] 1
Je commençai un nouveau chant hier matin , l'escalade m'inspira 2. J'ai fini aujourd'hui . Quand le sujet porte son homme on va vite . Saint Pierre, saint Georges et saint Denis m'ont aidé . C'est un miracle . Il ne s'agit plus que de polir la besogne .
L'exemplaire que j'ai finit à la page 256, c'est une partie du chant 14è qui finit par ce vers,
Elle se vit abattue et manquée .3
Le quinze doit être presque tout composé, et j'ai besoin qu'on me l'envoie .
Le nouveau chant sera le seizième . »
1 Pour la date voir voir la lettre du 13 décembre au même .
2 Fête de l'escalade à Genève : https://fr.wikipedia.org/wiki/Escalade_(Gen%C3%A8ve)
3 C'est le dernier vers du Livre XIV de La Pucelle dans l'édition Cramer de 1762 . Voir : https://books.google.fr/books?id=YkFAAAAAYAAJ&pg=PR159&lpg=PR159&dq=elle+se+vit+abattue+et+manqu%C3%A9e&source=bl&ots=cFPJtPLUd9&sig=fsySVfj_TZT6d1FZ2Zrdqj6tg80&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiQg6PD3e7QAhXKmBoKHe12CWAQ6AEIIzAA#v=onepage&q=elle%20se%20vit%20abattue%20et%20manqu%C3%A9e&f=false
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12/12/2016
Il est aisé de vérifier l'absurdité de cette impertinence au dépôt des Affaires étrangères
... On croirait que Voltaire a entendu les propos pour le moins bizarres de notre Ségolène Royal nationale, ambassadrice hors cadre, reine de la castritude ! Seule excuse envisageable , l'abus de Cuba libre ...
« A César-Gabriel de Choiseul, comte de Choiseul
[12 décembre 1761] 1
C'est en l'an 1635, et 36 que les Russes prétendent que Louis XIII envoya le prince de Chalais, comte de Talleyrand, marquis d'Excideuil, ambassadeur à Moscou et à la Porte, conjointement avec un nommé Roussel . Ils prétendent que le czar relégua l'ambassadeur de France, prince de Chalais, en Silésie .
Il est aisé de vérifier l'absurdité de cette impertinence au dépôt des Affaires étrangères . »
1 V* a écrit à « Monseigneur le comte de Choiseul ministre d’État » : le destinataire est bien le comte de Choiseul, et non le duc, comme on l'a compris à tort, qui avait été remplacé depuis le 12 octobre comme ministre des Affaires étrangères par son cousin . Pour la date, d'Argental a noté « 1761 » ; la note était jointe sans aucun doute à la lettre du même jour à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/12/10/un-beau-fils-un-fadasse-un-blanc-bec-5885399.html
Sur le comte de Choiseul, voir lettre du 12 novembre 1761 à d'ArgentaI : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/11/18/voici-la-reponse-de-notre-comite-a-votre-comite-mais-ne-nous-5875746.html
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