02/05/2012
cette Histoire, qu'on met impudemment sous mon nom, n'est point de moi
... ça reste à voir !

Quel rapport avec le texte ci-dessous, me direz-vous ?
Mam'zelle Wagnière, je sais que vous trouverez .
« A M. Georg-Conrad WALTHER 1
1er janvier 1756.
Mon cher Walther, on me mande qu'on a imprimé en Hollande, et que vous voulez réimprimer en Allemagne une prétendue Histoire de la Guerre de 1741. L'amitié que j'aurai toujours pour vous m'oblige de vous avertir que cette Histoire, qu'on met impudemment sous mon nom, n'est point de moi. Vous le verrez aisément par ma lettre ci-jointe à l'Académie française. Je vous prie de faire imprimer cette lettre dans les journaux d'Allemagne, et de vouloir bien aussi faire insérer dans les gazettes le désaveu que je joins ici dans un petit papier. Vous obligerez un homme qui fera toujours profession d'être votre serviteur et votre ami.
VOLTAIRE »
1 Voir lettre à Gottsched : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/05/02/que-par-votre-entremise-les-gazettes-allemandes-fassent-men.html
Walther : http://saebi.isgv.de/biografie/Georg_Conrad_Walther_%281710-1778%29
16:52 | Lien permanent | Commentaires (3)
... que, par votre entremise, les gazettes allemandes fassent mention du désaveu que vous trouverez joint à la lettre
... De plainte contre Wikileaks . Est-ce un appel au secours à Angela ? A suivre ...
Catch in the net !
« A M. GOTTSCHED 1
A Monrion, près de Lausanne, 1er janvier 1756.
Monsieur, si j'écrivais autant de lettres que les libraires m'imputent de livres, vous seriez souvent importuné des miennes. Mais un pauvre malade solitaire ne peut guère écrire. Je fais trêve à tous mes maux pour vous souhaiter, aussi bien qu'à Mme Gottsched, une bonne année et toutes les prospérités que vous méritez l'un et l'autre. Je commence cette année par vous demander hardiment une grâce c'est de vouloir bien honorer d'une place dans votre journal une lettre à l'Académie française, que j'ai l'honneur de vous envoyer 2. Il est de l'intérêt de la vérité, et du mien, que cette lettre soit connue. Faites la grâce entière, je vous supplie que, par votre entremise, les gazettes allemandes fassent mention du désaveu 3 que vous trouverez joint à la lettre.
Il est honteux que les libraires se mettent en possession d'imprimer ce qu'ils veulent sous le nom d'un homme vivant 4. Tous les gens de lettres y sont intéressés et à qui la gloire des lettres doit-elle être plus chère qu'à vous, qui en êtes l'ornement et le soutien ?
Je vous aurai 5 beaucoup d'obligation, et j'ai l'honneur d'être, avec tous les sentiments qui vous sont justement dus, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.
VOLTAIRE »
1 Johann Christoph Gottsched : http://fr.wikipedia.org/wiki/Johann_Christoph_Gottsched
M. Henri Beaune a réimprimé cette lettre d'après l'original ; on trouve dans Voltaire Oeuvres complètes, de Garnier : « M. Henri Beaune, ancien procureur général à la cour de Lyon, qui a apporté à la correspondance de Voltaire des parties nouvelles et curieuses » ; Voir : http://cths.fr/an/prosopo.php?id=124
2 Voir lettre du 21 décembre à l'Académie française : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/04/29/est-non-seulement-un-outrage-fait-a-la-verite-defiguree-en.html
3 Je n'ai pas trouvé ce désaveu dans les journaux qui ont imprimé la lettre à l'Académie. (Beuchot.)
16:21 | Lien permanent | Commentaires (0)
01/05/2012
je persiste à penser que cent mille hommes qui ont vu ressusciter un mort pourraient bien être cent mille hommes qui auraient la berlue
... Et à plus forte raison, un homme voyant deux cent mille personnes sur une place incapable d'en contenir la moitié, est un homme affligée de berlue, ce qui serait grave, ou qui veut sciemment nous tromper, ce qui est impardonnable . Il me rappelle ces vantards de cours de récréation qui disent avoir "la plus grande" !
Cet homme, vous l'avez reconnu, l'agité du Trocadéro, Zébulon 1er, que le Musée de l'Homme tout proche se propose d'empailler comme modèle d'Homo sapiens mendax mendax .
Et je lui dis "chante beau merle !"
« A M. D'ALEMBERT
A Monrion, 28 décembre [1755]
Voilà Figuré 1 plus correct; Force, dont vous prendrez ce qu'il vous plaira, Faveur de même Franchise et Fleuri, item. Tout cela ne demande, à mon gré, que de petits articles. Français et Histoire sont terribles. Je n'ai point de livres dans ma solitude de Monrion, je demande un peu de temps pour ces deux articles.
J'ajoute Fornication, je ne peux ni faire ni dire beaucoup sur ce mot. J'enverrai incessamment l'Histoire des flagellants 2. Que diable peut-on dire de Formaliste, sinon qu'un homme formaliste est un homme insupportable?
En général, je ne voudrais que définitions et exemples: définitions, je les fais mal , exemples, je ne peux en donner, n'ayant point de livres, et n'ayant que ma pauvre mémoire, qui s'en va comme le reste. Mes maîtres encyclopédiques, est-ce que vous aimez les choses problématiques? M. Diderot avait bien dit, à mon gré, que quand tout Paris viendrait lui dire qu'un mort est ressuscité il n'en croirait rien. On vient dire après cela que si tout Paris a vu ressusciter un mort, on doit en avoir la même certitude que quand tous les officiers de Fontenoy assurent qu'on a gagné le champ de bataille 3 . Mais, révérence parler, mille personnes qui me content une chose improbable ne m'inspirent pas la même certitude que mille personnes qui me disent une chose probable et je persiste à penser que cent mille hommes qui ont vu ressusciter un mort pourraient bien être cent mille hommes qui auraient la berlue.
Adieu, mon cher confrère; pardonnez à un pauvre malade ses sottises et son impuissance. Ce malade vous aime de tout son cœur, et Mme Denis aussi. »
1 Les articles FIGURÉ, FAVEUR, et FLEURI, parurent dans le tome VI de l'Encyclopédie; FRANCHISE fut inséré dans le tome VII ils sont tous dans le Dictionnaire philosophique. Quant aux articles FORCE, FRANÇAIS (ou FRANÇOIS), HISTOIRE, et FORNICATION, voir la lettre du 9 .décembre au même : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/04/24/a-l-egard-de-fornication-je-suis-d-autant-plus-en-droit-d-ap.html
2 Allusion badine faite par Voltaire au livre de l'abbé Jacques Boileau, intitulé Historia flagellantium, etc. : http://www.worldcat.org/title/histoire-des-flagellans-ou-lon-fait-voir-le-bon-le-mauvais-usage-des-flagellations-parmi-les-chretiens-par-des-preuves-tirees-de-lecriture-sainte-des-peres-de-leglise-des-papes-des-conciles-des-auteurs-profanes-traduite-du-latin-de-m-labbe-boileau-docteur-de-sorbonne-seconde-edition-revue-corrigee/oclc/490266937&referer=brief_results
3 Dans l'Encyclopédie, au mot CERTITUDE voir aussi ce mot dans le Dictionnaire philosophique, tome XVIII, page 117; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-34269835.html
et encore la XLVIe des Pensées philosophiques de Diderot : voir page 36 : http://books.google.fr/books?id=8XoHAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false
23:44 | Lien permanent | Commentaires (0)
30/04/2012
Quel intérêt ai-je à cela ?
... Dit innocemment, la main sur le coeur portefeuille, Nico Sans-foi .
Tout simplement, il a les boules de se faire battre par un meilleur que lui . Depuis qu'il est officiellement candidat, il ne s'occupe plus guère de la France, et les Français ne sont plus que des clients à convaincre que Nico peut tout, -sauf arrêter la crise,- fait tout, -sauf donner un toit et de quoi manger aux plus pauvres-. Oui, il fera tout , - d'abord pour sa pomme -.
J'ai hâte que ce roquet teigneux se taise .
Et dans le langage des fleurs, je vous le dis : ceci est un ajonc !

« A M. le maréchal duc de RICHELIEU.
A Monrion, près de Lausanne, ce 26 décembre [1755]
Est-il bien vrai, monseigneur, que je prends la liberté de vous demander vos bontés pour Mme ou Mlle Gouet ? Quel intérêt ai-je à cela ? On dit qu'elle est jeune et bien faite; c'est votre affaire, et non la mienne. Elle veut chanter les Cantiques de Moncrif 1 chez la reine, elle demande à entrer dans la musique, et il faut que, du pied du mont Jura, je vous importune pour les plaisirs de Versailles! On s'imagine que vous avez toujours quelque bonté pour moi, et on me croit en droit de vous présenter des requêtes. Mais si Mlle Gouet est si bien faite, et si elle a une si belle voix, la liberté que je prends est très-inutile; et si elle n'avait, par malheur, ni voix ni figure, cette liberté serait plus inutile encore. Je devrais donc me borner à vous demander pour moi tout seul la continuation de vos bontés. Je ne suis plus à mes Délices; je passe mon hiver dans une maison plus chaude, que j'ai auprès de Lausanne, à l'autre bout du lac. Un village a été abîmé, à quelques lieues de nous 2, par un tremblement de terre, le 9 du mois. En attendant que mon tour vienne, je vous renouvelle mon très-tendre respect. Nous sommes ici deux Suisses, ma nièce et moi, qui regrettons de n'être pas nés en Guienne 3. »
1 Voir : http://groupugo.div.jussieu.fr/groupugo/05-03-12Buffard-M...
« Le poète et musicien Moncrif donne ainsi en 1755 un Choix de chansons, à commencer de celles du comte de Champagne roi de Navarre, jusques et compris celles de quelques poètes vivants, dans une démarche qui demeure peu respectueuse du texte original, souvent « corrigé » ou tronqué, voire attribué à un auteur qui n'est pas le bon. »
2 « Le tremblement de terre survenu en Valais le 9 décembre 1755 provoqua de graves dégâts aux églises de Brigue, Viège et Naters. Des secousses furent enregistrées en France, en Savoie, en Italie du Nord et, depuis l'Alsace, jusqu'à Stuttgart et Ingolstadt. Ce séisme était sans rapport avec le grand tremblement de terre du 1er novembre 1755 à Lisbonne. » : Extrait de : http://hls-dhs-dss.ch/textes/f/F7782.php
3 Richelieu venait d'obtenir (4 décembre) le gouvernement général de Guienne (= Guyenne). Voir page 219 : http://books.google.fr/books?id=hg9d02lszFgC&pg=PA219&lpg=PA219&dq=guyenne+1755+richelieu&source=bl&ots=VIRZblFKWs&sig=JYkP8LK9YpUP8S52OPeEgjXJx7Q&hl=fr&sa=X&ei=l7aeT8CIM8Oh0QX3_InsDg&sqi=2&ved=0CDcQ6AEwAw#v=onepage&q=guyenne%201755%20richelieu&f=false
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L'amitié d'un homme comme vous me console de ce brigandage

« A M. Pierre ROUSSEAU
A Monrion, près Lausanne, 24 décembre 1755
Je vois, monsieur, par toutes vos lettres que vous pensez en philosophe, et que vous m'honorez de votre amitié; je vous dois une reconnaissance égale à mon estime. J'ai l'honneur de vous envoyer une nouvelle lettre à l'Académie française 1, et je vous supplie de lui donner place dans votre journal 2. Cette lettre vous instruira de ce que c'est que l'Histoire de la Guerre de 1741, qui parait depuis peu sous mon nom. On me vole un peu en vers comme en prose. L'amitié d'un homme comme vous me console de ce brigandage. »
1 Voir lettre du 21 décembre à l'Académie française : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/04/29/est-non-seulement-un-outrage-fait-a-la-verite-defiguree-en.html
2 Voir lettre du 12 novembre 1755 à Pierre Rousseau : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/04/19/la-maniere-dont-vous-ecrivez-est-un-sur-garant-de-la-bonte-d.html
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29/04/2012
... est non-seulement un outrage fait à la vérité défigurée en plusieurs endroits, mais un manque de respect à notre nation
... Et il est juste, monsieur le futur ex-président de la France, qu'au vu des pièces disponibles, vous soyez interrogé et jugé comme le commun des mortels .
S, comme ça trompe !
Enormémént !!
« A messieurs de l'ACADÉMIE FRANÇAISE.
Le 21 décembre [1755]
Messieurs, daignez recevoir mes très-humbles remerciements de la sensibilité publique 1 que vous avez témoignée sur le vol et la publication odieuse de mes manuscrits, et permettez-moi d'ajouter que cet abus, introduit depuis quelques années dans la librairie, doit vous intéresser personnellement; vos ouvrages, qui excitent plus d'empressement que les miens, ne seront pas exempts d'une pareille rapacité.
L'Histoire prétendue de la Guerre de 1741, qui parait sous mon nom, est non-seulement un outrage fait à la vérité défigurée en plusieurs endroits, mais un manque de respect à notre nation, dont la gloire qu'elle a acquise dans cette guerre méritait une histoire imprimée avec plus de soin. Mon véritable ouvrage, composé à Versailles sur les mémoires des ministres et des généraux, est, depuis plusieurs années, entre les mains de M. le comte d'Argenson, et n'en est pas sorti. Ce ministre sait à quel point l'histoire que j'ai écrite diffère de celle qu'on m'attribue. La mienne finit au traité d'Aix-la-Chapelle 2, et celle qu'on débite sous mon nom ne va que jusqu'à la bataille de Fontenoy 3. C'est un tissu informe de quelques-unes de mes minutes dérobées et imprimées par des hommes également ignorants. Les interpolations, les omissions, les méprises, les mensonges, y sont sans nombre. L'éditeur ne sait seulement pas le nom des personnes et des pays dont il parle, et, pour remplir les vides du manuscrit, il a copié, presque mot à mot, près de trente pages du Siècle de Louis XIV. Je ne puis mieux comparer cet avorton qu'à cette Histoire universelle que Jean Néaulme imprima sous mon nom il y a quelques années. Je sais que tous les gens de lettres de Paris ont marqué leur juste indignation de ces procédés. Je sais avec quel mépris et avec quelle horreur on a vu les notes dont un éditeur 4 a défiguré le Siècle de Louis XIV. Je dois m'adresser à vous, messieurs, dans ces occasions, avec d'autant plus de confiance que je n'ai travaillé, comme vous, que pour la gloire de ma patrie, et qu'elle serait flétrie par ces éditions indignes, si elle pouvait l'être.
Je ne vous parle point, messieurs, de je ne sais quel poëme entièrement défiguré 5, qui paraît aussi depuis peu. Ces œuvres de ténèbres ne méritent pas d'être relevées, et ce serait abuser des bontés dont vous m'honorez; je vous en demande la continuation.
Je suis avec un très-profond respect, etc. »
1 Voir la lettre de Voltaire à l'Académie française de novembre 1755 25/3/2012 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/03/25/lorsque-des-hommes-comme-vous-elevent-leurs-voix-pour-reprou.html
, et la réponse de M. Duclos : « DE M. DUCLOS, en qualité de secrétaire perpétuel de l'Académie Française
L'Académie est très-sensible aux chagrins que vous causent les éditions fautives et défigurées dont vous vous plaignez; c'est un malheur attaché à la célébrité. Ce qui doit vous consoler, monsieur, c'est de savoir que les lecteurs capables de sentir le mérite de vos écrits ne vous attribueront jamais les ouvrages que l'ignorance et la malice vous imputent, et que tous les honnêtes gens partagent votre peine. En vous rendant compte des sentiments de l'Académie, je vous prie d'être persuadé, etc.
DUCLOS, secrétaire. »
2 18 octobre 1748 . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_d%27Aix-la-Chape...
3 11 mai 1745 . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Fontenoy
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Le Portugal est miné depuis longtemps. Reposons-nous à l'abri des Alpes
.... Est-ce ainsi que raisonnent ceux qui , très riches, trop riches et voulant les rester, vont, tel notre Johnny national, Tsonga, Monfils, et quelques autres , mettre en Suisse leurs pactoles à l'abri du fisc français ?
Bande de félés !

Voltaire , lui, pensait, -à tort, malheureusement-, simplement être à l'abri des séismes .
Autres temps, autres centres d'intérêts ! ...
« A M. PICTET,
professeur en droit.
A Monrion, près Lausanne, 21 décembre [1755]
J'ai mille grâces à vous rendre, mon très-cher et très-aimable professeur, aussi bien qu'à Mme Pictet. Elle a écrit à Mme Denis une lettre charmante, et j'ai reçu de vous un billet très-savant. La science et les grâces sont dans votre famille. Le sieur Falconnet a fait à Paris la même remarque que vous. Le Portugal est miné depuis longtemps. Reposons-nous à l'abri des Alpes. Quand serai-je assez heureux pour être encore votre voisin et celui de Mme Pictet! Oserais-je vous prier de lui présenter mes tendres respects? Je n'oublierai jamais vos bontés ni les siennes. Je me mets aux pieds de Mme Pictet et de la belle Nanine 1, tout indigne que j'en suis.
V. »
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