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09/07/2009

Trublet travaille au Journal chrétien. Il a imprimé que je le faisais bailler

"J’ai depuis six mois une envie de rire qui ne me quitte pas" ! Heureux Volti, tu ne connais pas les méandres de l'administration actuelle et pour tout dire franchement leurs couillonnades .

En deux jours je viens de réaliser -enfin !!- qu'il ne faut pas conserver un mode logique de pensée ni d'action, quand tout un monde bureaucrate s'est évertué à penser pour vous, même en dépit du bon sens.

Donc plus de décision, même mineure, qui ne soit approuvée par la hiérarchie, tel est mon crédo de ce jour. Braves gens , soyez patients, le parapluie est ouvert à toute heure désormais , je suis dessous (36ème dessous même, et je ne parle pas de dessous affriolants, malheureusement !)...

36 dessous.jpg

Ouh ! que ça me gonfle !!

Enfin, passons, je reste en contact avec Volti, on se téléphone et on se fait une bouffe ...

 

 

 

 

 

« A Jean le Rond d’Alembert

 

 

           Mon cher philosophe, j’ai la vanité de croire que vous avez la même idée que moi, vous voulez que Diderot entre à l’Académie. diderot.jpgVous le voulez et il faut en venir à bout. Je vous le répète et je ne vous trompe pas, il se fera un mérite de vous servir vous et les penseurs. Quoi ! vous imaginez qu’il vous en veut parce qu’il a donné du pain à Palissot, fils de son homme d’affaires, et qu’il a souffert dans son antichambre son ancien préfet Fréron [du collège de Clermont, futur collège Louis le Grand]! Il a laissé jouer la palissoterie, pour rire, pour complaire à l’extravagance d’une pauvre malade [Mme de Robecq, fille de la maréchale de Luxembourg et maitresse de Choiseul ; elle protégeait les philosophes, et La Vision se moquait de cette protection.]. Je vous jure que si cette malade était morte le jour de la représentation jamais l’auteur de La Vision [l’abbé Morellet] n’eût été à la Bastille. D’ailleurs il abandonne Palissot aux coups de bâton si quelqu’un veut prendre la peine de lui en donner. Il y a très grande apparence qu’il protègera Diderot. Il ne sera pas difficile d’avoir pour nous Mme de P. L’évêque d’Orléans [Louis Sextius de Jarente de La Bruyère qui détenait la feuille des bénéfices, successeur de Boyer] ne parlera pas contre lui comme eût fait le mage Yébor [anagramme de Boyer, archimage dans Zadig] mage yébor.gifqui signait toujours l’ane évêque de Mirepoix au lieu de signer l’anc. Il croyait mettre l’abréviation d’ancien, et il signait son nom tout au long [plaisanterie de V* qu’il citait à Frédéric, Boyer ayant une signature peu lisible].

 

 

 

 

           En un mot il faut mettre Diderot à l’Académie. C’est la plus belle vengeance qu’on puisse tirer de la pièce contre les philosophes. L’Académie est indignée contre Lefranc de Pompignan [suite à son discours de réception le 10 mars 1760 où il attaquait les philosophes et l’Encyclopédie]. Elle lui donnera avec grand plaisir un soufflet à tour de bras. Je ferai un feu de joie lorsque Diderot sera nommé et je l’allumerai avec le réquisitoire de Joly de Fleury [contre l’Encyclopédie, prononcé devant le parlement en 1759] , et le déclamatoire de Lefranc de Pompignan. Ah qu’il serait doux de recevoir à la fois Diderot et Helvétius ! Mais notre siècle n’est pas digne d’un si grand coup. Bonsoir âme ferme que j’aime.

 

 

           J’ai depuis six mois une envie de rire qui ne me quitte pas ; ne pourrais-je avoir quelques anecdotes sur Gauchat [Gabriel Gauchat auteur du Catéchisme du livre de l’esprit 1758 et de Lettres critiques ou analyse et réfutation de divers écrits contraires à la religion 1753-1763, cité dans le réquisitoire contre l’Encyclopédie], Moreau [Jacob-Nicolas Moreau, auteur de Nouveau mémoire pour servir à l’histoire des cacouacs 1757], Chaumeix [Abraham Chaumeix auteur de Préjugés légitimes contre l’Encyclopédie 1758-1759], Hayer [le père Hayer, un des rédacteurs de La religion vengée 1755-1763], Trublet [ le 23 juin V* a écrit :  « Trublet travaille au Journal chrétien. Il a imprimé que je le faisais bailler. »] et leurs complices ?

 

 

           Voltaire

           9 juillet 1760. »

 

 

 

  Gauchat : http://books.google.fr/books?id=PHlIAAAAMAAJ&pg=RA2-P...

 

 

  Moreau : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacob-Nicolas_Moreau

 

  Chaumeix : http://fr.wikipedia.org/wiki/Abraham_Chaumeix

 

  Trublet :  http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas-Charles-Joseph_Trublet

 

08/07/2009

Ils espèrent encore justice de ces violences.

Les grandes douleurs sont muettes, aussi je ne vous parlerai pas du grand show qui saluait le départ du "roi de la pop" victime d'un flop !

Ce grand show qui a réussi à unir la 1 et la 2, et qui a occuppé un certain nombre de journalistes experts, je l'ai bien entendu zappé . Tristesse dégoulinante, style milkshake sur la plage, très peu pour moi !!

Pour vous dire mon désespoir, je me suis réfugié sous l'aile (protectrice) de Amanda Lear pour l'Histoire du Disco. Que de souvenirs, que de rateaux pour le danseur émérite que je suis, souple et gracieux comme un sabot bressan (je dis bressan, car c'est proche de chez moi, pardonnez-moi, les Ventres-jaunes)!!...

 

 

Ce matin, je ne veux que joindre ma modeste voix à celles qui réclament justice pour cette jeune fille de 23 ans, Clotilde Reiss. Libérez-la, bande de mollahs à la cervelle amollie! Qui croyez-vous donc impressionner, si ce n'est un peuple que vous apeurez sur cette terre en les menaçant d'une vie éternelle de damnation ! Continuez à profiter lachement de vos avantages, vous êtes , sachez-le, sur une planche pourrie, à l'image de vos pensées ...

 

 

Je préfère une visite sur ce site : http://www.flickr.com/photos/kala69/2626247134/in/set-721...

Voyez et régalez-vous !

kala69 singe.jpg

 

 

 

Volti lui aussi a connu l'arbitraire, lui apôtre de la liberté, mais il a eu la chance de s'en tirer, sans  trop de mal.Il ne se taira pas, tant pour défendre ses droits que pour ceux de sa chère nièce Mme Denis, tant pour la mémoire de Calas que pour celle de Lally-Tollendal et la liberté de tant d'autres.

 

 

 

 

 

 

 

 

« Au Vénérable Conseil de Francfort-sur-le-Main

 

 

           La dame Denis trainée en prison par le nommé Dorn dans Francfort, le 20 juin, sans aucun ordre, sans aucun objet, et le sieur Voltaire, mis en prison de son côté à la réquisition du sieur Schmith sur la seule parole par lui donnée qu’il recevrait ordre de son maître de faire cette réquisition  ne cesseront point d’implorer le droit des gens et l’équité du vénérable Magistrat.

 

 

           Ils supplient 1° de rendre compte à Sa Majesté le roi de Prusse de la manière dont on a violé en son nom le droit des gens dans la personne de Mme Denis, et dont on a persécuté le sieur de Voltaire en abusant du nom de sa Majesté prussienne.

 

 

           Ils supplient de leur faire rendre l’argent que le sieur Schmith prit dans les poches du sieur de Voltaire le 20 juin au soir.

 

           Ils supplient le vénérable magistrat de faire justice du nommé Dorn qui a remporté le 7 juillet l’argent des suppliants sous prétexté qu’il a vu passer un homme avec un pistolet dans l’auberge de Lion d’Or.[la veille V* a écrit un billet en latin pour le conseil sur cette affaire de pistolet. Dorn prétend que V* l’a attaqué au pistolet. V* présente le témoignage de Collini, Frédéric Mieck et Boehm :  « Il est certain, d’après les témoins, que M. Voltaire passait dans son appartement avec un pistolet sans poudre, sans plomb, sans pierre, pour faire réparer ce pistolet en vue du voyage qu’il va entreprendre. »]

 

 

           Ils supplient que le vénérable Magistrat fasse droit sur la déposition des deux notaires jurés Mike et Beheme, déposition qui convainc le nommé Dorn de calomnie.

 

 

           Ils demandent justice du nommé Dorn, notaire cassé par sentence de la ville, qui ne demeure pas dans la maison du sieur Freitag, et qui est bourgeois de Francfort.

 

 

           Ils font souvenir le vénérable magistrat que le nommé Dorn a le 20 juin sans aucun ordre trainé dans les rues la dame Denis, l’a conduite en prison, lui a ôté sa femme de chambre et ses laquais et a eu l’insolence de souper seul dans la chambre de ladite dame et d’y passer toute la nuit. Ils espèrent encore justice de ces violences.

 

 

       A Mayence 8 juillet 1753

 

                  Voltaire

           pour lui et pour sa nièce

           dont il a procuration

           chez le notaire Behem. »

 

 

 Bonne nuit !505888426_7579bad224_o par Kala69

 

07/07/2009

le roi de France l’emporte sur tous les rois, puisqu’il fait des miracles

Ces textes vont peut-être paraitre sans commentaire . Ce sera la signe que votre indigne serviteur est encore à la bourre, mais ni bourré, ni bourru !!!En tout cas pas aujourd'hui ...

 chatte petit t'as d beaux yeux.jpg

 

 

  

-Chat alors ! T'as d'beaux yeux, tu sais !

 

-Oui, je sais, je sais, je sais ... mais ne touche pas à la prunelle de mes yeux ! (=petit goinfre dodu au dodo).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 « A Jean Le Rond d’Alembert

 

 

Vous n’avez probablement point reçu, mon cher philosophe, une lettre que je vous avais écrite il y a près d’un mois, sous l’enveloppe de M. de Vaines. Je vous priais de dire un petit mot au roi de Prusse au sujet de M. d’Etallonde de Morival. Ce monarque vient de combler nos vœux et de surpasser nos espérances [lettre de Frédéric du 17 mai ]. Il appelle M. de Morival auprès de lui, il le fait son ingénieur et capitaine, il lui donne une pension. Cela vaut mieux, ce me semble que d’aller se mettre à genoux à Paris devant Messieurs, et de leur avouer qu’on est un impie qui vient faire entériner sa grâce [« Je vous répète que nous ne voulons point de lettre de grâce, que grâce, de quelque manière qu’elle soit tournée, suppose crime, et que nous n’en avons point commis. De plus la grâce exige qu’on la fasse entériner à genoux et c’est ce que nous ne ferons jamais. » lettre à d’Argental, 16 avril 1775.].

 

 

           Le roi de Prusse en faisant cette belle action m’écrit la lettre la plus touchante et la plus philosophique [«… l’infâme frémira vraiment de dépit, en voyant que Voltaire et moi pauvre individu, nous sauvons de ses griffes un jeune garçon qui n’a pas observé le Puntiglio et le cérémonial ecclésiastique. » Frédéric].

 

 

           Je vous envoie la requête au Roi Très Chrétien, par laquelle M. de Morival ne lui demande rien [ Le cri du sang innocent adressé au « Roi très chrétien en son conseil », requête « … faite que pour inspirer l’horreur de la persécution, et pour fortifier les bons sentiments des esprits raisonnables. » lettre à d’Argental du 10 juillet].

 

 

           V.

           A Ferney ce 7è juillet 1775. »

 

 

«  A Frédéric II, roi de Prusse

 

 

           Sire,

 

           Morival s’occupait à mesurer le lac de Genève, et à construire sur ses bords une citadelle imaginaire, lorsque je lui ai appris qu’il pourrait en tracer  de réelles dans la Prusse occidentale ou dans vos autres états. Il a senti vos bienfaits, avec une respectueuse reconnaissance égale à sa modestie. Vous êtes son seul roi, son seul bienfaiteur. Puisque vous permettez qu’il vienne se jeter à vos pieds dans Potsdam, voudriez-vous bien avoir la bonté de me dire à qui il faudra qu’il s’adresse pour être présenté à Votre Majesté ?

 

 

           Permettez que je me joigne à lui dans la reconnaissance dont il ne cessera d’être pénétré ; je ne peux pas aspirer comme lui, à l’honneur d’être tué sur un bastion ou sur une courtine ; je ne suis qu’un vieux poltron, fait pour mourir dans mon lit. Je n’ai que de la sensibilité, et je la mets tout entière à vous admirer et à vous aimer.

 

 

           Votre alliée l’impératrice Catherine fait, comme vous, de grandes choses. Elle fait surtout du bien à ses sujets [Frédéric écrit à V*, le 17 juin : « Votre Impératrice se signale à Moscou par ses bienfaits et par la douceur dont elle traite le reste de adhérents de Pugatschef [l’insurgé] : c’est un bel exemple pour les souverains… »]; mais le roi de France l’emporte sur tous les rois, puisqu’il fait des miracles. Il a touché à son sacre deux mille quatre cents malades d’écrouelles, et il les a sans doute guéris [21 juin, V* à Frédéric :  « On fait coucher tout de son long un pauvre roi en chemise devant des prêtres, qui lui font jurer de maintenir tous les droits de l’Église et on ne lui permet d’être vêtu que lorsqu’il a fait son serment . Il y a des gens qui prétendent que c’est aux rois de se faire prêter serment par les prêtres. Il me semble que Frédéric le Grand en use ainsi en Silésie et dans la Prusse occidentale. »]. Il est vrai qu’il y eut une des maitresses de Louis XIV qui mourut de cette maladie, quoiqu’elle eût été très bien touchée, mais un tel cas est très rare.

 

 

           Votre majesté avait eu la bonté de me mander qu’après ses revues elle se délasserait un moment à entendre Lekain et Aufresne [24 juillet, Frédéric à V* : « Lekain a joué les rôles d’Œdipe, de Mahomet et d’Orosmane … L’année passée j’ai entendu Aufresne ; peut-être lui faudrait-il un peu du feu que l’autre a de trop … Cependant je n’ai pu retenir mes larmes ni dans Œdipe ni dans Zaïre. ». Lekain avait quitté Paris pour la Prusse le 13 mai]; mais je vois bien que vos héros guerriers qui marchent sous vos drapeaux l’emportent sur les héros de théâtre. Votre Majesté les passe en revue dans quatre cents lieues de pays pendant un mois [= 500 milles de France]. C’est à peu près avec cette rapidité qu’un de vos prédécesseurs, nommé Jules césar, parcourait notre petit pays des Velches. Il faisait des vers aussi, ce Jules ou Julius, car les véritablement grands hommes font de tout.

 

 

           Je suis plus que jamais l’adorateur et l’admirateur des gens de ce caractère, qui sont en si petit nombre.

 

 

           Agréez, Sire, avec bonté, le profond respect, la reconnaissance et l’attachement inviolable de ce vieux malade du mont Jura.

 

 

           Voltaire

           A Ferney, 7 juillet 1775. »

 

 

 

06/07/2009

Vous avez une femme aimable ; de jolis enfants. Soyez heureux

D'abord grosse bise à loveVoltaire !! http://www.monsieurdevoltaire.com/article-33470585.html

 

Volti nous parle d'amitié, d'amour ...

Voyez le résultat !

C'est le grand amour, non ?

 

bisou girafe.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Arbeit macht frei ! comme disait l'autre affreux moustachu !!

Aber Arbeit trop prenant avec vie privée quand jours pas dépasser 24 heures. Privé de blog, je suis. Tricard du clavier...

 

Up to date, I can write some petites bétises.

 

Mais avant les bétises, ou plutôt à la place,(ça vaut mieux), je vous dis mon plaisir à l'écoute d'un claveciniste qui est venu nous régaler ce vendredi 3 juillet au château de Volti.

Kenneth Weiss, US made , but francophone et d'une simplicité et amabilité remarquables .

Il nous a régalés des Variations Goldberg, écrites pour le clavecin par J-S Bach, et que je n'appréciais jusqu'à présent que dans l'interprétation de Glenn Gould (-pianiste félé génial-).Désormais je vais avoir l'embarras du choix ...

Si jamais vous avez la chance de pouvoir assister à l'un des ses concerts, allez-y !!

 

 

 

 

 

Tintin avait le choix entre Dupont ou Dupond, policiers à semelles de plomb et idées courtes, "je dirais même plus", à idées courtes et semelles de plomb.

Volti lui correspond avec un Dupont avocat qu'il apprécie, d'autant plus qu'il a "une femme aimable" ? (oubliez ceci, je suis doué d'une mémoire en trou de serrure !).

Il vient de se séparer de Cosimo Alessandro Collini, florentin et secrétaire qui s'est usé les doigts pour lui et va continuer par une carrière paléontologique. Que d'os, que d'os ; serait-ce ceux de Volti qui l'auraient inspiré pour cette matière ?

 

 

 

«  A Sébastien Dupont,

Avocat au Conseil Souverain, Alsace à Colmar.

 

 

           Mon cher ami, il est vrai que l’homme en question [Collini] collini.jpg

s’est conduit avec ingratitude avec ma nièce et moi qui l’avions accablé d’amitiés et de présents. J’ai été obligé de le renvoyer [Collini s’était plaint en mars à Dupont du « dur esclavage » où V* le tenait : « homme dont il est le barbouilleur » ; Collini revendique la séparation, selon lui due, entre autre, à la jalousie de V* sur une certaine intimité entre Collini et Mme Denis qui aurait demandé son renvoi , ayant appris sa liaison avec une femme recueillie aux Délices par une lettre à celle-ci montrée par une servante ; elle contenait des « badinages et des plaisanteries » et nommait Mme Denis, qu’il appelait parfois « la louche ouvrière » ; V* offrira argent et recommandation et restera en correspondance jusqu’à sa mort avec Collini qui quitta Genève le 12 juin]. Je ne me suis jamais trompé sur son caractère [en mai, il écrivait encore :  « Florentin très aimable, très bien né , qui mérite mieux que moi d’être de l’Académie de la Crusca. »]; et je sais combien il est difficile de trouver des hommes.

 

 

           Je vous avoue que j’en prendrais bien volontiers un de votre main. Mais j’ai toute ma famille auprès de moi [Mme de Fontaine depuis le 8 juin], et un très grand nombre de domestiques, de sorte qu’il ne me reste pas un logement à donner [Wagnière, au service de V* est là ; la première lettre de sa main est du 3 septembre]. Mme Denis vous fait les plus tendres compliments. Je vous prie mon cher ami, de ne nous pas oublier auprès de M. et Mme de Klinglin.

 

 

           Je vous plains toujours d’être à Colmar et en vous regrettant je me sais bon gré d’être aux Délices. Je ne connais en vérité d’autre chagrin que celui d’être  séparé de vous. Vous avez une femme aimable ; de jolis enfants. Soyez heureux, s’il est possible de l’être. Je vous embrasse tendrement.

 

 

           Voltaire

           Aux Délices 6 juillet 1756. »

 

 

Académie de la Crusca : http://fr.wikipedia.org/wiki/Accademia_della_Crusca

 

30/06/2009

A qui doit-on être attaché ? pour qui doit –on faire des vœux ? qui doit-on aimer ?

Je suis encore sous, ou plutôt sur, le coup de l'émotion qui ce 27 juin 2009 m'a accordé un plaisir rare . Fête à Voltaire au château de Voltaire à Ferney-Voltaire et dans la ville. A peine ouvert le portail à 14 h , déjà de nombreux visiteurs passent par la petite boutique-accueil . Une belle dame s'enqiert d'un certain James auprès de moi. Mon coeur ne peut faire plus qu'un mini bond : "je suis James et vous êtes loveVoltaire !" -"Oui"... Bonheur de mon côté, je la vois et je lui parle en vrai, celle dont j'admire le blog depuis quelque temps, et je ne suis pas le seul.

http://www.monsieurdevoltaire.com/

Vous voyez, je ne vous mens pas !

Elle me remet un conte de Volti illustré de photos . Je ne vous en donne pas le titre ; ça reste entre nous deux (ou plutôt trois, je le crois) , bande de curieux !

Plaisir de la guider dans ce château qu'elle mérite plus que tout autre de visiter, je vous l'assure !

Tristesse de ne pouvoir que lui faire un petit signe de la main lors de son départ .

Fan de Volti, oui et c'est peu de le dire.

Je dois l'avouer -même sans être torturé !- moi je suis fan de loveVoltaire .

Admirez son travail et celui de son "photographe préféré", les deux me laissent émerveillé. Beauté et qualité .

...Pour autant ne quittez pas mon blogounet de voltairien qui a encore beaucoup à apprendre !

 

 

 

Notre Volti , toujours capable de prouesse littéraires et épistolaires, ne nous déçoit pas ce 29 juin 1759.

 

 

 

frederick_portrait_at_ferney14k.jpg
 
"Je vous envoie la chose la plus détestable de mon royaume" : Frédéric à Volti, avant de lui envoyer ce portrait.
 
 
 
 
 

 

« A Frédéric II, roi de Prusse

 

 

Sire,

 

J’appelle de César à César, et de Salomon à Salomon. Il me traite comme François Ier traita Charles Quint, un démenti par la gorge, dans ses lettres patentes de Hennesdorf 8 juin [lettre publiée comme étant du 20 juin (?), de Frédéric : « Si j’étais du temps de l’ancienne chevalerie, je vous aurais dit que vous en aviez menti par la gorge en avançant en public que je vous avais écrit pour défendre mon histoire de Brandebourg contre les sottises qu’en dit un abbé en ic ou en ac… »]. Mais César se souviendra que je lui demandai il y a longtemps la permission de réfuter le livre de l’évêque du Puy [Jean-Georges Lefranc de Pompignan] et de l’abbé de Caveirac, intitulé Apologie de la révocation de l’édit de Nantes dans lequel il s’en faut de beaucoup qu’on ait rendu à Votre Majesté la justice qu’on lui doit. Elle daigna m’écrire de Breslau le 21 mars, ces propres mots [quasiment]: vous pourrez ajouter une lettre selon votre bon plaisir, quoique je sois très indifférent sur ce qu’on peut dire de moi en France. On ne me fâchera pas quand on dira que vous êtes l’auteur de mon histoire de Brandebourg.

 

 

C’est sur cette permission expresse de Votre Majesté que j’ai réfuté une partie des calomnies de ce livre [dans une note ajoutée à l’Ode sur la mort se S.A.S. la princesse de Bareith, avec la phrase suivante : « je suis en droit… »]. Je suis en droit, ai-je dit, sur une lettre du roi de réfuter quelques mensonges imprimés.

 

 

Vous m’avez donné ce droit. J’en ai usé pour confondre ceux qui en effet ont menti par leur gorge, et qui, ont osé parler de votre personne avec une malignité très outrageante. Si vous lisiez ce livre, vous verriez que j’ai bien fait d’infirmer le témoignage de l’auteur. Vous me sauriez quelque gré de mon zèle. Vous reconnaitriez celui qui vous a été longtemps si dévoué et qui le sera toujours, celui qui brave vos ennemis quand il s’agit de rendre justice à vos grandes qualités.

 

 

A l’égard du prince votre frère, j’ai rapporté mot à mot à Votre Majesté la réponse de Tronchin sans y rien changer. Il ne sort plus de Genève. Il donne ses consultations, il en use précisément comme Borave [Boerhaave]. On va chez lui comme on allait à Épidaure ; les princes malades y viennent. Il n’approuve point du tout les eaux pour les maladies de poitrine, mais il exige le changement d’air, et il est très vrai qu’on n’en peut changer d’une manière plus utile qu’en venant auprès de lui. Devrais-je donc faire autre chose que vous dire exactement ce qu’il m’a répondu en vous envoyant son avis ? [Frédéric, écrivit sèchement le 10 juin à V*, très piqué de la réponse négative de Théodore Tronchin qui refuse d’aller soigner le prince Ferdinand et transmise par V*] et en quoi ai-je mérité vos reproches lorsque je me suis occupé de vous servir ? et quel rapport, je vous prie, de cette exactitude fidèle, avec roi mon maître et avec le ridicule des vieux ambassadeurs ? [V* a rappelé à Fréderic le 19 mai qu’il avait « été le dépositaire de toutes les tentatives faites pour parvenir à la paix » en particulier de celle qu’avait faite en 57-58 le cardinal de Tencin et la margravine de Bayreuth] et avec mes pauvres terres contribuables du Bien-Aimé ? Mes petites terres, je l’avouerai à Votre Majesté, ne sont point contribuables, elles sont sur la frontière de la France, mais elles ne payent rien du tout à la France. Elles en ressortissent et c’est ce qui causa les frayeurs de ma malheureuse nièce quand nous reçûmes à Ferney en France à une lieue des Délices votre gros paquet qui paraissait avoir été ouvert. Vous savez, Sire, qu’il contenait des choses que vous seul êtes en droit de dire [entre autre ces vers de Frédéric : « Je vois leur vil assemblage / Aussi vaillant au pillage / Que lâche dans les combats /…. Quoi votre faible monarque, / Jouet de la Pompadour, / Flétri par plus d’une marque / Des opprobres de l’amour … / Au hasard remet les rênes / De son empire aux abois … »], et qui auraient pu nous perdre. On ne m’appelle à la cour de France que le Prussien [Mme de Pompadour lui avait écrit le 14 juin : « …je n’ai pensé qu’à Voltaire français, et j’ai oublié qu’il avait été prussien, je l’oublie encore dans ce moment… »]. C’est un surnom dont je me glorifie. Mais vous entrez sans doute dans la situation d’une femme accoutumée à tout craindre. Elle n’a pas voulu qu’un monument si funeste subsistât. Je vous assure que ma vie n’eût pas été en sureté s’il eût été trouvé chez moi [bien qu’ayant affirmé à Frédéric que sa nièce avait brûlé cet écrit, il avait envoyé ce paquet au duc de Choiseul]. Que la générosité naturelle de votre cœur, que votre compassion épargne donc une femme qui n’a été que trop maltraitée [allusion au traitement et sévices de Francfort en juin 1753]. Pour moi, je ne désire dans ma douce retraite que la consolation de finir ma carrière avec l’idée d’être toujours dans les bonnes grâces du grand Fédéric [le roi signe : Fédéric]. Il sait que mon cœur ne peut perdre les sentiments de respect et d’admiration que j’ai pour lui.

 

 

V.

 

 

Encore un petit mot, soit que Votre Majesté ait donné bataille ou non, daignez résoudre le problème suivant. A qui doit-on être attaché ? pour qui doit –on faire des vœux ? qui doit-on aimer ?

 

Est-ce un roi philosophe, qui cultive nos arts, qui fait honneur à l’esprit humain, qui ne persécutera jamais personne pour sa religion, qui empêchera que les jésuites ne gouvernent la terre ? ou les puissances gouvernées par le révérend père Poignardini, et par le révérend père Aconiti ?

 

Ah ! héros à faire enrager qui voulez toujours avoir raison, si votre cœur !…

 

Mais je suis si vieux, et j’ai si mal aux yeux, que je ne me soucie plus de rien. Pas même de votre cœur, si pourtant… mais non… vous n’êtes qu’un grand homme pour tout potage, un génie universel, sans indulgence, un maudit héros qui n’avez jamais aimé l’imbécile.

 

 

V.

Aux Délices 29 juin 1759. »

 

 

 

Le même jour ce filou de Volti est capable d’écrire au comte d’Argental –sincèrement cette fois, je le crois, car il parle à un vrai ami- une lettre qui se termine par ces considérations : « M. le duc de Choiseul est donc parti et déjà près de Vienne [où il est ambassadeur]. Mais battra-t-on Luc ? C’est là le grand point. Il serait bien honteux de faire avec lui une paix qui serait pour lui un triomphe. »

26/06/2009

Moi, chétif, je ne sais encore rien

Une petite réflexion du galapiat que je suis :M. Brise Heurte-à-faux vous êtes vraiment imbu de votre personne, de votre fonction, de votre rang et à mes yeux parfaitement incapable d’humour et gonflé de votre auguste personne . Ministre sinistre !

Tellement pris par votre importance, vous n’avez su que dire : « Ah ! quel manque d’élégance ! »  et de rabrouer le ou la journaliste qui, face au jeu de chaises musicales offert gracieusement par le chef de l’état et le chef du gouvernement, vous apostrophait d’un rigolo :  « Tournez manège ! » .

La vérité fait-elle peur ? Sachant qu’il a été déclaré que ce changement( ?) de personnes n’entrainait pas un changement de politique et que ça ne tiendra que jusqu’aux élections régionales prochaines … Comprenne qui peut !

M. Heurte-à-faux Brise-tout, vous avez raison , cramponnez vous à votre portefeuille, des petits malins de votre famille politique vous ont dans le colimateur …

 http://fr.news.yahoo.com/4/20090623/tts-france-gouverneme...

 

 

 

Pour revenir à des choses importantes : « Bambi » est mort, le vilain chasseur ne l’a pas manqué. Il a eu le mérite d’enchanter des millions de gens . Je ne suis pas fan, mais un certain nombre de ses chansons me plaisent vraiment, et j’ai deux de ses CD, c’est vous dire !

Qui aime bien, châtie bien : c’est idiot cette phrase . Surtout que j’ai par nature foncière envie de dire des bétises, entre autres celles qui me sont venues quand j’ai appris la mort de MAILLKEUL.

A force de se blanchir, de gris il est devenu si transparent qu’on ne le verra plus .

C’est aussi le seul qui, quand il mentait, avait le nez qui rétrécissait .

A ce sujet, il y a environ quinze jours, devant certaines informations –fondées, il faut le croire, face à la réalité du jour-  le promoteur de la tournée affirmait mordicus que le petit homme pétait la forme et qu’il n’y avait aucune inquiétude à avoir ; combien de millions de dollars avait-il intérêt à protéger ?

 

 

 

 

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Maintenant il s’agit de Volti qui accompagne son Emilie chérie pour l’aider à récupérer un héritage. Bad work !

 

 

 

« A Madame de Champbonin

 

 

           Mon aimable gros chat, j’ai reçu votre lettre à Bruxelles. Nous voici maintenant en fin fond de Barbarie dans l’empire de S. A. Mgr le marquis de Trichâteau qui, je vous jure, est un assez vilain empire. Si Mme du Châtelet demeure longtemps dans ce pays-ci, elle pourra s’appeler la reine des sauvages. Nous sommes  dans l’auguste ville de Beringhem, et demain nous allons au superbe château de Ham, où il n’est pas sûr qu’on trouve des lits, ni des fenêtres, ni des portes. On dit cependant qu’il y a ici une troupe de voleurs. En ce cas ce sont des voleurs qui font pénitence ; je ne connais que nous de gens volables. Le plénipotentiaire Montors avait assuré M. du Châtelet que les citoyens de son auguste ville lui prêteraient beaucoup d’argent. Mais je doute qu’ils pussent prêter de quoi envoyer au marché. Cependant Émilie fait de l’algèbre [avec le mathématicien Koenig qu’elle a emmené], ce qui  lui sera d’un  grand secours dans le cours de sa vie, et d’un grand agrément dans la société. Moi, chétif, je ne sais encore rien, sinon que je n’ai ni principauté, ni procès [les du Châtelet font un procès à la maison de Hoensbroeck pour une « petite principauté située vers Liège et Juliers… composée de Ham et Beringhem », héritage du marquis de Trichâteau], et que je suis un serviteur fort inutile.

 

 

           P.-S. Il faut à présent, gros chat, que vous sachiez que nous revenons du château de Ham : château moins orné que celui de Cirey, et où l’on trouve moins de bains et de cabinets bleu et or ; mais il est logeable, et il y a de belles avenues. C’est une agréable situation. Mais fut-ce l’empire du Cathay, rien ne vaut Cirey. Mme du Châtelet travaille à force à ses affaires. Si le succès dépend de son esprit et de son travail, elle sera fort riche ; mais malheureusement tout cela dépend de gens qui n’ont pas autant d’esprit qu’elle. Mon cher gros chat, je baise mille fois vos pattes de velours. Adieu, ma chère amie.

 

 

           Voltaire

           De Beringhem juin 1739. »

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25/06/2009

Le révérend père Voltaire donne sa très sainte bénédiction à ses anges

« …pardon d’une lettre blog si courte. », mais les jours sont heureusement parfois trop courts pour tout faire et tout dire. Tout faire, c’est fait, en tout cas l’essentiel . Tout dire, cela reste à dire. De toute façon Volti écrit que « la meilleure façon d’ennuyer est celle de tout dire. » Je ne vous ennuie pas davantage …

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental et à Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental

 

 

           Le révérend père Voltaire donne sa très sainte bénédiction à ses anges [V* s’était permis de faire un sermon à l’église le jour de Pâques], et leur envoie le paquet ci-joint qui pourrait les faire pouffer de rire si les calomnies qui vont aux oreilles du roi n’étaient pas toujours sérieuses. On soupçonne fort un certain abbé d’Estrées, ci-devant barbouilleur de papier, devenu espion, prieur auprès de Ferney et n’étant pas encore cardinal, quoiqu’il se soit dit ici neveu du cardinal d’Estrées. On soupçonne, dis-je, ce petit maraud [d’] avoir été l’auteur de la tracasserie [V* fait déjà état de l’abbé d’Estrées en 1764].

 

 

           Le prédicateur demande à ses anges {s’] il est convenable que Mme Denis aille gronder M. le comte de Saint-Florentin respectueusement et tendrement, et lui dire qu’avant d’écrire des pouilles au nom du roi [lettre de Saint Florentin à V* le 18 juin :  « …le roi a été informé, par des plaintes qui en ont été portées à Sa Majesté, que le jour de Pâques dernier vous avez fait dans votre paroisse de Ferney une exhortation publique au peuple, et même pendant la célébration de la messe… Il n’appartient à aucun laïc de faire ainsi une espèce de sermon dans l’église et surtout pendant le service divin. » ; V* écrit à Richelieu le 29 juin :  « j’envoyai la lettre à mon curé qui fut aussi étonné que moi….Il donna sur le champ un certificat qui atteste qu’en rendant le pain bénit selon ma coutume le jour de Pâques, je l’avertis, et tous ceux qui étaient dans le sanctuaire , qu’il fallait prier tous les dimanches pour la santé de la reine dont on ignorait la maladie dans mes déserts, et je dis aussi un mot touchant un vol qui venait de se commettre pendant le service divin . La chose a été certifiée par l’aumônier du château (le père Adam), et par un notaire au nom de la communauté. »].Il n’est pas mal auparavant de s’informer si le fait est vrai. En cas que mes anges jugent la démarche convenable, je me mets à l’ombre de leurs ailes, et je les supplie d’en parler à Mme Denis le plus tôt qu’ils pourront. Je leur demande pardon d’une lettre si courte.

 

 

           Voltaire

           25 juin 1768. »

Ce Saint -Florentin à qui Volti avait écrit en 1762 pour l'affaire Calas .

http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/caran_fr?ACTION...

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Sans doute est-ce pour ce passé là qu'il demande de le gronder "respectueusement et tendrement" !...