Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/03/2016

voyant que son roman ne réussissait pas, s'est avisé de faire le politique

... Ô combien de politiques, a contrario, sont passés de la politique à l'écriture plus ou moins romanesque, comme si leurs dires pouvaient contrebalancer l'insuffisance de leurs actes . Qui peut encore se laisser prendre à ces publi-cations publi-citaires ? 

Nicolas Sarkozy and C° vous n'aurez pas une roupie de ma part , vous n'excitez que la curiosité des lecteurs de votre bord et vous n'en êtes plus à une promesse vaine supplémentaire . Allez, au foulon !

  Charlie Hebdo 1227

 

« A Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine

A Ferney , 1er avril 1761 1

Puisque vous aimez la campagne, ma chère nièce, je vous envoie la petite épître , adressée à votre sœur, sur l'agriculture . Le droit de champart 2, et tous les droits seigneuriaux que vous avez ne sont pas si favorables à la poésie que la charrue et les moutons . Virgile a chanté les troupeaux et les abeilles, et n'a jamais parlé du droit de champart . Je vous ferai une épître pour vous confirmer dans le juste mépris que vous semblez avoir pour le tumulte et les inutilités de Paris, et dans votre heureux goût pour les douceurs de la retraite .

Il est vrai que Ferney est devenu un des séjours les plus riants de la terre . Je joins à l'agrément d'avoir un château d'une jolie structure , et celui d'avoir planté des jardins singuliers, le plaisir solide d'être utile au pays que j'ai choisi pour ma retraite . J'ai obtenu du conseil le dessèchement des marais qui infectaient la province, et qui y portaient la stérilité . J'ai fait défricher des bruyères immenses ; en un mot j'ai mis en pratique toute la théorie de mon épître . Si vous ne venez pas voir cette terre qui doit vous appartenir un jour, je vous avertis que je viendrai bouleverser Hornoy, y planter , et y bâtir ; car il faut que je me serve de la truelle ou de la plume .

Je joins à cette épître les lettres sur le roman de J.-J. . Elles sont fortes, mais il méritait pis . Ce valet de Diogène, qui s'est mis dans le tonneau de son maître pour aboyer contre notre nation, n'est digne d'aucun ménagement . On lui a fait même trop d'honneur de le tourner en ridicule . C'est un polisson orgueilleux, de qui d'ailleurs j'aurais à me plaindre personnellement si on pouvait s'abaisser jusqu'à se plaindre de lui . Figurez-vous que du fond de son village d'où il outrage notre nation qui le nourrit, il fit une brigue à Genève pour empêcher les citoyens de jouer la comédie avec votre sœur, et qu'il m'écrivit à moi que je corrompais sa ville, que j’en altérais le mœurs pour prix de l'asile qu'elle m'a donné : comme si je me souciais d’adoucir la pédanterie des usuriers calvinistes de sa petite vile aussi ingrate que lui envers la France ; comme si c'était un asile qu'une maison de campagne que j'ai achetée le triple de ce qu'elle vaut ; comme si j'avais besoin d'un asile chez ses maîtres, moi, qui ai une douzaine de ses maîtres pour vassaux .

Son roman est détestable ; c'est encore là mon plus grand grief . M. de Chimènes a bien voulu que son nom parût à la fin des lettres qui écrasent cette rapsodie inconséquente . J'en suis fort aise . Ce Jean-Jacques voyant que son roman ne réussissait pas, s'est avisé de faire le politique : il est tout aussi bon politique que bon romancier ; sa brochure de la paix perpétuelle n'est qu'une nouvelle impertinence ; et voici la réponse, encore de M. de Chimènes . Nous sommes Bertrand et Raton .

Autres nouvelles . Lekain devait venir jouer la comédie avec nous à Pâques ; mais il m'a fallu communier sans jouer . J'ai édifié mes paroissiens au lieu de les amuser ; et M. de Richelieu s'est avisé de mettre Lekain en pénitence dans ce saint temps .

Je veux vous donner avis de tout . L'impératrice de Russie m’avait envoyé son portrait avec de gros diamants : le paquet a été volé sur la route . J'ai du moins une souveraine de deux mille lieues de pays dans mon parti ; cela console des cris des polissons . Ma chère nièce, je fais encore plus de cas de votre amitié . Adieu : j'embrasse tout ce que vous aimez . »

1 Le manuscrit daté « 1er avril » changé en « février » par l'éditeur porte surement la date correcte ainsi que le prouvent diverses allusions comme Bertrand et Raton ( voir lettre du 1er avril 1761 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/04/07/c-est-quelque-chose-d-avoir-fait-cinq-actes-sans-amour-quand.html

et lettre du 30 mars 1761 à Schouvalov : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/03/19/ces-eloges-qui-ne-sont-que-la-bordure-du-tableau-ce-sont-les-grandes-action.html

Le passage « Je joins à cette épître … Autres nouvelles. » manque dans les éditions à la suite du manuscrit, qui en revanche ajoutent à la suite de la lettre deux paragraphes pris à la lettre du 15 janvier 1762 à Mme de Fontaine : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-3-122795461.html

Je crois que vos montagnards vous trompent

... Monsieur le président , ceux qui prônent des primaires pour le PS jouent le jeu de la droite au pire , et leur propre jeu au mieux . Vos "montagnards" du XXIè siècle ne sont pas seulement les mélanchonistes , il en est aussi de votre camp . Je vous le dis, des têtes vont tomber ! y compris la vôtre, non dans une corbeille de sciure, mais dans le fond des urnes .

N'oublions pas que c'est une  inéluctable conséquence car un montagnard ne trouve aucun plaisir à vivre en Hollande , bas et plat pays .

 VOIR : http://www.cosmovisions.com/ChronoRevolutionMontagnards.htm

et : http://slideplayer.fr/slide/501710/

 Les "sans-dents" de 2016 sont-ils les sans-culottes de 1793 ? si oui, quel Comité de salut public tentera de les faire taire ? 

 Le Triomphe de la Montagne... : [estampe] / P. Lélu del. et sculp.

"Triomphe de la Montagne", vous m'en direz tant ! 

 

 

« A François Guillet, baron de Monthoux

etc.

à Annemasse

Aux Délices 31è mars 1761

Monsieur, j'aurai l'honneur , dès que je le pourrai de venir vous rendre mes devoirs, à vous et à madame la baronne de Monthoux . Une maladie épidémique nous a forcés de revenir aux Délices . C'est pour Mme Denis et pour moi, une grande consolation d'être un peu rapprochés de vous .

Je vous suis très obligé, monsieur, de l'avoine que vous voulez bien m'envoyer ; mais je voudrais que vos chevaux vinssent la manger , pendant que vous mangeriez nos poulets aux Délices .

Je vous souhaite, monsieur, et à madame la baronne, une meilleure santé que la mienne .

Je crois que vos montagnards vous trompent . L'avoine n'a pas coûté à Genève plus de six florins et demi cette année, et en dernier lieu, elle était à six florins . Pour moi, monsieur, je tiendrai toujours le marché que vous avez bien voulu faire avec moi ; je vous prie de m'en envoyer beaucoup . Je crois que c'est votre avantage . Je suis en tout à vos ordres . J'ai l'honneur d'être bien respectueusement, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur .

Voltaire . »

 

19/03/2016

ces éloges qui ne sont que la bordure du tableau . Ce sont les grandes actions qui louent les grands hommes

... https://www.youtube.com/watch?v=94JNDKjPl-I : André Bourvil, pour rire, rêver, chantonner, sourire encore .

Ce qui nous éloigne fort heureusement du bord du tableau .

Faute de grands hommes, il semblerait bien heureusement que nous ayons de grandes femmes, dont Angela Merkel qui est d'une trempe bien supérieure à nos politiques français qui eux n'ont su que couiner aux quatre vents face à la poussée d'extrême droite . Je prendrais volontiers le pari qu'elle restera fidèle à sa parole concernant les réfugiés .

Afficher l'image d'origine

D'Excel à l'excellence, un changement de couleur/président suffit-il ?

 

 

« A Ivan Ivanovitch Schouvalov

Aux Délices 30 mars 1761

Monsieur, je reçois dans ce moment par la voie de Vienne la lettre de 1 Votre Excellence en date du 26 janvier,2 la lettre pour M. de Soltikof, et le mémoire sur le Kamshatka dont vous voulez bien m'honorer . Vous daignez ajouter à vos bontés celle de me dire que vous travaillez à me fournir le canevas du second volume . Je suis tout prêt . Je m'arrange pour mettre en œuvre tous vos matériaux malgré celui que l'histoire d'un législateur, d'un grand homme 3, irrite si furieusement . Les expressions dont il se sert contre le père, et contre son auguste fille, sont si horribles qu'on n'ose les répéter . J'oublie pour jamais et ces injures, et celui qui en est coupable . Elles n'ont servi qu'à redoubler mon zèle pour la gloire de Pierre le Grand et pour celle de votre valeureuse nation que Sa Majesté l'Impératrice rend heureuse, et que Votre Excellence éclaire et encourage par les bienfaits qu'Elle répand et par la protection qu’elle donne aux arts . Toutes les fois que le jeune M. de Soltikof me fait l'honneur de venir chez moi je vois en lui de nouveau progrès et surtout les sentiments de la plus tendre reconnaissance envers vous Monsieur qu'il révère et qu'il aime comme son protecteur et comme son père 4.

Votre Excellence doit avoir reçu la petite inscription qu'Elle m'avait fait la grâce de me demander 5. Je la fis sur-le-champ . Vos ordres m’inspirèrent . Les voici à peu près les vers,6 tels qu'il m'en souvient .

Ses lois et ses travaux ont instruit les mortels ;

Il les rendait heureux ; et sa fille l'imite,

Jupiter, Osiris, vous eûtes des autels

Et c'est lui seul 7 qui les mérite .

Je me flatte monsieur qu'une histoire vraie et authentique fera plus d'effet que tous ces éloges qui ne sont que la bordure du tableau . Ce sont les grandes actions qui louent les grands hommes .

Peut-être le paquet dans lequel j'avais inséré cette inscription a-t-il été perdu . La plupart de nos envois réciproques n'ont pas été si heureux que vos armes . Je vois que Votre Excellence n'a reçu encore ni l'eau des Barbades 8, ni les ballots de livres envoyés à feu M. de Golofskin, ni ceux de M. le duc de Choiseul, ni ceux de notre 9 ambassadeur à Vienne . J'en ressens une véritable peine . Je regrette surtout les papiers dont vous aviez chargé M. Puskin .

Je vois par votre lettre monsieur que vous lui avez confié un présent dont je sens tout le prix, et dont je fais les plus tendres remerciements à Votre Excellence . Elle est trop bonne, mes frais sont trop peu de chose, mes peines sont trop bien employées . Un simple portrait de votre auguste impératrice, un de vous monsieur aurait fait ma récompense la plus chère . Il n'est pas juste qu'il vous en coûte, et que vous payiez les accidents qui peuvent être arrivés à M. Puskin et à mes ballots

. Vous ne savez donc pas que je regarde comme un des plus grands bienfaits le soin dont vous avez daigné me charger . Il fait le charme et l'honneur de ma vieillesse ; recevez avec votre bonté ordinaire le tendre et inviolable respects de Voltaire pour Votre Excellence . »

1 V* a d'abord écrit dont .

2 Elle est toujours conservée (Bestermann).

3 Frédéric II .

4 Depuis Toutes les fois […] ce passage manque dans les éditions .

6 V*, en ajoutant les vers au dessus de la ligne a oublié de supprimer l'article en début de phrase .

7 seul ajouté au-dessus de la ligne .

8 Cette liqueur, fabriquée à Genève, est annoncée par V* dès le 14 novembre 1757 : lettre à Schuvalov : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/01/30/v... ; une nouvelle expédition eut lieu l'année suivante : lettre du 16 décembre 1758 : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-...

( il y manque le post scriptum : « J'ai fait partir quelques bouteilles de la liqueur que vous avez daigné trouver bonne, mais elles arriveront bien tard . » ; une troisième expédition en 1759 : lettre du 22 novembre 1759 : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-...

Il s'agit sans doute ici d'un quatrième envoi .

9 V* a d'abord écrit votre .

18/03/2016

témoigner de bouche les sentiments

... Ce qui est plus chaleureux et a quand même plus d'allure qu'un tweet aussitôt dit aussitôt à jeter aux oubliettes avec des milliards de ses semblables  .

Ce matin j'étais constipé -- enfin pas moi, Voltaire -- et après demain le Manneken Pis ne pissera plus ; me voilà bien parti à vous parler pipi-caca, mais bon, l'humain n'est pas un pur esprit, vous le savez aussi bien que moi

http://www.lepoint.fr/insolite/pourquoi-le-manneken-pis-s...

 Bouches Cartoon Vecteur gratuit

 

 

« A la Comédie Française

Je prie messieurs les comédiens du roi qui me font l'honneur de représenter mes ouvrages de vouloir bien se prêter aux arrangements des rôles que M. Lekain leur présentera de ma part , en les remerciant de leur zèle, des soins dont ils m'honorent et en les assurant de l'estime infinie que j'ai pour leurs talents et du regret que j'ai de n'en être pas le témoin et de ne leur pas témoigner de bouche les sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être leur très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

Au château de Ferney 30 mars 1761. »

Tout cela me constipe

... "Moralement,  seulement moralement . Quoique ! quoique ! avec l'effet psycho-somatique ..."

Paroles de fonctionnaires qui vont bénéficier d'un "geste significatif" de leur ministre de tutelle . Il semblerait bien que ce geste soit un bras d'honneur, ou, plus modestement mais tout aussi indignement, un doigt d'honneur fort opposé d'un doigt donneur .

"Comment allez-vous ?

- Mal, très mal ."

Comme dit le poète, on n'est pas prêt de leur dérider les fesses .

Afficher l'image d'origine

Quelque soit l'angle de vue, l'effet est le même pour le destinataire .

 

« A Jean-Robert Tronchin

Tout est venu à bon port mon cher correspondant ; le château de Ferney sera embelli par vos bontés . Nous attendons de votre grâce deux mille bouchons de liège, le tout pour boire un jour avec vous du vin de Bourgogne .

Je ne compte guère sur la paix dont vous me parlez , ni sur nos annuités, ni sur nos tontines . Pour me consoler je me ruine à Ferney . Tout cela me constipe . Vous seul me déconstipez en daignant m'envoyer de bonne casse . Puis donc que vous êtes avec moi M. Purgon honorez-moi de quelques livres de ce bénin laxatif .

Je vous supplie monsieur d'épargner à mon avocat au conseil un port de lettres .

Mille tendres compliments d'oncle et nièce, et de toute la maison .

Aux Délices 29 mars [1761] 1»

1 L'année est portée deux fois sur le manuscrit .

17/03/2016

Le pauvre maçon de Ferney, monsieur, travaille à force pour se mettre en état de vous recevoir tant bien que mal , dans sa chaumière

...

chateau en travaux 2016 9859676f-622c-4bf2-8d29-d5ac0efec236.jpg

Les travaux commencent au château...
Le château de Voltaire passe entre les mains des experts du Centre des monuments nationaux pour un programme de restauration qui prendra sans doute plusieurs années. Le bulletin [ de la Société Voltaire :en ligne sur societe-voltaire/bulletins.php.] rendra compte périodiquement des progrès de cet important chantier.

Le parc du château reste ouvert aux visiteurs pendant les travaux, consulter facebook.com/chateauvoltaire.

En attendant, un peu de felix avec Félix Mendelsohn : https://www.youtube.com/watch?v=Mya0bUfjG5E

 

 

« A Germain-Gilles de Ruffey

Au château de Ferney 29è mars 1761

Le pauvre maçon de Ferney, monsieur, travaille à force pour se mettre en état de vous recevoir tant bien que mal , dans sa chaumière, vous et M. de La Marche ; je ne compte pas trop sur M. Pont-de-Veyle lequel ne pense pas qu'il y ait de salut hors de Paris ; pour moi , ce n’est pas Paris que j'aime, c'est Dijon ; et si je n'étais pas maçon, laboureur , barbouilleur de papier, et malade, je quitterais mes ateliers et mon médecin, pour venir jouir de la société charmante que je trouverais dans votre ville . Vous verrez par la petite épître ci-jointe 1, si je suis attaché à la campagne . C'est à vous, monsieur, que je dois des remerciements de la place dont votre Académie veut bien m'honorer 2. Je vous supplie de lui faire agréer mes profonds respects, et ma sincère reconnaissance ; ce sera une raison de plus pour m'engager au voyage de Dijon , s'il peut y avoir quelque nouveau motif, après celui de vous embrasser vous et vos amis . J'espère que nous raisonnerons de tout cela au mois d'août, dans ma chaumière de Ferney .

J'ai l'honneur d'être avec l'attachement le plus inviolable, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur .

Voltaire . »

2 V* vient d'être élu membre non résident honoraire de l'Académie de Dijon ; la présente lettre fut lue le 3 avril devant l'Académie, ainsi qu'il appert de ses Archives, 2è registre, folio 9 v°.

16/03/2016

je doute que vos grandes occupations vous laissent le temps de lire mon fatras, et que votre goût vous en laisse la patience

... Aussi serai-je bref ! Point de fatras .

Afficher l'image d'origine

Place à Voltaire ...

 

« A Jean-Philippe Fyot de La Marche

Monsieur, je doute que vos grandes occupations vous laissent le temps de lire mon fatras, et que votre goût vous en laisse la patience ; mais pour moi je relirai souvent la lettre charmante dont vous m'avez honoré : elle respire une sensibilité, une bonté de cœur, et une finesse de goût qu'on a rarement dans la place que vous occupez . Le fardeau et le détail des affaires n'ôtent rien aux agréments de votre esprit ; c'est vous, monsieur, qui me faites véritablement bourguignon . M. le président de Ruffey m'honore d'une place dans votre Académie ; M. Le Bault me procure du vin de Bourgogne ; mes terres écrasées de tous côtés par le mont Jura me soumettent à votre parlement ; mais ce sont vos bontés qui me font le cœur bourguignon , et qui me donnent mes lettres de naturalité ; elles sont signées aussi La Marche, Ruffey et Le Bault . Tout m'engage à venir présenter mes tendres remerciements dans votre capitale . Ma malheureuse santé est le seul obstacle . Je suis condamné à des assujétissements continuels qui rendraient la vie odieuse, si la philosophie ne la rendait supportable . C'est cet état qui me réduit à vous écrire d’une main étrangère . Je vous prie de me le pardonner, et de n'envisager que le respect, et tous les sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

Au château de Ferney en Bourgogne,

ce 29è mars 1761 . »