30/12/2015
nous vous aimons comme si nous avions le bonheur de vous voir tous les jours .
... Chère Mam'zelle Wagnière .
« A François Tronchin , conseiller
d’État
à Genève
[vers le 30 décembre 1760]
Mon cher confrère, il est vrai qu'il n'est pas trop bien à un brave officier de notre régiment de n'avoir pas vu la descendante 1 de notre général . Mme Denis et moi nous maudissons l'hiver qui nous prive de vous . Mais nous vous aimons comme si nous avions le bonheur de vous voir tous les jours .
Mille respects à madame Tronchin . »
1Marie-Françoise Corneille, que Tronchin n'a pas encore rencontrée .
PS : Mon retour à une connexion internet est prévue pour le 8 janvier 2016; d'ici là , vive la médiathèque, à bas FREE !
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29/12/2015
je n'ai jamais été si heureux que je le suis, quoique malade et vieux
... Heureusement pour moi , je ne suis ni l'un ni l'autre , pour autant que je sache .
« A Cosimo-Alessandro Collini, secrétaire
intime de Son Altesse Sérénissime Électorale
à Manheim
Au château de Ferney par Genève
29è décembre 1760
Les hivers me sont toujours un peu funestes, mon cher Collini, vous connaissez ma faible santé . Je ne peux vous écrire de ma main ; j'attendrai que la foule des compliments du jour de l'an soit passée, pour importuner d'une lettre Son Altesse Électorale, et pour lui présenter mon tendre et respectueux attachement . J'ai bien peur de n'être plus en état de venir lui faire ma cour ; je mourrai avec le regret de n'avoir pu finir notre affaire de Francfort ; vous savez que les évènements s'y sont opposés ; on est obligé de recommencer sur nouveaux frais quand on croyait avoir tout fini ; ce qui ne me paraissait pas vraisemblable est arrivé ; soyez bien sûr que si les affaires se tournent d'une manière plus favorable, je poursuivrai celle qui vous regarde avec la plus grande chaleur . Je m'imagine que vous aurez de beaux opéras cet hiver . Vous finirez par les faire vous-même et vous plairez à la cour en vers et en prose 1. Les hivers sont d’ordinaire fort agréables dans les cours d'Allemagne ; pour moi je passerai mon hiver dans mes campagnes . Il faut que je cultive mon petit territoire, j'ai environ deux lieues de pays à gouverner ; les choses sont bien changées de ce que vous les avez vues ; je n'ai jamais été si heureux que je le suis, quoique malade et vieux ; je voudrais que vous partageassiez mon bonheur.
V. »
1 Le passage cet hiver . …... en vers et en prose soigneusement biffé d'une main étrangère sur le manuscrit manque dans les éditions .
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J'ignore assez les facéties de Genève ; j'ai ouï dire qu'il y avait des cocus
... Cela n'est plus de mon fait, heureusement ou hélas, selon des avis compétents ou presque .
« A Élie Bertrand, premier
Pasteur de l’Église française
à Berne .
29è décembre 1760 au château de Ferney par Genève
Je trouve, mon cher monsieur, que le sieur 1 a été bien pressé ; je lui avais fait écrire qu'il devait attendre votre commodité ; soyez sûr que pour moi je serai toujours à vos ordres ; et que je n'aurai jamais de plus grand plaisir que celui de vous en faire .
J'ignore assez les facéties de Genève ; j'ai ouï dire qu'il y avait des cocus, des professeurs galants, des marchands qui tirent des coups de pistolets, des prêtres qui nient la divinité de J.-C. et qui avec cela ne veulent pas être éternellement damnés ; mais je ne me mêle des affaires de cette ville que pour me faire payer les dîmes par les citoyens qui sont mes vassaux ; j'ai pourtant rendu un petit service au pays en chassant les jésuites, d'un domaine assez considérable qu'ils avaient usurpé sur six frères gentilshommes suisses de votre canton nommés MM. de Crassy ; il en coûtera malheureusement quelque chose à un secrétaire d’État de Genève, qui s’était fait le prête-nom des jésuites . L'argent réunit toutes les religions ; je suis tombé à la fois sur Ignace et sur Calvin , cela ne m'a pas empêché d'envoyer à Manheim le mémoire de votre cabinet ; mais ce que je vous avais prédit est arrivé, le temps n'est pas propre .
Je vous souhaite des années heureuses, c'est-à-dire tranquilles ; car pour les plaisirs vifs, je en crois pas qu'ils soient de la compétence du mont Jura . Pourtant, un de mes plaisirs les plus vifs, serait de pouvoir assurer encore de vive voix , M. et Mme de Freudenrich de mon inviolable et tendre reconnaissance, et d'embrasser en vous , un des plus dignes amis que j'aie jamais eus .
Votre très humble et très obéissant serviteur .
V. »
1 Voir lettre du 2 mai 1760 à Joly de Fleury, intendant de Bourgogne : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/05/02/le-paquet-que-j-ai-l-honneur-de-vous-envoyer-n-est-point-jur-5614497.html
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28/12/2015
il y a des gens qui ont voulu s'opposer à mes plaisirs de Tournay . Ils n'y réussiront pas
... Pas plus que les salopards terroristes !
« Voltaire
et
Marie-Françoise Corneille
à
Jean-Robert Tronchin
28 décembre 1760
Mon cher monsieur, les 15 mille livres tournois en cinq petites lettres de change sont pour le quinze avril, terme de l’échéance des Trois Rois . Elles sont à l'ordre de des Franches . Il est bon de se faire un ami dans le sénat romain . J'ai eu un peu de peine avec le consul Lulin de Châteauvieux . Il doit encore cent louis d'or d'une lettre de change que je lui donnai il y a deux ans, mais il faudra bien qu’il paye . À l'égard du géant de la république Pictet de Varambé, ses sœurs ont signé avec lui . C'est un fonds de Mme Denis . Il a des prés verts qui répondent .
Il y a encore dix mille livres prêtées à un gentilhomme savoyard 1, qui demeure aux portes de Genève, et ces dix mille livres sont hypothéquées sur sa terre par privilège . Je vous rends un compte exact afin de vous faire voir que si je fais des plaisirs, je prends des suretés convenables .
Les jésuites ont entièrement rendu la place, il ne reste malheureusement qu'à battre la citadelle de votre secrétaire d’État Chapeaurouge qui s'était fait très mal à propos le prête-nom des jésuites . J'en suis fâché pour lui . Il n'a pas voulu s'accommoder . Les six frères Crassy à qui le domaine appartient ne veulent plus le ménager . Cette affaire ne sera ni agréable ni utile pour lui . Ignace et Calvin pleureront à la fois . Vous savez peut-être qu'il y a des gens qui ont voulu s'opposer à mes plaisirs de Tournay . Ils n'y réussiront pas . Ils auront en tête Mme Denis . Je pourrai rendre les Délices, mais je serai le maître chez moi comme de raison .
Avez-vous lu le livre des impôts ? On dit que l'ami des hommes n'est pas l'ami des ministres . À propos avez-vous reçu ma lettre d'avis touchant une lettre de change tirée sur vous à l'ordre de La Chaux, receveur du domaine de Gex ?
Tandis que j'y suis en voici une de six mille cinq cents livres sur MM. Tourton et Baure .
Nous avons eu à Ferney les voyageurs à qui vous eûtes la bonté de recommander Chimène . Cette Chimène est une très aimable enfant . Elle veut absolument vous dire combien elle est sensibles à toutes vos attentions obligeantes .
Je serais une ingrate si je ne remerciais pas monsieur Tronchin et monsieur le docteur 2. On dit qu'il y a dans ces cantons des gens qui ne respectent pas assez mon père Jésus, et mon grand-père Corneille ; mais je n'en suis pas moins reconnaissante envers messieurs Tronchin et Camp .
Corneille . »
1 Monthoux .
2 Surnom donné à Ami Camp par Mlle Corneille .
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afin que les sots et les méchants, dont il est grande année, n'aillent pas toujours criant que je suis à Genève
...
« Voltaire
et
Marie-Françoise Corneille
à Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental, envoyé
de Parme etc.
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
rue de la Sourdière
à Paris
A Ferney 28 décembre [1760]
Et les yeux de mon ange ? Comment vont-ils en 1761 ? Je me souviens de 1601 1 tout comme si j'y étais . C'était hier . Ah comme le temps vole ! Les hommes vivent trop peu . À peine a-t-on fait deux douzaines de pièces de théâtre qu'il faut partir ! Mais à quand Tancrède, et l'édition du petit fils 2, franc fieux de Paris 3?
Je fais une réflexion, c'est qu'il est important mes anges que l'épître de madame la marquise soit datée de Ferney en Bourgogne 10 octobre 1759 4. Remarquez toutes mes excellentes raisons . Je dis Ferney parce que Mme de Pompadour s'est intéressée aux privilèges de cette terre ; je dis Bourgogne afin que les sots et les méchants, dont il est grande année, n'aillent pas toujours criant que je suis à Genève . Je dis 10 octobre 1759, parce qu'elle fut écrite en ce temps-là : et surtout parce que si elle n'est point datée, elle paraitra une insulte au pauvre ami des hommes 5, et à son malheur . Vous savez que j'ai toujours pensé qu'il faut ou se battre contre les Anglais, ou payer ceux qui se battent pour nous, que je n'ai jamais cru la France si déchirée qu'on le dit, que je pense qu'il y a de grandes ressources après nos énormes fautes . Ces sentiments que j'ai toujours, je les exprime dans ma lettre à Mme de Pompadour . Mais ils deviennent une satire du livre des impôts, livre imprimé après ma lettre écrite . Je passerai pour un lâche flatteur qui se fait de fête, et qui est de l'avis des sous-maîtres pendant qu'un camarade valet, est in ergastulo 6 pour les avoir contredits . Mes divins anges, ce serait là un triste rôle, et vous qui vous chargez de mes iniquités, vous ne voudrez pas que celle-là me soit imputée . Il ne s'agit donc que de dater mon épître . Je m'en rapporte à vos attentions tutélaires . Mlle Chimène prend la plume . Voyons comment elle s'en tirera .
M. de Voltaire appelle monsieur et madame d'Argental ses anges . Je me suis aperçue qu'ils étaient aussi les miens, qu'ils me permettent de leur présenter ma tendre reconnaissance .
Corneille
Eh bien il me semble que Chimène commence à écrire un peu moins en diagonale .
Mes anges nous baisons le bout de vos ailes .
Denis, Corneille et V. »
1 Lapsus calami comme dans la lettre du 15 décembre 1760 à JR Tronchin :
2 Prault fils, imprimeur libraire .
3 V* reprend l'expression, toujours à propos du même, dans sa lettre du 7 septembre 1761 à d'Argental ; Fieux est la forme picarde de fils .
4 Dans l'édition de Prault, la dédicace est datée du 28 décembre 1760, mais l'édition de Genève fait la correction demandée par V*.
5 Victor Riqueti, marquis de Mirabeau, L'Ami des hommes ou Traité de la population, 1756-1758, déjà vu dans la lettre du 25 novembre 1758 à Cideville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/12/15/quand-vous-serez-a-paris-parlez-nous-des-sottises-que-vous-y-5247040.html
6 En prison .
15:20 | Lien permanent | Commentaires (0)
27/12/2015
C'est une bonne réponse à tous les criailleurs de leur dire, jean-foutre sachez que je suis meilleur chrétien que vous, et meilleur serviteur du roi
... Jean-foutre intégristes regagnez vos pénates et n'en sortez plus .
« A Nicolas-Claude Thieriot
26 décembre 1760 1
Bon bon voilà un excellent renfort pour notre Capilotade que cet abbé Grizel ! Ne manquez pas je vous prie de me faire savoir les suites de cette affaire divine ! Comment ? Cinquante mille livres volées à la terre pour enrichir le ciel ? Cela va être incessamment dans son cadre . Il est bon aussi de savoir si notre cher Fréron est écroué pour 12 mille livres 2. En ce cas le Fort-l'Evêque sera son Parnasse . Je suis très affligé de petit Ballot , 57 ans ce n'est pas Voiture . Nous sommes plus tenaces nous autres . Domestick purges procure a long life 3, dit Cheyne le docteur .
Entendez par la Lettre à l'Oracle 4 lettre à l'auteur de L'Oracle , c'était brevitatis causa 5. Les étincelles doivent sauter au visage de ceux qui ont brûlé cette excellente brochure .
N.B. – J'ai dépossédé les frères jésuites d'un bien assez considérable qu'ils avaient usurpé à six frères tous officiers du roi . Je leur ai prêté sans intérêt tout l'argent nécessaire pour rentrer dans leur héritage . Je crois vous l'avoir mandé . Cela est bien pis que la maladie, la mort, et la vision de frère Berthier . Pour me mettre à l'abri des calomnies de frère Croust et autres, j'écris à un sénateur de Bolonia la grassa 6, mon ami, très bien auprès du pape, grand homme de lettres ; je l'instruis de l'état de la littérature en Gaule , je finis par une belle profession de foi, naturellement et gaiement amenée . C'est une bonne réponse à tous les criailleurs de leur dire, jean-foutre sachez que je suis meilleur chrétien que vous, et meilleur serviteur du roi . C'est alors qu'on est le maître absolu dans ses châteaux .
Il y a une lettre de M. l'archevêque de Lyon à M. l'archevêque de Paris 7. Cette lettre est un livre, et un très bon livre pour ceux qui aiment ces matières, et j'aime tout, tout m'amuse .
Est-il vrai que princes et pairs ont répondu aux gens tenant la cour de parlement qu'ils iront si leur santé le permet ?
Vos nouvelles de paix n'ont aucun fondement . J'en sais plus que vous autres Parisiens .
Interim vale et me ama .8 »
1 L'édition Voltaire à Ferney date successivement le manuscrit de 1770, 1771, 1761 ; mais la lettre est bien de 1760 .
2 Voir lettre du 22 décembre 1760 à Thieriot : ...
3 Les purges domestiques procurent une longue vie . La phrase exacte n'a pas été retrouvée, mais George Cheyne était un partisan convaincu de « l'évacuation par en haut et par en bas » , voir Dr Cheyne's own account of himself and of his writings, 1743 .
4 Voir lettre du 4 juin 1760 à Palissot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/06/04/il-y-a-des-articles-pitoyables-sans-doute-et-les-miens-pourr-5634190.html
5 Pour la brièveté .
6 Voir lettre du 23 décembre 1760 à Albergati Capacelli : ...
7 Voir lettre du 15 décembre 1760 à JR Tronchin : ….
8 Entre temps porte toi bien et aime moi .
15:54 | Lien permanent | Commentaires (0)
Quand il s'agit d'argent tout le monde est de la même religion
... https://www.youtube.com/watch?v=_sR7taa33-M
« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay
A Ferney 26 décembre [1760]
Ma belle philosophe, je ne sais ce qui est arrivé, mais il faut que M. Bouret fasse une bibliothèque de csars . Il a retenu tous ceux que je lui avais adressés . Il y a beaucoup de mystères où je ne comprends rien . Celui-là est du nombre . Ne regrettez plus Genève, elle n'est plus digne de vous . Les mécréants se déclarent contre les spectacles 1. Ils trouvent bon qu'on s'enivre, qu'on se tue, qu'un de leurs bourgeois, frère du ministre Vernes, cocu de la façon d'un professeur Neckre 2, tire un coup de pistolet au galant professeur,3 etc.,etc.,etc., mais ils croient offenser Dieu s'ils souffrent que les bourgeois jouent Polyeucte et Athalie . On est prêt à s'égorger à Neuchâtel pour savoir si Dieu rôtit les damnés pendant l'éternité ou pendant quelques années .
Ma belle philosophe croyez qu'il y a encore des peuples plus sots que nous . Quoi on a pris sérieusement L'Ami des hommes ! Quelle pitié ! Il y eut un prêtre nommé Brown 4 qui prouva il y a trois ans aux Anglais ses chers compatriotes, qu'ils n'avaient ni argent ni marine, ni armée, ni vertu, ni courage . Ses concitoyens lui ont répondu en soudoyant le roi de Prusse, en prenant le Canada, en nous battant dans les quatre parties du monde . Français répondez à ce pauvre ami des hommes !
Je suis fâché que le cher Fréron soit encagé . Il n'y aura plus moyen de de se moquer de lui, mais il nous reste Pompignan pour nos menus plaisirs 5.
Ma chère philosophe savez-vous que je ramène mes voisins les jésuites à leur vœu de pauvreté, que je les mets dans la voie du salut en les dépouillant d'un domaine assez considérable qu'ils avaient usurpé sur six frères, gentilshommes du pays, tous au service du roi ? Ils avaient obtenu la permission du roi d'acheter à vil prix l’héritage de ces six frères , héritage engagé, héritage dans lequel ils croyaient que ces gentilshommes ne pouvaient rentrer, parce que, disent-ils ( dans un de leurs mémoires que j'ai entre les mains ) ces officiers sont trop pauvres pour être en état de rembourser la somme pour laquelle le bien de leurs ancêtres est engagé .
Les six frères sont venus me voir ; il y en a un qui a douze ans et qui sert le roi depuis trois . Cela touche une âme sensible , je leur ai prêté sur le champ sans intérêt tout ce que j'avais ; et j'ai suspendu les travaux à Ferney . Ils vont rentrer dans leur bien . Figurez-vous que les frères jésuites pour faire leur manœuvre s’étaient liés avec un conseiller d’État de Genève qui leur avait servi de prête-nom . Quand il s'agit d'argent tout le monde est de la même religion . Enfin j’aurai le plaisir de triompher d'Ignace et de Calvin . Les jésuites sont forcés de se soumettre, il ne s'agit plus que de quelques florins pour le Genevois, cela va faire un beau bruit dans quelques mois . Vous sentez bien que frère Croust dira à madame la dauphine que je suis athée . Mais par le grand Dieu que j'adore, je les attraperai bien , eux et l'abbé Guyon, et Me Abraham Chaumeix, et le Journal chrétien et l'abbé Brizet 6 etc., etc. Non seulement je mène la petite-fille du grand Corneille à la messe mais j'écris une lettre à un ami du feu pape 7 dans laquelle je prouve (aussi plaisamment que je peux ) que je suis meilleur chrétien que tous ces fiacres-là 8, que j’aime Dieu, mon roi, et le pape, que j'ai toujours cru à la transsubstantiation, qu'il faut d’ailleurs payer les impôts ou n’être pas citoyen etc. Ma chère philosophe communiquez cela au prophète . Voilà comment il faut répondre . Ah ah vous êtes chrétiens, à ce que vous dites, et moi je prouve que je le suis .
Il est vrai qu'on imprime une Pucelle en vingt chants mais que m'importe ? Est-ce moi qui ai fait La Pucelle ? C'est un ouvrage de société fait il y a trente ans . Si j'y travaillai, ce ne fut qu'aux endroits honnêtes et pudiques ( ce que j'affirme devant Dieu ) . Ah ah maître Omer, je ne vous crains pas .
Ma belle philosophe, j'embrasse vos amis, et votre fils . »
1 Voir lettre du même jour à de Rebecque : ...
2 Neckre en surcharge sur Verne écrit d'abord .
3 Voir lettre du 30 octobre 1760 à d'Alembert : ….
4 John Brown , dans un ouvrage An Estimate of the manners and principles of the times, 1757 ; le livre qui avait eu un vif succès fut traduit par Charles Chais sous le titre Les Mœurs anglaises, 1758 .
5 Réminiscence de Gresset, Le Méchant, II, 1 .
6 Ou Grizel ou Brizel ; voir la Conversation de M. l'intendant des menus en exercice avec M. l'abbé Grizel .
7 Voir lettre du 23 décembre 1760 à Albergati Capacelli :....
8 Pour cochers de fiacres ; le mot est employé dans ce sens par Marivaux dans La Vie de Marianne, II.
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