20/08/2021
la catastrophe ne me paraît annoncée dans aucun des actes
... Et pourtant si !
Comment voulez-vous croire des talibans qui font des promesses ponctuées à l'arme automatique . Comme faux jetons, il font partie de l'élite . Une partie du monde tente de faire réduire les mesures de rétorsion constatées et prévues contre les opposants et les coopérants avec les forces étrangères ces dernières années . Que faire quand on a des cinglés armés pour interlocuteurs : https://www.lemonde.fr/international/article/2021/08/20/e...
Chapeau à ceux et celles qui osent manifester, surtout ne pas les laisser tomber
« A Michel-Paul-Guy de Chabanon
29è mai 1766 à Ferney
Je reçus hier, mon cher confrère, la nouvelle esquisse que vous voulez bien me confier. Ma malheureuse santé ne m’a pas permis encore de la lire . Je ne pourrai vous en rendre compte que dans trois ou quatre jours. J’ai pris, en attendant, la liberté de vous adresser un paquet que j’avais depuis longtemps pour M. Damilaville . Vous me ferez un très-grand plaisir de vouloir bien le lui faire rendre dès que vous serez arrivé à Paris.
Je viens de lire le sujet de la tragédie du pauvre Lally ; la catastrophe ne me paraît annoncée dans aucun des actes. Je vois bien que Lally s’était fait détester de tous les officiers et de tous les habitants de Pondichéry ; mais il n’y a dans tous ces mémoires ni apparence de concussion, ni apparence de trahison. Il faut qu’il y ait eu contre lui des preuves qui ne sont énoncées en aucune manière dans les factums. La pièce sera bientôt oubliée, comme les gazettes de la semaine passée. Il n’en sera pas de même d’Eudoxie 1 ou Eudocie . Vos talents et les soins que vous prenez m’en assurent. J’admire votre courage de faire deux plans en prose. Il faut être bien maître de son génie pour s’astreindre à un tel travail, et pour subjuguer ainsi le talent qui demande toujours à parler en vers. Vous me paraissez un bon général d’armée ; vous faites de sang-froid votre plan de campagne, et vous vous battrez comme un diable. Je m’intéresse à vos lauriers autant que vous-même. Je vous embrasse du meilleur de mon cœur. »
1 Eudoxie, , tragédie de Chabanon, en cinq actes et en vers, fut imprimée en 1769, in-12, sans avoir été représentée. Voir : http://www.theatre-classique.fr/pages/programmes/edition.php?t=../documents/CHABANON_EUDOXIE.xml
18:45 | Lien permanent | Commentaires (0)
19/08/2021
J'ai trouvé des passages charmants et originaux
... et c'est le moins que je puisse dire à la lecture de l'oeuvre voltairienne, en particulier les pièces choisies et mises en ligne par Mam'zelle Wagnière-LoveVoltaire , qu'elle en soit remerciée chaleureusement .
Il y a onze ans passés
« Au comte Giorgio di Polcenigo e Fanne
[Château de Ferney, près de Genève, 28 mai 1766 1
Je prends l'avantage de la présence de porteurs de lettres fidèles, vos concitoyens, pour vous dire que je me suis fait lire le petit poème du comte Nolini 2, et les autres qui le suivent, que vous m'aviez fait l'honneur de m'envoyer . J'ai trouvé des passages charmants et originaux dans ces agréables pièces héroï-comiques . Permettez-moi de vous dire tout simplement qu'en de telles matières les citoyens du Frioul n'ont pas à envier à la Seine, et à la Tamise leur Boileau et leur Pope .]
1 Figure dans l'édition Quirico Viviani, Lettere inedite d'illustri frulani del secolo XVIII o scritte da altri celebri a personnaggi friulani, 1826 . Le texte donné par cette édition est un texte français retraduit d'une traduction italienne contemporaine ( à voir à la bibliothèque d'Udine) . Une autre traduction italienne est conservée à la bibliothèque communale de Côme . On a ici retraduit la version anglaise de Th. Besterman .
2 Voir lettre du 25 mars 1766 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/06/30/on-peint-toujours-fort-bien-les-endroits-qu-on-habite-6324450.html
19:55 | Lien permanent | Commentaires (0)
il y a deux ans que je ne sors plus de ma chambre, et c’est beaucoup que je sorte de mon lit
... Ô grand virus ! que ta puissance est grande !
Mais, sacré nom de Zeus, le vaccin va te mettre la pâtée .
Avant la fin de l'été, j'espère
« A Cosimo Alessandro Collini, Secrétaire
intime et Historiographe de S . A. E.
Mgr l’Électeur palatin
à Manheim
Voici le temps, mon cher ami, où j’éprouve les regrets les plus vifs. Mon cœur me dit que je devrais être à Schwetzingen, et aller voir tantôt votre belle bibliothèque, tantôt votre cabinet d’histoire naturelle 1. Mais il y a deux ans que je ne sors plus de ma chambre, et c’est beaucoup que je sorte de mon lit. La fin de ma vie est douloureuse ; ma consolation est dans les bontés de monseigneur l’électeur dont je me flatterai jusqu’au dernier moment.
Il y a longtemps que vous ne m’avez écrit. Votre bonheur est apparemment si uniforme, que vous n’avez rien à m’en apprendre de nouveau. Votre cour est gaie et tranquille . Il n’en est pas de même à Genève. Votre auguste maître sait rendre ses sujets heureux, et les Genevois ne savent pas l’être ; il est plaisant qu’il faille trois puissances 2 pour les accommoder au sujet d’une querelle d’auteur. Leurs tracasseries m’ont amusé d’abord, et ont fini par m’ennuyer.
Adieu, mon ami ; portez-vous mieux que moi, et aimez-moi.
V.
A Ferney 28è mai 1766.3 »
1 V* a d'abord dicte cabinet de physique .
2 La France, Berne et Zurich .
3 L'édition Collini donne une version incomplète et peu soignée . L'original porte la mention « f[ran]co Canstat »
15:28 | Lien permanent | Commentaires (0)
Ce billet est très bref ; mais à grands seigneurs peu de paroles
... Chers lecteurs, je n'ajoute qu'une chose : vous êtes tous, à mes yeux, de grand.e.s seigneur.e.s .
« A César-Gabriel de Choiseul, duc de Praslin
26è mai 1766 à Ferney
Sextus Pompée 1 était secrétaire d’État de la marine, par conséquent il a droit de s'adresser à Mgr le duc de Praslin, mais le paquet est bien gros, et probablement bien ennuyeux, et je ne veux pas ennuyer mon protecteur .
Qu'il lise , ou qu'il ne lise pas ce fatras, je le supplie de vouloir bien l'envoyer à mes anges . Je lui présente mon très rendre et très profond respect .
V.
Ce billet est très bref ; mais à grands seigneurs peu de paroles . »
1 Dans Octave, tout comme dans l'histoire, au titre près . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sextus_Pomp%C3%A9e
et : http://www.théâtre-documentation.com/content/le-triumvirat-voltaire
et : file:///C:/Users/james/AppData/Local/Temp/170-319-1-SM.pdf
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18/08/2021
le peu qu'on en lit excite l'indignation
... Tel est l'avis de la gauche politicienne et de quelques autres donneurs de leçons bienheureux de n'avoir rien à décider et de laisser quelqu'un d'autre s'exposer, à savoir le président Macron qui dit tout haut ce que pense en réalité le monde des Tartuffe : https://www.valeursactuelles.com/politique/il-fait-honte-...
Combien de ces inquisiteurs indignés sont prêts à ouvrir leurs portes aux migrants ?
« A Paul-Claude Moultou le fils
à Genève
26è mai 1766
Mon cher philosophe, il faudrait être aussi sot que Vernet pour lire tout son livre 1. Mais le peu qu'on en lit excite l'indignation . Il mériterait d'être puni publiquement de ce qu'il a écrit très obscurément, et tout vieux que je suis je pourrais bien faire un exemple 2.
Je vous demande en grâce de n'avoir point à vous reprocher d'avoir acheté cet indigne fatras . Je vous supplie très instamment de me mander ce qu'il coûte ; ce sera sûrement plus qu'il ne vaut .
Quand nous ferez-vous l'honneur et le plaisir de venir dans notre retraite ? Vous savez que vous y êtes aimé et estimé autant que nous méprisons les Vernet . Je vous embrasse du meilleur de mon cœur .
V. »
1 Jacob Vernet : Lettres critiques d'un voyageur anglais sur l'article du Dictionnaire encyclopédique, 1766 ; https://books.google.ch/books?id=ffUOAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
2 V* se met immédiatement à la rédaction vengeresse paraissant sous le titre de Lettre curieuse de M. Robert Covelle […] à la louange de M. le professeur Vernet , 1766 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome25.djvu/501
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
17/08/2021
J'aurai l'honneur de vous en dire davantage une autre fois
... Un temps de réflexion .
Motus .
Pas de boule noire perdante !
« A Jacques Lacombe
Quai de Conti
à Paris
26è mai 1766 1
Je vois bien monsieur, que vous n'avez point renoncé au barreau puisque vous voulez avoir la bonté de plaider ma cause, mais je pense qu'il ne faudra nommer ni le nom du plaideur ni celui de l'avocat . Le dictionnaire que vous avez en trois cent huit pages 2 n'est pas le bon . La dernière édition est en deux volumes de plus de trois cents pages chacun . Si on ne vous en apporte pas un exemplaire chez vous, je vous en ferai tenir deux par le sieur Boyard de Forterre, négociant à Auxerre 3. Je vous ferai tenir incessamment l'ouvrage dont je vous ai parlé . Je n'y ai aucune part que d'y avoir fait quelque notes et quelques corrections ; mais je prendrai beaucoup de part à la reconnaissance qu'on vous devra . J'aurai l'honneur de vous en dire davantage une autre fois . »
1 L'édition de Kehl suivie des éditions n'imprime pas cette lettre mais, à sa place , datée du 26 mai ,met la lettre du 25 juin 1766 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6354
2 On ne connait pas d'édition de ce type ; on peut imaginer que 308 est mis pour 328, ce qui pourrait correspondre à peu près à l'édition de Londres, 1764 qui a 324 pages : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8626129s/f14.item
3 Peut-être FORTERRE (Pierre-Louis Boyard de), écuyer, conseiller secrétaire du roi. - Commerçant en vins très considérable d'Auxerre... Voir : file:///C:/Users/james/AppData/Local/Temp/Boyard.pdf
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16/08/2021
Je suis toujours en peine que quelque malin ne mette le nez dans notre correspondance littéraire, qui est assurément bien innocente
... La malin est protéiforme : simple hacker bordélique, escroc ou institution gouvernementale , l'espionnage croit à vitesse exponentielle facilité par cette magnifique-merveilleuse-indispensable (sic. sic. sic.) Intelligence Artificielle . Les murs ont désormais des yeux et des oreilles sur le Net , vive le courrier papier !
Que risquent les truands voleurs de données ? Que dit la loi ? https://www.ssi.gouv.fr/publication/legislation-en-matiere-doutils-despionnage/
Crime et châtiment
« A Etienne-Noël Damilaville
26 mai 1766 1
Il faut aujourd’hui, mon cher ami, que je vous parle d’une petite négociation typographique. Vous savez peut-être qu’un homme d’esprit, qui était de l’ordre des avocats, s’est mis de l’ordre des libraires. Il a rassemblé quelques morceaux de moi, qu’il a imprimés fort correctement. Je vous supplie de lui donner une marque de ma reconnaissance en lui envoyant une collection complète de mes œuvres.
Si vous avez deux exemplaires de la nouvelle édition avec des notes, à Amsterdam chez Varberg 1765, commençant par ces mots : Où allez-vous monsieur l'abbé 2 , je vous restituerai fidèlement cet exemplaire avec usure . Le libraire en question s'appelle Lacombe et demeure sur le quai de Conti . Il est bon d'avoir des philosophes dans tous les états .
Je suis toujours en peine que quelque malin ne mette le nez dans notre correspondance littéraire, qui est assurément bien innocente . Ayez donc la bonté, pour me rassurer, de m'accuser réception du petit buste d'ivoire, la lettre pour notre cher Élie, celle pour M. Du Molard, la Défense du président de Thou par Boursier et enfin le petit billet ci-joint pour l'avocat libraire .
J'attends de vos nouvelles . Je vous embrasse . Je vous souhaite une meilleure santé que la mienne . »
1 Voir note de la lettre du 23 mai 1766 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/08/14/est-il-vrai-que-les-capucins-ont-assassine-leur-gardien-a-pa-6332124.html
2 Allusion à l'édition Varberg, Amsterdam 1765, du Dictionnaire philosophique portatif, où ces mots se trouvent au début de l'article - Abbé ; voir : http://www.lechasseurabstrait.com/revue/IMG/pdf/Voltaire_-_Dictionnaire_philosophique.pdf
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