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27/08/2009

Ils se sont dit : Vivons heureux

What's new Pussy Cat ?

http://www.youtube.com/watch?v=VBdSqk78nHw

 

 

DSC05352 rognée 27_8_09.jpg
Un insecte -  bijou pour une fleur bleue .

Et maintenant quoi de neuf au château de Volti ? Son nouvel administrateur nommé le 24 août 2009, M. François-Xavier Verger, en charge de Cluny et Ferney à la fois (par mesure d'économie, un administrateur pour deux ou trois monuments nationaux est la règle maintenant pour le CMN; reste à en juger la pertinence ).

 L'hypothèse :Volti, se retourner dans sa tombe ? Non, le connaissant, il doit plutôt se marrer !

Jésus, ton tombeau est plus vide que celui du patriarche à Ferney, tu me pardonneras de trouver que celui-ci fut un de tes meilleurs ouvriers . Il avait compris le message; l'appliquait et n'avait plus besoin de messager .

Messager - mensonger (comme traduction - trahison), j'ai parfois de singulières associations d'idées... Il faut que je sorte, la cocotte commence à siffler !...

 

 

 

cocotte.gif

 

 

 

 

 

 

«  A Louise-Honorine Crozat du Châtel, duchesse de Choiseul,

et à Etienne –François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul

 

 

                            Madame, après avoir embelli votre royaume de Chanteloup par vos bienfaits, vous venez encore, M. le duc de Choiseul et vous, d’étendre vos grâces sur notre hameau de Ferney.

 

 

                            Peut-être apprendrez-vous tous deux avec quelque satisfaction que nos émigrants ont donné pour la saint Louis une petite fête qui a consisté en un très bon souper de cent couverts, avec illumination, feux d’artifice, et des Vive le roi sans fin. Peut-être même monsieur le duc ne sera pas fâché d’apprendre au roi qu’il est aimé et célébré par se nouveaux sujets comme par les anciens.

 

 

Vos noms, Madame, n’ont été oubliés ni en buvant ni dans le feu d’artifice.

 

Nous étions tous fort attendris

Voyant du fond de nos tanières

Des Choiseul les beaux noms écrits

En caractères de lumières

Sur nos vieux chênes rabougris

Et parmi nos sèches bruyères.

 

                            C’était un plaisir de voir nos huguenots et nos papistes être tous de la même religion en montrant à leurs bienfaiteurs la même reconnaissance.

 

Rien n’est plus selon mon humeur

Que de voir de bons hérétiques

Boire et chanter de si grand cœur

Avec nos pauvres catholiques.

Dans cet asile du bonheur

Le prêche est ami de la messe ;

Ils se sont dit : Vivons heureux

Et tolérons avec sagesse

Ceux qui se moquent de nous deux.

 

Que j’aime à voir notre vicaire

Appliquer assez pesamment

Un baiser près du sanctuaire

A la femme du prédicant.

 

                            On voit bien après cela, Monseigneur, qu’il n’y a pas moyen de refuser un édit de tolérance.

 

 

                            Nos colons, vos protégés, se mettent à vos pieds et nous supplions tous notre bienfaiteur et notre bienfaitrice d’agréer nos profonds respects et notre reconnaissance.

 

 

                            Le vieil ermite, de Ferney, secrétaire

                            Ferney 27è auguste 1770. »

 

feux d artifice.jpg

25/08/2009

Vous savez qu’il faut peu croire.

Vie amoureuse hors du commun ? : http://www.dailymotion.com/video/x2m4p0_lalineasexy_creat...

 

 

 

« A Jean Le Rond d’Alembert

 

 

                            Connaissez-vous, mon cher philosophe, un Siméon La Valette ou Siméon Vallette ou Simon Valet [Siméon Valette, auteur de La Trigonométrie sphérique résolue par le moyen de la règle et du compas, 1757, séjournera ches V* à le fin 1759 . « La Valette » : nom du jésuite banqueroutier ]? lequel fait des lignes courbes et de petits vers. Il se renomme de vous, mais j’ai perdu sa lettre. Je ne sais où le prendre. Où est-il ? et quel homme est-ce ?

 

 

                            Que dites-vous de Maupertuis mort [le 27 juillet] entre deux capucins ? Il était malade depuis longtemps d’une réplétion d’orgueil, mais je ne le croyais ni hypocrite ni imbécile.

 

 

                            Je ne vous conseille pas d’aller jamais remplir sa place à Berlin [président de l’académie des sciences]. Vous vous en repentiriez. Je suis Astolphe qui avertit Roger de ne pas se fier à l’enchanteresse Alcine [= Frédéric ; référence au Roland furieux de l’Arioste], mais Roger ne le crut pas.

 

 

                            Votre livre est charmant [Mélanges  de Littérature, d’histoire et de philosophie, 5 vol. 1759], il fait mes délices, au point que je vous pardonne d’avoir vu des prêtres à Genève [allusion aux conversations qu’a eues d’Alembert en août 1756 avec des pasteurs pendant son séjour à Genève, à l’article « Genève » et à la polémique qui s’ensuivit ; V* écrivit le 15 janvier 1758 à Théodore Tronchin : « Tous vos ministres… chez qui d’Alembert dinait tous les jours se sont expliqués hautement avec lui. »].

 

 

                            Je mène tous ces faquins là assez bon train. J’ai un château à la porte duquel il y a quatre jésuites [ceux d’Ornex]. Ils m’ont abandonné frère Berthier [ allusion ( ?) à sa « Relation de la maladie… et de l’apparition du jésuite Berthier » qui va paraitre .  Berthier figurera sous le nom du pédant Bertillon dans une scène de Socrate ajoutée en 1761], je leur fais de petits plaisirs et ils me disent la messe quand je veux bien l’entendre. Mes curés reçoivent des ordres, et les prédicants genevois n’osent me regarder en face. Je brave M. Catbrée [pédant cité dans la préface de Socrate] autant que je le méprise, et je plains Diderot d’être à Paris.

 

 

          Toutes les lettres de Vienne disent le marquis de Brandebourg écrasé [prise de Francfort-sur-l’Oder par les Russes et pertes subies par Frédéric à Kanersdorf le 12 août], quelques lettres de Saxe [effectivement le duc de Deux-Ponts marche sur Dresde en août] le disent vainqueur et je ne crois ni l’un ni l’autre. Vous savez qu’il faut peu croire. Soyez pourtant certain que l’oncle et la nièce vous aiment de tout leur cœur. Point de philosophie sans amitié.

 

 

                            V.

                            Aux Délices 25è août 1759. »

 

 

Votre Simon Valette, ou Valet, ou la Valette, paraît assez bon diable, mais je veux savoir qui est ce diable, où l'avez-vous connu ? qui répond de lui ? Quis, quid, ubi, quibus auxiliis, cur, quomodo, quando ? [Qui ? quoi ? avec quels moyens ? pourquoi ? comment ? quand ?]

Voltaire, à d'Alembert.

And now , assez bossé, fich' le camp Jack :
et autre version qui me plait :
OK ! OK !! OK!!!
Mais je reviendrai ....
Pour moi chanson souvenir des départs à 5 heures du mat' pour le ski avec les copains ! Yeah !!
deux alpes diable.jpg
Celle-ci, nous l'avons faite par moins 23° un matin, et nous avons trouvé que le lendemain il faisait bon : renseignement pris il faisait moins 19° seulement , le sauna,quoi ! Heureuse jeunesse !

24/08/2009

Vous verrez quelles peines j’ai prises

fleur-citronnier.jpg

 

Premier air en mettant le contact ce matin, très swinging, http://www.clipzik.com/fool-s-garden/lemon-tree.html , écrit ,d'après ce que j'ai appris, suite à la mort de la petite amie du chanteur .

 

 

citronnier jaune.jpg

 

Bien des citrons, oui, mais mon humeur n'est pas acide . Le jaune me plait particulièrement, c'est la couleur du centre des cibles anglaises au tir à l'arc, j'ai donc un tropisme positif pour ce type de fruit évocateur pour moi du 10 qui gagne !

 

J'aimerais moi aussi que ma mort soit suivie d'une chanson gaie et entrainante !

Pas vous ?

Je ne suis sans doute pas le sujet idéal pour ça me direz-vous ; tant pis ou tant mieux ?

 

 

 

 

 Volti, mon modèle préféré donc unique, dans un de ses exercices déplaisants mais nécessaires : la correction des erreurs.

 

« A Georg-Conrad Walther

 

 

                            Je vous envoie, mon cher Walthers, le second volume [édition de 1752 de ses Œuvres par Walther ; première édition Walther en 1748 :  8 volumes]. Vous verrez quelles peines j’ai prises.

 

 

                            Recommandez l’exactitude au correcteur, il y a bien des fautes d’impression qui m’ont échappé. Je n’ai point corrigé celles de La Henriade. Je n’ai songé qu’aux additions et aux changements que j’ai faits. Dans les autres volumes je corrige les fautes d’impression autant que je le peux, elles sont innombrables.

 

 

                            En vérité vous ne devez pas avoir regret à sacrifier ce qui vous reste d’une édition si fautive. Envoyez-moi le cinquième chant de La Henriade de votre nouvelle édition. Je vous embrasse.

 

 

                            V.

                            A Berlin ce 24 août 1751. »

 

 

Pêche à "ma" ligne maligne : http://www.dailymotion.com/video/x1inwk_la-linea-001_fun qui n'est pas sans rapport avec ma ligne de vie : réelle ou supposée ? Qui sait ?

 

23/08/2009

je me livre à vous en liberté au plaisir de voir réussir ce que vous avez approuvé

Il est toujours dit qu'il faut adopter une ligne de conduite et que d'autre part il ne faut pas franchir la bande blanche , je vous laisse apprécier celle -ci :

 http://www.youtube.com/watch?v=k8gvO4_T4mE&feature=re...

Je suis un fan de la Linéa , vous comprenez évidemment pourquoi : humour et qualité poêtique ; vous aussi grapillez ces gentils ou grinçants moments ... Merci Oswaldo Canandoli !

Episode 1 :découverte de cet oiseau rare génial : http://www.youtube.com/watch?v=skb2gKR7rOk&eurl=http%...

 

See you later, disais-je ce matin de bonne heure (euh ! n'exagère pas James ! il était déjà 9h passées...)

 Here I am ! Now ...

 

la_linea_main.jpg

« A Pierre-Robert Le Cornier de Cideville,

Conseiller au parlement,

rue de l’Écureuil à Rouen

et

à Jean-Baptiste-Nicolas Formont

 

 

 

                            Mes chers et aimables critiques, je voudrais que vous puissiez être témoins du succès de Zaïre, vous verriez que vos avis ne m’ont pas été inutiles et qu’il y en a peu dont je n’aie profité. Souffrez, mon cher Cideville, que je me livre à vous en liberté au plaisir de voir réussir ce que vous avez approuvé. Ma satisfaction s’augmente en vous la communiquant. Jamais pièce ne fut si bien jouée que Zaïre à la quatrième représentation [première le 13 août : succès « prodigieux », mais Formont a noté des négligences dans cette pièce écrite en 22 jours ; V* fit des corrections qu’il put faire admettre à l’acteur Dufresne ; la 4ème représentation et les six suivantes firent salle comble et Zaïre sera reprise en novembre]. Je vous souhaitais bien là. Vous auriez vu que le public ne hait pas votre ami. Je parus dans une loge et tout le parterre me battit des mains. Je rougissais, je me cachais, mais je serais un fripon si je ne vous avouais pas que j’étais sensiblement touché. Il est doux de n’être pas honni dans son pays. Je suis sûr que vous m’en aimerez davantage.

 

 

                            Mais, Messieurs, renvoyez moi donc Eriphyle dont je ne peux me passer et qu’on va jouer à Fontainebleau [Eriphyle ne sera jamais jouée à la cour]. Mon Dieu ce que c’est que de choisir un sujet intéressant ! Eriphyle est bien mieux écrite que Zaïre mais tous les ornements, tout l’esprit et toute la force de la poésie ne valent pas à ce qu’on dit un trait de sentiment. Renvoyez-moi cependant mon paquet par le coche. J’en ai un besoin extrême. J’en ai encore plus de vos avis. Adieu mes chers Cideville et Formont.

 

Quod si me tragicis vatibus inseres,

Sublimi feriam sidera vertice.

[Si tu me donnes une place parmi les tragiques inspirés,

je frapperai là-haut de ma tête les astres.]

 

                            Je vous demande en grâce de passer chez Jore, et de vouloir bien le presser de m’envoyer les exemplaires de l’édition de Hollande [l’édition Ledet des ses Œuvres complètes, dont il disait à Formont le 10 juillet : « Je n’ai pu me dispenser de fournir quelques corrections et quelques changements au libraire qui avait déjà mes ouvrages et qui les imprimait sur des copies défectueuses qui étaient entre ses mains. Mais ne sachant pas précisément quelles pièces fugitives il avait de moi, je n’ai pu les corriger toutes. Non seulement je ne réponds point de l’édition, mais j’empêcherai qu’elle n’entre en France. Nous en aurons bientôt une corrigée avec plus de soin… »] .

 

 

                            Adieu, je vous embrasse bien tendrement.

 

 

                            V.

                            23 août 1732. »

 

 De même que Volti heureux du son succès, je suis assez satisfait de mes visites de ce jour, et requinqué je me dédicace ceci (d'abord pour le titre, -immense autosatisfaction direz-vous, à juste titre-, justement !!) : http://www.youtube.com/watch?v=wFb7lJ38cXw&feature=re...

 

 

                           

 

22/08/2009

A Mlle Wagnière

Dédicace à quelqu'une qui m'est chère : un petit air entrainant et des personnages qui ont ravi mes enfants ; je retombe en enfance ! Youpie !!!

http://www.youtube.com/watch?v=7z3x--Z5tBQ

 

chapichapo.jpg

Volti, aujourd'hui, je suis trop occupé à faire peu de choses pour blogger fidèlement .

Demain, sans doute ?!

 

 

20/08/2009

Je sers Dieu et le diable tout à la fois assez passablement

-Cui-cui! fait l'oiseau !

-Cuit, cuit ! répond le guide !

CUIT.jpg

 En ce beau jour, le père Noël est passé au château de Volti : nous avons reçu une commande qui commençait à trainer, avec en prime son lot de merveilles !

Jugez- en !

Nous avons désormais des Nounours blancs qui ne craignent pas la fonte de la banquise et qui ont une curieuse maladie éruptive : les symboles du logo du CMN, petits châteaux de toutes couleurs et pour que leurs parents adoptifs ne les perdent pas et être en règle avec les recommandations vétérinaires, un superbe "tatouage" sous la plante d'une patte : Centre Des Monuments Nationaux .

Qui dit mieux en matière de promotion ?

Je ne ferai que citer pour mémoire le Nounours mini (porte clé) qui oscille à ma vue entre le chien et l'ours ; chacun peut adopter l'un ou l'autre selon ses affections !

 

Par contre, je vous prie de bien noter que ce château est ouvert tous les jours sauf le lundi et que vous êtes les BIENVENUS, ô touristes si peu nombreux !

Venez, nous vous aimons .... (si après une telle déclaration nous ne sommes pas envahis, je mettrai une photo des guides féminines pour les messieurs et une de moi datant d'il y a vingt ans pour les dames !...)

 

 

 

 

L'ex-amant de la présidente de Bernières commence à prendre l'habitude de voir la place prise par un autre, tout en évoquant ce qu'il aimerait et ce qu'il regrette ; détails ô combien réaliste chez ce Volti qui appelle un chat un chat : Il faut que je sois bien maudit de Dieu pour n’avoir vécu avec vous que quand j’ai eu la gale, et vous la goutte ; et pour être loin de vous lorsque nous nous portons bien tous les deux.

 

« A Marguerite-Madeleine du Moutier, marquise de Bernières

 

 

                            Depuis un mois entier je suis entouré de procureurs [il a attaqué le testament de son père du 19 aout 1721 qui fait de la part de Voltaire une part « substituée » : il en a l’usufruit et dépend d’un tuteur ; un codicille ajouté le 26 décembre supprimant la substitution n’est pas reconnu valable car non signé], de charlatans, d’imprimeurs [on « l’assassine » d’éditions pirates de la Henriade et de Mariamne ; il doit donc faire imprimer cette pièce lui-même], et de comédiens. J’ai voulu tous les jours vous écrire et n’en ai pas encore trouvé le moment. Je me réfugie actuellement dans une loge d’une comédienne pour me livrer au plaisir de m’entretenir avec vous pendant qu’on joue Mariamne et L’Indiscret [créé le 18 août] pour la seconde fois. Cette petite pièce fut représentée avant-hier samedi avec assez de succès. Mais il me parut que les loges étaient encore plus contentes que le parterre [selon Le Mercure d’août, les deux pièces « furent fort applaudies par une très nombreuse et très belle assemblée ».]. Dancourt et Le Grand ont accoutumé le parterre au bas comique et aux grossièretés, et insensiblement le public s’est formé au préjugé que les petites pièces en un acte doivent être des farces pleines d’ordures et non pas des comédies nobles où les mœurs soient respectées. Le peuple n’est pas content quand on ne fait rire que l’esprit, il faut le faire rire tout haut, et il est difficile de le réduire à aimer mieux des plaisanteries fines que des équivoques fades, et à préférer Versailles à la rue Saint-Denis. Mariamne est enfin imprimée de ma façon, après trois éditions subreptices qui en ont paru coup sur coup. Je vous  envoie un paquet de Mariamne par le messager. Il y en a une reliée que je vous prie de mettre dans votre bibliothèque. Je vous supplie de donner les autres que je n’ai pas eu le temps de faire relier à MM de Cideville et M. de Brevedent malgré leur goût pour les vers de M. Houdart. Vous donnerez les autres en mon nom aux personnes dont vous voudrez bien m’assurer la bienveillance. Comme je crois  M. et Mme de Lézeau à la campagne, je mets aussi une Mariamne pour eux ou plutôt pour monsieur votre neveu dans le paquet qui est au messager. Il est à votre adresse, ayez la bonté de l’envoyer retirer. Que ne puis-je vous aller offrir moi-même Mariamne ? Il faut que je sois bien maudit de Dieu pour n’avoir vécu avec vous que quand j’ai eu la gale, et vous la goutte ; et pour être loin de vous lorsque nous nous portons bien tous les deux. Mes maladies, et ma santé sont venues bien mal à propos.

 

 

                            Au reste ne croyez pas que je me borne dans Paris à faire jouer des tragédies et des comédies. Je sers Dieu et le diable tout à la fois assez passablement. J’ai dans le monde un petit vernis de dévotion que le miracle du faubourg Saint-Antoine m’a donné.[ Mme Lafosse aurait été guérie d’un « flux de sang » le 31 mai au passage d’une procession du  Saint Sacrement. V* était en relation avec les Lafosse chez qui il alla plusieurs fois en juin en offrant une petite somme d’argent (qui fut refusée) et Mme Lafosse vint remercier V* le 20 août. On dit que V* avait été converti par le miracle ; Mathieu Marais compara V* à St Thomas et dit « Dieu l’a touché et converti… »] .La femme au miracle est venue ce matin dans ma chambre. Voyez-vous quel honneur je fais à votre maison [V* loue un appartement rue de Beaune appartenant aux Bernières], et en quelle odeur de sainteté nous allons être ? M. le cardinal de Noailles a fait un beau mandement à l’occasion du miracle. Et pour comble (ou d’honneur, ou de ridicule), je suis cité dans ce mandement.[en fait il est fait allusion à V* ; on parle « d’un homme connu dans le monde sur qui le miracle avait fait grande impression »] .On m’a invité en cérémonie à assister au Te Deum qui sera chanté à Notre Dame en actions de grâces de la guérison de Mme de La Fosse. M. l’abbé Couet, grand vicaire de Son Éminence, m’a envoyé aujourd’hui le mandement. Je lui ai envoyé une Mariamne avec ces petits vers ci :

Vous m’envoyez un mandement,

Recevez une tragédie

Et qu’ainsi mutuellement

Nous donnions la comédie.

 

                            Ah ! ma chère présidente qu’avec tout cela je suis quelquefois de mauvaise humeur de me trouver seul dans ma chambre et de sentir que vous êtes à trente lieues de moi. Vous devez être dans le pays de Cocagne. M. l’abbé d’Amfreville avec son ventre de prélat et son visage de chérubin ne ressemble pas mal au roi de Cocagne. Je m’imagine que vous faites des soupers charmants, que l’imagination vive et féconde de Mme du Deffand, et celle de M. l’abbé d’Amfreville en donnent à notre ami Thiriot et qu’enfin tous vos moments sont délicieux. M. le chevalier des Alleurs est-il encore avec vous ?[il a remplacé V* auprès de la marquise] Il m’avait dit qu’il y resterait tant qu’il y trouverait du plaisir. Je juge qu’il y demeurera longtemps. Mille respects, je vous en prie, au maître de la maison. Je n’ai pas le temps d’écrire à Thiriot mais il faut qu’il m’écrive, lui qui n’a point de procès à soutenir, de comédiens à conduire, ni de comédiens à corriger. Qu’il me mande de ses nouvelles, qu’il soit votre secrétaire, qu’il m’apprenne comment vont les projets qu’il avait. Adieu ma chère reine, conservez-moi toujours bien de l’amitié. Je pars incessamment pour aller à Fontainebleau. Si j’y trouve un gîte [« adresse chez Mme de Prie »], j’y ferai ma cour à la reine, si je ne suis point logé, j’irai à La Rivière-Bourdet. Je ne donne la préférence sur vous qu’à Marie de Leksinski. Adieu, adieu.

 

 

Voltaire

A Paris à la comédie, ce 20 aout 1725. »                  

19/08/2009

mêle les plaisanteries aux pensées sérieuses !

Lors de son sejour à Soleure, Volti a -peut-être- eu l'immense joie d'entendre le son du cor des Alpes ? Intrument proche par ses dimensions du fameux Gaffophone et au son tout aussi mélodieux, comme vous pourrez en juger : http://www.swissinfo.ch/fre/swissinfo.html?sid=7149114&am...

 

Ecoutez, ré-écoutez si vous osez ! Si, je vous jure qu'en espace montagneux ça vous donne des frissons .(qui a dit "frissons de trouille"? encore un esprit fort qui craint sans doute les avalanches ! Petit mental d'homme des plaines ! )

 

Je vous laisse maîtres de votre choix, et je vous prie de ne pas me jeter de pierres, j'en ai déjà assez autour de chez moi !...

 

 

 

 

« A François Joachim de Pierre, comte de Bernis

 

 

                            Le vieux Suisse, Monseigneur, apprend dans ses tournées que cette tête qualifiée carrée par M. de Chavigny est ornée d’un bonnet qui lui sied très bien [Bernis recevra le 2 octobre le chapeau de cardinal. Chevigny est ambassadeur de France en Suisse, résidant alors à Soleure]. Votre Éminence doit être excédée des compliments qu’on lui a faits sur la couleur cde son habit que j’ai vue autrefois sur ses joues rebondies, et qui, je crois, y doit être encore.

 

 

                            Mes trente-huit confrères ont pu vous ennuyer et c’est un devoir à quoi, moi 39è, je ne dois pas manquer. Je dois prendre plus de part qu’un autre à cette nouvelle agréable, puisque vous avez daigné honorer mon métier avant d’être de celui du cardinal de Richelieu. Je me souviendrai toujours et je m’enorgueillirai que notre Mécène ait été Tibulle. Gentil Bernard doit en être bien fier aussi.

 

 

                            J’imagine que Votre Éminence n’a eu ni le temps ni la volonté peut-être de répondre à la proposition qu’on lui a faite sur l’Angleterre [réponse de Bernis datée du 6 aout qui le « remercie de la correspondance qu’il [lui] offre en Angleterre », mais « si nos armées se conduisent bien, nos négociations ne seront pas difficiles »] : si vous ne vous en souciez pas, je vous jure que je ne m’en soucie guère ; et que tous mes vœux se bornent à vos succès. Je n’imagine pas comment quelques personnes ont pu soupçonner que mon cœur avait la faiblesse de pencher un peu pour qui vous savez, pour mon ancien ingrat [Frédéric II] ; on ne laisse pas d’avoir de la politesse, mais on a de la mémoire et on est attaché aussi vivement qu’inutilement à la bonne cause qu’il n’appartient qu’à vous de défendre. Je ne suis pas en vérité comme les trois quarts des Allemands. J’ai vu partout des éventails où l’on a peint l’aigle de Prusse mangeant une fleur de Lys, le cheval de Hanovre donnant un coup de pied au cul à M. de Richelieu, un courrier portant une bouteille d’eau de la reine de Hongrie de la part de l’impératrice à Mme de Pompadour. Mes nièces n’auront pas assurément de tels éventails à mes petites Délices où je retourne. On est Prussien à Genève comme ailleurs et plus qu’ailleurs. Mais quand vous aurez gagné quelque bonne bataille ou l’équivalent, tout le monde sera Français ou François [voir article intitulé « François ou Français » dans l’Encyclopédie de 1757 tome VII].

 

 

                            Je ne sais pas si je me trompe, mais je suis convaincu qu’à la longue votre ministère sera heureux et grand [en fait Bernis sera renvoyé en octobre], car vous avez deux choses qui avaient auparavant passé de mode, génie et constance. Pardonnez au vieux Suisse ses bavarderies. Si elles ne l’amusent pas que Votre Éminence lui conserve les bontés dont le belle Babet l’honorait. Misce concilis jocos [« mêle les plaisanteries aux pensées sérieuses »]. Agréez le profond et tendre respect d’un Suisse qui aime la France et qui attend la gloire de la France de vous.

 

 

                            Voltaire

                            A Soleure, du 19 août 1758. »

 

 

Le Net a ceci d'agréable d'être parfois source d'enseignements divers et renseignements très surprenants comme ceci : http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.autremen...

trouvé en cherchant des images sur le cardinal de Bernis . Oh! joie, oh! demi-surprise, ce pourpré fut un abbé libertin auteur de "L'Amour papillon", oeuvre érotique que je vous laisserai le soin de chercher vous-mêmes, bande de coquins patentés !

 

 

A ne pas confondre avec l'Effet papillon de Bénabar : quoique, quoi que ... : http://www.youtube.com/watch?v=bAs8gN0j2Z8

 

libertin bernis.jpg