09/05/2021
Les médiateurs seront bien étonnés quand ils verront qu’on les fait venir pour une querelle de ménage dont il est difficile de trouver le fondement : c’est faire descendre Jupiter du ciel pour arranger une fourmilière
... Ainsi en va-t-il de la vie politique française, de l'extrême droite à l'extrême gauche, où tout se joue à tire-poils *. Notre Jupiter est appelé par les fourmis, règlera-t-il le problème en les boulottant toutes ?
* Tira pelle : https://www.persee.fr/doc/mar_0758-4431_1985_num_13_2_1266
« A Etienne-Noël Damilaville
20 janvier 1766 1
Mon cher frère, je vous prie d'envoyer l'incluse à frère Protagoras 2 .
J'ai encore une grâce à vous demander . C'est d'avoir la bonté de faire prendre chez l’enchanteur Merlin et chez l'original Panckoucke les livres dont voici la note signée Cramer . Je vous demande bien pardon de cette corvée, mais je sais que les pauvres diables de philosophes aiment à s'aider les uns les autres .
Les tracasseries de Genève continuent, mais elles sont à pouffer de rire. Les deux partis se jouent tous les tours imaginables, avec toute la discrétion possible. Les médiateurs seront bien étonnés quand ils verront qu’on les fait venir pour une querelle de ménage dont il est difficile de trouver le fondement : c’est faire descendre Jupiter du ciel pour arranger une fourmilière. Le plaisant de l’affaire, c’est que l’origine de toute cette belle querelle est que la ville de Calvin, où l’on brûla autrefois Servet, a trouvé mauvais qu’on ait brûlé le Vicaire savoyard. Il me semble que les Parisiens n’ont rien dit quand on a brûlé le poème de La Religion naturelle.
Les comédiens ont-ils donné quelque chose de nouveau à la rentrée ? Comment vous portez-vous ? Je n’en peux plus ; je me résigne, et je vous aime.
Quand m'enverrez-vous donc du Fréret 3? Est-ce Mme Belot , traductrice de Hume, que M. de Meynières a épousée 4? »
1 Voir note de la lettre du 18 janvier 1766 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/05/06/un-autre-serait-embarrasse-et-c-est-ou-il-triomphera-6314300.html
2 Lettre du même jour à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/05/08/dieu-nous-preserve-des-bigots-ce-sont-ces-monstres-la-qui-so-6314601.html
3 Voir lettre à Damilaville du 16 octobre 1765 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/02/13/y-a-t-il-rien-de-plus-tyrannique-par-exemple-que-d-oter-la-l-6297342.html
4 Durey de Meynières va bien épouser Mme Belot, mais plus tard ; voir lettre du 26 mars 1759 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/05/09/jugez-quels-sont-mes-sentiments-quand-je-sais-que-vous-etes-de-ce-sexe-qui.html
et lettre du 9 septembre 1772 : http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1230057b1c/?letters=decade&s=1770&r=3194
Et voir : https://www.idref.fr/033795045
et : https://data.bnf.fr/fr/12462101/octavie_du_rey_de_meynieres/
et : https://data.bnf.fr/fr/17023790/jean-baptiste-francois_durey_de_meynieres/
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Vous savez qu’il m’importe bien peu que les vers du pays de Gex ou d’un autre fassent de mauvais repas de ma maigre figure
... Lu et approuvé .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
20è janvier 1766
Voilà donc qui est fait ; j’aurai la douleur de mourir sans vous avoir vus ; vous me privez, mes cruels anges, de la plus grande consolation que j’aurais pu recevoir. Je ne vous alléguerai plus de raisons, vous n’entendrez de moi que des regrets et des gémissements. Quel que soit le ministre médiateur que M. le duc de Praslin nous envoie, il sera reçu avec respect, et il dictera des lois. Si je pouvais espérer quelques années de vie, je m’intéresserais beaucoup au sort de Genève. Une partie de mon bien est dans cette ville, les terres que je possède touchent son territoire, et j’ai des vassaux sur son territoire même.
Il est d’ailleurs bien à désirer qu’un arrangement projeté avec les fermes générales réussisse ; qu’on transporte ailleurs les barrières et les commis qui rendent ce petit pays de Genève ennemi du nôtre ; qu’on favorise les Genevois dans notre province, autant que le roi de Sardaigne les a vexés en Savoie ; qu’ils puissent acquérir chez nous des domaines, en payant un droit annuel équivalent à la taille, ou même plus fort, sans avoir le nom humiliant de la taille. Le roi y gagnerait des sujets ; le prodigieux argent que les Genevois ont gagné sur nous refluerait en France en partie ; nos terres vaudraient le double de ce qu’elles valent. Je me flatte que M. le duc de Praslin voudra bien concourir à un dessein si avantageux. Je ne me repentirais pas alors de m’être presque ruiné à bâtir un château dans ces déserts.
Je ne saurais finir sans vous dire encore que je n’ai aucune part aux plaisanteries de M. Baudinet et de M. Montmolin. Soyez sûr d’ailleurs que, s’il y a encore des cuistres du seizième siècle dans ce pays-ci, il y a beaucoup de gens du siècle présent ; ils ont l’esprit juste, profond, et quelquefois très délicat.
Il n’y a point à présent de pays où l’on se moque plus ouvertement de Calvin que chez les calvinistes, et où l’esprit philosophique ait fait des progrès plus prompts : jugez-en par ce qui vient de se passer à Genève : un peuple tout entier s’est élevé contre ses magistrats, parce qu’ils avaient condamné le Vicaire savoyard . Il n’y a point de pareil exemple dans l’histoire depuis 1766 ans.
Ceux qui ont eu part au Dictionnaire philosophique sont publiquement connus. Je sais bien qu’on a inséré dans ce livre plusieurs passages qu’on a pris dans mes Œuvres : mais je ne dois pas être plus responsable de cette compilation, dont on a fait cinq éditions, que de tout autre livre où je serais cité quelquefois. Si on avait l’injustice barbare de me persécuter pour des livres que je n’ai point faits, et que je désavoue hautement, vous savez que je partirais demain, et que j’abandonnerais une terre dont j’ai banni la pauvreté, et une famille qui ne subsiste que par moi seul. Vous savez qu’il m’importe bien peu que les vers du pays de Gex ou d’un autre fassent de mauvais repas de ma maigre figure. Les dévots sont bien méchants : mais j’espère qu’ils ne seront pas assez heureux pour m’arracher à la protection de M. le duc de Praslin, et pour insulter à ma vieillesse.
Les tracasseries de Genève sont devenues extrêmement plaisantes. M. Hennin, qui en rit comme un homme de bonne compagnie qu’il est, en aura fait rire sans doute M. le duc de Praslin . On se fait des niches de part et d’autre avec toute la circonspection et toute la politesse possible. Ce n’est pas comme en Pologne, où l’on tire un sabre rouillé à chaque argument de l’adverse partie . Ce n’est pas comme dans le canton de Switz, où l’on se donne cent coups de bâton pour donner plus de poids à son avis. On commence à plaisanter à Genève ; on dit que les syndics usent du droit négatif avec leurs femmes, attendu qu’ils n’en ont point d’autre. Le monde se déniaise furieusement, et les cuistres du XVIè siècle n’ont pas beau jeu.
L’ex-jésuite vous enverra ses guenillons à Pâques ; il est malade par le froid horrible qu’il fait en Sibérie. Nous nous mettons, lui et moi, sous les ailes de nos anges.
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08/05/2021
Dieu nous préserve des bigots ! ce sont ces monstres-là qui sont à craindre.
... Toutes religions et partis politiques confondus , y compris les animistes et polythéistes , hier, aujourd'hui et demain .
http://getwords.com/results/more%20bigoted
« A Jean Le Rond d'Alembert
20 janvier [1766]
Mon grand philosophe, mon frère et mon maître, vous êtes un sage, et Jean-Jacques est un fou ; il a été fou à Genève, à Paris, à Môtiers-Travers, à Neuchâtel ; il sera fou en Angleterre, à Port-Mahon, en Corse, et mourra fou. Or la folie fait grand tort à la philosophie, et c’est de quoi j’ai le cœur navré.
Je vous envoie les plats vers dont vous me parlez 1 ; ils sont encore moins plats que tous ceux qu’on a faits et fera sur ce sujet. Mon maudit aumônier, ex-jésuite imbécile, les avait portés à Genève, et on les a imprimés. J’ai retiré les exemplaires que j’ai pu trouver, parce que je ne veux pas qu’on me reproche d’avoir préféré Henri IV à sainte Geneviève. Henri IV n’a fait que sauver le royaume ; il n’a été que l’exemple des rois ; et sainte Geneviève, qui servait un boulanger, le vola à bonne intention. J’avoue donc mon extrême faute d’avoir donné la préférence à mon Henri sur ma Geneviève. Brûlez mes vers, et qu’il n’en soit plus parlé.
Quoi donc ! est-ce que frère Damilaville ne vous a pas dit qu’un certain duc 2, ministre, avait sollicité votre pension, ne sachant pas si elle était forte ou faible ? Il faut pourtant que vous le sachiez ; il faut que vous sachiez encore que, tout duc et tout ministre qu’il est, il a fait de très belles et très généreuses actions. Il a eu le malheur de protéger Palissot, j’en conviens ; mais Palissot était le fils d’un homme qui avait fait les affaires de sa maison en Lorraine.
Le grand point, c’est que les sages ne soient pas persécutés, et certainement ce ministre ne sera jamais persécuteur. Dieu nous préserve des bigots ! ce sont ces monstres-là qui sont à craindre.
Vous ne me mandez point ce que vous faites, où vous êtes, comment va votre santé, si vous êtes content, si vous resterez à Paris, si vous travaillez à quelque ouvrage ; je m’intéresse pourtant très-vivement à tout cela.
Les tracasseries de Genève m’amusent ; mais je suis si malade qu’elles ne m’amusent guère. Je m’en vais mon grand chemin de l’autre monde, ce pays dont jamais aucun voyageur n’est revenu, comme dit Gilles Shakespeare 3. Faut-il que je meure sans savoir au juste si Poissonnier a dessalé l’eau de la mer 4? cela serait bien cruel. Adieu ; je ne sais qui avait plus raison de Démocrite ou d’Héraclite dans le meilleur des mondes possibles. Je vous embrasse du meilleur de mon cœur. »
1Les vers sur la mort du Dauphin ; voir lettre du 11 janvier 1766 de d'Alembert : voir 66.03 http://dalembert.academie-sciences.fr/Correspondance/oeuvres.php?Datedeb=01-01-1766&Datefin=31-12-1766
2 De Choiseul . Voir lettre du 3 janvier à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/04/23/tout-est-tracasserie-et-personne-ne-s-entend-6311586.html
3 Hamlet, ac. III, sc. 1, v. 79-80 : « The undiscover’d country, from whose bourn
No traveler returns,... » : https://www.playshakespeare.com/hamlet/scenes/act-iii-scene-1
4Pierre-Isaac Poissonnier . A ce propos voir lettre du 21 juillet 1764 à Richelieu : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/09/11/quoique-les-finances-de-la-france-soient-encore-plus-derangees-que-celles-d.html
Voir : https://data.bnf.fr/fr/12449240/pierre-isaac_poissonnier/
et : https://www.academiedemarine.com/anciens/Poissonnier.php
et : https://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_2003_num_91_338_5533_t1_0326_0000_1
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07/05/2021
j'ose dire encore que j'ai mieux servi la République que lui, puisque je n'ai cherché qu'à rétablir la concorde
... On n'a pas fini d'entendre de telles affirmations en cette période électorale, y compris lors de débats menés par ... Cyril Hanouna ( c'est une menace ? On ne nous épargne rien ) ! En fait les périodes de renouvellement de la gent politique font que nous sommes perpétuellement assommés par le blabla pré-électoral qui est vite suivi par la critique de ce qui est fait, l'exigence de ce qui devrait être fait, les guéguerres internes, les alliances bidon, les "affaires", etc., etc.
Je suis au courant !
« A Jean-André de Luc
[vers le 19 janvier 1766]1
M. Bertrand est à Varsovie , monsieur, mais la lettre de M. de Freudenrich 2, l'un des premiers seigneurs de Berne suffira . C'est à vous à juger si j'ai mérité les invectives qu'un homme dont je déplore la mauvaise conduite et les malheurs à vomies contre moi depuis cinq ans . Décidez s'il a dû m'insulter et me calomnier dans les Lettres de la montagne ; j'ose dire encore que j'ai mieux servi la République que lui, puisque je n'ai cherché qu'à rétablir la concorde . Il y a plusieurs ouvrages de cet auteur que je n'ai point approuvés ; mais , si on lui a dit que je n’étais pas son admirateur, il ne devait pas être mon calomniateur . Je sais que l'amour-propre d'un écrivain est bien fort, mais il ne doit pas l'être jusqu’à l'emporter sur sa probité . Je le plains, mais il doit rougir . Vous êtres trop juste pour condamner mes sentiments, et pour ne pas aimer ceux avec lesquels je serai toute ma vie, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
1 Voir : https://archives.bge-geneve.ch/ark:/17786/vta4abfa3f0e987384a/dao/0/layout:linear#id:58423392?gallery=true&brightness=100.00&contrast=100.00
L'édition Bernard Gagnebin met cette lettre dans « Voltaire a-t-il provoqué l’expulsion de Rousseau de l'île Saint-Pierre ? », 1943-1854
2Voir : http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1140045a1c/?letters=decade&s=1760&r=11661#subicons
et : https://archives.bge-geneve.ch/ark:/17786/vta4abfa3f0e987...
« Monsieur,
« Vous m'étonnez , monsieur, en m'apprenant qu'on ose vous soupçonner d'avoir contribué à faire sortir le sieur Rousseau des terres de Leurs Excellences . Votre cœur généreux et bienfaisant doit vous mettre au- dessus de tout pareil soupçon, je ne conçois donc pas qu'on pousse l’effronterie jusqu'à vous attribuer des sollicitations vis-à-vis de moi et de M. le ministre Bertrand .
« J'ai conservé toutes les lettres que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire ; je viens de les relire, je n'y ai trouvé ni trace ni indication quelconque relative au sieur Rousseau ou à son bannissement . M. Le ministre Bertrand m'a montré toutes vos lettres, il n'y est jamais fait mention de M. Rousseau ni directement ni indirectement, bien plus , dans les conversations que j'ai eues avec M. Bertrand il ne m’a jamais témoigné qu'il souhaitait le bannissement du sieur Rousseau, bien loin de nous avoir sollicité soit par commission soit autrement . Voilà monsieur ce que j'ai l'honneur de vous déclarer sur mon honneur . Je suis véritablement affligé qu'on vous tracasse, par des imputations si peu vraisemblables et si contraire à votre caractère et qu'on trouble le précieux loisir dont on devrait vous laisser jouir en paix . C'est du fond de mon cœur que je souhaite que vos jours soient prolongés et qu'ils ne vous offrent que ce qui peut rendre la vie heureuse et remplie de vos souhaits, c'est avec ces sentiments et le plus respectueux dévouement que j'ai l'honneur d'être,
monsieur
votre très humble et très obéissant serviteur
« Freudenrych banneret
« Berne ce 16 janvier 1766. »
19:48 | Lien permanent | Commentaires (0)
je suis trop attaché à sainte Geneviève pour vouloir jamais rien faire qui lui déplaise
... Surtout depuis qu'elle est la sainte patronne des gendarmes *. A ceux qui disent que c'est curieux qu'on accorde un jour de congé pour fêter cette auréolée en pays laïc, je rétorquerai que l'on peut accorder ( ou refuser ) un ou plusieurs jours de congé pour motif religieux : https://www.justifit.fr/b/actualites/travail-fetes-religi...
* Le vol du pain n'est qu'une légende, les gendarmes n'ont pas à rougir d'avoir une voleuse comme figure tutélaire ; je ne sais pas où Volti a trouvé ça .
Faute de touristes d'outre-Manche et outre- Atlantique, Trenet chante un Paris idéal : https://www.deezer.com/fr/album/40149
Et pour aider les débutants in english : https://www.websiteplanet.com/fr/blog/livres-anglais-gratuits-pour-debutants-a-imprimer/
« A François-Louis-Claude Marin
Vous m'avez envoyé, monsieur, deux vers latins qui ne valent pas le diable, et qui, comme vous le dites si bien, sont très mal imités de Martial . En voici de français qui ne valent guère mieux, et que je vous prie de jeter au feu dès que vous les aurez lus . J'ai retiré autant que j'ai pu, tous les exemplaires qu'on avait imprimés à mon insu ; je suis trop attaché à sainte Geneviève pour vouloir jamais rien faire qui lui déplaise . Il est vrai qu’elle commença par voler son maître qui était boulanger, mais c'était à bonne intention .
Votre très humble et très obéissant serviteur
V.
Je vous supplierai, monsieur, de vouloir bien donner cours à l'incluse .
18è janvier 1766, à Ferney.1 »
1 L'édition Cayrol, d'après une copie ancienne, la date de décembre 1765 , mêlée à une autre : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1765/Lettre_6206
; Charrot propose une date proche des lettres du 20 janvier 1766 . Toutes les éditions donnent Tabareau pour destinataire alors que tout indique ce c'est Marin ; par exemple V* savait que Marin était à Paris, et pas Tabareau . De plus le ton de V* est différent selon qu'il s'adresse à l'un ou l'autre .
17:23 | Lien permanent | Commentaires (0)
Rousseau est un grand fou, un méchant fou, et un malheureux fou
... Que tous ceux qui présentent Voltaire comme un détestable adversaire de J.-J. Rousseau, le vouant aux gémonies, retiennent cette modeste et exacte déclaration qui me frappe par la tristesse du constat qu'elle dégage . Voltaire , sincèrement, plaint Rousseau comme on plaint un malade, d'un ton bourru ; les psychiatres lui ont donné raison en reconnaissant le véritable dérangement mental qui accablait ce philosophe atrabilaire , roi de la théorie du complot et du délire de la persécution ;
Voir pages 91 et suiv. : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01816038/document
On ne doit pas tirer sur les ambulances, mais je dois vous avouer que je n'aime, ni n'aimerai J-J . R.
« A Germain-Gilles-Richard de Ruffey
A Ferney 18è janvier 1766
Mon cher confrère, votre jeune François 1 me charme et m'étonne.
D'où vient qu'au grand Condé il craint de rendre hommage ?
C'est à lui seulement de chanter ces guerriers,
A lui qu'on voit comme eux se couvrir de lauriers
Dès le beau printemps de son âge.
Enfin donc, voilà le père et le fils 2 comme ils doivent être . J'écrirai à mon contemporain sitôt que mes maux me permettront d'écrire .
Rousseau est un grand fou, un méchant fou, et un malheureux fou . Je me suis occupé pendant deux mois à jeter de l'eau sur les charbons ardents qu'il avait répandus dans Genève .
Puisque vous m'avez envoyé des vers, en voici que je vous prie de ne montrer qu'à d'honnêtes gens. »
1 Nicolas-Louis François de Neufchâteau, né le 17 avril 1750, élu le 28 juin 1765 à l'Académie de Dijon ; voir : https://data.bnf.fr/fr/11903413/nicolas_francois_de_neufchateau/
et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Fran%C3%A7ois_de_Neufch%C3%A2teau#cite_note-2
2 Les Fyot de La Marche .
02:08 | Lien permanent | Commentaires (0)
vous pourrez venir coucher à Ferney vous me consolerez
...
Absolument recommandable : https://www.hotelfranceferney.com/
« A Pierre-Michel Hennin
Vous n'aurez point M. d'Argental ; il ne veut point venir, monsieur, et je suis au désespoir ; vous auriez eu en lui un ami et un collègue . Quand vous pourrez venir coucher à Ferney vous me consolerez ; en vérité j'ai besoin de consolation .
V.
Ce samedi [18 janvier 1766] au soir »
00:50 | Lien permanent | Commentaires (0)