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12/09/2023

Ah ! Que de peines dans ce monde ! 

... Dont celle-ci ! Triple peine . Le 13 octobre .

Ce n'est pas ça qui nous consolera

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« A Etienne-Noël Damilaville

5 février [1768]

Mon fils adoptif 1 arrive . Je suis bien affligé, mon cher ami . Mon désert me devient plus précieux que jamais . Je serais obligé de le quitter si la calomnie m'imputait le petit écrit de Saint-Hyacinthe .

Voici une lettre que je vous envoie pour M. Saurin 2. Je vous prie de la lui faire porter, et de parler fermement à M. l'abbé Morellet , à MM. d'Alembert, Grimm, Arnaud, Suard, etc.

Ah ! Que de peines dans ce monde ! »

1 Dupuits . Mme Du Deffand écrit le 30 janvier à Walpole : « J'ai fait grande connaissance avec M. Dupuits , mari de Mlle Corneille ; il a passé un mois ici, il a obtenu une compagnie de dragons, il est retourné chez Voltaire, il lui porte une lettre » [qui ne nous est pas parvenue, mais à laquelle Voltaire répondra par la lettre du 8 février 1768 à Mme Du Deffand : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/07/correspondance-annee-1768-partie-7.html] ; « je lui donnai à souper la veille de son départ, il m'a promis de m'envoyer toutes les productions nouvelles ; il les adressera à la grand-maman, ou à son mari . »

Les morts se moquent de la calomnie, mais les vivants peuvent en mourir

... Les réseaux sociaux peuvent tuer, c'est indéniable . Le harcèlement , comme on dit, l'exposition de l'intimité d'autrui sont mortifères chez les plus fragiles . Quand l'IA sera-t-elle mise en route pour effacer toute attaque de ce genre , réduire au silence ces malfaisants ? Ce serait plus utile que de pondre des dissertations à la place de lycéens boutonneux ou/et les balader dans le metavers .

Il est quand même effarant, mais utile, qu'on soit obligé d'avoir recours à un service de prévention du suicide : https://sante.gouv.fr/prevention-en-sante/sante-mentale/la-prevention-du-suicide/article/le-numero-national-de-prevention-du-suicide

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« A Bernard-Joseph Saurin

5è février 1768

Mon cher confrère, mon cher poète philosophe, je ne suis point de votre avis. On disait autrefois les vertus de Henri IV, et il est permis aujourd'hui de dire les vertus d'Henri IV. Les Italiens se sont défaits des h, et nous pourrions bien nous en défaire aussi, comme de tant d'autres choses.

J'aime bien mieux

Femme par sa tendresse, héros par son courage 1,

que

Femme par sa tendresse, et non par son courage.

Ayez donc le courage de laisser le vers tel qu'il était, et de ne pas affaiblir une grande pensée pour l'intérêt d'un h. Je dirai toujours ma tendresse héroïque, et cela fera un très bon hémistiche. Ma tendress-eu héroïque serait barbare.

Le Dîner dont vous me parlez est sûrement de Saint-Hyacinthe. On a de lui un Militaire philosophe qui est beaucoup plus fort, et qui est très bien écrit 2. Vous sentez d'ailleurs, mon cher confrère, combien il serait affreux qu'on m'imputât cette brochure, évidemment faite en 1726 ou 27, puisqu'il y est parlé du commencement des convulsions. Je n'ai qu'un asile au monde . Mon âge, ma santé très dérangée, mes affaires qui le sont aussi, ne me permettent pas de chercher une autre retraite contre la calomnie. Il faut que les sages s’entraident; ils sont trop persécutés par les fous.

Engagez vos amis, et surtout M. Suard, et M. l'abbé Arnaud, à repousser l'imposture qui m'accuse de la chose du monde la plus dangereuse. On ne fait nul tort à la mémoire de Saint Hyacinthe, en lui attribuant une plaisanterie faite il y a quarante ans . Les morts se moquent de la calomnie, mais les vivants peuvent en mourir. En un mot, mon cher confrère, je me recommande à votre amitié pour que les confesseurs ne soient pas martyrs. »

1 Spartacus, ac. I, sc. 1, de Saurin . V* a parfaitement raison : l'h d'origine grecque n'a aucune existence phonétique en français .

2 La position de V* est bien arrêtée : il renvoie Le Dîner du comte de Boulainvilliers à Saint-Hyacinthe à qui il attribue, par une précaution supplémentaire Le Militaire philosophe . Le mot « beaucoup plus fort » n'est pas entièrement insincère : V* a été frappé par l’argumentation de l'auteur . Mais l'ouvrage n'est pas plus « fort » au sens de plus audacieux puisqu'il est très positivement déiste, au moins dans sa version authentique .

On dit que les calculs en sont justes

... Est-ce bien vrai , concernant l'utilisation des énergies fossiles quand on doit par ailleurs lutter contre le réchauffement climatique ? Voir : https://fr.euronews.com/tag/energies-fossiles

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https://www.placedesenergies.com/professionnels/actualites

 

 

« A [Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Épinay ?]

3 février 1768 1

Toute ma famille, madame, vous fait ses baisemains . J'ai l'honneur de vous envoyer cette brochure faite par un commis du grenier à sel de notre ville 2. On dit que les calculs en sont justes . Monsieur votre époux pourra les vérifier aisément .

Je suis derechef, madame, de vous et de votre époux et de monsieur son neveu, le très humble et très obéissant serviteur

Yvroie. 3»

1Wagnière avait commencé la lettre de son écriture habituelle qu'il s'est ensuite efforcé de déguiser .

2 Il s'agit encore apparemment de L'Homme aux quarante écus, et non, comme le dit M. Besterman de l’ouvrage de Messance mentionné à propos de la lettre du 2 novembre 1767 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/06/02/ces-bagatelles-amusent-un-moment-deux-ou-trois-cents-oisifs-6445853.html

11/09/2023

il ne faut désespérer de rien

... Pas mieux !

Mais au fond, qu'espérer quand on est au Maroc, en Ukraine, au Yémen, en Iran, en Afghanistan, sur une barcasse en Méditerranée , un pneumatique dans le Channel, etc.,  une femme ?

 

 

« A Paul-Claude Moultou fils

à Genève

3 février 1768.

Mon cher philosophe, enfin, après cinq ans de peines et de soins incroyables, la requête des Sirven fut admise au Conseil, samedi 23 janvier, après un débat assez long, et le procès doit avoir été rapporté vendredi dernier 29, devant le roi.

Il n'est plus douteux que cette famille ne soit rétablie dans ses honneurs, dans ses biens, et que l'arrêt infâme qui la condamnait à la mort ne soit cassé comme celui des Calas.

Mon cher philosophe, il ne faut désespérer de rien. Mandez cette nouvelle à vos amis du Languedoc. Mais quand ce pauvre vieillard malade aura-t-il la consolation de vous revoir?

V. »

 

10/09/2023

dénouement favorable de l'affaire

... Mais ce n'est certainement pas du G20 qu'il s'agit, trop de paroles et peu d'actions , bla bla bla ...

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« A Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul-Stainville

[3 février 1768] 1

[Le remercie de la part qu'il a prise dans le dénouement favorable de l'affaire Sirven.]

1 L'existence de cette lettre ainsi que d'une semblable au duc de Praslin se déduit de la première phrase de la lettre du même jour à Damilaville .

Tout cela est peut-être une belle chimère mais on pourrait en faire une réalité.

... L'entente réelle de la majorité des chefs d'Etats pour le bien de tous est plus loin que le jour où les poules auront des dents .

Le roi/dieu  dollar a encore gagné au G20 en Inde, le consensus s'est facilement fait sur des affectations de dépenses mais a balayé sous le tapis les choses qui fâchent comme l'agression de l'Ukraine par Poutine, et stupidement envisagé un changement de nom pour l'Inde ( je propose Dalits's Jail ) pays encore infiniment loin de la vraie démocratie , ami des des gros voisins russes et chinois et avec un oeil gourmand sur l'Afrique . Bande de faux jetons !

Président Macron que dis-tu de cette couleuvre que tu vas encore avaler ? Sale boulot que chef d'Etat ; avec ces obligations diplomatiques, on en prend plein la figure !

https://www.europe1.fr/international/ce-quil-faut-retenir-du-sommet-du-g20-en-inde-4202801

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« A Etienne-Noël Damilaville

3 février [1768]

Mon cher ami, je reçois votre consolante lettre du 27 janvier. J'écris à M. le duc de Choiseul et à M. le duc de Praslin. Vous croyez bien que je n'oublie pas M. Chardon.

Mais ne réussirez-vous que dans les affaires des autres, et ne vous rendra-t-on point justice quand vous la faites rendre ? Vous ne me parlez que de Sirven, et vous ne me dites rien de vous. Il ne faudra pas manquer de faire répéter aux échos le jugement du procès des Sirven quand il sera rendu. Je vous avoue que je voudrais bien avoir le discours de M. Chardon, mais je n'ose le lui demander.

Je lui avais fourni une bonne pièce que, sans doute, il aura bien fait valoir. C'est une apologie de l'abominable arrêt de Toulouse contre les Calas . Cette apologie insulte les maîtres des requêtes qui cassèrent l'arrêt ; elle est faite par un conseiller du Parlement. On ne pouvait mieux nous servir. Ces gens-là ont amassé des charbons ardents sur leur tête.

Il me vient une idée : seriez-vous homme à échanger la place que vous devez avoir à Paris contre une place au pays de Gex 1 qui n'exigerait aucun soin ? Je crois que cette place vaut environ quatre mille livres de revenu. En ce cas, il faudrait que celui qui aurait à Paris votre emploi vous fit une pension considérable, et que cette pension vous fût assignée sur l'emploi même, et non sur le titulaire, comme on a une pension sur un bénéfice. Vous seriez maître de votre temps, et de vous livrer à votre belle passion pour l'étude. Je ne vous parle point du bonheur que j'aurais de vous voir chez moi.

Tout cela est peut-être une belle chimère mais on pourrait en faire une réalité.

Je vous embrasse le plus tendrement du monde. »

1  Sur cette place, voir lettre du 13 janvier 1768 à Hennin , disant qu'il a demandé le poste pour Rieu, et une autre lettre du même Hennin , d'où il ressort que la réponse de Choiseul sur cette « commission des sels du Valais » n'est pas satisfaisante .

Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/08/07/un-homme-qui-aime-autant-que-lui-la-comedie-merite-assuremen-6455805.html

et lettre de Hennin : « De M. Hennin

A Genève, le 1er février 1768.

Je reçois dans le moment, monsieur, la réponse de M. le duc de Choiseul sur la commission des sels du Valais; elle n'est pas satisfaisante. La voici mot pour mot: « Depuis, etc. »

Je suis très fâché de cette décision, à laquelle cependant j'avais lieu de m'attendre.

Que dites-vous des gentillesses de nos représentants? Je voudrais bien qu'on se hâtât de songer à Versoy. C'est le plus sûr moyen de mortifier des gens qu'on ne veut pas écraser.

J'aurai l'honneur, monsieur, de vous voir demain, à moins de quelque incident que je ne prévois pas. « 

09/09/2023

C'est une espèce de réponse à ceux qui, par passe-temps, se sont mis à gouverner l'État depuis quelques années

... Avis à ceux qui ont choisi des places où les compétences sont relatives et les fautes sans conséquences pour leur fortune . Le grand plaisir de gouverner, au fond, est sans risque . L'Etat paye ces gestionnaires et ce sont eux qui décident -larga manu- du montant de leurs revenus ; qui dit mieux ?

Toujours remarquablement d'actualité : L'Homme aux quarante écus . "Quelle nation que la française si on voulait !" Ecoutez voir [sic]:https://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/... 

 

 

 

« A Daniel-Marc-Antoine Chardon

3è février 1768 à Ferney

Je vous l'avais bien dit, monsieur, que vous vous couvririez de gloire et que votre nom serait béni par quatre cent mille personnes. Daignez, au milieu des éloges qu'on vous doit, agréer mes remerciements 1.

J'ai l'honneur, monsieur, de vous envoyer un petit écrit qui m'est tombé entre les mains 2 . C'est une espèce de réponse à ceux qui, par passe-temps, se sont mis à gouverner l'État depuis quelques années. Je n'ose le présenter à M. le duc de Choiseul . Cela est hérissé de calculs qui réjouiraient peu une tête toute farcie d'escadrons et de bataillons, et des intérêts de tous les princes de l'Europe. Cependant, monsieur, si vous jugiez qu'il y eût dans cette rhapsodie quelque plaisanterie bonne ou mauvaise qui pût le faire digérer gaiement après ses tristes dîners, je hasarderai de mettre à ses pieds comme aux vôtres L'Homme aux quarante écus.

Quant aux ragoûts un peu plus salés, je ne manquerai pas de vous les faire tenir entre deux plats . Ils sont tous de la nouvelle cuisine , la sauce est courte, et cela peut s'envoyer plus aisément qu'un pâté de Périgueux.

J'ai l'honneur d'être avec beaucoup de respect et avec autant d'attachement que d'estime, monsieur, votre très humble, et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Voir lettre du même jour à -probablement- Mme d'Epinay ; en fait , Chardon a seulement reçu la permission de soumettre la pétition de Sirven .

2 L'Homme aux quarante écus .