24/08/2021
La perte est médiocre
... A savoir : l'ancien président et dictateur tchadien Hissène Habré est décédé ( une pustule de moins sur terre )
: https://www.lefigaro.fr/flash-actu/deces-en-prison-au-sen...
Et dire qu'il a été reçu en France avec les honneurs (comme Kadhafi , allez-vous me dire ) , ainsi que quelques autres démocrates pacifistes du même tonneau ! Sale boulot que celui de président de la République française .
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20150909-proces-hissene-hab...
« A Gabriel Cramer
à Tournay
[mai-juin 1766] 1
J'ai malheureusement perdu, en arrangeant et dérangeant ma bibliothèque, un premier tome de mes sottises dramatiques, où il y avait beaucoup de nouveaux vers dans Œdipe . La perte est médiocre . Je me borne à corriger soigneusement les fautes typographiques de cette pièce .
La préface générale des tragédies est prête . Voyez, mon cher Caro, s'il ne conviendrait pas d'imprimer ensuite la nouvelle Mariamne et l'ancienne ensemble, de façon que la nouvelle fût en texte, et l'ancienne en notes . Si vous ne goûtez pas cette nouveauté, on sera réduit à imprimer les deux l'une après l'autre, mais il me semble que ce serait une dépense inutile . Cette Mariamne exigera aussi une petite préface . Vous devriez bien conférer de tout cela avec moi . Il n'y a pas loin de Tournay à Ferney, votre présence n'est pas nécessaire à Genève, et vous savez combien elle est agréable à vos voisins.
S'il y a un d'Aubigné à vendre dans Genève, je me recommande à votre médiation . »
1 L'édition Gagnebin propose la date de mars 1768, alors que toutes les allusions se rapportent à la période mai-juin 1766 .
19:21 | Lien permanent | Commentaires (0)
la démarche auprès des médiateurs est une haute impertinence
... A l'heure où l'éruption talibane explose, ça sent le roussi dans le monde diplomatique des USA et de Grande Bretagne : https://www.lemonde.fr/international/article/2021/08/24/c...
« A Gabriel Cramer
[mai-juin 1766] 1
Dès que le fidèle Wagnière sera revenu, nous mettrons en ordre la préface et le premier volume des pièces de théâtre .
Si vous pouviez, mon cher Caro, me déterrer chez Bardin ou ailleurs un d'Aubigné, j'en meublerais ma bibliothèque . Mais vous n'êtes point bouquiniste .
Je crois que la démarche auprès des médiateurs est une haute impertinence, à moins que la déclaration ne soit conçue dans les termes les plus respectueux et ménagée avec un art dont certaines gens sont peu capables . »
1 L'édition Crowley propose la date de 1756 ; Gagnebin suggère août 1767 . Or la quadruple référence à la maladie de Wagnière, au volume de pièces, à d'Aubigné et au compliment n'est possible qu'à la date retenue ici .
09:34 | Lien permanent | Commentaires (0)
Je sais fort bien qu'il ne mérite pas qu'on lui réponde, mais il mérite qu'on le punisse
... C'est exactement ce que je pense en écoutant l'interview de ce cuistre de Florian Philippot sur France Inter et qui abreuve le public d'assertions plus mensongères les unes que les autres . Machine à fake news, faux jeton, chef de la Propagandastaffel du RN . S'il est des têtes à claques remarquables, il fait partie du top 10 français . Ce qui le sauve, c'est qu'on se garde bien de le toucher, il est puant .
https://www.deviantart.com/jerc-tbm/art/jerc-caricature-F...
« A Gabriel Cramer
[vers le 30 mai 1766}
M. Cramer est prié de vouloir bien nous envoyer l'épreuve de la seconde feuille du discours à l'occasion des Sirven . Il est important que j’en puisse envoyer quelques exemplaires à l'impératrice de Russie et au roi de Prusse avant que la cause soit portée au Conseil .
Au reste, nous verrons s'il est permis à un cuistre tel que Vernet d'attaquer MM. Hume, d'Alembert, Diderot etc. impunément . Je sais fort bien qu'il ne mérite pas qu'on lui réponde, mais il mérite qu'on le punisse . »
09:01 | Lien permanent | Commentaires (0)
Tâchez de jouir longtemps des avantages que cette bonne fortune vous procure
... Mlle Angelina Jolie, vous saurez en faire bon usage : https://hitek.fr/actualite/angelina-jolie-premier-post-in...
« A Nicolas-Claude Thieriot
à Paris
30 mai 1766 1
Mon cher et ancien ami, je vous fais mon sincère compliment sur votre nouveau traité avec les puissances du Nord. Tâchez de jouir longtemps des avantages que cette bonne fortune vous procure. Vous avez le département le plus agréable du monde, laevia carmina et faciles versus 2. Je souhaite que nos beaux esprits de Paris vous fournissent une ample matière ; mais votre santé me donne autant d’inquiétude que votre nouvelle correspondance me fait de plaisir. Prenez garde à votre hydrocèle, imposez-vous un régime qui vous mette en état de courir pour chercher des nouvelles. Lorsque vous ne pourrez point écrire, je vous conseillerais de vous munir d’un homme qui écrirait sous votre dictée, afin que la correspondance ne fût pas interrompue. Je ne pourrai guère vous aider dans votre ministère ; nous n’avons à Genève que des sottises ennuyeuses. Il vient de paraître un ouvrage bien plat contre M. d’Alembert, M. Hume, et les encyclopédistes 3 ; j’y suis aussi pour ma part. Vous pensez bien que le libelle est d’un prêtre. Ce prêtre est un nommé Vernet, théologien huguenot de son métier ; c’est un homme à qui on rend toute la justice qu’il mérite, c’est-à-dire qu’il est couvert d’opprobre. Son livre est entièrement ignoré. Il n’est question dans Genève que des tracasseries pour lesquelles on a fait venir trois plénipotentiaires.
Je vous embrasse du meilleur de mon cœur.
V. »
1 Le manuscrit est de la main de Wagnière et l’adresse semble être celle de Damilaville . Dans la lettre du 21 mai à laquelle répond V*, Thieriot dit «soigner « deux infirmités qui étaient la suite de convulsions », « un hydrocèle et un sarcocèle » avec une eau d'un certain « M. de Wyl, Suisse du canton de Lausanne, peintre et chimiste » ayant fait un portrait de Voltaire, « prodigieux remède dont on ne fait que boire et se douger » . Il annonce d'autre part que le roi de Prusse , après quinze ans, lui demande de reprendre « une feuille littéraire, etc., pour Sa Majesté », qui lui vaudrait une pension de douze cents livres par an . l'adresse
2Poèmes légers et vers faciles .
3 Lettres critiques d’un voyageur anglais, etc. (par Vernet) ; voir la note de https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome25.djvu/501
et voir lettre du 26 mai 1766 à Moultou : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/08/17/le-peu-qu-on-en-lit-excite-l-indignation-6332653.html
00:29 | Lien permanent | Commentaires (0)
23/08/2021
Vous avez, Dieu merci, Messieurs, la coutume de ne jamais motiver vos jugements
... Ô talibans ! n'avez-vous donc jamais eu de mères pour vous attaquer ainsi aux femmes et les asservir . Êtes-vous si incapables de travailler, de créer, que vous ne connaissiez de métier que celui des armes et de l'anathème ? Heureusement, vous êtes comme les virus, vous qui ne pouvez vivre qu'en exploitant votre hôte, vous serez éradiqués immanquablement, le peuple afghan saura vous rejeter ; n'oubliez pas que les femmes sont invincibles .
Celles-ci sont l'espoir , les lumières .
Peut-on croire des tueurs : https://www.drumpe.com/2021/08/17/les-talibans-annoncent-...
« A Alexandre-Marie-François de Paule de Dompierre d’Hornoy, Conseiller
au Parlement
rue d’Anjou, au Marais
à Paris
30è mai à Ferney [1766]
Je vous suis sensiblement obligé des mémoires pour et contre Lally, et encore plus de l’espérance que vous me donnez de vous voir cet automne. J’avais fort connu ce Lally autrefois 1, et je l’avais connu pour un jeune homme violent et absurde. Je ne m’étonne point qu’il ait trouvé tout d’un coup le secret de se faire des ennemis de tous les officiers, et de tous les habitants de Pondichéry. Je ne doute pas qu’il n’ait été légitimement condamné, mais j’avoue que je ne vois pas pourquoi. Les mémoires ne contiennent que des injures assez vagues, et des récits confus d’opérations militaires dont un conseil de guerre aurait bien de la peine à juger. Il faut qu’il y ait eu des concussions, et cependant ses nombreux ennemis n’en articulent aucune. Le terme de concussion ne se trouve pas même dans l’arrêt. Vous avez, Dieu merci, Messieurs, la coutume de ne jamais motiver vos jugements, et vous êtes, je crois les seuls dans l’Europe qui soyez dans cet usage. Vous me feriez un extrême plaisir de me dire précisément sur quoi il a été condamné et à quoi se montait son bien. Je présume qu’il ne vous sera pas difficile de la savoir de vos confrères.
Je vous demande une autre grâce, c’est de vouloir bien m’instruire de l’édifiante affaire des capucins 2. J’ai un goût si décidé pour les gens de cette espèce que je m’intéresse vivement à tout ce qui regarde la sainteté de leur ordre, surtout quand il y a mort d’homme. Je souhaite que pareille aventure puisse arriver chez tous les moines ; on les rendrait tous à la charrue qu’ils ont quittée. Votre tante et moi, y gagnerions beaucoup; nous sommes au rang des meilleurs cultivateurs du royaume et nous manquons de manœuvres. Nous attellerions d’un côté six bœufs et de l’autre six moines, et nous verrions qui labourerait le mieux. On pourrait aussi trouver parmi leurs jeunes gens quelques bons sujets pour la comédie. Les cordeliers, surtout, ont la voix forte et sonore, et on prétend que c’est-ce qui manque à vos acteurs.
Adieu, Monsieur, j’embrasse tendrement neveux 3 et arrière-neveux 4 . Songez, je vous en prie à mes deux requêtes.
V »
1 Lally et V* militaient ensemble pour le prétendant Charles-Edouard en 1745-1746 ; la France avait préparé un débarquement en Angleterre avec Richelieu comme commandant des troupes. Lally a été condamné à mort et conduit bâillonné au supplice le 9 mai 1766 .
Et voir : https://docplayer.fr/213818563-Une-distance-de-dix-siecles-l-affaire-du-comte-de-lally-en-1811.html
2 « Est-il vrai que les capucins ont assassiné leur gardien à Paris » demande V* à Damilaville le 23 mai 1766 ; déception quand il apprendra que le supérieur s’est simplement suicidé.
3 La mère et le beau-père du destinataire, marquise et marquis de Florian .
4 Le destinataire et le neveu du marquis de Florian, futur fabuliste, (« neveu par ricochet. »de V*) ; Alexandre habite chez le marquis.
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22/08/2021
utile à la société en augmentant l’horreur du fanatisme, qui a fait tant de mal aux hommes, et qui leur en fait encore
... Qui sera le Voltaire du XXIè siècle contre les talibans et tous les fanatiques religieux ou se prétendant tels ? Et comme si ces horreurs n'étaient pas suffisantes, il faut ajouter le terrorisme institutionnel dans des Etats aux dirigeants despotiques .
Et pendant ce temps, des gugusses Anti-Pass se permettent de jouer aux martyrs dans les rues avant de se poser , bien nourris, devant leurs petits écrans, râleurs nombrilistes et menteurs .
« A Etienne-Noël Damilaville
30 mai 1766 1
Je me console, vendredi au soir, d’un très-vilain temps et des maux que je souffre par l’espérance de recevoir demain samedi, 31 du mois, des nouvelles de mon cher frère.
Il faut que je lui fasse une petite récapitulation de tous les objets de mes lettres précédentes :
1° Le buste d’ivoire de son frère, parti de Genève probablement le 14 mai, adressé, par la diligence de Lyon, au quai Saint-Bernard. à Paris ;
2° La Défense du président de Thou, dont il est bon de faire retentir tous les journaux, et dont il convient surtout d’envoyer copie au journal de Bouillon ;
3° Le recueil complet, que je suppose envoyé chez M. Chabanon ;
4° Un autre recueil complet, en feuilles, dont je vous supplie instamment de gratifier l’avocat-libraire Lacombe, quai de Conti ;
5° Un autre, relié, pour M. Thomas ;
6° J’accuse enfin la réception du mémoire d’Élie pour M. de La Luzerne, et des mémoires pour et contre ce malheureux Lally. Le factum d’Élie me paraît victorieux ; mais je ne sais pas quel est le jugement. Pour le mémoire de Lally, je n’y ai vu que des injures vagues ; le corps du délit est apparemment dans les interrogatoires, qui restent toujours secrets. Les arrêts ne sont jamais motivés en France, ainsi le public n’est jamais instruit.
Je suis bien plus en peine du factum en faveur des Sirven ; mais je ne prétends pas que M. de Beaumont se presse trop. Je fais céder mon impatience à l’intérêt que je prends à sa santé, et à mon désir extrême de voir dans ce mémoire un ouvrage parfait qui n’ait ni la pesante sécheresse du barreau, ni la fausse éloquence de la plupart de nos orateurs. Quelle que soit l’issue de cette entreprise, elle fera toujours beaucoup d’honneur à M. de Beaumont, et sera utile à la société en augmentant l’horreur du fanatisme, qui a fait tant de mal aux hommes, et qui leur en fait encore.
Je ne sais plus que penser de l’ouvrage de Fréret 2, je n’en entends plus parler. Vous savez, mon cher ami, combien il excitait ma curiosité. Il ne paraît rien actuellement qui soit marqué au bon coin. J’ai acquis depuis peu des livres très rares ; mais ils ne sont que rares. Je tâcherai de me procurer incessamment le recueil des vingt Lettres 3 de MM. Covelle, Beaudinet, et compagnie ; on ne les trouve point à Genève, où il n’est question que du procès des citoyens contre les citoyens. Je crois que, par ma dernière lettre, je vous ai prié d’envoyer à Lacombe deux petits volumes 4. Je vous recommande fortement cette bonne œuvre ; l’exemplaire vous sera très-exactement rendu avant qu’il soit peu. Si vous avez quelque nouvelle des capucins, ne m’oubliez pas ; vous savez combien je m’intéresse à l’ordre séraphique. Mes compliments à vos amis. Voici un petit mot pour Thieriot. Aimez-moi. »
1 Copie contemporaine Darmstadt B. où manquent les passages, au début : Il faut que je lui fasse […] 6° , et à la fin : Je crois que […] avant qu'il soit peu et Voici […] Aimez-moi . La copie Beaumarchais-Kehl n'identifie pas le destinataire .
2 Voir note sur la lettre du 1er avril 1766 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/06/m-6325583.html
3 La collection des Lettres sur les miracles
4 Dans sa lettre du 26 mai 1766 Voltaire ne parle pas de deux petits volumes : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/08/16/je-suis-toujours-en-peine-que-quelque-malin-ne-mette-le-nez-6332395.html
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21/08/2021
Les caractères imprimés parlent aux yeux bien plus fortement qu’un manuscrit. On voit le péril bien plus clairement ; on fait de nouveaux efforts, on corrige, et c’est ma méthode
... Bien que n'écrivant pas à la plume, j'ai , curieusement, une meilleure vision de mes fautes dactylographiques à la lecture du texte que je veux mettre en ligne avec Hautetfort que du même texte que j'ai tapé avec mon OpenOffice.org Writer habituel . Mise en page et police de caractères différentes sont alors bien parlantes . Lire et relire, corriger, l'effort est moindre quand on suit Voltaire .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'ArgentaI
30è mai 1766 1
Il y a plusieurs points dans la lettre du 21è mai dont mes anges m'ont gratifié . Je vais d'abord parler du pauvre ex-jésuite et du pauvre tripot . Mes anges doivent être convaincus de l’excès de l'indifférence de tout le public pour une pièce de théâtre qui n'est point jouée . Cela est mis au rebut comme des factums d'avocats dans des affaires jugées depuis longtemps, et ce n'est que par un hasard très singulier, ou par des peines infinies qu'on peut parvenir à reproduire sur la scène les enfants morts-nés . Quant à moi je trouve la pièce très bonne 2; mais aussi je la trouve d'un goût qui n'est pas celui du public . J'ai pensé, et je pense encore que lorsqu’on sert une viande dont personne ne veut, il faut la relever d'un ragoût piquant . Les remarques historiques sont ce ragoût . Elles me paraissent, encore une fois, curieuses et instructives, et tout à fait dans le goût du siècle . La pièce se fait certainement lire à la faveur de ces remarques, qui d'ailleurs justifient tous les sentiments que l'auteur a donnés aux personnages .
Je pense encore que si on doit reconnaître le style de quelqu'un, ce sera bien plutôt dans les vers que dans les notes . Ces vers, entre nous, me semblent écrits avec une correction et je ne sais quelle énergie à laquelle aucun homme du métier ne peut se méprendre, et je tiens qu'il faut avoir l'esprit bouché pour ne pas deviner l'auteur dès la première scène . Je tiens enfin que le tout ensemble compose un morceau de littérature singulier, et qu'une partie sans l'autre pourrait être fort insipide . La pièce fut-elle mieux écrite, elle révoltera par l'atrocité, si cette atrocité n'est pas justifiée par les mœurs du temps dont on voit dans les notes un portrait fidèle .
L’idée de faire imprimer le tout par Cramer m’était venue par deux raisons : la première, que j’évitais le honteux désagrément de passer par les mains de la police, qui peut-être se serait rendue difficile sur l’histoire des proscriptions, depuis les vingt-trois mille Juifs égorgés pour un veau, jusqu’aux massacres commis par les camisards des Cévennes. La seconde raison est que sur l’inspection d’une feuille imprimée, je corrige toujours vers et prose. Les caractères imprimés parlent aux yeux bien plus fortement qu’un manuscrit. On voit le péril bien plus clairement ; on fait de nouveaux efforts, on corrige, et c’est ma méthode. Je renonce cependant à ma méthode favorite pour satisfaire un libraire de Paris 3, qui est un véritable homme de lettres, fort au-dessus de sa profession, et dont je veux me faire un ami.
M. le duc de Praslin vous aura sans doute envoyé tout le manuscrit avant que vous receviez ma lettre, et vous serez en état de juger en dernier ressort. Je vous supplie très instamment de passer au petit ex-jésuite ces vers de Fulvie :
Après m’avoir offert un criminel amour,
Ce Protée à ma chaîne échappa sans retour. 4
J’ai eu dessein d’exprimer les débauches qui régnaient à Rome dans ces temps illustres et détestables . C’est le fondement des principales remarques. Je veux couler à fond la réputation d’Auguste ; j’ai une dent contre lui depuis longtemps pour avoir eu l’insolence d’exiler Ovide, qui valait mieux que lui.
Pour me consoler de ce triste sujet, je reçois dans ce moment une nouvelle esquisse en prose de la tragédie de M. de Chabanon . Il y aura certainement plus d'intérêt dans sa pièce que dans celle de l'ex-jésuite . Je crois qu'enfin il retournera à Paris dès que je lui aurai renvoyé son passeport […]. »
1 Voir note de la lettre de mars 1765 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/06/03/v... . A la fin du manuscrit original, cinq lignes ont été fortement biffées et la fin de la lettre a été enlevée .
Voir la version donnée dans http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/01/correspondance-annee-1766-partie-20.html
et : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6362
2 Octave
3 Lacombe .
4 Octave , Ac. I, sc. 1
08:44 | Lien permanent | Commentaires (0)