29/08/2021
Suivant les rites de Constantinople à cela près que
... Erdogan est un calife détestable, élu tricheur , menace pour la paix, etc., en résumé : un sale type .
« A Gabriel Cramer
[vers le 3 juin 1766]
Caro, je vous prie de me renvoyer la seconde épreuve, vous aurez demain le reste du manuscrit . Vous m'aviez promis que vous me feriez tenir le dernier tome de l'Histoire de d'Aubigné .
Voudriez-vous bien m'envoyer chez Pascal un recueil complet de mes œuvres que je veux faire relier . Je vous en tiendrai compte .
Suivant les rites de Constantinople à cela près que .
Id est qu'on observait toutes les cérémonies en usage à Constantinople, excepté que . »
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28/08/2021
vous avez trop consulté les bons modèles pour avoir besoin d'un autre juge que vous-même
... mais ! ... Est-ce ainsi que les conseillers des candidats à la présidentielle se défaussent auprès d'eux, qui se lancent dans une course, pour la plupart d'entre eux, ridicule ? C'est vrai, les conseillés s'en fichent, peu importe le résultat, rien ne sort de leurs poches, leur train de vie est assuré .
Et ce n'est qu'un début !
« A Claude de Loynes d'Autroche 1
au château d'Autroche
près d'Orléans
à Orléans 2
Au château de Ferney par Genève 3è juin 1766
Ce n'est pas, monsieur, une santé dérangée qui m'a empêché d'avoir l'honneur de vous répondre aussitôt que je l'aurais voulu ; c'est une maladie qui a été très violente, et qui est la suite de ma vieillesse . Je ne suis guère en état de juger d'une pièce de théâtre 3 . Vous paraissez avoir d'ailleurs trop d'esprit et de lumières, et vous avez trop consulté les bons modèles pour avoir besoin d'un autre juge que vous-même . Quand vous aurez laissé quelque temps reposer votre ouvrage, et que vous le regarderez avec des yeux frais, personne n'en portera un jugement plus sûr que vous .
Pardonnez à un vieux malade qui, dans l'état où il est, ne peut entrer dans de plus grands détails.
J'ai l'honneur d'être, avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
1 Voir : https://data.bnf.fr/fr/10652843/claude_de_loynes_d_autroche/
et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_de_Loynes_d%27Autroche
2 Sur l'original, l'adresse ajoute en Bretagne ce qui a été biffé .
3 Autroche publia différents ouvrages, mais sans doute retenu par la très diplomatique mise ne garde de V* , il semble avoir renoncé à publier aucune pièce de théâtre .
15:29 | Lien permanent | Commentaires (0)
Je ne puis trop vous remercier de votre paquet de pilules. Tout ce que je crains, c’est que, si on a envoyé le paquet par la poste, il n’ait fait le grand tour, et passé par Paris , ce qui retarderait la réception, et qui pourrait même l’empêcher
... Il ne manquerait plus que ça que telle mésaventure arrive à notre vaccin salvateur ; difficile à envisager, mais pas impossible, tant la bureaucratie peut mettre de complications à toutes choses, surtout avec notre centralisme parisien proverbial . Statistiquement, l'hypothèse concernant les pilules voltairiennes égarées a sûrement eu sa réalisation avec quelques unes de nos millions de doses vaccinales, je le parierais volontiers , en le déplorant, bien entendu .
Aspro et Gandol , bienfaiteurs oubliés de ma sainte mère
« A Philippe-Charles-François-Joseph de Pavée, marquis de Villevielle
A Ferney 2è juin 1766
Les six prises que vous avez la bonté de m’adresser, monsieur, seront distribuées aux meilleurs apothicaires que je connaisse, et pourront servir à extirper le mal épidémique 1 qui règne encore, quoiqu’il soit sur son déclin. Je ne puis trop vous remercier de votre paquet de pilules. Tout ce que je crains, c’est que, si on a envoyé le paquet par la poste, il n’ait fait le grand tour, et passé par Paris , ce qui retarderait la réception, et qui pourrait même l’empêcher.
On dit que j’ai un compliment à vous faire ; les jésuites sont chassés de Lorraine. Il y en avait un pourtant qu’il me semble qu’on peut regretter ; c’était un Écossais, homme de qualité, nommé Leslay 2. Il est homme de lettres, et a du mérite. Je voudrais qu’on eût conservé tous ceux qui lui ressemblent, et qu’on les eût rendus utiles au public.
On prétend que nous allons être délivrés des capucins, à moins qu’on ne leur pardonne en faveur de frère Elisée 3, prédicateur du roi. Ceux-là pourraient aussi devenir utiles en les rendant à la charrue.
Adieu, monsieur ; je vais écrire au premier secrétaire 4; mais nous sommes au second de juin, et je tremble que les pilules n’aient été avalées par quelques malades de Paris.
V.»
1 Épidémie frappant le bétail . Pendant toute cette année des précautions ont été prises concernant le passage du bétail sur pied ente la France et la Suisse . Voir : https://books.openedition.org/pur/101909
2 Sur le père Ernest Leslie, voir : https://data.bnf.fr/fr/13564167/ernest_leslie/
3 Sur le père Elisée, voir lettre du 16 octobre 1765 à Mme Du Deffand : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/02/14/les-exceptions-rares-n-otent-rien-a-la-force-des-lois-generales.html
Le frère ou père Elisée était carme, et non capucin .
4 Dominique-Louis Éthis de Corny, secrétaire principal de l'intendant de Besançon ; voir : https://data.bnf.fr/fr/14956140/dominique_louis_ethis_de_corny/
et : https://cths.fr/an/savant.php?id=122183#
et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_%C3%89this_de_Corny
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27/08/2021
puisque l’ordre séraphique se mêle d’assassiner , il est bon d’en purger la terre
... L'Etat Islamique vient encore de frapper, ajoutant le mal au mal . Que vont faire les talibans pour les éliminer , musulmans contre musulmans, quand et comment ?
Ceci a été publié il y a plus de trois ans ! terriblement actuel ! https://www.cartooningforpeace.org/editos/attentats-en-af...
« A Etienne-Noël Damilaville
2 juin 1766 1
En réponse à votre lettre du 23 mai, mon cher frère, il me manque, pour compléter mon Lally, la réponse qu’il avait faite aux objections par lesquelles on réfuta son premier mémoire. On dit que cette pièce est très-rare. Vous me feriez un grand plaisir de me la faire chercher et de me l’envoyer.
Je suis charmé que vous soyez content du petit buste . L'original est bien languissant . Il y a trois mois qu'il n'a pu s'habiller .
Je ne sais ce que c’est que la Lettre sur Jean-Jacques 2. Je soupçonne qu’il s’agit d’une lettre que j’écrivis, il y a quelques mois, au conseil de Genève, par laquelle je lui signifiais qu’il aurait dû confondre la calomnie ridicule qui lui imputait d’avoir comploté avec moi la perte de Rousseau. Je disais au Conseil que je n’étais point l’ami de cet homme, mais que je haïssais et méprisais trop les persécuteurs, pour souffrir tranquillement qu’on m’accusât d’avoir servi à persécuter un homme de lettres. Je tâcherai de retrouver une copie de cette verte romancine 3, et de vous l’envoyer. Je pense sur Rousseau comme sur les Juifs ; ce sont des fous, mais il ne faut pas les brûler.
Je recommande toujours à vos bontés les exemplaires pour M. Thomas, pour M. le chevalier de Neuville, à Angers, et pour Lacombe. On me fait espérer un Fréret de Hollande : mais les livres viennent si tard de ce pays-là que j’ai recours à vous . La diligence de Lyon à Meyrin est très expéditive.
Les jésuites sont enfin chassés de Lorraine. Je me flatte que les capucins, leurs anciens valets, seront bientôt rendus à la bêche et à la charrue, qu’ils avaient quittées très mal à propos. Ils n’étaient connus que comme de vils débauchés ; mais puisque l’ordre séraphique se mêle d’assassiner 4, il est bon d’en purger la terre. Amen.»
1 Dans l'édition de Kehl manquent deux passages : En réponse […] frère, (début) et Je recommande toujours […] expéditive . L'édition Correspondance littéraire, philosophique et critique n'identifie pas le destinataire et omet le dernier paragraphe .
2 A Letter […] to M. Jean-Jacques Rousseau, connue aussi sous le nom de Lettre au docteur J.-J. Pansophe publiée en avril 1766 , lettre de V* comme il se doit . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Lettre_de_Voltaire_%C3%A0_Jean-Jacques_Pansophe
4 Voir lettre du 23 mai 1766 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/08/14/est-il-vrai-que-les-capucins-ont-assassine-leur-gardien-a-pa-6332124.html
et du 26 mai 1766 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/08/16/je-suis-toujours-en-peine-que-quelque-malin-ne-mette-le-nez-6332395.html
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26/08/2021
j’y prends l’intérêt le plus tendre
... Oui, je suis ému et enthousiasmé en suivant les Jeux Paralympiques . Je viens de découvrir des sports et des performances tout à fait extraordinaires qui me laissent pantois d'admiration . Je ne peux qu'admirer ces humains abimés doués d'un courage surhumain . Bravo à tous les athlètes !
Par ailleurs, je ne peux m'empêcher de dire ici mon plus profond mépris pour tous ceux qui vont brailler dans un stade, puis se bagarrer pour des pousseurs de ballon rond qui font leur cinéma à la moindre chute, vous êtes minables .
« A Michel-Paul-Guy de Chabanon
chez M. de La Chevalerie
à Lyon
Je vous donne avis, mon cher confrère, que je vous renvoie par M. Tabareau votre très-belle esquisse 1. Vous trouverez peu de remarques . La principale est que cette pièce demande le plus grand soin. C’est une peinture qui exige une infinité de nuances. Vous vous êtes imposé la nécessité de développer tous les sentiments du cœur humain dans le rôle d’Eudoxie : tendresse maternelle, regrets de la mort de son premier époux, devoir qui la lie à son nouveau mari, horreur pour ce meurtrier, désir d’une juste vengeance, amour de la patrie, tout s’y trouve.
Si tant de mouvements tragiques sont bien ménagés, si l’un ne fait pas tort à l’autre, vous aurez certainement le succès le plus grand et le plus durable. Ce n’est pas là une de ces pièces que la singularité des événements multipliés et le prestige des coups de théâtre font réussir ; tout dépendra du style et de la chaleur des sentiments. Courage, mon cher confrère , enfermez-vous six mois, vous trouverez au bout de ce temps des lauriers pour toute votre vie ; j’y prends l’intérêt le plus tendre.
2è juin 1766. »
1 Il s’agit d’Eudoxie ; voir lettre du 29 mai 1766 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/08/20/la-catastrophe-ne-me-parait-annoncee-dans-aucun-des-actes6333078.html
14:28 | Lien permanent | Commentaires (0)
Vous pouvez savoir s'il y a quelque tracasserie à prévenir et quelque démarche convenable à faire
... Ce qui est dit est fait : https://www.leparisien.fr/faits-divers/lafghan-qui-a-viol...
« A Gabriel Cramer
[vers le 1er juin 1766]
Je n'entends rien, mon cher Caro, à ce que l'on dit en énigmes, et je vous prie de vous expliquer clairement . Je crois mériter votre amitié et votre confiance . Vernet est un malheureux qui attaque dans son libelle la religion catholique , Louis XIV et vingt particuliers . De quoi s'avise-t-il de parler de ma nièce 1 ? Je suis en droit de le punir de plus d'une façon, et soyez sût que je n'y manquerai pas . Je ne vois pas que les médiateurs puissent prendre le parti d'un cuistre qui s'est déclaré agresseur . Je n’aime pas à demander justice, je me la ferai moi-même, mais je suis persuadé que je l'obtiendrais si je la demandais .
Je vous demande ou de m’écrire ou de venir me dire ce que vous savez et ce que je dois savoir . Puisque vous avez mis la faucille dans la moisson de Vernet, vous devez mettre la sonde dans ses plaies , et les doigts sur son nez . Vous pouvez savoir s'il y a quelque tracasserie à prévenir et quelque démarche convenable à faire, et j'attends de votre amitié que vous voudrez bien me mettre au fait .
En écrivant ce billet, je reçois l'épreuve de la seconde feuille .
Je la renvoie corrigée .
Prenez tellement vos mesures que rien n'entre à Paris avant la fin de l'assemblée . On ne rendra l'Encyclopédie aux souscripteurs que dans ce temps-là . Je vous suis très obligé des soins que vous prenez de me procurer le dernier tome de d'Aubigné .
Tâchez de vous dérober un moment pour venir à Ferney . Le chemin est court . »
1 Lettres critiques d'un voyageur anglais, 1766 : « Madame sa nièce tient sa maison sur un pied splendide, ce qui n'est pas un petit relief dans ce temps-ci . », le reproche de Voltaire est assez piquant . Voir page 34 : https://books.google.fr/books?id=ffUOAAAAQAAJ&printsec=frontcover&redir_esc=y#v=onepage&q=ni%C3%A8ce&f=false
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
25/08/2021
Le commis refusa . Le maître accorda sur-le-champ
... Avec le préfet des Yvelines dans le rôle du commis et le tribunal administratif dans celui du maître : https://www.leparisien.fr/yvelines-78/yvelines-la-justice...
Mieux vaut s'adresser à Dieu qu'à ses saints !
« A François Tronchin
[mai-juin 1766] 1
Vous savez, mon cher monsieur, qu'on m'avait prié d'écrire à M. le duc de Choiseul . J'écrivis non seulement à lui, mais même à un commis . Le commis refusa . Le maître accorda sur-le-champ . Gabriel Cramer était chez moi lorsque je reçus le paquet adressé au résident , et par le résident à moi envoyé . Or comme M. le duc de Choi[seul] ne disait pas au résident un mot de l'affaire et qu'il ne lui écrivait même pas , et que moi je n'en savais rien, je donnai bonnement à Gabriel le postscript de la lettre de M. de Ch . Quant au résident j'ajusterai la chose avec lui très aisément . Quant à M. le duc de Ch, il ne faut pas que son nom ait été juré en vain . Il n'y a que vous seul du Conseil qui m'ayez parlé de cette affaire . Vide quid agendum et me ama 2. »
1 L'édition Droz place la lettre en janvier 1767 et propose Jacob Tronchin comme destinataire ; or le ton montre qu'il s'agit de François . Pour la date, voir la lettre du 20 mai 1766 à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/08/12/on-s-est-trompe-on-a-pris-une-copie-pour-une-autre-6331850.html
2 Vois ce qu'il y a lieu de faire, et aime moi .
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