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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

je lui servirais de vieux sigisbé

 

cicisbeo sigisbé.jpg

 

 

 

«  A madame Louise Dorthée de Saxe-Meiningen, duchesse de SAXE-GOTHA 1.
Près de Genève, 28 août 1755.

Madame, je n'importune pas tous les jours Votre Altesse sérénissime de mes lettres mais il n'y a point de jour où je ne parle d'elle, où je ne m'entretienne de ses bontés, et où je ne préfère la forêt de Thuringe au lac de Genève. Je m'occupe du soin de mériter la continuation de sa bienveillance; et, ne pouvant actuellement me mettre à ses pieds, je songe du moins à lui procurer de loin quelques petits amusements. Je voudrais lui envoyer cette Jeanne 1, que j'ai tâché d'embellir sans l'orner de pompons. J'ai fait ce que j'ai pu pour qu'elle parût décemment devant Votre Altesse. J'ai voulu que sa beauté fût piquante sans avoir jamais l'air effronté, que vous la vissiez avec quelque plaisir sans trop rougir pour elle; qu'enfin elle fût digne d'occuper une place dans votre maison. Il ne s'agit plus, madame, que de l'envoyer à vos pieds, elle serait déjà partie si je savais comment l'adresser. Il me semble qu'il y a un banquier à Strasbourg qui reçoit quelquefois des ordres de Votre Altesse, si je savais son nom, je lui adresserais le paquet. J'attends vos ordres, madame mais je ne me console point d'être hors de portée de venir les demander moi-même, et d'arriver avec la fille d'honneur que je veux vous présenter. La grande maltresse des cœurs veillerait sur sa conduite et la rendrait digne de vous plaire; je lui servirais de vieux sigisbé 2. Mais faut-il se borner à ne présenter que de loin mon profond respect à Votre Altesse sérénissime? »

 

1 La Pucelle d'Orléans .

 

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19/03/2012 | Lien permanent

le roi leur a répondu : j'ai l'honneur d'être gentilhomme aussi, je paierai dans mes domaines la confection des chemins,

Louis XVI, dans un raccourci qui lui fait honneur, (avant d'être le raccourci lui-même), se montre partisan d'une action en faveur de ceux qui travaillent à la voirie, ce qui n'était pas une mince affaire . Il ose .

Il ose s'opposer à ceux de son clan .

Volti, lui aussi, déja depuis près de vingt ans, se battait pour l'abolition des corvées non payées .

Notre président ( qu'on aurait bien du mal à raccourcir davantage ) ne me semble pas apte, en cette période pré-électorale, à imposer quelque idée généreuse aux membres de son parti l'UMP, qui , d'ailleurs, pourrait devenir l'Union des Meilleurs Perdants .

J'ai fait  le choix de ce titre pour faire un rappel aux coutumes des républicains élus par le peuple : ceux qui se croient dégradés s'ils ne profitent pas de leurs maigres pouvoirs , ceux qui feront tout pour ne pas payer une contravention , ceux qui voyagent gratis pour leurs loisirs (grassement payés par les contribuables) .

Alors, Heureux ?

http://www.deezer.com/listen-1125858

 

cantonnier GavarniSweeper.jpg

Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Corv%C3%A9e_seigneuriale

 

 

 

 

 

 

 

« A Dominique Audibert i


[vers le 13 mars 1776]

 

Vous savez peut-être que le parlement de Paris ayant dit au roi, dans une grande députation, que Sa Majesté dégraderai la noblesse de son royaume en l'invitant à payer les journées de ceux qui travaillent aux chemins de leurs terres, le roi leur a répondu : j'ai l'honneur d'être gentilhomme aussi, je paierai dans mes domaines la confection des chemins, et je ne me crois point dégradé pour cela.

 

Vous savez peut-être aussi que ce parlement ayant fait brûler par son bourreau, au pied de son grand escalier, un excellent livre en faveur du peuple, composé par M. de Boncerf ii, premier commis de M. Turgot, et ayant décrété l'auteur d'ajournement personnel, Sa Majesté leur a ordonné de mettre leur décret à néant, et leur a défendu de dénoncer des livres : elle leur a dit que ces dénonciations n'appartenaient qu'à son procureur général, qui même ne pouvait le faire qu'après avoir pris ses ordres iii.

 

Voilà les jugements de Titus et de Marc-Aurèle, mais Messieurs ne sont pas des sénateurs de Rome . Pour M. Turgot, il a tout l'air d'un ancien Romain. »

 

iEn faisant attention à quelques coquilles dans l'article, Dominique Audibert : voir : http://www.napoleon.org/fr/salle_lecture/biographies/file...

ii Les Inconvénients des droits féodaux de Pierre-François Boncerf : http://books.google.be/books?id=BBVEAAAAcAAJ&printsec...

et voir lettre à Condorcet du 6 mars : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/03/06/s...

Pierre-François Boncerf : http://books.google.be/books?id=5LZBAAAAcAAJ&pg=PA90&...

iii Condorcet a noté sur le manuscrit : « Cette nouvelle n'est pas exacte . Il est très vrai seulement que le parlement fît brûler ce livre , mais la protection du ministère se borna à empêcher de poursuivre l'auteur . Plusieurs ministres fomentaient dès lors sous main ces entreprises du parlement, et s'étaient réunis avec lui pour empêcher M. de Turgot de sauver la nation . »

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13/03/2011 | Lien permanent

le prince jette son manteau de philosophe et prend l’épée dès qu’il voit une province à sa bienséance

Froidure sur le château de Volti, mais soleil radieux et oiseaux qui se font entendre et voir (construction de nids à tout va ), donc pour illustrer ceci :

Le chant des "oiseaux dans la charmille" :

http://www.youtube.com/watch?v=rv1Bj8_6ID4&feature=re...

La Noue :

http://cesar.org.uk/cesar2/people/people.php?fct=edit&...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste_de_La_Noue

Mlle Gautier :

http://cesar.org.uk/cesar2/people/people.php?fct=edit&...

 

gaultier mlle.jpg
Ci-dessus :
Mlle Gau(l)tier qui récompensa "la vertu" de La Noue .

 

 

 

 

 

« A Pierre-Robert Le Cornier de Cideville

 

A Bruxelles ce 13 mars 1741

 

Devers Pâques on doit pardonner

Aux chrétiens qui font pénitence !

Je la fais ; un si long silence

A de quoi me faire damner.

Donnez-moi plénière indulgence.

 

Après avoir en grand courrier

Voyagé pour chercher un sage,

[son voyage à la cour de Frédéric en novembre- décembre 1740]

J’ai regagné mon colombier,

Je n’en veux sortir d’avantage.

J’y trouve ce que j’ai cherché,

J’y vis heureux, j’y suis caché.

Le trône et son fier esclavage,

Ces grandeurs dont on est touché,

Ne valent pas notre hermitage.

 

Vers les champs hyperboréens

J’ai vu des rois dans la retraite

Qui se croyaient des Antonins.

J’ai vu s’enfuir leurs bons desseins

Aux premiers sons de la trompette.

[Frédéric, auteur de L’anti-Machiavel,  vient d’envahir la Silésie]

 

Ils ne sont plus rien que des rois,

Ils vont par de sanglants exploits

Prendre ou ravager des provinces.

L’ambition les a soumis.

Moi, j’y renonce, adieu les princes,

Il ne me faut que des amis.

 

              Ce sont surtout des amis, tels que mon cher Cideville, qui sont très au-dessus des rois. Vous me direz que j’ai donc grand tort de leur écrire si rarement, mais aussi il faut m’écouter dans mes défenses. Malgré ces rois, ces voyages, malgré la physique qui m’a encore tracassé, malgré ma mauvaise santé, qui est fort étonnée de toute la peine que je donne à mon corps, j’ai voulu rendre Mahomet digne de vous être envoyé. Je l’ai remanié, refondu, repoli depuis le mois de janvier. J’y suis encore. Je le quitte pour vous écrire. Enfin je veux que vous le lisiez tel qu’il est, je veux que vous ayez mes premiers prémices, et que vous me jugiez en premier et dernier ressort. La Noue vous aura mandé sans doute que nos deux Mahomets se sont embrassés à Lille [Le Mahomet second de La Noue, et le Mahomet de V* ; la pièce de V* sera représentée pour la première fois à Lille –où habitent M. et Mme Denis- le 25 avril, par La Noue et sa troupe]. Je lui lus le mien. Il en parut assez content, mais moi je ne le fus pas, et je ne le serai que quand vous l’aurez lu à tête reposée. Ce La Noue me parait un très honnête garçon et digne de l’amitié dont vous l’honorez. Il faut que Mlle Gautier ait récompensé en lui la vertu, car ce n’est pas à la figure qu’elle s’était donnée, mais à la fin elle s’est lassée de rendre justice au mérite.

 

              Or mandez-moi, mon cher ami, comment il faut s’y prendre pour vous faire tenir mon manuscrit. Je ne sais si vous avez reçu L’Anti-Machiavel que j’envoyai pour vous à Prault, le libraire, à Paris. Je le soupçonne d’être avec les autres dans la chambre infernale qu’on nomme syndicale. Il est plaisant que le Machiavel soit permis et que l’antidote soit de contrebande. Je ne sais pas pourquoi on veut  cacher aux hommes qu’il y a un roi qui a donné aux hommes des leçons de vertu. Il est vrai que l’invasion de la Silésie est un héroïsme d’une autre espèce que celui de la modération tant prêchée dans L’Anti-Machiavel. La chatte métamorphosée en femme court aux souris dès qu’elle en voit [fable de La Fontaine], et le prince jette son manteau de philosophe et prend l’épée dès qu’il voit une province à sa bienséance.

 

Puis fiez-vous à la philosophie [La Pucelle].

 

              Il n’y a que la philosophie de Mme du Châtelet dont je ne me défie pas. Celle-là est constante dans ses principes, et plus fidèle encore à ses amis qu’à Leibnits.

 

              A propos, Monsieur le conseiller, vous saurez que cette philosophe a gagné un préliminaire de son procès fort important [le procès qu’elle fait pour être reconnue héritière du marquis de Trichâteau], et qui paraissait désespéré. Son courage et son esprit l’ont bien aidée. Enfin je crois que nous sortirons heureusement du labyrinthe de la chicane où nous sommes.

 

              Mais vous que faites-vous ? où êtes-vous ?

 

              Quae circumvolitas agilis thima ? [Où vas-tu promener sur le thym ton vol infatigable ?] Mandez un peu de vos nouvelles au plus ancien et au meilleur de vos amis. Bonjour, mon très cher Cideville, Mme du Châtelet vous fait mille compliments. »

 

 

 

 

 

 

 

Mahomet:http://cesar.org.uk/cesar2/dates/dates.php?fct=edit&p...

 

 

 Haendel : http://www.youtube.com/watch?v=3jExF36PF_A

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13/03/2010 | Lien permanent

Travaillons tandis que nous avons encore du feu dans les veines

"La vie est courte. Il n’y a pas un moment à perdre à l’âge où je suis. La vie des talents est encore plus courte."

Bien que plus jeune que Volti lorsqu'il écrivit ceci, je sais pertinemment qu'il a raison .

Je ne sais quel sont mes talents actuels, mais je sais que certains ont pris du plomb dans l'aile. Le double-salto vrillé avec rattrappage sur le bord du guéridon du salon, ça je ne peux plus ! Comment ce fais-ce ?

Et curieusement, avec du plomb dans l'aile, je marche comme un canard boiteux ; je dois être comme Léon Zitrone qui criait lors d'un Intervilles un peu agité : "Guy Lux, je ne vous entends plus , on m'a cassé ( -pété- ) mes lunettes ! ".Pour une citation plus conforme à la réalité, voyez ce grand moment de Télé :

 http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.totalvod...

 

Il est heureux que d'autres talents s'améliorent, que certains  prennent le relais grâce à l'expérience et que ma foi , l'amour de la vie aidant, l'amour présent, on garde l'oeil brillant et le coeur ouvert .

 

 

coeur croixrousse.jpg

 

« A Charles–Augustin Ferriol, comte d’Argental

et

à Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental

 

20 janvier [1762]

 

                                   Divins anges, ce n’est pas tout. Renvoyez-moi, je vous prie, tous mes chiffons sitôt la présente reçue. C’est-à-dire les deux leçons de cette œuvre de six jours [Statira ou Cassandre ou Olympie, tragédie retouchée et renommée] que je mets plus de six fois six autres jours à reprendre en sous-œuvre. Ou je suis un sot, ou cela sera déchirant ; et vous en viendrez à votre honneur. Vous pouvez être sûrs que si je reçois le matin votre paquet, un autre partira le soir pour aller se mettre à l’ombre de vos ailes. Ah ! que vous m’avez fait aimer le tripot ! Je relisais tout à l’heure une première scène d’un drame commencé et abandonné [Don Pedre : le plan en est donné aux d’Argental le 29 juin en leur disant qu’il pense avoir renoncé au sujet]. Cette première scène me réchauffe, je reprendrai ce drame. Mais il faut songer sérieusement à Pierre le premier de nos apôtres [Ici Pierre Corneille, premier des auteurs tragiques : Commentaires sur Corneille].

 

                            Je désire toujours ardemment de voir Le Droit du seigneur tel qu’il sera donné corrigé ou défiguré [représenté le 18 janvier]. La vie est courte. Il n’y a pas un moment à perdre à l’âge où je suis. La vie des talents est encore plus courte. Travaillons tandis que nous avons encore du feu dans les veines. Je suis content de l’Espagne [Pacte de Famille  conclu entre la France et l’Espagne le 15 août 1761 et ratifié le 25 en Espagne ;l’’Espagne entre enfin en guerre contre l’Angleterre]. Il vaut mieux tard que jamais.

 

                            Il y a longtemps que je dis : gare à vous Joseph – je dis aussi : gare à vous Luc [Joseph = roi du Portugal : allusion à l’attentat de septembre 1758 contre José Ier . Luc= Frédéric II : tentative d’enlèvement à Strehlen à la fin de 1761 ].

 

                            Aux pieds des anges.

 

                            V. »

 Un talent qui ne se dément pas : http://www.youtube.com/watch?v=Jha39ysASA0&feature=re...

Je l'aime toujours . N'en soyez pas jalouse Mam'zelle W. !

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20/01/2010 | Lien permanent

Le fracas et les plaisirs de Lyon nuisaient à ma santé et à mon travail

 Je peux vous garantir qu'au XXI ième siècle le fracas de Lyon est essentiellement automobile et use en effet les nerfs des usagers obligés chaque jour de trainer dans des bouchons, qui pour être lyonnais , n'en ont pas l'agrément de leurs homonymes aux tables bien garnies .

Les plaisirs de Lyon, je vous le confesse, n'ont pas sur moi le même effet délétère que sur Volti !

Au contraire, ils sont pour moi source vivifiante et j'en redemande sans retard . Vous comprendrez quand vous serez plus grands !

Entre autres adresses, une qui m'est chère depuis quelques semaines ...

leon-de-lyon-1.jpg

 

« A Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine

 

Au château de Prangins,

22 décembre 1754

 

Je dicte ma lettre ma chère nièce, non pas que je sois plus malade qu’à l’ordinaire, mais parce que je suis dans mon lit fort frileux et fort paresseux. Je ne doute pas que vous n’ayez fait rendre à M. de Prangins [Jean-Georges Guiguier, baron de Prangins] la première lettre que je vous envoyai. Je n’ai point la force d’aller prendre actuellement les bains d’Aix en Savoie ; la saison est trop rigoureuse ; il faut attendre un temps plus doux . Si je pouvais me flatter que vous vinssiez ici au printemps avec le maître de la maison, je ne chercherais pas d’autre retraite jusqu’au printemps où vous en partiriez, et je ne pourrais pas en imaginer une plus agréable. La situation est d’après les romans, et le bâtiment est de l’histoire moderne [vers 1723]; il n’y a rien de si beau à 50 lieues à la ronde. Tout ce que nous craignons Mme Denis et moi, c’est de causer un peu d’embarras aux régisseurs de ce beau château. Surtout nous vous prions de présenter à M. de Prangins nos remerciements et nos excuses. Je voudrais qu’il sentît tout le plaisir qu’il me fait. Cette habitation est précisément tout ce qui me convient dans l’état douloureux où je suis. Ma santé et mes études en avaient besoin. Le fracas et les plaisirs de Lyon nuisaient à ma santé et à mon travail [lettres du 20 novembre et 2 décembre à d’Argental]. Vous ne sauriez croire l’obligation que je vous ai d’avoir trouvé une retraite si convenable à mon goût et à mon état. Il ne me manque que de  vous y voir. C’est la seule chose  que je désire dans ce monde. Il y a d’ailleurs des eaux minérales, qui, je crois, seraient fort bonnes pour vous, surtout au printemps. Flattez-nous au moins de cette espérance ; mandez-nous si M. de Prangins a reçu nos lettres. Vous devez regarder comme votre affaire propre notre séjour dans ce château, puisque c’est vous qui nous l’avez procuré. Je suis fâché que vous n’ayez plus la consolation de voir tous les jours votre frère ; je me flatte que vous en avez d’autres auxquelles je m’intéresse.

 

                            J’ai apporté avec moi votre Léda. Apportez-nous le portrait de votre fils avec quelques-uns de vos petits chefs-d’œuvre ; mais songez que vos lettres nous font pour le moins autant de plaisir que vos crayons et vos pinceaux. Ce n’est plus le temps d’être paresseuse avec des gens qu’on a confinés dans un château sur les bords d’un lac. Ecrivez-nous, rassurez-nous contre la crainte d’abuser des bontés du maître de maison, et encore plus de la crainte de ne vous point voir ce printemps.

 

                            Adieu mon aimable nièce.

 

                            Voltaire. »

 

 

 

 

Exposition de papier découpé au Château de Prangins, dont les œuvres de Jean Huber qui s’est particulièrement dédié à Voltaire.

http://google.mini60.com/

 

 

Château de Prangins

http://images.google.nl/imgres?imgurl=http://www.landesmu...

 

 

 

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22/12/2009 | Lien permanent

Sauve qui peut est la devise des pauvres diables comme moi ... proh pudor ! [oh honte !]

... Mister Trump, je parie mon dernier string léopard contre vos oeuvres complètes , que le prétendu respect de votre promesse électorale est uniquement dicté par le rendement des affaires du Trump-Picsou  qui souffriraient d'avoir à payer pour la lutte contre la pollution .

La "grandeur des USA" invoquée ! slogan usé, pour pauvre d'esprit qui se pavane, geai paré des plumes du paon, grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf : plafff !!

 Résultat de recherche d'images pour "oh honte"

Les pôles d'intérêt de Trump sont les mêmes que ceux de Mario : bad trip for us !

 https://www.quizz.biz/quizz-343112.html

 

 

 

« A Louis-René Caradeuc de La Chalotais

Aux Délices, le 11 juillet [1762]

Monsieur, je suis presque aveugle, et cependant j’écris ; mais c’est que les passions donnent de la force, et les sentiments que vos bontés m’inspirent sont une passion. Vous confondez les jésuites, et vous instruisez les historiens. Le mémoire que vous avez daigné m’envoyer 1 est très plausible . Si vous étiez procureur-général de quelque parlement de mon voisinage, je volerais pour venir vous remercier, quoique je ne sorte plus de ma chaumière ; je viendrais vous prier de guérir les scrupules qui me restent. Si la chose était comme vous le dites, le parlement de Paris, capitale de l’ancienne France, aurait été l’assemblée des états généraux. Pourquoi, dans les états du quatorzième siècle, les parlements n’y eurent-ils pas de séance ? pourquoi le banc du roi en Angleterre est-il différent des états nommés parlement ? pourquoi le gouvernement anglais, ayant en tout imité nos usages 2 et les ayant conservés, a-t-il encore ses états généraux, qui sont abolis en France ? pourquoi le procureur général du roi d’Angleterre conclut-il à ce banc royal, et non au parlement de la nation ? Ce qu’on appelle le grand banc en France est encore le grand banc à Londres . La formule ancienne de vos sessions s’y est conservée . Le procureur général n’agit qu’à ce banc. Ce qu’on appelle parlement en France est donc le banc du roi ; ainsi que ce qu’on nomme parlement en Angleterre représente nos états généraux.

Pourquoi le gouvernement goth, tudesque et vandale ayant été partout le même, serions-nous les seuls chez qui une cour suprême de justice aurait été substituée aux représentants des chefs de la nation ? Les audiences d’Espagne ne sont point las cortes, et n’y ont aucun rapport . La chambre impériale de Wetzlar 3, quoique toujours présidée par un prince, n’a aucune analogie avec la diète de l’Empire.

Aucune cour supérieure ne représente la nation dans aucun pays de l’Europe. Comment la France seule aurait-elle établi ce droit public ? et si elle l’avait établi, comment ne serait-il pas authentique ? Si chaque parlement tient lieu des états généraux pendant la vacance de ces états, il est clair qu’il est à leur place . Que devient donc alors le conseil du roi ?

Vous sentez bien que cela est embarrassant. Mettez la main sur la conscience. Au reste, je suis sans intérêt, ne descendant, que je sache, d’aucun Franc qui ait ravagé les Gaules avec Ildovic nommé Clovis, ni d’aucun seigneur qui ait trahi Louis V et Charles de Lorraine , n’étant d’aucun corps, n’étant ni tonsuré ni maître ès arts , ayant un pied en France et l’autre en Suisse, et les deux sur le bord de la fosse. Je suis assez de l’avis d’un Anglais qui disait que toutes les origines, tous les droits, tous les établissements, ressemblent au plum-pudding : le premier n’y mit que de la farine, un second y ajouta des œufs, un troisième du sucre, un quatrième des raisins ; et ainsi se forma le plum-pudding.

Voyez ce qu’étaient Lin et Clet, supposé qu’il y ait eu des Clet et des Lin 4 ; reconnaîtraient-ils aujourd’hui leurs successeurs ? Le fils de Marie même reconnaîtrait-il sa religion ? Tout dans l’univers est fait de pièces et de morceaux. La société humaine me paraît ressembler à un grand naufrage . Sauve qui peut  est la devise des pauvres diables comme moi. Pour vous, monsieur, qui avez une belle place dans le vaisseau, c’est tout autre chose. Vous avez jeté Loyola à la mer, et votre vaisseau n’en va que mieux. Il y a une chose dont on doit s’apercevoir à Paris, supposé qu’on réfléchisse : c’est que la vraie éloquence n’est plus qu’en province. Les comptes rendus en Bretagne et en Provence 5 sont des chefs-d’œuvre ; Paris n’a rien à leur opposer, il s’en faut beaucoup.

Cependant il y a toujours une douzaine de jésuites à la cour . Ils triomphent à Strasbourg, à Nancy . Le pape donne en Bretagne, chez vous, oui, chez vous, des bénéfices quatre mois de l’année . Vos évêques, proh pudor !6 s’intitulent évêques par la grâce du Saint-Siège, etc., etc., etc., etc.,etc.

Monsieur, vous me remplissez de respect et d’espérance.

Voltaire. »

1 Mémoire touchant l'origine et l'autorité du parlement de France appelé judicium Francorum, 1762 ; voir : http://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1965_num_72_2_2265

3 Wetzlar devint une cité libre d'Empire au XIIè siècle, la chambre impériale survécut jusqu'en 1806, date où l'Empire fut dissous .

4 Lin est le successeur de Pierre ; voir lettre du 26 octobre 1762 à Bernis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/10/20/tenez-monseigneur-lisez-et-labourez-mais-les-cardinaux-ne-so-5863533.html . Clet , ou plutôt Anacletus II est un antipape du XIIè siècle parfaitement historique .

5 Ce sont des ouvrages de La Chalotais et Ripert de Monclar : Réquisitoire à M. le procureur général du parlement de Bretagne . Du 7 décembre 1761 ; Second compte rendu sur l'appel comme d'abus, des constitutions des jésuites, Par M. […] de La Chalotais, procureur général du roi au parlement de Bretagne, les 21, 22 et 24 mai 1762 .

6Oh honte !

 

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02/06/2017 | Lien permanent

le roman de Jean-Jacques ! À mon gré il est sot, bourgeois, impudent , ennuyeux, mais il y a un morceau admirable sur le

... Surtout, Parisiens pris dans les bouchons provoqués par les taxis, ne lisez pas JJ Rousseau, vous subiriez la double peine et vous vous endormiriez sans rémission .

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Et prudemment , pour être sûrs d'arriver à bon port, nous fimes appel à un VTC  , Véritable Tombereau à Cheval .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental,

conseiller d'honneur, envoyé

de Parme

rue de la Sourdière

à Paris

Au château de Ferney 26 janvier 1761

Et ces yeux que vous fermez quand vous êtes content, se portent-ils mieux mon cher ange ?

J'ai un besoin très grand d'être fortement recommandé à M. de Villeneuve 1. Est-il possible que je n'aie besoin de personne dans le pays étranger, et que j'aie besoin d'un intendant en France avec mes terres libres ? Je ferai une belle requête pour M. le duc de Choiseul mais je lui ai tant demandé de choses pour les autres que je n'ose plus rien demander pour moi .

J'ai de terribles affaires sur les bras . Je chasse les jésuites d'un domaine usurpé par eux . Je poursuis criminellement un curé . Je convertis une huguenote, et ma besogne la plus difficile est d'enseigner la grammaire à Mlle Corneille qui n'a aucune disposition pour cette sublime science .

Est-il vrai monsieur et madame anges tutélaires, est-il vrai qu'on joue Tancrède 2? Est-il vrai qu'on joue aux Italiens une parade intitulée Le Comte de Boursoufle 3 sous mon nom ? Justice, justice . Puissances célestes, empêchez cette profanation, ne souffrez pas qu'un nom que vous avez toujours daigné aimer soit prostitué dans une affiche de la Comédie-Italienne . J'imagine qu'il est aisé de leur défendre d'imputer dans les carrefours de Paris à un pauvre auteur une pièce dont il n'est pas coupable ?

J'estime mes anges qu'il faut retrancher Lefranc de ce panteodos à Mlle Clairon 4. Nous le retrouverons bien une autre fois . Il ne faut pas souiller par une satire les louanges de Melpomène . En ôtant Lefranc tout va, tout se lie .

Et le roman de Jean-Jacques ! À mon gré il est sot, bourgeois, impudent , ennuyeux, mais il y a un morceau admirable sur le suicide qui donne appétit de mourir 5.

Avez-vous vu celui de La Popelinière ou Pouplinière ?6 Est-ce vous qui avez envoyé à M. de La Marche notre Tancrède ?

Nous avons ici Chimène ! Oui le marquis Chimène 7. Hélas nous ne vous aurons pas . Nous baisons le bout de vos ailes .

V. »

4 L’Épître A Daphné, ou Épître de M. de Voltaire à Mlle Clairon, dont le sous-titre est « Pantaodaï, étrennes à Mlle Clairon » ; voir lettre du 6 juillet 1760 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/12/05/il-faut-qu-ils-sachent-que-je-suis-heureux-et-qu-ils-crevent-5732403.html

; et lettre du 11 janvier 1761 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/01/09/je-me-moque-de-tout-le-reste-et-meme-assez-violemment-j-ai-s-5742289.html

. La forme panteodos fait difficulté , voir aussi le début de la lettre du 2 février 1761 aux d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/02/02/on-mourra-volontiers-apres-avoir-tire-sur-les-betes-puantes.html

5 La Nouvelle Héloïse, III, 26.

7 Ces quatre mots sont ajoutés au-dessus de la ligne .

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26/01/2016 | Lien permanent

Non sono in stato di ringraziarvj di pugno, ma per debole, che io sia posso sentire tutta la forza del volstro merito /J

... [sic] M. Mélenchon, dois-je vous plaindre, car selon un diagnostic des plus fiables et établi par des millions de spectateurs, depuis un certain temps et avec une crise de caca nerveux hier,  vous avez la grosse tête, ce que je me permets de traduire par "M. Mélenchon, vous êtes une enflure !" . Insoumis de mes deux ! "Sacré !", je te l'accorde,  tu l'es : un sacré conn...

Insoumis ridicules, qu'avez vous à cacher, quelles ordures trainent sous vos tapis, quels cadavres dans vos placards pour que vous vous opposiez à une perquisition légale ?

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Deux justiciables qui, de leurs perchoirs, conchient la loi . Intolérable !!

 

 

« A Lorenzo Guazzesi 1

Pisa

Ferney 18 octobre 1763 2

Sgre,

Una delle piu grandi Consolazionj che abbia ricevuto in un inferma vecchiezza che mj conduce al sepolcro p una strada assaj disastrosa, è stata La Lettura della opére, che avete volutao gentilmente donarmj . Jo non le ho ricevuto, che prochj giornj sono, benchè la vostra Lettera sia scritta del 21 aprile . Non sono in stato di ringraziarvj di pugno, ma per debole, che io sia posso sentire tutta la forza del volstro merito . L'ammirabile Ifigenia di Racine era degna di esser tradotta da voj . Ma alle altre avete fatto troppo d'onore 3. Le vostre Osservazionj 4 sono belle, istruttive, e dotte, quanto è graziosa ed amabile la vostra Poesia .

Quantunque io vegga dalle mie finestre le montagne, p cuj dovette passare Annibale, vj confesso, non so determinarmj quale strada , egli prendesse ; e dubito ancor io fortemente, che egli s'aprise la via con l'aceto 5. Me ne rapporto à voj intieramente, o sgre , che avete cosi ampia conoscenza dell' antichità .

Vj dichiaro di cuaore, che la vostra maniera di scrivere mj piace infinitamente, quanto mj sorprende la forza con cuj trattate le materie d'erudizione ed i Lumj , che ne ricavate a vantaggio delle Lettere . Vj esibisco la mia servitu, e sono con la piu perfettà stima

Sgre

Vostro Devotme Obo Sere

Voltaire

gentiluomo orde della Camera del re . 6»

 

2 La lettre a été datée de février par suite d'une lecture erronée du manuscrit .

4 Osservazioni storiche […] intorno ad alcuni fatti di Annibale, 1762

5 Le détail est donné dans la Lettera critica all'illustriss.  Sig. Dottore A. Cocchi, intorno fatti della guerra gallica cisalpina seguiti l'anno d. Roma , 1752 .

6 « Une des plus grandes consolations que j'ai reçues, dans ma vieillesse débile qui me conduit au tombeau par une voie fort misérable, a été la lecture de vos œuvres, dont vous avez aimablement voulu me faire un présent . Je ne les ai reçues qu'il y a peu de jours, quoique votre lettre soit écrite du 21 avril . Je ne suis pas en état de vous écrire de ma main, mais pour infirme que je sois, je puis sentir toute la force de votre mérite . L'admirable Iphigénie de Racine était digne d'être traduite par vous . Mais vous m'avez fait trop d'honneur . Vos observations sont belles, instructives et doctes, comme est gracieuse et aimable votre poésie . Bien que je voie de mes fenêtres les montagnes qu'avait à passer Annibal, je ne saurais déterminer quelle route il prit ; et je doute encore fortement qu'il se soit ouvert la voie avec du vinaigre . Mais je m'en rapporte entièrement à vous, monsieur, qui avez une si vaste connaissance de l'Antiquité . Je vous déclare de tout mon cœur que votre manière d’écrire me plait infiniment, autant que me surprend la vigueur avec laquelle vous traitez les matières d’érudition, et les lumières que vous retirez à l'avantage des Lettres . Je vous dis toute mon obligation, et je suis, avec la plus parfaite estime monsieur Votre très humble et très obéissant serviteur /Voltaire /gentilhomme ordinaire de la chambre du roi .

La lettre à laquelle répond V* n'est pas connue .

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17/10/2018 | Lien permanent

ce sont des bagatelles qui n'ont qu'un temps, après quoi elles périssent comme les feuilles

... Ce qui n'empêche pas l'inénarrable et racoleur  Jean-Luc Mélenchon de défendre urbi et orbi le caractère essentiel des jeux vidéo ! Mais, à la radio,  était-ce vraiment bien  lui, ou son hologramme ? La culture nationale est en péril ! rendez-vous compte ô ignares du gouvernement : "quand on se confine, c'est l'une des activités à laquelle on se livre les plus volontiers" dixit le verbeux . Au cas où il ne le saurait pas, la vente par correspondance est remarquable dans cette branche commerciale . Yo  geek Jean-Luc !

Jean-Luc Mélenchon apparaît en meeting sous forme d'hologramme

Jean-Luc, tes paroles sont comme ton hologramme : inconsistantes

https://www.bfmtv.com/politique/la-france-insoumise/restr...

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

27è novembre 1765 1

Je ne manquai pas, mon cher ami, de faire chercher il y a quelques jours à Genève chez le sieur Boursier 2, les deux petites facéties de Neufchâtel 3. Je les adressai sous l’enveloppe de M. de Courteilles, comme vous me l'aviez prescrit . Je serai fâché qu'elles fussent perdues , il serait difficile de les retrouver ; ce sont des bagatelles qui n'ont qu'un temps, après quoi elles périssent comme les feuilles de Fréron .

Je recommande toujours à vos bontés, l'affaire Sirven . Un homme de loi de son pays m'a mandé qu'il lui avait conseillé lui-même de fuir, et que dans la fanatisme qui aliénait alors tous les esprits, il aurait été infailliblement sacrifié comme Calas . Cette seconde affaire fera autant d'honneur à M. de Beaumont que la première, sans avoir le même éclat . On verra que l'amour de l'humanité l'anime plutôt que celui de la célébrité .

Les divisions de Genève continuent toujours, mais sans aucun trouble . Ce fut ces jours passés une chose assez curieuse de voir 850 citoyens 4 refuser leurs suffrages aux magistrats avec beaucoup plus d'ordre et de décence que les moines n'élisent un prieur dans un chapitre . Plusieurs magistrats et plusieurs citoyens m'ont prié de leur donner un plan de pacification . Je n'ai pas voulu prendre cette liberté sans consulter M. d'Argental . Je crois d'ailleurs qu'il faut attendre que les esprits un peu échauffés soient refroidis . M. Hennin nommé à la résidence de Genève viendra bientôt ; c'est un homme de mérite et très instruit ; il est plus capable que personne de porter les Genevois à la concorde . Jean-Jacques a un peu embrouillé les affaires . On découvre tous les jours de nouvelles folies de ce Jean-Jacques . Vous connaissez, je crois, Cabanis 5 qui est un chirurgien de grande réputation . Ce Cabanis a mis longtemps des bougies 6 en sa vilaine petite verge ; il l'a soigné, il l'a nourri longtemps . Jean-Jacques a fini par se brouiller avec lui comme avec M. Tronchin . Il paraît que l'ingratitude entre pour beaucoup dans la philosophie de Jean-Jacques .

Je vous demande toujours votre protection auprès de Briasson . La situation de Protagoras ne me sort ni de la tête ni du cœur .

Notre enfant, Mme Dupuits vient d'accoucher à sept mois d'un garçon qui est mort au bout de deux heures . Il a été heureusement baptisé, c'est une grande consolation . Il est triste que père Adam n'ait pas fait cette fonction salutaire, dont il se serait acquitté avec une extrême dignité . Adieu mon très cher. Écr l'inf . »

1 L'édition de Kehl donne un texte qui comporte transpositions et suppressions .

4 Les archives d’État de Genève mentionnent 1282 votes le 17, et 1274 le 24 . V* semble faire allusion à la majorité qui refusa d'élire le procureur général .

6 Instrument de chirurgien, nommé par sa ressemblance aux bougies de cire, qu'on introduit dans l'urètre, soit pour le dilater soit pour porter un caustique sur quelque point de sa surface (Littré).

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22/03/2021 | Lien permanent

Vous verrez que j’ai affaire à des fous et à des sots qui ne savent ni ce qu’ils font ni ce qu’ils veulent

... Paroles du premier ministre ou alors celles  des opposants ?

Le projet de loi sanitaire actuellement en question fait brasser beaucoup d'air (pollué par le virus ?) et ne stoppe pas la contagion . L'histoire montre que les Français sont bordéliques et sont prêts comme en 14 (1914 ! ) : il ne manque pas un bouton de guêtre, et évidemment les discours guerriers vont stopper l'adversaire à coup sûr . On sait ce qu'il en est advenu . Bis repetita placent ?

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Un sot ne s’admire jamais tant que lorsqu’il a fait quelque sottise.

傻瓜在做了一些愚蠢的事之前,永远不会欣赏自己。

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

30è avril 1766

Pendant que mon ex-jésuite se tue à forger des vers pour plaire à mes anges, je barbouille de la prose de mon côté.

Je fais une histoire des proscriptions 1, à commencer depuis celle des vingt-trois mille Juifs que les Lévites égorgèrent pieusement du temps de Moïse 2, et à finir par celle des prophètes des Cévennes, qui faisaient une liste des impies que Dieu avait condamnés à mourir par leurs mains.

Ce petit ouvrage peut être curieux, et les notes sur l’histoire romaine seront assez intéressantes . Une tragédie toute seule ne peut guère exciter la curiosité des lecteurs . Le public est las de tragédies, surtout depuis que Mlle Clairon a renoncé au théâtre.

Mes anges ne m’ont rien dit de cette fatale catastrophe. La requête de l’avocat 3 de la Comédie n’a pas plus réussi que sa consultation 4 sur Genève . Il est bien difficile de débarbariser son monde.

Je vous supplie, mes divins anges, de lire la pièce d’éloquence 5 que je vous envoie, avec le petit mémoire qui l’accompagne 6 . Vous verrez que j’ai affaire à des fous et à des sots qui ne savent ni ce qu’ils font ni ce qu’ils veulent. Si vous croyez qu’il soit nécessaire de faire parvenir ce mémoire à M. le duc de Praslin ou à M. le duc de Choiseul, je m’en remets à votre décision et à vos bontés. »

1« Des proscriptions contre les peuples ou des proscriptions », essai qui parut pour la première fois joint à Octave.

Voir : https://societe-voltaire.org/cv01-129-145.pdf

3 Jabineau de La Voute .

5 Sur ce « compliment », voir lettre du 20 avril 1766 à Auzière : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/17/il-n-y-a-rien-de-gate-ce-n-est-qu-un-compliment-de-perdu-6327575.html

de même pour le « petit mémoire » dont il est question ensuite .

Le dépit de V* s'explique par le texte d'une délibération du Conseil de Genève du 29 avril 1766 dont voici un extrait : « Noble Lullin a dit ensuite que s’étant entretenu avec le chevalier de Taulès sur la résolution que le Conseil pensait à prendre de mander à la barre les quatre natifs qui s’étaient adressés aux seigneurs plénipotentiaires, le chevalier de Taulès lui avait appris qu'il avait tiré de quelques natifs le secret de toute cette affaire, qu'ayant eu une conversation avec quatre d'entre eux, il les avait intimidés de manière qu'ils lui avaient avoué que le sieur de Voltaire était l'auteur du compliment et du mémoire remis par eux aux seigneurs plénipotentiaires, que M. de Taulès lui avait en outre dit qu'il avait été chez le sieur Voltaire et lui avait témoigné combien les seigneurs plénipotentiaires étaient blessés de son procédé et que s'il continuait à se mêler des affaires de Genève, on ne manquerait pas d'en informer le ministre . Que le sieur de Voltaire avait paru atterré de ce que lui avait dit M. de Taulès, qu'il était convenu de tous les faits et que ce qu'il en avait dit était parfaitement conforme à ce que les natifs lui en avaient dit eux-mêmes, et qu'il lui avait remis toutes les minutes et mémoires que lui avaient fourni les natifs . Le chevalier de Taulès a jouté que le dépôt de tous les papiers concernant l'affaire des natifs devaient se trouver chez le nommé Auzière . »

6 Voir lettre du 28 avril 1766 à Taulès : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/index.html

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22/07/2021 | Lien permanent

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