18/09/2021
Il n’est pas juste de punir la folie par des supplices, qui ne doivent être réservés qu’aux grands crimes
... Avis à Eric Zemmour, ce guignol qui veut revenir à la peine de mort : aujourd'hui est le 40è anniversaire de l'abolition de la peine de mort en France, pas question de revenir en arrière .
https://www.ecpm.org/40-ans-abolition/
« A Etienne-Noël Damilaville
23 juin 1766 1
Mon cher ami, j’ai chez moi actuellement deux bons prêtres, dont l’un est fort connu de vous, et fort digne de l’être : c’est M. l’abbé Morellet. Il est docteur de Sorbonne, comme vous le savez. L’autre n’est que bachelier ; mais l’un et l’autre sont également édifiants. J’espère que l’un d’eux, à son retour à Paris, pourra vous faire tenir quelques-unes des bagatelles amusantes qui ont paru depuis peu à Neuchâtel 2. Je vous envoie, en attendant, la lettre sur Jean-Jacques 3 que vous me demandiez, et que j’ai enfin retrouvée. Je me flatte que j’aurai incessamment le mémoire de notre cher Beaumont, ce défenseur infatigable de l’innocence. Le petit discours 4 qu’on a préparé pour seconder ce mémoire n’est fait absolument que pour quelques étrangers qui pourront protéger cette famille infortunée, il ne réussirait point à Paris, et n’y servirait de rien à la bonté de la cause ; c’est uniquement au mémoire juridique qu’il faut s’en rapporter ; c’est de là que dépendra la destinée des Sirven. On m’a mandé que le parlement n’avait point signé l’arrêt qui condamne les jeunes fous d’Abbeville, et qu’il avait voulu laisser à leurs parents le temps d’obtenir du roi une commutation de peine ; je souhaite que cette nouvelle soit vraie. L’excellent livre des Délits et des Peines 5, si bien traduit par l’abbé Morellet, aura produit son fruit. Il n’est pas juste de punir la folie par des supplices, qui ne doivent être réservés qu’aux grands crimes.
Est-il vrai qu’on va donner Henri IV 6 sur le théâtre de Paris ? Son nom seul fera jouer la pièce six mois ; je l’ai toujours pensé ainsi. Mes tendres compliments à Platon, je vous en prie. »
1 L'édition C. L. n'identifie pas le destinataire ; une copie du XIXè siècle faite d'après l'imprimé, n'a pas d'autorité .On a ici le début de l'affaire du chevalier de La Barre .
2 Les Questions sur les miracles .
3 La Lettre au docteur Pansophe : https://fr.wikisource.org/wiki/Lettre_de_Voltaire_%C3%A0_Jean-Jacques_Pansophe
. A ce propos, voir lettre du 1er juin 1766 à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/08/25/vous-pouvez-savoir-s-il-y-a-quelque-tracasserie-a-prevenir-et-quelque-demar.html
4 L’Avis au public sur les parricides […] ; voir lettre du 21 juin 1766 à Frédéric II : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/09/15/il-songe-a-se-rendre-a-cleves-6337617.html
5 Le Traité des délits et des peines, de Cesare Bonesana Beccaria, 1766 : https://www.institutcoppet.org/wp-content/uploads/2011/12/Des-d%C3%A9lits-et-des-peines-Cesare-Beccaria.pdf
6 La Partie de chasse de Henri IV, de Collé, représentée en 1762 sur le théâtre du duc d'Orléans, ne fut jouée à la Comédie Française qu'en 1774 ; voir lettres du 17 et 20 avril 1762 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/03/18/2-5922869.html
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Il n’est pas juste de punir la folie par des supplices, qui ne doivent être réservés qu’aux grands crimes
... Avis à Eric Zemmour, ce guignol qui veut revenir à la peine de mort .
« A Etienne-Noël Damilaville
23 juin 1766 1
Mon cher ami, j’ai chez moi actuellement deux bons prêtres, dont l’un est fort connu de vous, et fort digne de l’être : c’est M. l’abbé Morellet. Il est docteur de Sorbonne, comme vous le savez. L’autre n’est que bachelier ; mais l’un et l’autre sont également édifiants. J’espère que l’un d’eux, à son retour à Paris, pourra vous faire tenir quelques-unes des bagatelles amusantes qui ont paru depuis peu à Neuchâtel 2. Je vous envoie, en attendant, la lettre sur Jean-Jacques 3 que vous me demandiez, et que j’ai enfin retrouvée. Je me flatte que j’aurai incessamment le mémoire de notre cher Beaumont, ce défenseur infatigable de l’innocence. Le petit discours 4 qu’on a préparé pour seconder ce mémoire n’est fait absolument que pour quelques étrangers qui pourront protéger cette famille infortunée, il ne réussirait point à Paris, et n’y servirait de rien à la bonté de la cause ; c’est uniquement au mémoire juridique qu’il faut s’en rapporter ; c’est de là que dépendra la destinée des Sirven. On m’a mandé que le parlement n’avait point signé l’arrêt qui condamne les jeunes fous d’Abbeville, et qu’il avait voulu laisser à leurs parents le temps d’obtenir du roi une commutation de peine ; je souhaite que cette nouvelle soit vraie. L’excellent livre des Délits et des Peines 5, si bien traduit par l’abbé Morellet, aura produit son fruit. Il n’est pas juste de punir la folie par des supplices, qui ne doivent être réservés qu’aux grands crimes.
Est-il vrai qu’on va donner Henri IV 6 sur le théâtre de Paris ? Son nom seul fera jouer la pièce six mois ; je l’ai toujours pensé ainsi. Mes tendres compliments à Platon, je vous en prie. »
1 L'édition C. L. n'identifie pas le destinataire ; une copie du XIXè siècle faite d'après l'imprimé, n'a pas d'autorité .On a ici le début de l'affaire du chevalier de La Barre .
2 Les Questions sur les miracles .
3 La Lettre au docteur Pansophe : https://fr.wikisource.org/wiki/Lettre_de_Voltaire_%C3%A0_Jean-Jacques_Pansophe
. A ce propos, voir lettre du 1er juin 1766 à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/08/25/vous-pouvez-savoir-s-il-y-a-quelque-tracasserie-a-prevenir-et-quelque-demar.html
4 L’Avis au public sur les parricides […] ; voir lettre du 21 juin 1766 à Frédéric II : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/09/15/il-songe-a-se-rendre-a-cleves-6337617.html
5 Le Traité des délits et des peines, de Cesare Bonesana Beccaria, 1766 : https://www.institutcoppet.org/wp-content/uploads/2011/12/Des-d%C3%A9lits-et-des-peines-Cesare-Beccaria.pdf
6 La Partie de chasse de Henri IV, de Collé, représentée en 1762 sur le théâtre du duc d'Orléans, ne fut jouée à la Comédie Française qu'en 1774 ; voir lettres du 17 et 20 avril 1762 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/03/18/2-5922869.html
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17/09/2021
il s'agit encore de défendre l'innocence contre le fanatisme
... Alors ne lâchons pas la grappe aux talibans ( quand je pense à eux, je n'ai plus aucune formule polie qui me vient ) .
« A Caroline-Louise de Hesse-Darmstadt, margravine de Baden-Durlach
A Ferney par Genève 23 juin 1766 1
Madame, j'en use avec Votre Altesse Sérénissime comme les catholiques avec les saints ; ils leur adressent des prières quand ils ont besoin d'eux . Vous verrez, madame, par le petit écrit que je mets à vos pieds, qu'il s'agit encore de défendre l'innocence contre le fanatisme . Permettez que votre nom soit au premier rang de ceux qui protègent une famille infortunée ; nous ne pouvons avoir recours qu'à des âmes aussi généreuses que la vôtre . Les plus faibles secours nous suffiront . Votre Altesse Sérénissime a fait éprouver ses bontés aux Calas ; il est bien étrange que la même horreur qui fait frémir la nature soit arrivée deux fois dans la même année et dans le même pays ; mais il ne sera pas extraordinaire que vous ayez deux fois signalé votre générosité . Je vous en aurai, madame, en mon particulier , une obligation que je ne puis vous exprimer . Les persécuteurs rougiront, quand ils sauront par qui l'innocence persécutée est secourue .
Je suis avec un profond respect, madame, de Votre Altesse Sérénissime le très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
1Lettre éditée par Éric Schmidt « Voltaire und der badische Hof », Im neuen Reich, 1879, d'après une copie conservée dans la archives de Bade, papiers Dominikus Ring.
11:59 | Lien permanent | Commentaires (0)
Ce n’est point la vérité qui nous perd, c’est la manière de la dire... Il arrivera bientôt que les provinces prendront leur revanche du mépris que les Parisiens avaient pour elles
... D'où le manque de crédibilité de nos ministres, d'où leurs courses effrénées en province .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
22è juin 1766
Mon âme est entièrement réformée à la suite de mes anges ; je pense entièrement comme eux. Il faut donner la préférence à l’impression sur la représentation ; le temps ne fait rien à l’affaire 1
et si l’ouvrage est passable, il sera donné toujours assez tôt. Je remercie mes anges de leurs nouvelles critiques ; j’en ai fait aussi de mon côté, et j’en ferai, et je corrigerai jusqu’à ce que la force de la diction puisse faire passer l’atrocité du sujet. On peut encore ajouter aux notes, que vous avez jugées assez curieuses. Il n’est pas difficile de donner aux proscriptions hébraïques un tour qui désarme la censure théologique. Ce n’est point la vérité qui nous perd, c’est la manière de la dire. Ne vous lassez point de me renvoyer ces manuscrits, qui sont si fort accoutumés à voyager.
Je voudrais bien savoir si M. le duc de Praslin et M. de Chauvelin ont été contents. Il est clair que vos suffrages et les leurs, donnés sans enthousiasme et sans séduction, après une lecture attentive, doivent répondre de l’approbation du public éclairé. On est bien loin de compter sur un succès pareil à celui du Siège de Calais, ni sur celui qu’aura la comédie de Henri IV 2. Il suffit qu’un ouvrage bien conduit et bien écrit ait un petit nombre d’approbateurs ; le petit nombre est toujours celui des élus.
Nous sommes bien heureux, mes anges, d’avoir des philosophes qui n’ont pas la prudente lâcheté de Fontenelle 3. Il paraît un livre intitulé Examen critique des Apologistes, etc., par Fréret. Je ne suis pas bien sûr que Fréret en soit l’auteur 4, mais je suis sûr que c’est le meilleur livre qu’on ait encore écrit sur ces matières. Les provinces sont garnies de cet ouvrage ; vous n’êtes pas si heureux à Paris. Il arrivera bientôt que les provinces prendront leur revanche du mépris que les Parisiens avaient pour elles. Comme on y a moins de dissipation, on y a plus de temps pour lire et pour s’éclairer. Je ne désespère pas que dans dix ans la tolérance ne soit établie à Toulouse. En attendant que le règne de la vérité advienne, je voudrais bien que vous lussiez le mémoire de Beaumont en faveur des Sirven, et que vous voulussiez bien m’en dire votre avis. Ma destinée est de n’être pas content des arrêts des parlements. J’ose ne point l’être de celui qui a condamné Lally ; l’énoncé de l’arrêt est vague et ne signifie rien. Les factums pour et contre ne sont que des injures. Enfin je ne m’accoutume point à voir des arrêts de mort qui ne sont pas motivés . Il y a dans cette jurisprudence welche une barbarie arbitraire qui insulte au genre humain.
Cette lettre n’est pas écrite par mon griffonneur ordinaire ; et je suis si malingre que je ne puis écrire moi-même. Tout ce que je puis faire, c’est de me mettre au bout de vos ailes avec mes sentiments ordinaires, qui sont bien respectueux et bien tendres.
V.»
1 Réminiscence du Misanthrope, Ac. I, sc. 2 , vers 314 : http://www.toutmoliere.net/acte-1,405469.html#scene_ii
2 La Partie de chasse de Henri IV, de Collé est une comédie : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Partie_de_chasse_de_Henr... ; Le Siège de Calais de Du Belloy est une tragédie de 1765 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Laurent_Buirette_de_Belloy
3 Fontenelle disait que s’il avait la main pleine de vérités il se garderait bien de l’ouvrir.
4 Voir lettre du 1er avril à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/06/m-6325583.html
00:08 | Lien permanent | Commentaires (0)
16/09/2021
Ce sont des plaideurs acharnés qui plaident poliment : ils ne sont pas assez puissants pour s’égorger
... Tous les candidats de toutes les élections passées, présentes et à venir correspondent à cette description en régime démocratique, pour les autres l'égorgement ou la fusillade sont de mise sans remord .
« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha
À Ferney, par Genève, 21 juin 1766
Madame,
Votre Altesse Sérénissime sait que mon état me permet bien rarement d’écrire . Elle daigne y compatir. L’occasion qui se présente me rend un peu de force. Il s’agit de faire du bien, de secourir des innocents infortunés, et de désarmer la superstition. Qui sera à la tête de cette entreprise, si ce n’est madame la duchesse de Saxe-Gotha ? Daignez lire ce mémoire, madame, et votre cœur généreux sera touché.
Permettez que votre auguste nom honore la liste des princes qui veulent bien secourir la famille dont j’ai dû prendre les intérêts. La société humaine bénira tous ceux qui daigneront favoriser une si juste cause.
La ville de Genève, à laquelle Votre Altesse Sérénissime a paru s’intéresser, est toujours dans le même état. Elle attend que les médiateurs décident de sa destinée et qu’ils lui donnent des lois, puisqu’elle n’a pas su s’en donner elle-même. Rien n’est plus divisé et plus tranquille que cette petite république. Les deux partis ennuient leurs juges par des mémoires très longs et très embrouillés. L’animosité et la haine sont respectueuses et honnêtes. Ce sont des plaideurs acharnés qui plaident poliment : ils ne sont pas assez puissants pour s’égorger.
Il en est à peu près de même dans le duché de Virtemberg. C’est tout le contraire, madame, dans vos États , tout y est tranquille parce que vous y êtes adorée.
Je me flatte, madame, que votre santé s’est raffermie dans le printemps, et que vous êtes toujours aussi heureuse que vous méritez de l’être. Toute votre auguste famille contribue à votre félicité . Je fais toujours mille vœux pour elle. Je n’oublie jamais la grande maîtresse des cœurs. Daignez me conserver des bontés qui font la consolation de mes derniers jours, et que Votre Altesse Sérénissime daigne agréer le profond respect et l’attachement inviolable que je lui conserverai jusqu’au dernier moment de ma vie.
V.»
14:58 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les bienfaiteurs de l’humanité doivent être connus. Leur nom sera cher à tous les esprits tolérants et toutes les âmes sensibles
... Ce qui les rendra détestés d'une grande part de notre globe, hélas ! Les malfaisants ont aussi leurs têtes de gondoles .
https://association-camille-guerin.com/bienfaiteurs-de-lh...
« A Frédéric II, landgrave de Hesse-Cassel
A Ferney, le 21 juin 1766
Monseigneur,
Les maladies qui persécutent ma vieillesse sans relâche m’ont privé longtemps de l’honneur de renouveler mes hommages à Votre Altesse Sérénissime. Souffrez que l’amour de la justice et la compassion pour les malheureux m’inspirent un peu de hardiesse. Ce sont vos propres sentiments qui encouragent les miens. J’ai pensé qu’un esprit aussi philosophique que le vôtre, et un cœur aussi généreux, protégeraient une cause qui est celle du genre humain.
Permettez, monseigneur, que votre nom soit publié au premier rang de ceux qui auront daigné aider les défenseurs de l’innocence à la secourir contre l’oppression. Les bienfaiteurs de l’humanité doivent être connus. Leur nom sera cher à tous les esprits tolérants et toutes les âmes sensibles.
Je suis persuadé que Votre Altesse Sérénissime sera touchée après avoir lu seulement la page qui expose le malheur des Sirven. Plusieurs personnes se sont réunies dans le dessein de poursuivre cette affaire comme celle des Calas. Nous ne demandons qu’un léger secours. Nous savons que vos sujets ont le premier droit à vos générosités. La moindre marque de vos bontés sera précieuse. Que ne puis-je les venir implorer moi-même, et être témoin du bonheur qu’on goûte dans vos États ? Je suis réduit à ne vous présenter que de loin le profond respect et le dévouement inviolable avec lequel je serai jusqu’au dernier moment de ma vie, etc.
Voltaire. »
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15/09/2021
il songe à se rendre à Clèves
... Why not ? Mais la princesse n'y est plus .
« A Frédéric II, roi de Prusse
[21 juin 1766] 1
[Dit au roi qu'il le croit l'auteur de l'Abrégé de l'histoire ecclésiastique et de sa préface ; lui envoie l'Avis au public sur les parricides imputés aux Calas et aux Sirven ; lui demande de contribuer au fonds de défense des Sirven ; lui dit qu'il songe à se rendre à Clèves.]
1 Les indications données ici sont tirées de la réponse de Frédéric : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6409
. Pour la date, voir la lettre précédente à Catherine II ( http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/09/13/deux-puissances-il-n-y-en-a-qu-une-madame-et-c-est-celle-qui-6337346.html
) et celles à Frédéric II, landgrave de Hesse-Cassel ( https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6368
) et à la duchesse de Saxe-Gotha ( https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6371
) , du même jour . Il est intéressant de voir que V* a consacré sa journée du 21 juin 1766 à entretenir ses correspondants princiers et s'est encore remis à la même tâche le 23 en écrivant à la margravine de Baden-Durlach ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Caroline-Louise_de_Hesse-Darmstadt ) .
09:11 | Lien permanent | Commentaires (0)