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28/11/2009

Il ne faut pas se fâcher contre ceux qui ne peuvent pas nuire

Il ne faut pas non plus parler quand on est heureux.

Il n'y a pas que les grandes douleurs qui sont muettes (quoiqu'il y aurait beaucoup à dire et redire  à ce sujet ! )

Volti est encore en lune de miel prussienne et ne réalise pas encore dans quel guépier il s'est fourré, même s'il subit quelques escarmouches .

-« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

 

 

A Potsdam le 28 novembre 1750

 

                            Mon cher ange, vous me rendez bien la justice de croire que j’attends avec quelque impatience le moment de vous revoir, mais ni les chemins d’Allemagne, ni les bontés de Frédéric le Grand, ni le palais enchanté où ma chevalerie errante est retenue, ni mes ouvrages que je corrige tous les jours, ni l’aventure de d’Arnaud ne me permettent de partir avant le 15 ou le 20 de décembre . Mme Denis vous aura dit sans doute que pour prix de sa vanité et de sa lâche ingratitude d’Arnaud avait ordre de partir des Etats du roi dans vingt-quatre heures [Il a été renvoyé le 24 novembre. V* , le 14 novembre écrit à d’Argental qu’il a  « servi longtemps de père » à son élève qui jaloux de ses appointements, de ses soupers avec le roi, du succès de Rome sauvée, de l’attribution qui a été faite à V* de ses vers galants (Chanson de l’illustre Voltaire pour l’auguste princesse Amélie, attribuée à V* le 15 septembre) , V* a voulu alors « désavouer une mauvaise préface qu’il avait voulu mettre au devant d’une mauvaise édition qu’on a faite à Rouen des ouvrages »  de V*. D’Arnaud s’est alors adressé à Fréron, lui a dit que V* « l’avait perdu dans l’esprit du roi » et qu’il avait « ajouté à sa préface des choses horribles contre la France » . V* dit qu’il ne peut quitter la Prusse avant éclaircissement de cette affaire . A Thiriot V* donne des précisions sur les vantardises de d’Arnaud et ajoute qu’il « escroqua de l’argent à M. Darget et à bien d’autres ] . Voilà un bel exemple, il a perdu une grande fortune pour avoir été fou et méchant. Il faut que l’envie soit bien le partage des gens de lettres puisque d’Arnaud a osé être jaloux. Quelle race que celle des barbouilleurs de papier !

 

                            Croiriez-vous bien que votre chevalier de Mouhy s’est amusé à écrire quelquefois des sottises contre moi dans un petit écrit intitulé La Bigarrure ? [La Bigarrure ou mélange curieux, instructif et amusant de nouvelles, de critiques, de morale, de poésie (La Haye 1749)] . Je vous l’avais dit et vous n’aviez pas voulu le croire. Rien n’est plus vrai ni si public. Il n’y a aucun de ces animaux là qui n’écrivît quelque pauvreté contre son ami pour gagner un écu et point de libraire qui n’en imprimât autant contre son propre frère. On ne fait pas assurément d’attention  à La Bigarrure du chevalier de Mouhy, mais vous m’avouerez qu’il est fort plaisant que ce Mouhy me joue de ces tours là. Il vient de m’écrire une longue lettre, et il se flatte que je le placerai à la cour de Berlin. Je veux ignorer ses petites impertinences qu’on ne peut attribuer qu’à de la folie. Il ne faut pas se fâcher contre ceux qui ne peuvent pas nuire. J’ai mandé à ma nièce qu’elle fit réponse pour moi, et qu’elle l’assurât de tous mes sentiments pour lui et pour la chevalière.

 

                            Votre Aménophis est de Linant [joué le 12 novembre 1750, il est de Bernard-Joseph Saurin ; V* confond avec Ramsès/ Alzaïde de Linant, représentée en  1745], c’est l’Artaxerce de Metastasio . Ce pauvre diable a été sifflé de son vivant et après sa mort. Les sifflets et la faim l’avaient fait périr, digne sort d’un auteur. Cependant vos badauds ne cessent de battre des mains à des pièces qui ne valent guère mieux que les siennes. Ma foi, mon cher ange, j’ai fort bien fait de quitter ce beau pays là, et de jouir du repos auprès d’un héros à l’abri de la canaille qui me persécutait, de graves pédants qui ne me défendaient pas , des dévots qui tôt ou tard m’auraient joué un mauvais tour, et de l’envie qui ne cesse de sucer le sang que quand on n’en a plus .La nature a fait Frédéric le Grand pour moi . Il faudra que le diable s’en mêle si les dernières années de ma vie ne sont pas heureuses auprès d’un prince qui pense en tout comme moi, et qui daigne m’aimer autant qu’un roi en est capable. On croit que je suis dans une cour, et je suis dans une retraite philosophique. Mais vous me manquez, mes chers anges. Je me suis arraché la moitié du cœur pour mettre l’autre en sureté ; et j’ai toujours mon grand chagrin dont nous parlerons à mon retour. En  attendant je joins ici pour vous amuser une page d’une épître que j’ai corrigée. Il me semble que vous y êtes pour quelque chose. Il s’agit de la vertu et de l’amitié. Dites–moi si l’allemand a gâté mon français, et si je suis rouillé comme Rousseau [Jean-Baptiste, exilé]. N’allez pas croire que j’apprenne sérieusement la langue tudesque, je me borne prudemment à savoir ce qu’il en faut pour parler à mes gens et à mes chevaux .Je ne suis pas d’un âge à entrer dans toutes les délicatesses de cette langue  si douce et si harmonieuse, mais il faut savoir se faire entendre d’un postillon. Je vous promets de dire des douceurs à ceux qui me mèneront vers mes deux anges. Je me flatte que Mme d’Argental, M. de Pont-de-Veyle, M. de Choiseul, M. l’abbé Chauvelin auront toujours pour moi les mêmes bontés, et qui sait si un jour … car … Adieu, je vous embrasse tendrement. Si vous m’écrivez envoyez votre lettre à ma nièce. Je baise vos ailes de bien loin.

 

                            Voltaire.

 

 

 

 

 

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 http://www.bibliothek.uni-augsburg.de/sondersammlungen/ga...

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Thomas-Marie_d...

 

 

 

27/11/2009

je n’ai demandé les oreilles de personne,

"Toute cette vie ne doit être qu'un amusement"

Moi aussi, comme le pape je fais mes compliments à Volti qui faute d'être sûr d'une vie éternelle, tient à la qualité de la vie terrestre.

Lu et approuvé !

 

Il est des rencontres que l'on fait et qui ne donnent pas des liens selon son coeur, par peur de s'engager, par timidité, par sottise . Et ça laisse des regrets d'occasions manquées.

Les cyniques disent qu'il vaut mieux avoir des remords que des regrets , je n'ai jamais voulu basculer dans ce camp, les remords ne me valent rien .

 

Ma rencontre avec Volti, je pense qu'elle devait couver depuis des années avant de me mettre devant cette évidence : Voltaire , je t'aime ! (en tout bien tout honneur ). Et plus je fais sa connaissance , plus je l'aime !

Comme on peut le faire d'une personne de chair qui vous bouscule, charme, enchante, bouleverse, ravit . Et celle-ci existe, je l'ai rencontrée ...

 

 

 

 

 

 

« Au cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis

 

                            A Ferney 25è ou 27è novembre 1771.

 

                            On me mande, Monseigneur, qu’un Anglais, très anglais, qui s’appelle M. Muller [John Miller de Ballicassy] , homme d’esprit, pensant et parlant librement, a répandu dans Rome qu’à son retour il m’apporterait les oreilles du Grand Inquisiteur dans un papier de musique ; et que le pape en lui donnant audience lui a dit : Faites mes compliments à M. de Voltaire, et annoncez-lui que sa commission n’est pas faisable, le Grand Inquisiteur à présent n’a plus ni yeux ni  oreilles .

 

                            J’ai bien quelque idée d’avoir vu cet Anglais chez moi [qui aurait pris au sérieux la demande de V* et l’aurait effectivement transmise à Rome], mais je puis assurer Votre Eminence que je n’ai demandé les oreilles de personne, pas même celles de Fréron  et de La Beaumelle.

 

                            Supposé que ce Muller ait tenu ce discours dans Rome, et que le pape lui ait fait cette réponse, voici ma réplique ci-jointe. Je voudrais qu’elle pût vous amuser, car après tout cette vie ne doit être qu’un amusement. Je vous amuse très rarement par mes lettres, car je suis bien vieux, bien malade et bien faible. Mes sentiments pour vous ne tiennent point de cette faiblesse, ils ne ressemblent point à mes vers. Agréez mon tendre respect, et conservez vos bontés pour le vieillard de Ferney.

 

Le Grand Inquisiteur selon vous, très Saint Père,

N’a plus ni d’oreilles ni d’yeux.

Vous entendez très bien ; vous voyez encor  mieux,

Et vous savez surtout bien parler et vous taire.

Je n’ai point ces talents ; mais je leur applaudis.

Vivez longtemps heureux dans la paix de l’Eglise,

Allez très tard en paradis :

Je ne suis point pressé qu’on vous canonise.

Aux honneurs de là-haut rarement on atteint.

Vous êtes juste et bon, que faut-il davantage ?

C’est bien assez, je crois qu’on dise : il fut un sage.

Dira qui veut : il fut un saint.

24/11/2009

Je suis une passade et j’ai eu l’agrément des coquetteries.

http://www.youtube.com/watch?v=UJfPMbqnWs0

 

Je mets ce lien sans savoir ce qu'il donne, juste parce qu'il y a Manu Chao et les Ogres de Barbak ; je les prends les yeux fermés .

Advienne que pourra !

 

De l'animation, de la pêche , de la dérision ! C'est ce qui me convient en ce moment présent !

Je viens de lire sur mon blog préféré (celui de LoveV) une lettre de Volti à Mme du Deffand d'où je tire ceci qui tombe au poil (pardon à tous les chauves !! ) :

Que j’aime les gens qui disent ce qu’ils pensent ! C’est ne vivre qu’à demi que de n’oser penser qu’à demi.

 

penseur1.jpg
Si vous continuez à me lire après ça, je me fais moine (frère goûteur à la Chartreuse , si possible ! ).
Vous pouvez sauter mes notes d'humour qui font rire une moitié de moi-même ( la part d'ombre ou de lumière ? )
PS. Y -en a-t-il encore, mesdames, qui écoutent les vieux grincheux mal foutus ?
 Mais lisez Volti, sans retenue ...

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Nicolas-Claude Thiriot

A Rinsberg ce 24 novembre 1740.

 

 

                            J’ai reçu, mon cher monsieur, votre lettre du 7. Je commence par vous dire que je viens de parler à Sa majesté en présence de M. de Keiserling [V* est allé à la cour de Prusse, il la quittera début décembre ]. Les sentiments de ce grand homme sont dignes de ses lumières. Il a dans l’instant réglé tout ce qui vous regarde [pension promise par Frédéric à Thiriot]; il se réserve le plaisir de vous en faire instruire lui-même.

 

                            J’ai tout lieu de croire que Dumolard sera content [Charles Dumolard-Bert qu’on pourrait appeler comme « linguiste, bibliothécaire et imprimeur]. Pour moi je le suis plus que personne d’avoir vécu huit jours auprès d’un homme que tout le monde se disputerait à Paris, et qui n’a nul besoin d’être roi. M. de Maupertuis est ici, mais il est enfoncé dans ses calculs. Je suis une passade et j’ai eu l’agrément des coquetteries. Je pars, car c’en est trop que d’avoir quitté huit jours ses anciens amis pour un souverain quelque aimable qu’il puisse être. M. Algarotti n’est point venu au Marly de Rinsberg [Rheinsberg, ou Remusberg ], il fait l’amour à Berlin, et il fait aussi la vie de César ; le premier emploi n’est pas le pire des deux.

 

                            Il n’y a que mes ennemis qui puissent dire que je me porte bien. Je suis tout comme à l’ordinaire ; malade ambulant, poète philosophe et toujours votre véritable ami.

 

                            Votre pension n’est pas mauvaise. Vale.

 

                            Je vous prie de voir M. Gresset [qui a écrit Vert-Vert, histoire d’un perroquet de Nevers et Edouard III ]. S’il savait comme  j’ai parlé de lui au roi, il m’aimerait un peu. J’espère qu’il sera un des ornements de la cour de Berlin. Il s’apercevra que je connais l’estime pour les talents, et non la jalousie.

 

                            Vous savez que Sa Majesté a offert douze mille livres de pension à M. de Maupertuis pour le retenir et qu’il donne à chaque académicien huit mille livres.

 

                            Il fait bâtir un palais, une salle pour les académies, une salle d’opéra, une de comédie. Il engage des artistes de toute espèce [V* sert d’intermédiaire et avait négocié avec La Noue et sa troupe ] et il a cent mille soldats bien nourris, bien payés, et bien vêtus.

 

                            Vale.

 

                            Que les blancs-becs de Paris disent ce qu’ils voudront. Mille compliments au sage Hollandais [le 9 octobre, V* avait demandé à Thiriot de « procurer ce qu’il y a de mieux »  à Paris en fait d’hommes et de livres à cette « graine des Périclès », « jeune républicain d’une famille distinguée dans son pays »  ].

 

 

 

 

 

 

23/11/2009

La manie qu’on a aujourd’hui de le dénigrer

Spleen !

http://www.youtube.com/watch?v=uE7HbF_L8x0&feature=re...

 

Espoir !

http://www.youtube.com/watch?v=XS44eVVOAQI

 

Désespoir !!

mur jérusalem.jpg

Pourquoi ce mur ?

 

Rien à voir avec la lettre de Volti de ce jour . Juste le reflet d'un malaise qui me chagrine ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

 

                            Je n’ai pu encore, Monseigneur, avoir les Souvenirs [les Souvenirs de Mme de Caylus, édités et annotés par V*]; mais j’ai l’honneur de vous envoyer un petit ouvrage qui ne doit pas vous déplaire [ la Défense de Louis XIV (Genève 1769), écrite en réponse à un article des Ephémérides du citoyen sur la Compagnie des Indes ]. Car après tout vous avez servi sous Louis XIV ; vous avez été blessé au siège de Fribourg. Il me semble qu’il vous aimait. La manie qu’on a aujourd’hui de le dénigrer me parait bien étrange. Rien assurément ne me flatterait plus que de voir mes sentiments d’accord avec les vôtres.

 

                            On me mande que Les Scythes  viennent d’être représentés dans votre royaume de Bordeaux avec un très grand succès. Quelque peu de cas que je fasse de ces bagatelles, je vous supplie de vouloir bien ordonner que les Comédiens de Paris me rendent la justice qu’ils me doivent, car en effet du temps de Louis XIV, ils ne manquaient point ainsi aux lois que les premiers gentilshommes de la chambre leur avaient données. Il est si désagréable d’être maltraité par eux que vous me pardonnerez des instances réitérées. Je vous demande cette grâce au nom de mon ancien attachement et de vos bontés.

 

                            Agréez, Monseigneur, mon très tendre respect.

 

                            V.

22è novembre 1769. »

 

 

 

Je ne veux pas rester sur une note tristounette, alors, tous en coeur avec moi : http://www.youtube.com/watch?v=-SAu5cxeBvo&feature=re...

 

Twist soft à danser en charentaises !

Je me souviens avoir passé le 33 tours en 45 tours pour booster un peu !!

 

 

21/11/2009

Vous avez, dit-on, Madame, trouvé dans votre château le secret d’immortaliser un âne

 

http://www.youtube.com/watch?v=9RDO5KzQC9E

 Il est juste de faire un tel carillon pour un tel homme !

IL EST NE !

 

 

Il y a trois cent cinquante ans ! trois cent quinze ! (oups ! je ne sais plus compter, mais sachez pour ma défense qu'il ne fait pas son âge ){*}

 

Le 21 Novembre 1694 : naissance, baptême le jour suivant en l’église Saint André des Arts (à Paris, dans le faubourg St Germain) par l’abbé Bouché.

http://blog.pressebook.fr/ruesdeparis/2009/10/31/saint-an...

 

Mais qui est-il ce bébé ?

 

François-Marie Arouet

Voltaire !

 

Double anniversaire ce jour : celui de Voltaire et celui du blog que je ne me lasse pas d’admirer er fréquenter assidûment : http://www.monsieurdevoltaire.com/.

Vous avez entendu parler de Voltaire ! ? Alors écoutez-le, lisez-le ! Aimez -le !

Allez-y ! Tout de suite ! Plus vite que ça !

Euh ! prenez quand même le temps de lire ce qui suit , vous irez vous prendre votre dessert après ...

 

 

 

 

« A Anne-Louise-Bénédicte de Bourbon-Condé, duchesse du Maine

 [1720 ?]

                            Toutes les princesses malencontreuses qui furent jadis retenues dans des châteaux enchantés par des négromants eurent toujours beaucoup de bienveillance pour les pauvres chevaliers errants à qui même infortune était advenue [la duchesse dont le mari –fils de Louis XIV et de Mme de Montespan – avait été écarté du pouvoir par le Régent, avait été impliquée dans le complot de Cellamare en 1718 et exilée à Dijon, puis à Chalons . Elle était la « dictatrice » de l’Ordre de la Mouche à miel qu’elle avait créé à Sceaux en 1703.]. Ma Bastille, Madame, est la très humble servante de votre Chalons ; mais il y a une très grande différence entre l’une et l’autre :

 

Car à Chalons les grâces vous suivirent

Les jeux badins prisonniers s’y rendirent ;

Et tous ces enfants éperdus

Furent bien surpris quand ils virent

La fermeté, la paix, et toutes les vertus,

Qui près de vous se réunirent.

 

                            Cet aimable assemblage, si précieux et si rare, vous asservit les cœurs de tous les habitants.

 

On admire sur vos traces

Minerve auprès de l’amour.

Ah ! ne leur donnez plus ce Chalons pour séjour ;

Et que les muses et les grâces

Jamais plus loin que Sceaux n’aillent fixer leur cour.

 

                            Vous avez, dit-on, Madame, trouvé dans votre château le secret d’immortaliser un âne.

 

Dans ces murs malheureux votre voix enchantée

Ne put jamais charmer qu’un âne et les échos :

On vous prendrait pour une Orphée,

Mais vous n’avez point su, trop malheureuse fée,

Adoucir tous les animaux.

 

                            Puissiez-vous mener désormais une vie toujours heureuse, et que la tranquillité de votre séjour de Sceaux ne soit jamais interrompue que par de nouveaux plaisirs. Les agréments seuls de votre esprit peuvent suffire à faire votre bonheur.

 

Dans ses écrits le savant Malézieu

[Nicolas de Malézieu, membre de l’Académie des sciences, de l’Académie française, mais aussi organisateur des divertissements à Sceaux]

Joignit toujours l’utile à l’agréable ;

On admira dans le tendre Chaulieu

De ses chansons la grâce inimitable.

Il vous fallait les perdre tous les deux,

[Si Chaulieu mourut bien en 1720, Malézieu ne mourut qu’en 1727. La perte de Malézieu évoque le fait qu’il était aussi impliqué dans la conspiration de Cellamare et ne retrouvera sa liberté entière et le retour chez la duchesse qu’en 1722]

Car il n’est rien que le temps ne détruise ;

Mais ce beau dieu qui les arts favorise

De ses présents vous enrichit comme eux,

Et tous les dieux vivent dans Ludovise.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et puis comme j’adore être un gentil iconoclaste, une version de «  Il est né le divin enfant qui m’enchante » et que j’aurais aimé entendre lors des messes de minuit auxquelles j’ai participé , sans y trouver de réelle fraternité, chacun se hâtant de retrouver la dinde et les bonnes bouteilles à la maison . Passons…

http://www.youtube.com/watch?v=a6z8ih20C6s

 

 

 

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{*} correction apportée grâce à la vigilance de LoveVoltaire

20/11/2009

la mort seule peut s’opposer au désir extrême que j’ai

Il va sans dire que ce doit être une mort par décapitation ! Et sachez que je donne tout ce qui peut sauver encore une vie et dont je n'aurai plus besoin dans l'autre monde ...

Je ne conçois pas une mort lente qui me rende crapoteux d'abord, lamentable à fréquenter, un vieux con pour tout résumer !!

Le jour où je n'aurai plus de désir(s) , je demande qu'on appelle le vétérinaire et qu'on me pique ! Ce jour là je ne vaudrai pas mieux que Stewble ... http://www.youtube.com/watch?v=LjQgdFhz8lE

 

En  fait, vous qui ne fréquentez pas Volti, vous qui - oh ! malheur - le détestez peut-être !  je vous le dis : Volti est un élixir de longue vie et j'en prends une dose quotidienne . Plus fort que le Bio ! Plus efficace que les toubibs !

 

 

 

rose rouge.jpg

 

 

 

 

« A Charles-Joseph Panckoucke

Libraire, etc. à l’hôtel de Thou à Paris

 

                            Je reçois, Monsieur, avec autant d’étonnement que de reconnaissance, votre lettre du 10è novembre et vos paquets [le premier volume de l’Encyclopédie méthodique, que V* disait. « attendre avec empressement le 23 août, et les Mémoires de l’Académie des Sciences qui lui manquent et qu’il demanda le même jour] .Vous faites revivre le temps des Robert Estienne, vous rendez la typographie aussi estimable qu’elle doit l’être. Bien d’autres libraires sont éloignés de vous ressembler.

 

                            Je commence par vous dire que je veux absolument connaitre le prix des volumes de l’Académie des Sciences, et vous les payer.

 

                            J’ajoute que je vous prie très instamment de retrancher les louanges que je ne mérite pas ; elles ont comme mes statues et comme les beaux vers dont M. de Saint-Lambert m’honora [dans le poème Les saisons qui entraina une polémique avec Clément], tout cela m’attira des ennemis et des libelles. Vous connaissez la rage de la canaille de la littérature. Je ne crois pas qu’il y ait rien dans Paris de plus lâche et de plus méprisable. Non seulement je travaillerai pour vous, mais j’y travaille dans l’instant même. J’y passerai les jours et les nuits tant que la nature m’accordera des nuits et des jours. Vous aurez avant trois mois huit ou dix volumes conformes à votre plan, remplis de pièces nouvelles, et de pièces corrigées. Je vous fournirai, à moins que je ne meure, de quoi faire une édition assez curieuse qui fera amende honorable pour toutes ces éditions suisses, genevoises, hollandaises, dans lesquelles on m’a défiguré [V* commence la révision de la collection de ses Œuvres complètes, et on en a trouvé trace  sur deux exemplaires de sa bibliothèque. La réédition ne se fera que par « l’édition de Kehl » ].

 

                            Ne soyez point surpris si je vous promets tant de volumes dans trois mois. Quand on travaille dans la solitude douze heures par jour, on ne laisse pas de faire de la besogne quelque faible et quelque malade que l’on soit .On oublie ses quatre-vingt-quatre ans, on rajeunit avec vous. Enfin la mort seule peut s’opposer au désir extrême que j’ai de mériter ce que vous faites pour moi.

 

                            Adieu, sans cérémonie, mon cher ami.

                            LE VIEUX MALADE V.

 

A Ferney 20 novembre 1777. »

 

 

Et puis quoi ?

So  what ? http://www.youtube.com/watch?v=qlIU-2N7WY4&feature=re...

 

 

19/11/2009

Consolez par un mot une âme qui en a besoin

http://www.youtube.com/watch?v=zuHQgmoSKGs

 

 

 

J'ai eu droit à quelques réflexions : "comment ça se fait ? pas de notes depuis plusieurs jours, ce n'est plus tolérable ! quel manque d'assiduité ! " , etc ...

J'exagère un petit peu , mais je l'ai ressenti ainsi, sans m'en sentir coupable pour autant croyez moi !

 

 

Eh ! Oh ! Quelqu'un veut-il bien m'offrir le haut débit et l'ordi qui va avec ?

 

Je fais comme je peux, quand je peux ! Et si je veux, d'abord !

 

 ... Et dire que je me décarcasse pour vous offrir le meilleur : un peu d'intimité avec Volti (ceux qui me fréquentent savent déjà depuis longtemps que j'ai donné ce surnom affectueux à Voltaire ), un ami qui vous veut du bien .

 

Profitez-en, tant que je peux garder un peu de bon sens et deux doigts pour le clavier.

 

Il parait que Job sur son tas de fumier estimait que le bonheur était d'avoir une puce et encore un doigt pour se gratter . Moi, vous voyez, je suis plus exigeant : avec  la puce du PC, j'ose demander encore deux doigts, dont un pour gratter la souris (quelle ménagerie ! ) .

 

 

Allez ! instruisez-vous et suivez ce sacré bonhomme que j'admire .

 

Histoire de Lyon populaire

 

  LA FAUTE AUX ANGLAIS 
 

"Un de nos correspondans nous avait prié de demander à nos lecteurs le nom de la servante qui fut condamnée à Lyon vers 1772 , et dont Voltaire parle dans son Dictionnaire philosophique , art. Supplices , 3.e section . et la date de l'arrêt ( Voy. plus haut, p. 72 ). Ce renseignement nous est enfin parvenu. La servante condamnée à être pendue et étranglée , et qui le fut en effet sur la place des Terreaux , se nommait Antoinette Toutan. Son crime était d'avoir volé à Antoinette Drivet, veuve Obriot, tenant l'auberge du Palais royal , non pas douze , comme l'a dit Voltaire, mais vingt-huit serviettes ; elle était en outre véhémentement soupçonnée d'avoir aussi volé à un Anglais , logé dans ladite auberge , une tabatière de porcelaine, et à la fille de cet Anglais , une manchette de mousseline brodée. La sentence de mort prononcée contre elle, par le lieutenant criminel de la sénéchaussée de Lyon , le 6 mars 1772, et dont elle s'était rendue appelante, fut confirmé par arrêt du conseil supérieur , en date du 13 du même mois."

 

 

 

 

 

 

 

 A lire, et relire, impérativement :

 

 

http://www.voltaire-integral.com/Html/20/supplices.htm

 

 

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

Conseiller d’honneur du Parlement

Rue de la Sourdière à Paris.

 

A Lyon au Palais Royal [c’est une auberge] 20 novembre 1754.

 

                            Me voilà à Lyon, mon cher ange [depuis le 15 novembre ; il partira le 10 décembre pour Genève]. M. de Richelieu a eu l’ascendant sur moi de me faire courir cent lieues. Je ne sais où je vais ni où j’irai. J’ignore le destin de La Pucelle et le mien [le 7 novembre, il écrivait : « On me mande qu’on imprime La Pucelle, que Thiriot en a vu les feuilles, qu’elle va paraitre … Fréron semble avoir annoncé cette édition … Ce qu’il y a de plus affreux, c’est qu’on dit que le chant de l’âne s’imprime tel que vous l’avez vu d’abord, et non tel que je l’ai corrigé depuis ». Dans ce chant, V* décrivait les relations de Jeanne avec un âne .]. Je voyage tandis que je devrais être au lit ; et je soutiens des fatigues et des peines qui sont au-dessus de mes forces. Il n’y a pas d’apparence que je voie M. de Richelieu dans sa gloire aux Etats de Languedoc [lettre du 23 octobre à la comtesse de Lutzelbourg : « M. de Richelieu fait ce qu’il peut pour que j’aille passer l’hiver en Languedoc et Mme la margrave de Bareith (qu’il a vue le 23 octobre à Colmar) voulait m’y mener. »]. Je ne  le verrai qu’à Lyon en bonne fortune ; et je pourrais bien aller passer l’hiver sur quelque coteau méridional de la Suisse.

 

                            Je vous avouerai que je n’ai pas trouvé dans M. le cardinal de Tencin les bontés que j’attendais de votre oncle [Le cardinal avait fait savoir publiquement qu’il ne recevrait pas V* à diner . Celui-ci s’en plaint encore à Richelieu le 5 janvier 1755.]. J’ai été plus accueilli et mieux traité de la margrave de Bareith qui est encore à Lyon. Il me semble que tout cela est au rebours des choses naturelles. Mon cher ange, ce qui est bien moins naturel encore c’est que je commence à désespérer de vous revoir. Cette idée me fait verser des larmes. L’impression de cette maudite Pucelle me fait frémir ; et je suis continuellement entre la crainte et la douleur. Consolez par un mot une âme qui en a besoin et qui est à vous jusqu’au dernier soupir.

 

 

                             Mme Denis devient une grande voyageuse, elle vous fait les plus tendres compliments.

 

 

 

                            V.