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27/07/2009

En attendant j’applique mille baisers aux seins ronds, aux fesses enchanteresses

Mais que font les services municipaux ?

Comment osent-ils laisser courir un croulant s'écroulant ? Pourquoi ne lui-ont-il pas apporté la bonne parole, celle que tout établissement recevant du public doit afficher à son entrée avertissant des risques dus à la chaleur : deshydratation, malaises et tutti quanti ?

Nicolas, rassure-moi ! Tu vas bien ?

Oui, tu es sûr ? C'est vrai que tu n'es pas tombé de bien haut, il n'y a pas de talonnettes aux baskets !

 

Bon, oublions ce presque drame et saluons la célérité des secours .

Au fait, pendant que j'y pense, quel garde républicain est désigné pour faire le bouche-à-bouche si besoin ? Ah ! oui, le grand moustachu ! Plus envie de tomber dans les pommes maintenant Nicolas ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Volti est en passe de se faire prendre sa maitresse préférée ! Va-t-il craquer ? Non, il semble bien connaitre son "oiseau" et sa "prudence"...En tout cas, à cinquante quatre ans, il pête encore le feu ce Volti !

 

 

 

 

 

«  A Marie-Louise Denis

Rue du Bouloir à Paris.

 

 

           Ma chère enfant, j’ai bien de la peine à revenir malgré le plus austère régime. Passe encore si on n’était puni que de ses fautes, mais n’avoir rien à se reprocher et souffrir, questo e l’diavolo. Venons à votre affaire. Elle m’intéresse plus que ma santé. Faut-il que nous ne vivions pas ensemble et que je ne puisse vous tenir lieu de votre commandant de Lille ?[projet de mariage de Mme Denis] Je ferai, je vous le jure, un violent sacrifice quand il faudra contraindre mon cœur à vous laisser aller en Flandres. Je serai réduit à souhaiter que ce commandant là laisse bientôt une place vacante. Je ne me consolerai qu’en cas que son testament suive de près son contrat de mariage. Au reste je m’en rapporte sur la conclusion à votre prudence. Vous ne ferez rien sans être bien assurée d’un grand avantage. Eh ! bien, ma chère enfant, j’irai vous voir dans votre royaume. Mais votre transplantation sera-t-elle si prochaine ? Je me flatte que ma santé me permettra de venir vous voir bientôt à Paris. Vous serez la seule raison de mon voyage. Sémiramis en sera le prétexte en  cas qu’elle ait quelque succès. Le roi a la bonté de me donner une décoration qui coûtera quinze mille francs. Autant j’en suis flatté, autant je crains que cette distinction n’aiguise les dents de l’envie. Je crois qu’au moins la pièce sera bien jouée. Il faudra que vous en voyiez une répétition avec votre vieux commandant prétendant. Faites moi ce plaisir, chère enfant, et dites moi votre avis sur cette décoration, et sur le jeu des acteurs. Vous me parlez de ce petit ouvrage  que je vous ai lu en manuscrit. Savez-vous bien que Crébillon l’avait refusé à l’approbation comme un ouvrage dangereux ? Ce pauvre homme a perdu le peu de raison qu’il avait. Je crois que depuis M. Pallu, intendant de Lyon, l’a fait imprimer, et peut-être y en a-t-il à présent des exemplaires à Paris. Mais le monde est aussi tiède sur les panégyriques [Panégyrique de Louis XV] que Crébillon est déraisonnable, et probablement cette brochure n’étant pas annoncée n’aura pas grand cours. Tenons-nous en à Sémiramis et qu’elle réussisse. Je vous la recommande. Si elle est bien reçue à la première représentation, vous me verrez probablement à la quatrième. Je dois d’ailleurs remercier le roi. Mais je ne viendrai, que pour vous et se il povero stato della mia salute me lo permesse mi gittarai alle vostre genochia et baccarei tutte vostre Belta. In tanto io figo mile baccii alle tonde poppe, alle trasportrici natiche e tutta vostra persona che m’ha fatto tante volte rizzare e m’ha annegato in un fiume di delizie.[« et si le malheureux état de ma santé me le permet, je me jetterai à vos genoux et je baiserai toutes vos beautés. En attendant j’applique mille baisers aux seins ronds, aux fesses enchanteresses, à toute votre personne qui m’a si souvent fait bander et m’a plongé dans un fleuve de délices. »]

 

 

           V.

           A Commercy ce 27 juillet 1748. »

 

 

 

 

 

 

Advienne que pourra, j'ose vous rapporter les paroles du poême de Volti qui a inspiré le grand Georges deux siècles plus tard ;[lettre posthume à James, 27 juillet 1778] je vous laisse juges !

 

   

 

Quand j'pense à Marie-Louise

J'en oublie ma marquise

Exquise

Quand j'pense à la Geoffrin

J'ai encore faim

Quand j'pense à ma Pimpette

J'referme ma braguette

Et quand j'pense au grand Luc

Là je protège mon cul .

 

 

   

http://www.dailymotion.com/video/xkbwn_georges-brassens-f...

 

26/07/2009

je ne suis ni mandarin ni jésuite, et je peux très bien être ridicule

Je vais faire en sorte de mériter toutes les louanges qu'une belle lyonnaise voltairienne m'adresse .

 

Venez nombreux au Château de Voltaire, aujourd'hui et tous les jours (sauf lundi ).

 

Aujourd'hui est un beau jour pour se distraire .

 

Le maillot jaune est ici, le maillot jaune de la liberté et de la tolérance.

 

Allez Volti, tu es le meilleur ...http://www.youtube.com/watch?v=VDt1poFpWmM ...coureur ?

Il fut un temps ....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Charles –Augustin Ferriol, comte d’Argental ,

Conseiller d’honneur du Parlement, à Plombières, et s’il n’est plus à Plombières, renvoyez rue de la Sourdière à Paris

et Jeanne –Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental

 

 

 

 

                    Anges,

 

                    Je ne peux me consoler de vous avoir quittés qu’en vous écrivant. Je suis parti de Plombières pour la Chine.[L’orphelin de la Chine, commencé en Prusse] Voyez tout ce que vous me faites entreprendre. O Grecs que de peines pour vous plaire ! Eh bien ! me voila Chinois puisque vous l’avez voulu. Mais je ne suis ni mandarin ni jésuite, et je peux très bien être ridicule. Anges, scellez la bouche de tous ceux qui peuvent être instruits de ce voyage de long cours. Car si on me sait embarqué, tous les vents se déchaineront contre moi. Mon voyage à Colmar était plus nécessaire, et n’est pas si agréable. Il n’y a de plaisir qu’à vous obéir, à faire quelque chose qui pourra vous amuser. J’y vais mettre tous mes soins, et je ne vous écris que ce petit billet parce que je suis assidu auprès du berceau de l’orphelin. Il m’appelle et je vais à lui, en faisant la pagode. J’ignore si ce billet vous trouvera à Plombières. Il n’y a pas que le président qui puisse y faire de vers [le président Ruffey qui écrivit une Histoire lyrique des eaux de Plombières pour l’année 1754 ; V* transmet à la comtesse Bentinck la vie de Plombières :  « Toute la cour de France y était. On se crevait de bonne chère, on jouait, cela s’appelle prendre les eaux. »]. Moi je n’en  fais que dans la plus profonde retraite. Et quand c’est vous qui m’inspirez. Dieu vous donne la santé, et que le King-Tien [=adorez le ciel] me donne de l’enthousiasme, et point de ridicule. Sur ce je baise le bout de vos ailes.

 

 

 

                    V.

                    A Colmar 26 juillet 1754. »

 

 

 

 

 

 

calimero_calimero gif.gif

Bilan de la journée que nous espérions de forte affluence :

"mais où sont passés les touristes ?",

"quels chemins ont -ils pris ?",

"n'y aurait -il plus que les étrangers qui s'intéressent à Volti ?"

"pourquoi le CMN traine-t-il pour nous fournir les documents d'appel pour que nous ayions un minimum de publicité ?"

"pourquoi tant de haine ?" : je me sens l'âme de Calimero ce soir...

Demain sera plus gai ...

 

 

 

25/07/2009

Il serait délicieux pour moi de rester à Sully s’il m’était permis d’en sortir

 

jacques-loussier-secrets.jpg

 

 

Puisqu'il va être question de fêtes, profitez de l'un de mes pianistes préférés qui joue Bach comme je le sens habituellement, à savoir vivant et rythmé :

 http://www.dailymotion.com/video/x19y1b_jacques-loussier-...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Charlotte-Madeleine de Carvoisin, marquise de Mimeure

[parente de Fyot de La Marche, ancien condisciple, qui lui présenta F M Arouet l’été 1711]

 

Je vous écris de ces rivages

Qu’habitèrent plus de deux ans

Les plus aimables personnages

Que la France ait vu de longtemps ;

Les Chapelles, les Manicamps [ Manicamp : courtisan de Louis XIV];

Ces voluptueux et ces sages,

Qui, rimants, chassants, disputants

Sur ces bords heureux de la Loire,

Passaient l’automne et le printemps

Moins à philosopher qu’à boire.

 

 

                    Il serait délicieux pour moi de rester à Sully s’il m’était permis d’en sortir [séjour de mai à octobre 1716 ; il avait été condamné à être éxilé à Tulle, son père obtiendra que ce soit à Sully]. M. le duc de Sully est le plus aimable des hommes et celui à qui j’ai le plus d’obligation. Son château est dans la plus belle situation du monde. Il y a un bois magnifique dont tous les arbres sont tout découpés par de polissons ou des amants qui se sont amusés à écrire leurs noms sur l’écorce.

 

 

A voir tant de chiffres tracés

Et tant de noms entrelacés,

Il n’est pas mal aisé de croire

Qu’autrefois le beau céladon

A quitté les bords du Lignon

Pour aller à Sully-sur-Loire.

 

 

                    Il est bien juste qu’on m’ait donné un exil si agréable puisque j’étais absolument innocent des indignes chansons qu’on m’imputait [vers attaquant la duchesse de Berry, fille du Régent,  sur ses mœurs]. Vous seriez peut être bien étonnée si je vous disais que dans ce beau bois dont je viens de vous parler, nous avons des nuits blanches comme à Sceaux [spectacles féériques donnés à Sceaux en 1714-1715 chez la duchesse de Maine ; V* qui participait aux divertissements y composa ses premiers contes en prose : Le Crocheteur borgne,  et Cosi Sancta.]!  Mme de La Vrillière qui vint ici pendant la nuit faire tapage avec Mme de Listenay, [il dédia son triple madrigal intitulé Nuit Blanche de Sully aux deux sœurs, Mme de La Vrillière et Mme de Listenay]  fut bien surprise d’être dans une grande salle d’ormes éclairée d’une infinité de lampions, et d’y voir une magnifique collation servie au son des instruments et suivie d’un bal où parurent plus de cent masques habillés de guenillons superbes. Les deux sœurs trouvèrent des vers, sur leur assiette, qu’on leur assura être de l’abbé C***. [l’abbé Courtin, sans doute, habitué de Sully cet été là]. Je vous les envoie, vous verrez de qui ils sont. Après tous les plaisirs que j’ai à Sully, je n’ai à souhaiter que d’avoir l’honneur de vous voir à Ussé, et de vous donner des nuits blanches comme à Mme de La Vrillière. Je vous demande en grâce, Madame, de me mander si vous n’irez point en Touraine. J’irais vous saluer dans le beau château de M. d’Ussé après avoir passé quelque temps à Preuilly chez le baron de Breteuil,[père d’Emilie du Châtelet] c’est la moitié du chemin. Ne me dédaignez pas, Madame, comme l’an passé. Souvenez-vous que vous écrivîtes à Roy,[Pierre-Charles Roy, poête] et que vous ne m’écrivîtes point. Vous devriez bien réparer vos mépris par une lettre bien longue où vous me manderiez votre départ prochain pour Ussé. Sinon, je crois que malgré les ordres du régent, j’irai vous trouver à Paris, tant je suis avec un véritable dévouement, etc.

 

 

                           François-Marie Arouet

                           Été 1716. »

 

 

 

Au hasard d’un furetage : http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres...   ,une petite lettre à Pimpette !

 

 

 

 

 

 

24/07/2009

Il y a des temps où on fait tout impunément. Il y en a d’autres où rien n’est innocent.

Juste un essai, allez-y, je vous fais partager cette découverte qui me réconcilie avec ce tube classique que je ne peux plus entendre au piano depuis quelques années ... Quand un doué nippon revisite Beethoven , écoutez-moi ça :

http://www.teepik.com/video-2080-la-lettre-a-elise-un-peu...

Alors, sourire ou grimace ?

 

And now au château de Voltaire :

Lettre à Eilise, la seule que je connaisse, et qui m'a épaté hier après midi où elle a, d'affilée, conduit deux visites particulièrement chargées, et en particulier celle de 16h30 qu'elle a assurée en bilingue (la priorité étant accordée aux anglophones à 16h30 tous les jeudis). Elle a fait un triomphe et été applaudie à juste titre.Très bonne guide, et ce qui ne gâte rien, fort jolie ("fiancée") avec un grand copain du modèle suivant :

CaneCorso.jpg

Il est beau le Kiki à sa maman ! Je me moque, mais ce solide meilleur ami de l'homme est d'une gentillesse remarquable tout comme ses maitres . 

 

 

A la relecture, je m'aperçois que pour ma grande honte, qu'on peut tout à fait comprendre qu'Eilise est "fiancée" au beau poilu quadrupède ! D'où l'importance de savoir placer des virgules , sinon la gaffe est vite écrite .

 Que nenni, bien sûr, elle a un vrai et agréable "fiancé" bipède, comme vous, et moi, en tout cas moi ....

 

 

 

 

 

 

« A Nicolas-Claude Thiriot

 

 

           Je ne suis pas encore tout à fait logé [rue du Long Pont, près du Portail St Gervais, il était avant chez Mme de Fontaine-Martel, baronne, décédée en janvier], j’achevais mon nid, et j’ai bien peur d’en être chassé pour jamais. Je sens de jour en jour, et par mes réflexions, et par mes malheurs, que je ne suis pas fait pour habiter en France. Croiriez-vous bien que monsieur le garde des Sceaux [Chauvelin] me persécute pour ce malheureux Temple du Goût, comme on aurait poursuivi Calvin pour avoir abattu une partie du trône du pape. Je vois heureusement qu’on verse en Angleterre un peu de baume sur les blessures qu’on me fait en France. Remerciez je vous en prie de ma part, l’auteur du Pour et du Contre des éloges dont il m’a honoré. Je suis bien aise qu’il flatte ma vanité après avoir si souvent excité ma sensibilité par ses ouvrages. Cet homme là était fait pour me faire éprouver tous les sentiments.

 

 

           Vous avez vu sans doute ce second Temple du goût imprimé à Amsterdam. Il fourmille de fautes. Il y a entre autres deux vers qui finissent tous deux par censeur pointilleux. Il faut corriger le premier ainsi

 

quittez d’un bel esprit fâcheux

 

Il y a bien d’autres sottises dont je ne vous parle pas et que vous corrigerez en les lisant.

 

 

           Je me flatte que vous trouverez dans l’ouvrage plus d’ordre, plus de correction, plus de choses utiles, et une prose plus châtiée que dans le premier. Mandez-moi ce que vous pensez du Temple et de la lettre qui est au frontispice.

 

 

           Je vous aurais déjà envoyé la vingt-cinquième Lettre sur les Pensées de Pascal, mais Jore que vous connaissez ne me l’a pas encore fait remettre. Dès que je l’aurai elle partira sur le champ pour Londres. Vous feriez bien de me donner l’adresse de votre libraire à qui je l’adresserais, sans qu’il vous en coûtât de port. Au reste, il s’en faut de beaucoup que je veuille à présent précipiter cette édition des Lettres anglaises, au contraire vous me feriez le plus  sensible plaisir du monde d’en retarder autant que vous pourrez la publication. Je crains bien que dans les circonstances présentes elles ne me portent un fatal contrecoup. Il y a des temps où on fait tout impunément. Il y en a d’autres où rien n’est innocent. Je suis actuellement dans le cas d’éprouver les rigueurs les plus injustes sur les sujets les plus frivoles. Peut-être dans deux mois d’ici je pourrai faire imprimer l’Alcoran. Je voudrais que toutes les criailleries, d’autant plus aigres qu’elles sont injustes, sur le Temple du Goût fussent un peu calmées avant que les Lettres anglaises parussent. Donnez-moi le temps de me guérir pour me rebattre contre le public. A la bonne heure qu’elles soient imprimées en anglais ; il n’en viendra pas d’exemplaire à Paris, et nous aurons le temps de recueillir les sentiments du public anglais avant d’avoir fait paraitre l’ouvrage en français. En ce cas nous aurons le temps de faire des cartons, s’il est besoin pour le bien de l’ouvrage. Surtout, mon cher Thiriot, ne manquez pas de  mettre expressément dans la préface que ces lettres  vous ont  été écrites pour la plupart en 1728. Vous ne direz que la vérité. La plupart furent en effet écrites vers ce temps là dans la maison de notre cher et vertueux ami Fakener. Vous pourrez ajouter que le manuscrit ayant couru, et ayant été traduit, ayant même été imprimé en anglais et étant près de l’être en français, vous avez été indispensablement obligé de faire imprimer l’original dont on avait déjà la copie anglaise.

 

 

Si cela ne me disculpe pas auprès de ceux qui veulent me faire du mal, j’en serai quitte pour prévenir leur injustice et leur mauvaise volonté par un exil volontaire, et je bénirai le jour qui me rapprochera de vous. Plût au ciel que je puisse vivre avec mon cher Thiriot dans un pays libre.

 

 

           Ma santé seule m’a retenu jusqu’ici à Paris. Je vais faire transcrire pour vous, l’opéra, Eriphyle, Adélaïde ; je vous enverrai aussi une épître sur la calomnie adressée à Mme du Châtelet. A propos d’épître, dites à M. Pope que je l’ai très bien reconnu in his Essay on man. T’is certainly his style. Now and there it is some obscurity, but the whole is charming. Si vous voyez M. Jordan, assurez-le de mon estime. Je crois que vous verrez dans quelques mois le marquis de Maffei qui est le Varron et le Sophocle de Vérone. Vous serez bien content de son esprit et de la simplicité de ses mœurs. J’attends de vos nouvelles. Dites, je vous prie à M. Jordan que je lui ai hasardé une lettre mais que je ne sais pas son adresse.

 

 

           Voltaire

           24 juillet 1733 à Paris. »

 

 

 

 

 

 

 

http://www.dailymotion.com/video/x2eb44_sting-russians_mu...

 

Je sais, ça n'a pas grand chose à voir avec ce qui précède, quoique "plut au ciel que je puisse vivre dans un pays libre" ne soit pas étranger à mon choix en plus du fait que cet air là me trotte dans la tête, allez savoir pourquoi ...

23/07/2009

Je vais vite parce que la vie est courte, et que j’ai bien des choses à faire

«  A Charles Augustin Ferriol, comte d’Argental et à Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental

 

 

           O anges, sans vous faire languir d’avantage, voici la tragédie des coupe-jarrets [Octave ou Le triumvirat]. Elle n’est pas fade. Je ne crois pas que les belles dames goûtent beaucoup ce sujet. Mais comme on a imprimé au Louvres l’incomparable Triumvirat de l’inimitable Crébillon, j’ai cru que je pouvais faire quelque chose d’aussi mauvais sans prétendre aux honneurs du Louvre. Si vous croyez que votre peuple ait les mœurs assez fortes, assez anglaises pour soutenir ce spectacle digne en partie des Romains et de la Grève, vous vous donnerez le plaisir de le faire essayer sur le théâtre. Se no, no.

 

 

           Vous me direz : mais quelle rage de faire des tragédies en quinze jours ! Mes anges, je ne puis faire autrement. Il y avait un peintre élève de Raphaël qu’on appelait far presto et qui n’était pas un mauvais peintre.

 

 

           Je vais vite parce que la vie est courte, et que j’ai bien des choses à faire. Chacun travaille à sa façon, et on fait comme on peut. En tout cas vous aurez le plaisir de lire du neuf, cela vous amusera, et j’aime passionnément à vous amuser.

 

 

           Remarquez bien que tout est historique. Fulvie avait aimé Octave, témoin l’épigramme ordurière d’Auguste [citée par V* : « Quod futuit Glaphyram Antonius, hanc mihi poenam / Fulvia constituit, se quoque uti futuram… »]. Fulvie fut répudiée par Antoine. Sextus Pompée était un téméraire, il faisait des sacrifices à l’âme de son père Lucius César, proscrit, à qui on pardonna, était père de Julie.

 

 

           Antoine et Auguste étaient deux garnements, fort débauchés.

 

 

           Mes anges, j’ai vu votre chirurgien parmesan. C’est une bête. Mais il a dit que vous irez à Parme, que vous passerez par Ferney [d’Argental est ministre de Parme à Paris]. Je le voudrais. Quel jour pour moi ! que je mourrais content !

 

 

           Voltaire

           A Ferney 23è juillet 1763. »

 

 

 

 

Triumvirat ; histoire :

http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.cosmovis...

 

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Et moi, je vais vite parce que le château ouvre dans 2 minutes . A+...

22/07/2009

. Il ne veut pas que les gens de lettres mêlent les dames dans leurs caquets. Et il a raison

En douceur, encourageant, planant, énergique, tenace, tendu, tout comme j’aime :

http://www.dailymotion.com/video/xqs3d_01-shine-on-you-cr...

 

 

 

 Mais "quid nuper evenit" ?

Où étiez vous dans la nuit du 20 au 21 juillet 1969 ?

 

 

Moi, je me souviens très bien de ce "bond de géant pour l'humanité" et de la mauvaise humeur de ma fiancée qui lasse d'attendre la sortie de Neil s'était endormie avec consigne de la réveille r au bon moment. Elle était si jolie endormie que je me suis réservé ce double plaisirde voir deux lunes dont une à portée de ma main de terrien. Je vous laisse deviner vers laquelle allait ma préférence. Ah ! jeunesse... Je n'ai jamais regretté de l'avoir laissée assoupie ; elle m'en a beaucoup voulu ; tant pis !

 

 

 

 

 

Volti et ses soucis postaux préfigure ceux plus véniels d'aujourd'hui, où pour des raisons financières, il est question de supprimer la distribution du samedi, au grand dam des facteurs, et je les approuve ...

 

 

 

 

 

 

 

« A Claude-Nicolas Thiriot

 

 

                            Mon cher correspondant, quid nuper evenit ? [que vient-il de se passer ?] J’avais envoyé pour vous un gros paquet à M. de Villemorien [directeur de la poste à Paris] il y a environ huit jours, et M. de Villemorien m’écrit qu’il ne peut plus servir à la correspondance .Et il me signifie cet arrêt sans me parler du paquet, et comme je ne me souviens plus de la date, je ne sais s’il m’écrit avant ou après l’avoir reçu, et cela me fait de la peine, et c’est à vous de savoir si vous avez mon paquet, et à le demander si vous ne l’avez pas, et à me dire d’où vient ce changement extrême.

 

 

                            Et vous noterez que dans ce paquet était entre autres ma lettre au Palissot, [lettre du 12 juillet adressée à l’auteur des Philosophes] laquelle vous vouliez lire, et faire lire. Mais les notes du Russe à Paris  en disent plus que cette lettre.

 

 

                            Et vous noterez encore qu’il y avait dans mon paquet un billet pour Protagoras.[=d’Alembert]

 

 

                            On me mande de tous côtés que Lefranc de Pompignan est très mal auprès de l’Académie et du public, qu’on rit avec Vadé, [c'est-à-dire avec Le Pauvre Diable] qu’on bénit Le Russe, que le sermon sur la vanité plait aux élus et aux réprouvés [nombreux libelles]. Dieu soit béni, et qu’il ait la bonne cause en aide. Si on n’avait pas fait cette justice de Lefranc de Pompignan, tout récipiendaire à l’Académie se serait fait un mérite de déchirer les sages dans sa harangue. Je compte que M. Alétoph a rendu service aux honnêtes gens.

 

 

                            On dit qu’on imprime un petit recueil de toutes ces facéties.[Le Recueil des facéties parisiennes pour les six premiers mois de 1760 ; 1760.]. Hélas ! sans le malheureux passage du prophète [Melchior Grimm ; sur l’affaire concernant Mme de Robecq, voir lettres des 10 juin, 9 et 14 juillet 1760] sur Mme la princesse de Robecq on n’aurait entendu que des éclats de rire de Versailles à Paris.

 

 

                            A propos de l’édition vous noterez encore que dans le paquet Villemorien il y avait un paquet pour Corbi [libraire à Paris] .Est-il vrai qu’on va jouer l’Ecossaise ? Que dira Fréron ? Ce pauvre cher homme prétend, comme vous savez, qu’il a passé pour être aux galères mais que c’était un faux bruit .Eh ! mon ami que ce bruit soit vrai ou faux, qu’est-ce que cela peut avoir de commun avec l’Ecossaise ?

 

 

                            Jean-Jacques a-t-il signalé son crédit dans l’affaire de l’abbé mords-les ? [pour faire libérer l’abbé Morellet, auteur de La Vision]. S’il a échoué, je crois avoir plus de crédit que lui . Mais j’ai grand peur que le Roi en personne ne soit inflexible. Il ne veut pas que les gens de lettres mêlent les dames dans leurs caquets. Et il a raison .

 

 

                            Tuus V.

                            Aux Délices 22 juillet. »

21/07/2009

Un homme a toujours raison quand il se donne le tort avec une femme

Pour bien débuter la journée, rien de tel que la compagnie d’un moustachu anar et bon enfant au demeurant : http://www.youtube.com/watch?v=F2eYvMH5Jes&hl=fr

Je pense que ma journée sera sous le signe de cette chanson … chaude et aimable …

 

 

 

 

Volti, je te trouve (ce n’est que mon avis de monogame ), ou terriblement altruiste, ou fatalement complaisant envers Emilie au point de conseiller à l’ex-amant de revenir en grâce … « Petits moyens », d’accord, mais est-ce une raison suffisante pour partager les tâches ?

Ou ton amour pour Emilie est si grand que tu ne peux la voir malheureuse et t’effaces au profit d’un rival que bien sûr tu «  aimes » et « estimes ».

 

 

 

 

 

«  A Pierre-Louis Moreau de Maupertuis

 

 

           Mon cher Monsieur, vous voilà comme le Messie, trois rois courent après vous [France, Prusse,Russie]. Mais je vois bien que puisque vous avez sept mille livres de la France et que vous êtes français vous n’abandonnerez point Paris pour Berlin. Si vous aviez à vous plaindre de votre patrie, vous feriez bien d’en accepter une autre, et en ce cas, je féliciterais mon adorable roi de Prusse. Mais c’est à vous à voir dans quelle position vous êtes. Au bout du compte vous avez compris la terre sur les Cassini [les Cassini ont fait des mesures sur le méridien dont on aurait dû conclure que la terre est oblongue et dont on conclut cependant qu’elle était aplatie aux pôles . Maupertuis par ses mesures en Laponie infirma celles de Cassini et confirma que la terre est aplatie aux pôles ; il recevra un accueil triomphal à son retour ] et vous êtes sur vos lauriers. Si vous y trouvez quelque épine, vous en émousserez bientôt la pointe. Cependant si ces épines étaient telles que vous voulussiez abandonner le pays qui les porte pour aller à la cour de Berlin, confiez –vous à moi en toute sureté. Dites-moi si vous voulez que je mette un prix à votre acquisition. Je vous garderai secret [« un éternel » est barré sur la lettre d’origine] comme je l’exige de vous, et je vous servirai aussi vivement que je vous aime et que je vous estime.

 

 

           Me voici pour quelques jours à La Haye, je retournerai bientôt à Bruxelles ; me permettrez-vous de vous parler ici d’une chose que j’ai sur le cœur depuis longtemps ? Je suis affligé de vous voir en  froideur avec une dame [Emilie du Châtelet, amoureuse de lui, et qu’il a délaissée] qui après tout est la seule qui puisse vous entendre et dont la façon de penser  mérite votre amitié. Vous êtes faits pour vous aimer l’un et l’autre. Écrivez-lui. Un homme a toujours raison quand il se donne le tort avec une femme. Vous retrouverez son amitié puisque vous avez toujours son estime.

 

 

           Je vous prie de me mander où je pourrais trouver la première bévue que l’on fit à votre Académie [Fontenelle, dans l’extrait qu’il donna du mémoire de Cassini, avait paru lui donner raison ; Mémoires pour l’académie pour l’année 1701] quand on jugea d’abord que la terre était aplatie aux pôles sur les mesures qui la donnaient allongée. Ne sait-on rien du Pérou ? [autres mesures du méridien et recherches par La Condamine et son équipe au Pérou] Adieu, je suis un juif errant à vous pour jamais.

 

 

           V.

           A La Haye, ce 21 juillet 1740. »

 

 

 

Et pour conclure, une pièce de révolte qui me plait particulièrement :  http://www.dailymotion.com/video/x29mi_pink-floyd-another...