04/07/2010
il n'y a jamais eu d'itimadoulet dont le ministre ait été plus couvert de gloire
Ne pas confondre avec le timide à boulet ou l'humide taboulé !
http://www.guichetdusavoir.org/ipb/index.php?act=ST&f=2&t=14374
Moi aussi, je fais valoir mon droit à la liberté et l'indépendance vis-à-vis du pouvoir ( comme l'affirment certains séides effectifs ) en choisissant ce titre qui ne doit rien à l'actualité française, ou alors ça m'a échappé et je vous prie de ne pas m'en excuser.
Séides ! j'ai dit "séides", comme c'est ... Encore une fois mon inconscient qui jappe et me rappelle ce personnage du Mahomet de Volti . Je vous invite à (re)lire cette pièce .
http://www.areopage.net/Textes/Mahomet.htm
Petit détail, comme je m'amuse parfois à faire des recherches farfelues sur Deezer : Mahomet : 0 / Jésus : 438 !
Sans commentaire !
http://www.deezer.com/listen-4711201

« A Marc-Pierre de Voyer, comte d'Argenson
A Paris le 4 de la pleine lune [juillet 1747]
L'ange Jesrad, a porté jusqu'à Memnon [=Memnon, histoire orientale, première version de Zadig, publiée en 1747 ; V* écrira plus tard un autre comte nommé Memnon], la nouvelle de vos brillants succès [bataille de Lawfeld le 2 jullet], et Babylone avoue qu'il n'y a jamais eu d'itimadoulet dont le ministre ait été plus couvert de gloire. Vous êtes digne de conduire le cheval sacré des rois et la chienne favorite de la reine [allusion à des épisodes de Memnon-Zadig]. Je brûlais du désir de baiser la crotte de votre sublime tente et de boire du vin de Chiraz à vos divins banquets. Orosmade n'a pas permis que j'aie joui de cette consolation, et je suis demeuré enseveli dans l'ombre loin des rayons brillants de votre prospérité. Je lève les mains vers le puissant Orosmade, je le prie de faire longtemps marcher devant vous l'ange exterminateur et de vous ramener par des chemins tout couverts de palmes.
Cependant, très magnifique seigneur, permettriez_vous qu'on adressât à votre sublime tente un gros paquet que Memnon vous enverrait du séjour humide des Bataves ? Je sais que vous pourriez bien l'aller chercher vous-même en personne, mais comme ce paquet pourrait bien arriver aux pieds de Votre Grandeur avant que vous fussiez dans Amsterdam, je vous demanderai la permission de vous le faire adresser par M. Chiquet dans la ville où vous aurez porté vos armes triomphantes, et vous pourriez ordonner que ce paquet fut porté jusqu'à la ville impériale de Paris parmi les immenses bagages de Votre Grandeur. Je lui demande très humblement pardon d'interrompre ses moments consacrés à la victoire par des importunités si indignes d'elle. Mais Memnon n'ayant sur la terre de confident que vous, n'aura que vous pour protecteur, et il attend vos ordres très gracieux.
V. »
"...ordres très gracieux" ? en tout cas, venant d'un homme fastueux :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Marc-Pierre_de_Voyer_de_Paulmy_d'Argenson
06:15 | Lien permanent | Commentaires (0)
03/07/2010
je m'en remets à votre justice et à votre miséricorde
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lieutenant_g%C3%A9n%C3%A9ral...
Restons près de la justice-injustice et la police-arbitraire !
Un Feydeau en appelant un autre,celui que je connais le mieux a écrit : http://vimeo.com/4043098
« A Claude-Henri Feydeau de Marville
[vers le 3 juillet 1746]
Monsieur,
Il ne m'appartient pas de vous recommander personne, mais permettez que je joigne mes très humbles et très instantes prières à toutes celles que vous avez du recevoir en faveur du sieur Phélizot [cf. lettre du 17 mai 1746]. Il paraît qu'il doit s'attendre à vos bontés depuis l'aveu qu'il a fait qu'il tenait ses libelles du nommé Travenol. Cet aveu s'est trouvé conforme à la vérité, et vous serez sans doute touché de pitié pour lui ; je ne fais en prenant la liberté de vous parler pour lui que seconder les sentiments de votre cœur.
Permettez que j'aie aussi l'honneur de vous représenter que la mère du nommé Binot, jeune colporteur arrêté pour la même faute, se jette à vos pieds. C'est une pauvre femme aveugle qui prétend que son fils aidait à la faire subsister ; je m'en remets à votre justice et à votre miséricorde [Marville porte sur l'original l'ordre d'élargissement de Phélizot et de Binot].
J'ai l'honneur d'être avec bien du respect et de la reconnaissance,
Monsieur,
votre très humble
et très obéissant
serviteur.
Voltaire »
Pour ceux que Marville intrigue, voir : http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.newkadia.com/Covers/L/M/Marville/marville5.jpg&imgrefurl=http://www.newkadia.com/%3FComics%3D2456&h=621&w=400&sz=27&tbnid=F38Zs83m5lokcM:&tbnh=136&tbnw=88&prev=/images%3Fq%3Dmarville&usg=__yZMTjPovIaKr007MhqDbrVmLXnQ=&sa=X&ei=VucuTM3RHIm6OIrZtMsB&ved=0CDoQ9QEwBg
..... Surprise !!
.......... Contraste avec le correspondant de Volti, non ?

09:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
02/07/2010
Je porte à présent un manteau de philosophe dont je ne me déferai pour rien au monde
Dédicace à monsieurdevoltaire qui affectionne ce conte :
http://www.deezer.com/listen-4422734

Et comme Volti ne connait pas de frontière, Candide, auf Deutsch :
http://www.deezer.com/listen-4057705
Portè-je moi aussi un manteau de philosophe ?
Je l'espère; quoique je souhaite qu'il soit léger à mes épaules compte tenu de la canicule actuelle. D'un autre côté, il doit avoir la puissance d'un blindage de cuirassé pour m'aider à supporter ce que j'apprends de la vie courante au château de Voltaire.
Je tire mon chapeau aux guides qui doivent être au four et au moulin, s'adapter et improviser faute d'avoir un planning établi.
Dans le domaine des fausses bonnes idées, Mme Lemesle, pour des raisons économiques nomme un administrateur qui doit s'occuper de deux monuments à la fois .
Résultat, prévisible, une administration boiteuse et je dirais même cul-de-jatte dès qu'un élément administratif manque . Ce qui est le cas depuis près de deux mois .
Mais après tout, si les petits, les sans-grade sont capables de faire ce que leurs supérieurs ne font pas, pourquoi s'en priver ?
Taillables et corvéables à merci, ça existe encore parfois ! Suivez mon regard !
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« A Charlotte-Madeleine de Carvoisin, marquise de Mimeure
[juin-juillet 1719]
On ne peux vaincre sa destinée ; je comptais, Madame, ne quitter la solitude délicieuse où je suis [ Le Bruel, chez le duc de La Feuillade] que pour aller à Sully ; mais M. le duc et Mme la duchesse de Sully vont à Villars,[Vaux-le-Vicomte, appelé Vaux-Villars ou Villars quand le duc de Villars l'acheta en 1705] et me voilà, malgré moi, dans la nécessité de les y aller trouver. On a su me déterrer dans mon ermitage pour me prier d'aller à Villars, mais on ne m'y fera point perdre mon repos.[allusion aux sentiments de V* pour la duchesse de Villars qui lors d'une des premières représentations d'Oedipe se fit présenter l'auteur et l'invita, sans pour autant lui accorder ses faveurs] Je porte à présent un manteau de philosophe dont je ne me déferai pour rien au monde. Vous ne me reverrez de longtemps, madame la Marquise ; mais je me flatte que vous vous souviendrez un peu de moi, et que vous serez toujours sensible à la tendre et véritable amitié que vous savez que j'ai pour vous . Faites moi l'honneur de m'écrire quelquefois des nouvelles de votre santé et de vos affaires [elle a acheté des actions dans le système de Law]; vous ne trouverez jamais personne qui s'y intéresse autant que moi. Je vous prie de m'envoyer le petit emplâtre que vous m'avez promis pour le bouton qui m'est venu sur l'œil. Surtout ne croyez point que ce soit coquetterie, et que je veuille paraître à Villars avec un désagrément de moins. Mes yeux commencent à ne me plus intéresser qu'autant que je m'en sers pour lire et pour vous écrire. Je ne crains plus même les yeux de personne ; et le poème de Henri IV [La Henriade] et mon amitié pour vous sont les deux seuls sentiments vifs que je me connaisse. »
06:22 | Lien permanent | Commentaires (0)
01/07/2010
Cette nouvelle est sans doute fabriquée par les ennemis de la raison, de la vertu et de la religion
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Bon, calmons-nous !
La journée va être chaude et il y a tant à faire .
Revenons à une température dite normale : 37°2 , par exemple ...
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Rappel pour ceux qui vivent dans le pays de Gex, et plus précisément ceux de l'ancienne patrie du patriarche Volti, Ferney-Voltaire : ce jour don du sang, à ne pas oublier avant de faire les bagages , c'est vital !
« A Etienne-Noël Damilaville
1er juillet 1766
On me mande , mon cher frère, une étrange nouvelle. Les deux insensés, dit-on, qui ont profané une église en Picardie [i] ont répondu dans leur interrogatoire qu'ils avaient puisé leur aversion pour nos saint mystères dans les livres des Encyclopédistes et de plusieurs philosophes de nos jours [un exemplaire du Dictionnaire philosophique trouvé chez le chevalier, fût brûlé en même temps que le corps du chevalier]. Cette nouvelle est sans doute fabriquée par les ennemis de la raison, de la vertu et de la religion. Qui sait mieux que vous combien tous ces philosophes ont tâché d'inspirer le plus profond respect pour les lois reçues ? Ils ne sont que des précepteurs de morale et on les accuse de corrompre la jeunesse. On cherche à renouveler l'aventure de Socrate, on veut rendre les Parisiens aussi injustes que les Athéniens, parce qu'on croit plus aisé de les faire ressembler aux Grecs par leur folie que par leurs talents.
Ne pourriez-vous pas remonter à la source d'un bruit si odieux et si ridicule ?[à Morellet, le 7 juillet : « le conseiller Pasquier a dit en plein parlement que les jeunes gens d'Abbeville … avaient puisé leur impiété dans l'école et dans les philosophes modernes ... »] Je vous prie de mettre tous vos soins à vous en informer.
Est-il vrai qu'on va jouer la tragédie de Barnevelt ?[tragédie de Antoine-Marin Le Mierre, interdite par la censure en 1766 et jouée seulement en 1784 : Barnevelt, grand pensionnaire de Hollande] Si elle est imprimée, je vous supplie de me l'envoyer.
J'ai reçu la visite d'un homme de mérite qui, je crois, vous a vu quelquefois chez M. d'Holbach. Son nom est je crois , Bergier [Claude-François Bergier qui traduira The history of Indostan d'Alexander Dow et les Observations sur la religion … des Turcs de James Porter en 1769]; il m'a paru en effet digne de vivre avec vous .
Je m'affaiblis plus que jamais, mon cher frère, mais puisque Fréron et Omer [Omer Joly de Fleury, procureur au parlement de Paris qui a fait suspendre l'Encyclopédie en 1759] se portent bien, je dois être content.
On dit que Mlle Clairon a rendu le pain bénit et que toute la paroisse a battu des mains.[ii]
Le prince de Brunswic vient bientôt honorer mon désert de sa présence. Je ne sais comment je pourrai le recevoir dans l'état où je suis.
Je vous embrasse avec la plus tendre amitié. Ecr[asez] l'Inf[âme]. »
i Le chevalier de La Barre, et soit d'Etallonde, soit le jeune Moinel, que V* , dans sa relation, dit avoir été seul interrogé avec le chevalier. Il appelle les accusés Polyeucte et Néarque au début de l'affaire. Ils n'avaient pas profané une église. Cf. lettre du 14 juillet 1766 à Damilaville.
ii Saint Sulpice ; aux d'Argental qui le lui ont raconté il ajoute : « Je m'y intéresse d'autant plus … que je rends le pain bénit tous les ans avec une magnificence de village que peut-être le marquis Simon Lefranc (de Pompignan) n'a pas surpassée. » Sur le problème de l'excommunication des comédiens, cf. lettre à Richelieu du 17 mai 1766.
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Et avec un peu d'avance sur le calendrier , évoquons le mois d'août :http://www.deezer.com/listen-3107011
09:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
30/06/2010
Le public ...ne prendra aucun plaisir à voir un fripon qu'il méprise.
"Aucun plaisir à voir un des fripons qu'il méprise", voici ce qui m'empêche de regarder la télévision la plupart du temps .
Elle nous les montre comme des modèles et le reste de mon sens critique et moral me sauve d'applaudir à la réussite de ces guignols. Chacun mettra les noms qu'il désire sur "guignols" ! Prévoyez une grande page !
http://www.youtube.com/watch?v=mWsc01PccJ0&feature=re...
Et pourquoi pas ? Voilà un exemple de ce qu'une recherche sur "épinette" amène!
Bien sûr vous voyez le lien évident avec Epinay !
Il va être juste temps de penser au repas de midi ; que diriez-vous de tester cette recette ?
« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay
30 juin [1760]
Ma charmante et respectable philosophe (car ce nom est toujours beau malgré la comédie et Joly de Fleury)[« comédie » Les Philosophes de Palissot ; de plus Joly de Fleury a prononcé un réquisitoire devant le parlement contre l'Encyclopédie en janvier-février 1759 , cf. lettre du 10 juin], vous êtes bien bonne de songer aux scènes de Frelon [Frelon = Fréron dans L'Ecossaise (ou Le Caffé)]. Si on voulait faire quelque chose de cette pièce, je conseillerais au traducteur de Hume de retrancher absolument ce misérable qui d'ailleurs ne sert en rien au dénouement. Je crois deviner que Hume [la pièce est présentée comme faite «par M. Hume, traduite en français par Jérôme Carré »] n'a introduit dans son drame anglais ce bélître de Frelon que pour peindre un coquin à qui il en voulait. Ce Frelon est sans doute quelque ennemi de la philosophie anglaise. On veut jouer L'Écossaise à Paris et ce n'est pas mon avis. Le public s'intéresse à l'humiliation des philosophes qu'il respecte malgré lui, mais il ne prendra aucun plaisir à voir un fripon qu'il méprise.
Au reste, ma belle philosophe, si Fabrice [= « le maître du café » dans la pièce L'Ecossaise] ce bon homme conseillait des méchancetés à Fréron, vous voyez bien qu'on aurait alors deux coquins au lieu d'un et c'est trop. Je crois que mademoiselle Vadé vous a envoyé Le Pauvre Diable de son cousin [oeuvre de V* : Le Pauvre Diable, ouvrage en vers aisés de feu M. de Vadé, mis en lumière par Catherine Vadé, sa cousine, dédié à maître Abraham ; cf. lettre du 10 juin] sous l'enveloppe de M. d'Epinay. Je tiens La Vanité d'un frère de la doctrine chrétienne [=V*, bien sûr, auteur de La Vanité]. Ayez la charité d'accuser la réception de l'une et de l'autre. On m'a parlé du Russe à Paris,[i] poème singulier composé en effet par un Russe qui connait très bien la France. Mais il faut savoir si le prophète [=Grimm, devenu secrétaire du duc d'Orléans et auteur du Petit prophète de Boemischbroda ] a reçu le paquet adressé au secrétaire de Mgr le duc d'Orléans au Palais-Royal . Comment faut-il faire d'ailleurs pour adresser ses paquets ? Est-ce à M. d'Epinay à l'Hôtel des Postes?
Dites-moi des nouvelles de tout, je vous en conjure, Madame. Je salue votre belle âme, vous beaux yeux noir, votre esprit etc., etc.
V. »
iLe Russe à Paris, Petit poème en vers alexandrins composé à Paris au mois de mai 1760 par M. Ivan Alethof est de V* ; Alethof est composé du radical du mot grec qui signifie vérité avec un suffixe russe : V* connaissait et rencontrait effectivement des Russes et en parle à son correspondant Schouvalov et aux d'Argental.
09:48 | Lien permanent | Commentaires (0)
j'espère fermer la bouche pour jamais à ceux qui m'imputent des sottises
http://www.youtube.com/watch?v=944cPciN-kw&feature=related
Mais dans quel état je suis ?
Il fut un temps où l'on a parlé des "éléphants du parti" (socialistes pas partis ! mais partagés ! ) à juste titre car vous le savez, ils trompent ( -bon, celle-là, c'est fait, passons à autre chose- ).
Roselyne voulait en 2009 nous empêcher de voir la vie en rose et comme elle a de la suite dans les idées (ce qui n'en est pas toujours une bonne, -idée- ) elle a voulu voir des bleus nazes , et non saphirs, au pays de l'or et du diamant. Pour ce que ça a servi, on aurait pu en faire l'économie, ce qui aurait autorisé, peut-être Nic et Carla à faire leur petit barbecue happy few. Un coup de pied oc-cul-te était nécessaire pour ces footeux qui raisonnnent comme leurs pieds, à ras les paquerettes !
Mais que diable ! est-ce que l'ire de mon maitre Volti contre Desf. serait contagieuse au point de me faire dire des vérités sottises contre des membres médiocres éminents d'un gouvernement français qui prend les vrais problèmes à coeur ?
Pour en revenir à des choses plus réalistes, je plaide encore et toujours pour le don de sang bénévole et anonyme. Pour ceux qui sont dans la région de Ferney-Voltaire , don le jeudi 1er juillet : http://www.rhonealpes.dondusang.net/donami/sang.php
Ne partez pas en vacances les mains vides, partez avec un geste de bonne volonté , un zeste d'espoir pour un(e) inconnu(e) dans vos bagages .
« A Nicolas-Claude Thiriot
J'ai reçu votre lettre, mon cher Thiriot. Ne soyez pas étonné du silence que j'ai gardé un mois entier. J'ai repris mon ancienne sympathie [au sens étymologique ; ils ont été malades en même temps] avec vous, j'avais la fièvre quand vous aviez le dévoiement, et j'ai passé un mois entier dans mon lit. Ce qui m'a prolongé ma fièvre est un étrange régime où je me suis mis ; j'ai fait toute la tragédie de César [La mort de César, V* est influencé par le Julius Caesar de Shakespeare, mais différente . Eriphyle rappelle Hamlet] depuis qu'Eriphyle est dans son cadre. J'ai cru que c'était un sûr moyen pour dépayser les curieux sur Eriphyle, car le moyen de croire que j'ai fait César et Eriphyle, et achevé Charles XII en trois mois [Jore, imprime à Rouen , secrètement Charles XII]! Je n'aurais pas fait pareille besogne à Paris en trois ans. Mais vous savez bien quelle prodigieuse différence il y a entre un esprit recueilli dans la retraite [à Canteleu, en Normandie] et un esprit dissipé dans le monde.
Carmina secessum scribentis et otia quaerunt.
[les vers requièrent pour le poète la retraite et les loisirs]
J'ai revu aussi toutes ces petites pièces fugitives à qui vous faites plus d'honneur qu'elles ne méritent . Je les ai corrigées avec soin. Je compte quand je serai à Paris troquer avec vous de portefeuille. Je vous donnerai des pièces qui vous manquent et vous me rendrez celles que je n'ai pas. Comptez que vous gagnerez au change. Car vous n'avez pas l'Uranie,[i] et puisque vous êtes un homme discret vous l'aurez . Quia super pauca fuisti fidelis supra multa te constituam.[parce que tu as été fidèle dans de petites choses je t'établirai dans de grandes choses]
Je vous envoie, mon cher ami, une réponse à des invectives bien injustes que j'ai trouvées imprimées contre moi dans les semaines de l'abbé Desf.[Le Nouvelliste du Parnasse]. Il me doit au moins la justice d'imprimer cette réponse qui est uti nos decet esse,[= comme il vous convient qu'elle soit] pleine de vérité et de modestie. Je l'ai fait imprimer à Kenterbury afin que si on me refusait la justice de la rendre publique elle parût indépendamment du journal du Parnasse où elle doit être insérée [ii]. Mandez-moi, je vous prie, ce que vous pensez de cette petite pièce. J'ai cru que je ne pouvais me dispenser de répondre [iii], mais je ne sais pas si j'ai bien répondu. J'ai été bien aise de profiter de cette occasion . Je ne vous écris pas plus au long, mon cher Thiriot, parce que je souffre comme un damné. Adieu.
V.
Ce 30 juin [1731]
Si vous imprimez l'abbé de Chaulieu, n'y mettez rien de moi, je vous prie, avant que je vous aie montré les changements que j'ai fait aux petites pièces que je lui ai adressées. Faites ma cour à M. de Chauvelin à qui je n'ai pu écrire, étant toujours malade, mes respects à Mme de Fontaine Martel, à M. l'abbé de Rhotelin, à M. de La Faye, à MM. de Fontenelle et La Motte . J'ai parlé de ces deux derniers dans ma réponse à l'abbé Desf. Non seulement parce que je suis charmé de leur rendre justice, mais parce que l'abbé Desf. m'a accusé dans son Dictionnaire néologique de ne pas la leur rendre, et m'a voulu associer à ses malignités. Separa causam meam a gente iniqua et dolosa.[= sépare ma cause de celle d'une race injuste et fourbe]
Adieu.
iL'Epitre à Uranie ; V* a terminé une Épître à Julie en octobre 1722 qui deviendra en 1726 Épître à Uranie, puis dès 1735 Le Pour et le Contre ; ce sera le titre de publication par V*. Poème d'inspiration déiste, présenté comme une réponse à Mme de Ruppelmonde avec qui il était allé en Hollande en 1722 et qui était en proie « aux terreurs de l'autre vie ».
ii Sa réponse est envoyée au Nouvelliste du Parnasse et au Mercure de France . La réponse proprement dite et la lettre au Mercure sont datée d'Angleterre : « Fakener, près de Canterbury » et « Fakner, près de Londres ».
iii Au Mercure : « Je sais combien peu il importe au public de savoir si j'ai fait ou non une brochure satirique contre M. de Campistron. Mais … j'espère fermer la bouche pour jamais à ceux qui m'imputent (d)es sottises... »
Cool, avec l'un des anciens plus gros fournisseur de décibels des années soixante : http://www.youtube.com/watch?v=4LVWWsQ-owg&feature=re...
Plus nerveux : http://www.youtube.com/watch?v=Lt3ZMC8OAj4&feature=re...
Et plus si affinité ! c'est vous qui voyez-écoutez !
06:24 | Lien permanent | Commentaires (0)
29/06/2010
le dieu des jansénistes. Il commande pour qu'on n'obéisse pas
Bosse ! (pas Hugo .... )
http://www.dailymotion.com/video/x6s5be_bernard-lavillier...
Autre bosse : Abraham Bosse : http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.authenticit...
-Pourquoi parler de bosses ?
-Je ne sais pas Docteur ! Est-ce que c'est grave ?
-Non ! mais voici ce que je vous prescris : http://www.youtube.com/watch?v=XCWIXIEizKM et faites comme sur l'image jointe.
-Docteur, je me sens déjà mieux . Est-ce que la perruque est indispensable ?

Mon divin Volti ! moi pas fâché contre vous ! moi, seulement fâché contre CMN (= centre des monuments nationaux ). Autre histoire ... rester calme ...
Comme ceux-ci :
http://www.youtube.com/watch?v=MjynHXaU0x8&feature=re...
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
29 juin [1759]
Mon divin ange! moi fâché contre vous ! qui vous a dit cette anecdote ?[1] où l'avez-vous prise ? Vous êtes bien mal instruit pour un plénipotentiaire [D'Argental est devenu envoyé de Parme ; le duc de Parme est le gendre de Louis XV ; Choiseul vient de créer ce poste]. Ne sais-je pas que vous avez eu plus d'une affaire ? et ne sais je pas encore que vous avez daigné vous intéresser aux miennes ?[affaire des droits sur Tournay et sur Ferney] Je ne suis pas si suisse que je n'entende raison . Ne l'ai-je pas entendue sur les chevaliers ?[les corrections à apporter à Tancrède] n'ai-je pas fourbi de nouveau leurs armes ? n'ai-je pas à peu près fait ce que Mme Scaliger ordonnait ?[Mme d'Argental]
Mon ange, que les fondements soient bien ou mal faits, il n'importe. Il faut donner la maison à madame la marquise [donner la pièce à Mme de Pompadour]. Il faut la confier à M. le duc de Choiseul et que de ses mains bienfaisantes elle passe dans les belles mains de son amie. Il voulait, disiez-vous, une tragédie pour pot-de-vin du brevet [Choiseul est intervenu pour obtenir en faveur de V* et de Mme Denis le brevet de conservation des droits et privilèges seigneuriaux pour Ferney, en date du 28 mai 1759 ; V* remerciera le 3 juin]. La voilà. Trêve à vos critiques, laissez place à M. de Choiseul et à Mme de Pompadour pour faire les leurs. Ils s'en intéresseront davantage au bâtiment quand ils y auront mis quelque pierre. Ceci n'est point affaire de théâtre. C'est affaire d'État.
Vous m'avez laissé ignorer la bonne plaisanterie de la Grand-chambre qui voulait députer à l'infant, et empêcher qu'aucun conseiller du parlement connût jamais les intérêts d'aucun État. Enfin vous voilà compatible [représentant de Parme et à la fois conseiller honoraire au parlement]. Est-il vrai que vos confrères vous ont rendu un arrêt contre ceux qui ne saignent pas dans la pleurésie ? Cet arrêt doit être imprimé avec celui qui condamne l'Encyclopédie. On pourrait faire un beau volume de ces arrêts là.
Qu'importe, mon cher ange, qu'on donne mon Russe tome à tome, ou tout en bloc ? C'est l'affaire des libraires et je ne m'en mêle pas . Je me mêle de plaire à l'autocratrice de toutes les Russies. Il me faut une impératrice au moins dans mes intérêts, car je ne peux en conscience aimer Luc [FrédéricII ]. Ce roi n'a pas une assez belle âme pour moi. Il me semble que M. le duc de Choiseul le connait bien [allusion au paquet envoyé à Choiseul et contenant les vers de Frédéric attaquant les Français, le roi, Mme de Pompadour]. Je vous demande en grâce, mon cher ange, de souhaiter au moins qu'il soit puni.
Et ce polisson de Gresset qu'en dirons nous ?[Gresset vient de publier une Lettre … à Mme*** sur la comédie (1759) où il renonce au théâtre et annonce son retour chez les jésuites] quel fat orgueilleux ! quel plat fanatique! et que les vers de Piron sont jolis ![écrits en réponse à Gresset]2
Mais que M. d'Espagnac est raboteux, qu'il est difficile [Léonard d'Espagnac, conseiller à la Grand-chambre, au sujet des droits seigneuriaux de Ferney]! Il demande des choses impossibles, des choses que je n'ai point. C'est le dieu des jansénistes. Il commande pour qu'on n'obéisse pas. Je lui ai donné dix fois plus d'éclaircissements que jamais aucun possesseur de Ferney n'en a donné depuis le douzième siècle. Je suis aussi honteux que reconnaissant de vos bontés, de vos peines, de celles de M. l'ambassadeur de Chauvelin. Je baise toutes les ailes.
M. le comte de Choiseul est donc parti et déjà près de Vienne [où il a été nommé ambassadeur]. Mais battra-t-on Luc ? C'est là le grand point. Il serait bien honteux de faire avec lui une paix qui serait pour lui un triomphe.
Je ne peux encore penser à un sous-brevet pour Tournay, je ne peux que songer à vous, mes anges, à Pierre le Grand , à mes chevaliers et à mes foins, vous embrasser tendrement avec la plus vive reconnaissance, et vous aimer à jamais. Je suis très malingre, comment vous portez-vous ?
-
V. »
1Il l'a prise sans doute chez Mme de Fontaine à qui V* dit le 13 juin : « l'ancienne chevalerie (Tancrède, envoyé à d'Argental) … mériterait un petit mot. M. le duc de Choiseul a toutes les affaires de l'Europe sur les bras et cependant m'a écrit trois fois … ; non seulement (d'Argental) était chargé de l'ancienne chevalerie, mais il l'était encore de quelque argent comptant qu'il avait eu la bonté de vouloir bien faire remettre au conseil de Mgr le comte de La Marche (pour le rachat des droits seigneuriaux de Tournay) . Il peut avoir trouvé la chevalerie injouable, mais encore faut-il le dire … »
2 Gresset pleure sur ses ouvrages
En pénitent des plus touchés .
Apprenez à devenir sages
Petits écrivains débauchés .
Pour nous qu'il a si bien prêchés,
Demandons que dans l'autre vie
Dieu veuille oublier ses péchés
Comme en ce bas monde on les oublie .
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