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15/07/2022

Les aveugles, mon cher ami, sont sujets à faire d’énormes méprises

... Mais infiniment moins que certain.e.s de nos ministres ! Mme Caroline Cayeux , que vous devez regretter de n'être pas muette , dur-dur de retomber sur vos pattes : https://www.cnews.fr/france/2022-07-14/homophobie-la-mini...

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

20 février 1767

Les aveugles, mon cher ami, sont sujets à faire d’énormes méprises. Lorsque le paquet contenant le mémoire des Sirven arriva, nous ne songeâmes pas seulement s’il était accompagné d’une lettre. Nous nous jetâmes dessus avec avidité . Il fut lu sur-le-champ, à haute et intelligible voix, par M. de La Harpe. Nous pleurions tous, nous disions tous : Ce M. de Beaumont s’est surpassé ; le mémoire des Sirven est bien supérieur au mémoire des Calas ; le conseil du roi fondra en larmes. Aussitôt nous envoyons le mémoire aux Sirven pour le signer ; ils le signent ; le mémoire part à l’adresse de M. de Courteilles. Quand tout cela est fait, on lit votre lettre ; on voit que le mémoire est de vous, qu’il n’est point juridique, que Sirven ne devait point le signer . Alors nous nous promettons le secret. Je vous écris un mot à la hâte ; je vous dis que votre mémoire est chez M. de Courteilles. Si on ne vous l’a pas remis, courez vite chez lui, reprenez votre excellent ouvrage ; et, si vous voulez qu’il soit imprimé, renvoyez-le-moi : il fera un grand effet dans les pays étrangers ; mais, surtout, que M. de Beaumont donne le sien ; il nous fait périr par ses lenteurs. Il y a six ans qu’une famille innocente gémit, et il y a deux ans que M. de Beaumont devrait avoir fini ses peines . Il ne sait donc pas combien la vie est courte. Bonsoir, mon très cher ami ; mon corps et mes yeux vont bien mal ; mais aussi j’entre dans ma soixante et quatorzième année, malgré la fausse date de mes estampes. Écr. l’inf. »



 

14/07/2022

J’ignore l’objet de vos voyages ; mais, quel qu’il soit, je vous en félicite

... Hmmm ! Pas exactement , s'il faut être franc . M. Biden vous connaissez désormais  le chemin de  Canossa . Que ne ferait-on pas pour du pétrole de nos jours !

https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20220715-joe-bid...

 

 

« A Cosimo Alessandro Collini, etc.

chez M. le comte de

Cruquembourg 1, ministre

plénipotentiaire de S. A. E. Mgr

l’Électeur palatin

à Paris

20è février 1767 à Ferney

Êtes-vous actuellement à Paris, mon cher ami ? Je vous écris à l’adresse que vous m’avez donnée. J’ignore l’objet de vos voyages ; mais, quel qu’il soit, je vous en félicite, puisque vous ne les avez entrepris sans doute que pour le service de votre aimable souverain. Le rude hiver que nous avons essuyé a achevé de ruiner mon faible tempérament ; j’éprouve tous les maux de la décrépitude . Consolez-moi par le récit de vos plaisirs, et par les assurances de votre amitié.

Les tracasseries de Genève ont fait un peu de tort au petit pays que j’habite ; elles ne nous ôteront pas le bel aspect dont nous commençons à jouir. Si notre climat est cruel l’hiver, il est charmant dans les autres saisons. La jouissance de la campagne et de la liberté est le plaisir de la vieillesse. L’idée d’être toujours aimé de vous redouble ce plaisir et adoucit tous mes maux.

V. »

13/07/2022

vos bontés ne me sont parvenues que par les cascades de la dragonnade

...

 

« A Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul-Stainville

À Ferney, 20 février 1767 1

Monseigneur,

J’ai reçu les deux lettres dont vous m’avez honoré, avec un passeport général, mais non pas dans leur temps, parce que vos bontés ne me sont parvenues que par les cascades de la dragonnade.

Je vous ai envoyé le discours 2 de M. de La Harpe, qui a remporté le prix à l’Académie. La justice qu’il vous a rendue a beaucoup contribué à lui faire remporter ce prix. Son ouvrage a été applaudi de tout le public.

Je ne sais si on vous a envoyé le mémoire ci-joint : permettez-moi la liberté de vous le présenter ; comptez qu’il est exact et fidèle. Il sera bien difficile de vivre dorénavant dans le pays de Gex sans votre protection. Je vous la demande aussi pour les Scythes ; ]e les ai retravaillés suivant les judicieuses remarques que vous avez daigné faire. Je n’en ai fait imprimer que quelques exemplaires, pour épargner la peine des copistes ; l’édition ne paraîtra à Paris que quand vous en serez content.

Je serais bien flatté si vous pouviez honorer la première représentation de votre présence. J’ai bien des querelles avec M. d’Argental pour les Scythes, sur le cinquième acte ; mais je m’en rapporte à vous.

Je suis pénétré de vos bontés, elles font ma consolation dans mes misères. M. le chevalier de Jaucourt ne m’a vu qu’aveugle et malade. J’étais mort, si je [ne]3 m’étais pas égayé aux dépens de Jean-Jacques, de la demoiselle Levasseur, et de Catherine 4.

Je me mets à vos pieds avec la plus tendre reconnaissance et le plus profond respect.

Votre pauvre marmotte »

1 L'original porte la mention « M. de Bournonville ».

2 La Harpe :Discours des malheurs de la guerre et des avantages de la paix, qui obtint en effet le prix de l’Académie française en janvier 1767.

3 Cette négation est omise dans l'original .

12/07/2022

Ce que vous m’avez envoyé, Monsieur, m’a mortellement ennuyé [e]. Voilà tout ce que je peux vous en dire ; je n’aime pas les phrases

... De Mme Borne, première ministre au superflu Mélenchon : https://www.francetvinfo.fr/politique/parlement-francais/...

L'Assemblée nationale, le 11 juillet 2022, à Paris. (QUENTIN DE GROEVE / HANS LUCAS / AFP)

 

 

 

« A Louis-Bruno de Boisgelin, comte de Cucé 1

20è février 1767 2

 Ce que vous m’avez envoyé, Monsieur, m’a mortellement ennuyé. Voilà tout ce que je peux vous en dire ; je n’aime pas les phrases. Vous avez un frère 3 qui m’a accoutumé au bon .

On m'a parlé d'un homme de Nancy qu'on dit fourré à la Bastille sur la dénonciation d'un jésuite . Il s'appelle, je crois, Le Clerc . Il avait la protection de Mme la marquise de Boufflers, votre belle-mère 4, si on ne m'a pas trompé . En ce cas, je présume que vous daignerez agir tous deux en sa faveur . Rien ne rafraîchit le sang comme de secourir des malheureux .

J'étais impotent et aveugle quand Mme de Boufflers a passé par Lyon . Je suis encore à peu près dans le même état, je ne vaux rien des pieds jusqu'à la tête ; et à l'égard de ma pauvre âme, elle est extrêmement sensible à votre souvenir et à vos bontés dont je vous demande la continuation avec la sensibilité la plus respectueuse .

V. »

2 L'édition de Kehl supprime la date et place la lettre au milieu de mars, suivie par les autres éditeurs

11/07/2022

J’espère qu’il ne m’arrivera plus ce qui m’arriva

... avec UBER " dit Emmanuel Macron , qui vient de se faire coincer, ou quand business is business  : https://www.bfmtv.com/economie/tout-comprendre-uber-files-les-methodes-brutales-de-l-entreprise-et-ses-liens-avec-macron-reveles_AN-202207110024.html

 

 

« A Henri-Louis Lekain

17 février 1767

Mon cher ami, si vous n’avez pas le dernier exemplaire des Scythes, que j’ai envoyé pour vous à M. d’Argental, j’en adresse un à M. Marin pour vous le remettre. Je me flatte qu’il aura cette bonté ; et si la multiplicité de ses affaires l’empêche de vous le rendre aussitôt que je le voudrais, je vous prie de le lui demander.

J’espère qu’il ne m’arrivera plus ce qui m’arriva dans Tancrède, où Mlle Clairon faillit à faire tomber la pièce, en y insérant ou en y faisant insérer des vers ridicules, tels que ceux-ci :

Voyant tomber leur chef, les Maures furieux
L’ont accablé de traits, dans leur rage
cruelle. 1

Je sais bien qu’au théâtre on ne se soucie guère du style ; mais le théâtre devient barbare, et ce n’est pas à moi de fomenter la barbarie.

L’exemplaire que j’envoie est chargé de notes pour l’intelligence des rôles ; mais il n’y en a point pour Athamare, parce que vous le jouez : c’est à vous, au reste, à disposer de ces rôles ; je vous prie de faire mes très-tendres compliments à Mlle Durancy, et de dire à M. Molé combien je m’intéresse à son rétablissement.

Je vous embrasse de tout mon cœur.

V. »

10/07/2022

C’est un chef-d’œuvre de raison, d’éloquence, et de sentiment

... Pour tout dire ce n'est ni le coran, ni l'ancien testament, ni la thora, ni la bhagavad gita, etc., ni aucun des livres qui fondent des religions et arment tant de mains animés par des cervelles abruties . La peste soit de l'infâme !

Reste valable Le Traité sur la Tolérance .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

17 février 1767 1

Sur votre lettre, mon cher ami, qui nous a paru un peu équivoque, nous avons cru ne pouvoir mieux faire que de faire signer le mémoire par les Sirven, et de l’envoyer à M. de Courteilles, pour le rendre à M. de Beaumont. Nous avons jugé, Mme Denis et moi, que c’était le seul moyen de faire paraître cet excellent ouvrage tel qu’il est, signé par les intéressés. J’estime trop M. de Beaumont pour croire qu’il veuille rien changer à un mémoire si touchant et si victorieux. C’est un chef-d’œuvre de raison, d’éloquence, et de sentiment. Faites l’impossible pour qu’il paraisse tel que je le renvoie. Je mande à M. de Courteilles qu’il peut vous le remettre ; et je n’écrirai à M. de Beaumont qu’en conformité de ce que vous m’aurez mandé. Dites-moi, je vous prie, comment réussit le Bélisaire, dans lequel il y a un si beau morceau sur la tolérance. É l'inf. »

09/07/2022

Mes respects à la noble troupe

... Extrait du discours présidentiel du 14 juillet courant .

 

 

« A Davis-Louis Constant baron de Rebecque, seigneur d'Hermenches, etc., etc.

à Lausanne

17è février 1767 à Ferney

Vous désarmerez les Aristides 1 par l'esprit et par les grâces . À l'égard des Scythes, Mme d'Aubonne n'a qu'à tigrer 2 de la toile . Mme d'Hermenches n'a qu'à mettre quelques fleurs sur une robe blanche, et tout le monde sera bien vêtu ; pour Athamare, je m'en rapporte à lui, il sera bien mis .

Voilà mon cher colonel tout ce que je pourrais vous dire quand je serais le premier tailleur de l'Europe . Vous embellirez le rôle, et j'ose encore espérer, malgré mes fluxions et malgré les Aristides, que j'aurai le bonheur de vous entendre . Mes respects à la noble troupe .

V. »

2 Ce qui signifie « orner de taches pareilles aux mouchetures ou aux bandes du poil de tigre » Littré (qui ne propose aucun exemple d''écrivain.)