13/09/2017
Les malades ne perdent pas toujours leur temps
...
Si vous en doutez, allez voir ce film , la maladie et le courage sont compatibles .
« A Gabriel Cramer
[octobre 1762 ?]
Et Corneille, et questions du mont Krapac 1, tout sera prêt à la minute . Les malades ne perdent pas toujours leur temps . Mille compliments de Ferney à Tournay . »
1 Voir : https://books.google.fr/books?id=JqJZm8YfAfkC&pg=PA311&lpg=PA311&dq=questions+du+mont+Krapac&source=bl&ots=xp2-4UK3VJ&sig=3Vhd4UhpYIwDO82s-SuO2lRrBbQ&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj47I_fv6DWAhXL1BoKHRs8A5oQ6AEILTAA#v=onepage&q=questions%20du%20mont%20Krapac&f=false
et voir article Vistule : http://portail.atilf.fr/cgi-bin/getobject_?p.130:92./var/artfla/encyclopedie/textdata/IMAGE/
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12/09/2017
Hermaphrodix , nom connu des savants, et qui ne fait pas peur aux belles dames
... Ceci demande confirmation !
« A Gabriel Cramer
à Genève
[octobre 1762 ]1
Je reçois les très beaux volumes de l'édition de Pierre . Il y manque l'avertissement de l'éditeur sur cette nouvelle édition, lequel avertissement est annoncé dans la table des matières .
Je vais revoir l'Héraclius et la Rodogune où je crois que les cartons doivent se mettre .
Conculix a cédé la place à Hermaphrodix 2, nom connu des savants, et qui ne fait pas peur aux belles dames . Il y a un chant nouveau qu'on rajuste avec les autres .
On verra aussi plusieurs additions dans la plupart des chants . On a aussi augmenté les notes . Cela formera un tout assez curieux .
Je crois qu'il faudra que monsieur Cramer se presse de l'imprimer, car on m'a dit qu'on faisait actuellement deux éditions de Jeanne, l'une à Amsterdam, et l'autre à Bouillon .
Je prie monsieur Cramer de vouloir bien m'envoyer cet avertissement de l'édition de Pierre . C'était surtout ce que je voulais voir .
J'attends que monsieur Cramer revienne habiter Tournay . J'ai grand besoin de conférer avec lui . »
1 La date paraît tardive pour les volumes de Pierre, même s'il fallait en soigner particulièrement la reliure, mais l'adresse et la référence à Tournay montrent que V* était de retour à Ferney .
2 Voir lettre du 17 avril 1762 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/03/18/2-5922869.html
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J'écrirai jusqu'à ce que je sois mort
...Je m'y suis engagé et , encore plus important, je l'ai promis à Mam'zelle Wagnière qui est mon modèle de persévérance, à l'égal de Voltaire .
Soyez heureux, grâce au PC vous échappez à ma terrible écriture de chat .
« A Etienne-Noël Damilaville
15 octobre [1762]
Je vous ai déjà, mon cher frère, envoyé une lettre importante pour M. d'Alembert ; en voici une seconde 1. La chose presse ; c'est une blessure qui demande un prompt appareil . Mais comment se peut-il faire qu'un billet innocent à vous envoyé, il y a près de cinq mois, ait pu produire une pareille horreur ? Tâchez, mes frères, de remonter à la source . Vous voyez quels coups on veut porter aux bons citoyens qu'on appelle par dérision philosophes, et qu'on ne doit nommer ainsi que par respect . La calomnie sera confondue .
M. le duc de Choiseul m'a écrit quatre pages sur cette horreur dont il m'a cru coupable 2. mais comment m'a-t-il pu soupçonner d'une telle bêtise, d'une telle folie, de telles expressions, d'un tel style ? lui qui a de l'esprit et du goût ! Le poids des affaires publiques empêche qu'on ne voie avec attention les affaires des particuliers . On juge rapidement ; on juge au hasard ; on n'examine rien ; on avale la calomnie comme du vin de Champagne, et on rend son vin sur le visage du calomnié . Je suis pénétré de colère et de douleur . J'envoie à M. le duc de Choiseul le duplicata de ma lettre à M. d'Alembert . J'écrirai 3 jusqu'à ce que je sois mort .
Je crois que j'envoyai à mon frère le billet qui a causé tant de tracas et produit tant de calomnies : c'était au mois de mai 4, ou je suis fort trompé . À qui l'a-t-on montré ? Ce billet autant qu’il m'en souvient, était très vif et très innocent . On l'a brodé d'infamies et d'horreurs .
Recherche et vengeance. »
1 Lettre du 12 octobre 1762 à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/09/09/le-torrent-des-affaires-ne-permet-pas-de-reflechir-sur-l-inn-5978121.html
et voir celle du 17 octobre 1762 au même .
2 Voir les extraits cités en notes de la lettre du 11 octobre 1762 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/09/08/j-etais-souffleur-j-ai-juge-j-ai-condamne-j-ai-refait-et-tou-5978002.html
3 On pense être presque sûr depuis longtemps qu'il faudrait corriger en je crierai .
4 Lettre du 29 mars 1762 à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/03/06/mandez-moi-je-vous-prie-quel-est-le-corps-que-vous-meprisez-5918326.html
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11/09/2017
il n'a point eu de réponse
... Ziad Doueiri, réalisateur franco-libanais, qui vient d'être primé à la Mostra de Venise puis arrêté pour un motif inconnu à son retour à Beyrouth :
http://www.lepoint.fr/monde/liban-le-realisateur-ziad-dou...
Ah qu'il est beau le Liban aux mains de journalistes et militants anti-israeliens ayant recours aux tribunaux militaire ! les cèdres que je croyais seulement anti-mites deviennent-ils aussi anti-sé-mites ?
Au Monopoliban, "allez directement en prison" est la case inévitable réservée aux intellectuels , et on ne sait jamais combien de tours/jours on va y rester .
« A Charles-Manoël de Végobre 1
à Genève
M. de Voltaire a écrit il y a près de huit jours à monsieur de Végobre pour avoir soit par lui, soit par ses amis, le mémoire de M. de Lavaysse en faveur de son fils 2 , et le dernier mémoire de M. de Lavaysse fils fait à Paris 3 , et il n'a point eu de réponse .
14è octobre [1762] »
1 La première lettre dont parle V* n'est pas connue . Voir : https://books.google.fr/books?id=0nnxGEXYcR0C&pg=PA455&lpg=PA455&dq=Charles-Mano%C3%ABl+de+V%C3%A9gobre&source=bl&ots=KQMQwhL76X&sig=TY6eCh6E8Q7cuWh77gVuUn8eEIc&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjD7_jx4JzWAhUHPRoKHXdAD4gQ6AEIPzAF#v=onepage&q=Charles-Mano%C3%ABl%20de%20V%C3%A9gobre&f=false
2 Mémoire de Me David Lavaysse, avocat à la cour, pour le sieur François-Alexandre-Gaubert Lavaysse, son troisième fils , 1762 : https://www.google.fr/search?q=++Memoire+de+Me+David+Lavaysse%2C+avocat+%C3%A0+la+cour%2C+pour+le+lsieur+Fran%C3%A7ois-Alexandre-Gaubert+Lavaysse%2C+son+troisi%C3%A8me+fils+%2C+1762+&ie=utf-8&oe=utf-8&client=firefox-b&gfe_rd=cr&dcr=0&ei=GU22WazrDufS8Ae9h5KIAQ
3 Il existe un Mémoire du sieur Gaubert Lavaysse, mais imprimé à Toulouse : http://tolosana.univ-toulouse.fr/fr/notice/083062211
15:26 | Lien permanent | Commentaires (0)
Yr friend is just ready to set out / Votre ami est tout prêt à s'embarquer
... Oui, soyez rassurés, citoyens d'îles encore récemment paradisiaques (selon les publicités), Emmanuel Macron vient vous voir, et faute de tenir une pelle, une pioche, une truelle, il a un stylo pour contresigner tout document permettant indemnisations et réparations dans les plus brefs délais, n'en déplaise à ceux qui crient au scandale de secours tardifs et aux diffuseurs de fake news .
Par où commencer ?
« A George Keate
Yr friend is just ready to set out for England . I regret his company, and I will regrett you all my life . We are in the hurry of acting a tragedy . I play the ghost . I shall act very well for I am but a shadow.
Yr for ever 1.
V.
A Ferney 13 octobre [1762 ?]2 »
1« Votre ami est tout prêt à s'embarquer pour l'Angleterre . Je regrette sa compagnie, et je vous regretterai toute ma vie . Nous nous hâtons pour représenter une tragédie . Je représente le fantôme . Je jouerai très bien car je ne suis qu'une ombre . A vous pour toujours . »
2 La date fait difficulté . Le seul ami spécialement mentionné comme envoyé par Keate vint au printemps 1760 ; l'année proposée ici correspond aux représentations théâtrales de 1762, comprenant Sémiramis [voir lettre du 25 octobre 1762 à d'Argental ], où V* y joue le rôle de grand-prêtre, mais ce rôle était fort compatible avec celui de l'ombre de Ninus dont l'intervention est très limitée . En outre V* reçut des visiteurs anglais à cette époque ; voir lettre du 7 octobre 1762 à Bernis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/09/02/vous-avez-pu-croire-que-toutes-ces-brochures-etaient-des-pie-5976022.html et celle du 25 octobre 1762 à d'Argental .
05:46 | Lien permanent | Commentaires (0)
Vous n'êtes pas homme à croire qu'un parlement a toujours raison
...
« A Claude-Philippe Fyot de La Marche
A Ferney , 12 octobre [1762]
Nous n'avons plus de maréchaux en France, nous avons encore un pair ; mais si mon cher et respectable monsieur de La Marche avait été là, j'aurais bien dit : Cedant arma togae 1. Allez-vous à Paris ? Quand partez-vous ? Instruisez moi un peu de votre marche … Vous allez revoir ce que vous avez de plus cher dans votre famille ; vos amis vous retrouveront . Je ne vous pardonne de quitter votre retraite que pour revoir ceux qui vous aiment . Si vous n'aviez pas cette raison, vous seriez inexcusable . Vous savez qu'on n'est bien que chez soi et avec soi . Vous possédez à La Marche le plus bel empire, celui de vous-même . Que n'ai-je pu y être un de vos sujets ! Je vous demande en grâce, mon grand magistrat, de vous faire donner, quand vous serez à Paris , le mémoire à consulter des Calas , signé par quinze avocats . M. d'Argental vous le procurera facilement . Vous n'êtes pas homme à croire qu'un parlement a toujours raison . Je m'en rapporte à votre jugement sur cette affaire comme sur bien d'autres . Vous aimez la justice et la vérité encore plus que l'intérêt des classes 2.
Conservez votre santé, votre gaieté et vos bontés pour moi .
V. »
1 Que les armes le cèdent à la toge ; Cicéron, De officiis, I, xxii, 82 .
2 Les différentes classes composant le parlement . V* continue sa campagne clairvoyante contre la fronde des parlements , qui sera l'une des causes de la chute de la monarchie française . Voir : https://www.cairn.info/revue-parlements1-2011-1-page-114.htm
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10/09/2017
L'amitié est la première divinité à laquelle nous sacrifions
... Est-il besoin d'en trouver d'autres ? et pourquoi ? Est-ce une excuse pour nos mauvaises actions communes ? est-ce un bienfait pour notre bonheur ? En tout état de cause l'amitié mérite qu'on en prenne soin .
Qu'il en soit ainsi de l'amitié, infinie .
« A Ami Camp , Banquier
à Lyon
12 octobre [1762] à Ferney
Je prendrai monsieur chez M. Cathala les 420 louis et les 3600 livres en argent que vous avez eu la bonté d'envoyer pour moi à M. Cathala, comptant incessamment employer cette somme .
Je ne doute pas que M. de Laleu n'ait rempli ses engagements, pour le mois d'août 2200 livres ; pour le mois de septembre 2880 ; et ainsi de suite . Je vous supplie de vous en faire informer . Je vous prierai aussi d'avoir la bonté de payer le sieur Franc à qui je crois devoir 190 livres .
M. le maréchal de Richelieu n'a pas été mécontent du séjour qu'il a fait ici . Nous aurions bien voulu vous avoir pour spectateur de nos fêtes, et partager avec vous nos plaisirs . L'amitié est la première divinité à laquelle nous sacrifions .
V.1
Je vous remercie beaucoup, mon cher correspondant, de vos six cents livres de frumental . Pourriez-vous en faire encore ajouter trois cents autres ? Je vous serais bien obligé . »
1 Après l’initiale qui est au bas de la première page, V* a ajouté « t.s.v.p. »
01:57 | Lien permanent | Commentaires (2)