18/08/2009
tant de mauvais Français ...qui par leurs satires continuelles aigrissent tellement les esprits déjà mal disposés
"Il fait trop chaud pour travailler ..." et comme chantaient les Parisiennes : http://www.youtube.com/watch?v=H8OzttrTLEY&NR=1
Complètement rétro, OK, mais du tonus et le cri du coeur !
Voyez plutot ce qui me tente :
Et pourtant, comme le bon caravanier qui traverse le désert, la langue comme du carton, des mirages plein les yeux, nous amenons les visiteurs à bon port, à savoir la douce fraicheur du vestibule du Château de Volti (dit Voltaire ; venez-y nombreux, à Ferney-Voltaire 01210 France, près de Genève -CH- et de Gex -France-. Pub gratuite !!! )
Ah ! Volti, je reconnais bien ton esprit plein de magnifique espoir : "opposer à tous ces mensonges la vérité représentée avec cette simplicité et cette force qui triomphent tôt ou tard devant l’imposture" ! . Dieu t'entende !...
« A René-Louis de Voyer de Paulmy, marquis d’Argenson
Permettez-vous, Monseigneur, que je fasse passer à M. Ch. [Chauvelin] vos sentiments généreux ? Ce sera une consolation pour lui, et un nouvel honneur pour vous. Gros de Boze [directeur du commerce des livres] a tort de ne vous avoir pas marqué de quoi il était question. Il devait pressentir qu’on lit à la hâte ces sortes de brochures et que le trait dont il était question pouvait vous échapper [Il s’agit des Lettres d’un pair de Grande Bretagne à Milord l’archevêque de Cantorbéri sur l’état présent des affaires de l’Europe… Londres , de Langlet-Dufresnoy. V* affirmera le 19 aout qu’il y est « dit tout net que M. Chauvelin eut 100 000 guinées des Anglais pour le traité de Séville » et que la responsabilité de l’impression est rejetée sur d’Argenson.]. C’est par parenthèse un petit piège que vous ont tendu ici ceux qui devaient supprimer ce misérable et calomnieux ouvrage. Au reste j’ai une voie sûre et toute naturelle pour vous faire connaitre à M. Ch. ce que vous pensez. Mais je ne veux point faire cette démarche sans votre permission. En voici une autre qui pourrait avoir votre approbation et votre protection.
J’ai envie de ne point jouir du bénéfice d’historiographe sans le desservir. Voici une belle occasion. Les deux campagnes du roi méritent d’être chantées, mais encore plus d’être écrites [ l’Histoire de la guerre de 1741 qui deviendra le Précis du Siècle de Louis XV]. Il y a d’ailleurs en Hollande tant de mauvais Français qui inondent l’Allemagne d’écrits scandaleux, qui déguisent les faits avec tant d’impudence, qui par leurs satires continuelles aigrissent tellement les esprits déjà mal disposés, qu’il est nécessaire d’opposer à tous ces mensonges la vérité représentée avec cette simplicité et cette force qui triomphent tôt ou tard devant l’imposture. Mon idée ne serait pas que vous demandassiez pour moi la permission d’écrire les campagnes du roi ; peut-être sa modestie en serait alarmée et d'ailleurs je présume que cette permission est attachée à mon brevet. Mais j’imagine que si vous disiez au roi que les impostures qu’on débite en Hollande doivent être réfutées, que je travaille à écrire ses campagnes, et qu’en cela je remplis mon devoir, que mon ouvrage sera achevé sous vos yeux et sous votre protection, enfin si vous lui représentez ce que j’ai l’honneur de vous dire avec la persuasion que je vous connais, le roi m’en saura quelque gré, et je me procurerai une occupation qui me plaira, et qui vous amusera. Je remets le tout à votre bonté. Mes fêtes pour le roi sont faites [La Princesse de Navarre et Le Temple de la gloire], il ne tient qu’à vous d’employer mon loisir.
Je n’entends point parler de la Russie [par l’intermédiaire d’Alion, ambassadeur de France en Russie, V* fait parvenir ses œuvres à Catherine II et demande à être admis à l’Académie de Pétersbourg ; il a aussi demandé pour sa future Histoire de l’empire de Russie des « particularités intéressantes » de la vie de Pierre le Grand]. Oserai-je vous supplier de vouloir bien me recommander à M. d’Alion ?
Vous me protégez au midi, daignez aussi me protéger au nord, et puisse la paix habiter les quatre points cardinaux du monde et le milieu.
Mme du Châtelet vous fait mille compliments.
Voltaire
17 août 1745.
Et après quelques ouzos bien tassés essayez ceci : http://www.dailymotion.com/video/x2f4_comment-danser-le-s...
Comment, ce n'est pas Zorba le Grec ?
21:04 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, argenson, boze, chatelet, français, russie
16/08/2009
lorsqu’il s’agit de faire du bien il est permis d’être imprudent,... mon cœur est fait pour les grandes passions
Un air qui me trotte dans la tête, allez savoir pourquoi, je laisse faire mon subconscient et je vous le transmets : http://www.youtube.com/watch?v=CSzMXRjr-zQ ou http://www.youtube.com/watch?v=0rlB_q6lJ5A&NR=1 ,et je mets le son à fond . Allez-y ! ça fait bouger entre les deux oreilles !!
Volti lui aura de nombreuses "pretty woman" et sera un vrai "tombeur" qui vous le voyez sait se mettre à la hauteur de l'interlocutrice .
Embrassons-nous et jouons !!!
Vont-t-ils finir en se roulant sur un tapis ? Vous le saurez en venant au château de Volti à Ferney ....
N'ayant pu trouver une lettre datée du 15 aout, je vous donne celle-ci .
« Au baron Frédéric Melchior Von Grimm
Je n’avais pas manqué, mon cher prophète, d’écrire à l’impératrice de Russie, car lorsqu’il s’agit de faire du bien il est permis d’être imprudent [elle avait écrit : « …ce livre (La Philosophie de l’histoire) sera infailliblement purifié par le feu à Paris, ce qui lui donnera un lustre de plus. »]. Cette souveraine qui m’a daigné écrire une lettre aussi philosophique que charmante vient de se signaler par deux actions dont aucune de nos dévotes n’est capable [« Elle a fait présent de quinze mille livres à M. Diderot » pour l’achat en viager se sa bibliothèque, et lui accordera « cent pistoles chaque année pour les soins qu’il en prendrait », « et de cinq mille livres à Mme Calas]. Les philosophes français contribuent à sa réputation, et les Welches ne pourront la ternir.
Je suspends ma lettre pour aller entendre Mlle Clairon qui va jouer Électre dans la tragédie d’Oreste.
J’en viens, j’ai été dans le ciel pendant deux heures. Il y a eu bien des talents en France, il n’y en a eu aucun qui en son genre ait été poussé à cette perfection. Je suis hors de moi. Il est convenable, il est juste que Mlle Clairon ait des dégoûts, et que Fréron soit honoré et récompensé.
Ce qui vous étonnera c’est que cette sublime personne n’a été déparée par aucun acteur tant elle les animait tous [Mme Denis et Mme de Florian, ses nièces, ont très bien joué, écrira-t-il à Cideville]. Je suis bien sûr qu’elle n’a jamais fait plus d’impression à Paris que dans ma masure allobroge où j’avais rassemblé environ cent cinquante personnes, la plupart dignes de l’entendre.
Malgré tous mes transports [dans ces « transports » il composera une Épître à Mlle Clairon si élogieuse qu’il reconnaitra qu’il a « été un peu trop loin…, mais (il a) cru qu’il fallait un tel baume sur les blessures qu’elle avait reçues au Fort-L’Evêque », (où elle avait été emprisonnée.], Mlle Clairon ne me fait pas oublier Mme Calas : mon cœur est fait pour les grandes passions. Dans l’instant, je reçois quelques signatures de souscripteurs [comme V* l’écrira à Collini le 4 octobre « … on fait dans Paris une très belle estampe de la famille des Calas. On a fait une espèce de souscription… Elle vaut un écu de six livres », au profit des Calas. Suite à l’opposition du parlement de Toulouse,- M. David et huit conseillers-, V* espèrera « que la démarche inattendue du parlement ne servira qu’à augmenter l’empressement du public. »]. J’espère que cette entreprise ne sera pas infructueuse, et je doute que le nombre d’estampes puisse suffire. Je suis aux pieds de M. de Carmontelle ; il a fait une action digne de ses crayons ; vous en faites une digne de votre cœur. Je présente mon respect à ma charmante philosophe [Mme d’Épinay] que je n’oublierai jamais. Puissent tous les Welches devenir Français ! Je vous embrasse avec la plus vive tendresse.
Voltaire
Ferney vers le 14 août 1765. »
Quelques facettes de ce Melchior Grimm : http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://web1.radio-f...
16:40 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : voltaire, clairon, catherine, calas, grimm, collini, cideville
15/08/2009
Mes méchancetés à moi se terminent
Oh ! joie incommensurable de connaitre les nouvelles d'un petit peuple que Volti a lui aussi fréquenté !
Ce matin, entre deux attentats, la radio RSR 1 (Radio Suisse Romande) m'apprend que les organisateurs de l'éléction de miss Suisse avaient prévu comme épreuve la simulation d'un orgasme dans un restaurant, tel qu'on a pu le voir dans un film dont j'ai oublié le nom . Verra-t-on ces morceaux de haute volée bientôt ? Que nenni !
Cette "magnifique" idée, je dis bien magnifique, suivez-moi bien, aurait amené un public masculin et féminin face à son quotidien intime ; quel homme est vraiment capable de détecter si sa partenaire simule, si ce n'est celui qui est encore assez lucide pour se rendre compte que le résultat est disproportionné par rapport à sa prestation ; quelle femme supportera d'en voir d'autres qui sont meilleures comédiennes qu'elle ?
Toujours est-il qu'une solution moins grivoise a été trouvée ! Ouf ! nous l'avons échappé belle !... Ce sera donc, tenez-vous bien, une épreuve de repassage . Trop top ! Tros sexy ! Non ?
Si on voulait rester dans la logique première, je leur suggèrerais bien de faire accomplir cette tâche ménagère en monokini, ça relancerait l'audimat !
Ah! l'inconscient masculin, décidément depuis Adam et Eve, a du mal à se hausser au dessus du nombril (je dis nombril pour ne pas heurter les plus jeunes d'entre vous, ô innocents si peu nombreux en ce XXI ème siècle!).
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental et à Jeanne-grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental
O mes anges ! après avoir beaucoup écrit de ma main, je ne peux plus écrire de ma main. Je ne m’aviserai pas de vous envoyer corrections additions, pour la tragédie de mes roués [Octave ou le Triumvirat]. Une autre farce vient à la traverse. On prétend que notre ami Fréron, très attaché à l’Ancien testament, a fait imprimer la facétie de Saül et David qui est dans le goût anglais, et qui ne me parait pas trop faite pour le théâtre de Paris [le relieur Pierre Hallé a été emprisonné le 8 août pour avoir eu des copies « de la tragédie du Saül par Voltaire »]. Ce scélérat, plus méchant qu’Achitophel [Achitophel, conseiller de David, complota avec son fils Absalon qui se pendit plutôt que de suivre ses mauvais conseils] a mis bravement mon nom à la tête ; c’est du gibier pour Omer [Omer Joly de Fleury, procureur général du Parlement de Paris]. Je n’y sais autre chose que de prévenir Omer, et de présenter requête, s’il veut faire réquisitoire. Je me joins d’esprit et de cœur à Messieurs, en cas qu’ils veuillent poser sur le réchaud Saül et David, au pied de l’escalier du May [c’est là qu’on brulait les livres condamnés à la requête d’Omer]. C’étaient, je vous jure, deux grands polissons que ce Saül et David, et il faut avouer que leur histoire et celle des voleurs de grand chemin se ressemblent parfaitement. Maitre Omer est tout à fait digne de ces temps là. Quoi qu’il en soit, je déshérite mon neveu le conseiller au parlement [D’Hornoy, fils de Mme de Fontaine, devenue Marquise de Florian, à qui V* écrit la veille : « Il est important pour votre salut que votre oncle ne soit pas excommunié, attendu qu’étant mon héritier vous seriez damné aussi par le troisième concile de Latran. ». V* avait fermement insisté pour qu’il devint conseiller.], s’il n’instrument pas pour moi dans cette affaire, en cas qu’il faille instrumenter.
Je lui donne tous pouvoirs par les présentes ; et mes anges sont toujours le premier tribunal auquel je m’adresse.
Je vous supplie donc d’envoyer chercher aux plaids mon gros neveu, et de l’assurer de ma malédiction s’il ne se démène pas dans cette affaire.
De plus, j’envoie à frère Damilaville un petit avertissement pour mettre dans les papiers publics, conçu en ces termes :
« Ayant appris qu’on débite à Paris sous mon nom, et sous le titre de Genève [à Damilaville : « S’il y avait une étincelle de justice dans messieurs de la justice, ils verraient bien que l’affectation de mettre mon nom à la tête de cet ouvrage est une preuve que je n’en suis point l’éditeur, ils verraient que le titre qui porte Genève est encore une preuve qu’il n’a pas été imprimé à Genève. »], je ne sais quelle farce, intitulée Saül et David, je suis obligé de déclarer que l’éditeur calomnieux de cette farce abuse de mon nom, qu’on ne connait point à Genève cette rhapsodie, qu’un tel abus n’y serait pas toléré, et qu’il n’est pas permis de tromper ainsi le public. »
Nul ange n’a jamais eu depuis le démon de Socrate un si importun client ; tantôt tragédies, tantôt farces, tantôt Omer, je ne finis point, je mets la patience de mes anges à l’épreuve. Si l’affaire est sérieuse, je les supplie d’envoyer chercher mon gros cochon de neveu, sinon mes anges jetteront au feu la lettre qui est pour lui ; en tout cas, je crois qu’il sera bon que frère Damilaville fasse mettre dans les papiers publics le petit avertissement daté de la sainte ville de Genève. Il faut être bien méchant pour avoir mis mon nom là. Mes méchancetés à moi, se terminent au Pauvre Diable, au Russe à Paris, aux Pompignades, aux Bertiades [Pamphlets contre Lefranc de Pompignan et contre Berthier], à L’Écossaise ; mais aller au criminel ! ah fi !
Respect et tendresse au bout de vos ailes.
V.
Et M. le duc de Praslin a-t-il gagné son procès pour le Gazette littéraire ? [V* se réjouira du gain du procès le 1 er février 1764, le duc de Choiseul-Praslin s’étant heurté à l’hostilité du Journal des Savants en particulier ]
14è auguste 1763. »
Guilleret et matinal : Bénabar , pour moi campagnard qui ai connu les affres de la ville : http://www.youtube.com/watch?v=P4wy8olSBuk
09:30 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, argental, fréron, omer, hornoy, cochon, neveu
13/08/2009
intéresser des gens qui ne s’intéressent qu’à eux-mêmes,
Cet après-midi, j'ai la surprise et le plaisir -je ne vous le cache pas- d'avoir mon fils ainé dans ma visite . Je ne lui ai pas demandé ce qu'il pense de celle-ci. Je laisse refroidir et je le questionnerai plus tard .
La dernière fois qu'il a visité ce château, c'était de nuit , sans les collections, à la lueur d'une lampe de poche , donc fort contraste. Les fantômes de la nuit se font très discrets au soleil, à peine un reflet sur un tableau ou derrière un buste, les visites nocturnes étant réservées aux amis et parents, qu'on se le tienne pour dit .
loveV, vous êtes une amie donc ....
Cette belle journée m'a fait repenser à des vacances lointaines où ce fils ainé et sa petite soeur étrennaient leurs premières vacances à la mer et où j'avais eu le plaisir de rencontrer un artiste peintre et chanteur de talent : Michel Murty : http://www.michel-murty.com/ .
Ah ! le VVF, on ne dira jamais assez le plaisir de ces villages de vacances et de leurs animations qui permettaient à certains de faire leurs premières armes.
Je sais que cette photo n'a rien à voir avec ce qui suit, ni ce qui précède , mais , bon ,c'est moi qui publie, des fois en vrac, je dois le reconnaitre, comme la vie pour ce qui nous arrive . Cette photo est une dédicace à kala69 ( http://www.flickr.com/photos/kala69 ) que je vous recommande, il a l'esprit et le coup d'oeil affutés .
Volti courtisan amuseur forcé "honteux à son[mon] age de quitter sa[ma] philosophie pour être baladin des rois". Il s'acquittera bien de ce pensum en ayant recours , sur le tard à J-J Rousseau, qui le croirait en pensant à leur avenir houleux .
« A Marie-Louise Denis
Chez Monsieur de Fontaine, maitre des comptes, rue Pavée derrière la place Royale, à l’hôtel d’Herbouville quartier Saint Antoine à Paris.
Ma chère nièce, j’aurai bientôt la consolation de vous embrasser ; je quitte la tranquillité de Cirey pour le chaos de Paris. Il faut absolument que je revienne préparer des fêtes [représentation de La princesse de Navarre composée pour le mariage du dauphin avec l’infante d’Espagne ], et peut-être de l’ennui à notre dauphine et une cour pour laquelle je ne me sens point fait. Je me sens un peu honteux à mon âge de quitter ma philosophie et ma solitude pour être baladin des rois ; mais on dit qu’il y avait presse à être revêtu de cette grande dignité, et on m’a fait l’honneur de me donner la préférence [Richelieu l’a chargé de ce divertissement]. Il faut donc la mériter, tacher de faire rire la cour, mêler le noble au comique, intéresser des gens qui ne s’intéressent qu’à eux-mêmes, donner un spectacle où il y ait de tout, et où la musique n’étouffe point les paroles, avoir affaire à vingt comédiens, à l’opéra, aux danseurs, décorateurs, et tout cela pourquoi ? pour que la dauphine me fasse en passant un signe de tête [il espérait plutôt « quelque marque de bonté qu’on me doit pour des bagatelles d’une autre espèce dans lesquelles je n’ai pas laissé de rendre service »]. Allons, il faut partir puisque je vous verrai, et que nous nous consolerons tous deux, vous de vos pertes [Mme Denis est veuve depuis le 12 avril et a des difficultés pour régler la succession], et moi de la ridicule vie que je mène, toute contraire à mon humeur et à ma façon de penser. J’embrasse tendrement votre aimable sœur et son cher mari. Je ne sais, mon enfant, aucune nouvelle d’aucun sous-fermier, et les Montigni [la famille Mignot de Montigny] ne m’ont point mandé l’établissement de Mlle Montigni. Tout ce que je sais, c’est que le plus riche fermier général ne serait pas trop bon pour elle. Encore faudrait-il qu’il fut fort aimable. Elle mérite bien d’être heureuse. Elle a de l’esprit et des talents, et pense tout à fait à ma fantaisie.
En vous remerciant, ma chère enfant, des Mahomet. Je vous prie de dire à votre ami La Porte qu’il me les garde jusqu’à ce que je lui donne une adresse. Présentez-lui bien mes remerciements. Je vous souhaite santé et tranquillité. Adieu ma chère nièce, je me flatte du plaisir de vous embrasser tous incessamment. Mme du Châtelet vous fait mille compliments.
V.
Ce 13 août 1744 à Cirey. »
19:32 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : voltaire, denis, mignot, dauphine, navarre, richelieu
11/08/2009
nous disons prodigieusement de sottises, nous en faisons beaucoup, mais tout cela passe bien vite
"Nous sommes actuellement dans la plus belle saison du monde ; voilà un temps charmant pour battre les Turcs"... Note : mettre qui vous passe par la tête : fanatiques iraniens et irakiens, al quaïda, dictateurs de tous pays, enfin tous ceux qui d'une manière ou d'une autre font la honte de l'humanité .
Plus que jamais ECR[ASONS] L'INF[AME]
Volti, ce jour ton parti pris est un peu celui de Gribouille qui se jette dans la mare pour ne pas être mouillé par la pluie. Pour Catherine, d'accord, tu espère avoir quelque influence sur elle et tu es le roi de la flatterie ; il est vrai qu'entre deux maux il faut choisir le moindre, progrès russe ou barbarie turque, le choix est vite fait ; quelques propos excessifs :"Je voudrais avoir du moins contribué à vous tuer quelques Turcs." avec un petit coup de griffe pour l'Eglise " On dit que pour un chrétien c’est une œuvre fort agréable à Dieu" et rattrappage -après double salto vrillé- sur la pointe des pieds : "Cela ne va pas à mes maximes de tolérance ; mais les hommes sont pétris de contradictions ; et d’ailleurs Votre Majesté me tourne la tête."
« A Catherine II, impératrice de Russie
Madame,
Chaque lettre [la minute conservée à la Bibliothèque Nationale portait avant seconde correction « La lettre du 1er juillet… »] dont Votre Majesté Impériale m’honore me guérit de la fièvre que me donnent les nouvelles de Paris. On prétendait que vos troupes avaient eu partout de grands désavantages, qu’elles avaient évacué entièrement la Morée et la Valachie, que la peste s’était mise dans vos armées, que tous les revers avaient succédé à vos succès [suite à ces revers, les Russes on gagné sur mer le 7 juillet à Tschesmé et sur les bords du Danube le 8 à la Larga et le 17 à Kagoul]. Votre Majesté est mon médecin, elle me rend une pleine santé. Je ne manque pas d’écrire sur le champ l’état des choses dès que j’en suis instruit. J’allonge le visage de ceux qui attristaient le mien.
Daignez-donc, Madame, avoir la bonté de me conserver cette santé que vous m’avez rendue. Il ne faut pas abandonner son malade dans sa convalescence.
J’ai encore des petits ressentiments de fièvre quand je vois que les Vénitiens ne se décident pas ; que les Géorgiens n’ont pas formé une armée, et qu’on n’a nulle nouvelle positive de la révolution de l’Égypte.
Il y a un Brahilou, un Bender [Braïlov en Valachie sur le Danube et Bender en Moldavie sur le Dniester] et qui me causent encore des insomnies. Je vois dans mes rêves leurs garnisons prisonnières de guerre, et je me réveille en sursaut.
Votre Majesté dira que je suis un malade bien impatient, et que les Turcs sont beaucoup plus malades que moi. Sans mes principes d’humanité, je dirais que je voudrais les voir tous exterminés ou du moins chassés si loin qu’ils ne reviennent jamais.
Nous autres Français, Madame, nous valons mieux qu’eux ; nous disons prodigieusement de sottises, nous en faisons beaucoup, mais tout cela passe bien vite, on ne s’en souvient plus au bout de huit jours. La gaieté de la nation semble inaltérable. On apprend à Paris le tremblement de terre qui a bouleversé trente lieues de pays à Saint Domingue, on dit : « C’est dommage », et on va à l’opéra. Les affaires les plus sérieuses sont tournées en ridicule.
Nous sommes actuellement dans la plus belle saison du monde ; voilà un temps charmant pour battre les Turcs. Est-ce que ces barbares-là attaqueront toujours comme des houzards ? ne se présenteront-ils jamais bien serrés pour être enfilés par quelques-uns de mes chars babyloniques ?[lors de la Guerre de Sept ans V* avait déjà proposé les plans d’un char nouveau « …d’une fabrique toute différente de ceux de l’Antiquité » : refusés , bien sûr] Je voudrais avoir du moins contribué à vous tuer quelques Turcs. On dit que pour un chrétien c’est une œuvre fort agréable à Dieu. Cela ne va pas à mes maximes de tolérance ; mais les hommes sont pétris de contradictions ; et d’ailleurs Votre Majesté me tourne la tête.
Encore une fois, Madame, quelques nouvelles par charité de cinq ou six villes prises, et de cinq ou six combats gagnés, quand ce ne serait que pour faire taire l’envie.
Je me mets aux pieds de Votre Majesté Impériale avec le plus profond respect et la plus vive impatience.
L’ermite de Ferney
A Ferney 11è Auguste 1770. »
15:49 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, catherine, turcs, malade, paris, char
10/08/2009
Celui qui vous doit l’air qu’il respire ici ne doit déplaire à personne
Volti ruera dans les brancards plus tard (1758), heureusement , en faisant sauter ce baillon de rigueur calviniste .
Encore un barbu !!!
Calvin doit faire le ventilateur en se retournant dans sa tombe à la vue du Genève du XXIème siècle, Sodome et Gomorrhe : luxe (éhonté), calme (policé) et volupté (tarifée) !!!
« A François Tronchin, Conseiller d’État
Vous ne m’avez rien fait dire, mon cher séducteur. Monsieur votre frère le prêtre [Louis Tronchin] m’avait promis de dire à la Vénérable Compagnie [compagnie des pasteurs réunie en consistoire] que je suis son très humble valet. Je me flatte qu’il s’en souviendra. Celui qui vous doit l’air qu’il respire ici ne doit déplaire à personne. Je veux bien que vos ministres aillent à l’opéra-comique [ le consistoire protesta contre l’autorisation accordée à des chanteurs italiens de représenter un opéra, et retira sa plainte quand on lui eut dit qu’il s’agissait de concerts], mais je ne veux pas qu’on représente dans ma maison devant dix personnes une pièce pleine de morale et de vertu si cela leur déplait.
[ L’Orphelin de la Chine ; Louis Tronchin écrivit à V* les 14 et 18 août que « ces sortes d’amusements sont prohibés » et « qu’à présent qu’il est informé, il se gardera bien d’y contrevenir » ; le 17 août V* et Mme Denis écrivent à Collini qu’ils croient qu’ils ne joueront pas et que « les Cramer sont désespérés ».]
Nous vous embrassons tendrement. Vous devriez venir diner ici avec M. le Résident.
Voltaire
10 août 1755. »
18:23 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, tronchin, collini, denis, air, opéra, orphelin
un grand prêtre qui est un honnête homme
"un grand prêtre qui est un honnête homme" : il me semble qu'il n'y a plus que dans la fiction des tragédies voltairiennes qu'on puisse en trouver !
Il fut un temps où on hésitait, on l'on balançait entre l'horreur et l'ironie, le "nonsense", en apprenant le rituel imbécile et mortel des procès du monde communiste, et voilà qu'un état qui se dit de progrès, l'Iran n'a retenu de l'histoire que l'art de condamner sévèrement et ridiculement.
JE VOUS HAIS !!! Ayatollahs de mes fesses . Vous êtes de pitoyables crétins qui n'avez pas compris que ce peuple qui vous a portés au pouvoir connaitra le moyen de vous en sortir . Continuez à souffler sur la cendre encore chaude de la révolte, offrez autant d'outrages que vous le pouvez, pendant que vous le pouvez, et je vous promets des lendemains qui déchantent . Parole de Français qui connait les prémices de la Révolution.
"Nous résisterons face aux oppresseurs et nous continuerons d'agir pour changer les mécanismes discriminatoires dans le monde, au bénéfice de toutes les nations" : 12 juin, Mahmoud Ahmadinejad .
Garde bien ton "bénéfice"! trouillard ! rampant devant des barbus enturbannés .
Et pour détendre l'atmosphère :
Barbus fanatiques, préparez-vous à jouer à tire-poils !
- Tire-poils [loc. adv.]
- Jeu d´enfants. On jette un objet au milieu d´un groupe d´enfants, qui tirent les cheveux de celui qui s´en saisit pour le faire lâcher.
Les enfants n'ayant point de barbe, variante pour les adultes dès l'age de procréer : on peut tirer barbe et cheveux .[le port du turban sera considéré comme tricherie : -note d'un infidèle roumi-].
Volti et son ami Thiriot, dans un temps de répit : point d'écrit condamnable offert aux yeux du roi et du clergé, pour l'instant du moins !
« A Nicolas-Claude Thiriot
Je vous renvoie vos livres italiens, je ne lis plus que la religion des anciens mages, mon cher ami. Je suis à Babylone entre Sémiramis et Ninias [ on lui avait « ordonné une grande pièce de théâtre pour les relevailles de la dauphine » ; elle mourut le 22 juillet « le jour qu’il avait achevé sa pièce » ; il dira à Frédéric qu’il la lui « fera tenir » ; mais le 9 novembre à Fontainebleau au lieu « d’aller au lever du roi » comme il en prend « tous les soirs la ferme résolution », il reste « tous les matins …en robe de chambre avec Sémiramis » qui ne sera créée que le 29 août 1748.]. Il n’y a pas moyen de vous envoyer ce que je peux avoir de l’Histoire de Louis XIV. Sémiramis dit qu’elle demande la préférence, que ses jardins valaient bien ceux de Versailles, et qu’elle croit égaler tous les rois modernes, excepté peut-être ceux qui gagnent trois batailles en un an, et qui donnent la paix dans la capitale de leur ennemi [Frédéric et paix de Dresde ; 25 décembre 1745].
Mon ami, une tragédie engloutit son homme ; il n’y aura pas de raison avec moi tant que je serai sur les bords de l’Euphrate avec l’ombre de Ninus, des incestes et des parricides. Je mets sur la scène un grand prêtre qui est un honnête homme, jugez si ma besogne est aisée. Adieu, bonsoir, prenez patience à Bercy, c’est votre lot que la patience.[lettre manuscrite dont il manque sans doute encore une ligne]
Voltaire
A Versailles, 10 août 1746. »
Pour oublier ma mauvaise humeur maligne, rendez-vous avec ce qui me plait en l'homme : http://www.dailymotion.com/video/x56y8c_brassenslhomme-qu...
Et si vous voulez savoir d'où je sors ce jeu de tire-poils que je connais depuis mon enfance voyez : http://henrysuter.ch/glossaires/patoisT0.html
17:42 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, thiriot, paix, sémiramis, tragédie