15/01/2016
Il faut que vous soyez heureux, une place honorable et un peu d'aisance y contribuent quoi qu'en dise Jean-Jacques
... le triste et désagréable JJ Rousseau , gai comme un pendu, joyeux comme un éteignoir , admirable comme un gant de toilette usagé .
« A Jean-François Marmontel
à Paris
[vers janvier 1761]
Je suis plus affligé que vous mon cher ami . J'espérais vous avoir pour confrère et qu'ensuite vous ouvririez la porte à M. Diderot . J'ai cela dans la tête et dans le cœur . Ne vous rebutez point je vous en conjure, et si vous ne voulez point cette place pour vous, briguez-la pour l'Académie . Vous nous êtes nécessaire , vous serez élu sur ma parole à la première occasion, et si c'est par moi que la mort commence le tour des places vacantes, je veux que vous soyez mon successeur . Mais entre nous je vous aime mieux pour confrère . Votre situation exige absolument que vous soyez de l'Académie . Il y a quatre pensions attachées à nos places, Mme de Pompadour vous en fera aisément en avoir une . Le reste viendra ensuite . Il faut que vous soyez heureux, une place honorable et un peu d'aisance y contribuent quoi qu'en dise Jean-Jacques . Au nom de Dieu ne vous rebutez point et travaillez . Vous êtes dans la force de l'âge, vous avez l'art et le génie, réussissez et aimez-moi .
V. »
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J'espère qu'un mémoire où tout est dans la plus exacte vérité et qui est conforme en tout aux pièces probantes ne fera qu'un très bon effet
... On est là à mille lieues de ce que peut présenter ce clown triste Bernard Tapie .
« A [Gabriel Cramer ?]
[janvier 1761] 1
Les jésuites ne possédaient point le domaine de Crassy par antichrèse ; mais ils l'ont acheté de M. de Chapeaurouge qui l'avait en antichrèse . Sur la sommation que je leur ai fait faire, ils ont renoncé à leur acquisition par ordre du provincial confirmé par le général . Il ne reste plus qu'à savoir quel remboursement il faut à M. de Chapeaurouge ; et c'est ce qui sera jugé incessamment . Je remercie M... de sa bonne volonté . Ce mémoire est fait pour monsieur le procureur général 2, pour M. le président de La Marche et pour M. Le Bault qui sont mes amis . Je n'en veux que 12 exemplaires, 6 pour moi, 6 pour Dijon, cela épargne le temps qu'on mettrait à faire 6 copies à la main . J'espère qu'un mémoire où tout est dans la plus exacte vérité et qui est conforme en tout aux pièces probantes ne fera qu'un très bon effet . »
1 Copie par François Tronchin ; l'édition Droz place cette lettre en mai 1761 , par confusion avaec un autre mémoire du 25 mai 1761 .
2 A propos de ce procureur général , voir lettre du 3 janvier 1761 à Jean-Philippe Fyot de La Marche : mis en ligne le 3/1/2015 : le mémoire en question n'est pas connu .
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Je le supplie très instamment de vouloir bien s'en rapporter à moi sur les choses qui m'intéressent
... A bon entendeur , salut !
« A Gabriel Cramer
[vers le 15 janvier 1761]
Je prie instamment monsieur Gabriel Cramer de me renvoyer la petite addition au mémoire de Croze . J'en ferai faire une douzaine de copies à la main, puisque monsieur Cramer n'a pas eu la complaisance de l'imprimer . Je le supplie très instamment de vouloir bien s'en rapporter à moi sur les choses qui m'intéressent .
Je ne conçois pas pourquoi on a mis une f, au lieu de Fréron, dans le volume qu'on a imprimé ; personne n'entendra ce que veut dire à la page 12 La f. de f. On n'entendra pas mieux ce que veut dire à la même page mon M. Ces abréviations sont d'autant moins soutenables, que le mot de frelon se retrouve tout au long dans la même page . Cependant, je ne veux point fatiguer monsieur Cramer, et lui donner la peine de faire un carton pour cette bagatelle . J’insiste seulement sur la page 385, dans laquelle je le supplie de mettre Chanson d'Agréenier, au lieu de Chanson de l'abbé de l'Atteignant . Il me rendra un vrai service, dont je lui serai très obligé ; je l'embrasse de tout mon cœur, et j'ai la plus grande envie du monde de le voir 1. »
1 Tout ce paragraphe se réfère à la Seconde suite des mélanges de littérature, d'histoire, de philosophie, etc. 1761, Collection complète des œuvres de M. de ….... Tome cinquième . Seconde partie . À la page 12 de ce volume, l'avertissement de L’Écossaise contient ces mots : « Comme il parlait ainsi sur l'escalier, il fut barbouillé de deux baisers par la f... de F... ; Que je vous suis obligée dit-elle, d'avoir puni mon m... ! mais vous ne le corrigerez point » ; pour f. lire « femme » et pour F... « Fréron », pour m. « mari » . En revanche, quoique le folio correspondant aux pages 385-386 soit un carton, le changement demandé par V* dans la Lettre de M. Eratou, placée en tête du Cantique des Cantiques, n'est pas apporté ; on y parle d'une « chanson de l'abbé de l'Atteignant » et le passage ne fut jamais modifié .
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Vous demandez des détails sur mon triomphe de gente jésuitica
...
« A Nicolas-Claude Thieriot
[15 janvier 1761] 1
Reçu une feuille du Censeur hebdomadaire 2, et l'histoire de la nièce d'Eschyle 3. Je voudrais voir de quel poison se sert l'ami Frelon pour noircir le zèle, l'ode, et les soins de M. Le Brun . Comment sait-il que L’Écluse est venu dans notre maison, et que peut-il dire de ce L’Écluse ?4 Il finira par s'attirer de méchantes affaires ; vous ne pouvez avoir encore le chant de La Capilotade . Il faut bien constater l'aventure de Grisel avant de le fourrer là .
J'ai voulu avoir le recueil h 5, parce que j'avais les précédents ; voilà comme il s'enferre souvent .
Il n'y a pas moyen de vous faire tenir encore l’Épître à Mlle Clairon ; il faut attendre qu'elle se porte bien, qu'elle rejoue Tancrède et que certaines gens approuvent les petites hardiesses de cette Épître . Je suis convaincu que l'acharnement de Fréron contre un homme du mérite de M. Diderot, fera grand bien au Père de famille .
Vous demandez des détails sur mon triomphe de gente jésuitica 6. Ce triomphe n'est qu'une ovation 7, nul péril, nul sang répandu ; les jésuites s'étaient emparés du bien de MM. de Crassy, parce qu'ils croyaient ces gentilshommes trop pauvres pour rentrer dans leur domaine . Je leur ai prêté de l'argent sans intérêt, pour y rentrer , les jésuites se sont soumis, l'affaire est faite ; s'il y a quelques discussions on fera un petit factum bien propre, que vous lirez avec édification . Voilà, mon ancien ami, tout ce que je peux vous mander pour le présent . Interim vale 8 .
V. »
1 Date endossée deux fois par Thieriot sur le manuscrit, avec 1760 par erreur, reprise par l'éditeur Supplément au recueil, I, 301-303, et corrigée par la suite .
2 Voir la lettre du 22 décembre 1760 à d'Aquin de Château-Lyon : en ligne 23/12/2010
3 La Petite-nièce d'Eschyle : histoire athénienne, 1761, du chevalier Jean-Florent-Joseph de Neufville de Brunaubois-Montador, si l'on en croit Barbier, qui conte sous un déguisement transparent l'histoire de la petite nièce de Corneille .
4 Allusion à la feuille de L’Année littéraire mentionnée à propos de la lettre du 14 janvier 1761 aux d'Argental : …. Après avoir fait une allusion ironique à la générosité de V*, Fréron continuait : « … il y a près d'un an qu'il a fait le même bien au sieur L’Écluse, ancien acteur de l'Opéra-Comique, qu'il loge chez lui, qu'il nourrit, en un mot qu'il traite en frère . Il faut avouer qu'en sortant du couvent, Mlle Corneille va tomber en de bonnes mains . »
5 De L’Année littéraire .
6 Sur la gent jésuitique .
7 Dans les triomphes, les prisonniers étaient sacrifiés en grande pompe ; l'ovation était une action de grâce non sanglante, célébrée après un succès de moindre importance .
8 En attendant porte toi bien .
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je suis si insolent dans ma manière de penser ; j'ai quelquefois des expressions si téméraires ; je hais si fort les pédants ; j'ai tant d'horreur pour les hypocrites ; je me mets si fort en colère contre les fanatiques, que je ne pourrais jamais tenir à
... Bel autoportrait de cet inimitable Voltaire !
« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand
à Saint-Joseph
à Paris
A Ferney en Bourgogne par Genève
15 janvier 1761 1
Je commence d’abord par vous excepter, madame, mais si je m'adressais à toutes les autres dames de Paris, je leur dirais, c'est bien à vous, dans votre heureuse oisiveté, à prétendre que vous n'avez pas un moment de libre ! Il vous appartient bien de parler ainsi à un pauvre homme, qui a cent ouvriers et cent bœufs à conduire, occupé du devoir de tourner en ridicule les jésuites et les jansénistes ; frappant à droite et à gauche sur saint Ignace, et sur Calvin ; faisant des tragédies bonnes ou mauvaises ; débrouillant le chaos des archives de Pétersbourg ; soutenant des procès ; accablé d'une correspondance qui s'étend de Ponticheri jusqu'à Rome . Voilà ce que j’appelle n'avoir pas un moment de libre .
Cependant madame, j'ai toujours le temps de vous écrire, et c'est le temps le plus agréablement employé de ma vie, après celui de lire vos lettres .
Vous méprisez trop Ézéchiel, madame ; la manière légère dont vous parlez de ce grand homme, tient trop de la frivolité de votre pays . Je vous passe de ne point déjeuner comme lui ; il n'y a jamais eu que Paparel 2 à qui cet honneur ait été réservé . Mais sachez qu’Ézéchiel fut plus considéré de son temps qu’Arnaud, et Quesnel du leur . Sachez qu'il fut le premier qui osât donner un démenti à Moïse ; qu'il s'avisa d’assurer que Dieu ne punissait pas les enfants des iniquités de leurs pères, et que cela fit un chisme dans la nation . Et n'est-ce rien, s'il vous plait, après avoir mangé de la merde, que de promettre aux juifs de la part de Dieu , qu'ils mangeront de la chair d'homme tout leur saoul ?3
Vous ne vous souciez donc pas de connaître les mœurs des nations ? Pour peu que vous eussiez de curiosité, je vous prouverais qu'il n'y a point eu de peuple qui n'ait mangé communément les petits garçons et les petites filles ; et vous m'avouerez même que ce n'est pas un aussi grand mal d'en manger deux ou trois, que d'en égorger des milliers, comme nous faisons poliment en Allemagne .
M. Turgot 4 ne sait ce qu'il dit , madame, quand il prétend que je me porte bien ; mais c'est en vérité la seule chose dans laquelle il se trompe ; je n'ai jamais connu d'esprit plus juste et plus aimable . Je suis enchanté qu'il soit de votre cour, et je voudrais qu'on ne vous l'enlevât, que pour le faire mon intendant ; car j'ai grand besoin d'un intendant qui m'aime . J'aime passionnément à être le maître chez moi ; les intendants veulent être les maîtres partout ; et ce combat d'opinions ne laisse pas d'être quelquefois embarrassant .
Je ne suis point du tout de l'avis de ce bon régent qui gâta tout en France 5; il prétendait, dites-vous, qu'il n'y avait que des sots et des fripons ; le nombre en est grand, et je crois qu'au Palais Royal, la chose en était ainsi . Mais je vous nommerai,quand vous voudrez, vingt belles âmes, qui ne sont ni sottes, ni coquines, à commencer par vous, madame, et par M. le président Hénault . Je tiens de plus nos philosophes très gens de bien ; je crois les d'Alembert, les Diderot aussi vertueux qu'éclairés ; cette idée fait un contrepoids dans mon esprit à toutes les horreurs de ce monde .
Vraiment, madame, ce serait un beau jour pour moi, que le petit souper dont vous me parlez, avec M. le maréchal de Richelieu, et M. le président Hénault ; mais en attendant le souper, je vous assure, sans vanité, que je vous ferais des contes que vous prendriez pour des Mille et Une Nuits, et qui pourtant sont très véritables . Oui, madame, j'aurais le plus grand plaisir du monde à vous parler, et surtout , à vous entendre . Cela serait plaisant de nous voir arriver à Saint-Joseph, avec Mme Denis, et cette demoiselle Corneille qui sera, je vous jure, le contrepied du pédantisme . Mais je vous avertis que je ne pourrais jamais passer à Paris , que le mois de janvier et de février . Vous ne savez pas madame, ce que c'est que le plaisir de gouverner des terres un peu étendues ; vous ne connaissez pas la vie libre et patriarcale ; c'est une espèce d'existence nouvelle . D'ailleurs je suis si insolent dans ma manière de penser ; j'ai quelquefois des expressions si téméraires ; je hais si fort les pédants ; j'ai tant d'horreur pour les hypocrites ; je me mets si fort en colère contre les fanatiques, que je ne pourrais jamais tenir à Paris plus de deux mois .
Vous me parlez, madame, de ma paix particulière ; mais vraiment , je la tiens toute faite ; je crois même avoir du crédit, si vous me fâchez ; mais je suis discret, et je mets une partie du souverain bien à ne demander rien à personne, à n'avoir besoin de personne, à ne courtiser personne . Il y a des vieillards doucereux, circonspects, plein de ménagements, comme s'ils avaient leur fortune à faire ; Fontenelle, par exemple, n'aurait pas dit son avis à l'âge de quatre-vingt-dix ans, sur les feuilles de Fréron . Ceux qui voudront de ces vieillards-là, peuvent s'adresser à d'autres qu'à moi .
Eh bien, madame, ai-je répondu à tous les articles de votre lettre ? Suis-je un homme qui ne lise pas ce qu'on lui écrit ? Suis-je un homme qui écrive à contrecœur ? Et aurez vous d'autres reproches à me faire, que celui de vous ennuyer par mon énorme bavarderie 6? Quand vous voudrez, je vous enverrai un chant de La Pucelle, qu'on a retrouvé dans la bibliothèque d'un savant . Ce chant n'est pas fait , je l'avoue, pour être lu à la cour par l'abbé Grisel, mais il pourrait édifier des personnes tolérantes .
À propos, madame, si vous vous imaginez que La Pucelle est une pure plaisanterie, vous avez raison de trouver que c'est trop de vingt chants ; mais s'il y a continuellement du merveilleux, de la poésie, de l'intérêt, et surtout, de la naïveté, vingt chants ne suffisent pas ; l'Arioste qui en a quarante-huit, est mon dieu ! Tous le poèmes m’ennuient, hors le sien ; je ne l'aimais pas assez dans ma jeunesse ; je ne savais pas assez l'italien . Le Pentateuque et l'Arioste, font aujourd'hui le charme de ma vie . Mais , madame, si jamais je fais un tour à Paris, je vous préférerai au Pentateuque . Adieu madame, il faut jouer avec la vie jusqu’au dernier moment, et jusqu'au dernier moment je vous serai sérieusement attaché avec le respect le plus tendre .
V. »
1 On ne connait pas la lettre à laquelle V* répond ici .
2 Plus tard V* écrivit, en relation avec Ézéchiel : « Nous avons connu le trésorier Paparel qui mangeait les déjections des laitières » dans l'article « Déjection » du Dictionnaire philosophique .
3 Ézéchiel, XXIX, 18-19 .
4 La copie Beaumarchais donne ici T..., amplifié en Tronchin, biffé ; l’édition de Kehl donne de Trudaine, que l'on trouve dans les éditions suivantes .
5 Épître sur la calomnie, v. 101 :
6 Ce mot, inventé par V*, n'a pas été employé par V* depuis sa lettre du 31 mars 1729 à Thieriot : « Je me souviens que Marc Tulle Ciceron dans ses bavarderies éloquentes dit quelque part, turpe est rem suam deserere [il est honteux de manquer du nécessaire feu (citation approximative de Cicéron).].
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Il finira par s'attirer de méchantes affaires
...
« A Nicolas-Claude Thieriot
[15 janvier 1761] 1
Reçu une feuille du Censeur hebdomadaire 2, et l'histoire de la nièce d'Eschyle 3. Je voudrais voir de quel poison se sert l'ami Frelon pour noircir le zèle, l'ode, et les soins de M. Le Brun . Comment sait-il que L’Écluse est venu dans notre maison, et que peut-il dire de ce L’Écluse ?4 Il finira par s'attirer de méchantes affaires ; vous ne pouvez avoir encore le chant de La Capilotade . Il faut bien constater l'aventure de Grisel avant de le fourrer là .
J'ai voulu avoir le recueil h 5, parce que j'avais les précédents ; voilà comme il s'enferre souvent .
Il n'y a pas moyen de vous faire tenir encore l’Épître à Mlle Clairon ; il faut attendre qu'elle se porte bien, qu'elle rejoue Tancrède et que certaines gens approuvent les petites hardiesses de cette Épître . Je suis convaincu que l'acharnement de Fréron contre un homme du mérite de M. Diderot, fera grand bien au Père de famille .
Vous demandez des détails sur mon triomphe de gente jésuitica 6. Ce triomphe n'est qu'une ovation 7, nul péril, nul sang répandu ; les jésuites s'étaient emparés du bien de MM. de Crassy, parce qu'ils croyaient ces gentilshommes trop pauvres pour rentrer dans leur domaine . Je leur ai prêté de l'argent sans intérêt, pour y rentrer , les jésuites se sont soumis, l'affaire est faite ; s'il y a quelques discussions on fera un petit factum bien propre, que vous lirez avec édification . Voilà, mon ancien ami, tout ce que je peux vous mander pour le présent . Interim vale 8 .
V. »
1 Date endossée deux fois par Thieriot sur le manuscrit, avec 1760 par erreur, reprise par l'éditeur Supplément au recueil, I, 301-303, et corrigée par la suite .
2 Voir la lettre du 22 décembre 1760 à d'Aquin de Château-Lyon : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/12/22/vous-pretendez-que-j-ai-ecrit-que-tous-les-hommes-sont-nes-a.html
3 La Petite-nièce d'Eschyle : histoire athénienne, 1761, du chevalier Jean-Florent-Joseph de Neufville de Brunaubois-Montador, [ http://data.bnf.fr/13006280/jean-florent-joseph_de_neufvi... ] si l'on en croit Barbier, qui conte sous un déguisement transparent l'histoire de la petite nièce de Corneille .
4 Allusion à la feuille de L’Année littéraire mentionnée à propos de la lettre du 14 janvier 1761 aux d'Argental : …. Après avoir fait une allusion ironique à la générosité de V*, Fréron continuait : « … il y a près d'un an qu'il a fait le même bien au sieur L’Écluse, ancien acteur de l'Opéra-Comique, qu'il loge chez lui, qu'il nourrit, en un mot qu'il traite en frère . Il faut avouer qu'en sortant du couvent, Mlle Corneille va tomber en de bonnes mains . »
5 De L’Année littéraire .
6 Sur la gent jésuitique .
7 Dans les triomphes, les prisonniers étaient sacrifiés en grande pompe ; l'ovation était une action de grâce non sanglante, célébrée après un succès de moindre importance .
8 En attendant porte toi bien .
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14/01/2016
et son assassin dit la messe !
... Amen ! La messe est dite ...
« A Gabriel Cramer
[vers le 14 janvier 1761] 1
Je vous remercie caro Gabriele, de vos bontés, et cela bien tendrement .
L'affaire du pauvre Croze est incompréhensible partout ailleurs qu'en France . Un prêtre ! Un assassinat prémédité ! Un billet de garantie donné par ce prêtre à ses complices ! Il mérite la roue, et il est encore impuni .
Il y a quinze jours que de Croze est entre la vie et la mort, et son assassin dit la messe ! Le décret n'est point mis à exécution ; on cherche à temporiser, on veut s'acccommoder et transiger avec la partie civile .
Que Philibert aille sur le champ chez Mme d'Albertas ; qu'elle fasse dire à Croze père que s’il est assez lâche pour marchander le sang de son fils, il deviendra l'horreur du genre humain .
Qu'on aille chez lui, qu'on l'encourage, qu'il ne rende pas peines inutiles . Cette affaire m'en donne assez . Que le géant Pictet coure à Saconnex, qu'il ait la bonté de parler à Croze . Il n faut pas qu'il épargne l'argent . Un des assassins a plus de dix mille écus de bien ; le curé est très riche . Il y aura des dédommagements très considérables .
Corpus poetarum !2... Envoyez-le moi donc .
Au nom du bon goût, Allobroges que vous êtes, forme moins large, marge plus grande pour la prose . Que ces longues lignes pressées font un mauvais effet à l’œil ! Ah ! Barbares ! Quand vous aurez fini, gardez-vous bien d'envoyer au roi de Prusse . Laissez-moi ce petit plaisir .
Comment vont les yeux de Mme Gabriel ?
tuus V. »
1 L'édition Cayrol a été suivie de préférence à celle de Gaullieur . Pourtant on a adopté le texte de ce dernier avec « sur le champ » au paragraphe 3 au lieu de « sur le temps » de Cayrol .
2 Sur ce recueil de poèmes de l'Antiquité, voir la lettre de décembre 1760 à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/02/03/tous-nos-plats-poetes-eveques-ou-non-5754604.html
et la lettre du 15 janvier 1761 à Mme du Deffand : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/01/13/je-suis-si-insolent-dans-ma-maniere-de-penser-j-ai-quelquefo-5744260.html
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