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27/07/2010

tout le monde est content de moi hors les filles.

http://www.deezer.com/listen-2296931

"si la douane des pensées le permet.", vous pourrez lire ce que j'ai noté sur le livre d'or du Centre des Monuments Nationaux .

C'est ce que je pensais il y a plus de dix jours, j'étais encore dans le monde des illusions, le monde des Bisounours comme me dit LoveV !

Foin d'illusions, il me reste des certitudes : le livre d'or dort !!

Vous qui laissez un message au CMN oubliez tout espoir! à moins que vous n'écriviez des louanges dithyrambiques sur un site, un document d'information, ou que vous soyez à la recherche d'un livre, d'une brochure qui, oh! miracle, figure dans la liste de ce qui est disponible en boutique !

Je vous invite à aller sur

 



 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental


27 juillet 1768


Vous savez, mon cher ange,que vos ordres me sont sacrés, et que le souffleur de la Comédie aura son petit recueil si la douane des pensées le permet. J'ai adressé le paquet à Briasson le libraire, et l'ai prié de le faire rendre au dit souffleur. Le succès de cette affaire dépend de la chambre syndicale. Vous savez que j'ai peu de crédit dans ce monde. J'espère en avoir un peu plus dans l'autre, grâce aux bons exemples que je donne.[allusion à ses Pâques; cf. lettres à d'Argental du 22 avril, du 1er mai à d'Alembert, du 25 juin aux d'Argental]


Je ne suis pas revenu de ma surprise quand on m'a appris que ce fanatique imbécile d'évêque d'Annecy [Biord], soit-disant évêque de Genève, fils d'un très mauvais maçon, avait envoyé au roi ses lettres et mes réponses [au sujet de la communion de V* considérée comme une comédie et du sermon fait à la messe, cf. lettre du 25 juin ]. Ces réponses sont d'un Père de l'Eglise qui instruit un sot. Je ne sais si vous savez que cet animal-là a encore sur sa friperie un décret de prise de corps du parlement de Paris, qu'il s'attira quand il était porte-Dieu à la Sainte-Chapelle basse [le 6 février 1769, à son neveu d'Hornoy, il demandera des précisions sur cette affaire ; cf. lettre du 24 juin à Mme Denis . Le parlemnt poursuivit les prêtres qui refusaient les sacrements à qui ne présentait pas de « billet de confession »]. En tout cas, je suis très bien avec mon curé, j'édifie mon peuple ; tout le monde est content de moi hors les filles.


Que Dieu vous ait en sa sainte garde, mes chers anges ! Je ne sais ce que c'est que la vie éternelle, mais celle-ci est une mauvaise plaisanterie.


A propos j'ai coupé la tête à des colimaçons, leur tête est revenue au bout de quinze jours ; le tonnerre les a tués [voir sa brochure Les colimaçons du révérend père l'Escarbotier, 1768]. Dites à vos savants qu'ils m'expliquent cela. »

 

 

http://www.voltaire-integral.com/Html/27/12_Colimacons.html

 

26/07/2010

C'est contre les persécuteurs et les hypocrites qu'il faut s' élever, et non pas contre les opprimés.

Leny Escudero, auteur, compositeur, interprête,que je préfèrais à Johnny vers mes 18 ans, dont j'ai un autographe quelque part dans le fouillis de mes paperasses, Leny qui m'est revenu en tête et au coeur ce matin ...

http://www.deezer.com/listen-237009 : Van Gogh

http://www.openfilm.com/videos/starry_night/

 

http://www.deezer.com/listen-236997 : Vivre pour ses idées !

S'il y en a eu un qui l'a fait c'est bien Volti !

Que nombreux soient ceux qui comme Leny Escudero allient idées généreuses et actions de bien .


http://www.deezer.com/listen-236998: Le bohémien ; celui de Leny ne correspond pas tout à fait à celui de l'actualité française , et encore moins à celui de Nicolas S...

http://www.deezer.com/listen-237010 : Le siècle des réfugiés

Et que dire des réfugiés, dont ceux de Leny sont du XXème siècle, et qui sont encore ici, vivants du XXIème avec toujours aussi peu d'espoir de s'en sortir, qui n'ont d'avenir que triste et clandestin. Quand trouvera-t-on de nouveaux Voltaire capables d'accueillir à leurs frais des réfugiés sans distinction de religion, de couleur, d'opinion?

 

 

« A Charles Palissot de Montenoy

à Argenteuil par Paris.


26è juillet 1764


Votre lettre, Monsieur, est pleine de goût et de raison. Vous connaissez votre siècle, et vous le peignez très bien. Les sentiments que vous voulez bien me témoigner me flattent d'autant plus qu'ils partent d'un esprit très éclairé. Vous méritez d'être l'ami de tous les philosophes, au lieu d'écrire contre les philosophes [pièce Les Philosophes, représentée le 2 mai 1760, où Diderot est attaqué nominalement ; cf. lettre du 15 avril 1760 à Mme d'Epinay]. Je vous avoue que j'aurais voulu, surtout, que vous eussiez épargné M. Diderot. Il a été persécuté et malheureux. C'est une raison qui devrait le rendre cher à tous les gens de lettres.


M. de Marmontel s'est trouvé dans le même cas [Palissot, le 9 août répondra qu'il lui « est impossible de regarder Marmontel comme un bon poète, lorsqu'(il) li(t) ses tragédies et (celles de V*) »]. C'est contre les persécuteurs et les hypocrites qu'il faut s' élever, et non pas contre les opprimés. Je pardonne à Guillaume Vadé et à Jérôme Carré [pseudos de V* pour éditer les Contes de Guillaume Vadé ; cf. lettres de février-mars à Cramer et 5 mai 1764 aux d'Argental] de s'être un peu moqué des ennemis de la raison et des lettres. Je trouve même fort bon que quand un évêque fait un libelle impertinent sous le nom d'Instruction pastorale, on tourne Monseigneur [Jean-Georges Lefranc de Pompignan ; cf lettre du 4 novembre 1763] en ridicule ; mais nous ne devons pas déchirer nos frères. Il me paraît affreux que des gens de la même communion s'acharnent les uns contre les autres. Le sort des gens de lettres est bien cruel, ils se battent ensemble avec les fers dont ils sont chargés [rappel de son Poème sur la loi naturelle], ce sont des damnés qui se donnent des coups de griffes. Maître Aliboron, dit Fréron, a commencé ce beau combat. Je veux bien que tous les oiseaux donnent des coups de bec à ce hibou, mais je ne voudrais pas qu'ils s'arrachassent les plumes en fondant sur la bête.


Le Crevier, dont vous me parlez, est un cuistre fanatique, qui a écrit un livre impertinent contre le président de Montesquieu [observations sur le livre de L'Esprit des lois, 1764]. Tous les gens de bien vous auraient embrassé si vous n'aviez frappé que de telles canailles. Je ne sais pas comment vous vous tirerez de tout cela, car vous voilà brouillé avec les philosophes [par la pièce Les Philosophes] et les anti-philosophes [par la Dunciade, où il avait notemment attaqué le janséniste Crevier qui après plainte au parlement l'a fait exiler ; cf. lettre du 14 avril 1764]. J'ai toujours rendu justice à vos talents, j'ai toujours souhaité que vous ne prissiez les armes que contre nos ennemis, je persiste dans ces sentiments, et je vous prie de me croire très sincèrement, Monsieur, v[otre] t[rès] h[umble et] o[béissant] s[erviteu]r


V. »


Poésie , amour, nostalgie, révolte :

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25/07/2010

Je n'aurais pas à présent de quoi me faire enterrer. Je prie Messieurs d'attendre.

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C'est dimanche, un peu de soleil exotique ne fait pas de mal et si vous suivez le rythme vous aurez la pêche !

 

 

 

« A Marie-Louise Denis


22 juillet [1769]


Ma chère amie, mon indignation redouble chaque jour sur l'aventure des lettres [®] et des derniers chapitres [®®]. Comment n'avez-vous pas remarqué que dans une de ces lettres il semble que le comte du Châtelet soit mon fils ? Il était pourtant né avant que je connusse sa mère [né le 20 novembre 1727]. Vraiment, ce serait là le dernier coup dans les circonstances où la fortune se plait à me placer. Plus je réfléchis sur cette complication d'infidélités et de dangers, plus je me dis qu'il faut me taire car si je crie : « On m'a volé, on m'a falsifié ! -Ah! Ah! me répondra-t-on, ces choses là sont donc de vous ! » Que faire donc encore une fois ? Ne se plaindre de personne pour ne point faire de nouveaux ennemis ; mieux serrer ses papiers, ; condamner hautement des chapitres détestables auxquels il est impossible qu'un homme instruit et qui sait un peu écrire ait la moindre part.


Peut-être faudra-t-il un jour engager doucement l'infidèle [®®®] à rendre d'autres papiers plus importants, dont il s'est emparé [®®®®]. Mais je suis très sûr qu'à présent il ne faut pas le pousser à bout. Il faut même avoir pitié de lui . M. le duc de Choiseul lui ôterait la pension dont il l'honore et qui est sa seule ressource pour lui et pour sa femme. L'indiscrétion, la mauvaise éducation, la pauvreté et non la mauvaise volonté lui ont fait commettre une assez méchante action [®®®®®]. Ensevelissons-la dans le plus profond oubli. Il sera comme Crispin [personnage de valet peu scrupuleux, peut-être inventé par Raymond Poisson, ou alors celui de Le Sage dans Crispin rival de son maître], quelquefois honnête homme et quelquefois fripon. D'ailleurs je n'ai que ma certitude, mais nulle preuve que je puisse alléguer. Quand j'en aurais, je me tairais encore. Ce serait un fracas de tracasseries, une source d'horreurs qu'on ferait naître, si on laissait seulement tomber sur lui des soupçons. Tout cela est triste, me direz-vous. Oui, sans doute, mais il me semble qu'on peut s'en tirer avec son innocence, des amis, et un peu d'attention. Il me semble qu'on peut tout réparer en peu de temps [accréditer son reniement]; et qu'on a pris toutes les précautions nécessaires. MM. de Jaucourt et de Schomberg, favoris de M. le duc de Choiseul, lui ont écrit de Ferney sans même m'en prévenir. M. Marin parlera sans doute à M. de Sartines et monsieur le chancelier.


Votre neveu [d'Hornoy, conseiller au parlement] peut aisément désabuser ses confrères. Mon petit billet à M. Marin me paraît très convenable [®®®®®®]. On peut en faire cent copies. Il en faut surtout aux avocats généraux. Voilà, je crois, les emplâtres qu'on doit mettre sur les blessures que ma facilité et le hasard m'ont faites. J'ajuste sans peine l'affaire de la Duchesne [®®®®®®®].


J'espère qu'on n'annotera rien [®®®®®®®®]. Je n'aurais pas à présent de quoi me faire enterrer. Je prie Messieurs d'attendre. Bonsoir ma chère amie. J'oubliais de vous dire que j'ai fait pour M. d'Argental ce que j'ai pu [un prêt d'argent].


V. »

 


® Lettres de V* « à Mme de La Neuville, etc » que la veuve Duchesne a achetées, que « bonne imbécile » elle voulait imprimer, sur lesquelles elle avait « consulté Mme Denis » qui les avait envoyées à son oncle.


®® Ceux de l'Histoire du parlement que V* renie plus particulièrement ; cf. lettre à d'Alembert du 9 juillet.


®®® La Harpe .

V* dans sa précédente lettre à Mme Denis est plus précis : « Vous savez qu'on me vola beaucoup (de papiers) , vous n'ignorez pas qui me les vola. J'ai perdu un très gros manuscrit de recherches sur l'histoire de France dont je vois bien qu'on extrait tout ce qui regarde le parlement. Le voleur a compilé tout à sa mode... »


®®®® Sans doute s'agit-il d'un manuscrit de ses Mémoires qui avait disparu et qu'on accusera La Harpe d'avoir volé ; il ne le montrait à personne et il devait n'être imprimé qu'après sa mort et celle de Frédéric II.



®®®®® La Harpe a volé à coup sûr le deuxième chant de La Guerre civile de Genève, qu'il diffusa à Paris à l'automne 1767, ce qui mécontenta fort Théodore Tronchin (dont il était question dans ce chant) … et surtout provoqua le départ de Mme Denis (de Ferney) qui soutenait La Harpe ; cf. lettres de mars-avril 1768.


®®®®®® Le 19 juillet, à Marin : « … les derniers chapitres (de l'Histoire du parlement) (lui) ont paru aussi indécents que faux et mal écrits » et en relève quelques exemples de « mauvais style » et ne déduit qu'ils « ne paraissent pas de la m^me plume que les premiers », « ils sont si mauvais en tout sens qu'ils ne méritent pas qu'on les réfute » et conclu en affirmant que « rien ne peut égaler l'indignation où (il est) ».


®®®®®®® « l'affaire » du carton, à mettre dans La France littéraire où on lui attribuait un certain nombre d'œuvres qu'il désavoue, les unes à tort, d'autres à raison ; cf. lettre du 17 avril.


®®®®®®®® En vue d'une saisie ; il demandera le 24 juillet à Christin l'avocat, entre autres, si le Parlement de Paris peut décréter de prise de corps « un jeune homme » domicilié dans un parlement de province à qui on attribue sans preuves une histoire du parlement de Paris...

 


Indignation, dit-il ?

Indignation, j'écoute :

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Indignation - 2.jpg

Et maintenant c'est vous qui allez être indignés ?!

24/07/2010

Il vous admire d'avoir su réduire les prêtres à être utiles et dépendants.

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« A Catherine II, impératrice de Russie


24è juillet 1765, près de Genève


Madame,


Je n'ai pas manqué de chercher le neveu de l'abbé Bazin [§] pour lui communiquer la lettre dont Votre Majesté Impériale m'a honoré. C'est un homme retiré et obscur , mais votre gloire est venue jusqu'à lui ; elle lui est chère, il connait l'étendue de votre génie, de votre esprit, de votre courage. Il vous admire d'avoir su réduire les prêtres à être utiles et dépendants. Si je n'étais pas si vieux que je suis, je demanderais à Votre Majesté la permission, d'assister avec lui au premier carrousel qu'on ait vu dans vos climats [§§]. Talestris ne donna jamais de carrousel, elle alla cajoler Alexandre, mais Alexandre serait venu vous faire sa cour.


On n'a point encore incendié le livre de l'abbé Bazin [§§§]. On croit qu'il l'a composé dans vos États, car la vérité vient du Nord, comme les colifichets viennent du Midi.


Au reste, madame, le neveu de Bazin m'a dit qu'il avait été très attaché à Mme la princesse de Zerbst, mère de Votre majesté [§§§§], il dit qu'elle était aussi fort belle et pleine d'esprit ; et que si elle vivait, elle serait prête à mourir de joie en voyant le succès de sa fille.


Il y a un meilleur parti à prendre, c'est celui d'en être longtemps témoin. Que Votre Majesté Impériale me permette de me joindre au petit Bazin pour me mettre à vos pieds.


Je suis avec un profond respect,

Madame

de Votre majesté Impériale

le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

 

§Pseudonyme de V* pour l'édition de La philosophie de l'histoire

Catherine écrivit : « L'impératrice de Russie est très obligée au neveu de l'abbé Bazin de ce qu'il lui a bien voulu dédier l'ouvrage de son oncle (La Philosophie de l'histoire ) … Comme le neveu de l'abbé Bazin a gardé un profond silence sur le lieu de sa résidence, on adresse cette réponse à M. de Voltaire si reconnu pour protéger … les jeunes gens …; cet illustre auteur est prié de faire parvenir à sa destination ses (sic) peu de lignes. »


§§ Le 22 août (2 septembre n. s.), Catherine répond : « Je serais bien aise de vous voir tous deux (Bazin et neveu)assister à mon carrousel …, vous en auriez tout le temps, la pluie … m'a obligée de renvoyer cette fête jusqu'au mois de juin de l'année prochaine. »


§§§ Elle a écrit : « … ce livre (La Philosophie de l'histoire) … sera infailliblement purifié par le feu à paris, ce qui lui donnera un lustre de plus . »


§§§§ V* a été en correspondance avec elle, surtout quand il était en Prusse en 1751-1752 ; elle était amie de la comtesse Bentinck [cf; lettre du 17 mai 1753] et elle vécut plusieurs années en France.

vous avez donné une furieuse secousse à mes entrailles paternelles

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

A Lunéville ce 24 [juillet 1749]



Enfin,je respire. J'ai des nouvelles de mes anges. Je tremblais pour la santé de Mme d'Argental, je tremblais sur tout. Figurez-vous ce que c'est d'être un mois entier sans recevoir un seul mot de ceux qui sont notre consolation, et nos guides sur la terre. La lettre adressée à Cirey ne m'est jamais parvenue. La santé de Mme d'Argental était languissante. Mais je craignais aussi que M. d'Argental ne fût malade. Je craignais encore qu'il ne fût fâché contre moi pour quelques opiniâtreté que j'aurais eue sur Nanine,[] pour quelques mauvais vers d'Adélaïde [Adélaïde du Guesclin, qui devient Le Duc de Foix]. Je faisais mon examen de conscience . J'étais au désespoir . J'avais écrit à ma nièce, je les avais priées d'envoyer chez vous . Mon ange, ne me laissez jamais dans ces tourments là, tant que la santé de Mme d'Argental ne sera pas raffermie.



Je reçois donc Nanine, et je la mets dans le fond d'une armoire pour y travailler à loisir. Je n'interromprai point notre tragédie. Ce n'est pas une pièce tout à fait nouvelle, ce n'est pas non plus Adélaïde, c'est quelque chose qui tient des deux, c'est une maison rebâtie sur d'anciens fondements . Adélaïde française ne pouvait réussir en France. On ne souffrira jamais qu'un prince du sang fasse assassiner son frère, surtout quand ce fait odieux n'est point attesté par l'histoire. Il faut mettre la scène ailleurs ; il faut tirer parti de ce qui pouvait être possible dans la première façon, et en donner une seconde qui soit meilleure. Vous aurez dans un mois cette esquisse et vous y donnerez cent coups de crayon à votre loisir.



Savez-vous bien que vous avez donné une furieuse secousse à mes entrailles paternelles en me faisant entrevoir qu'on pourrait jouer Mahomet ? Je serais bien content surtout si Rosely jouait Séide. Mais je vous conjure de ne pas oublier Sémiramis ; je vais écrire aux Sloth [les décorateurs, les frères Slodtz, que V* appelle « sloth » qui signifie paresseux en anglais; cf. lettre à d'Argental du 1er septembre 1749], et leur recommander un beau mausolée [pour Sémiramis]. Adam en a fait ici un pour la reine de Pologne [l'épouse du roi Stanislas, Catherine Opalinska est morte le 19 mars 1747] qui est digne de Girardon. Pourquoi faut-il que Ninus soit enterré comme un gredin ? Il faudra que le Cury [Bay de Cury, intendant des menus Plaisirs , que V* appelle « intendant des menus tombeaux » le 29 juillet] fasse de son mieux , et qu'il y mette au moins la dixième partie de l'activité avec laquelle il habilla ce magnifique sénat de Catilina [le Catilina de Crébillon]. Je voudrais bien avoir Sémiramis pour le retour à Fontainebleau. Au reste quand vous aurez ma pièce nouvelle, je reprendrai notre Nanine. Savez-vous bien que je pourrais en faire cinq actes ? Le sujet le comporte [Sujet tiré de la Paméla de Richardson, tout comme la pièce de Nivelle de La Chaussée (qui tomba dès la première représentation de décembre 1743)]. La Chaussée avait bien fait cinq actes de sa Paméla, dans laquelle il n'y avait pas une scène ? Vous me direz que voilà bien de la besogne, que je fais trop de choses à la fois ; cependant je joue à la comète et je me priverai encore de ce noble plaisir pour vous plaire.



 Pourquoi permet-on que ce coquin de Fréron succède à ce maraud de Desfontaines [] , pourquoi souffrir Raffiat [voleur célèbre] après Cartouche ? Est-ce que Bicêtre est plein ?



Adieu, divins anges, mes tendres respects à tout ce qui vous entoure, Mme du Châtelet vous fait mille compliments. Je souhaite sa santé et son ventre [Mme du Châtelet attend un enfant de Saint-Lambert, en s'arrangeant pour faire croire au marquis du Châtelet qu'il est de lui] à Mme d'Argental. Je suis inconsolable que vous ne laissiez pas de votre race.



V.



 Mais que Mme d'Argental se porte bien, il vaut mieux de la santé que des enfants. »

 

humblement François-Marie Arouet de Voltaire, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, historiographe de France etc.

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"Le vent pleure "Mary" dit Jimi Hendrix, Marie dont Volti ne reconnaitra pas la sainte durable virginité  .

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Cool ! Cool ! j'en reste baba !

Qui a crié "sopo' " ?

Mon éléphant rose vient de s'écraser sur mon carré de fraises des bois !

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« A Nicolas-René Berryer de Ramenoville

[¥]

[24 juillet 1747]


Supplie humblement François-Marie Arouet de Voltaire, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, historiographe de France etc. , disant qu'en un procès pendant actuellement entre lui et les nommés Antoine Travenol, et Louis Travenol père et fils [¥¥], par-devant MM. de la Tournelle [¥¥¥], sa partie adverse le veut rendre responsable de l'emprisonnement d'Antoine Travenol fait par ordre du roi le 7 juin 1746 [¥¥¥¥], et qu'ainsi il se trouve obligé de requérir que M. le lieutenant de police se fasse représenter cet ordre du roi existant dans son dépôt, et qu'il veuille bien interroger le commissaire et l'exempt chargés de cet ordre du roi, afin que sur l'inspection de cet ordre, et sur le rapport du commissaire et de l'exempt, comme aussi sur le dépouillement des registres, M. le lieutenant de police puisse certifier au dos de cette requête 1° si Antoine Travenol a été constitué prisonnier en vertu d'un ordre du roi, 2° si cet ordre, ou ordonnance de police a été précédé de plainte contre Antoine Travenol, dénonciation ou requête, de la part du suppliant, afin que la cour puisse faire droit. [¥¥¥¥¥

¥Il succède à Marville le 28 mai comme lieutenant de police ; V* a écrit une lettre quasi identique à Marville le 8 décembre 1746.


¥¥ Libelles diffusés contre V* ; cf. lettres à Marville des 17 mai, 3 juillet et 16 novembre 1746.


¥¥¥ = Chambre du parlement de Paris chargée des affaires criminelles.


¥¥¥¥ Après la fuite du fils, Louis, le père de quatre-vingts ans Antoine a été arrêté le 7 juin au grand scandale de beaucoup ; il a été libéré le 12, notamment grâce à l'intervention de V* conseillé par d'Olivet.


¥¥¥¥¥ C'est le commissaire qui avait décidé d'arrêter Antoine Travenol après une perquisition où il avait trouvé des libelles , mais ce n'est pas Antoine Travenol, c'est louis Travenol qui a été dénoncé. V* avait demandé la perquisition suite à la dénonciation de Louis Travenol par Phélizot.

 

 

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23/07/2010

Croyez-moi, il faut que les sages qui ont de l'humanité se rassemblent loin des barbares insensés.

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« A Denis Diderot


23 juillet 1766


On ne peut s'empêcher d'écrire à Socrate quand les Melitus et les Anitus [Anytos et Meletos : accusateurs de Socrate] se baignent dans le sang et allument des bûchers. Un homme tel que vous ne doit voir qu'avec horreur le pays où vous avez le malheur de vivre. Vous devriez bien venir dans un pays [Clèves] où vous auriez la liberté entière non seulement d'imprimer ce que vous voudriez, mais de prêcher hautement contre des superstitions aussi infâmes que sanguinaires. Vous n'y seriez pas seul, vous auriez des compagnons et des disciples . Vous pourriez y établir une chaire qui serait la chaire de la vérité. Votre bibliothèque se transporterait par eau et il n'y aurait que quatre lieues de chemin par terre. Enfin vous quitteriez l'esclavage pour la liberté. Je ne conçois pas comment un cœur sensible et un esprit juste peut habiter le pays des singes devenus tigres. Si le parti qu'on vous propose satisfait votre indignation et plait à votre sagesse, dites un mot et on tâchera d'arranger tout d'une manière digne de vous, dans le plus grand secret et sans vous compromettre. Le pays qu'on vous propose est beau et à portée de tout. L'Uranibourg de Tycho Brahé [Frédéric II de Danemark donna à l'astronome Tycho Brahé l'île de Hveen où il construisit l'observatoire de Uraniborg] serait moins agréable. Celui qui a l'honneur de vous écrire est pénétré d'une admiration respectueuse pour vous, autant que d'indignation et de douleur. Croyez-moi, il faut que les sages qui ont de l'humanité se rassemblent loin des barbares insensés. [V* sera déçu par la réaction de Diderot]»